(Huit heures vingt-deux minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, je suis accompagnée d'André
Fortin et de Monique Sauvé.
Alors, vous allez me permettre de revenir
sur le cafouillage qui a eu lieu autour du REM de l'Est. Ce qu'on a constaté,
dans le fond, c'est qu'on a perdu quatre ans. Et c'est assez cohérent avec
ce qu'on a vu de la part de la CAQ dans tous les projets d'infrastructures. On
l'a vu avec le tramway, ils ont tout fait pour torpiller le projet du tramway.
On l'a vu dans le cas du tunnel caquiste, où chaque jour est plus absurde que
le jour précédent.
Dans le fond, en termes d'infrastructures,
de grands projets d'infrastructures, là, de la CAQ, au bout de quatre ans,
c'est zéro. Il n'y a rien qui a été livré. Je vais céder la parole à André
Fortin.
M. Fortin :Sur ce dossier-là, bien malheureusement, là, les gens de l'est
de Montréal, les gens de Pointe-aux-Trembles et de l'est de l'île ne sont pas
plus avancés aujourd'hui qu'ils l'étaient au moment où la Coalition avenir
Québec a pris le pouvoir.
D'abord, on nous avait présenté un projet
de tramway sur Notre-Dame. Ensuite, on nous a présenté un projet de REM de l'Est.
Aujourd'hui, on abandonne le projet de REM de l'Est pour un autre projet dont
on ne connaît pas les détails, on ne connaît pas les budgets, on ne connaît pas
les échéanciers, on ne connaît pas les tracés. Alors, bien honnêtement, ce qui
semble s'être passé, au cours des dernières années, ce sont des plans improvisés,
et malheureusement c'est les gens de l'est de Montréal qui en font les frais.
Quand on veut, quand on met des efforts
sérieux, quand on se donne une démarche sérieuse d'un gouvernement sérieux, on
peut arriver à développer des projets rapidement. Il y a des gens à Brossard
qui vont être desservis par un REM, l'an prochain, un REM qui a été élaboré au
cours d'un seul mandat. Ça se fait, des projets de transport, ça se fait, des
grands projets de transport, rapidement, ça s'élabore, ça se construit, mais ça
prend un plan sérieux et un plan crédible, ce qui n'a pas été le cas du
gouvernement. Et, aujourd'hui, malheureusement, ce sont les gens de l'est de
Montréal qui en font les frais.
M. Laforest (Alain) : Mme Anglade,
êtes-vous inquiète avec ce qui se passe de l'autre côté de la frontière
concernant l'avortement. Est-ce que le Canada et même le Québec pourraient
devenir une porte d'entrée pour des Américaines pour venir se faire avorter
ici?
Mme Anglade : Oui, je
suis inquiète. Puis on n'est pas à l'abri de ce genre de choses, et on ne doit
faire aucun compromis par rapport aux droits des femmes. Moi, ce qui m'a
beaucoup choquée, dans ce qu'on a vu récemment, c'est la rapidité à laquelle
les choses se sont faites. Maintenant, c'est rendu que l'on considère qu'il y a
presque, tu sais, la moitié des États aux États-Unis pour lesquels il pourrait
avoir un impact sur le droit des femmes à disposer de leur corps. Je pense que
le message, au Québec, doit être sans compromis. Et d'ailleurs on s'en va en
campagne électorale, M. Laforest, puis je vous dirais que... moi, je
demanderais à l'ensemble des formations politiques d'avoir clairement des
candidats qui ne sont pas contre l'avortement.
M. Lacroix (Louis) : Les
conservateurs en ont un, justement, un candidat qui est pro... bien, qui est
provie. Est-ce que ça a sa place, en ce moment, dans le paysage politique
québécois, quelqu'un qui... Parce que M. Duhaime dit : Oui, il est
provie, mais nous autres, on est prochoix. Mais il y a quand même un candidat
provie dans son équipe, là.
Mme Anglade : Moi, je
crois qu'on ne doit faire aucun compromis sur le droit des femmes, aucun, et qu'on
ne devrait pas accepter ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
ce candidat-là n'a pas sa place au Parti conservateur?
Mme Anglade : Moi, je
pense que ce... on ne devrait pas avoir de candidat. Et je peux vous assurer d'une
chose, c'est que, dans ma formation politique, on n'aura aucun candidat qui va
remettre en question le droit des femmes.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous avez trouvé ce qui s'est passé à Ottawa hier, là, le fait qu'on ait voulu
déposer une motion puis qu'immédiatement on n'a même pas terminé parce qu'il y
a des parlementaires qui l'ont carrément rejetée avant que la lecture soit
terminée?
