(Neuf heures cinquante-neuf minutes)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue
à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Lorraine Richard,
notre porte-parole pour les aînés. Elle sera suivie du chef du Parti québécois,
M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
Mme Richard : Merci.
Bonjour, tout le monde. Si je suis devant vous ce matin, là, c'est pour
réclamer, pour une énième fois, une enquête publique, indépendante, sur toute
la gestion de la pandémie, parce que ce qu'on a appris des derniers jours, là, c'est
vraiment inquiétant, c'est épouvantable. On a appris que la ministre des Aînés
n'a pas dit toute la vérité à l'enquête de la coroner. Et je tiens à vous le
rappeler, celle-ci était sous serment.
Je n'ai comme pas de mots, ce matin, pas
de mots tellement je suis horrifiée. Et je me demande qui, qui, au cabinet du
premier ministre, dans ses conseillers, dans ses experts en coms, lui ont
conseillé de ne pas dire toute la vérité à l'enquête de la coroner, mais de
plutôt protéger son gouvernement, de protéger la Coalition avenir Québec. Elle a
dit aux journalistes qu'elle hurlait, qu'elle hurlait. Pendant qu'elle hurlait
et qu'elle hurlait, il y avait des gens qui décédaient dans des conditions
horribles dans les CHSLD. Pendant qu'elle hurlait et qu'elle hurlait, personne
ne l'écoutait dans la cellule de crise, je vous le rappelle également. La
ministre des Aînés n'a pas dit toute la vérité. Est-elle la seule qui n'a pas
dit toute la vérité à l'enquête de la coroner?
La Coalition avenir Québec a refusé à
maintes reprises la demande, je vous le rappelle, de toutes les oppositions de
déclencher une enquête publique et indépendante sur toute la gestion de la
pandémie, sur la chaîne de commandement. Nos aînés, les familles qui ont eu des
aînés qui sont décédés ont le droit de connaître toute la vérité, et, si la CAQ
devait refuser à nouveau la tenue d'une enquête publique et indépendante, je
leur demande : Qu'ont-ils à cacher?, quand on sait fort bien que des gens
ont même demandé à des personnes, sous le couvert de l'anonymat, d'être sur une
ligne téléphonique pour écouter si on rapportait toute la vérité.
Donc, je pense que ce gouvernement a
manqué de transparence, et la ministre des Aînés a choisi de protéger son
gouvernement, plutôt que de protéger les aînés qui étaient sa première
responsabilité. Voilà.
La Modératrice : Le chef du
Parti québécois.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, je suis on ne peut plus d'accord, c'est un sujet qui est très sérieux,
qui est très grave. Et moi, je repose la question : Qui a préparé le
témoignage de Marguerite Blais? Est-ce qu'elle a témoigné devant la coroner
sans aucune préparation, de son propre chef, de manière autonome, ou il y a des
gens qui lui ont conseillé de dire ce qu'elle a dit, maintenant qu'on sait que
ce n'était pas tout à fait la vérité, sur des questions qui sont graves et
sérieuses?
Je prends quelques secondes pour m'exprimer
sur ce qu'on vient d'entendre, ce qui serait le plan gouvernemental en matière
de santé. Le constat, c'est que ce n'est pas un plan gouvernemental, c'est un
programme électoral, une publicité payée, une publicité d'une heure à la
télévision, où on arrive, pas de chiffres, pas d'objectif, et on ose nous
parler de courage, alors que, si on regarde les quatre ans de gouvernance de la
CAQ, on n'a pas eu le courage d'appliquer ses propres promesses électorales ni
le courage de reprendre les propositions qui venaient des oppositions.
On voit que, là, il y a certaines
promesses de la CAQ qui ont disparu au profit des propositions du Parti
québécois. Je vous donne des exemples. Les soins à domicile, on a martelé les
soins à domicile. Là, le gouvernement en parle dans ses communications, mais je
vous dis : Allez vérifier le budget, parce que les choix budgétaires ne
suivent pas ce qui est annoncé ce matin, le budget est nettement insuffisant
pour, véritablement, faire un virage vers les soins à domicile. La CAQ avait
promis de modifier la rémunération des médecins, ça n'a pas été fait
correctement. Abolir les TSO, le Parti québécois insiste là-dessus, pour
autant, il n'y a pas eu de résultat, on a préféré payer des bonus. Et posez la
question à M. Dubé, des 4 300 infirmières qui étaient censées
transférer grâce au bonus de transfert entre le privé et le public, combien
exactement ont véritablement choisi de passer du privé vers le public, vous
allez voir que les objectifs ne sont pas atteints. Souvenez-vous de la promesse,
un médecin par Québécois d'ici la fin du mandat.
