(Huit heures quarante-neuf minutes)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Mme
Lorraine Richard, notre porte-parole pour les aînés et soins à domicile. Elle
sera suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole
est à vous.
Mme Richard : Merci. Bonjour,
tout le monde. Bon matin. Merci d'être là. Ce matin, écoutez, je veux dénoncer — je
l'ai fait à plusieurs reprises — l'inaction du gouvernement de la
Coalition avenir Québec envers nos aînés, le peu de mesures concrètes, au cours
de toutes leurs années qu'ils ont été au pouvoir, qu'ils ont mises de l'avant
pour changer les conditions de vie de nos aînés.
Les conditions de vie de nos aînés,
présentement, c'est épouvantable. On a des aînés qui, encore aujourd'hui, sont
confinés à leur chambre du matin au soir. On a des aînés qu'on a infantilisés
durant la crise du COVID. On a, encore aujourd'hui, parce qu'on sait que le
COVID a le dos large, on l'avait avant, pendant le COVID, puis encore après,
des aînés qui sont mal nourris, de la nourriture vraiment infecte — vous
vous souvenez tous du fameux pâté chinois. On a encore des aînés, aujourd'hui,
on les avait auparavant, pendant le COVID, et encore aujourd'hui, des aînés qui
n'ont pas droit à un bain semaine. Puis là, la meilleure, c'est la dernière
trouvaille : une puce détectrice d'humidité qu'on place dans des culottes
d'incontinence. Ça fait bip, bip, bip, c'est le temps d'aller les changer. Ça,
c'est si vous êtes assez tanné d'avoir entendu des bips, parce que vous êtes en
nombre insuffisant sur le plancher. Puis la meilleure, cerise sur le sundae,
avec l'assentiment de la ministre des Aînés, c'est le projet pilote, je vais l'appeler
projet pilote iPad. Tout le monde sait c'est quoi, un iPad, hein? Comme on
manque de personnel, on est en nombre insuffisant dans certaines RPA, dans
certains CHSLD où il n'y a pas d'infirmières, on va prendre un iPad, on fait du
FaceTime. On va aller à côté d'un patient, d'un aîné, puis là on va parler à
une infirmière à l'autre bout, qui est à la maison, chez elle, puis on va lui
dire : De ce que tu vois, est-ce que tu juges que sa condition demande un
transfert vers un hôpital, demande à ce qu'un médecin vienne le voir? Pas sûr
que vous accepteriez, puis moi non plus, que ce soit le sort qui nous soit
réservé quand on sera des aînés, nous-mêmes.
On a demandé un protecteur des aînés à
maintes et maintes reprises. Ça nous a été refusé. Durant la pandémie, on a vu
que les aînés étaient l'angle mort de la Coalition avenir Québec. Des milliers
de morts. Il y a eu des enquêtes en cours. Qu'est-ce qu'on a appris? On a
appris qu'elle a dit qu'elle n'avait pas dit qu'elle a peut-être dit, là, hein?
Mme McCann a peut-être dit, Mme Blais a dit qu'elle n'avait pas dit ça, elle a
dit ça, elle a dit ça. Oupelaïe! Moi, ça ne me rassure pas du tout, ça ne me
rassure pas du tout à savoir ce qui s'est réellement passé durant la pandémie.
Et ce même gouvernement, qui a gouverné durant la pandémie, que c'était l'angle
mort, les aînés, refuse, encore aujourd'hui, une enquête publique et
indépendante sur toute cette gestion de crise. Parce qu'on était... Oui, on
était en crise sanitaire, mais il y avait une gestion, et cette gestion-là,
elle se faisait, régulièrement, avec un comité de crise où il y avait un expert
et où la ministre des Aînés dit qu'elle était au téléphone à chaque matin. Qui
croire? Qui croire?
On demande depuis fort longtemps — depuis
fort longtemps, on l'a demandé sous un ancien gouvernement du Parti québécois
avec Réjean Hébert — un véritable virage vers les soins à domicile.