Mme Anglade : Bien,
encore une fois, c'est ça qui est préoccupant. C'est ça qui est préoccupant, c'est
que les problèmes qu'on voit au sud de la frontière, on n'est pas à l'abri de
ça, ici, au Québec. Puis, moi, ça, ça vient vraiment me chercher, là, dans mes
valeurs, là, dans ce qu'on défend. J'étais petite fille, là, quand on voyait ce
débat-là se faire ici, au Québec, et qu'on a fait le choix de respecter les
femmes et de respecter leur droit de décider pour elles-mêmes. Je pense que c'est
fondamental et il faut faire extrêmement attention à ça.
M. Bossé (Olivier) : ...les
croyances religieuses, ça se défend, pour être contre l'avortement?
Mme Anglade : Le droit
des femmes, c'est de ça dont on parle. Il ne faut jamais prendre les avancées
que l'on a pour des acquis. Puis souvent, on pense qu'on fait des avancées et
que ça garantit l'avenir, mais ce n'est pas le cas, puis on le voit bien.
M. Lacroix (Louis) : Mais
sur le fait que... parce que, là, évidemment, si la moitié des États américains
interdit l'avortement, il va peut-être y avoir des femmes qui vont vouloir
venir au Canada et au Québec pour avoir des avortements. Qu'est-ce que ça vous inspire,
cette possibilité-là? Est-ce qu'il faut accepter ça, ouvrir les portes des
cliniques? Qu'est-ce qu'il faut faire? Comment il faut réagir face à ça? Est-ce
qu'il y a une réflexion à y avoir?
Mme Anglade : Bien, il y
a une réflexion, mais il faut soutenir les femmes. Il faut soutenir les femmes
dans leur choix de disposer de leur corps. Ce que je souhaite d'abord et avant
tout, c'est qu'au sud de la frontière on n'ait pas 50 % des États qui s'en
aillent dans cette direction-là. Il faut surtout lutter pour faire en sorte que
les avancées qu'on a eues deviennent des acquis, qu'il n'y ait pas de recul.
Puis là ce qu'on voit, c'est un recul.
M. Lacroix (Louis) : Mais
donc il faudrait permettre. Est-ce que ça doit être permis? Est-ce que ça doit
être permis que des femmes des États-Unis viennent se faire avorter au Québec?
Mme Anglade : Moi, je
pense qu'il faut soutenir les femmes, le droit des femmes partout. On a une
responsabilité, au Québec, de soutenir les femmes. Puis c'est pour ça que le
message qu'on doit envoyer comme société doit être très fort. On doit rester un
phare pour le reste du monde. Le Québec doit rester un phare pour le reste du
monde en matière de droits pour les femmes.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
qu'on doit développer l'avortement tardif davantage?
Mme Anglade : Je pense
que c'est dans les questions fondamentales, là, qu'il faut revenir. Là, on est
vraiment dans des valeurs de base qui sont remises en question. Puis je vous
répéterai qu'on doit rester un phare pour le reste du monde.
M. Laforest (Alain) : Autre
sujet. Martin Prud'homme qui revient au SPVM, ça vous dit quoi, là, avec tout
ce qui s'est passé entourant Mâchurer, l'enquête sur Guy Ouellette?
Mme Anglade : Ça me dit
que c'est le choix de la mairesse, que je respecte. Puis je vais souhaiter bon
succès à Martin Prud'homme.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais au-delà de ça. Là, cet homme-là, il a eu une carrière brisée, là, sur des
allégations, règlements, pas de poursuite.
Mme Anglade : Bien,
toutes les personnes qui sont touchées par des enquêtes et qui, au final, n'ont
rien à se reprocher, c'est sûr qu'elles sont touchées par ça. Mais, encore une
fois, là, on va lui souhaiter le meilleur des succès dans sa carrière.
M. Lacroix (Louis) : On
a appris hier que le président de la Caisse de dépôt, M. Emond, a reçu ou
reçoit une rémunération compensatoire à hauteur de 3,9 millions pour des
revenus d'emploi qu'il a laissés de côté en acceptant le job à la Caisse de
dépôt et placement. Est-ce que M. Emond aurait dû laisser cet argent-là
sur la table, comme ça a été suggéré hier, ou s'il a la légitimité d'accepter
cette somme d'argent qui est assez importante, là? Son revenu annuel, c'est 6 point
quelques millions, là. Il n'est pas dans la rue.
