(Onze heures trente-trois minutes)
Le Modérateur : Alors,
bonjour. Bienvenue au point de presse de la cheffe de l'opposition officielle,
Mme Dominique Anglade, qui, aujourd'hui, est accompagnée par Jennifer Maccarone
ainsi que plusieurs représentants des étudiants, notamment, du Collège Dawson.
Alors, il y aura quelques allocutions, suivies de la période de questions. Mme
Anglade, à vous la parole.
Mme Anglade : Merci. Alors,
bonjour. Bonjour à tous. Et bien contente d'être accompagnée de mes collègues
Jennifer et Marie-Claude, et de même que les représentants du cégep Dawson.
La première chose que je vais vous dire, c'est
qu'on parle du projet d'expansion pour le cégep de Dawson, qui est travaillé,
depuis maintenant sept ans, avec tous les gouvernements qui ont été en place,
incluant le gouvernement de la CAQ. Il y avait donc une expansion qui était
prévue, qui était prévue de longue date, pour permettre pas à plus d'étudiants
de venir étudier, mais bien aux étudiants actuels de pouvoir avoir les locaux
nécessaires, notamment dans le domaine de la santé.
Et ce qu'on a constaté, c'est que le
gouvernement de la CAQ avait décidé de prioriser ce projet, il l'avait inclus
dans ses plans, et encore une fois, de manière totalement improvisée, est
arrivé, au mois de janvier, en décidant de retirer ce projet des priorités, et
sans aucune justification par rapport à ce projet-là, alors qu'encore une fois
on parle d'une question d'équité, peu importe où tu étudies. Il y avait un
manque d'espace, et ça affecte la qualité d'enseignement. Et c'est la raison
pour laquelle il y a donc une pétition qui a été déposée aujourd'hui.
Je vais céder la parole à ma collègue
Jennifer Maccarone.
Mme Maccarone : Merci
beaucoup, cheffe. Quand les étudiants de... le syndicat des étudiants de Dawson
m'a approchée pour parrainer une pétition pour déposer ici, à l'Assemblée
nationale, j'ai accepté avec un grand honneur puis beaucoup d'espoir. Parce
qu'il faut dire qu'à l'intérieur de deux semaines ces étudiants ont pu
recueillir près de 20 000 signataires. Ce n'est pas n'importe quoi. Puis
leur demande est simple. Comme notre cheffe Dominique Anglade, elle a dit,
c'est une question d'équité. Ce qu'ils demandent, les étudiants de Dawson,
c'est d'être traités avec les mêmes normes, les mêmes règles que tous les
autres étudiants, tous les autres cégeps dans la province du Québec. C'est une
question de s'assurer que tous nos étudiants sont traités d'une façon
équitable, et c'est ça que nous souhaitons.
Ce n'est pas parce qu'on a des étudiants
qui parlent plusieurs langues, à l'intérieur d'un cégep, qu'ils ne devront pas
être traités d'une façon équitable, alors... Puis on ne demande pas non plus de
prendre les espaces d'ailleurs. C'est un projet qui a été approuvé depuis des
années. Il était priorisé par le gouvernement caquiste en 2020. Alors, on
demande au gouvernement de revenir sur leurs pas, de faire la bonne chose et
d'approuver le projet d'agrandissement pour le cégep, qui s'élève à un manque
d'espace de plus de 11 000 mètres carrés, pour des programmes en matière
de santé, quelque chose qui est une priorité pour tous les Québécoises et
Québécois.
Alors, je cède la parole à la présidente
du syndicat... à la vice-présidente du syndicat du Collège Dawson.
Mme Low (Arwen) : Bonjour, je
m'appelle Arwen Low et je suis vice-présidente aux affaires externes pour
l'Association étudiante de Dawson.
Le mois passé, nous avions appris que le
projet d'agrandissement de Dawson a été annulé. Les locaux auraient abrité nos
programmes de soins de santé ainsi qu'une nouvelle clinique de santé publique
qui aurait servi la population locale du centre-ville de Montréal.
Comment est-ce que le gouvernement peut
faire le choix de mettre la croix sur ce projet à un moment où les besoins en
professionnels de la santé sont si criants au Québec? Les diplômés de Dawson en
soins de santé ne deviennent pas des infirmiers, des médecins, des techniciens
qui servent seulement la communauté anglophone de Montréal. Nos diplômés, nos
infirmiers, nos médecins et nos techniciens offrent leurs services dans toutes
les régions du Québec, en français comme en anglais.