Donc, quand on voit ce qui a été
communiqué ce matin, ce n'est pas chiffré, il n'y a pas d'objectif clair, mais
surtout on se rend compte que le gouvernement n'a pas la crédibilité parce
qu'il n'a pas tenu ses promesses de 2018, il n'a même pas tenté de les tenir.
Et là il nous lance, quelques mois avant les élections, une panoplie de
principes directeurs et de bonnes intentions, lesquels ne sont pas soutenus par
des chiffres ni par des objectifs précis. Pendant ce temps-là, bien, le système
dépérit, tous les voyants sont au rouge : temps supplémentaire,
disponibilité du personnel, leur moral. Les agences privées, à elles seules,
sont rendues à plus de 1 milliard du budget du Québec dans leurs poches. Au
lieu de les abolir, comme le Parti québécois le demande, on continue d'envoyer
notre argent là-dedans.
Donc, disons que leur crédibilité est
faible et disons qu'il faut être culotté pour parler de courage, alors qu'on
n'a même pas été capable de respecter ses propres engagements électoraux. Et je
ne veux pas que la COVID ait le dos large. S'il y avait une raison d'accélérer
les changements dans le système de santé pour que le système fonctionne,
c'était bien l'urgence, durant les deux dernières années, mais on a décidé de,
tout simplement, ne rien faire et nous balancer de la poudre aux yeux quelques
mois avant les élections. Ce n'est pas un plan du gouvernement, c'est un
programme électoral, une publicité électorale.
La Modératrice : On va
prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de... Parce que là, on parle, on met beaucoup l'emphase sur le
guichet d'accès de première ligne, ce qu'ils appellent le GAP, et on promet,
là, qu'un Québécois va avoir accès à un rendez-vous avec un professionnel de la
santé dans les 36 à 72 heures, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça, c'est comme quand la CAQ nous promettait, en 2018, qu'il y aurait un
médecin de famille pour tout le monde à la fin de leur mandat. Ce n'est pas le
guichet, la clé, c'est est-ce qu'il y a des professionnels pour prendre le
patient et surtout est-ce qu'il y a des professionnels pour faire le suivi
auprès des patients. Et ce qu'on a vu, parce que les guichets, c'est une
invention libérale, c'est que ce n'est pas parce que le guichet est là que les
professionnels sont en mesure de faire les suivis. Et malheureusement il y a
des Québécois et des Québécoises qui se retrouvent sans suivi, sans les soins
dont ils ont besoin. C'est pour ça que, dans les 12 travaux du Parti
québécois, on parle d'une première ligne avec toutes les disciplines, mais on
parle également d'une rémunération des médecins qui est réformée en fonction
des suivis et pas juste en fonction de l'acte.
M. Lacroix (Louis) : De
ce que je comprends, c'est que, dans leur plan, il y a aussi un plan de
modification de la rémunération des médecins, là. Mais vous, vous n'y croyez
pas du tout, à cette façon d'aborder, justement, la première ligne, qui semble
fonctionner, à ce qu'on comprend, dans le Bas-Saint-Laurent? Puis c'est le
modèle qu'on veut implanter ailleurs. Vous n'y croyez pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce que je vous dis, c'est que ce n'est pas parce qu'il y a un guichet que
les professionnels sont disponibles pour rendre le soin. Et nos propositions
s'assurent que les soins, les professionnels sont au rendez-vous, également,
pour les suivis. Puis pour ce qui est du mode de rémunération des médecins, on
va attendre les détails, mais à date, de ce qu'on comprend, il n'y a pas grand-chose
de chiffré. Il y a quand même quatre ans de gouvernance caquiste qu'il faut
évaluer. Ils nous ont parlé du mot «courage» quatre fois ce matin. Où était
leur courage, au moment d'appliquer leur propre plateforme électorale de 2018,
au cours des quatre dernières années? Il me semble que la question se pose.
