(Huit heures trois minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous. Je suis accompagnée, ce matin, de M. Carlos Leitão. Peut-être,
avant de parler de l'actualité québécoise, vous allez me permettre de parler de
ce qui s'est passé au sud de la frontière. Hier, il y a eu 19 enfants qui
ont été tués, 19 enfants, plusieurs blessés. Et, hier, je vais vous dire
franchement, je pensais... c'est des enfants qui ont l'âge de ma petite
dernière, de ma fille de 10 ans, puis je n'étais pas à la maison pour la
prendre dans mes bras, mais c'est certainement ce que j'aurais aimé faire.
J'écrivais, hier, que j'étais sans mot par
rapport à ça. Mais mon sentiment, le sentiment qui m'habite aujourd'hui, là, c'est
que je suis vraiment tannée d'être sans mot. Chaque fois qu'il y a des tueries,
on dit : On est sans mot, on voit la désolation pour les parents, on voit
la désolation de ce qui se passe, puis on se dit : Mais comment ça se fait
que ça se reproduit? Puis ça continue de se reproduire. Moi, je suis tannée d'être
sans mot, là, je pense qu'on doit être des porte-voix pour faire en sorte qu'une
fois pour toutes ce qui se passe avec toutes les questions d'arme, là, on soit
capable de régler ça aux États-Unis. Puis visiblement on n'a pas été capable de
le régler.
Puis je ne veux pas faire de mauvaise
comparaison, ce n'est pas du tout mon objectif, mais il faut aussi qu'on
regarde, nous autres, chez nous. On voit qu'il y a des fusillades qui
augmentent, on le voit. Hier, c'est dans une garderie qu'il y a eu des
projectiles. On ne peut pas faire la comparaison de ce qui s'est passé, puis
loin de moi l'idée de vouloir le faire, mais il faut quand même qu'on fasse
tout notre possible pour faire en sorte qu'on investisse dans la prévention,
pour faire en sorte qu'on ait un meilleur contrôle du trafic d'armes illégales.
Ça, ça doit se faire aussi chez nous. Si je reviens... Je vous regarde vos
mines, là, puis vos mines, elles sont un peu basses, vous tous, les
journalistes, elles sont un peu basses, parce que je suis sûre que ça vous
touche autant que ça vous touche, tout le monde.
On va revenir un peu à l'actualité au
Québec. Je lisais, aujourd'hui, dans le journal, la stratégie du gouvernement
qui va sortir sur l'hydrogène. Alors, une stratégie qui... utilisez le mot que
vous voulez, là, timide, sans ambition, plate, prudente. Mais l'heure n'est pas
à ce genre de mots pour définir une stratégie économique. On a un gouvernement
qui n'a pas de stratégie économique, qui n'a pas de vision économique qui soit
porteuse puis qui va nous amener ailleurs.
Nous, ce qu'on propose, c'est,
véritablement, un plan, d'ici 2050, de 100 milliards de dollars
d'investissements, une véritable lutte aux changements climatiques. Une lutte
aux changements climatiques qui est incarnée par la première ministre, au
premier chef, parce qu'elle porte cette lutte de changements climatiques sur
ses épaules. Puis c'est ça qu'on a besoin de voir, là, le temps n'est plus du
tout à la timidité. Puis on est face à un gouvernement qui ne développe aucune
vision, alors qu'on a un projet de développement économique qui est énorme, qui
nous attend et qui viendrait répondre à un enjeu mondial mais avec une réponse
québécoise. C'est ça, l'avenir du Québec. Puis c'est frustrant de regarder ça
puis de dire : On est en train de manquer le bateau.
M. Bellerose (Patrick) : Sur
la culture des armes qui est en train de s'installer ici, au Québec, pas
comparable, j'imagine, à celle des États-Unis, là, mais quand même. Est-ce que
vous voyez, depuis quelques années, une espèce de culture différente des armes?
Mme Anglade : Bien,
c'est sûr qu'on voit une évolution, on voit une évolution. Maintenant, ma fille
de 13 ans, l'autre jour, elle m'a dit : Tu sais, maman, je vais au
centre-ville, je vais aller me promener avec des amis. Tu sais, je n'avais pas
pensé avant, j'ai dit : Ah! où est-ce que tu vas exactement? Tu sais, tu
te poses ces questions-là, tu... Ça fait que, forcément, tu dis qu'il y a
quelque chose qui se passe, tu le vois. Ce n'est pas normal qu'il y ait des
projectiles dans une garderie.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que, compte tenu de ce qui se passe aux États-Unis... On comprend que ce
n'est pas du tout la même ampleur que chez nous, les lois sont extrêmement
différentes, etc. Est-ce qu'il faut, avant que ça devienne grave, beaucoup plus
grave que ça l'est déjà... Il y a des coups de feu à tous les jours dans la
région de Montréal, que ce soit à Laval, que ce soit...
