(Huit heures cinquante-trois minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour,
bonjour à tous. Aujourd'hui, je suis accompagnée d'André Fortin et de Pierre
Arcand.
Bien, d'entrée de jeu, je vais parler un
peu d'infrastructures. On a vu comment ça s'est passé avec la CAQ pour le REM
de l'Est, où ville de Montréal n'était pas impliquée, puis on voit présentement
les résultats de ça. On voit ce qu'il s'est passé avec le tramway, où ils ont
tout fait pour essayer de torpiller le projet avec des contradictions pour,
finalement, prendre la décision qu'ils ont prise la semaine dernière. Puis je
vous avouerai que peut-être, là, c'est l'ingénieur en moi qui se pose bien des
questions, mais lorsque je regarde l'idée qu'il y ait un tunnel et qu'il devait
avoir deux étages, puis maintenant on a deux tunnels un à côté de l'autre, ça
soulève un certain nombre de questions : des questions par rapport aux
devis, par rapport aux plans, par rapport à l'étalement urbain, des questions
environnementales. Donc, moi, j'ai bien hâte de voir toute la documentation qui
va être déposée par rapport au projet de tunnels sous le fleuve de la CAQ.
Vous allez me permettre de passer la
parole maintenant à André Fortin.
M. Fortin :Merci. On a entendu la demande du leader du gouvernement,
là, au cours des derniers jours, pour adopter certains de ses projets de loi
rapidement. Mais nous, on a une demande pour lui aujourd'hui. Le projet de loi
n° 15 sur la Direction de la protection de la jeunesse, projet de loi qui
découle du rapport qui a été déposé par plusieurs parlementaires, par le groupe
de travail qui s'est penché sur cette question-là, et qui, disons, est une
avancée, selon nous, le projet de loi, là, sur la protection de la jeunesse, on
demande au gouvernement de l'appeler ce matin. On est prêts à en faire la prise
en considération et l'adoption.
De la façon que le gouvernement a organisé
les travaux, en ce moment, le projet de loi est appelé en fin de journée,
aujourd'hui, en fin de journée, demain, après d'autres débats, qui vont prendre
un certain temps, sur le projet de loi n° 28, sur la motion du mercredi. Alors,
pour accélérer les choses, pour adopter leur projet de loi, on leur demande de
changer l'ordre des choses, aujourd'hui, de l'appeler en premier pour qu'on s'assure
que ce soit adopté avant le congé, avant les crédits, avant une période de
trois semaines au cours de laquelle ce projet de loi là ne pourrait pas être
adopté si ce n'est pas fait aujourd'hui.
Alors, je demande au gouvernement de nous
aider à les aider et de procéder avec ce projet de loi là le plus rapidement
possible, on va collaborer pour que ce soit fait. Je vous remercie.
M. Laforest (Alain) : Mme Anglade,
actuellement, il y a une augmentation quand même assez effarante des cas de
COVID. Est-ce que le gouvernement s'est trop désengagé dans les mises en garde?
Mme Anglade : Bien, ça,
c'est vraiment une question, encore une fois, pour la Santé publique. Ce qu'on
veut voir... On voit les chiffres, et les chiffres sont inquiétants, il faut
jouer de prudence. J'aurais aimé voir, je vous dirais, en termes d'engagement
du gouvernement, tout le travail qui devait être fait dans nos écoles pour la
ventilation, pour l'air. Je pense que ça aurait été des travaux qui auraient
certainement aidé. Maintenant, c'est à la Santé publique… on attend
impatiemment les directives de la Santé publique.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
M. Legault n'a aucune responsabilité dans le discours public pour mettre
de l'avant la prudence?
Mme Anglade : Il a
certainement une responsabilité à avoir par rapport à la prudence qui doit être
exercée, absolument. Je ne reviendrai pas sur les propos qui ont été tenus la
semaine dernière, mais... puis des médecins l'ont même souligné, les propos qui
avaient été tenus par le premier ministre, il ne faut pas banaliser la chose. Mais,
d'un autre côté, encore une fois, c'est la Santé publique qui doit donner les
directives. Mais si on avait agi, notamment, dans tout ce qui s'appelle l'aération
des classes, peut-être que ça aurait donné d'autres résultats également. Moi, j'ai
des enfants qui sont à l'école aujourd'hui, puis dans certaines des classes, il
y a 17 personnes qui sont contaminées.
