(Quinze heures trente-deux minutes)
Le Modérateur : Bonjour et
bienvenue à cette conférence de presse de la ministre responsable des Aînés,
Mme Marguerite Blais, ainsi que du directeur national de la santé publique
par intérim, M. Luc Boileau. Bonjour, et bienvenue, et bon retour, Mme Blais,
parmi nous. Et je vous cède la parole.
Mme Blais (Prévost) :
Bien, bonjour. Je suis extrêmement heureuse d'être présente ici aujourd'hui. C'est
un beau retour que de pouvoir parler d'allègements pour nos personnes aînées
dans les RPA, les RI, les CHSLD. Je suis très heureuse d'être en compagnie du
Dr Boileau, qui est le directeur de la santé publique par intérim. Et nous
allons vraiment... Il y a deux points dans notre conférence, je parlerai
davantage des mesures d'assouplissement, et le Dr Boileau va parler davantage
de l'isolement de nos personnes aînées, là, tout ce qui a été entendu récemment
par rapport à certains CHSLD ou même certaines RPA.
Alors, écoutez, même si j'ai été absente
pendant un bout de temps, je dirais que, depuis trois semaines, je participe
évidemment à toutes les discussions qui entourent l'allègement des directives
pour nos personnes âgées. On voit ce qui se passe actuellement dans la
population en général. Je sens dans la population aussi que le coeur est
beaucoup plus léger, les gens sont heureux de se retrouver au restaurant, les
gens sont heureux d'avoir aussi une prévisibilité par rapport à un calendrier,
et cette prévisibilité-là fait tout son sens aussi pour nos personnes âgées.
Il faut comprendre que, pendant la
première vague, on le sait, que nos personnes âgées ont été extrêmement touchées,
je dis "âgées", vulnérables aussi, ont été extrêmement touchées. Il y
a eu des personnes qui sont décédées. À l'époque, on s'en souvient, il n'y
avait pas de médicament, il n'y avait pas de vaccin. Et, bon, maintenant les
gens sont vaccinés deux fois, trois fois, je suis vaccinée trois fois. Et il
faut que la façon de gérer le risque de la COVID, versus la santé globale de la
personne... il faut qu'il y ait un équilibre, et cet équilibre-là est
fondamental à la fois pour la santé de la personne âgée… Je vais vous dire
pourquoi. Je suis même, moi-même, une personne qui vieillit, j'ai moins d'années
qui me restent que d'années passées. Et, quand on vieillit, on a une urgence de
vivre, et quand on perd des journées enfermé, bien, ça fait partie, là aussi,
de ces jours qui nous semblent parfois, puis je n'aime pas le terme, mais je
vais le dire entre guillemets, mais qui nous semblent volés. Alors, on a
l'obligation de faire en sorte que nos personnes âgées, nos personnes
vulnérables retrouvent, avec le printemps, avec le déconfinement dans la
population, une certaine légèreté et retrouvent des activités.
Donc, j'annonce que, dès le
21 février, dans les résidences privées pour aînés, 10 résidents
pourront se retrouver à la même table en respectant un mètre de distance par
table, tout comme dans les restaurants, d'ailleurs. C'est en cohérence avec ce
qui est en vigueur dans la population générale. Il sera recommandé, et on le recommande,
de limiter le nombre de personnes proches aidantes ou de visiteurs à
10 personnes. Ça fait qu'on voit, là, maintenant, que les proches aidants
peuvent vraiment reprendre toute leur place et que les visiteurs aussi peuvent
aller voir nos personnes âgées. Et faites-le, je vous invite à aller voir les
personnes âgées, ces personnes-là ont besoin de discuter, ont besoin de parler,
ont besoin de se sentir chouchoutées, importantes.
Ensuite, le 28 février, ce sera au
tour des CHSLD et des ressources intermédiaires qui accueillent des personnes
aînées. 10 résidents pourront se retrouver à la même table, toujours avec le
respect d'un mètre entre les tables et en cohérence avec ce qui est en vigueur
dans la population. Il sera recommandé 10 proches aidants ou
10 visiteurs, 10 personnes à la fois.
Par ailleurs, mon collègue, le ministre
Dubé, a annoncé… le ministre de la Santé et des Services sociaux, a annoncé
hier le retrait de l'utilisation du passeport vaccinal dès le 14 mars dans
les CHSLD, les ressources intermédiaires qui accueillent des aînés, et dans les
RPA. Le registre des visiteurs dans les résidences privées pour aînés ne sera
plus nécessaire non plus à compter du 14 mars.
Je tiens aussi à réitérer que les sorties
pour les rassemblements privés et les congés dans la communauté sont permis, et
ce, dans tous les milieux de vie. Et, si je rappelle cette directive qui est en
vigueur quand même depuis décembre dernier, c'est parce que j'aimerais ça qu'on
arrête de faire de la surprudence. On fait très, très attention pour ne pas que
nos personnes âgées réattrapent, là, Omicron, réattrape un virus, et parfois on
est trop prudents par rapport à ces personnes-là. Il faut maintenant apprendre
à gérer le risque, d'autant plus qu'on a des aînés tout à fait autonomes, dans
nos résidences privées pour aînés, qui sortent, et on veut que ces personnes-là
aient la possibilité aussi de gérer leur propre risque. C'est très différent,
une résidence privée pour personnes autonomes, versus un CHSLD. On sait que ce sont
des personnes en perte d'autonomie, c'est la raison pour laquelle il y a
beaucoup plus de prudence par rapport aux CHSLD.
Je tiens aussi à dire qu'à partir du
21 février, là, et du 28 février, dans les deux, dans les RPA, comme,
le 28 février, dans les CHSLD et dans les RI, bien là, récréologue,
coiffeuse, la zoothérapie, les personnes qui prennent soin des pieds, tout ça,
là, ça va revenir comme c'était auparavant pour que les gens puissent retrouver
leurs activités.
Maintenant, pour les mesures d'isolement
préventif, une question qui a été abondamment discutée, j'aimerais céder la
parole au docteur Boileau, parce que, là aussi, on veut simplifier les choses
et on veut alléger la situation.
