(Huit heures vingt-cinq minutes)
Mme Anglade : Merci,
bonjour, bonjour. Bien contente d'être avec vous, avec la couleur de l'espoir,
pour vous, Monsieur Lacroix, pour vous, M. Lacroix. Merci, André, d'être avec
moi ce matin.
Depuis le début de la semaine, on talonne
le gouvernement, on talonne François Legault pour la levée de l'urgence
sanitaire. Hier, il y a eu une motion et la CAQ a voté contre la motion de
lever l'urgence sanitaire. Pourtant, toutes les explications qu'ils nous ont
fournies ne justifient pas le maintien du renouvellement par décret. C'est un
gouvernement qui aime diriger par sondages, qui aime diriger par décrets, mais
les vraies raisons qui expliquent pourquoi on n'a toujours pas levé l'état d'urgence,
c'est parce qu'ils peuvent avoir plus de flexibilité, plus de marge de
manoeuvre, parce que, pour François Legault, c'est plus facile d'opérer de
cette manière-là, et aussi, il faut le dire, d'avoir des points de presse qui
deviennent, en fait, de plus en plus partisans. Nous, ce que l'on pense, c'est
qu'il faut lever cet état d'urgence. Vous m'avez vue en parler depuis le début
de la semaine et vous allez m'entendre en parler jusqu'à tant que cet état d'urgence
sanitaire soit levé. Merci.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez... de la possible manifestation en fin de semaine? Est-ce que
vous craignez des débordements? Le Carnaval est terminé. Les organisateurs ont
laissé entendre qu'il viendrait de la machinerie lourde, là, pour faire un
siège sur Québec.
Mme Anglade : Alors, je vais
réitérer que, d'abord, une manifestation pacifique, oui, mais tout ce qui est
débordement puis des gens qui veulent prendre en otage la ville de Québec puis
les résidents de Québec, c'est non, et qu'il faut se préparer à faire en sorte
qu'on n'en arrive pas à ce point-là.
M. Carabin (François) : ...décréter
un règlement pour donner les pouvoirs à tous les policiers?
Mme Anglade : Je pense que c'est
une sage décision que de prévenir une situation qui pourrait avoir des
débordements. Et, encore une fois, je pense qu'il faut éviter à tout prix qu'on
se retrouve, justement, avec ces débordements-là.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que la levée de l'urgence sanitaire, aujourd'hui, par exemple, ça permettrait
de calmer cette colère-là des manifestants qui s'en viennent en fin de semaine?
Mme Anglade : Je pense que la
levée de l'urgence sanitaire permettrait à tout le moins aux gens de voir que
le gouvernement cesse de vouloir prendre les décisions seul, cesse de voir... qu'ils
veulent imposer leurs décisions. Ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal qu'on
ait encore aujourd'hui un gouvernement qui soit capable de vous dire :
Demain matin, là, je vais fermer les commerces là, et je n'ai pas besoin de
venir à l'Assemblée nationale pour en discuter puis je n'ai pas besoin de faire
de débat là-dessus avec les élus. Ce n'est pas normal. On n'est pas dans une
situation qui le justifie. Ce n'est pas normal que François Legault puisse
décider demain matin : Ah! bien, s'il veut imposer un couvre-feu, qu'il
puisse le faire. Ce n'est pas normal.
Puis une autre affaire, les contrats, les
contrats. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui trouve ça normal que des milliards de
contrats puissent être accordés sans appel d'offres? On est très loin d'une
démocratie qui soit saine. On a besoin de déconfiner cette démocratie.
M. Laforest (Alain) : Qu'est
ce que vous pensez de ce qui se passe actuellement dans la capitale fédérale,
là, qui est devenue assiégée, littéralement? On a une loi, des mesures d'urgence,
puis ils encadrent... le spa est encore là, là.
