(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Arseneau : Bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, j'aimerais revenir sur une question qui a été posée
au premier ministre hier, en fait, sur les seuils d'immigration, d'accueil des
nouveaux arrivants au Québec, en lien avec la décision fédérale d'augmenter les
seuils pour 2023 à 450 000 nouveaux arrivants, ce qui correspondrait,
pour respecter le poids démographique du Québec, à l'accueil de 120 000
nouveaux arrivants.
Le premier ministre s'est défilé hier, n'a
pas voulu répondre à la question qui est la question principale qui se pose, à
savoir si le fédéral a respecté son engagement, auquel il est contraint dans l'entente
Canada-Québec sur l'immigration, de consulter le gouvernement du Québec. Alors,
on ne peut pas savoir si le gouvernement fédéral a consulté le gouvernement du
Québec. On ne peut pas savoir si le gouvernement du Québec a émis une opinion,
si le gouvernement du Québec a fait valoir, donc, ses intérêts.
Ce qui, évidemment, fait preuve d'un
manque de transparence inadmissible, mais également qui démontre les limites du
caquisme et cette espèce d'acceptation du fédéralisme de tutelle où le
gouvernement fédéral dicte ses décisions, et le gouvernement du Québec, le
gouvernement de François Legault, semble courber le dos et se dire que ça va
bien aller. On se bombe le torse en disant qu'on n'accueillera pas davantage
que 50 000 nouveaux arrivants.
Mais ça pose un problème. Si le
gouvernement doit négocier avec le fédéral et qu'il ne le fait pas, c'est le
premier problème. Mais si le fédéral continue de vouloir avoir davantage de
nouveaux arrivants jusqu'à hauteur de 450 000 et que le Québec refuse d'en
prendre davantage, bien, évidemment, c'est le poids démographique du Québec qui
va donc en souffrir, ce qui veut dire que, peu importe la façon dont on regarde
ce dossier-là, le Québec et, évidemment, le fait français au Québec, sont
perdants. Alors, je pense qu'il faut continuer de demander au gouvernement de
faire preuve de transparence et de nous dire là où il se situe dans ce
dossier-là. J'aimerais laisser la parole, là-dessus, à Véronique Hivon.
Mme Hivon : Et peut-être
juste pour compléter ce que Joël disait, en plus, j'ai demandé hier à ma
vis-à-vis, la ministre Sonia LeBel, en matière d'affaires intergouvernementales
canadiennes, si une démarche formelle du Québec avait été faite, si une lettre
avait été envoyée. Et elle m'a répondu que non, aucune lettre n'a été envoyée
dans ce dossier-là. Donc, il n'y a absolument aucune démarche formelle qui a
été faite pour faire valoir le point de vue du Québec. Donc, c'est assez
concernant.
Et ça m'amène à vous présenter aujourd'hui
les prétentions et la réalité. Alors, lors de la dernière campagne électorale,
même avant, le gouvernement caquiste avait déposé, alors dans l'opposition, sa
plateforme pour des relations Québec-Canada, qui s'appelait Un nouveau
projet pour les nationalistes du Québec, un Québec ambitieux. Et
avec quoi on se retrouve aujourd'hui? Ça, c'était la promesse. Et on se
retrouve avec quoi aujourd'hui? On se retrouve avec Québécois, notre façon d'être
Canadiens, et qui... vous voyez, en bas, le petit logo du gouvernement
libéral de Philippe Couillard. Alors, à ce jour — et la ministre,
hier, Sonia LeBel, me l'a confirmé — c'est toujours la politique qui
trône bien en vue sur le site du Conseil exécutif en matière d'affaires
intergouvernementales. C'est toujours la politique actuelle du gouvernement.
Donc, on est passés d'une prétention autonomiste à assumer complètement un
engagement fédéraliste de la même ampleur et de la même nature que sous le
gouvernement Couillard avec Jean-Marc Fournier. Alors, ce n'est pas peu dire.