M. Boileau (Luc) : Merci,
madame la ministre. Alors, pour l'essentiel, dans cette erre d'aller qui ramène
ces milieux de vie comme des milieux normaux en faisant en sorte effectivement
que, dès le 21, pour les RPA, on puisse accueillir les personnes que nous
souhaitons, quand madame la ministre parle qu'on peut aller jusqu'à 10
personnes, il faut rappeler que ce n'est pas un objectif. L'idée, c'est de
rester prudent, bien sûr, avec ces personnes qui sont plus vulnérables, souvent
plus âgées, évidemment, mais plus vulnérables. Et tant mieux, puisque la grande
majorité sont triplement vaccinées. Alors, dans ce qui nous a été demandé,
c'est de regarder si les mesures en place, sur le plan de la gestion des cas et
la gestion des cas et de ceux qui ont été en contact, pouvaient être révisées.
Alors, on a fait ça avec beaucoup de rigueur, beaucoup de solidité médicale,
experte, pour s'assurer que ce qui est proposé vont rester des mesures qui
seront sécures et qui vont garantir une saine gestion du risque de contagion.
Alors, pour l'essentiel, dans les milieux
de CHSLD, comme dans les milieux de RPA, on a réduit, ou plutôt on a concentré,
qu'est-ce que ça voulait dire être un cas contact étroit. Alors, un cas contact
étroit, il faut vraiment que la personne soit en contact intime pendant plus de
dix minutes sans protection, sans barrière, autrement dit, sans masque, et donc
être vraiment en contact très, très étroit avec une personne qui est positive,
pour être considérée comme un contact étroit et pour lequel on va inviter un
isolement de quelques jours, cinq jours, au terme duquel il y aura des
vérifications pour voir si la personne s'est positivée ou non.
Alors, je ne veux pas rentrer dans les
détails, mais plutôt que de considérer que quelqu'un qui vit sur la même unité,
ou qui a partagé le même corridor, ou qui a été rencontré par le même
travailleur de la santé qui s'est avéré être positif mais qui a vu plusieurs
patients, plutôt que considérer que tous ces patients-là sont des... ou ces
personnes-là sont des contacts étroits, on va redimensionner ça à sa plus
simple expression, c'est-à-dire un contact réel qui porte un risque de
contagion. Les autres sont des contacts élargis. Bien sûr, il faut surveiller
ses symptômes, mais on n'a pas besoin d'être isolé. Et ce qu'on a remarqué,
et ce qu'on nous a dit beaucoup, c'est qu'il y avait beaucoup de personnes qui
étaient isolées, il y a des isolements cycliques parce qu'on trouve un cas,
donc on va isoler les autres, on va isoler. Finalement, ça faisait en sorte
qu'il y a eu beaucoup de personnes qui ont été isolées pendant de nombreuses
journées, très nombreuses journées, puis souvent pour l'ensemble du CHSLD ou
même de la RPA. Alors, on a redimensionné ça beaucoup pour faire en sorte que
ce soit plus simple, pour que ça corresponde à la réalité clinique et au risque
de contagion avec l'Omicron. Même s'il est très contagieux, il y a moyen de
faire ça d'une façon beaucoup mieux adaptée et d'éviter ce que Mme la ministre
soulignait, c'est-à-dire les risques inhérents à l'isolement, les risques de
déconditionnement, les risques... tout ce que vous imaginez avec l'isolement.
Alors donc, ça, on le fait dans les CHSLD et dans les RPA.
L'autre touche qui a été ajoutée, c'est
que les personnes sont vaccinées trois fois, et le vaccin trois fois est très
efficace. On le recommande toujours à tout le monde, alors... c'est à dire tous
les adultes, et même, ce sera peut-être élargi, en tout cas, on reviendra. Mais
pour la question de ces personnes-là, qui sont vaccinées trois fois, ça donne
un avantage indéniable de diminution, beaucoup, du risque d'attraper une
maladie, d'abord, et de l'avoir plus gravement. Alors, on tient compte de ça,
ce qui fait en sorte que lorsque ça fait quelques jours, cinq jours, et qu'on
n'a pas de symptôme, et qu'on n'a pas converti sa positivité, bien, on peut ne
plus être isolé, pour les cas qui étaient des contacts étroits. Pour les
autres, ils ne sont pas isolés. Alors, pour les cas qui sont des contacts
étroits, au terme de cinq jours, s'ils n'ont pas de symptôme et ils ne sont pas
convertis, ils peuvent continuer à vaquer à leurs occupations, bien sûr, en
s'assurant de porter le masque, d'être prudents, de surveiller les symptômes.
Mais ça, je pense que les équipes autour de ces personnes en CHSLD sont
capables d'y voir, et, en RPA, ils sont capables également d'assumer cette
responsabilité-là. Alors, pour l'essentiel, c'est ça. C'est ce qu'on nous a
demandé de faire, et c'est ce qui a été fait avec sérieux, rigueur, je le
répète, et cliniquement, médicalement, solidement. Voilà.
Mme Blais (Prévost) : Si je
peux ajouter, cette directive est en vigueur dès maintenant. Les P.D.G. ont été
rencontrés, les directeurs SAPA, également. Alors, ça peut prendre quelques
jours, là, avant que les gens s'adaptent, mais ce n'est pas pour dans deux
semaines, là, c'est maintenant, concernant toute la question de l'isolement.
Et si vous permettez, j'aimerais remercier
le ministre de la Santé et des Services sociaux de m'avoir remplacée pendant
mon congé. Alors, il avait à la fois son travail de ministre de la Santé, mais
aussi répondre aux questions à l'Assemblée nationale concernant les aînés, et
je le remercie beaucoup.
Le Modérateur : Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Je vous rappelle les règles :
une question, une sous-question. On pourra faire quelques tours juste pour
clarifier, là. Alors, on va commencer avec Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bonjour. J'aurais une question, en fait,
en suivi à l'annonce d'hier, pour vous, Dr Boileau. On a annoncé que le
passeport vaccinal serait levé le 14 mars, là, dans tous les lieux où il
est actuellement exigé. Est-ce que la levée vaut aussi pour les hôpitaux? Là,
je parle autant des personnes qui sont admises, pour les visiteurs, pour les
accompagnateurs.