M. Laforest (Alain) : Pour
y arriver, il va avoir besoin de la collaboration des oppositions, parce qu'il
y a des projets de loi à adopter d'ici le 10 juin. Est-ce que vous allez
être au rendez-vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on regarde les projets de loi qui s'accumulent, c'est le symptôme
d'un gouvernement qui, à la dernière minute, réalise que son bilan est mince
dans plusieurs domaines. Et là, bien, on lance, un peu comme de la poudre, on
lance plein de projets de loi, plein d'initiatives. Puis moi, j'étais vraiment
curieux d'aller dans le détail ce matin, là, c'est quand même un point de
presse qui a duré une heure. Puis à chaque fois qu'on posait des questions sur
combien d'argent ou comment on s'y prendrait, les réponses étaient très, très
floues. Donc là, si on veut adopter un projet de loi, il faut comprendre que ça
va prendre plus que des principes généraux puis des choses qu'on a faites à la
dernière seconde, parce que, pour qu'un projet de loi fonctionne, il faut qu'il
y ait eu, dans le détail, une évaluation de quelles mesures on veut implanter
et pourquoi. Évidemment qu'on va collaborer le mieux qu'on peut, mais on
regarde le nombre d'annonces de dernière minute à des fins électorales de la
CAQ s'accumuler, on ne pourra pas traiter tout en l'espace d'un mois, alors que,
pendant quatre ans, il ne s'est passé rien.
M. Laforest (Alain) : Y
a-tu de quoi, là-dedans, qui est bon ou on tire le bouchon puis on envoie le
bébé avec l'eau du bain?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est sûr que, quand on entend «plus de soins à domicile», on est
contents, mais ensuite on va voir dans le budget, puis les montants ne sont pas
au rendez-vous. C'est sûr que si...
M. Laforest (Alain) : ...millions,
l'an prochain.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est 785 millions sur cinq ans en soins à domicile dans le budget. Et
nous, on a évalué que, si on veut tripler l'offre de soins à domicile, ce qui
est vraiment la base, là, pour que, vraiment, ça fasse une différence dans la
vie des gens, ça prend 2,7 milliards sur cinq ans. Donc, il faut aller
voir le budget, également, pour voir si les annonces générales sont bel et bien
soutenues par les budgets en conséquence. Pour les soins à domicile, c'est plus
ou moins le cas. C'est sûr qu'on est d'accord avec le principe d'une première
ligne, qu'on est d'accord avec des guichets, mais on est obligés également de
soulever des questions de base, à savoir : Est-ce que les professionnels
seront au rendez-vous?
M. Lachance (Nicolas) : M. Paul
St-Pierre Plamondon, on sort d'une crise historique où on a vu la vulnérabilité
du réseau.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que vous pouvez en vouloir et mettre ça sur le dos des élections, réellement, si
un gouvernement tente de changer les choses?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, bien sûr, parce qu'il avait quatre ans pour changer les choses au
moment où on en avait besoin le plus. Donc, évidemment qu'il faut revoir les
engagements électoraux de 2018 pour se rendre compte que les promesses n'ont
pas été tenues, puis il n'y a même pas eu de tentatives en ce sens là. Il faut
pouvoir évaluer la crédibilité d'un paquet de mesures qu'on lance...
M. Lachance (Nicolas) : Donc,
la pandémie n'a pas joué de rôle là-dedans?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La pandémie aurait dû jouer un rôle d'accélérateur des réformes pour avoir
le plus de personnel en santé possible. Quand le Parti québécois disait :
Il faut abolir tout de suite le temps supplémentaire et abolir tout de suite
les agences privées pour réaliser le transfert, le plus rapidement possible,
d'infirmières, on ne nous a pas écoutés. Puis là on nous présente, après quatre
ans d'inaction, plein de mesures. Je ne dis pas qu'elles sont toutes mauvaises,
il y en a des bonnes, sans aucun doute. Mais il faut également se poser la
question : Pourquoi, pendant quatre ans, les promesses du gouvernement
puis les mesures qui auraient permis, en temps réel, d'améliorer notre système
et d'avoir plus de professionnels disponibles, pourquoi n'ont-elles pas été
considérées? Pourquoi on nous lance ça quelques mois avant l'échéance électorale?
