(Huit heures vingt-huit minutes)
Mme Lessard-Therrien : Bonjour.
Hier, on apprenait que les gens chez nous, à Rouyn-Noranda, vivent cinq ans de
moins qu'ailleurs au Québec. Pourquoi? Parce qu'on a l'air le plus pollué du
Québec. Ça fait quatre ans qu'on parle de nos problèmes d'arsenic ici, à l'Assemblée
nationale, et la situation, elle ne s'améliore pas. Moi, je me demande :
Qu'est-ce que fait le ministre régional, Pierre Dufour, dans ce dossier-là? La
situation de l'arsenic en Abitibi-Témiscamingue, c'est une preuve de plus que
la CAQ abandonne ma région.
Ce qu'on apprend, là, ce n'est pas rien,
là : nos gens, ils meurent plus vite, ils sont plus malades. Nos
grossesses sont plus à risque, puis nos enfants, ils partent dans la vie avec
deux prises au bâton.
Depuis que la CAQ est au pouvoir, ça n'a
jamais aussi mal été dans ma région, dans le réseau de la santé, pour le
logement, les services de garde, l'arsenic. C'est ça, le bilan de la CAQ en
Abitibi-Témiscamingue.
Mes attentes puis les attentes des gens,
chez nous, ce n'est ni plus ni moins qu'on respire un air de la même qualité qu'ailleurs
au Québec, puis ça, ça passe par avoir la même norme d'arsenic qu'ailleurs. Les
citoyens, chez nous, là, ce n'est pas des citoyens de seconde zone.
Cette lutte-là, on ne va pas la lâcher, on
va la mener jusqu'au bout parce qu'on a le droit de respirer le même air qu'ailleurs
au Québec et les gens chez nous ont le droit de vivre aussi longtemps qu'ailleurs
au Québec. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Émilise. Bonjour. D'abord, je veux commencer par offrir mes condoléances aux
familles américaines qui sont actuellement plongées dans une tristesse sans
nom. On ne s'habitue pas, même si ça se passe de l'autre côté de la frontière,
aux tueries de masse, qui se produisent trop souvent. C'est épouvantable. Je
pense que c'est des moments où il faut se rappeler, malgré, donc, l'horreur, qu'on
a fait des choix, au Québec, qui, aujourd'hui, font de la société québécoise
une société plus sécuritaire.
Ce n'était pas une décision facile. Ce n'était
pas une décision nécessairement unanime que de créer un registre des armes à
feu au Québec, que de réglementer sévèrement la circulation des armes à feu au
Québec, au Canada, mais on l'a fait, comme société. Puis c'est des moments où
on se dit : Ouf! On a bien fait de prendre ces décisions-là.
Puis, personnellement, c'est souvent ce
qui m'habite quand je vois ces horreurs-là. Bien sûr, d'abord la tristesse, la
compassion, puis, ensuite, le fait de se dire qu'on bénéficie, au Québec, d'une
société quand même plus apaisée et plus sécuritaire que la société américaine.
Puis ça, c'est grâce aux choix qu'on a faits ensemble, puis je pense que c'est
important de les souligner dans ces moments-là.
Sur un autre sujet, je veux vous parler,
ce matin... En fait, j'ai envie de commencer par dire que les échanges assez
corsés que j'ai eus avec le premier ministre François Legault dans les derniers
mois ont fait couler beaucoup d'encre, avec raison, mais hier, j'ai eu un
échange très différent avec le premier ministre. Je lui ai parlé du sort des
locataires aînés au Québec, je lui ai parlé de l'épidémie d'évictions qui
déferle, en ce moment, au Québec, et j'ai senti chez François Legault une
ouverture aux propositions de Québec solidaire.