Mme Anglade : Bien, ce qui se
passe à Ottawa, ça reste préoccupant. Ce qui me préoccupe également,
évidemment, c'est la frontière avec l'Outaouais que l'on a. C'est pour ça que j'avais
parlé avec la mairesse de Gatineau plus tôt cette semaine pour voir un peu où
en étaient les préoccupations. Donc, il faut... Encore une fois, il ne faut pas
se mettre la tête dans le sable. Il faut vraiment qu'on regarde ça...
M. Carabin (François) : ...manifestants
qui sont à Gatineau, là, ils sont installés là, ils ne veulent pas déloger, là.
Ils occupent un terrain de quelqu'un qui veut les évincer, puis il dit :
Ils ne veulent pas se déplacer, là. Vous, M. Fortin, c'est chez vous, là. Qu'est-ce
que vous pensez de ça, là, qu'on est en train d'étendre le siège de l'autre
côté de la rivière?
M. Fortin :Bien, c'est certain que ça a un impact sur des gens de l'Outaouais.
En fait, même la situation du côté d'Ottawa a un impact sur les gens de l'Outaouais
qui fréquentent, que ce soit l'Université d'Ottawa, qui travaillent au centre-ville
d'Ottawa, ou autre. Mais le fait que ce soit maintenant du côté québécois, de
toute évidence, là, il y aura... il y a une demande d'injonction en ce moment.
La cour va se prononcer sur cette question-là aujourd'hui. Mais moi, je m'attends
à ce que tout le monde travaille avec la ville de Gatineau, avec ses forces
policières pour s'assurer que le jugement qui sera pris par la cour soit
respecté de tous.
Mme Prince (Véronique) : ...le
ministre de la Sécurité publique devrait faire? Geneviève Guilbault, est-ce qu'elle
devrait intervenir?
M. Fortin :Bien, d'abord, je veux m'assurer qu'il y a discussion avec
la ville de Gatineau, c'est pour ça que Mme Anglade a, elle, pris le temps de
discuter avec la mairesse de Gatineau. Mais je veux laisser les choses se faire
dans l'ordre. Il y a une injonction, il y aura un jugement cet après-midi sur
cette chose-là et je m'attends à ce que ce jugement-là soit respecté.
M. Lacroix (Louis) : M.
Fortin, il y en a eu plein, d'injonctions qui ont été prises par des résidents,
notamment à Ottawa, etc. Puis ils ne les respectent pas, ces injonctions-là. Ça...
le papier sur lequel c'est écrit dessus, là. Alors, on fait quoi dans ce temps-là?
Est-ce qu'une injonction qui n'est pas respectée justifie une intervention
musclée?
M. Fortin :À ce moment-là, lorsque le processus en cours sera terminé,
moi, je m'attends à ce que les forces policières prennent les actions
nécessaires pour s'assurer de la quiétude des gens du centre-ville de Hull.
M. Gagnon (Marc-André) :
Pour revenir, Mme Anglade, sur la manifestation à Québec, est-ce que ça
vous inquiète de voir que, parmi les organisateurs, il y a au moins, là, une
personne avec un lourd passé criminel qui est associé aux Hell's Angels?
Mme Anglade : Moi, je
trouve ça très préoccupant que l'on ait des gens avec des passés criminels qui
soient impliqués là-dedans, comme je trouve ça très préoccupant que des gens
qui tiennent des propos haineux, qui menacent d'actions graves... ça soit très
préoccupant. Alors, oui, non seulement ça me préoccupe, c'est pour ça que je
soutiens le maire Bruno Marchand dans ses initiatives de prévenir par rapport à
la marche qu'il va y avoir... la manifestation qu'il va y avoir cette fin de
semaine.
M. Gagnon (Marc-André) :
Vous soutenez aussi, là, la décision qu'il a prise de donner des pouvoirs
additionnels extraordinaires au service de police. Puis j'ai vu qu'il y a au
moins une élue de l'opposition à l'hôtel de ville, là, qui s'en inquiète, là.