Mme Anglade : J'entends
ce que vous me dites. Moi, je vais laisser le soin au conseil d'administration
de la Caisse de dépôt de regarder ça. Je reviendrais...
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, ça ne vous choque pas qu'il ait... qu'on compense pour des revenus? Tu
sais, moi, si j'abandonne mon emploi aujourd'hui, je ne peux pas dire à mon
boss : Bien, je veux avoir quand même l'argent que j'aurais gagné.
Mme Anglade : Les
montants me paraissent élevés, mais je pense que c'est au conseil d'administration
de faire son travail dans ce cas-ci.
M. Duval (Alexandre) : Sur
les maisons des aînés, on constate qu'on va probablement perdre des dizaines de
millions de dollars à cause des appels d'offres qui ont été relancés dans l'espoir
de sauver de l'argent. On parle d'un pari raté. Quelle est votre perception? C'était
une tentative de sauver de l'argent. Finalement, ça va nous en coûter plus.
Mme Anglade : Oui, c'est
un pari qui est très raté. Ils ont décidé de retarder le tout, puis maintenant
ça coûte plus cher. Mais j'ai avec moi la spécialiste de toutes ces
questions-là, qui a su défendre ces enjeux-là bec et ongles. Je vais donner la
parole à Monique Sauvé.
Mme Sauvé : Merci. Bonjour,
tout le monde. Alors, clairement, c'est un pari qui était très risqué et que le
gouvernement a perdu. Mauvaise, mauvaise stratégie qui fait en sorte qu'encore
une fois on a une explosion des coûts par rapport aux maisons des aînés. Vous
savez quoi? Ils pensaient économiser, puis finalement la facture s'ajoute,
44 millions. Bien, 44 millions, ça aurait permis la construction
d'une maison des aînés. C'est ça, le prix, à peu près, d'une maison des aînés.
Alors, mauvaise stratégie. Ne venez pas me
dire que le gouvernement ne savait pas les risques à réouvrir l'appel d'offres,
et ils ont perdu le pari. Alors, encore une fois, une aberration dans tout le
dossier des maisons des aînés.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que vous pensez de l'attitude du P.D.G. de la caisse, hier, qui parle d'une
volte-face de la mairesse, bon, qui ajoute que le REM de l'Est, là, c'est une
marque déposée, il ne faut plus utiliser ça, ça appartient à la caisse? Donc...
trouver un autre nom? Qu'est-ce que vous pensez de l'attitude de M. Emond sur
ce sujet?
M. Fortin :D'un côté, je comprends la frustration de M. Emond et de la
Caisse de dépôt. Ça fait des années qu'il travaille sur un projet avec... à la
demande du gouvernement du Québec, qui se penche sur ce projet-là. Alors, de
voir le gouvernement du Québec faire volte-face dans un projet après avoir
demandé l'aide de la caisse, je peux comprendre une certaine frustration.
De l'autre côté, s'entêter pour s'entêter
pour une marque de commerce, là, honnêtement, on pourrait laisser... d'une entité
gouvernementale à une autre, on pourrait faire fi de mesures simples comme ça
et ne pas s'arrêter sur un nom ou des détails, là, qui pourraient aider,
faciliter, simplifier un projet futur.
M. Laforest (Alain) : Mme
Anglade, les masques, dans 10 jours, c'est terminé. Il y a des employeurs
qui sont inquiets, là, parce que le virus, il circule encore. On va le demander
dans le métro ou dans les CHSLD, mais pas dans les entreprises. Vous leur dites
quoi aujourd'hui?
Mme Anglade : Bien, d'abord,
je vais vous dire que c'est un soulagement pour beaucoup de personnes. Les gens
ont besoin de se réapproprier leur vie, de pouvoir se voir, de pouvoir
échanger. Donc, je pense que c'est d'abord et avant tout un soulagement pour
tout le monde. Pour ce qui est du reste, il y aura certainement des gens qui
vont vouloir jouer prudence, mais je pense que c'est d'abord et avant tout un
grand soulagement pour tout le monde.
M. Gagnon (Marc-André) : À la
SAQ, on continue d'augmenter les prix, mois après mois, pendant qu'on verse de
gros bonis aux dirigeants. Il y a aussi des bonis chez Loto-Québec. Est-ce
qu'il faudrait revoir tout ça?