Donc, ce matin, je prends la balle au bond
et je vous annonce que cet après-midi, dans la rubrique des motions du
mercredi, Québec solidaire va déposer une motion pour faire adopter le principe
du projet de loi Françoise David 2.0. Je vous rappelle qu'en 2016
Françoise David avait créé un consensus à l'Assemblée nationale et avait fait
adopter une loi qui protège les locataires aînés les plus vulnérables contre
les évictions sauvages. Depuis 2016, la crise du logement s'est empirée. Les
aînés en sont parmi les principales victimes. Il ne se passe pas une semaine,
ces jours-ci, sans qu'on lise dans les journaux des histoires crève-cœur d'aînés
qui se font jeter à la rue par des promoteurs sans scrupules.
D'ailleurs, ce n'était même pas prévu,
mais, ce matin, Le Devoir fait le portrait d'Henry Zavriyev, un
promoteur immobilier qui a fait de l'éviction des personnes vulnérables un
véritable modèle d'affaires. On parle d'un homme qui s'est mis des millions de dollars
dans les poches en ciblant les locataires les plus vulnérables et en les jetant
à la rue. Ça, c'est la preuve que le système de protection des locataires, au
Québec, il est brisé.
Il faut réparer le filet de protection qui
devrait protéger les locataires les plus vulnérables, notamment les aînés. C'est
pour ça qu'il faut aujourd'hui adopter le principe du projet de loi Françoise
David 2.0. C'est ce que propose le projet de loi n° 993, donc, déposé
par Québec solidaire il y a quelques jours. Un projet de loi qui vient, en
fait, élargir la protection des locataires aînés vulnérables au Québec.
Donc, moi, je tends la main, aujourd'hui,
une deuxième fois à François Legault. J'ai senti son ouverture hier. Moi, des
histoires comme ça, ça me brise le cœur. Ça n'a pas d'allure, de jeter du monde
de 80 ans à la rue alors qu'ils sont dans le même appartement depuis cinq,
10, 15, 20 ans. C'est immoral, comme comportement, ça n'a juste pas de bon
sens.
Ce projet de loi là, il est tout simple.
Il a deux articles, deux articles. Alors, adoptons-le aujourd'hui, adoptons-en
le principe, faisons un pas en avant pour protéger les aînés du Québec. C'est
bien ça, la leçon de la pandémie, je pense, qu'il faut apprendre, que les aînés
ont droit de vivre dans la dignité puis dans la sécurité au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Sur
ce qui s'est passé aux États-Unis, M. Nadeau-Dubois, est-ce qu'il faut
amorcer... Je comprends, là, qu'on a des règles, des lois, on a créé le
registre des armes d'épaule, etc., mais compte tenu de l'importance de ce qui
se passe aux États-Unis, est-ce qu'il faut réfléchir à notre situation à nous
sur le plan légal? Est-ce qu'il faut se dire : Bien, est-ce qu'on en fait
suffisamment? Parce que des drames comme ceux-là, là, ça écœure tout le monde,
là, c'est épouvantable. Alors, est-ce qu'il faut pousser plus loin la réflexion,
à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : La
prochaine étape, au Québec et au Canada, c'est la question des armes de poing.
Le pas qu'il faut franchir, c'est celui de l'interdiction des armes de poing,
pas seulement municipalité par municipalité, mais sur l'ensemble du territoire
canadien. C'est ce que demande Québec solidaire, c'est ce que demande l'ensemble
de l'Assemblée nationale, il y a un consensus sur cette question-là au Québec.
C'est vrai que la situation, elle est
moins pire ici qu'ailleurs, mais elle n'est pas parfaite pour autant. Il y a, à
peu près à chaque deux, trois jours, à Montréal, des échanges de coups de feu.
C'est la preuve qu'il faut réglementer, qu'il faut interdire les armes de poing
au Canada.
M. Lacroix (Louis) : Mais
ça, ça relève du fédéral, à mon avis.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire, nous, on avait fait, d'ailleurs, adopter une motion en ce sens-là.
Mon collègue, Alexandre Leduc, avait fait adopter une motion qui consolidait le
consensus à l'Assemblée nationale pour exiger que le fédéral, d'un océan à l'autre,
interdise les armes de poing. La deuxième option, c'est de le faire uniquement
sur le territoire du Québec. Ce serait moins pire que le statu quo.