Aujourd'hui, il y a plus de 40 000 personnes aînées qui demandent de
demeurer à domicile, de demeurer chez soi, de vivre chez soi. La Coalition
avenir Québec n'a pas fait le véritable virage vers les soins à domicile.
Là, on est à la veille des élections, hein,
les élections s'en viennent, au mois d'octobre, peut-être avant. Là, on
apprenait que, peut être, prochainement, le premier ministre, avec la ministre
des Aînés, allait mandater la Commissaire à la santé et au bien-être, Mme
Castonguay, pour savoir qu'est-ce qu'il faut faire pour faire un vrai virage
vers des soins à domicile. La campagne électorale va être passée, on va avoir
bien du temps de passé puis on n'aura pas effectué encore le vrai virage vers
les soins à domicile. Pendant ce temps là, il y a des gens qu'on aurait pu
garder le plus longtemps possible à la maison dans de bonnes conditions de vie
mais qu'on a dû, souvent, hospitaliser, après, les envoyer je ne sais où, parce
qu'il y a des RPA qui ferment jour après jour.
Et que fait ce gouvernement, avec la
ministre des Aînés en tête? C'est du paraître. Mme Blais, ce qu'elle aime, c'est
la belle peinture sur les murs, les maisons des aînés au coût de 2 milliards
et plus, quand on ne sait même pas qui aura peut-être cette joie d'être hébergé
dans des beaux murs, dans une belle chambre. Sans avoir le personnel, parce qu'on
n'a pas de personnel en nombre suffisant, aujourd'hui, pour s'occuper de
personnes qu'on a déjà dans des lits de soins de longue durée. Imaginez quand
on en rajoute.
J'ai vu, récemment, à Alma, ça ne fait pas
10 mois, là, récemment, ça fait quelques semaines, à Alma, il y a un CHSLD
qui a été rénové en 2014 au coût de plusieurs millions de dollars. On
construit, pas loin du CHSLD, une nouvelle maison des aînés. Il y a des aînés
qui ne savent pas s'ils vont avoir un lit dans la nouvelle maison des aînés. Il
y a des familles qui ne savent pas si leur proche va avoir un lit dans la
nouvelle maison des aînés. Mais le pire de tout ça, c'est qu'ils ne savent même
pas s'ils vont pouvoir demeurer où ils sont présentement aujourd'hui.
Et savez-vous ce qui me fâche? C'est que
ce même gouvernement, la Coalition avenir Québec, avec la ministre des Aînés en
tête, se targue de dire : Nous, on investit de l'argent dans les soins à
domicile. Si on avait effectué le vrai virage des soins à domicile, puis
injecté vraiment de l'argent qui aille directement vers les soins à domicile,
on n'aurait pas plus de 40 000 personnes qui attendraient aujourd'hui.
Cet argent-là, il s'en va dans un CISSS, souvent, hein, tu es très gros, c'est
très centralisé. Donc, c'est un gouvernement qui est dans l'inaction, qui n'a
pas pris de mesures concrètes pour changer les conditions de vie des aînés, et
c'est un gouvernement qui est dans le paraître. Et ça, au nom de tous les aînés
au Québec, moi, ça me fâche puis ça me désole, parce que nos aînés ne méritent
pas ça. Et ils savent, jour après jour, des situations épouvantables, sans
dénoncer. Merci.
La Modératrice : On va passer
au chef du Parti québécois.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Lorraine. Bonjour, tout le monde. Ce matin, moment de politique pour le
Québec qui est très important : Un vote sur la loi 101 au cégep, sur
le cégep en français. Et si la tendance se maintient, vous verrez la CAQ qui va
voter, conjointement avec Québec solidaire et le Parti libéral, contre le cégep
en français. Donc, il y a des tests, des fois, qui rendent les choses plus
claires, il y a des moments de vérité qui permettent de déceler où se situe
véritablement chaque parti. Regardez avec attention ce qui va se passer ce
matin.