M. Boileau (Luc) : L'idée
maîtresse, c'est de dire oui, mais nous sommes à étudier la question, puisque
nous souhaitons vraiment nous assurer que le risque sera plus contrôlé dans ces
endroits où, bien évidemment, il y a des personnes beaucoup plus vulnérables.
Et donc il faut être très prudent de ce côté. Mais on regardait surtout
l'utilisation d'une façon élargie. Mais, pour l'instant, le signal, ce serait
oui, à votre... ce serait partout.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : O.K., donc, ça va s'appliquer, là, en même
temps que pour le reste.
M. Boileau (Luc) : Oui.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : O.K., je voulais juste être sûre.
M. Boileau (Luc) : Mais,
madame, pour répondre d'une façon plus spécifique, évidemment, on va regarder
comment évolue la situation, et particulièrement au niveau hospitalier, et,
s'il y a lieu d'ajuster, on avisera. Mais, pour l'instant, l'utilisation du
passeport vaccinal n'était plus requise, d'aucune manière.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mme Blais, bon retour. La dernière fois qu'on
vous a vue, c'était à l'enquête de la coroner. Vous avez... vous et M. Legault,
en fait, avez livré une version des faits qui contredit celle du Dr Arruda et
de Mme McCann à propos de la préoccupation pour les aînés. Qui est ce qu'on
doit croire? Est-ce que c'est vous ou est ce que c'est Mme McCann?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
vous le savez, que la coroner n'a pas encore déposé son rapport, alors je pense
que je serais très mal placée pour m'immiscer dans son rapport. Alors, on va
laisser le travail arriver, on va lire son rapport, mais moi, j'ai dit ce que
je savais, selon mon cœur, mes connaissances.
Le Modérateur : Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour à vous deux. Avec toutes ces histoires qu'on a vu ces derniers jours,
d'aînés isolés, ils ne peuvent même pas aller prendre un bain ou une douche,
ils ne peuvent pas aller à la toilette, est-ce qu'on n'a pas vraiment
infantilisé les aînés ces derniers temps, depuis la nouvelle vague et depuis le
début de la pandémie aussi?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, je pense qu'au début de la pandémie il n'y a personne qui connaissait
le virus, tu sais, je veux dire, il n'y avait pas de boule de cristal. On ne
savait jamais, de toute façon, qu'on aurait une cinquième vague, là, puis on ne
savait pas qu'il était mutant, on ne savait pas que les personnes qui étaient
asymptomatiques pouvaient être porteuses du virus. Donc, on a appris au fur et
à mesure de ce qui se passait sur le terrain, là. Puis ça a été vraiment...
c'est allé très, très vite dans les résidences privées pour aînés, là, et dans
nos CHSLD, pour commencer, et dans les résidences pour nos personnes âgées.
Oui, je pense qu'au début, il y a eu toute
cette question de protection de nos personnes très, très vulnérables, puis, en
même temps, écoutez, il y a eu tellement de morts, dans les CHSLD, je crois que
c'était normal aussi de les protéger. Mais au fur et à mesure qu'on apprend
avec le virus, au fur et à mesure que les personnes sont vaccinées, aussi, deux
fois, trois fois, au fur et à mesure qu'on a beaucoup plus d'équipements de
protection, au fur et à mesure, on a embauché des préposés, on a formé des
champions en prévention et contrôle des infections, on a embauché des
gestionnaires, des chefs d'équipe, donc on a eu beaucoup plus de personnel, on
a eu un plan de la deuxième vague.
Donc, maintenant, là, quand on parle
d'enfermer des aînés, moi, ça me brise le coeur. Je m'excuse, là, c'est pour ça
aussi qu'on voulait être ici, en conférence de presse, pour dire qu'il faut
qu'il y ait un équilibre. Puis ce n'est pas facile, cet équilibre-là, ce n'est
vraiment pas facile, entre la gestion du risque de la COVID puis la santé
mentale de quelqu'un, la santé mentale, la santé globale, là. Puis c'est vrai,
là, les gens, là, qui se sentent trop isolés, là, peuvent autant mourir de ça
que de la COVID. Ça fait qu'il faut vraiment, là, retrouver, cet équilibre-là,
puis on est rendus là. On est rendus là pour la société en général, alors les
personnes âgées vivent dans la société aussi, dans les résidences privées pour
aînés, ce sont leurs résidences, et, dans les CHSLD, ce sont leurs milieux de
vie.
M. Lavallée (Hugo) :
J'aimerais vous entendre, à présent, concernant ce projet, là, de télésanté,
qui va être mis en branle dans certains établissements, où, la nuit, il va y
avoir des infirmières à distance qui vont pouvoir prodiguer des conseils via un
iPad. Est-ce que... Les syndicats dénoncent cette situation puis ce projet
pilote. Est-ce que ça vous semble acceptable, comme façon de faire, que des
infirmières soient à distance via un iPad de nuit?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, je vais être prudente là-dedans. C'est un petit établissement, je
pense, de moins de 50 personnes. C'est dans une région où il manque énormément
d'infirmières. C'est un projet pilote pour six mois, qu'on suit à la trace, et l'infirmière
est à 10 minutes du CHSLD. Donc, c'est vraiment un projet pilote, là. Il
n'y a personne qui a dit qu'on était pour étendre ça à la grandeur du Québec,
là. Alors, dans ces circonstances, on n'avait pas vraiment le personnel requis.
Donc, on examine ce projet pilote là puis on sera capables, par la suite, de
pouvoir faire une analyse et voir comment ça s'est passé là.
Le Modérateur : C'est le
tour, maintenant, de Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. Vous avez dit : J'aimerais ça qu'on arrête de faire de la
surprudence. Justement, quand vous avez pris connaissance des histoires
d'horreur des derniers jours, auxquelles mon collègue a fait référence, votre
réflexion, ça a été de vous dire : On est surprudents, c'est ça?