Mais, pour nous, le scénario idéal, c'est un
scénario où c'est interdit sur l'ensemble du...
M. Lacroix (Louis) : ...quelque
chose que vous pourriez étudier dans le cadre de la juridiction québécoise?
M. Nadeau-Dubois : Nous,
on a toujours dit, bon… En ce moment, la position du fédéral, c'est de dire aux
municipalités d'interdire les armes de poing. Ça, il y a consensus, chez à peu
près tous les experts, que ça ne tient pas la route, comme position, parce que,
je veux dire, passer une arme de poing de Québec à Montréal, c'est assez
simple. Donc, nous, on a toujours dit que ça, c'était la pire des situations.
L'idéal, c'est une interdiction mur à mur
sur l'ensemble du Canada. Mais, si le fédéral continue à refuser de le faire,
nous, on pense que l'autre meilleure option, c'est de le faire sur le
territoire québécois.
M. Laforest (Alain) : Le
problème, ce n'est pas les frontières?
M. Nadeau-Dubois : Il y
aussi le problème des...
M. Laforest (Alain) : Parce
que les armes qui circulent actuellement à Montréal sont principalement des
armes illégales. On ne parle pas de collectionneurs ou de sportifs, là, qui
font du tir en salle, là, on parle d'armes illégales.
M. Nadeau-Dubois : Il
faut aussi agir aux frontières. C'est important. Le fait de les interdire mur à
mur au Canada, ça nous permettrait d'être plus cohérents sur l'ensemble de la
frontière avec les États-Unis.
Je vous ferai remarquer qu'il y a aussi
des armes qui sont des armes artisanales, hein? Moi, je rencontrais des acteurs
du milieu communautaire, à Saint-Michel, récemment, qui me parlaient de
l'émergence de plus en plus d'armes qui sont faites de manière artisanale. Donc,
c'est un problème qui est complexe. Il n'y a pas de solution parfaite.
Mais des événements comme ceux des
dernières heures aux États-Unis, c'est un rappel brutal que, non seulement on a
bien fait, dans le passé, d'être beaucoup plus sévères que les Américains
là-dessus, puis qu'on a aussi des pas à faire dans l'avenir, notamment en
interdisant les armes de poing.
M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce
qu'on peut faire pour combattre la culture de violence armée qui s'installe à
Montréal depuis deux, trois ans?
M. Nadeau-Dubois : C'est
une vaste question. Moi, la conviction que j'ai, c'est que renverser cette
culture de la violence, ça ne se fera pas en envoyant de la police partout. Il
faut arrêter les bandits, bien sûr, mais renverser une culture, on ne fait pas
ça avec la répression, on fait ça avec la prévention. On fait ça en allant
rencontrer ces jeunes-là, en essayant de comprendre qu'est-ce qui les habite,
en discutant, puis en déconstruisant les préjugés, les images, les stéréotypes
qui alimentent la culture de la violence. Ça, ça prend de la prévention. Ça
prend un milieu communautaire fort, enraciné dans tous les quartiers. C'est
notre vision, à Québec solidaire.
M. Bellerose (Patrick) : Mme Guilbault
disait que l'opération Centaure fonctionne, qu'il y a eu des arrestations,
qu'il y a eu des saisies d'armes. Êtes-vous du même avis qu'elle?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
les bandits, il faut les arrêter. Il n'y a pas de nuance à faire là-dessus.
Tant mieux si la ministre nous dit qu'il y a des arrestations qui se font. Si
les gens méritent d'être arrêtés, qu'ils soient arrêtés.
Mais une chose est claire, quand on agit
avec la répression — et il faut le faire, certainement — on
agit sur les symptômes. Il faut agir sur les symptômes, mais il faut aussi agir
sur les causes. Puis les causes, c'est cette culture de la violence, c'est
l'exclusion sociale, c'est la marginalisation qui déchire certains quartiers,
notamment, dans la grande région de Montréal, on ne se le cachera pas. Et tant
qu'on ne s'attaquera pas à ça, on va être condamné à éternellement panser les
plaies, plutôt que de s'attaquer au nœud du problème.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous invitez le Quebec Community Groups, Julius Grey, à contester la
réforme de la loi 101?