Mme Anglade : Bien, oui,
je le soutiens dans cette démarche-là, dans la mesure où on a vu ce que c'étaient
les débordements à Ottawa. Je veux dire, il faut quand même qu'on soit
conscient de ce qui se passe sur le terrain. Ce n'est pas, encore une fois,
dans un autre pays, c'est chez nous, ça reste au Canada. Et je crois qu'il faut
prendre les mesures nécessaires pour éviter tous les débordements.
M. Carabin (François) :
Mais vous ne craignez pas que ces règlements-là et les risques de glissement, ils
s'étendent, ils se prolongent sur le long terme?
Mme Anglade : Je ne
pense pas que les règlements dont on parle sont des règlements qui doivent se
prolonger sur le long terme. Je pense que c'est spécifiquement par rapport à la
manifestation, puis se doter d'outils pour faire en sorte que la manifestation
soit une manifestation calme et qu'on n'ait pas de résidents de Québec qui
soient pris en otage, qu'on n'ait pas la ville de Québec qui soit prise en
otage.
M. Lacroix (Louis) : ...ont
raison de manifester, Mme Anglade, compte tenu de tout ce qui a été
annoncé depuis deux semaines? Encore une fois, là, tu sais, ces gens-là
manifestaient... Au départ, la manifestation, c'était pour qu'on enlève les
mesures sanitaires. Mais là les mesures sanitaires, le 14 mars, il n'en
restera plus beaucoup, là. Alors là... Puis ils maintiennent les
manifestations. Est-ce que, là, ce n'est pas un peu manifester pour manifester
ou est-ce qu'à votre avis c'est justifié?
Mme Anglade : Ce que je
sens sur le terrain, là, c'est que le mécontentement, là, il est grandissant.
Les tensions continuent d'augmenter. Et la réponse du gouvernement par rapport
à ça, là, ce n'est pas juste de dire : Ah! on va faire telle affaire à la
va-vite pour essayer de répondre. La réponse du gouvernement devrait être de
dire : Je prends acte de ce qui se passe présentement et je comprends que
l'urgence sanitaire devrait être levée. De poser des gestes où on montre qu'il
y a une compréhension de ce qui se passe. Ce n'est pas ce que je ressens de la
part du gouvernement.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, vous pensez que c'est justifié compte tenu du fait qu'il y a un
mécontentement dans la population?
Mme Anglade : Les gens
ont le droit de manifester leur mécontentement. Les gens ont le droit d'aller
manifester de manière calme et responsable. C'est tout à fait acceptable.
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas ça qui est en jeu, Mme Anglade, là. On parle de blocus, on parle
de gens qui sont armés à Ottawa, on parle d'armes qui circulent actuellement à
travers le pays que la GRC recherche. Est-ce que, peu importe les mesures qui
vont être prises, l'objectif de certains groupes connus, ce n'est pas de
renverser les gouvernements?
Mme Anglade : Deux
choses...
M. Laforest (Alain) :
...parce que, là, d'un côté comme de l'autre...
Mme Anglade : Non, non,
je réitère l'idée que toute manifestation pacifique peut se faire. Je condamne
avec véhémence tout ce qui s'appelle manifestation où on veut prendre les gens
en otage, où on veut... à tenir des propos haineux, créer de la violence. Ça,
il faut les condamner et les condamner sans réserve. Et c'est ce que je fais.
M. Gagnon (Marc-André) :
Sur l'urgence sanitaire, une des raisons qu'invoque tout le temps François
Legault quand vous lui poser la question à chaque jour au salon bleu, c'est qu'il
a besoin de ça pour verser des primes, entre autres, hein, aux infirmières?
Donc, si son gouvernement déposait le projet de loi qui lui permettrait peut-être
de continuer les versements des primes, et tout ça, est-ce qu'au Parti libéral
vous pourriez vous engager à ce que ce soit adopté très rapidement?