M. Lacroix (Louis) : Mais
M. Legault n'en parle plus, en ce moment, là, de la pandémie, là. Quand on
le voit, il ne parle pas... il n'invite pas les gens... tu sais, c'est comme s'ils
avaient tout pelleté maintenant dans la cour de M. Boileau. Et est-ce que
ça, c'est une erreur du gouvernement? Est-ce qu'il devrait maintenir, justement,
cette espèce de... j'allais dire emprise, mais d'ascendant qu'il avait sur de
la population pendant la pandémie pour les inviter à respecter les règles, tout
ça?
Mme Anglade : Bon, on a
eu du tout et du rien, dans le sens où on a eu un gouvernement omniprésent,
dans la question de la pandémie, avec la Santé publique, puis aujourd'hui, on
assiste à complètement l'inverse. Je pense qu'il y a un juste milieu. De jouer
de prudence, c'est une… ce serait la bonne chose, et, encore une fois, de
rappeler aux Québécois quels sont les gestes concrets que le gouvernement est
en train de poser pour s'assurer que les choses se passent bien et qu'on puisse
vivre avec le virus.
Journaliste : Ça veut dire
quoi, jouer de prudence, Mme Anglade? Qu'est-ce que le premier ministre
devrait dire spécifiquement?
Mme Anglade : Bien, ce
qu'il devrait faire, c'est nous dire spécifiquement quels sont les gestes qu'il
pose pour s'assurer de la bonne... qu'il prend les décisions qui s'imposent
dans certains secteurs. Comme, je reviens encore une fois avec nos écoles, ça,
c'est un exemple patent. Ça fait un an et demi qu'on en parle, peu de gestes
ont été posés, par rapport à ça, et très en retard. Donc, quels sont d'autres
gestes qu'il pourrait poser? À lui de nous le dire.
M. Bellerose (Patrick) : Est-ce
qu'on peut faire un lien entre la hausse actuelle et le désengagement de M. Legault?
Vous avez dit... vous avez parlé de banaliser la situation.
Mme Anglade : Je vais
laisser la Santé publique commenter, mais il ne faut pas banaliser la situation
non plus.
M. Laforest (Alain) : ...qui
l'a banalisée? Parce que ce n'est pas à la Santé publique à juger le politique,
là, c'est le... je pense que c'est le travail de la cheffe de l'opposition
officielle, là. Parce que vous, vous trouvez que monsieur Legault a banalisé la
situation au cours des dernières semaines.
Mme Anglade : Dans les
propos qu'il a tenus, de la semaine dernière, il a été repris par des médecins,
dans la manière dont il l'a fait, oui, oui, je pense qu'il l'a banalisée, en
qualifiant lui-même sa propre... en faisant sa propre déclaration, je pense qu'il
l'a banalisée.
M. Bossé (Olivier) : Sur
le tunnel, vous disiez tantôt : J'ai hâte de voir les plans, les devis.
Vous ne vous attendez pas vraiment à voir tout ça demain, là.
Mme Anglade : Et vous?
M. Bossé (Olivier) : La
question est pour vous. Non, mais je le sais que vous nous dites ça en disant :
Clairement, il y a...
Mme Anglade : Bien, j'espère…
bien, écoutez, j'espère, je vous le dis. Quand je reviens à mes premiers
amours, où je me dis comment est-ce qu'on revoit des projets d'infrastructures,
bien : nous dire c'est quoi, les plans, les devis, quelles sont les études
qui vont prouver un certain nombre de choses, l'impact environnemental, l'étalement
urbain. On nous a dit à peu près tout et son contraire par rapport à ce tunnel.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que ça pourrait vous convaincre?
Mme Anglade : Permets-moi…
permettez-moi d'émettre des doutes par rapport à ça.