Mme Anglade : Dans mon
comté.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
est-ce qu'il faut sévir légalement? Est-ce qu'il faut pousser plus loin la loi
sur le contrôle des armes à feu qui a été adoptée à l'Assemblée nationale il y
a, quoi, il y a cinq ou six ans, là? Est-ce qu'il faut donner un tour de vis un
petit peu plus serré sur cette loi-là pour essayer d'éviter ce qui se passe aux
États-Unis?
Mme Anglade : Bien, je
vous dirais deux choses. Il faut en faire pour le contrôle des armes, c'est
certain. Mais la prévention, bien, la prévention est essentielle. On n'investit
pas assez en prévention aujourd'hui. Moi, je les vois, les jeunes de mon comté,
là. Après tout ce qu'on a vécu en matière de COVID, là, cette notion de
prévention, on doit investir de manière plus importante, elle est fondamentale.
Puis je vous dirais que je suis surprise...
M. Lacroix (Louis) : Mais
ça veut dire quoi, ça, Mme Anglade, en faire plus pour le contrôle des
armes? Je comprends la prévention, tout ça. Puis, tu sais...
Mme Anglade : Bien,
l'élimination des armes de poing, je veux dire, il y a des choses qu'il faut...
puis le trafic illégal, renforcer tout ce qui s'appelle le trafic...
M. Lacroix (Louis) : Mais
le trafic illégal, il est déjà illégal, ça, on s'entend.
Mme Anglade : Je suis
d'accord. Mais renforcer la lutte par rapport aux armes qui sont illégales.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
sur le contrôle des armes par des individus, est-ce qu'il faut en faire encore
plus que le registre des armes à feu qu'on a créé au Québec?
Mme Anglade : Je pense
qu'il faut toujours essayer de voir ce qu'on est capable de faire de plus, mais
j'insiste sur la prévention. J'insiste là-dessus parce que je pense que c'est
le nerf de la guerre. Puis, si vous me permettez, je pense qu'on a énormément
de... il y a énormément de tensions sociales, on a une crise du logement
aujourd'hui, on a une crise au niveau de la main-d'oeuvre, on a plusieurs
crises. Puis là je regarde le congrès de la CAQ qui s'en vient, puis aucun de
ces sujets-là ne vont être abordés. Moi, ça... pour moi, là, je trouve ça aberrant
qu'aucun de ces sujets-là ne soit abordé. Ça fait partie des enjeux que l'on a
d'un point de vue social.
M. Bellerose (Patrick) : ...c'est
quoi, concrètement? Est-ce que c'est être dans les écoles, faire l'éducation?
Mme Anglade : Oui, absolument,
dans les écoles, dans les groupes communautaires. Quand vous êtes... Moi, j'ai
fait des rencontres dans mon comté, j'ai été m'asseoir avec des gens de tous
les milieux, l'éducation, le communautaire, les gens qui sont dans le domaine
de la santé, puis tous ont dit, là : On a tous un rôle à jouer, on n'a pas
suffisamment de moyens pour contrer ça. Puis l'éducation joue un rôle important
là-dedans, il faut donner de l'espoir à nos jeunes de leur dire : Vous
allez à l'école, il y a des choses que vous allez pouvoir accomplir. Il faut
que l'alternative de ne pas s'impliquer dans des gangs, l'alternative de ne pas
faire ça, qu'elle existe réellement. Puis ça, ça s'appelle de l'espoir, ça
s'appelle donner de l'espoir à nos jeunes. Et là, aujourd'hui, il y en manque
dans notre société.
Une voix : ...
M. Laforest (Alain) : Si
je peux m'en permettre une, Louis, s'il vous plaît. CENTAURE, est-ce que ça
fonctionne, selon vous? Parce que c'est ça, le nerf de la guerre du gouvernement
puis des corps de police, ils ont investi énormément dans ce projet-là. Et là
on voit encore, juste hier soir, trois personnes qui ont été piquées à l'arme
blanche.