Mme Anglade : Moi, ce sont
deux sociétés d'État qui relèvent du gouvernement, et, moi, là, sur la question
des bonis, cette année, là, je me serais gardé une petite gêne. Je me serais
vraiment gardé une petite gêne.
M. Lacroix (Louis) : Mais le
3,9 millions de M. Emond ne vous dérange pas?
Mme Anglade : Caisse de dépôt
et placement, plus indépendante, comme une... Tu sais, les autres sont
directement des sociétés d'État, directement dans des monopoles. Je veux dire,
là, là, tu as... C'est le rôle du gouvernement, il est là. Là, je me serais
vraiment gardé une petite gêne.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
vous trouvez ça indécent à ce moment-ci?
Mme Anglade : Je pense qu'il
y aurait eu matière à retenue.
M. Robillard (Alexandre) : ...de
combien, à peu près le… Qu'est-ce qui serait raisonnable? Peut-être juste avant
de passer en anglais.
Mme Anglade : Matière à
retenue. J'ai répondu à la question.
M. Robillard (Alexandre) : Puis,
M. Fortin, juste une question. Vous parlez de la marque déposée du REM de
l'Est. Est-ce que c'est possible de savoir, de votre point de vue, quel nom ça
devrait porter, ce réseau-là?
M. Fortin :Je me contrefous du nom que le prochain projet portera. Ce
qui m'intéresse, c'est que ça avance, puis ça n'avance pas. Moi, je crois
sincèrement que les gens de l'est de Montréal, là, on peut l'appeler… pour eux,
là, on peut l'appeler ce qu'on voudra, ce projet-là, tant que ça avance puis
qu'ils voient des avancées. Puis, depuis quatre ans, là, ce qu'ils voient,
c'est : avance, recule, avance, recule, avance, recule. On veut un tramway
sur Notre-Dame, on n'en veut plus. On veut un REM, on n'en veut plus. On veut
un autre projet, on ne sait pas trop ce que c'est. La priorité, ce n'est pas le
nom, la priorité, c'est que le projet avance.
M. Robillard (Alexandre) : D'un
point vu juridique, est-ce que vous pensez que la caisse a des assises de dire
que c'est une marque déposée ou c'est quelque chose qui peut être contestée par
le gouvernement, s'il y a un souci d'harmoniser les repères dans la région
montréalaise? Est-ce que c'est un enjeu, selon vous, ça?
M. Fortin :Je vais être plus clair possible. Cet enjeu-là ne
m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est l'avancée du projet. Tout le reste,
là, tout le reste, ce sont des détails. Le nom d'un projet, là, ça ne
m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse, c'est de voir un projet avancer. Alors, si
le gouvernement travaille sur une chose, c'est de faire avancer le projet,
c'est de dessiner le projet, c'est de travailler pour qu'il soit construit. Le
nom, là, ils s'organiseront pour en trouver un qui fait leur affaire.
M. Duval (Alexandre) : Mais
ça pourrait coûter de l'argent au gouvernement. C'est une marque enregistrée à
l'Office de la propriété intellectuelle du Canada. Si le gouvernement souhaite
l'utiliser, il y a fort à parier qu'il aura à payer pour. Est-ce qu'il...
M. Fortin :Je demande à M. Emond et au gouvernement de s'entendre
là-dessus pour que le contribuable n'en fasse pas les frais. Cependant, ce
n'est pas la priorité en ce moment. La priorité, c'est de faire avancer le
dossier.
M. Gagnon (Marc-André) : Trouvez-vous
que c'est de l'enfantillage : Ne touche pas à mon nom?
M. Fortin :Je trouve que, de part et l'autre, là, on aurait enjeu à
travailler ensemble, à mettre ça de côté puis à s'assurer qu'on a un projet
pour les gens de l'est de Montréal.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
trouvez-vous que c'est correct de blâmer la mairesse de Montréal pour le fait
que le projet, finalement, du REM de l'Est est mort?
M. Fortin :Je comprends la frustration, mais l'heure n'est pas à
blâmer les uns et les autres, là, l'heure est à faire avancer un projet, ce qui
n'a pas lieu en ce moment.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
le troisième lien, qu'est-ce que vous demandez, précisément, au gouvernement du
Québec? On a compris que vous étiez déçu, hier, là, à la sortie de l'étude des
crédits.
