(Huit heures vingt-six minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, notre leader
parlementaire et porte-parole en matière de finances et de solidarité sociale, M.
Martin Ouellet, sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre
Plamondon. La parole est à vous.
M. Ouellet : Merci beaucoup.
Bon matin, tout le monde. Ce matin, j'aimerais vous soumettre bien humblement
quelque chose qui est peut-être passé sous le radar la semaine passée. Le regroupement
québécois de l'action communautaire autonome a publié une lettre ouverte, et j'ai
eu l'occasion à plusieurs reprises de les rencontrer. Et, dans cette lettre
ouverte, ils faisaient mention, malheureusement, que des millions dorment dans
les coffres de l'État québécois, alors qu'ils en ont grandement besoin pour
donner un coup de main sur le terrain. Ça, ce que ça veut dire, ça veut dire
que des jeunes avec des problèmes d'itinérance, des femmes avec des problèmes
de violence conjugale, des familles qui ont de la misère à arriver pour mettre
de l'argent... pas, pardon, de l'argent, mettre de la nourriture sur la table,
des gens qui se cherchent un logement, bref, tous ces organismes communautaires
là qui donnent un coup de main pendant cette pandémie, ce qu'ils nous ont dit
dans la lettre ouverte, c'est qu'il y a près de 60 %, donc près de 60 millions
de dollars qui dorment dans les coffres de l'État parce que c'est compliqué de
remplir les formulaires, parce qu'ils n'ont pas le temps, des fois, juste une
semaine d'avis pour remplir les formulaires, et qu'ils ont tout simplement dit
non à ces programmes-là parce qu'ils n'avaient pas les ressources nécessaires.
Alors, quand le gouvernement nous dit qu'il
fait tout en son possible pour rendre de l'argent disponible de l'État
québécois sur le terrain pour donner un coup de main aux gens qui ont de la
misère, la réponse c'est : Faux, ils ne font pas tout en leur pouvoir.
Alors, ce que je demande ce matin au
gouvernement de la CAQ, c'est d'arrêter de travailler à mettre des mesures
bureaucratiques pour les organismes communautaires, d'envoyer le chèque
directement aux organismes communautaires. Parce que j'ai une seule certitude,
je peux avoir confiance aux groupes communautaires que cet argent-là va se
rendre sur le terrain et que les gens qui en ont besoin pourront effectivement
obtenir des services en matière d'itinérance, de violence conjugale, d'aide au
loyer, d'aide alimentaire.
Donc, je demande au gouvernement de se
ressaisir et de rendre disponibles ces millions directement. C'est ce que je
vais faire encore pendant les prochaines semaines, parce qu'on aura les
attentes budgétaires. Ça fait trois ans que je demande au gouvernement de
rehausser le financement à la mission et d'arrêter cette reddition de comptes.
C'est ce que je vais continuer à faire pour les prochaines semaines. Sur ce, je
passe la parole à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Bonjour, tout le monde. Ce matin, en ouverture, je veux vous
parler, évidemment, du fait que le gouvernement va rater la cible en matière de
véhicules électriques, de la même manière qu'il va rater la cible en matière de
gaz à effet de serre. C'est ce que les experts nous ont dit dès le lancement de
leur plan en matière de réchauffement climatique, c'était un demi-plan. Tout le
monde l'a dit, tous les experts dans le milieu l'ont confirmé. Et pour la
question spécifique des véhicules électriques, je veux dire que le seul parti à
avoir fait un travail assidu entourant le projet de loi n° 102,
là, qui est l'omnibus en matière environnementale, le seul parti à être revenu
à la charge, grâce à Sylvain Gaudreault, en disant au gouvernement : Ce n'est
pas suffisant, voici des propositions pour devancer les échéances, changer les
publicités, améliorer ci, améliorer ça... c'est Sylvain Gaudreault qui fait ce
travail-là. Et, le gouvernement, ça ne l'intéresse pas. Ce n'est pas dans les
priorités du gouvernement, l'environnement. Ce ne l'était pas lors de la
dernière élection, et, malheureusement, ce ne l'est toujours pas. Mais je veux
souligner que, nous, on croit aux institutions puis on fait le travail dans le
cadre du projet de loi n° 102. Ce sera un enjeu
électoral important, puis on prépare un plan complet qui va être beaucoup plus
ambitieux que ce que la CAQ a présenté. Puis on va continuer à faire notre
travail sur le plan parlementaire.
La Modératrice : On va
prendre les questions, une question, une sous-question.