Mme Anglade : Pas
suffisant, ce n'est pas suffisant, ça ne va pas suffisamment loin. Quand c'est
arrivé, on l'a encore mentionné, c'est une étape, mais ça ne va pas
suffisamment loin. Puis c'est un ensemble de choses qu'il faut faire. Tout à
l'heure, on me parlait de... je parlais de mon comté, mais c'est aussi des
organismes communautaires qui sont capables de vraiment accompagner nos jeunes
systématiquement.
Puis là, aujourd'hui... En passant, je
vais faire un lien avec la pénurie de main-d'oeuvre. Ce qui se produit,
aujourd'hui, dans la question de la pénurie de main-d'oeuvre — qu'on
refuse de reconnaître au gouvernement, puis on pense que ce n'est pas un
problème qu'il faut régler à court terme, là, puis on pense que c'est une bonne
nouvelle — bien, moi, j'ai des petites nouvelles pour vous : les
organismes communautaires qui s'occupent de nos jeunes, là, toutes les
personnes partent puis s'en vont dans des endroits qui sont plus payants, dans
des endroits où ils vont faire de meilleurs salaires, mais ça fait en sorte que
nos organismes communautaires qui s'occupent de nos jeunes, là, bien, ils n'ont
pas les moyens nécessaires. Alors, tout ça, ça crée aussi une tension. C'est
pour ça que la crise de la main-d'oeuvre, elle est aussi importante d'un point
de vue social.
M. Lacroix (Louis) : Je
m'excuse d'insister sur... vous allez peut-être me trouver tannant, là, mais je
veux juste être sûr de bien comprendre votre position. Si vous étiez au pouvoir
ou même sans être au pouvoir, est-ce que votre parti va faire une réflexion sur
la loi sur les armes à feu au Québec, sur les armes d'épaule? Je comprends, là,
les armes à feu illégales qui entrent, puis les gangs de rue qui se tirent
dessus, tout ça. Eux autres, ils le font, ils savent que ça existe, cette
loi-là, que c'est illégal, tout ça, puis ils le font pareil. Mais ce qu'on a vu,
hier, à Uvalde, là, ça semble être un loustic, là, qui a eu accès à des armes à
feu puis qui s'en est servi, malheureusement, pour commettre des gestes
épouvantables. Est-ce que vous allez avoir une réflexion sur la loi sur les
armes d'épaule?
Mme Anglade : Bien, on peut
avoir, certainement, une réflexion. Je pense que la réflexion s'impose
d'elle-même, je pense que la réflexion s'impose d'elle-même. Mais je reviens
aux fondamentaux, puis vous allez me trouver fatigante, M. Lacroix, sur ce
que je vais revenir là-dessus, mais je reviens là-dessus parce que, la question
de la prévention, la question de la main-d'oeuvre, la question de
l'accompagnement de nos jeunes, présentement, dans la rue, ça, là, ça ne
nécessite pas des réflexions, ça nécessite de l'action concrète, aujourd'hui,
pour aider nos organismes. Parce qu'il est là, le nerf de la guerre, aussi.
M. Laforest (Alain) : Sur un
autre sujet qui n'est pas très loin, juste hier. Est-ce que vous encouragez,
entre autres, Julius Grey ou le Québec Community Groups à contester la loi n° 96?
Mme Anglade : Je n'aurai même
pas besoin de les encourager, M. Laforest, parce qu'ils vont le faire
d'office, eux-mêmes. Puis ils vont le faire parce que le projet de loi n° 96
divise. Ce que François Legault a réussi à faire avec ce projet-là, c'est à
diviser tout le monde, à faire en sorte que tous les partis ont voté contre. Il
y en a un qui est contre, apparemment, mais qui a voté pour. Mais, la réalité,
là, c'est que ça divise puis ça crée plusieurs problèmes en matière de justice,
en matière de question sur la santé pour plusieurs personnes, en matière
d'immigration, plein de problèmes qui ont été suscités. Et, au lieu qu'on soit,
aujourd'hui, en train de s'unir autour de la question de la langue française,
là, on a réussi à diviser partout. Je ne pense pas que ce soit la bonne chose
pour le Québec.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
que le Parti libéral pourrait participer à cette contestation?
Mme Anglade : Les gens vont
faire leurs propres contestations. Nous, on a dit ce qu'on avait à dire, là, ce
n'est pas une histoire de participer à ça. Nous, on a dit, ce qu'on avait à
dire par rapport à ça, on a voté contre.