Oui, la situation de la langue française
au Québec est fragile. À Dawson, nous reconnaissons l'importance de faire vivre
la langue française. Nous participons à la société en français et nous voulons
des collègues de classe francophones. Les élèves francophones qui font le choix
d'un cégep comme Dawson ont à coeur de perfectionner leur connaissance de
l'anglais, mais leur présence est également une richesse pour nous. À leur
contact, plusieurs Québécois et Québécoises anglophones améliorent leurs
compétences en communication. Ils deviennent plus à l'aise en français. Ils
apprennent à mieux connaître la majorité francophone et ils créent des liens
uniques avec elle.
Le cégep Dawson a un déficit d'espace
reconnu, et nous étions, jusqu'à tout récemment, une priorité sur la liste des
projets d'infrastructures. Nous devrions avoir les mêmes services et la même
qualité d'éducation que les autres étudiants au cégep à travers le Québec. On
ne veut pas enlever les ressources à des étudiants venant d'autres cégeps. On
veut que le Québec investisse dans tous les jeunes, selon les normes établies
par le gouvernement. Nous sommes votre avenir. Merci.
Le Modérateur : ...passer à
la période de questions, s'il vous plaît. M. Authier.
M. Authier (Philip) :
Me, I guess it's me. I wonder if,
maybe, Mme Maccarone, you could make your statement in English, maybe Mme
Anglade as well.
Mme Maccarone : I'll let…
M. Authier (Philip)
:O.K., sure, as you
wish. I don't know the pecking order of everything…
Mme Maccarone : This is it.
Mme Anglade :
This is it, this is the pecking order,
Phil. So, again, we're here to support the expansion of the project, of the Dawson
project. This was a priority for all governments, in fact. It's always been a
priority because there was a deficit of space for the CEGEP, and it was part of
the Government's priorities, the CAQ Government's priorities in the last three
years, the last four years. And all of a sudden, in January, for political
reasons, they decided not to go ahead with that, impacting the quality of
education that they have at the CEGEP, and sending a message to all people
across... to all English-speaking CEGEPs : the priority is not going to be
a priority for them. And it's a matter of equity, and that's why we support the
petition that was presented today.
M. Authier (Philip)
: What if... Sorry, go ahead, Mme Maccarone.
Mme Maccarone : So, as our cheffe Dominique Anglade has said, it is, it's a question of equity. This is an expansion
project that was prioritized by the Government in 2020. And now that they have changed their mind, they have an
opportunity, before the budget is deposited, next Tuesday, to do the right
thing. So, when the Dawson Student Union asked me to deposit the petition on
their behalf, I was thrilled because I wanted to show the depth of leadership
of the students of this college. In less than two weeks, they've accumulated
almost 20,000 signatures. It's not nothing, it's important.
The Government has a chance to do the right
thing, and it is a question of equity. What they're asking for is for the
students at Dawson to be treated in the same manner, to be put to the same
rules and regulations as all the other CEGEPs in the province of Québec. These
students are not different because they study at Dawson. They deserve the same
consideration, on top of the fact that the expansion project is one that was
specifically to treat our health care program, and so would graduate health
care professionals into a very fragile network that requires this qualification
and these students.
M. Authier (Philip)
: Maybe I can ask Arwen Low?
Mme Cardona
(Alexandrah) : …I'm the president of the
union.
M. Authier (Philip)
: Sorry, go ahead. Your name?
Mme Cardona
(Alexandrah) : My name is Alexandrah Cardona.
M. Authier (Philip)
:
O.K.. You're the president of the student union?
Mme Cardona
(Alexandrah) : Pardon?
Mme Maccarone :
You're the president?
M. Authier (Philip)
:
President of the…
Mme Cardona
(Alexandrah) : Yes, that's correct.
M. Authier (Philip)
:
O.K., great. O.K., let me ask you a question then. What effect do you hope your
petition has? It's been tabled… By the way, petitions are tabled every day in
the legislature, but it is the right of citizens to petition the National
Assembly. What effect do you hope that your petition has?
Mme Cardona
(Alexandrah) : Absolutely. The petition is a message. It's not the
be-all, end-all. And, in fact, the student union's mobilisation and initiatives
don't end at a visit to the National Assembly, they don't end when the petition
closes. You know, we will continue to mobilize if, in fact, the project is not
restored to the priority that it already was for many years. So, the hope is
that we show not just… «excusez-moi, pas juste premier ministre Legault», but,
in fact, all Quebeckers, we're here to show that Dawson's students are engaged,
we are ambitious, we are the future of this province and, in particular, in the
sector of health care, as we've discussed today. So, it's important that
Dawson's students' voices are heard, directly here, in the National Assembly,
and across the province. On veut que la province sache qu'on est des Québécois
aussi.