M. Laforest (Alain) : ...le
dernier sondage, vous vous retrouvez dernier, et Éric Duhaime, de la droite,
est loin devant vous, là, actuellement, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bon, on constate que c'est un sondage parmi plusieurs dans lequel on n'a pas
bougé. Et le vrai signal, le vrai sondage, pour nous, c'est les urnes. Puis on
en un test des urnes qui s'en vient dans Marie-Victorin où est ce que, là, on
va pouvoir mesurer qui va voter et comment ils choisissent de voter. Donc, il y
a une occasion très, très concrète pour les Québécois de s'exprimer, et on va
travailler fort sur ça, c'est la partielle dans Marie-Victorin.
M. Laforest (Alain) : Mais ça
ne vous inquiète pas de voir ces chiffres-là, là, actuellement, de voir qu'Éric
Duhaime se retrouve deuxième derrière François Legault comme meilleur premier
ministre?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On constate une polarisation en temps de pandémie. Est-ce que je suis venu en
politique, moi, pour commenter à chaque matin la pandémie? Non, mais
malheureusement, c'est ça qui se passe, parce que la pandémie est plus longue
qu'on pensait. Moi, je suis en politique pour l'indépendance, le français, l'environnement,
l'équité sociale, et viendra un moment où ces sujets-là, qui déterminent notre
avenir, seront entendus, débattus. On se prépare en fonction de ce moment-là.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que les partis d'opposition ici, à l'Assemblée nationale, ont été à la hauteur
de la critique qui était nécessaire des mesures sanitaires, par exemple, des
décisions du gouvernement pendant la pandémie?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est-à-dire qu'on a été à la hauteur d'une critique responsable. Vous
vous souviendrez, on était le seul parti à demander un débat sur la vaccination
obligatoire des travailleurs de la santé puis on attendait d'entendre les
experts avant de se prononcer. On a toujours été responsables par rapport au
passeport vaccinal. C'est nous qui avons dit : Ça prend un débat là-dessus
parce qu'on veut réfléchir à l'avenir de cette mesure-là. Le gouvernement ne
veut pas débattre de manière transparente, ne veut pas de démocratie, et il est
même prêt à dire une chose et faire l'inverse dans l'espace de deux semaines.
Donc, à votre question, moi, je vous répondrais : On a toujours été
responsables dans notre manière de mener les débats.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais,
justement, pourquoi tous les partis d'opposition, que ce soient les libéraux,
le Parti québécois, Québec solidaire, vous n'avez pas réussi à capitaliser sur,
justement, les contestations de la pandémie?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, à nouveau, on est dans un contexte de polarisation, et cette polarisation-là
ne demeurera pas tout le temps. Nous, au Parti québécois, on est en politique
pour l'indépendance du Québec, la protection du français, l'environnement, l'équité
sociale pour les aînés et les tout-petits. Il y aura un moment où ces sujets-là,
qui déterminent notre avenir, vont être le sujet de discussions en politique.
On prépare ça avec des candidatures de qualité. Puis on a un vrai test, parce
que ce sont des sondages puis il faut s'habituer. Des sondages, je pense, le
journal le disait ce matin, il y en a un par mois, désormais, au journal,
ajoutez à ça tous les autres sondages des autres maisons de sondages, il va y
en avoir plein, des sondages. Nous, on a un test qui s'en vient, qui est un
test beaucoup plus concret, celui des urnes, une partielle dans le cadre duquel
on va voir qui va voter puis ce qu'ils choisissent d'aller comme parti. Donc,
ça, ça nous semble un test très important et très concret sur lequel on va
pouvoir se faire une opinion.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
la lutte aux changements climatiques, le Parti québécois veut une cible qui est
plus ambitieuse que moins 37,5.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas compris.
M. Lecavalier (Charles) : J'ai
dit : Vous avez une cible plus ambitieuse, je crois, que moins 37,5 actuel,
là, pour 2030. Comment y arriver, justement, dans le contexte où on est en
2022 puis, visiblement, il en manque pas mal? Est-ce qu'il serait temps, par
exemple, de pénaliser les acheteurs de véhicules énergivores?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, nous, on est en train de préparer un plan qui est à la hauteur de ce que
Glasgow, qui est le nouveau plancher, requiert. Ce plan-là, il doit être
travaillé, parce qu'en effet c'est complexe. Plus on retarde, plus la CAQ est
négligente, plus le fardeau des prochains gouvernements est grand pour agir de
manière responsable en matière de réchauffement climatique. On va présenter ce
plan-là, on y travaille présentement. On espère également que la pandémie
continue son retrait, puis que les sujets qui déterminent notre avenir, comme
je vous disais tantôt, reprennent leurs droits, reprennent l'espace qu'ils
méritent. L'environnement est un de ces sujets-là qui me semblent déterminants
pour la prochaine élection parce que la CAQ aura démontré à plusieurs reprises
que ça ne l'intéresse pas.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
avez dit, tout à l'heure, que vous étiez responsable, une opposition
responsable. Est-ce dire qu'Éric Duhaime, lui, n'a pas été responsable dans sa
façon d'aborder la gestion de la pandémie?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne commenterai pas ce que les autres oppositions font. Je vous parle de nos
valeurs au Parti québécois. On a fait plusieurs interventions pertinentes,
parfois courageuses, mais toujours dans le respect de l'Assemblée nationale,
des institutions, puis dans le but de valoriser le plus possible la science
dans ce qu'on peut en savoir, parce que la CAQ cache à peu près toutes les
informations, mais on a toujours joué dans un cadre respectueux et responsable
du fonctionnement de l'Assemblée nationale.