Et on a été clairs aussi, hier, sur les
positions qu'on va prendre. Il y a des élections qui s'en viennent le 3 octobre.
Si les gens veulent voir des changements à ce qui a été fait, là, la position
du Parti libéral est claire. Nous, là, pas de clause dérogatoire pour que les
gens puissent décider de contester, s'ils veulent, une loi, ça fait partie des
droits de chacun. On veut faire en sorte qu'il n'y ait pas de limite pour les
cégeps. On veut faire en sorte que les immigrants qui viennent ici, là, ils ne
soient pas pris dans un carcan, comme la famille de Carlos, dont il parlait
hier, puis qu'on soit obligés d'imposer des règles après six mois. Ce n'est pas
comme ça qu'on va régler la protection puis la promotion du français.
M. Laforest (Alain) : M. Legault
a participé à un lancement de livre, hier, couleur CAQ. Et, entre autres, en
parlant de votre parti, il a dit qu'il n'y avait plus de nationalisme chez les
libéraux.
Mme Anglade : Le nationalisme
replié sur lui-même de François Legault, ce ne sera jamais notre définition du nationalisme.
Puis là j'aurais aimé citer Lucien Bouchard, parce que, lui, c'est le maître à
penser de François Legault. Bien, il devrait s'en inspirer parce que Lucien
Bouchard disait lui-même que, lui, jamais il n'utiliserait la clause
dérogatoire parce qu'il ne serait pas capable de se regarder dans le miroir. Bien,
je pense que François Legault devrait s'inspirer de ça, parce que tout ce qu'il
a réussi à faire avec le projet de loi, là, c'est à diviser le monde puis à
faire en sorte que, dans une période qui est difficile, vous voyez, avec des
enjeux sociaux qui sont complexes, on est en train de diviser davantage la
population. Ce n'est pas le Québec que je veux voir pour mes enfants.
M. Robillard (Alexandre) : Mme Anglade,
l'automne dernier, M. Legault demandait au fédéral d'être plus actif dans
le contrôle du trafic des armes à feu. Bon. Est-ce que vous êtes satisfaite de
ce qu'Ottawa fait en termes de contrôle des armes à feu aux frontières?
Mme Anglade : On peut en
faire plus, on peut en faire plus sur... Pourquoi? Parce qu'on en voit les
résultats, tous les jours, chez nous, on en voit des résultats dans mon comté,
on voit des gens qui utilisent des armes qui sont prohibées. Je veux dire,
c'est ça, la réalité. Donc, oui, il faut en faire plus. Puis j'avais moi-même
interpellé le fédéral aussi sur cet enjeu-là. Tout le monde doit en faire
davantage. Puis, au Québec, au-delà du fédéral, au Québec, nous aussi, on a un
rôle d'en faire davantage. Puis je reviens sur la question de la prévention, je
reviens sur la question de nos organismes communautaires, je reviens sur la
question de la main-d'oeuvre parce que ce sont des enjeux qui touchent les gens
dans leur quotidien, puis ignorer ces enjeux-là, là, ça fait en sorte qu'on
accumule. On veut tout sauf se retrouver dans la situation de ce qui se passe
au sud de la frontière. On en est encore loin, mais on veut en rester loin.
M. Robillard (Alexandre) : Puis
qu'est-ce que c'est, les moyens qui peuvent être mis en oeuvre, depuis le
Québec, pour faire pression soit sur Ottawa ou pour...
Mme Anglade : Bien,
continuer à faire pression sur Ottawa, continuer à maintenir les besoins...
d'envoyer ce message-là à Ottawa, constamment, entre les ministres, entre les
premiers ministres.
M. Duval (Alexandre) : On
devrait avoir un élargissement de l'aide médicale à mourir aujourd'hui, chose
qui était réclamée depuis plusieurs mois. Quelle collaboration allez-vous
offrir? Et par quel chemin on doit passer pour l'adopter avant la fin des
travaux?
Mme Anglade : C'est un
sujet qui est important. C'est un sujet moral, je veux dire, important, social,
qui est important. Puis je pense qu'il faut le faire... il faut lui donner le
temps nécessaire. Alors, aujourd'hui, je sais qu'il y a une rencontre, je pense
qu'il y a un briefing technique qui va être donné, donc on va voir tout ce que
contient ce briefing technique là. Nous, évidemment, tu sais, on veut faire
avancer ce débat-là. Mais vous allez me permettre de dire la chose suivante :
Il nous reste trois semaines à la faire avant la fin de la session
parlementaire. Puis on dirait que le gouvernement garroche toutes sortes de
choses à la fin de la session parce qu'ils veulent cocher des cases. On ne peut
pas juste cocher des cases avec un sujet comme celui-là, il faut juste avoir le
temps de bien faire les discussions. On verra ce qui sera présenté plus tard.