M. Lecavalier (Charles) : Pensez-vous
que c'est possible que le gouvernement présente un projet qui va être moins
coûteux que le précédent alors que le prix, par exemple, du béton a augmenté
énormément depuis un an, le prix de l'acier, etc.?
Mme Anglade : Bien, je
vais vous dire deux choses par rapport à ça. La première, c'est que tout a
augmenté de manière spectaculaire, d'où l'importance d'avoir des priorités.
Lorsque le premier ministre va faire des activités dans des écoles et puis
qu'on parle de nos écoles vétustes, toute sa priorité devrait être mise sur nos
écoles, sur le système de santé. Ça, c'est première des choses.
Puis, la deuxième des choses, quand on me
dit : À quoi vous attendez-vous? Hier, le maire de Québec a eu une
rencontre, il est sorti avec un certain nombre de questions, lui aussi, malgré
le fait qu'il ait eu une rencontre par rapport à ça. Donc, je pense que ça va
soulever beaucoup de questions, ce qui va être présenté demain.
M. Bellerose (Patrick) : ...vous
disiez, par rapport aux devis, dans le fond, vu qu'on passe d'un tunnel à deux
tunnels, c'est que ça ne peut pas être un projet sérieux, si on change de façon
aussi importante en cours de route. Est-ce que je décode comme il faut?
Mme Anglade : Dans un
premier temps, de changer de manière aussi drastique en cours de route... Bien,
de nous montrer les études, qu'est-ce qui fait en sorte que le projet a est
mieux que le projet b, quelles sont les études qui viennent appuyer ça. Ce
n'est pas simplement de dire : O.K., on fait juste réduire les coûts, mais
on n'a toujours pas réglé la question des technicalités, des devis, de l'impact
environnemental de l'étalement urbain, toutes ces questions-là demeurent. Et
concrètement parlant, qu'est-ce que ça va faire pour le trafic? Donc, toutes
ces questions-là demeurent. Je rappelle qu'on n'a vu aucune étude qui a été
présentée par le gouvernement de la CAQ et je vous rappelle que...
M. Bellerose (Patrick) : ...sérieux,
pour vous, si on peut changer comme ça le projet de façon aussi importante en
cours de route?
Mme Anglade : Je pense
que c'est problématique, mais oui, je vais laisser la parole à mon collègue
André Fortin.
M. Fortin :Après avoir présenté son premier projet, là, qui était
supposé être le projet final, le projet qui a été présenté en grande pompe il y
a quelque temps du plus gros tunnelier au monde, là, le premier ministre a
demandé au ministre des Transports d'aller réévaluer les besoins. Il est allé
remesurer les besoins après avoir présenté un projet de 10 milliards, un
projet immense. Alors, juste ça, juste le fait qu'on soit prêts à présenter un
projet de cette ampleur-là sans avoir une vraie idée des besoins, ça soulève
énormément de questions.
Et, si le gouvernement de la Coalition
avenir Québec avait en main des études qui nous disent... qui diraient :
Bien, voilà le besoin et voilà la solution, il les mettrait sur la place
publique. Si un gouvernement a en main des études qui justifient sa solution, il
me semble que, pour calmer le débat public, on les mettrait sur la place
publique. Alors, permettez-moi de douter du fait qu'ils ont des études qui
justifient un projet de 10 milliards de dollars.
M. Laforest (Alain) : Quand
vous étiez aux Transports, qu'est-ce que vous disiez à vos fonctionnaires pour
relier la Rive-Sud à la Rive-Nord? Parce que ça fait longtemps qu'on en parle.
M. Fortin :Oui, si vous regardez l'échéancier des études qui devaient
être réalisées, là, à la fin 2018, l'étude des besoins devait être rendue
publique. Alors, à ce moment-là, au moment de la dernière élection, le
gouvernement complétait les études de besoins, et ça fait trois ans, au minimum,
trois ans...
M. Laforest (Alain) : …quand
vous étiez aux affaires... vous, ministre des Transports.
M. Fortin :Oui, exact.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
qu'on vous disait?