M. Laforest (Alain) : Mais cette
montée-là, là, il y a quand même une montée. Vous les avez vu, les chiffres
dans la région de Québec, là? Il y a un électeur sur quatre qui serait prêt à
voter pour Éric Duhaime, aujourd'hui, là. Il y a des gens dans des saunas, dans
des spas devant le Parlement fédéral. Il y a possiblement un blocus qui est en
train de s'organiser au poste-frontière de Lacolle. Ce n'est pas en Ontario,
c'est au Québec. Il va y avoir une manifestation, possiblement encore à Québec,
devant l'Assemblée nationale. Vous semblez minimiser cette situation-là, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je ne minimise pas du tout. Je dis : Il y a vraisemblablement une
polarisation autour des mesures sanitaires. Moi, je ne suis pas venu en
politique pour parler uniquement de mesures sanitaires. Puis on a joué un rôle
très responsable et efficace, mais c'est la polarisation qui prend l'espace. Et
je me dis : Il y a un vrai test, là, qui s'en vient. Ce n'est pas un
sondage, c'est les gens vont devoir voter dans Marie-Victorin, s'exprimer.
Certains n'iront pas voter, d'autres vont y aller. On va voir ce test-là
concret donne quoi comme signal. Et on se concentre là-dessus à juste titre.
Mme Plante (Caroline) :
Pourquoi vous pensez qu'il n'y a pas de date encore, là, pour la partielle dans
Marie-Victorin?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne comprends pas. Là, non seulement le premier ministre fait le tour des
centres d'achats avec sa candidate, mais là il y a des vidéos publicitaires. À
nouveau, je dis : Là, tous les candidats sont connus, tous les candidats
ont commencé leur campagne, y compris la candidate de la CAQ. Qu'on déclenche
aujourd'hui et qu'on déclenche hier, je veux dire, la campagne est
vraisemblablement commencée.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
pourquoi vous pensez que ce n'est pas déclenché?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Posez-leur la question. C'est inexplicable.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous craignez, par exemple, qu'ils attendent de présenter un REM à
Longueuil avant de déclencher des élections? Pensez-vous qu'ils souhaitent
utiliser des dépenses gouvernementales avant de déclencher des élections pour
se rendre plus populaires?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai aucune indication en ce sens là. Nous, on a hâte d'en découdre. On
trouve aussi que les gens de Marie-Victorin, les gens de Longueuil, méritent un
député. Donc, c'est un peu pour des fins partisanes, là, de priver une
circonscription de son député indéfiniment, là, ça devient un peu malaisant.
Donc, les gens méritent un député, ça veut dire qu'il faut déclencher
maintenant pour une partielle.
La Modératrice : Dernière en
français, s'il vous plaît.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Qu'est-ce que vous pensez de la levée de
l'état d'urgence sanitaire? Est-ce que c'est, selon vous, un moyen de... le
fait de repousser l'état d'urgence sanitaire, est-ce que c'est fait pour des
raisons partisanes ou est-ce que c'est un moyen de ne pas rendre de compte?
Comment vous l'analyser, vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mais comme je vous ai dit hier, s'il y avait une volonté sincère de ne plus
gouverner par décrets, d'entendre les partis d'opposition pour arriver aux meilleures
décisions possibles, on pourrait le faire maintenant. On lève la gouvernance
par décrets, puis on négocie, là, simultanément les quelques éléments avec
lesquels, évidemment, les oppositions collaboreraient. Quand on nous repousse ça
au mois de mars pour dire : On va débuter le projet de loi au mois de
mars, puis là on va suivre toutes les étapes, c'est une façon de demeurer dans
une gouvernance par décrets qui dure depuis maintenant deux ans et qui est
hyper confortable. Quand, comme gouvernement, tu n'as pas à rendre de comptes,
tu n'as pas à en débattre puis tu peux octroyer les contrats à qui tu veux sans
qu'il y ait d'appel d'offres et de mécanismes de contrôle, évidemment que c'est
confortable, mais c'est également dangereux pour la santé de nos finances
publiques puis pour la qualité de nos décisions.