M. Fortin :Oui. Je demande des études. Je demande la même chose que le
maire Marchand demande depuis des mois. Ça fait six mois environ que le
gouvernement du Québec... en fait, ça fait depuis l'élection du maire Marchand
que le gouvernement du Québec lui promet des études, des données, des
justifications pour son projet. Maintenant, récemment, le gouvernement a
présenté un nouveau projet sans aucune étude, sans aucune justification, sans
aucune donnée probante. Il me semble que la moindre des choses, avant de se
lancer en campagne électorale encore, c'est que le gouvernement puisse
justifier lui-même son projet.
Quand on a des données qui justifient un
projet, on les met sur la table. Puis habituellement ça convainc du monde si
des données justifient le projet. En ce moment, si le gouvernement n'est pas
prêt à mettre ces données-là de l'avant, c'est peut-être parce qu'il n'y a rien
qui justifie son projet.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que le ministre joue sur les mots en disant : Il n'y a pas de dossier d'opportunité,
alors que le MTQ nous dit : il y a une étude d'opportunité qui est en
cours? Est-ce qu'on veut simplement brouiller les pistes, là? Ce n'est comme
pas clair.
M. Fortin :Moi, ce que je vois, là, c'est un gouvernement qui fait à
sa tête, c'est un gouvernement qui prend des décisions sans aucune base, sans
aucune justification, sans aucune donnée. Puis, quand on fait ça, c'est
peut-être parce qu'on essaie de brouiller les pistes, justement.
M. Laforest (Alain) : Mme Anglade,
vous avez l'air à avoir le goût de creuser un tunnel. Allez-y donc.
Mme Anglade : Bien, c'est
l'ingénieure en moi qui ressort, puis qui regarde ça, puis qui trouve ça
tellement absurde, là, à tellement de niveaux. Le maire Marchand demande des
études, mais on demande des études depuis quatre ans. On demande de rendre
public ce qui justifie. On n'a jamais... On n'a même pas eu le début d'un
commencement d'une réponse. Ça ne changera pas des réponses que j'ai dites
avant, mais je trouve ça absurde, la situation dans laquelle on se retrouve.
Mme Plante (Caroline) : Et
puis l'indice PPM, là, finalement, ce n'est pas un indice, c'est un comparatif?
C'est ça qui a été dit en crédits...
Mme Anglade : ...réfléchir
à ça, voir le comparatif qu'ils ont utilisé. Ça démontre toute l'absurdité du
projet. Ça démontre... Ils ne savent plus où donner de la tête à inventer des
mesures puis des moyens d'expliquer ça. C'est simple, un projet, là, d'infrastructure,
là, tu le pars bien : tu lances tes études, tes études démontrent les
besoins, tu fais des plans et devis, tu exécutes ton plan. C'est comme ça que ça
se gère, un projet. Et ça se fait, ça s'est fait par le passé au Québec. Mais
là, aujourd'hui, avec la CAQ, ce qu'on a constaté, c'est que, et pour le
tramway, qu'ils ont essayé de torpiller, et pour le troisième lien, et pour le
REM de l'Est, ils prennent le projet complètement à l'envers, puis on se
retrouve à faire les frais collectivement, comme société, on se retrouve à
faire les frais de leur inaction.
M. Laforest (Alain) : Un
peu comme on a fait avec la 50 pendant 30 ans, là. Un peu comme on a fait
avec l'autoroute 50 pendant 30 ans, là.
Mme Anglade : Ah! je ne
commenterai pas, je commente les quatre dernières années, là.
M. Robillard (Alexandre) : Vous
dites qu'on fait les frais. Bon, là, c'est autour de 100 millions pour le
REM. Il est question que les études puissent inspirer, selon ce que M. Emond
a dit... ces études-là pourraient inspirer la suite du projet. Quelle est la
valeur ou comment... dans quelle mesure vous pensez que ces études-là pourront
être récupérées par la suite, comme ingénieure?
Mme Anglade : Bien, je
ne peux pas répondre, je ne peux pas répondre en détail, mais, s'il y a des
études qui ont été faites, moi, je serais encline à aller regarder ce qui a été
fait, la valeur de ce qui a été fait, les dépenses qui ont été faites. Moi, je
serais encline à regarder ça.