Mme Anglade : Premièrement,
je trouve ça assez ironique qu'il dise qu'il a besoin de l'état d'urgence
sanitaire pour payer des primes qui ne sont pas versées aujourd'hui. Ça, c'est
la première des choses. La chose à faire, maintenant, c'est de verser ces
primes.
Deuxièmement, on veut comprendre en quoi
est-ce que l'urgence sanitaire... Qu'est-ce qui fait en sorte qu'il n'est pas
capable de payer les primes? Qu'est-ce qui fait en sorte, aujourd'hui, qu'il n'est
pas capable de payer les primes? Alors, François Legault nous a sorti toutes
sortes d'exemples : le passeport vaccinal, le masque. Il nous a donné
toutes sortes d'exemples pour lesquels il a besoin de l'urgence sanitaire. Ce
que je ne comprends pas, c'est que ce n'est pas le cas en Ontario, ce n'est pas
le cas en Colombie-Britannique, ce n'est pas le cas dans les juridictions. Qu'est-ce
qui fait en sorte qu'au Québec on est obligé encore aujourd'hui d'être en
urgence sanitaire? Il n'y a personne qui s'explique ça...
M. Gagnon (Marc-André) :
...l'huile sur le feu, quand on voit ce qui s'en vient en fin de semaine?
Mme Anglade : La
maintenir...
M. Gagnon (Marc-André) :
De maintenir l'état d'urgence.
Mme Anglade : Est-ce que
ça met de l'huile sur le feu? C'est sûr que maintenir l'urgence sanitaire, ce n'est
pas répondre... de ne pas prendre conscience de la nécessité de faire les
choses différemment au sein du gouvernement. Certain.
Mme Lévesque (Fanny) : ...une
sortie de l'ex-commissaire André Lebon sur la commission Laurent, là. Il est exaspéré.
En fait, il craint que ce rapport-là se retrouve sur une tablette. Qu'est-ce
que vous en pensez? Puis est-ce que vous pensez que ce... il a raison d'être
dans cet état d'esprit là? Et est-ce que ce rapport-là va terminer sur une
tablette, à votre avis?
Mme Anglade : Première pensée
que je vais avoir, évidemment, c'est qu'est-ce qui nous a amené là? C'est une
situation épouvantable de jeunes qui sont sans voix, des jeunes qui sont
vulnérables et que nous, comme élus, on a la responsabilité de porter ici, à l'Assemblée
nationale. Et donc la dernière chose que l'on devrait vouloir voir, c'est qu'il
n'y ait pas de suite à tout ça. Il faut absolument qu'il y ait des étapes qui
soient franchies. Bon, il y a le projet de loi, mais il y a d'autres choses
également, hein? Ce dont le commissaire parlait, c'est que, oui, il y a le
projet de loi, mais il y a d'autres éléments qui pourraient être mis en place
aujourd'hui. Et il ne sent pas la véritable volonté politique de faire avancer
ce dossier-là. C'est très préoccupant qu'un commissaire sorte de cette manière-là.
Et moi, j'espère de tout cœur que ce travail-là ne sera pas tabletté.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
vous la sentez, vous aussi, cette... comme si on n'allait pas... qu'il n'y
avait pas une réelle volonté, là, d'aller au fond des choses? Est-ce que vous
sentez ça, vous aussi, de la part du gouvernement?
Mme Anglade : Le commissaire
parle de documents qu'il n'a jamais vus, d'un manque de transparence de la part
du gouvernement. Alors, si le gouvernement est sérieux et veut montrer sa
véritable volonté politique d'aller de l'avant, je pense qu'il doit créer cette
transparence-là, justement, pour rassurer notamment le commissaire, mais les
Québécois et les Québécoises qui, eux, regardent ça puis ils se disent :
On a besoin d'agir.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
ma part, vous voyez aussi que M. Charest s'adressait aux tribunaux pour
accélérer les processus dans l'enquête Mâchurer. Qu'est-ce que ça vous dit,
cette démarche-là? Est-ce qu'il y a... c'est une bonne chose qu'il fasse ça?