Un autre point. Je veux revenir sur les
propos du premier ministre, hier, quant à Marie-Victorin et quant à la levée de
l'urgence sanitaire. Vous vous souviendrez, il y a 10 jours à peine, le premier
ministre a dit que moi-même, de même que M. Fortin, au Parti libéral, on
cautionnait les violences. Essentiellement, là, il nous lançait de la boue,
alors qu'il savait très bien que c'était faux. Jamais on n'a cautionné une
quelconque forme de violence, on a fait l'inverse. Mais il disait quelque chose
qui, vraisemblablement, là, visait à diffamer ou décrédibiliser ses adversaires,
en sachant que ce n'est pas vrai.
Écoutez bien ce qu'il nous a dit, hier,
sur Marie-Victorin. Il dit, le plus sérieusement du monde : On ne peut pas
déclencher Marie-Victorin parce qu'il y a des raisons de santé publique, mais
surtout parce que les gens auraient encore peur du porte-à-porte. Mais c'est
parce que, la veille, son ministre de la Santé, Christian Dubé, est en
porte-à-porte dans Marie-Victorin. À quel point est-ce qu'on peut dire n'importe
quoi et maintenir sa crédibilité? À quel point est-ce qu'on peut prendre les
gens pour des valises? À ce point-là?
Même chose. Il nous dit : J'ai quatre
raisons pour ne pas lever l'urgence sanitaire, pour ne pas mettre fin à la gouvernance
par décrets. Puis là il parle de... il faut des employés pour la vaccination, il
faut payer les primes aux infirmières. Tout le monde qui connaît un peu la
politique sait qu'on peut faire ça sans la gouvernance par décrets. C'est
vraiment une insulte à l'intelligence des gens. C'est de dire n'importe quoi,
régulièrement, en prenant pour acquis que les gens n'écoutent pas ou n'ont pas
l'intelligence de comprendre que, clairement, il y a quelque chose qui cloche.
Et moi, je pense que ça affecte la crédibilité
qu'on doit accorder à ce que dit le premier ministre, parce que c'est régulier,
ça arrive trop souvent. Et là, on a frappé, hier, à mon avis, le summum de l'ironie,
c'est-à-dire que les gens auraient peur du porte-à-porte, alors que son propre ministre
est en porte-à-porte. Je veux dire, c'est stratosphérique, c'est un nouveau
niveau qu'on a atteint.
Et sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice : Une
question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : Au
niveau des chirurgies, là, on sent, actuellement, là, qu'il y a une baisse des
hospitalisations, on est en train de reprendre la normale, est-ce qu'on devrait
ouvrir les salles d'opération 7 jours sur 7, le soir, les fins de semaine?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui,
on devrait le faire, et c'est l'article... c'est le point 7 des 12 travaux
proposés par le Parti québécois pour relancer notre système de santé. On l'a
présenté il y a plusieurs semaines, déjà. Et, au point 7, on disait :
Il faut absolument étendre les plages horaires, si on veut effectuer un
rattrapage, parce qu'il y a des gens qui attendent pour des choses importantes,
et on a un devoir envers ces gens-là.
M. Laforest (Alain) : Au
niveau de la vaccination, là, il y a un ralentissement au niveau de la
troisième dose. Est-ce que le plan du ministre Carmant fonctionne, selon vous?
Comment faire, là, pour faire en sorte d'inciter les gens à se faire vacciner
une troisième fois, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je pense que la Santé publique aurait intérêt à faire le point sur la
vaccination en expliquant comment, par rapport à l'apparition de variants,
comment, par rapport à la possibilité que de nouveaux vaccins spécifiques à l'Omicron
voient le jour… Je pense qu'il y a un intérêt à bien informer la population d'on
s'en va où, du côté de la Santé publique, avec la vaccination. Donc, moi, je
pense, c'est côté Santé publique, le plus d'information et de clarté possible
sur nos orientations.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous avez pensé des propos de M. Legault, hier, qui dit, par rapport au
rapport de la Commissaire à l'éthique, que tout le monde fait ça, que tous les
partis font ça, utiliser des employés payés par l'Assemblée nationale pour
faire du travail partisan? Est-ce que ça se fait, au Parti québécois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, première chose, qu'est ce que j'en pense? C'est à nouveau le premier
ministre qui lance de la boue au lieu de répondre de ses propres gestes. Le
geste du premier ministre, il est intentionnel. On envoie un courriel à tous
les employés de l'Assemblée nationale en disant : Préparez-vous, on va
avoir une belle formation sur le placement publicitaire puis comment gagner une
élection. Donc, ce n'est pas par inadvertance, ce n'est pas un hasard, c'est
une intention, puis c'est un manque de respect envers les fonds publics.