M. Authier (Philip)
: Just across the hall there, the committee is examining Bill 96
at this very moment. Do you feel that the Dawson project got crushed or got
caught up in the language debate, and you're the losers in this argument
between the nationalists and the Government?
Mme Cardona
(Alexandrah) : Je pense que c'est deux
dossiers différents. I do think that distinction is important. I think what's…
And why we're here today is specifically to talk about the infrastructure
project of Dawson College. It's really its own issue, in and of itself. In
terms of what we're looking at, across the province, for the rest of the CEGEP
network, for the time being, we'll be leaving that to the politicians.
M. Authier (Philip)
: …I'm Phil Authier, The Montreal Gazette, and this is Ian, of
CTV.
M. Wood (Ian) : Thank you for that introduction. This decision, the Government is really saying that French
CEGEPs deserve to be prioritized in that. Do you feel that this is
discrimination?
Mme Cardona
(Alexandrah) : Well, certainly, Dawson
students have made that case. Certainly, it's been repeated amongst many in the
anglophone community. However, the Dawson Student Union is not making the case
that we should be treated exceptionally. And so, we're not saying that the CAQ Government has, you know, exceptionally… is
using Dawson for specifically the Government's motive, but rather that we're looking at… we want to be treated
with the… among the same norms across the province, across the CEGEP network,
so just «les normes du ministère de l'Enseignement»…
M. Wood (Ian) :
...
Mme Cardona
(Alexandrah) :
Right.
There might be a difference of language of the institutions, the language of instruction in particular. But I would like to
maker clear that Dawson students are not just Francophones, not just
Anglophones or Allophones, bilingual. We have all types of linguistic
backgrounds. And so, when François Legault makes that specific distinction between francophone students and
anglophone students, at Dawson, we simply don't believe in that.
M. Authier (Philip) :
And after they cancelled the project,
they floated the idea of renting spaces. Would that satisfy you? And can you
describe, in a few sentences, the squeeze, the space squeeze that you are
living with, all of you, everyday at Dawson?
Mme Cardona
(Alexandrah) :
Spaces
are already being rented, have been from many years at this point, and no, they
have not effectively corrected the space deficit. There's no projection with
the option of rental spaces that would correct the space deficit. It just would
not… again, would not be standard to the norms of the Ministry.
And the space deficit is severe there. You can find pictures and videos, on
social media, by Dawson students, in the days leading up to the petition, showing just how crowded it is, our escalators, our elevators.
Frankly, it's a safety hazard. In the times of the pandemic, social distancing
was impossible at Dawson College. This is obviously a severe concern.
Mme Maccarone : Phil, can I add to that?
M. Authier (Philip)
: Sure.
Mme Maccarone :
I just want to add that... Why is
Dawson going to be treated with a different rule stick, and they're being given
an opportunity to rent space, instead of actually applying the rules for all
the CEGEPs, and give them the space that was already approved in the project?
So, no, it's not acceptable.
The budget is going to be
deposited on Tuesday. The Government has a responsibility to treat Dawson equitably, in the same way that they treat all the
other students and all the other CEGEPs in the province. It's inacceptable to
say that, for them, it's O.K.
to rent, but for everybody else, we are going to approve your project for the
expansion. They have a huge space deficit. And if you know anything about
Downtown Montréal, it's not like they are floating with tons and tons of rental
space that is available, and it's more long-term, costly initiative. It doesn't
make sense for the longevity and the success of these students who deserve to
be given the same right to education as everybody else.
Le Modérateur :
Ian, anything else?
M. Wood (Ian) : No…
Le Modérateur : No? Je crois
que M. Bourassa, en arrière, avait une question, mais qui n'était pas liée au
sujet de la conférence de presse.
M. Bourassa (Simon) : Bonjour,
Mme Anglade. Sur un autre sujet, peut-être, le projet de loi déposé par M.
Dubé, tout à l'heure, là, pour la fin de l'urgence sanitaire. Vous pensez quoi,
là, de cette volonté du gouvernement de vouloir s'arroger les pouvoirs encore
jusqu'au 31 décembre 2022?