Est-ce que ça veut dire qu'il veut aller à la course à la direction?
Mme Anglade : Bien, après
neuf ans, là, je pense qu'il est temps que l'enquête se termine.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
c'est une bonne chose pour lui de dire : On accélère au moins ce
processus-là.
Mme Anglade : Bien, je
pense que, pour n'importe qui, après neuf ans, il est temps de conclure.
M. Gagnon (Marc-André) : Il
mérite d'être blanchi.
Mme Anglade : Il mérite
d'avoir une conclusion à l'enquête.
Mme Plante (Caroline) :
M. Fortin, est-ce qu'on va voir, d'après vous, 125 députés au salon bleu
avant les prochaines élections?
M. Fortin :Bien, je pense que, tranquillement, on s'enligne vers ça, là.
De toute évidence, il y a une réalisation que les règles de fonctionnement à l'Assemblée
doivent être changées pour refléter les règles de fonctionnement dans les
différents établissements des différentes entreprises du Québec. On va se baser
sur des règles qui sont en vigueur à la CNESST, parce qu'on est un milieu de
travail, mais les discussions quand on amorce, là, où qu'on amorcera sous peu,
bien évidemment, c'est pour s'assurer que davantage de députés puissent siéger.
Ce n'est pas souhaitable une Assemblée
nationale où il y a 40 députés sur le parquet. Donc, on va tout faire pour
ramener le plus de députés possible, le plus rapidement possible.
Journaliste : ...
M. Fortin :
Bien, de la façon que l'entente a été négociée entre les différents partis, là,
la Santé publique doit nous fournir un avis quant à ce qui est possible selon
les règles de la CNESST, ici. Alors, oui, lors de la relâche, il y aura des
discussions et il y aura des changements qui seront apportés.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'il y a des députés qui se sentent brimés en ce moment?
M. Fortin :
C'est très possible. Moi, je pense qu'il y a des députés, de façon générale,
là, qui se sentent brimés de la façon de gouverner de François Legault, qui
prend ses décisions tout seul avec son Conseil des ministres et qui ne
participe pas aux discussions. C'est ça, la discussion autour de la gouvernance
par décrets d'ailleurs, c'est le fait qu'il y a 125 députés qui ne s'expriment
pas sur des décisions qui sont prises en ce moment.
Le fait qu'ils ne siègent pas au salon
bleu — il y a beaucoup de députés du gouvernement qui ne siègent pas
au salon bleu régulièrement — je crois effectivement que ça enlève à
leur rôle de représentation des citoyens.
M. Carabin (François) : Mais
vous dites que vous voulez voir plus de députés au salon bleu, est-ce que ça
pourrait se faire en hybride ou est-ce que ça devrait absolument être en
personne pour tous les députés qui sont...
M. Fortin :
Bien, la discussion qu'on aura, c'est pour ramener des députés en personne.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
Mme Senay (Cathy) :Actually, Mr. Fortin, can I ask you... Sorry about that. When you
heard that the SQ would establish a command center in Gatineau, you were not
surprised. Can you tell me what your constituents tell you about the backlash, the
impacts of the protests in Ottawa?
M. Fortin : My constituents are directly impacted by what's going on in Ottawa.
A lot of them frequent the University of Ottawa, and it's closed until mid
February for now. A lot of them work in the downtown core in Ottawa. A lot of
them transit to the Ontario side on a regular basis. And the traffic has been a
mess over the last few weeks, they do have a direct impact. And now that there
is also a camp on the Gatineau side, the citizens in downtown Hull are affected
by that camp on a daily basis. It's why it's in front of the courts right now,
and there is a decision expected today. But I expect the same level of support
from the Ministry of Public Safety here, in Québec City, for the citizens of the Outaouais, as I do for the citizens of Québec City, who will be impacted by this weekend's protests.