Mme Lévesque (Fanny) : ...comment
on serait arrivés, là, avec 15 000 travailleurs de la santé malades,
pas de TSO, pas d'agences privées?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça. Nous, ce qu'on a proposé, c'est d'être très clairs sur les
intentions du gouvernement, de fermer l'utilisation des agences privées, qui
nous coûtent plus de 1 milliard par année — ces ressources-là,
si elles avaient été allouées à un autre endroit, auraient pu être, à mon avis,
mieux... plus utiles — pour que la transition commence vers le réseau
public, mais en échange de la garantie de l'abolition du temps supplémentaire.
C'est une discussion qu'on a depuis un an et demi, vous vous en souviendrez, on
est intervenus souvent, souvent. En fait, ça fait deux ans qu'on en parle
régulièrement.
Donc, je pense qu'on ne peut pas tout
balayer le bilan des quatre ans en disant : Il y a eu une crise COVID. Il
y a eu plusieurs interventions de plusieurs oppositions en disant : Il y a
des mesures qu'on devrait prendre maintenant. Notre voix n'a pas été entendue.
On est surpris que, quelques mois avant les élections, on nous présente, en
rafale, toutes sortes d'idées qui n'ont pas été chiffrées, avec des objectifs
flous, alors que la CAQ n'a pas tenu à respecter ses engagements électoraux de
2018. Je pense que c'est important à mettre dans la balance.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
comment le Parti québécois aurait géré la crise tout en faisant sa propre
réforme, justement, pour améliorer le réseau?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je vous donne un exemple, là...
M. Lachance (Nicolas) : En
même temps, là, parallèlement, alors que, comme disait ma collègue, il n'y
avait personne dans le réseau puis les gestionnaires étaient déjà débordés.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien oui, on a vu la CAQ faire des annonces de bonus pour les infirmières
du privé au public. On aurait fait la même annonce, mais, à la place, on aurait
annoncé la fin du temps supplémentaire, de manière très claire, et on aurait
annoncé la fin des agences privées dans un horizon de temps beaucoup plus
court. Ça aurait donné plus de résultats. Donc, il faut s'enlever la
perspective, là, que, parce qu'il y a eu une crise COVID, on ne pouvait
absolument pas agir en termes d'amélioration de notre réseau. Il y a plusieurs
de nos propositions qui ont été mentionnées par M. Dubé, ce matin. Mais je
pense que, quand un gouvernement n'a pas cru bon tenir ses propres engagements
électoraux pendant quatre ans, n'a pas entendu, en temps réel, plusieurs
oppositions et experts qui disaient : Certains changements pourraient
améliorer la situation, et arrive, à une échéance de quelques mois avant les
élections, et lance toutes ces propositions-là non chiffrées, pas d'objectif, à
un moment donné, il y a une question de crédibilité là-dedans, là.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
avec un gouvernement du Parti québécois, par exemple, on serait sortis de la
pandémie avec un réseau qui n'était pas amoché, mais qu'on aurait déjà implanté
une réforme?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne vous dis pas qu'on aurait fait de magie. On aurait pris des décisions
différentes, de manière plus cohérente avec ce que sont nos engagements. Ce que
je vous dis, c'est que dans plusieurs tableaux, pas juste la santé, la CAQ en a
dit, bien des choses, en campagne électorale, en 2018, puis après ne semblait
pas gênée de ne même pas avoir l'intention de mettre en œuvre ses promesses, et
ça vaut pour la santé.
M. Lachance (Nicolas) : Et
auriez-vous eu besoin de l'urgence sanitaire et des décrets pour mener à terme
votre plan, encore aujourd'hui, par exemple?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense que l'urgence sanitaire, oui, mais on n'aurait pas conservé
l'urgence sanitaire en tout temps pour bénéficier de 17 milliards de
dollars de contrats octroyés sans appel d'offres, souvent dans des domaines qui
n'ont même pas de rapport avec la santé. On aurait été beaucoup plus prudents,
modestes avec l'utilisation de la gouvernance par décret. On aurait fait appel
beaucoup plus aux institutions. On aurait également séparé la santé publique du
politique, pour ne pas se retrouver avec des annonces que, finalement, on doit
renverser deux semaines plus tard parce que, clairement, il y avait de
l'intervention politique, de la même manière que, vraisemblablement, il y a des
choses inexplicables qui se sont passées devant la coroner.