Mme Lajoie (Geneviève) : Peut-être
une petite précision moi aussi. Tout à l'heure, vous avez louangé Sylvain
Gaudreault pour ce qu'il vous a présenté en matière d'environnement, tout ça,
mais qu'en est-il, justement, du bonus-malus? Parce que lui avait... il avait
ouvert la porte au bonus-malus. Mais vous, vous l'aviez un peu refermé, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne l'avais pas refermé. En fait, on était les deux d'accord sur des mesures
d'écofiscalité. Mais évidemment qu'on va présenter ça dans un contexte
électoral, de manière globale et non pas à la pièce, surtout pas dans un
congrès où est ce qu'il n'y avait pas de vote des membres sur cette
question-là?
M. Laforest (Alain) : Alors
que vous n'étiez...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Laforest (Alain) : Alors
que vous n'étiez pas au courant qu'il nous en avait parlé?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense que c'était dans un scrum ou peu importe, mais Sylvain
Gaudreault et moi avons des positions identiques, là, sur les questions
environnementales. Ce qu'on vous dit, c'est qu'on va présenter un plan complet,
rigoureux, ambitieux. Du travail bien fait, ça demande du temps, ce n'est pas
des trucs qu'on lance comme ça à la volée. Mais on pense que l'environnement va
être un enjeu aux prochaines élections, parce que la CAQ a démontré que, malgré
la réalité de l'urgence climatique, ça n'intéresse pas la CAQ, et ce que c'est
que des ratés, comme dans d'autres dossiers où les bilans vont devoir se faire,
crise du logement, places en garderie, recul du français. Ces questions-là vont
se poser. Peut être qu'on est en temps de pandémie en ce moment, c'est plus
autour des mesures sanitaires, mais il y a un vrai bilan qui va se poser
éventuellement sur les réalisations de ce gouvernement-là, pas juste les
annonces et les communications.
La Modératrice : En
terminant.
M. Lecavalier (Charles) : ...les
listes d'attente en chirurgies, il semble que ça s'est encore allongé depuis
trois mois. Est-ce que c'était inévitable et puis est-ce que le Parti
québécois, justement, va présenter un plan pour voir comment est-ce qu'on peut
rattraper toutes ces chirurgies-là qui n'ont pas été faites dans les derniers
mois?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Notre
système de santé a besoin d'une rénovation. On a présenté les douze travaux du
Parti québécois, on va revenir sur cette question-là, mais il y a des solutions
qui ont été dites et redites, mais qui sont ignorées par la CAQ qui continue,
je dirais, davantage dans le modèle que les libéraux avaient instauré. Je vous
invite à aller consulter ces 12 mesures là, mais elles sont faisables, et ce
sont 12 mesures qui permettraient de donner plus de soins, et donc d'avoir plus
de médecins disponibles pour les chirurgies, avoir un mode de rémunération puis
une organisation du travail qui donne plus de services.
La Modératrice : La plus
courte.
Mme Lajoie (Geneviève) :
...qui est à la tête d'une garderie depuis 10 ans, j'aimerais vous entendre
là-dessus.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
déplore le fait qu'on ne fait pas de nos tout-petits une priorité dans notre
société. On propose, nous, au Parti québécois, une place en CPE pour tous les
tout-petits, parce qu'on ne pense pas que s'occuper d'un enfant de quatre ans,
c'est un modèle d'affaires. D'ailleurs, ce n'est pas la CAQ, ce n'est pas Mme
Guilbault qui avait parlé de ça, c'est un excellent modèle d'affaires? Nous, on
n'a jamais pensé que le soin des aînés puis le soin de nous tout-petits, c'est
un modèle d'affaires duquel on va essayer de retirer des profits. Regardez bien
ce que la CAQ fait. Elle a dormi sur la switch pendant quatre ans, au niveau
des places en garderie, et à la toute fin, elle arrive, elle dit: Je crée des
places en garderie, mais c'est le modèle privé qui est favorisé. Dans un modèle
CPE, une place en CPE pour tous nos tout-petits au Québec, la qualité, l'examen
de qui est embauché, tout sera très différent, et, nous, on croit à ce
modèle-là. Véronique Hivon en a parlé beaucoup puis on va continuer à en parler
beaucoup.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Plamondon, was it disappointing
for you to see the results of the poll this morning, how rapidly Duhaime is
climbing the ladder, even though you are here for months, talking, questioning,
asking for answers? I mean, isn't it disappointing when you give all your heart
and you see those results?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Justice takes time. I think, we've
done a very responsible and efficient work. We've never been disrespectful of
this Assembly. We've never said that MPs were green plants or things like that,
but we have to see that there is a polarization and that polarization is useful
for certain parties right now. The thing is, I'm in politics not to comment on
the pandemic, I'm in politics for the independence of
Québec, the French language, the environment and social justice. Those topics
are very important for our future and there will come a time where those topics
will be the priority. It's less the case right now, there is an impact, but I'm
here because I believe in those causes, it's not going to change any of our
actions, and we're still working just as hard.