M. Fortin :On nous disait qu'on travaillait sur les études de besoins.
Cette analyse-là, elle était en cours, c'était ça, le mandat du bureau de
projet qui a été mis en place. Si vous regardez le mandat du bureau de projet,
c'est de dire : évaluez les besoins et après, évaluez les solutions. Cette
analyse de besoins là, elle n'était pas complétée, elle devait être complétée à
l'hiver, entre 2018 et 2019. Alors, cette étude-là, le gouvernement l'a en main
depuis ce moment-là. S'il ne la publie pas, c'est probablement parce qu'elle ne
dit pas exactement ce qu'il veut qu'elle dise.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
s'il y avait des réponses, vous pourriez être pour un projet de tunnel, si les
réponses vous satisfaisaient.
M. Fortin :Le contexte, là, il est complètement différent en ce moment
qu'il l'était il y a quelques années, le contexte a complètement changé. De
réévaluer les priorités gouvernementales, c'est normal dans un contexte actuel.
Et nous, notre choix, il est fait, là, si on a 10 milliards à dépenser, le
besoin dans les hôpitaux, dans les écoles, il est criant.
M. Bossé (Olivier) : Ça
va être juste cinq ou six, finalement, demain, peut-être.
M. Fortin :On verra, on verra exactement ce qu'il en est demain.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que ça va se faire un jour, vous pensez, ce tunnel-là, là? Avez-vous...
Pensez-vous que ça va se faire, ça? Parce que, là, on retarde tout le temps, on
modifie le projet puis... À votre avis, ça va-tu se faire?
M. Fortin :Voici ce qui va se faire d'ici à l'élection, là. Le
gouvernement va aller couper deux, trois arbres sur la Rive-Sud pour protéger
le siège d'Éric Caire, c'est à peu près ça qu'il va se faire, d'ici à
l'élection. Et peut-être qu'après l'élection le gouvernement va se rendre
compte : Ah! bien, sais-tu, on va réévaluer notre projet encore. Parce
qu'à chaque fois qu'ils présentent un projet, ils sont prêts à le réévaluer,
ils sont prêts à le remettre dans le temps, ils sont prêts à dire : Ah!
bien, on va aller faire une autre étude de besoins. Alors, moi, je sais ce
qu'ils vont faire d'ici l'élection, ils vont essayer de protéger Éric Caire en
coupant deux, trois arbres sur la Rive-Sud. Mais, après l'élection, on verra ce
qu'il va se passer avec ce projet-là. Moi, j'ai confiance que les Québécois
vont être capables de prendre une décision, aux prochaines élections, basée sur
les besoins réels qui ont devant eux.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'est un mirage, ce projet-là?
M. Fortin :C'est un projet qui a été présenté... C'est un projet
électoraliste d'abord. C'est un projet qui a été présenté dans un contexte
électoral avec des échéanciers irréalistes, hein, on promettait de commencer
les travaux en quatre ans. Alors, sous sa forme actuelle, avec des enjeux de
sécurité qui ont été soulevés, des enjeux de réalisation, de possibilité de
réalisation qui ont été soulevés, avec un budget astronomique, c'est un projet
qui est, comme on le disait, pharaonique et qui est très discutable en ce
moment par rapport à sa faisabilité.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que vous regrettez que le Parti libéral ait joué dans ce jeu-là en proposant,
lui aussi, ce projet-là, électoraliste, en 2014 puis en faisant des études?
M. Fortin :C'est de mesurer les besoins, de mandater un bureau de
projet pour mesurer les besoins, pour faire une analyse complète, et c'est ça
qui était le mandat initial du bureau de projet, ce n'est jamais une mauvaise
chose.
M. Lecavalier (Charles) : Je
comprends, mais Mme Anglade a dit que ça allait susciter de l'étalement
urbain. Ça, ça n'a pas besoin d'étude pour savoir que, si on rajoute un tunnel,
un nouveau lien entre deux rives, ça va créer de l'étalement urbain, là, c'est
assez classique.