Et je veux juste vous rappeler que dans ce
fameux plan, dit autonomiste, il n'y avait pas moins de 21 demandes qui
étaient faites, là, dans plein de colonnes à la fin, synthèse. Alors, de ces 21 demandes-là,
non seulement il n'y en a aucune qui s'est concrétisée, mais il n'y en a à peu
près aucune qui a fait l'objet d'une véritable demande formelle. On se
rappellera qu'au tout début du mandat il y a eu à peine une demande, qui était
sur le rapport d'impôt unique. On s'est fait claquer la porte en plein nez. On
n'est jamais revenus à la charge. Donc ça, c'est l'autonomisme du... le fameux
autonomisme du gouvernement Legault. Et force est d'admettre qu'il est bel et bien
rentré dans le rang, dans le rang fédéraliste, qu'il a mis ça de côté, à un
point tel qu'il ne fait plus de demande, à un point tel que, comme le soulevait
mon collègue, même sur la question centrale des seuils d'immigration, il n'a
même pas fait valoir sa position au gouvernement fédéral.
Alors, je pense que cette mascarade-là de
l'autonomisme caquiste a assez duré, et il est temps que le gouvernement s'assume
pleinement et dise qu'il a mis ce plan-là de côté et que, maintenant, c'est le
fédéralisme, d'autant plus qu'il n'a aucun rapport de force en ayant voulu l'élection
du gouvernement conservateur et en se retrouvant avec un gouvernement libéral
qui ne fait qu'empiéter sur nos compétences.
La Modératrice : On va
prendre les questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Hivon, qu'est ce que vous pensez du fait que le président de la
FTQ-Construction avait été reconnu coupable, en fait, d'agression, par la
Commission des lésions professionnelles, à l'égard d'une femme sur une période
de deux ans? Pourtant, cette personne-là siège actuellement, dirige la
FTQ-Construction. Est-ce qu'il a la légitimité de le faire?
Mme Hivon : Je trouve ça
extrêmement grave et extrêmement troublant. Personnellement, je pense que, d'autant
plus qu'il est dans un poste d'autorité et que ces gestes-là se sont produits
en milieu de travail et qu'il représente une instance, et qu'il est la plus
haute autorité d'une instance qui doit défendre des travailleurs, je pense qu'il
devrait quitter ses fonctions.
Évidemment, c'est aux membres de le voir.
Ils sont en démocratie, il a été élu, mais a-t-il été élu en toute connaissance
de cause? Évidemment, c'est aux membres de s'exprimer là-dessus. Mais moi, je
dois vous dire que, comme personne qui se bat depuis des années pour la
reconnaissance de l'impact des violences sexuelles et l'impact qu'elles ont
dans la société en général, je ne vois pas comment on peut tolérer une telle
situation.
M. Lacroix (Louis) : Le
temps ne rachète pas ces erreurs-là?
Mme Hivon : En fait,
tout dépend du contexte dans lequel la personne va travailler. Tout dépend de
ce qui a été posé comme gestes de réhabilitation. Évidemment que tout ça doit
être regardé par les membres. Mais moi, je vous dis qu'a priori, quelqu'un qui
est la plus haute autorité d'une instance syndicale, qui doit être là pour se
battre pour le respect des droits des travailleurs, ça pose un énorme problème
que quelqu'un ait eu ces gestes-là
de manière répétée, de harcèlement et d'agression
pendant deux ans.
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous pensez qu'on doit se poser des questions, même, sur ses décisions dans
ce domaine-là, qui ont dû venir sur son bureau, ou…
Mme Hivon : Bien, écoutez, je
ne peux pas rentrer dans le détail, mais je pense que ça commande un examen en
profondeur. Je m'imagine que ça va être fait, je m'imagine qu'il va y avoir une
instance extraordinaire. Moi, je ne peux pas m'immiscer dans la vie syndicale
d'un syndicat qui a son indépendance. Vous me demandez, comme élue, ce que j'en
pense. Je pense que c'est extrêmement troublant puis je pense que la chose qui
devrait être faite par le président lui-même est de céder sa place.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'au départ il n'aurait pas dû, justement, quand il s'est présenté pour
devenir président de la FTQ... il aurait dû montrer patte blanche et dire :
Voici ce qu'il y a dans mon...