M. Bellerose (Patrick) : Le
journal avait une série d'articles, dans les derniers jours, sur la vie en
CHSLD. On a vu le nombre de chutes très important. Ce matin, on apprend qu'il y
a des suicides aussi qui eu ont lieu. Est-ce qu'on a confiné trop longtemps et
trop durement?
Mme Anglade : Bien,
clairement, sur les enjeux de nos personnes aînées, là, on a manqué le bateau, là,
je veux dire, avec tout ce qui s'est passé puis avec tous les rapports aussi,
la manière dont ils ont été traités. Mais, au-delà de ça, je pense que ce qui
est fondamental, c'est de se dire, avec nos aînés : Ce n'est pas une
histoire de maison pour les aînés qui va régler ça. Hier, j'entendais le
premier ministre nous dire : La maison pour les aînés, vous allez voir. Tu
sais, il n'y a pas une maison pour les aînés qui est ouverte avec du monde à
l'intérieur.
Ce dont nos aînés ont besoin, c'est de
ressources, c'est de soutien. Les gens qui tombent, des gens qui puissent aller
les aider, c'est de ça dont on a besoin. Puis, quand on parle de main-d'oeuvre,
quand on parle de personnes qui sont capables de les aider... Moi, j'ai parlé
avec combien d'aînés qui m'ont dit, là : Moi, ce n'est pas la couleur de
mur qui m'intéresse, c'est de savoir s'il y a quelqu'un qui va pouvoir
s'occuper de moi. C'est ça, les priorités qu'on devrait avoir au lieu de se
dire qu'on va bâtir des maisons pour les aînés avec personne à l'intérieur
parce qu'on n'a pas de main-d'oeuvre pour le faire. La meilleure maison pour
les aînés, là, c'est celle dans laquelle vous habitez. Puis les aînés vont être
d'accord avec ça.
Ça, ça veut dire donner les moyens à nos
aînés de rester chez eux. Ça, ça veut dire, entre autres, 2 000 $ par
aîné de plus qui ont 70 ans et plus pour leur permettre de passer à
travers les années. Quand on est un aîné, là, chaque année qui passe est plus
difficile que la précédente, parce que ton conjoint tombe malade, parce que tu
vieillis, parce que tu es moins capable de faire certaines choses. Ça, là, il
faut en prendre conscience puis miser sur ces enjeux-là plutôt que miser sur
les maisons pour les aînés.
Le Modérateur : On passe en
anglais.
Mme Senay (Cathy) : Regarding gun violence, what's happening in the U.S. now and what
we've seen in the last few hours in Montréal, do you have the impression that the Legault Government is not having the right strategy,
like, a strong enough strategy to, basically, reduce gun violence in Montréal?
Mme Anglade : Well, for sure, we need to do more and we need to focus on
prevention. But before that, I'd like to say a few words, because there were 19 kids
that were killed yesterday, the age of my child, the age of my baby. And it...
me that we can't... we don't seem to be able... Every time we say : Ah! we're
at a loss for words. But there is no action in United
States, there is no clear action. There is a mass
shooting, and then there's another one, and there is another one, and we don't
seem to learn from that in the United States.
I don't want to see this
happening in Québec. And, in Québec, we see signs of violence constantly
going up and up. And what we have to do in terms of responsibility is really to involve the prevention and make sure that we focus on
prevention. I don't know, Carlos, if you want to say a few words about that as
well...
M. Leitão : Yes. Yes, well, again, the same as Dominique mentioned, the total
sadness of what we saw. Many mass shootings have taken place, but, you know, in an elementary school, it
boggles the mind.
In Québec, it's completely different, we're not
there at all. But we need to do more in terms of prevention. And we need to do
more in terms of gun control, gun control, in terms of making sure that the
flow of illegal weapons into Québec, into Montréal...
that that flow stops or is reduced as much as we can. There are still way too
many guns, too many weapons that find their way into the hands of people in Montréal. It's illegal, so we don't need new
laws, we need to make sure that we enforce the existing laws and find a way to
prevent those guns from being brought across the border.