Que fait le premier ministre? Au lieu de
prendre ses responsabilités et de dire : Oui, vous avez raison, on s'excuse,
on recule, sur celle-là, puis on rembourse, merci, bonsoir, on va s'ajuster au
fur et à mesure aux exigences de la Commissaire à l'éthique, même séance que
souvent ils font : lancer de la boue à tout le monde, alors les autres
partis n'ont rien à se reprocher.
Première chose que j'ai faite, moi — parce
que, rappelez-vous, je suis dans un rôle particulier, je ne suis pas élu à l'Assemblée
nationale, mais je suis élu par le Parti québécois pour être le chef — première
chose que j'ai faite, je suis allé voir la Commissaire à l'éthique. Je me suis
assis à son bureau puis je lui ai demandé : O.K., bien, qu'est ce qu'on
doit clarifier dans le fonctionnement? Comment ça marche? Qu'est-ce qu'elle m'a
répondu, la Commissaire à l'éthique? Bien, notre ligne est toujours ouverte. Quand
vous avez une question, parce que, des fois, c'est gris ou ce n'est pas facile
à démêler, appelez-nous, puis on le gère au fur et à mesure. Ce n'est pas
plus...
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, en 2017, quand vous vous êtes fait prendre, au Parti québécois, dans la
même situation, le Commissaire à l'éthique de l'époque, M. Saint-Laurent, avait
déposé un rapport qui disait que des employés, il y avait au moins
12 employés qui...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! c'est des agents de liaison.
M. Lacroix (Louis) : ...des
agents de liaison qui... Mais c'était exactement la même chose, c'était du
travail partisan fait par des employés payés par l'Assemblée nationale. Est-ce
que vous avez remboursé les heures de travail qui avaient été faites par ces
employés-là? À votre souvenir, est-ce que vous avez remboursé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Premièrement, ce n'est pas que le Parti québécois. Tout de suite, on s'est
rendu compte que la CAQ, qui soulevait ça, faisait ça elle-même.
M. Lacroix (Louis) : ...pas
ce que vous reprochez à M. Legault, là. Moi, je vous pose une question à vous,
là, au Parti québécois, là. Vous dites : M. Legault, sa réaction, ça
aurait dû être de dire : On rembourse. Ça fait que vous, en 2017, quand
vous vous êtes fait prendre la main dans le pot de bonbons, est-ce que vous
avez remboursé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Ce n'est pas du tout le même cas de figure, parce qu'en 2017 tous les
partis faisaient ça. Et le Commissaire à l'éthique est venu clarifier le rôle
de certains employés qu'on appelle «agents de liaison». Puis on s'est rendu
compte que, dans tous les partis, ce changement-là ou cet ajustement-là devait
être fait. Donc, c'était une clarification des règles. Alors que, dans le cas
ici, là, tout le monde sait que tu ne peux pas te donner une formation à même
les fonds publics sur comment gagner une campagne électorale avec des
placements publicitaires. Donc, il y a des fois où le Commissaire à l'éthique
amène des précisions sur ses exigences. Le rôle des partis politiques, comme on
l'a fait à l'époque, puis tous les autres partis l'ont fait, c'est de s'ajuster,
de dire : O.K., la ligne est là, bien, voici comment on va procéder,
dorénavant, on comprend. Ce n'est pas ça que le premier ministre fait en ce
moment. Il s'en lave les mains puis il dit : Bien là, plutôt que de vous
parler des changements puis de la responsabilité que je vais prendre, je vais
lancer de la boue à tous les autres partis, en sachant que, dans les faits, il
n'y a rien à dire sur les autres partis en ce moment. On est en contact,
constamment, avec la Commissaire à l'éthique. Et, si jamais elle nous dit :
Il y a d'autres ajustements que j'exige de votre part, bien on va faire les
ajustements, parce que c'est la Commissaire à l'éthique qui décide de ces
questions-là. Rappelez-vous, d'ailleurs, M. Fitzgibbon, quand il a eu des
notices de la Commissaire à l'éthique, il n'était pas pressé. C'est comme si la
CAQ ne considère pas que la Commissaire à l'éthique, elle a une autorité de
clarifier les choses puis qu'on doit s'ajuster en conséquence. Ça va de soi.