Mme Hivon : C'est sûr que
c'est un énorme enjeu, le fait qu'on apprenne ça aujourd'hui, alors que c'est
une décision qui remonte, je pense, à 2012 ou 2013… c'est ça.
M. Lacroix (Louis) : ...l'événement
en 2008, je pense.
Mme Hivon : Donc, c'est sûr
que ça n'a pas été divulgué. Ceci dit, est-ce que ça a été divulgué à certaines
personnes à l'interne? Moi, je ne peux pas me prononcer là-dessus. Mais moi,
avec les informations que j'ai, avec les informations qu'on a et avec le poste
d'autorité qu'il occupe aujourd'hui et avec ce qu'on veut faire comme société,
avec tous les pas de géant qu'on a franchis au cours des dernières années pour
dire qu'au Québec on allait être à l'avant-garde, je ne pense pas que c'est un
message qui peut être envoyé aux travailleurs du Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) : M.
Arseneau, juste peut-être préciser qu'est-ce que vous voulez dire par caquisme?
M. Arseneau : Par caquisme?
Mme Lajoie (Geneviève) : Oui,
vous avez dit : Le caquisme.
M. Arseneau : Bien, en fait,
il faut appeler les choses par leur nom. Le gouvernement s'est autoproclamé
nationaliste, mais, en fait, il faut définir ce qu'est le gouvernement Legault.
Et, bien, de plus en plus, on voit, de la même façon qu'on a pu, à un moment
donné, décrire le gouvernement de Maurice Duplessis comme le duplessisme, moi,
je pense qu'il faut parler du caquisme et le définir. Et dans son rapport au
Canada, bien, le caquisme, en fait, c'est du Couillard un peu dilué, là, parce
qu'il n'a même pas le courage de s'assumer, il n'a même pas le courage de
tenter d'améliorer les choses ou le sort du Québec ou les pouvoirs du Québec de
s'opposer à des gestes répétés, comme Véronique le faisait valoir, d'empiétement
sur les compétences du Québec. Alors, le caquisme, en fait, c'est un recul
important, depuis quatre ans, là, sur les revendications traditionnelles du
Québec, d'autonomie, et, pour ce qui est de notre formation politique,
d'indépendance. Et voilà.
M. Bossé (Olivier) : Quand
même le port de Québec demande de suspendre la hausse de la norme, qu'est-ce
que ça montre ou que ça...
M. Arseneau : Bon, on a
dénoncé le geste du gouvernement d'augmenter les seuils de l'émission de
nickel. Puis, là-dessus, je ne veux pas aller davantage dans le détail parce
que mon collègue Sylvain Gaudreault va faire le point là-dessus tout à l'heure,
puis il va se faire un plaisir de répondre à toutes les questions. Mais,
effectivement, c'est une voix de plus qui s'ajoute à d'autres qui ont été
entendues mais que le gouvernement Legault a refusé de considérer concernant
une décision qui est totalement incompréhensible, mal avisée et dangereuse pour
la santé des gens de la région de Québec.
M. Carabin (François) : On
apprend ce matin que le Plan pour une économie verte du gouvernement va être
bonifié d'environ neuf points de pourcentage, là, en ce qui a trait aux mesures
utilisées pour atteindre les objectifs de réduction des GES. Est-ce que le
gouvernement en a fait assez en un an, selon vous?
M. Arseneau : Bien, encore
une fois, je suis désolé de vous référer à mon collègue Sylvain, parce qu'il a
vraiment prévu une sortie là-dessus, là. Spontanément, je vous dirais que non,
le gouvernement n'en fait pas assez. On sait encore qu'il s'est fixé des
objectifs puis qu'il a la moitié des moyens pour les atteindre, puis la sortie
d'aujourd'hui, là, ne nous convainc pas. Mais je vais laisser Sylvain réagir
davantage.