Mme Blais (Prévost) :
Bien, écoutez, bien, on surprotège beaucoup de personnes. Ce n'est pas pour
rien qu'on est en train d'annoncer des allègements. Écoutez, moi, ce que je
demande, aujourd'hui, là, entre autres, aux propriétaires de résidences, que ce
soit de RI, de RPA, quand… je demande aux gestionnaires des CHSLD de vraiment
faire attention par rapport à ça, là. Je ne veux pas mettre sur personne la
charge, mais je sais qu'on veut les protéger à cause de ce qui s'est passé
pendant la première vague. Mais, quand j'entends que, parfois, des personnes
autonomes ne peuvent pas sortir de leurs appartements pendant 10 jours, alors
que la personne est vaccinée trois fois, qu'elle n'a pas la COVID, bien là, ce
n'est pas normal, ça. Il faut que la personne puisse aller prendre une marche,
sortir, là. Elle vit dans son appartement, dans une résidence privée pour
aînés. C'est dans ce sens-là que je veux dire qu'il faut faire attention à la
surprudence.
M. Gagnon (Marc-André) :
Je consultais le tableau qui était en ligne, là, encore, avant que la
conférence de presse débute, sur le site Internet du gouvernement, sur les
mesures en vigueur et à venir, donc tableau sur lequel on voit la séquence de
déconfinement. Dans les milieux de vie pour aînés, il était prévu qu'à partir
du 14 mars, donc, les maximums de visiteurs et de proches aidants, ce soit
revu à quatre par jour, maximum, dans les CHSLD, à huit par jour pour ce qui
est des RPA. Là, je comprends, en prenant connaissance de votre communiqué,
qu'il n'est plus question de maximum, de limites, mais donc plutôt de limites
suggérées. Donc, il n'y a plus de maximum, là. Qu'est-ce qui explique ce
changement-là en quelques jours? Parce que le tableau dont je vous parle, il ne
date pas, tu sais, de deux mois, là, c'est il y a quelques jours seulement, là.
Peut-être Dr Boileau, oui.
M. Boileau (Luc) :
D'abord, comme vous l'avez vu, nous suivons l'évolution de l'épidémie en
détail, régulièrement. Et ce qui est proposé, c'est adapté sur l'évolution de
ce contexte épidémiologique. Nous ne sommes pas dans une vague qui monte, on
est dans une vague qui descend et on pense que cette descente va continuer et
qu'elle va se stabiliser aussi.
Alors, dans ce contexte-là, il nous
importait de retrouver des paramètres qui font en sorte qu'on apprenne
progressivement, puis des fois plus rapidement dans des endroits que d'autres,
de vivre avec le virus. Alors, c'est pour ça. Comme Mme la ministre le dit, les
RPA sont des milieux de vie, comme les CHSLD, et dans ces milieux de vie, à
compter de lundi prochain, c'est la même chose que d'être dans une famille, que
d'être dans son condominium, dans son appartement. C'est la même chose.
Et ce n'est pas l'idée, ici, d'encourager
des visites… bien sûr, on souhaite que les gens puissent accueillir leurs
proches, être visités, mais ce n'est pas d'encourager des visites qui mettent
les gens à risque. Alors, il faut continuer à être prudent, porter le masque,
faire en sorte de favoriser aussi que nos personnes soient vaccinées et que les
visiteurs aussi soient triplement vaccinés, donc encourager cela. Et avec ça,
bien, on retourne à une vie normale et, en l'occurrence, dès lundi, pour ceux
qui sont en RPA, et dès lundi suivant pour ceux qui sont en CHSLD.
Le Modérateur : Simon
Bourassa, Noovo.
M. Bourassa (Simon) : Mme Blais,
M. Boileau, bonjour. On est passé de résidences pour personnes âgées sans
aucune protection, lors de la première vague, ce qui a donné ce qu'on a connu,
à de la surprotection des aînés qui a causé de la détresse et de l'isolement.
Comment, en deux ans, on n'a jamais été en mesure d'atteindre un juste milieu?
Le juste milieu, c'est un peu ce que vous nous annoncez aujourd'hui, là.
Pourquoi ça arrive là?
Mme Blais (Prévost) :
Bien, écoutez, je vais commencer puis je vais céder la parole au Dr Boileau.
Vous savez, la journée où on a pris la décision — ce n'est pas nous,
là, la Santé publique — de dire que les proches aidants n'entraient
plus dans les milieux de vie, on pensait que c'était pour se terminer beaucoup
plus rapidement. Non seulement ça a duré longtemps, mais il y a eu une
deuxième, une troisième, une quatrième, une cinquième vague. C'est ça qui est
arrivé. Alors, maintenant, là, les personnes sont vaccinées. Il n'y en avait
pas, de vaccin, au début, il n'y avait pas de médicament, il n'y avait pas de
vaccin, on ne connaissait pas le virus, le virus était sournois. Maintenant,
les personnes sont vaccinées.
C'est pour ça qu'il faut, à un moment
donné, être en mesure de… excusez-moi, là, il faut être en mesure de pouvoir
gérer, c'est ça, là, le terme, de gérer le risque. Les personnes âgées qui sont
autonomes, là... Il y a une grande différence entre les aînés en résidences
privées pour aînés autonomes, semi-autonomes, les RI puis les CHSLD. Les
personnes aînées autonomes, là, quand elles vont dans une résidence privée pour
aînés, elles signent un bail, elles signent un appartement. C'est leur maison.
Ça fait qu'à un moment donné, là... Tu sais, au début, c'est normal qu'on ait
mis des mesures de protection, mais maintenant ces gens-là sont vaccinés, ces
personnes-là doivent être en mesure de suivre l'évolution aussi de la population
en général, là, elles ne sont pas déconnectées de la réalité de la population
en général. Là, les restaurants, là, dans les restaurants… On suit les mesures,
là, de ce qui se passe dans la société en général, là, on est juste arrimés
avec ça. Puis, Dr Boileau, vous pouvez peut-être...
M. Boileau (Luc) : Bien,
juste quand même vous dire, en continuité à ce que Mme la ministre vient de
dire, le virus a changé, ce n'est plus le même. C'est difficile de prendre une
photo d'un oiseau en plein vol, là, quand il est proche de nous, là, mais,
quand il est déposé sur l'arbre, là, on est capable de bien le prendre en
photo. Puis, en ce moment, on est capable de bien prendre en photo l'Omicron.
Les données se précisent, les données québécoises comme les données
internationales. Alors, avec ça, on est capables de mieux mesurer les risques
et de faire en sorte que les mesures soient prises avec justesse et rigueur,
avec des informations qui n'existaient pas il y a de ça à peine quelques
semaines ou même quelques jours. Donc, on est capable de bien déposer ça.