M. Lacroix (Louis) : Mais qu'est-ce
que la Commissaire à l'éthique vous a dit par rapport au fait que ça fait quoi,
un an maintenant, là, que vous venez presque à tous les matins où ça siège ici,
vous n'êtes pas un élu et vous avez, autour de vous, des gens payés par l'Assemblée
nationale qui vous conseillent et qui vous accompagnent? Avez-vous demandé un
avis à la Commissaire à l'éthique à savoir si ça, c'est du travail
parlementaire ou du travail partisan?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je l'ai rencontrée dans la semaine qui a suivi mon élection, en disant : Comment
je dois me gouverner? Je dois être la voix du Parti québécois et je dois m'entretenir
avec vous le matin, mais, en même temps, je ne veux pas poser de geste qui soit
en dehors de vos attentes, là. Puis, des fois, tu sais, je veux dire, si on va
dans le détail… j'écoutais certaines de vos questions, tantôt, là, puis :
Est-ce qu'un crayon est non partisan, puis là est-ce que je suis en train d'écrire
quelque chose de partisan, est-ce que, sur la job, j'ai eu une pensée
partisane?
Tu sais, à un moment donné, là, je vais
vous ramener à ce qui se passe en ce moment : on est en gouvernance par
décrets depuis deux ans. Il se dépense des centaines de millions de dollars,
des contrats donnés à des amis, des contrats donnés à des compagnies bidon.
Puis, à matin, parce que François Legault a décidé de faire diversion puis de
lancer ça aux partis d'opposition, on va se parler de mille et un cas de figure
hypothétiques.
Je suis en contact avec la Commissaire à l'éthique.
C'est la première chose que j'ai faite quand j'ai été élu, en disant : J'ai
besoin de comprendre comment ça fonctionne, cette affaire-là. Puis je suis
toujours disponible, je vais toujours m'ajuster, parce que je respecte cette
institution-là. Est-ce que François Legault en fait autant? Je ne pense pas,
parce qu'au lieu de s'ajuster puis faire un mea culpa, il lance de la boue aux
autres partis. Puis, ce matin...
M. Lacroix (Louis) : Vous ne
répondez pas à ma question.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...
M. Lacroix (Louis) : Bien
non. Elle vous a dit quoi, la Commissaire à l'éthique? Est ce que c'est du
travail partisan qu'ils font ou du travail parlementaire? Vous, vous n'êtes pas
un parlementaire.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, puis j'ai le droit de venir ici parce que j'ai un devoir envers vous de
répondre aux questions. J'ai clarifié ça, tant avec la Commissaire à l'éthique
qu'avec les instances de l'Assemblée nationale. Puis, bien, je me gouverne au
fur et à mesure qu'il y a, peut-être, une question qui se pose. On s'appelle
puis on trace des lignes, et ça se déroule très bien. Quiconque est de bonne
foi est capable de gérer ça.
Mais là c'était intentionnel, là, le
courriel qui dit aux employés de l'Assemblée nationale : Je vous donne une
formation sur du placement publicitaire. Il y a de l'intention, là-dedans, là.
C'est un mépris envers une règle qui existe déjà, qui est déjà claire. Ils ont
fait ce geste-là, qu'ils prennent la responsabilité.