Donc, ce n'est pas de dire que la COVID,
c'était un moment facile pour un gouvernement, mais c'est de dire… Il y a quand
même des explications à obtenir quand un gouvernement, pendant quatre ans, ne
tient même pas ses propres promesses, ne met pas en chantier ses intentions
puis, quelques mois avant les élections, dit : Bien là, voici, je vous
lance un paquet de choses dont je ne vous ai pas parlé ou dont les oppositions
parlaient et que j'ai ignorées, là, je les prends pour moi puis je vous lance
ça avec quelques mois à faire. À un moment donné, là, il y a un bilan réel à
faire de ce que la CAQ a ou pas accompli dans le domaine pendant quatre ans.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que ça va être un enjeu de campagne électorale?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Clairement.
La Modératrice : On va y
aller avec une dernière question en français.
M. Robillard (Alexandre) : Oui,
c'est ça, sur un autre sujet. Est-ce que c'est normal que les dépenses de
l'Assemblée nationale augmentent trois fois plus que celles de la santé pour le
prochain exercice?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, bien là, il faut comparer des pommes avec des oranges, là. Ce n'est
pas...
M. Robillard (Alexandre) : Ce
n'est pas la même devise ou...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, bien, c'est... Ce n'est pas que c'est la même devise, mais je pense
qu'on parle de 25 millions. Dans le cas de la santé, ce n'est pas du tout
le même contexte, ce ne sont pas les mêmes montants. Donc, on ne peut pas
comparer chaque ministère...
M. Robillard (Alexandre) : ...en
pourcentage.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je comprends, mais on ne peut pas comparer chaque ministère puis
prendre des choses qui sont complètement différentes. Si vous voulez qu'on
passe au peigne fin, là, l'augmentation, elle va aller où, on pourrait vous la
commenter. Moi, je n'ai pas regardé, là, ligne par ligne.
M. Robillard (Alexandre) : ...avec
ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais vous revenir parce que je n'ai pas regardé ligne par ligne,
exactement, où cet argent-là va aller. Mais je ne ferai pas de comparaisons
entre les dépenses sur les routes, les dépenses en santé puis les dépenses sur
le fonctionnement de la démocratie, là, ce sont des sujets différents. Mais je
m'engage à répondre à la question : Est-ce que ces montants-là vont être
octroyés à des choses utiles ou est-ce qu'on a une critique? Je ne l'ai pas
évalué, pour être très, très...
M. Robillard (Alexandre) : ...quand
même appuyé ça au bureau de l'Assemblée nationale.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je comprends, mais sur le commentaire, à savoir : Est-ce que ces 25 millions-là,
on a quelque chose à ajouter ou si on pense que c'est nécessaire, je vous
reviens dans la prochaine heure.
M. Robillard (Alexandre) : ...est-ce
que je me trompe?
M. Laforest (Alain) : Étiez-vous
au courant?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, je l'ai lu ce matin dans les médias, puis on a...
M. Laforest (Alain) : Non,
mais vous, étiez-vous au courant quand votre officier... En avez-vous discuté
en caucus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, c'est juste que, quand on me demande de commenter : Est-ce
que, judicieusement, on a dépensé les 25 millions?, je ne suis pas obligé
de prendre la question si je n'ai pas vu, moi-même, ligne par ligne. Je vous
reviens dans l'heure qui suit.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce qu'on doit s'étonner du fait que ça ne vous apparaisse pas plus clair
que ça, que cette décision-là est justifiée, compte tenu que vous l'avez
appuyée déjà?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non. Il y a un devoir que je veux préciser. Je vous reviens avec ma
réponse. Mais je vous réponds qu'il n'y a aucun lien entre les dépenses du
système de santé puis les dépenses de l'Assemblée nationale. La vraie
question...
M. Robillard (Alexandre) : ...comprends
pas ce pourquoi vous dites ça parce que, je veux dire, c'est des fonds publics,
il y a un lien.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'en vois pas.
M. Robillard (Alexandre) : Bon,
bien, on s'en reparlera d'abord. En tout cas, je vais attendre votre réponse.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, avec plaisir.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, we have, now,
a document putting all together the measures that the Legault Government wants to put in place, there is
nothing new, we heard them all in the last few months. So, basically, you are
accusing the Legault Government
for dragging its feet and using the pandemic to justify why changes have not
been done earlier?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Accusing is a bit tough,
but I think CAQ lacks credibility because it didn't do it's own program
throughout the four years they had, and they didn't listen to many of those
points we heard, this morning, that we repeated for two years. And so, with a
few months before the electoral deadline, in many fields, not only in health,
they just throw bills to be debated in the upcoming weeks. And, when
journalists, rightly so, ask what are the figures, what are the precise targets,
they're not there. So, it looks like a government that didn't do much for four years, didn't even bother to respect
its own program, its own electoral promises, and now, because they feel that
they are very close to the deadline and that the evaluation we can make of
their four years is very thin, they throw everything they have. And it doesn't
seem very credible nor rigorous.