M. Robillard (Alexandre) :
...là, on ajoute des tronçons, tout ça, qu'on ne creuse plus... on n'a plus de
tracé au centre-ville, tout ça. À quoi on peut s'attendre, comme retour sur la
somme de 100 millions qu'on va verser à la caisse? Et comment on peut dire
qu'on récupère quoi que ce soit là-dedans?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'il y a des éléments qui sont certainement porteurs, mais... André,
est-ce que tu veux commenter?
M. Fortin :Dans les travaux qui ont été faits par la caisse, là, il y
a des travaux qui ont été faits sur les tracés possibles, sur des arrêts
possibles, sur les endroits possibles où un service doit se rendre. Et, bien
évidemment, ces données-là, ces études-là, qu'il y en a pour plusieurs dizaines
de millions de dollars, là, doivent être utilisées.
En fait, ce qu'on demande au ministre des
Transports, c'est de s'assurer que les tronçons qui sont déjà identifiés, c'est-à-dire
de se rendre à Montréal-Nord, de se rendre à Pointe-aux-Trembles, puissent être
mis en place rapidement. On a évoqué, on a évoqué la possibilité d'aller à
Charlemagne, à Repentigny, à Laval et on a évoqué la nécessité de se lancer
dans des études pour ces tronçons-là. Très bien, mais est-ce qu'on peut faire
avancer les projets pour lesquels on a déjà des données? Pourquoi... Et le
ministre des Transports, hier, a été incapable de dire qu'il procéderait avec
les tronçons qui sont déjà identifiés avant d'avoir les résultats des études
pour le reste.
Si les gens de Pointe-aux-Trembles ont
besoin de services additionnels, et c'est le cas, si ces gens-là ont besoin de
services additionnels, offrons-leur ce service-là le plus rapidement possible.
On a déjà les études pour ça.
M. Robillard (Alexandre) : En
fait, hier, il était… il a reconnu que ce n'est pas 100 % des études qui
ont été faites qui vont pouvoir être...
M. Fortin :Excusez-moi, j'ai mal entendu.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Bonnardel, il a reconnu que ce n'est pas 100 % des études préparatoires
qui vont pouvoir être récupérées. Donc, vous, vous estimez le taux de
récupération à combien, de ces études-là?
M. Fortin :Bien, il doit être de 100 %. Les études qui ont été
faites par la Caisse de dépôt doivent être envoyées au gouvernement du Québec.
L'idée...
M. Robillard (Alexandre) :
...mais ce que je veux dire, c'est «utilisées». Comment elles peuvent être...
Le taux d'utilisation, M. Bonnardel, il a reconnu que ce n'était pas
100 %. Vous, vous dites quoi?
M. Fortin :C'est le ministre qui pourra vous répondre exactement
quelles données il peut utiliser, quelles données il ne peut pas utiliser. Ce
que je vous dis, c'est que, dans les études qui ont été faites, il y a très
certainement des données qui permettraient d'avancer rapidement avec un projet
pour Pointe-aux-Trembles, avec un projet pour Montréal-Nord, tout en étudiant
la possibilité de se rendre vers d'autres destinations, parce que c'est
essentiel de le faire. Mais, dès… On n'est pas obligés d'attendre la conclusion
de ces études-là pour se mettre au travail pour, le plus rapidement possible,
offrir un service aux gens de Pointe-aux-Trembles puis aux gens de
Montréal-Nord.
Le Modérateur : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : At the beginning of March, Québec's
press release on the mask mandate was saying: At the latest in mid-April, the
mask mandate will be lifted in public spaces. Finally came the sixth wave. In
mid-May, Québec will be the
only one province for a week, because P.E.I. is lifting its mask mandate this
Friday. Shall we compare ourselves, because it's kind of strange that Québec is keeping the mask for so long, or
we have to do it, it's alright to do it, we should not compare ourselves?
Mme Anglade :
Well, I think everybody should be
happy. After so many years, basically, it's years now, it's not only months,
after so many years, we're happy that people will be able not to wear the mask.
And that's what I would say, Cathy.
Mme Senay (Cathy) : OK. It's just that it's been postponed for so many times, and the
fact that P.E.I. is stopping on May 6th, and we will be the only province after
that keeping it, what does that tell us about the management of the pandemic or
the risk we are able to take?
Mme Anglade : Well, again, this is more a question for Public Health. But,
generally speaking, I think it's going to be a major relief for everybody. The
situation that we don't have to wear mask, I think everybody's going to feel
relieved. And it's going to… that's what it is, to learn to live with the virus
as well.