M. Lachance (Nicolas) : On
apprend que, d'ici la fin de 2022, là, le gouvernement devrait avoir investi
plus d'un demi-milliard pour améliorer la qualité de l'air dans les écoles.
Est-ce que le gouvernement est transparent en matière de qualité de l'air et
des contrats liés à tout ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En tout cas, il est sûrement en retard. Non seulement il n'est pas transparent,
mais c'est l'échec du Québec, quand on regarde ce que les autres provinces
canadiennes ont fait. Quand le gouvernement nous répète sans arrêt que personne
n'aurait fait mieux, allez voir la ventilation dans le reste du Canada, les
gestes qui ont été posés, les avancées pour justement donner des environnements
sécuritaires dans les classes. Regardez ce que la communauté anglophone à
Montréal a décidé de faire en finançant soi-même les purificateurs d'air,
tellement le gouvernement a dormi sur ça. Et là, en plus, on se rend compte que
les sommes, ce n'est pas transparent, à savoir comment elles ont été dépensées
ou non. Qu'on arrête de me dire que personne n'aurait fait mieux, s'il vous
plaît.
La Modératrice : Dernière
question en français.
M. Carabin (François) : Je m'adresse
à vous... il y a un populaire syndicaliste de la Côte-Nord qui a refait
irruption récemment, Rambo Gauthier, qui vous avait... qui avait tenu des
propos déplacés, dans le passé, à votre égard. Comment vous avez réagi de le
voir réapparaître, là, dans le cadre des manifestations à Québec?
Mme Richard : Ah! écoutez, je
n'ai pas de commentaire à faire sur M. Bernard Gauthier. Je laisse le soin aux
gens de Québec d'évaluer sa visite à Québec au cours des dernières fins de semaine.
M. Carabin (François) : Vous
pensez quoi du personnage? Parce qu'il vous a déjà... Vous pensez quoi, du
personnage de M. Gauthier et de ses convictions?
Mme Richard : Je vais garder
pour moi ce que je pense de M. Gauthier.
M. Laforest (Alain) : Qu'est
ce que vous entendez sur la Côte-Nord actuellement? Est-ce qu'il a encore
autant d'ascendant qu'il en avait avant, Bernard Gauthier, sur la Côte-Nord?
Mme Richard : Écoutez, M.
Gauthier a, sur la Côte-Nord, l'«exposure» que certaines personnes veulent bien
lui donner. Vous avez vu récemment Mme Anctil, vous avez vu que les élus se
sont dissociés de certains propos. Moi, je laisse le soin aux gens de juger.
M. Laforest (Alain) : ...vous
êtes la députée, Mme Richard. Qu'est-ce que les gens vous disent? Ils sont-u
tannés de lui ou ils le supportent?
Mme Richard : Écoutez, moi,
les gens que je fréquente ne fréquentent pas M. Bernard Gauthier.
M. Laforest (Alain) : Vous ne
fréquentez pas tout le monde, en tant que députée?
Mme Richard : Je fréquente
tout le monde, mais ceux qui fréquentent de très, très près M. Bernard
Gauthier ne me fréquentent pas.
M. Bergeron (Patrice) :
Est-ce qu'il est représentatif de la Côte-Nord?
Mme Richard : Non,
M. Bernard Gauthier n'est pas représentatif de la Côte-Nord.
M. Bergeron (Patrice) :
Une question à propos des aînés avant que vous...
Mme Richard : Oui, ça, c'est
un sujet intéressant... c'est important qu'on s'en occupe.
M. Bergeron (Patrice) : Hier,
la ministre Blais s'est levée en chambre, elle a dit : Peut être que le
gouvernement a finalement fait de l'âgisme par rapport aux aînés. Mais après ça
elle s'est dédite. Elle dit : Ah! ce n'est pas tout à fait ça qu'elle
voulait dire.
Mme Richard : Écoutez,
je vais répéter un peu ce que j'ai dit en commençant : Elle a dit qu'elle
n'a pas dit qu'elle a peut-être dit, là. Ça, c'est du Marguerite Blais.