Mme Senay (Cathy) : J'aimerais
juste vous demander à quelle heure, parce qu'ils ont mis ça à 15 heures
avec trois ministres, dans un autre lieu que l'Assemblée nationale. C'est
vraiment précis, là, comme conférence de presse.
Mme Hivon : C'est le grand
respect des institutions.
M. Arseneau : Oui, tout à
fait. Écoutez… Oui, c'est ça.
M. Lecavalier (Charles) :
Juste pour revenir sur le caquisme, là, c'est parce que vous dites : Ah!
il y avait le duplessisme, là, il y a le caquisme. Quel lien vous faites entre
les deux?
M. Arseneau : Non, mais, en
fait, ce que je veux dire, c'est simplement pour définir les termes. Le
gouvernement, tu sais, il faut l'admettre, là, pour ce qui est du marketing
politique, ils dépensent sans compter et puis ils passent beaucoup de temps à
le faire. Mais à un moment donné, aussi, il faut appeler les choses telles
qu'elles sont, puis moi, le...
M. Lecavalier (Charles) : ...Duplessis.
M. Arseneau : Non, mais ce
que je veux dire, c'est que le fait de s'autoproclamer nationaliste, ça peut
avoir une connotation positive et ça peut aussi induire les gens en erreur
parce qu'on a l'impression qu'on va devenir de plus en plus autonomes au
Québec, alors que c'est tout le contraire qui se produit. Alors, moi, je pense
qu'il faut revoir les définitions.
Mais je ne veux pas faire de lien avec le
duplessisme, là, dans le sens où il y a un rapprochement à faire. Je veux dire
que le duplessisme, on l'a caractérisé dans un certain nombre d'actions qui ont
été menées par le gouvernement. Le caquisme, ce n'est pas du nationalisme. Le
caquisme, on peut en parler sur le plan du rapport avec le Canada, sur le plan,
aussi, du respect des institutions, sur la façon de gérer les enjeux
environnementaux, le développement régional et ainsi de suite. C'est l'ensemble
de l'oeuvre qu'on juge. Mais le caquisme, en matière de revendications et du
maintien du pouvoir du Québec dans la fédération canadienne, bien, c'est un
échec monumental.
M. Lecavalier (Charles) : Le
duplessisme, est-ce que c'est du nationalisme?
M. Arseneau : Pardon?
M. Lecavalier (Charles) : Le
duplessisme, est-ce que c'est du nationalisme?
M. Arseneau : Bah!
c'était du nationalisme canadien-français. Nous pensions être rendus beaucoup
plus loin dans le respect des compétences du Québec à l'intérieur du Canada, et
c'est cette volonté du Québec de s'affirmer sur tous les plans,
particulièrement dans ses compétences. Et nous, ce qu'on vise, c'est davantage,
comme nation, sur le plan international. Et ça, il y a un recul important, même
par rapport à un étalon qui est assez faible, celui du gouvernement libéral
précédent.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il y a un lien à faire entre le nationalisme canadien et l'Union nationale
de l'époque?
M. Arseneau : Pardon...
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il y a un lien à faire entre le nationalisme canadien affiché par François
Legault et l'Union nationale de l'époque? Parce que vous dites : C'est du
nationalisme canadien, mais François Legault se dit maintenant nationaliste,
mais à l'intérieur de la fédération canadienne.
M. Arseneau : Bien oui.
Bien, moi, je pense qu'on peut faire un lien, dans le sens où le caquisme,
c'est du provincialisme. En fait, on se contente, on se complaît dans la
fédération canadienne en offrant le service minimum en ce qui concerne la
réclamation du respect des compétences du Québec, et même les gains qu'on
souhaiterait historiquement obtenir, notamment à travers l'accord du lac Meech
et d'autres initiatives, là, qui ont été prises, pour ceux qui croyaient qu'on
pouvait encore fonctionner et se développer comme Québec à l'intérieur de la
fédération. Et ce n'est pas, évidemment, notre option politique. D'ailleurs,
là, on parle beaucoup de relations Québec-Canada, et, là-dessus, je suis sûr
que Véronique pourrait compléter sur mon... C'est son dossier d'ailleurs.