M. Nadeau-Dubois : C'est
le droit de tout citoyen et de toute citoyenne sur le territoire du Québec de
contester une loi, s'ils le souhaitent, devant les tribunaux. Ce n'est pas à
moi à les inviter de le faire. Qu'ils le fassent s'ils souhaitent le faire. Ça
fait partie d'une démocratie en santé. De notre côté, on est profondément
confiants qu'on a pris la bonne décision hier.
M. Bellerose (Patrick) : On
voit, ce matin, qu'il y a plusieurs suicides en CHSLD qui ont eu lieu pendant
la pandémie. Il y avait aussi des articles sur le nombre de chutes qui était
important. Est-ce qu'on a confiné trop durement, durant la pandémie, trop
longtemps?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je n'ai pas envie, surtout à la lueur d'une nouvelle comme ça, de jouer à
qu'est-ce qu'on aurait dû faire? Mais j'ai envie de répondre à la question :
Qu'est-ce qu'on fait maintenant? La pandémie, là, elle a eu l'effet d'un
tremblement de terre sur la santé mentale de bien des gens au Québec, et les
aînés sont sans doute le groupe dont la santé mentale a été le plus durement
affectée.
Je ne veux pas jouer au prophète de
malheur, ce matin, mais il faut être conscient du défi qui nous attend en
matière de santé mentale. Ça ne prendra pas six mois, là, panser les cicatrices
de la pandémie sur la santé mentale des aînés au Québec. Ça va prendre du
temps. Et c'est pour ça qu'on a mis de l'avant un plan ambitieux pour
refinancer massivement le système public de santé mentale pour qu'on ait des
psychologues publics, des professionnels de santé mentale publics partout,
notamment dans les CHSLD, notamment dans les milieux d'hébergement aînés, pour
aider les aînés à se relever de cette crise-là. Moi, je l'ai vécu dans ma vie
personnelle. Je connais beaucoup de cas, autour de moi, d'aînés dont la santé
mentale a craqué pendant la pandémie. Et c'est un défi de société absolument
prioritaire.
On parle beaucoup du rattrapage des
chirurgies, hein? Et c'est vrai qu'il faut un plan pour se rattraper sur le
plan des chirurgies. Il faut un plan aussi, sinon plus, ambitieux, en termes de
rattrapage de la santé mentale des gens, et la priorité, ça doit être les
aînés.
M. Duval (Alexandre) : L'élargissement
de l'aide médicale à mourir, il y aura briefing technique plus tard aujourd'hui…
À trois semaines de la fin des travaux parlementaires, quelle collaboration
êtes-vous prêt à offrir? Parce qu'il n'y aura pas vraiment place à la
négociation, ou très peu.
M. Nadeau-Dubois : D'abord,
le projet de loi, on ne l'a pas encore lu. Donc, on va commencer par le lire.
Si le projet de loi est conforme aux recommandations du rapport transpartisan
déposé il y a quelques mois, nous, on va collaborer à l'adoption du projet de
loi. Parce que ce rapport, il est le fruit d'une consultation qui a duré plus
d'un an, des consultations qui ont été publiques. J'y ai moi-même participé à
l'époque. Donc, si ce projet de loi là est collé sur les recommandations du
rapport transpartisan, nous, on est disposés à collaborer à son adoption dans
les meilleurs délais.
M. Bourassa (Simon) : Il
reste peu de temps pour l'adoption, est-ce que vous craignez, comme Dominique
Anglade, excusez-moi l'anglicisme, mais qu'on «rushe» l'adoption de ce projet
de loi là?