Mme Anglade : Je trouve ça
épouvantable, je trouve ça épouvantable. Je vais vous dire, la première chose,
c'est que la levée de l'état d'urgence, là... On n'a pas besoin d'une loi pour
lever l'état d'urgence. L'état d'urgence, c'est un décret, tu n'as simplement
pas besoin de le renouveler. Alors là, ce qu'ils disent, c'est qu'avant de vous
dire qu'on ne va pas le renouveler on veut avoir une loi qui va nous donner des
pouvoirs jusqu'à la fin de 2022. Premier problème. Second problème, même à
l'intérieur de ça, il y a des contrats qui peuvent être donnés jusqu'à cinq ans
plus loin. Alors, on s'en va en élection, en campagne électorale, où ils
s'arrogent encore tous les pouvoirs aujourd'hui. C'est une mascarade, c'est ça
que c'est.
M. Bourassa (Simon) : Puis ça
se justifie comment, ça? Parce que techniquement, comme vous avez dit, ça
aurait pu être un projet de loi de deux lignes, ça.
Mme Anglade : Évidemment, on
va regarder en détail tout ce qui est présenté. Moi, je l'ai lu, en Chambre, et
j'avais plusieurs questions. Mais, encore une fois, il n'y a rien qui empêche
le gouvernement de lever le décret. Et, si c'était si simple que de faire un
projet de loi, avec ce qu'ils ont écrit, ils auraient pu le faire il y a six
mois. Je veux dire, la réalité, encore une fois, c'est que c'est un
gouvernement qui veut garder le contrôle sur tous les leviers, pouvoir dépenser
comme ils veulent. Et j'aimerais rappeler qu'il y a eu des contrats jusqu'à
17 milliards de dollars qui ont été donnés sans qu'il y ait d'appel
d'offres. C'est ma première réaction.
Le Modérateur :
Ian.
M. Wood (Ian) :
Sorry, if I can just ask in English
about the emergency… the «mesures sanitaires», the bill. Just that the Auditor
General said things like telehealth… she highlighted, in her report, the
ability to use that in the pandemic benefitted from the sanitary act, the Emergency
Act, you know, and without it, they would not have been able to do that. So, there are benefits to
keeping some measures in place. Is there anything that you can see as a
justifiable, you know, hangover
from this, going forward?
Mme Anglade :
I can't see anything right now that's preventing the Government from stopping, repeating the decrees
every single week. I don't see the justification. Now, what I see is that
they're going to delay all this until December 2022, after the election.
So, basically, we're going to stay in the basic same situation until past the
election. And not only that, there are contracts that could be extended by
five years.
So, again, we'll have to
wait and see the detail of the answers from the Government, but to me, its sure sounds and looks like they want to keep all
the control until the end of December 2022.
M. Authier (Philip) :
…just one I forgot to ask. I start to
sound like Columbo : «I forgot…» Did the group… Did anyone agree to meet
you? Did you request any meetings with Mme McCann? Did the students… Did
you get to meet anyone? I forgot to ask that, that's a basic question. Did you request a meeting?
Mme Cardona
(Alexandrah) :
So,
when the announcement happened, at the very end of January, our first course of
action was to work with the administration of the college, and, at that point,
the administration had asked for a meeting with Premier Legault and the
Minister of Higher Ed. Unfortunately, those meetings, in particular with the
Prime Minister… sorry, with the Premier, were denied. And so, «l'Association
étudiante de Dawson», you know, we want to make clear that, as mentioned prior,
that the National Assembly is
not necessarily the be-all, end-all, you know, so, if we don't get… if, again,
we don't see positive progress on this, then we'll be continuing to mobilize
and we'll continue to ask to meet with the Government.
M. Authier (Philip) :
You talked about the mobilization and
more actions. Are you talking, theoretically, of a walkout, or protest, or…
Could you tell us a bit more of what you want to do, your next step?
Mme Cardona
(Alexandrah) :
The
next steps for the Dawson community is anticipating the announcement of the infrastructure,
the budget that will include our infrastructure project. So, yes, and indeed,
we do have some other initiatives planned if that's not the case.
M. Authier (Philip) :
And you're going to keep those secret,
aren't you?
Mme Cardona (Alexandrah) : Well, not top secret, not confidential, but it's within the student
government to deliberate.
M. Authier (Philip) :
O.K., thank you very much.
Le Modérateur
: Merci beaucoup.
M. Authier (Philip)
: Thank you for your time.
(Fin à 11 h 52)