Puis on pense qu'avec celle-ci, avec une
stabilité de l'Omicron, en espérant que ce soit le cas, qu'il n'y ait pas d'autre
chose qui nous arrive en plus, que les mesures qui sont prises là, maintenant,
sont les bonnes. Il est normal, dans ces milieux-là, qui avaient expérimenté
des risques beaucoup plus grands il y a de cela quelques vagues et puis qui ont
continué à être prudents, bien, d'avoir voulu mettre l'accent sur la prudence
pour éviter d'avoir des situations difficiles. Et aujourd'hui, on est capables,
avec une solide assurance médicale, de dire : On peut passer à une autre
étape.
Mme Blais (Prévost) :
Peut-être ajouter, regardez, il y a quelques semaines à peine, là, nos hôpitaux
étaient bondés, avec Omicron. On parlait de délestage, et tout ça, puis là on a
vu que les hospitalisations diminuent aussi. C'est pour ça qu'on peut se
permettre plus de liberté, d'une certaine façon. Mais il y a quelques semaines
à peine, là, je veux dire, on ne pouvait pas se permettre non plus une trop
grande liberté, là.
M. Bourassa (Simon) : Qu'est-ce
qui a changé, au niveau des méthodes de prévention des infections, justement,
dans les CHSLD autant que dans les RPA? Parce que ça a été quand même au cœur
des échanges, là, après le dépôt des nombreux rapports qu'on a vus dans les
derniers mois. Qu'est-ce qui concrètement a changé pour prévenir ce qui
pourrait arriver en CHSLD?
Mme Blais (Prévost) : On a
formé, écoutez, plus de 2 000 champions en prévention, contrôle des
infections, et on a également formé des formateurs, là, des personnes qui
forment des champions en prévention et contrôle des infections. J'espère que j'ai
dit le bon chiffre, là, 2 000. Non, ce n'est pas ça du tout? J'ai dit le
mauvais chiffre. Ce n'est pas grave, on vous donnera le bon chiffre tantôt, là.
Mais on a formé des champions, et ça, ça a fait une très, très grande
différence. On a appris aussi comment se protéger avec les équipements de
protection. On le savait moins. Vous savez, les mesures de protection et de
contrôle des infections, c'est à revoir tout le temps, constamment, là, le Dr
Boileau pourrait le dire, là, ce n'est pas acquis une fois pour toutes, dans la
vie, là. Même si on fait de la formation, il y a un an, je pense qu'il faut
reformer. Le personnel change, on embauche du nouveau personnel, et il va
toujours falloir former les gens en prévention et contrôle des infections.
M. Boileau (Luc) : Si vous me
permettez, Mme la ministre, il y a deux choses qui se sont beaucoup
stabilisées, comme connaissances, vraiment, solidement : l'efficacité du
masque de procédure et l'efficacité de la vaccination. Avec ça, on est capables
d'avoir une image beaucoup plus claire des approches à prendre, en plus de tout
ce qui a été dit.
Le Modérateur : Fanny
Lévesque...
Mme Blais (Prévost) :
30 000 champions, qu'on a formés. Voyez-vous comment j'étais loin, là? Je
suis contente, 30 000, c'est pas mal mieux que ma réponse de 2 000.
Le Modérateur : On va mettre
ça sur le dos de votre convalescence. Alors, Fanny Lévesque, La Presse.
Mme Lévesque (Fanny) :
Bonjour.
Mme Blais (Prévost) :
Bonjour.
Mme Lévesque (Fanny) :
M. Boileau, je vais continuer sur ce que vous disiez par rapport à l'efficacité
du masque et de la vaccination, bon. On parle peut-être de lever,
éventuellement, là, le port du masque, au moins d'ici la mi-mars, dans la
population en général. Donc, est-ce que ce serait la même chose pour les
milieux d'hébergement pour aînés ou, vraiment, cette mesure là, elle va
perdurer dans le temps? Puis juste, peut-être, élaborer. Qu'est ce qui va
rester de ça, finalement? Est que la COVID, on va traiter ça comme une éclosion
de gastro, par exemple, tu sais? Comment on va ajuster les milieux de vie dans
le temps?
M. Boileau (Luc) : Bien,
la COVID reste une maladie très fréquente et une maladie qui peut être très
grave et mortelle. Donc, il faut être sérieux avec cette maladie-là. Donc, pour
être sérieux avec ça, il faut savoir se protéger. La meilleure façon de se
protéger, c'est d'être vacciné, c'est d'augmenter sa capacité à être confronté
au virus, parce que nous le serons, il circule trop pour que nous puissions l'esquiver.
Il faut encourager les gens à tirer bénéfice de la vaccination au plus
possible. Si la population est bien vaccinée et que le virus a fait ses ravages
déjà, une bonne partie, on va être capables de s'adapter et de vivre en continu
avec ça. Mais, tout de même, au fil du temps, cette immunité que nous aurons
acquise par la vaccination ou même par l'infection va, en toute vraisemblance,
baisser. Donc, il va falloir être vigilant et s'assurer que les mesures propres
à encourager la vaccination ou le port du masque puissent revenir,
éventuellement, ou même d'autres approches, comme celles dont nous parlions
hier.
Le port du masque va rester, selon moi,
une approche qui va être à encourager, mais le choix sera sans doute
éventuellement individuel pour les gens qui veulent en bénéficier et d'autres
qui se sentent mieux protégés pour toutes sortes de raisons. Donc, nous serons
dans une étape où nous irons plus vers des recommandations que des obligations.
Et, comme vous le voyez, pour les RPA, les CHSLD, bien, on s'en va vers des
recommandations plutôt que des obligations.
Mme Lévesque (Fanny) :
Mais juste une précision. Donc, autant pour les usagers, en fait, les
résidents, que pour le personnel de la santé qui travaille dans ces
établissements-là?
M. Boileau (Luc) : Moi,
je pense que je vais faire une différence avec le personnel de la santé. Là, je
vous parlais de la communauté en général, mais, pour des personnels de la
santé, bien sûr, on devra revérifier ça beaucoup. Je ne serais pas du genre à
recommander que, dans une salle d'opération, on ne porte pas ça.