M. Nadeau-Dubois : Ça va
dépendre de la nature du projet de loi. Moi, je ne suis pas en mesure de
m'inquiéter qu'on aille trop vite si je n'ai pas vu encore qu'est-ce qui est
dedans. Si c'est une reprise quasi textuelle, là, des recommandations du
rapport, moi, j'ai confiance que le travail qu'on a fait de manière
transpartisane avec des centaines d'intervenants en consultations publiques et
en consultations citoyennes garantit un certain consensus autour du projet de
loi. Ça fait qu'on va voir ce qu'il y a dans le projet de loi, mais nous, on
est en posture de collaboration.
Mais je vous le dis, si on voit qu'il y a
un écart entre le projet de loi et le rapport transpartisan, si on voit qu'il y
a une nouveauté ou qu'il y a quelque chose d'imprévu, ça va changer les choses,
là.
M. Laforest (Alain) : …juste
une question, en terminant, sur l'arsenic à Rouyn-Noranda, un dossier que je
connais un petit peu, votre cible, ce n'est pas le ministre de la Santé? En
1979, il y a eu le rapport du bureau des substances toxiques qui a dit qu'il y
avait des problèmes d'arsenic. En 1989, la Santé publique a fait une étude, a
démontré qu'on devait déchauler le quartier Notre-Dame parce qu'il y avait du
cadmium, arsenic, zinc dans le sol. On a construit un «smelter» justement pour
éviter les émanations.
Ce que vous nous dites, aujourd'hui, c'est
que ce qu'on a construit pour 40 millions, ça ne fonctionne plus, là.
Donc, est-ce que ça ne serait pas de demander à la Santé publique de refaire
une étude sur la qualité de l'air et des sols à Rouyn-Noranda?
Mme Lessard-Therrien : Je
pense qu'on a assez de données, à l'heure actuelle, pour agir.
M. Laforest (Alain) : Alors,
on fait quoi? On ferme l'usine?
Mme Lessard-Therrien : On
exige le 3 nanogrammes pour Rouyn-Noranda, comme pour le reste du Québec.
Puis ça, c'est la prérogative du ministre de l'Environnement, mais, bien sûr,
moi, j'espère que le ministre de la Santé est préoccupé par ce qu'on a appris
dans les médias hier, je veux dire, des bébés de petits poids, là.
M. Laforest (Alain) : Mais ça,
ça existe depuis les années 70.
Mme Lessard-Therrien : Oui. Bien,
écoutez, je pense qu'on n'est pas allé assez loin. C'est pour ça qu'on demande
le 3 nanogrammes aujourd'hui. Puis là on a une opportunité de le faire, l'attestation
d'assainissement de la Fonderie Horne, là, elle est arrivée à échéance. On a
besoin de fixer une nouvelle norme. Et cette nouvelle norme là, elle ne peut
pas être au-dessus du 3 nanogrammes si on veut que les gens à
Rouyn-Noranda respirent un air de la même qualité que le reste du Québec.
M. Nadeau-Dubois : Peut-être
ajouter quelque chose là-dessus. Il n'y a pas de raison, il n'y a aucune raison
que les gens de Rouyn-Noranda respirent de l'air plus toxique que les Québécois
et Québécoises ailleurs sur le territoire. Les gens de Rouyn-Noranda, ce n'est
pas des citoyens de seconde zone, puis ils peuvent compter sur Émilise
Lessard-Therrien pour ne pas lâcher le morceau puis les défendre jusqu'au bout.
M. Laforest (Alain) : Moi, je
parlais de la cible.
M. Nadeau-Dubois : De la
cible?
M. Laforest (Alain) : Parce
qu'on parlait de Pierre Dufour.
M. Nadeau-Dubois : Ah oui, la
cible politique. Bien, je veux dire, moi, je suis allé à Rouyn-Noranda, j'y
étais, la fin de semaine dernière, puis la première question que les gens me
posaient, c'est : Il est où, Pierre Dufour? Puis quand les gens me
rencontraient avec Émilise, ils ne l'appelaient pas la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
ils l'appelaient la députée de l'Abitibi-Témiscamingue, parce que les députés
caquistes de la région, ils sont inconnus depuis leur élection.