Mme Hivon : Tout ce que
je voulais dire, c'est que le caquisme, en fait, selon nous, c'est du
fédéralisme de plus en plus assumé, de plus en plus clair, qui prend le pas
devant un discours autonomiste, mais qui est complètement une mascarade. Puis
je pense que je viens de le démontrer : 21 demandes, aucune réalisée,
aucune, même, à peu près formulée depuis leur arrivée au pouvoir. Alors, s'ils
ressortent ça en prévision de la prochaine campagne électorale, on saura à quoi
s'en tenir. C'est ce qu'on appelle du fédéralisme assumé devant une espèce de
mascarade d'autonomisme pour essayer de donner une impression qui n'est pas la
bonne.
La Modératrice : Une dernière
en français.
M. Bossé (Olivier) : Vous
pensez que c'est le poids du clan LeBel qui a monté au fil des années?
Mme Hivon : En tout cas,
Mme LeBel, hier, elle était totalement assumée lors des crédits d'affaires
intergouvernementales. Elle a fait une sortie très claire à une question de son
collègue de la partie ministérielle sur le fédéralisme et l'importance
d'évoluer au sein du Canada. Il n'y avait aucun doute là, l'autonomisme avait
pris le champ, mais complètement, hier.
Alors, on sait qu'il y a des voix très
fédéralistes au sein de la Coalition avenir Québec. Et, de toute évidence,
elles ont vraiment gagné leur pari parce que c'est un parti qui est complètement
rentré dans le rang du fédéralisme.
Tellement que, je veux dire, elle m'a dit
hier qu'elle n'avait pas d'inconfort à ce que la politique constitutionnelle du
gouvernement du Québec soit la même que celle du gouvernement Couillard. Et je
lui avais posé la question l'année dernière, ce n'est pas comme si elle ne
savait pas que j'allais revenir avec ça, et elle m'a dit que non, ils n'ont pas
le temps de travailler sur des politiques constitutionnelles, ils sont dans
l'action. Alors, je lui ai demandé quelle action avait été couronnée de succès,
et, malheureusement, il n'y en a eu aucune, des 21 du plan. Donc, voilà.
M. Carabin (François) : Quand
le premier ministre dit qu'il veut rapatrier tous les pouvoirs en immigration,
ça aussi, c'est du bluff, selon vous?
Mme Hivon : Bien,
écoutez, c'est drôle, l'avez-vous entendu dire ça depuis trois ans et demi?
L'avez-vous entendu, hier, à mon collègue, dire quelque chose qui allait dans
ce sens-là au salon bleu? Alors qu'ils n'ont même pas écrit de lettre, ils
n'ont même pas fait le minimum du b.a.-ba de la diplomatie intergouvernementale
canadienne pour un enjeu qui est pressant à l'heure actuelle, qui est la hausse
massive des seuils d'immigration par le gouvernement canadien.
Moi, je pense que ça ressemble beaucoup à
du rattrapage en cours de journée, parce qu'il s'est rendu compte de la
mollesse et de la faiblesse de la réponse à mon collègue hier. Et donc, ce
n'est pas lui qui a fait une sortie comme ça, là, c'est dans le cadre de
l'étude des crédits, hier, où il est arrivé avec cette idée-là. Parce que, oui,
c'est dans leur plan, mais ils ont fait zéro démarche pour ça malgré tous les
enjeux qui se sont présentés depuis trois ans et demi.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Écoutez,
je ne suis pas fâchée, je vais passer mon tour cette fois-ci, là.
Mme Hivon : Oui?
Mme Senay (Cathy) : Bien,
moi, je voulais parler de l'environnement, mais je le sais que vous n'êtes pas
sur ce dossier-là. Étant donné que c'est...
Mme Hivon : O.K. Vous n'êtes
pas fâchée contre nous, là?