M. Bergeron (Patrice) :
Ça veut dire... Est-ce que ça témoigne de quelque chose par rapport à sa sincérité?
Quand on dit quelque chose, mais on dit ce n'est pas ça qu'on voulait dire puis
qu'on... est ce que c'est sincère?
Mme Richard : Je vais
vous référer à une émission d'Enquête qu'elle a faite. À l'automne,
hein?
Une voix : Oui.
Mme Richard : Je vais
vous référer à ce qu'elle a dit qu'elle n'a pas dit qu'elle a peut-être dit qu'elle
a oublié aux auditions de la coroner puis je vais laisser les gens juger des
propos de Mme Marguerite Blais.
M. Bergeron (Patrice) : …des
doutes sur sa bonne foi, là, non?
Mme Richard : Je laisse
les gens juger. Même les aînés, moi, je dis, sont à même de porter un jugement
sur les actions et sur les propos de Mme Marguerite Blais.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Richard : Merci.
Mme Senay
(Cathy) : Bill 96, Mr. St-Pierre
Plamondon, maybe the vote is going to be today. Are you sure about the fact
that the vote will take place today or the debate on the PQ's amendments will
take place today?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : There should be a vote this
morning from what I hear. If it's delayed, it's delayed, but it's in the
upcoming days. So, there's a lot of communications, in today's political era,
it's a lot about… unfortunately, it's a lot about what you say, more than what
you do. And, at some point, what you do matters. So, there's a vote. It's
crystal clear. Let's see who votes with the CAQ. Let's see.
Mme Senay (Cathy) : …you know that the CAQ, the caucus, not everybody was on the same
page about CEGEPs. QS is against it. Liberals are against it. So, then we are
reopening the laws, the French language laws, and CEGEPs might not be included
again in 2022. How disappointing it is for the PQ?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, it is disappointing,
of course, but it talks a lot about who, really, the CAQ is, what the very big
difference about… between what they say they are and what they actually do. And
I think it's going to be up to the population to judge what they think about
their work. And it's with the French language, but it's the same pattern with
the environment, with the elderly, with almost everything they do. They're all
about saying things, and then you verify and it's actually not the truth, it's
actually not what's happening. So, they say there's something, but there's something
else. Why should we trust them? That's my question. Why should we trust a
premier that says…
Mme Senay (Cathy) : Going back to Bill 96 and CEGEPs, you say that they are
presenting… the CAQ is presenting itself as a nationalist.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Champion of the French
language. What they actually do is consenting to the decline of the French
language in the region of Montréal. That's basically what's happening.
Mme Fletcher
(Raquel) : Why do you not agree with what Mr.
Legault has said is a compromise? So, he's changing the ratio to allow… you
know, the ratio of anglophone students to continue to go to anglophone CEGEPs,
which is good for Anglophones, because sometimes they weren't getting into
anglophones CEGEPs. So, why isn't that a compromise in your mind?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : That's the big difference
between the PQ stance and the CAQ stance. For us, Anglophones should have a
right to go to their CEGEP in English. It just doesn't make sense that you have
a system, an English-speaking CEGEP, and then, as an Anglophone, you don't get
in. What is that all about? So, in our proposition, of course, you can continue
your education in English, because that was the purpose of English-speaking CEGEPs.
So, it's not about the
English-speaking community in Québec, it's about what the experts told us, that
if you send a large portion of Francophones and Allophones to English CEGEPs,
they will continue, afterwards, their education, if
they go to the university, in English and it will have
a very important impact on the language of the workplace. And so, we need to
follow, to listen to those experts who were heard during the examination of
that bill.
M. Grillo (Matthew) : Was it a mistake to not tackle this issue back in the '70s?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I wouldn't call it a mistake because
the circumstances and the knowledge, everything is different. So, it's very
easy, afterwards, to say : They should have done that more that 30, 40
years ago. I mean, that would be too easy. Today, we have choices we have to
make. And those choices, if we hear the experts, they are clear. But the CAQ,
together with Québec solidaire
and the Liberals, don't want to listen to that expertise. Merci beaucoup.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 19 h 15)