M. Fortin :Bien, nous, là, on a dit ouvertement que ça va susciter de
l'étalement urbain. Ceux qui disent des niaiseries, en ce moment, là, c'est le
gouvernement de la Coalition avenir Québec quand ils nous disent que ça va
freiner l'étalement urbain. Ils ne nous disent pas que l'étalement urbain ne
changera pas, ils nous disent : Ça va freiner l'étalement urbain, ils nous
disent que c'est un projet qui est bon pour l'environnement. Moi, je vous dis,
bien ouvertement, là, le gouvernement se protège, en ce moment, pas avec des
études, mais avec des niaiseries.
M. Laforest (Alain) : S'il
y a des bus électriques dedans, c'est-u plus acceptable ou ça ne l'est pas?
M. Fortin :Ça demeure un projet autoroutier qui va favoriser
l'étalement urbain.
Journaliste : Mme Anglade,
votre parti a terminé cinquième dans Marie-Victorin. On apprend que M. Duhaime,
qui a terminé devant vous, sera aux débats des chefs. Comment pensez-vous que
ça va changer la game pour vous?
Mme Anglade : Bien, bien
avant l'élection de Marie-Victorin, moi, j'avais dit que j'étais d'accord à
avoir des débats avec les chefs qui allaient avoir le 10 % pour participer
au débat. Donc, c'est bon pour la démocratie, qu'il y ait ces échanges-là.
Journaliste : Vous ne
craignez pas que M. Duhaime vous joue le même tour lors d'une élection
générale que ce qui s'est passé dans Marie-Victorin? Que ça lui donne plus
d'exposition?
Mme Anglade : Je crois
qu'au contraire ça va permettre de vraiment distancer ce que nous, on propose
versus ce que proposent les autres formations politiques, ce que proposent les
idées d'Éric Duhaime, qu'on va apprendre à connaître, j'imagine, dans les
prochaines semaines, les prochains mois, mais nous, ce que l'on propose par
rapport au gouvernement de la CAQ, nous, ce que l'on propose par rapport aux
autres formations politiques. Au contraire, c'est une très belle manière de
faire valoir les propositions.
M. Robillard (Alexandre) : ...que
10 %, c'est un seuil qui vous semble adéquat pour déterminer qui participe
ou pas au débat?
Mme Anglade : Ah bien,
je pense que c'étaient les règles qui avaient été établies par les...
M. Robillard (Alexandre) : Et
vous, vous en pensez quoi, de ça?
Mme Anglade : Moi, je
suis à l'aise avec les règles qui sont déterminées.
M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi?
Pourquoi c'est suffisant, 10 %?
Mme Anglade : Écoutez,
je ne vais pas faire un débat de chiffres avec vous, ça devrait être 10 %,
ça devrait être 15 %, ça devrait être 5 %. La réalité, c'est que les
gens vont déterminer quelles sont les règles, hein, on va vivre avec. Moi, je
pense que c'est bon d'avoir des débats en démocratie.
M. Lacroix (Louis) : Allez-vous
être là, au débat, Mme Anglade?
Mme Anglade : Bien,
évidemment.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous êtes… vous avez… vous sentez que vous avez le support de vos troupes,
etc.?
Mme Anglade : Absolument,
absolument, sans aucun doute, je vous le garantis.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Yes. Good morning. Listening to Theresa Tam, yesterday, and knowing
about the situation of COVID-19
across Canada and all over Québec, and then looking at the numbers
today, it's not going in the right direction. So, what's the impact for you
when you see that Premier Legault, he answered barely a question, yesterday, on COVID-19, and he was
so much involved a few months ago? The difference between the two, what does
that provoke in the minds of Quebeckers?
Mme Anglade :
Well, so, first of all, I think he goes
from one extreme to the next, and not in between, which is where he should
probably be in terms of telling us what he thinks, addressing the situation. But most importantly, he should
be working on things that have an impact in reducing the cases, So, for
example, ventilation in the schools. These are elements that he should update
the population on to see all the things that the Government should be doing in order to support the reduction.
Mme Senay (Cathy) :
…the Opposition has been asking for
months to separate politics, so, Mr. Legault and Public
Health. So, Dr. Boileau is doing a press conference today, so you won on that
point. But is the Premier giving up on his role to repeat and support the
message of Public Health?