Mme Lévesque (Fanny) :
Non, non, mais en CHSLD, par exemple...
M. Boileau (Luc) : Bien,
les CHSLD aussi, puisque c'est des populations plus vulnérables, et les gens
qui s'occupent de ces personnes-là doivent s'assurer de leur donner toute la
sécurité possible et la protection possible pour éviter des maladies
infectieuses comme le coronavirus ou d'autres, l'influenza et d'autres maladies
infectieuses qu'il y a.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parfait. Mme Blais, il y a le Regroupement québécois des résidences
privées pour aînés, qui demande, en fait, qui ont... la semaine passée, là,
rapportait, bon, un peu comme vous le savez, là, les effets néfastes, là, du
surconfinement, tout ça, des effets de mesures très strictes, rigides. Ils ont
parlé aussi de certains abus d'établissements de santé, de CISSS et CIUSSS qui
étaient très rigides dans l'application, qui peut-être même pouvaient évoquer,
là, la possibilité de retirer les certifications. Ils vous demandent la
création d'une entité indépendante qui pourrait traiter les plaintes des RPA
envers les établissements de santé. Est-ce que vous êtes ouverte ou fermée à
cette possibilité-là?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, je dois rencontrer le président-directeur général du...
Mme Lévesque (Fanny) :
RQRA.
Mme Blais (Prévost) :
...des résidences privées pour aînés, là, et on va avoir la chance de discuter
de tout ça. Je reviens aujourd'hui, comme vous le savez. Donc, on aura la
chance d'échanger sur tous ces enjeux. Mais, déjà, il y a des commissaires aux
plaintes et à la qualité des services qui existent, là, qui travaillent à la
fois dans les RPA puis qui travaillent à la fois dans tous les établissements,
là. Donc, quand on a des plaintes, on peut aussi les formuler, là.
Le Modérateur : On peut faire
un autre tour de roue, s'il y en a qui ont des choses à préciser. Est-ce que,
Mme Sioui — je voulais reprendre un peu dans l'ordre, là — est-ce
vous avez une question, ou je passe tout de suite à vos collègues?
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Je vous ferai signe, là, vous me prenez...
Le Modérateur : Très bien.
Alors, M. Gagnon a l'air à être parti pour la gloire, là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Peut-être une précision, Dr Boileau, sur ce que vous venez de mentionner par
rapport au port du masque, parce que vous avez fait référence à l'influenza,
par exemple. Donc, on peut s'attendre, compte tenu de ce qu'on a vécu pendant
la pandémie, vous avez parlé de l'efficacité aussi du masque de procédure, à ce
que le port du masque de procédure, justement, dans les CHSLD, peut-être même
dans les RPA, ce soit là pour rester pour, finalement, pas mal toujours? Parce
que l'influenza, ça revient à chaque année, là.
M. Boileau (Luc) : L'influenza
revient à chaque année, il y a le virus respiratoire... en tout cas, je ne vous
les nommerai pas tous, c'est parce qu'il y en a quelques milliers, mais notre
intérêt, actuellement, c'est le SRAS-COVID-19, là, et en particulier l'Omicron,
c'est celui que nous avons. À votre question : Est-ce que ça sera
permanent?, ce que je souhaiterais vous dire, aujourd'hui, c'est que c'est
considéré comme très efficace, c'est une mesure qui peut être prise par chacun
à son gré, éventuellement. Mais de là à vous confirmer aujourd'hui que les
recommandations seront maintenues pour le port du masque en milieu hospitalier,
ou en CHSLD, ou en RPA, laissez-moi le temps de réétudier la question lorsque
nous en serons là, puisqu'il s'agit de quelque chose qui doit se porter à la
mesure du risque où nous serons rendus. Alors, mais on n'est pas capables d'anticiper
avec justesse où nous serons rendus et quand nous serons rendus. Nous estimons
qu'au terme de la mi-mars on sera rendus ailleurs pour une série de mesures, c'est
pour ça que vous avez vu les mesures de déconfinement. Pour le masque,
laissez-moi revenir là-dessus et... mais on va le faire avec rigueur.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais j'entends, quand même, que le port du masque pour le personnel, là,
évidemment, dans les RPA, les CHSLD, ce pourrait être un héritage permanent,
disons, de la pandémie.
M. Boileau (Luc) : Je ne
suis pas en mesure aujourd'hui de vous confirmer ça et je ne voudrais pas m'avancer
sur un terrain comme celui-là, de confirmation, puis ensuite reculer. Je
voudrais plus vous inviter à considérer le fait que c'est une mesure qui a été
efficace, c'est une mesure qui est certainement de mise dans la situation
actuelle. Alors, on reviendra avec une analyse plus approfondie lorsque ce sera
le temps, et ce temps-là, bien, c'est après la mi-mars.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci.
Le Modérateur :
Mme Lévesque.
Mme Lévesque (Fanny) :
Est-ce que le... pas le concept, là, mais en fait, quand on parlait d'éclosion
à deux cas et plus en RPA, CHSLD, est-ce que ça, ça demeure? Et donc, à quel
moment on considère qu'on est en éclosion puis quelles mesures s'appliquent à
ce moment-là?
M. Boileau (Luc) : Quand
on a des éclosions — et on en a, en CHSLD et en RPA, il y en a, il y
en a beaucoup moins qu'il y en avait, mais il y en a — à ce
moment-là, les paramètres d'éclosion permettent le fait de dire : Sur
telle unité ou à tel endroit, on veut réduire les contacts, et donc faire en
sorte que les personnes ne soient pas nécessairement isolées, mais que les
personnes soient plus prudentes. Et c'est par rapport aux visiteurs que nous
pourrions avoir une approche plus restrictive. Mais il s'agit vraiment de
situations qui sont celles des éclosions, là. Ce n'est pas parce qu'on pense
que c'est mieux ou pas mieux, aujourd'hui, là, il faut que ce soit une
éclosion. Une éclosion, c'est lorsqu'il y a plus que deux cas reliés.
Mme Lévesque (Fanny) :
Ça reste?