Mme Senay (Cathy) : Pas du
tout. Jamais de la vie. Non, non. Étant donné qu'ils ont mis ça aux calendes
grecques, cet après-midi...
Mme
Hivon
: Mais
Sylvain va sortir. Sylvain va sortir.
M. Duval (Alexandre) : Je me
permettrais juste une dernière petite question sur le caribou, parce qu'on a vu
que des caribous se sont échappés mais qu'on ne l'a jamais su et que ça a été
géré sur plusieurs mois. Qu'est-ce que vous pensez de la gestion du ministère
et, par la bande, du ministre, de toute cette affaire-là?
M. Arseneau : Bien, je pense
qu'on ne peut pas parler de gestion du ministère. En fait, c'est une absence de
gestion. C'est, finalement, une espèce d'indifférence. Le gouvernement se
défile, il remet à plus tard les décisions. C'est un manque de courage, une
lâcheté, un manque de vision absolument éhonté, et puis on cherche des
coupables. On s'est attaqués à certaines nations autochtones pour dire que le
caribou, si la population diminuait, c'était en raison d'une chasse pratiquée
par les Premières Nations. Bon, là, on a fait un peu de rétropédalage, et là,
le comble, on fait la comparaison avec le moratoire sur la morue en Atlantique.
Puis je peux vous dire quelque chose. Moi,
j'ai connu le moratoire sur la morue dans l'Atlantique, puis les conséquences
que ça a eues, mais de faire cette espèce de comparaison boiteuse avec l'idée
qu'on a fait une surpêche éhontée dans l'Atlantique parce qu'on n'a pas mis de
mesures en place pour protéger l'espèce, bien oui, évidemment, ça a eu des
conséquences économiques, mais on n'a pas protégé l'espèce, c'est ça qui est
scandaleux. La raison pour laquelle on ne pratique plus la pêche à la morue
dans l'Atlantique, c'est parce qu'on n'a pas géré les écosystèmes halieutiques
correctement.
Et aujourd'hui, pour se défiler, il dit :
Bien, on ne fera rien puis on va essayer de préserver, là, la chèvre et le chou
sans prendre aucune décision, puis avec la menace d'un empiétement fédéral dans
les compétences québécoises. C'est un ratage total du ministre Dufour. Moi, je
souhaite, là, qu'il arrête de faire des déclarations plutôt que faire des
déclarations si malheureuses et contre-productives, effectivement.
La Modératrice : On va
vraiment passer en anglais, par contre, parce qu'on est...
Mme Senay
(Cathy) :Well, I do
have a question.
M. Arseneau : Second chance. It's because it's you.
Mme Senay (Cathy) : Well, it's about the pandemic, so it's…
M. Arseneau : It's a bad start for your day, so I'm going to take your question.
Mme Senay (Cathy) : Sorry. Doctor Fauci, yesterday, had to come back and clarify that
the U.S., the United States, are not out of the pandemic, that it's under
control but the pandemic is not over yet. What are the concerns you have on
your side, regarding reinfection cases, that the herd immunity, it's not about
to exist? So, what type of concerns… because Mr. Boileau will hold a press
conference later on today, and we're still in the pandemic and reinfection
cases are increasing as we speak.
M. Arseneau : Yes. And there are cases where we're wondering how soon you can get
reinfected, you know. And we're still, you know, in the situation where we're
not… I mean, the pandemic is not under control, that's one sure thing. It's…
somewhat in terms of, you know, the consequences on the majority of citizens.
You know, you can have, you can contract COVID but you're not necessarily going
to be hospitalized or have, you know, severe consequences. But there are, you
know, segments of the population that will be, you know, strongly affected and
will end up in the hospital, and we still have, you know, a number of deaths
everyday.
What does it say in terms
of, you know, policies that we have to adopt? We've always taken the side of
the Health Direction of Québec and we're still waiting their recommendation.
That's all we can do. I don't think it's a matter for politicians, you know, to,
basically, dictate what should be done. I think we have to listen to science.
Mme Senay (Cathy) : Merci.
M. Arseneau : Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 8 h 50)