Mme Anglade :
So, it's… we asked for the separation,
we didn't ask him to delegate absolutely his own power. I don't think he wants
to talk about it, because it might not be popular to talk about it, but there
still needs… he still needs to reinforce some elements in terms of how people
need to be… how we need to be cautious. And last week is a good an example of
where he didn't do that.
Mme Senay (Cathy) : Especially with gatherings coming up this weekend.
Mme Anglade : Absolutely.
M. Grillo (Matthew) : Do you feel as though he is prioritizing the election in six months
over the public health situation in the province?
Mme Anglade : I think, generally speaking, he prioritizes the election over
everything.
M. Authier (Philip)
: What did you think this morning of certain radio commentators
talking about your party being in a death spiral?
Mme Anglade : Oh, I think we… As I said yesterday regarding the election in Marie-Victorin, I understand that it was not
the result that we were expecting. But again, it was a byelection in a riding
that was not liberal, so it's not like… I don't want to extrapolate too much.
There are things that we need to modify, and there are messages that we need to
convey to all Liberals, that we need to convey in terms of values, the values
that we really believe in, in terms of economics, in terms of defending the
rights of minorities, in terms of talking about the place of Québec in Canada. Like, those are the things that I think Liberals are also
expecting from me and from the party. That much I heard loud and clear, and
there is still work to be done on our part, but I think the rest of it is
extrapolation.
M. Authier (Philip)
: Yes, I recognize Marie-Victorin was not going to be a fruitful riding for the Liberals, that's a given.
But this talk of the party being in denial is constant now on social media.
They portrait you sitting on… standing on the Titanic.
Mme Anglade : Well, I really believe that the candidates that we will be
announcing, that the messages that we are going to be sending in the next
weeks, in the next months, are going to be critical. But the other thing is, we
are here, at the National Assembly, we talk a lot about
COVID, we talk a lot about what has been happening in the last two years. It
hasn't allowed me to be on the ground. When I meet with people, and I gather
with a number of people over the weekend, different groups, finally, because we
have the time and the opportunity to do that, when they listen, they're like :
What? Oh! well, we haven't heard that, but this is really good, this is going
in the right direction, and : O.K., we really understand now. So, I think
we need to communicate that message and to convey that message on a regular
basis.
Mme Senay (Cathy) : About the leaders' debate during the campaign, the French one, now
Mr. Duhaime will participate in that debate. About the English leaders' debate,
it was the first TV English debate in 2018, what about in 2022, do you want to
participate in an English leaders' debate?
Mme Anglade : Absolutely, absolutely, and that will be a great opportunity to
show exactly what the difference is between the CAQ Government and what a liberal Government would do : leading for all Quebeckers, not leading for a majority of Quebeckers, really uniting Quebeckers versus dividing Quebeckers. I think it's going to be a great opportunity to really show the
differences.
M. Grillo (Matthew) : Just to go back on COVID, what do you think the province should have in place right now in terms of public health
measures? Because there is pretty much nothing right
now other than the mask.
Mme Anglade : Well, beyond the… remember, we presented the COVI platform or
structure in order for us to live with the virus, and in that, we had
recommendations in terms of making sure inventory was clear, making sure that
they were working with sectors, that the Government was working with every single sector, looking at best practices
abroad and reapply them here, in Québec. So, there were
a number of things that we recommended, that's what I think the Government
should be doing, including, obviously, the school ventilation that would need
to happen.
Le Modérateur
:
A last one.
M. Authier (Philip)
:
I do apologize for throwing in another question.
Le Modérateur
:
Go ahead.
M. Authier (Philip)
:
With everything that's happened with Herron in the last few days and all the
debate that's happened in the House and in all the media, do you… are we getting
closer to a settlement on that issue, satisfactory for the families, or do you
think the debate has yield it? Where do we stand on that particular issue?
Mme Anglade :
We're not approaching the answer, we keep asking questions but we're not
getting the answers. And Herron is just one example of many other questions
that we have. It's just speaks to the need of really having a public inquiry.
Everything that the Government is answering, everything François Legault says
leads to the necessity of a public inquiry.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci. Thank you.
(Fin à 9 h 14)