Mme Senay (Cathy) : …what's your fear regarding Geneviève
Guilbault or the federal counterpart?
M. Fortin : What I hear from the constituents is they want to make sure that
they have the same level of support, overside help for what's happening in
their city as what is happening or what could happen in other cities across the
province.
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Fortin : I think that's an ongoing issue in the Outaouais that sometimes the region feels a bit forgotten by its leader, so
it's always kind of in the back of our mind. But, for the situation at hand
here, I expect that the police forces have the proper resource, once the
decision comes down today, if it is that they have to leave, to enforce that
decision.
Mme Senay (Cathy) : But why do you think the mayor of Gatineau is not thinking about
doing the same thing that… what Mr. Marchand did yesterday in changing some
bylaws to give more power to police officers?
M. Fortin : Those are two different situations, two different realities, two different police forces, two
different neighborhoods, two very different protests in the way that they are
organized. I have full confidence in the mayor of Gatineau to take the
appropriate action. But I do hope that the police forces have access to the
proper resources if it does come down to that.
Mme Senay (Cathy) : But it was clever on the side of Marchand to do that yesterday?
M. Fortin : I think Mayor Marchand is taking his responsibilities,
yes.
Mme Greig (Kelly) : Mme Anglade, for you. Do you feel like there has been maybe a
shift in tone with the protest? Because two weeks ago, vaccine passport was a
major element of it. Now, we know those are being lifted. Do you feel like it's
just more people just angry for the past two years and it's not so much against
the specific measures, but they just want to kind of give the middle finger to
the Government, so to speak?
Mme Anglade :
Interesting... I think the people are reacting to, indeed, two years of a tough
situation for everybody. People are frustrated, people are... some people are
mad, some people are suffering. And you feel it everywhere you go. And it's not
only specifically related to one issue, it's just the way, in my opinion, that
the Government is behaving. And, yesterday, we had our proposal to remove the
decree on the measures, and they voted against that. And, again, we are facing
a government that wants to govern alone, that doesn't want to listen, and this
has an impact on population, for sure, for sure.
Mme Greig (Kelly) : ...justified, then, by doing what they are doing because there's that
anger? I mean, you've spoken out about Government measures for… as well.
Mme Anglade :As I said, people have the right to demonstrate
peacefully, and this is acceptable, and I can understand that. But when you
talk about having... like, doing things that are violent, saying things that
are violent, I think we need to be very careful and be prepared to face that.
Because we don't want to see any uprising and any situation that would be... have a negative impact on the population.
Mme Greig (Kelly) : And on Mr. Chavez's legal issues, I would say, what's your
reaction to this report that he's trying to expedite? What's happening?
Mme Anglade : After nine years, I can completely understand that he wants to get
closure.
Mme Senay (Cathy) : One last question
for you, Mr. Fortin. Regarding the return of 125 MNAs, how can this help
ease tensions? Because now, every MNA will be able to speak in the blue room.
Why is that important to get
this?
M. Fortin : Well, one of the things that we spoke about this morning is the importance of governing through the National Assembly, not time and time again
governing by decree. The Government, yesterday, passed his 100th decree so that the decisions with
regards to the pandemic are taken by the Counsel of Ministers and only the
Counsel of Ministers. There's a reason why you go and elect your local MNA.
There's a reason why we stand here with the name of our constituency in front
of our desk, it's so that we represent their views and we can speak to what our
constituents want. And that is how democracy works here, in Québec City. So, to have more MNAs in the
Assembly, to have them there on a regular basis, to have them be able to
witness, to take part in the debate in a fuller way is what we should be
striving for. And if public health rules and the workplace safety rules allow
us to do that, then that's what we should be working towards.
Mme Senay (Cathy) :
In March.
M. Fortin :
As soon as possible, yes.
Mme Senay (Cathy) : Thank you.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 46)