Pierre Dufour ne fait pas son travail. Une
chance qu'Émilise était là pour défendre sa région dans les quatre dernières
années, parce que Pierre Dufour est d'une inutilité complète. Donc, ça justifie
de l'interpeller dans ce dossier-là.
M. Laforest (Alain) : La
Santé publique, ils vous disent quoi, là-dessus? Le CIUSSS, ils vous disent
quoi, là-dessus? Ils en font-u, des études?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
absolument. La Santé publique est extrêmement impliquée, extrêmement préoccupée
aussi. On connaît les facteurs de risque à Rouyn-Noranda. Il y a une inégalité,
en ce moment, au niveau de la santé à Rouyn-Noranda. Les gens sont plus
hypothéqués qu'ailleurs au Québec. Ils meurent plus vite. Ils ont plus de
maladies chroniques au niveau respiratoire. Les grossesses intra-utérines...
les retards de grossesses intra-utérines sont encore plus présents, les bébés
de petits poids. La Santé publique, elle est extrêmement préoccupée.
Il faut agir sur tous les facteurs de
risque, et la qualité de l'air, la pollution de l'air, c'en est un qui est
majeur, qui est commun à tout le monde et qui... Tu sais, la Fonderie Horne,
là, elle n'est pas dans l'arrière-cour de tous les Québécois et Québécoises,
elle est dans l'arrière-cour des gens de Rouyn-Noranda. C'est ce qui nous
distingue du reste du Québec, puis c'est là-dessus qu'il faut agir. Puis ça, ça
passe par la même norme que le reste du Québec.
Mme Senay
(Cathy) :
Can I
jump in English? Good morning. Regarding Christian Dubé's bill for advanced
consent for medical aid in dying, the opposition is waiting, is pressuring the Government to table this bill for weeks,
even for months, since the report was tabled.
So, you want to make
things right? It's such an important topic for Quebeckers and it will go beyond what's happening in Canada. But then, you don't have three weeks left, you have barely two
weeks. So, how are you going to fit that in? What are the types of
negotiations?
M. Nadeau-Dubois : Well, first, we have to remember that families, a lot of families
have been waiting, and a lot of patients have been suffering for months, for
years, waiting for our...
Just before, can you
remember to me what is the English expression for «aide médicale à mourir»?
Mme Senay (Cathy) : Medical aid in dying.
M. Nadeau-Dubois : Medical aid. So, first of all, I think we need to remember that
families have been waiting and patients have been suffering for years for the Québec legislation on medical aid in dying
to be modernized. We did a more than a year and a half consultation, a
public and open consultation to see if Québec was ready to take a step forward. The conclusion of this transparty
report is that there is such a consensus in Québec. So, if the bill of Mr. Dubé is in line with the recommendations of
this report, we are ready to collaborate for an adoption in the best delays
possible.
Mme Senay (Cathy) : But it's just that you have Bill 28, to lift the public health
emergency.
M. Nadeau-Dubois : That's why we've been asking Mr. Dubé to get rid of that bill, to
clean the sheet to make sure we have all the time we need to study the bill on
medical aid in dying.
Mme Senay (Cathy) : Bill 11, on family doctors and their availabilities.
M. Nadeau-Dubois : You've heard my colleague, Vincent Marissal, repeating, time and
time again, that this Government needs to get his priorities straight. And, for us, with the so
little time we have since the end of the session, we should use that precious
time to give comfort to the families waiting for an extension of the medical
aid in dying in Québec.
M. Authier (Philip)
: How quickly do you think the Government will move to implement Bill 96, the language bill? And do
you... There's a theory that they've got what they need for the election,
they'll say : We presented a bill on language.
But there's so many
details, as you mentioned yesterday, in that bill. And both Mme Anglade and you
are saying if you're elected, you'll change the bill. So, how quickly can they
implement any of this? And what are the logistics of it, from your point of
view?