Mme Senay (Cathy) : Mr. Dubé's mission is to bring back trust, for patients and for
health care workers, to the health care system. Is this enough on the campaign
trail?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It's shallow, it's
communications that is not backed by precise amounts, sometimes by amounts that
don't fit the narrative, such as for health care at home. They say : It's
a priority, we are making that switch. Look at the budget, it doesn't bring
amounts that are in connection with what they say. So, it's very thin.
M. Brennan (Andrew) : Just when you were talking in more specifics, even as you're saying
there are not a lot of specifics, you said : The guichet, for instance, it
doesn't actually get to the root of the problem, a lot of the measures here are
not substantive enough. Same with home care, there is not enough money there.
You're saying that this is…
M. St -Pierre
Plamondon (Paul) : Exactly, because you can
have a guichet as much as you want, if you don't have a first line where there
is enough people to not only give the service, but then make a follow-up on
people who need that follow-up, that «suivi»… What would be the right word?
M. Brennan
(Andrew) : Yes, follow-up.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Follow-up would be fine? If
you don't have those resources to make a follow-up and you have a guichet, I
mean, it's like any guichet, if you don't have the goods, but you have the
delivery system, you haven't solved the situation. And that's why we've been insisting so much on changing the way the
doctors are payed and changing the implication, the involvement of other
professionals, not just the doctors. And that has been said over and over for
four years, and nothing has been done. And with a few months until the
elections, they come up with all those things, not measured, no figures and no
precise targets. I mean, we need to evaluate what's the credibility of those
announcements based on what they actually have done with their own promises in
2018. If they haven't done anything, it tells you what might happen with those
intentions.
M. Brennan (Andrew) : As you said already, they have not kept a lot of their promises
from 2018. Are you worried, though, that this… having an announcement like
this, that puts everything together... I don't want to use the word «fool». Do
you think this is enough to hoodwink people to potentially vote for them again?
Are you worried about that?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I don't know what will be
the result. What I know is that it didn't look like a plan from the Government, it looked like an advertisement
by the Government, an electoral
program. So, what will be the reaction of people towards that announcement of
an hour, an hour of conversation where there was no precise targets, no
figures? I don't know, I don't know. But I'm a bit embarrassed, I'm a bit
uncomfortable seeing a government that gets that much publicity with something that is not a
governmental plan. When the Government says things like — I noted them — «you need courage
to do what we are doing right now», when a government says «we are the Government of Quebeckers, and
they deserve better», when they say things such as «this is the plan of your government», I mean, that's not a government talking, it's CAQ, the political
party CAQ that is talking, because they have a few months until the elections.
So, it's very uncomfortable to see this.
La Modératrice
: Une dernière question en anglais.
Mme Henriquez
(Gloria) : So, if this plan is applied as is,
how do you think Quebeckers
will fair or the health system will fair in the next year?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
It's difficult to say, because when we'll come to the election in
October 3rd, 4th... Somebody?
Des voix : …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : 3rd. We will ask ourselves the
question : What is the net advancement, what is the real accomplishment of
that government in the field of health services? And the answer will be that
we've never seen our system in such a bad shape, that the promises by the CAQ,
in 2018, were not upheld, were not followed through. And they have come up with
many things, some from opposition parties, they have thrown them, with a few
months to go before the elections, without any figures and without any precise
targets.
So, what summary can we
make of all this, what trust can we have, given that in the concrete world,
there's no results that we can verify? There's just communications, and it's
been the case in all fields with the CAQ Government. It's a communications
government. They don't feel uncomfortable going before Quebeckers this morning
with nothing specific, no figures, no targets. They just talk, and they talk
about courage, and they talk about your government. They do that a lot. My
question to Quebeckers is : What's the concrete, the real advancement for
our health system during the four years under the CAQ? The question is
very relevant.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci.
(Fin à 10 h 24)