M. Boileau (Luc) : Oui,
ça reste, parce que des éclosions, ça se définit, en santé publique, depuis des
années, comme étant deux cas reliés, puisqu'on peut assumer que, s'il y en a
deux, c'est qu'il peut y avoir eu plus de contacts et d'autres. Mais on est
capables de très bien vivre avec ça en ce moment.
Mme Lévesque (Fanny) :
Parce que, là, des scénarios où il y a deux cas, on isole presque tout le
monde, on ferme les salles à manger. Ça, on ne reverra pas ça, là?
M. Boileau (Luc) : Bien,
c'est-à-dire, s'il y a des éclosions qui sont d'une telle ampleur qu'elles
légitimisent le fait qu'on doit restreindre les visiteurs, restreindre aussi l'accès
aux salles à manger, ça, on peut y arriver. Mais ça dépend de l'ampleur des
éclosions, là, donc je ne veux pas rentrer dans tous les détails du calcul.
Mme Lévesque (Fanny) :
Ça, c'est géré avec la Santé publique régionale, j'imagine.
M. Boileau (Luc) : C'est
géré avec les équipes de Santé publique régionales. Quand je vous parle du
milieu communautaire, quand c'est en milieux de soins, comme les CHSLD, il y a
des équipes qui sont là aussi pour «monitorer» ça.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Mais la limite n'est plus à deux cas, c'est ce qu'on
comprend de ce que vous dites. Mais on n'a pas de chiffre, là, ça va être au
cas par cas, finalement.
M. Boileau (Luc) : Bien,
c'est-à-dire, les situations peuvent varier, là. Lorsqu'on a deux cas, il faut
entamer un processus de prudence, là, pour éviter qu'il y ait plus de
répartition. Mais, encore là, on ne va pas sauter sur un isolement collectif,
tout le monde doit rester confiné pendant des jours, ou des choses comme ça.
Parce que des éclosions, il peut y en avoir. Il faut plutôt regarder si ces
cas-là ont été en contact avec d'autres et reprendre ce qu'on vous disait
tantôt, là, pour être certain qu'on n'amplifie pas la portée des mesures d'isolement,
avec les effets néfastes qu'on a connus, mais tout en étant sérieux dans l'approche
de contrôle de l'infection et de l'éclosion.
Le Modérateur :
M. Lavallée, est-ce que vous aviez des questions supplémentaires?
M. Lavallée (Hugo) :
Bien, peut être juste une précision sur ce que vous disiez pour le masque. On
comprend donc, par exemple, que, sans être nécessairement une mesure mur à mur pour
le reste des temps, ça pourrait être une mesure qui serait mise en place, par
exemple, pendant la saison grippale, ou quelque chose comme ça, dans les
établissements de santé. Il pourrait être un entre-deux, donc.
M. Boileau (Luc) : C'est
déjà le cas. Quand on a des éclosions de l'influenza, là… si vous vous promenez
dans les hôpitaux, puis qu'on est en éclosion d'influenza, les gens vont porter
le masque, ils vont avoir une plus grande prudence, surtout sur les unités où
est-ce qu'il y en a. Mais, des fois, on en retrouve sur d'autres unités. Quand
on a eu le Clostridium difficile, c'était ça. Donc, le masque demeure un
instrument de prévention de la contamination qui est très utile et qu'on va
continuer à exploiter, là, pendant le fil des prochaines années. Maintenant,
est-ce que les charges covidiennes vont être d'une telle ampleur qu'on va
devoir continuer à l'utiliser mur à mur comme c'est le cas en ce moment? C'est
possible, mais on va attendre de voir ce qui va se passer. Moi, je ne suis pas
le bon Dieu, là, je ne sais pas ce qui va arriver, dans le futur, puis je ne
sais pas si on va avoir un autre variant qui va être différent, ou autre. Mais
regardons ça dans le futur.
Pour l'instant, avec Omicron, on sait qu'on
est dans une progression d'une situation contrôlée et on est capables de se
donner des moyens de revenir rapidement, quand même, mais graduellement à des
situations normales comme ce que Mme la ministre vient d'annoncer pour les RPA,
les CHSLD, les RI, etc.
M. Bergeron (Patrice) : Juste
avant que nous passions à l'anglais, si vous me permettez, Patrice Bergeron, La
Presse canadienne. Vous allez me permettre une question, Mme Blais,
puisque, ce matin, vous avez une ancienne collègue qui s'est lancée dans une
défense passionnée d'une personnalité pour laquelle vous avez une certaine
estime parce que c'est celui qui vous a recruté en politique, M. Jean Charest.
Et j'aimerais savoir : Est-ce que vous estimez que, par exemple, M.
Charest serait un apport intéressant en politique fédérale?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, vous allez me permettre de vous dire que je n'ai pas de commentaire
puis que je ne veux pas m'immiscer dans une course possible — possible,
hein, parce que ce n'est même pas une annonce — dans une course
possible à la chefferie du Parti conservateur du Canada, au fédéral, là. Pas
aujourd'hui, écoutez, aujourd'hui, là, c'est des bonnes nouvelles, aujourd'hui,
puis on parle des aînés, là.
M. Bergeron (Patrice) : Ça ne
peut pas être une mauvaise nouvelle non plus, mais Mme Thériault avait
notamment défendu l'intégrité du cabinet de M. Charest. Vous y étiez. Est-ce
que vous aussi défendez cette intégrité-là?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
écoutez, aujourd'hui, moi, je parle des aînés puis je parle des personnes
vulnérables. Je m'excuse de ne pas répondre à vos questions, je suis vraiment
dans un... je suis ailleurs, je suis dans un autre ordre d'idées. Puis je suis
bien contente de répondre à toutes les questions qui touchent les RPA, les RI,
les CHSLD, puis surtout d'être de retour, hein, surtout d'être de retour, mais
je ne veux pas embarquer là-dedans.
Le Modérateur : Très bien.
Nous allons passer à l'anglais. Mme Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Je m'excuse
avant de... Bonjour. Bonjour, tout le monde. Avant de passer à l'anglais, j'aimerais
juste clarifier certaines petites choses. Le point de départ de l'annonce d'aujourd'hui.
Les salles à manger, elles étaient fermées... elles sont fermées depuis combien
de temps?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
elles ne sont pas fermées, les salles à manger, elles sont ouvertes.
Mme Senay (Cathy) : Pas du
tout fermées, ça dépend des éclosions.