M. Nadeau-Dubois : The reality is that there will be a real difference in the way this
bill is applied. That's why we took the formal engagement that we will get rid
of the six months clause. Which is, first of all, inapplicable. It's completely
inapplicable and it lacks compassion. So, we are going to change that and we're
going to keep pushing for the Government of Québec to change
it when they apply the bill.
Because they can still do
it, even with the actual text of the law. They can put forward a linguistic
policy that clearly states that no citizen in Québec should be denied public services for linguistic reasons. It's still
possible to do it, even with the actual language, in the actual bill.
M. Authier (Philip)
: So, when you get to the linguistic policy, you say, as you've
proposed yourselves, two years instead of six months, or you can do... There
are options.
M. Nadeau-Dubois : We tried to compromise and ask for three, and then two years. But,
right now, what we're saying, and that's our engagement, is that there should
be no delay. There should be no delay, because even if you're in Québec since seven years, you should not be
denied basic public services for linguistic reasons. The public services should
find a way to accommodate you, with interpreters, for example, or by finding
someone who can interact with you.
So, that's our position,
that's our engagement and that's what we will ask for the Coalition avenir Québec to do.
M. Authier (Philip) :
There's uncertainty among the immigrant
community…
M. Nadeau-Dubois :
Of course. And that's why it was very
important for us to say, very soon this week, that we understand the fears. We
think it's very problematic that Mr. Legault and Mr. Jolin-Barrette have let
the uncertainty spread instead of clarifying things at the beginning. And
that's why we have a formal engagement to say : With Québec solidaire, we are going to correct
the mistakes included in Bill 96.
M. Grillo (Matthew) :
Six months is just too fast, I guess,
when somebody's adapting to a new country, a new culture and a lot of change?
M. Nadeau-Dubois :
Well, first of all, of course, six
months is too fast. I mean, it's common sense. But, even after six months or
even after three years, you should not be denied public services for linguistic
reasons. We should be able to build a compromise between the importance of
French as a common language and as a working language inside the public
services — it's an
important and historic thing for Québec — and find ways to accommodate
people that don't speak French, to make sure they're not denied public services.
That's our engagement.
Mme O'Malley (Olivia) :
Rental advocates have been calling for
a rent registry, a provincial rent registry. Why is the bill you're tabling
today maybe, in your opinion, a better alternative to this?
M. Nadeau-Dubois :
It's not a better alternative,it's
a complementary thing. The fact is that we need major renovations of our safety
net for… How do you say «locataires»?
Des voix : Tenants.
M. Nadeau-Dubois : Tenants. Yes. So, we need major renovations of our safety net for tenants in Québec.
Our bill today is a very
specific bill. It spreads the protection that was already gained by Françoise
David a few years ago. That's one thing we should do. But it's not enough. We
also need a rent registry. We also need to forbid «rénovictions» in areas where
there's a housing crisis. We also need to regulate the rents in Québec, just like Ontario does. We need to build social housing and affordable housing all
across Québec. We need to do a
lot of things.
But, today, there is one
specific and very pragmatic solution on the table, that's the bill of Québec solidaire, and our hand is extended
toward François Legault, and we're telling him, and I'm telling him :
Let's do this together. Mr. Legault voted for the Françoise David bill, back in
2016, the only thing I'm asking him to do is to be coherent and vote in favor
on the next step of that Françoise David bill.
Mme Morin-Martel
(Florence) : How will this next step help
renters when, you know, July 1st is coming up?
M. Nadeau-Dubois : Well, each week, each week we read, in the newspapers,
heartbreaking stories of elderly people, tenants, elderly tenants, vulnerable
people getting kicked out of their appartments. And we are being contacted
right now, in our MNAs office, at Québec solidaire, by tens and tens of elderly tenants saying : I'm scared I'm
going to be evicted because my building was just bought by a new landlord.
We need to protect these
people right now. And we can do it, we can do it with Québec
solidaire's bill. Merci beaucoup. Thank you.
(Fin de la séance à 8 h 55)