Mme Senay (Cathy) : But they put millions on the table with CENTAURE, for example.
M. Leitão : Yes, they did.
Mme Senay (Cathy) : You still have weapons coming in, you still have weapons from the
Net, it's still going on.
M. Leitão : Clearly, clearly. Two things about that. First, CENTAURE... and,
yes, it should have been done earlier. Because the police forces, in the Montréal, area were working on those kinds
of issues and gang intelligence, and they were doing that. And then, all that
was changed, and they lost... the authorities lost the little bit of the
information they were getting from the field. So, now, they have to rebuild
that, and they have to invest. And that's fine, but then, they have to go
beyond that in terms of prevention.
I was in a meeting with a
community group in my riding on the weekend, it was about elderly people, but
there were a few young people that were there, they came with their
grandparents. And there were many questions about many issues. And then, one
young woman talked to us, asked a question, because I was there with the police
officers to explain what kind of services are available. Anyways. And this
young woman, young girl, high school student, asked a question. And she was
really worried and at a loss for solutions, because, you may recall, there was a
very sad case in Pointe-Claire, St. Thomas High School, where one
adolescent was stabbed. And she said : But is this going to happen all the
time?
And so the issue... and
that's when prevention comes in, the issue is that, these days, a lot of
younger people have disagreements, but they resort to violence, to armed
violence, the escalation is very quick. And we haven't seen this before in Québec or in Canada. So, I think we have to address that. And to address that, we need
community groups involved, we need more funding for those groups and we need to
make sure that we find a way to de-escalate, because now the escalation is too
quick.
M. Grillo (Matthew) : Where does your party go now that Bill 96 is passed?
Mme Anglade :
There's an election coming up. There's
an election coming up and a clear opposition on the Liberal Party regarding
Bill 96. Bill 96 is dividing Quebeckers, is an attack on freedom. And we're very clear as to what we're
going to be proposing : no notwithstanding clause with the Liberal Party,
that we're going to make sure that immigrants don't have to be confined within
six months to learn the language, although the French language is important. So,
eliminate those elements. Making sure that there is a dialog with the
aboriginal people, making sure as well that there's no limit in terms of
enrollment, the way it is with CEGEPs. So, we have a number of proposals, and
that's what we're going to be presenting for October 3rd.
M. Grillo (Matthew) :
If you're voted into power, would you
come in, and try, and change Bill 96 immediately?
Mme Anglade :
Yes, yes.
M. Authier (Philip) :
So, how would you proceed? What changes
would you make?
Mme Anglade :
Well, the first change, notwithstanding
clause. The whole question
around immigration and the six
months. The whole question
around justice, this is also something that is fundamental. We see that the
courts are being slowed down for many reasons, especially because the Minister
is not acting and is not naming the people that he needs to name. But, at the
end of the day, it's becoming increasingly difficult to have access to justice.
So, we would modify this. So, there's a number of changes that we would make,
yes, at the beginning of our mandate.
M. Authier (Philip) :
You mentioned Lucien Bouchard and the
famous quote where he said : I couldn't look at myself in the mirror if I
used the notwithstanding clause. As a matter of fact, I was there, and I wrote
that story, I'm that old. Do
you think that there's a need, for this government, to do sort of a Centaur Theater's speech or some sort of outreach
to minorities after all this whole year devoted to Bill 96? And what do
you think of... Mr. Leitão
was laughing. But what do you think of their relationship with minorities at
this stage? Yesterday, Mr. Legault was talking unity.
Mme Anglade : He can't talk about unity. It's nonsense. It's nonsense to hear
François Legault mention the word «unity» when he's done exactly the opposite. And
he's done exactly the opposite during the last four years on all fronts. Whether
it's on immigration, whether it's on Bill 40 around the school boards,
whether it's on Bill 21, whether it's on Bill 96, he's been dividing Quebeckers. And now he has the... «le culot» — c'est ça que j'ai envie de
dire, là — he has the
nerve to come here and say he wants to talk about unity. What unity? He's done
exactly the opposite. So, he can't come up here and talk about unity. It has no
meaning, no signification. And again, what has he done last week? He said he
was not even going to talk to the English-speaking community in a debate. Seriously!
The Centaur speech was made by Lucien Bouchard. There's no such speech that can
make François Legault after the four years that he's been in power. I don't see
any opportunity for that. He's been dividing Quebeckers constantly. Merci.
(Fin à 8 h 27)