Mme Blais (Prévost) : Mais c'était
le nombre de personnes, là, qui étaient admises, là, en RPA, CHSLD, etc. Mais
là, là, à partir... la nouvelle, là, c'est qu'à partir... puis c'est simple,
là, on l'a simplifié...
Mme Senay (Cathy) : Oui, mais
autour d'une table, dans une résidence pour aînés, vous aviez le droit d'avoir
combien de personnes, avant le changement, là, qui s'en vient?
Mme Blais (Prévost) : Oui. On
avait le droit d'avoir quatre personnes.
Mme Senay (Cathy) : Quatre
personnes.
Mme Blais (Prévost) : Là, ça
va être dix personnes, mais ça ne veut pas dire qu'il y a dix personnes qui
vont s'asseoir à la table. Ce n'est pas toutes les RPA qui ont de grandes
tables réfectoires, là. Mais il y a des endroits où, dans des résidences
privées pour aînés, il y a des salles, par exemple, de petites salles
familiales, donc on peut se retrouver à 10 autour d'une table.
Mme Senay (Cathy) : O.K. Les
services, ça a été quoi, la pause pour les services en résidences pour aînés,
là? Quand on parle des services de coiffure, tout ça, là, ça, ça a été mis sur
pause combien de temps? On part d'où?
Mme Blais (Prévost) : Bien,
je ne peux pas vous dire la pause. Il y a des services, on a surtout travaillé
sur le déconditionnement. Ce qu'on dit aujourd'hui, là, c'est qu'écoutez, là,
il faut qu'on arrête, là, d'empêcher, de surprotéger, et c'est un message que
je passe. Ça varie d'un endroit à l'autre, parce qu'on interprète les
directives.
Mme Senay (Cathy) : Ah! O.K.
,1263
Mme
Blais (Prévost) : Et souvent il y a une drôle d'interprétation, là. Ce
qu'on dit, là, c'est que les récréologues, quand il y a de la zoothérapie,
quand il y a toutes sortes d'activités, là...
Mme Senay (Cathy) : Des
sorties.
Mme Blais (Prévost) :
...maintenant, là, allez-y. Les coiffeurs… On les a, ces questions-là :
Est-ce que les coiffeurs sont les bienvenus? Oui, les coiffeurs sont les
bienvenus, les coiffeuses, les coiffeurs.
Mme Senay
(Cathy) : I'll switch to English. Since when
you realized that places, managers were interpreting the rules differently and
you realized that some seniors were suffering from isolation because it was too
strict? When did you realize this is going too far?
Mme Blais (Prévost) : Well, at the beginning, we wanted to protect vulnerable people. It
was very important. We didn't have any person who had received a vaccine. We
didn't know about the vaccine. So, we didn't know about the coronavirus, the
COVID, we didn't know what it was. So, we were learning. And, you know, a lot
of people died, in CHSLDs, you know, nursing homes, and it was terrible. So, we
want to protect them, but we didn't know that we would have a second wave, a
third wave, a fourth wave, a fifth wave. And Omicron was very, you know... You know, recently, you know,
the hospitals were full. So, right now, it's time, you know, for people who are living in private residences, or in CHSLDs, or
in «ressources intermédiaires» to be able to be more free, to have freedom.
It's time to do it. And it's time for everybody to say : Hey! I can go and
take a walk. If I can go to a restaurant by myself, outside, why can't I eat in
the same way in my residence? So, we want to have the same measure that the population has in general in our different
«milieux de vie».
Mme Senay (Cathy) : And why the review of the definition of being a contact was crucial
to make at this point, Mr. Boileau?
M. Boileau (Luc) : …definition, I'm sorry, was already taken by the committee called
the CINQ, which is the… nosocomial infection of Québec. As it has been said, it
was not necessarily interpreted in the same way, and
those differences in the interpretation were obviously
generating some situations where the patients were isolated or… the persons
were isolated much more frequently than they had to. So, we had to readjust all
of this, this comprehension and the way we have to adjust our practices.
I've been invited, a few
days ago, to look at this. And we did it very rapidly, with the best experts in
Québec in those domains, with
the collaboration of the CINQ, in fact, and with Dr. Longtin and other great
clinicians. And so, we're sure that those new processes will be more adapted to
those situations and will probably, and let's hope, make sure that those
persons that were too much or too frequently isolated, it will not happen
again.
Mme Senay (Cathy) : So, what would be the process of reviewing that, now, the rules are
clear and well interpreted, and that portion of private residences or CHSLDs
that were too strict are not strict anymore? What kind of review process you're
putting in place to make sure that everybody is onboard, everybody is respecting
the rules that are changing?
Mme Blais (Prévost) : Well, first of all, we are doing a press conference to make sure
that everyone will be able to apply, you know, what we are saying today. Plus, all the «P.D.G.
des CISSS et des CIUSSS», they already know what we are
doing, what we are saying today, and they have to apply these directives in RI,
and also in CHSLDs. And for RPA, well, we hope, you
know, the owners, the directors of RPA, they will, you know, follow what we are saying, because
people need to recover a kind of freedom and feel not isolated. You know, solitude, it's very difficult for
everyone, and especially when you are aging.
Mme Senay (Cathy) : Yes. And this my next and last question : There are countries
across the world who created ministries of isolation, solitude. So, how come
this was not on the radar of Public Health, the impact of seniors suffering
from solitude, isolation towards the pandemic, during the last waves of the
pandemic?
M. Boileau (Luc) : I'm the acting National Public Health director, it was seen by me,
my eyes, and the eyes of my team. So, we were aware of this since a few days...
we've been aware of this since a few days and we acted very rapidly. So, I
really think that we did the job. And the job is not already all completed, it
has to be, as it has been said, transferred to all the institutions, should
they be CHSLDs, or RPA, or other «milieux», and we're in the process of doing
so. I was personally with those chief executive officers, yesterday, with my
colleagues, deputies, ministers, and I've seen and discussed with all the
Public Health doctors of the regions, two days ago, and I'll do that in few
minutes. So, we're making sure that this will be really at the good places and
that those situations won't happen again, rapidly.
Le
Modérateur : C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Je
vous remercie.
(Fin à 16 h 20)