Mme Senay (Cathy) : Martin Prud'homme, here, at the National
Assembly, the Public Security Minister started the
destitution process. Today, Montréal will name Mr. Prud'homme as the Head of the Public Security.
What should Montrealers understand? Was this an obsession, here, for Ms.
Guilbeault and the Legault Government, about Prud'homme? And, Prud'homme,
you can trust him to be the Head of the Public Security? Like, how they can get
it?
Mme Anglade :
Well, I think Mr. Prud'homme,
like, has the right to follow... to continue his career. And this is a decision
that was made by Mayor Plante, so... which is totally fine. Of course, when you
are named in the case of an inquiry and you don't have anything really against
you, it has implications, but really, in that case, it's the decision of Mayor
Plante.
M. Authier (Philip)
:
I was looking at... to take you to another terrain, I was looking at some
projections and... for ridings in Montréal in the next election. And we're
seeing that in many ridings that the Liberals won in 2018, the other two parties
that were closed behind you, QS and the CAQ, in some circumstances, if your
vote erodes, they might be making inroads. What are you doing to counter that
effect in Montréal? Are you worried about the ridings which is sort of the core
of the party? Are you worried about loosing those ridings?
Mme Anglade :
So, I don't take anything for granted, but I am confident that what we will be
coming up with is going to convince everybody that the best person to represent
those ridings are definitely the Liberals.
M. Authier (Philip)
: Do you sense the volatility?
Mme Anglade : I don't, like... honestly, I really think, at this point, the real
pole that's going to matter is the one on the election day. And again, I really
feel confident that, with all the things that we're going to bring forward,
people are going to feel confident that the Liberal
Party is the large stand that they can trust to
represent them.
Mme Senay (Cathy) : On the «maisons des aînés», the fact that it's going to cost way
more, don't you think it's illogical, since after... well, we're still in the
pandemic, but, for a lot of seniors, it's a no go to live in private residences
or «maisons des aînés». They want to stay home. And they really took their
decision, and they're no way back, they're not going to change their minds. How
come the Legault Government is
not able to see this and pull the plug on the «maisons des aînés»?
Mme Sauvé : Well, I believe that you're absolutely right. With the COVID, more than ever, people need to say that they want to stay at
home. Of course, there is announcement of millions of dollars, but really the
true vision in order to increase health care at home, it's not with this
Government.
And I believe that, you
know, 18 «maisons des aînés»
are almost finished now. So, I think that, with the cost of it, the total cost
of it and the explosion of this cost... I believe that a deep reflection needs
to be done. Because, OK, they're there, the 18 «maisons
des aînés» are almost ready to open, but still, at this
time, even tough it's a priority of the Government, remember that none of these
«maisons des aînés» are open
now. We don't know how they are going to recruit the personnel to take care of
the elder persons. We don't know the ratio. We don't know nothing about the
care vision for these «maisons des aînés». This is also a big problem.
So, I think that this
Government needs to reflect on this, and they need to listen to the population
who wants to stay home.
Mme Senay (Cathy) : And how did you react when you saw the difference, the increase
with the cost because of the biding process?
Mme Sauvé : Right from the start, I mean, we know that we want to give
something nice to the elder, they deserve that, but we have to control the cost
of it all. So…
Mme Senay
(Cathy) : They don't.
Mme Sauvé : They don't. Right from the beginning up until today, we see that
the explosion... they have no control of the cost, and this, to me, is
unacceptable.
Mme Henriquez
(Gloria) : About the mask mandate again. You
know, masks are coming off, we're learning to live with the virus, like you
said. But the Ministry of Health confirmed that they're not going to expand PCR
testing while the virus is circulating, and some people are worried that, with
long COVID and everything, not having proof will mean that they won't be
covered by their insurances. Do you think that we should expand PCR testing?
Mme Anglade :
Well, I think this is a good question for Public Health. I mean, they need to
answer, they really need to answer those questions, and they need to reassure
the population, and the companies, and small and medium companies as well that
they are taking care of the situation. So, that's a question for Public Health.
M. Authier (Philip)
:
Do you think people around here, after May 14th, should continue to wear masks?
And will you?
Mme Anglade :
So, I think we have to be... we also have to be cautious. I won't be going into
a place where there're 20 000 people. Probably, I'll be cautious and be
wearing a mask. But, generally speaking, I think it's going to be, again, a
great relief to everybody.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 49)