The other thing too is
there is a genuine test in Marie-Victorin. So it's one thing to answer the
phone and say in the poll what you think, but it's another thing to go and vote.
We'll get to know, in Marie-Victorin, what actually happens in the ballot, in
the box.
Mme Senay
(Cathy) : The electric vehicle, we knew, back
in December, that Charette was pretty much sure that we would not meet our
objectives, it was clear at that point. Electric vehicles, he said to us a few
months ago, that we cannot put forward the date and the year because we have to
plan ahead and negociate those vehicles, electric vehicles, in a quantity that the market can supply. So, don't you think that
the Legault Government in this part is realistic about electric vehicles?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : As in many other topics,
the Government Legault waited many years and then says: Oh! well, now, we don't
know what to do with it. Like in the REM de l'Est. The REM in the east, there
should have been leadership to say: Well, this project, if it's with the Caisse
de dépôt, we're going to make sure it actually responds to... it actually meets
the demand of the population. In this case, it's the same. We've been saying:
If you want to reach those targets, you need to work with the industry right
know. We've been saying that for a long time now. So, of course, if there's no
leadership and it doesn't interest you, the topic is not a priority for you, of
course, you can wake up at the very last second and say: Oh! I'm so sorry, but
the industry is not ready to meet our demand. That should've been planned
ahead, and we've been saying that, Sylvain Gaudreault has been saying so a
long time now. So, that's what's happening.
Mme Greig
(Kelly) : ...that should be renewed today for
the hundredth time, literally, do you think... what do you think Québec should
live to that time specifically, as opposed to before? I mean, I know it wasn't
really in your control. But now that we have this climate of the protest going
on, and everything like that, do you think this is the right time to do it or
should...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It is absolutely the right
time to do it. We shouldn't start the conversation about how we make our
decisions on the basis that the normality is a Government by decree. It's very
abnormal. It's very dangerous too because we don't know how the contracts are
being... how the money is spent, and we cannot debate the decisions beforehand.
And it creates situations where the Government says something and does the
exact opposite a few weeks later. So, the question is: What prevents us from
returning to normal in terms of democracy. If we return to normal for the Super
Bowl, we return to normal for singing in a karaoke and we return to normal for
the vaccine... the passport... the vaccine passport, there is no justification,
no reason not to return to a normal democracy through which the Government will
have to answer and debate every single important decisions. That's the
normality. And it's important that we realize that we're getting comfortable
with something that it's totally abnormal.
Mme Greig
(Kelly) : ...concerns for this weekend's
protest that's planned in Québec city, considering what... I mean, we had to
kinds of different situations in Ottawa, where there's… in the street, versus
Québec.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I think the city of Québec,
the police forces, everyone has been well prepared. But we have to say also
that, as you recall, I call for a very respectful way of being head, and it was
followed accordingly. So, there is no reason that we cannot do this again. If
people want to be heard, they have a right to be heard, so long it's in the
respect of the laws in place, and I'm confident that we can do that again.
Mme Fletcher
(Raquel) : ...you said that you're not in
politics to comment about the pandemic, that you're here to protect the French
language. Obviously, Éric Duhaime had no problem to comment on the health
measures and the pandemic. Do you feel that that's maybe why he is surging in
the polls and that your party is not, that the Quebeckers right now are more
concerned about health measures than the French language?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Yes, and it's normal. If
there's a crisis, the pandemic takes a lot of space. Every morning, we talk to
each other. The pandemic takes almost all the space. What I'm saying is: That's
not going to be the case forever. And there are very serious topics about our
future that will start to be debated: the environment, public transports,
places in CPE, the elderly care. Those topics will come back and take their
normal space in the upcoming months. And that's what we're preparing for,
because that's why we are in politics. That's our driver, if you like.
M. Laforest
(Alain) : Est-ce que vous maintenez ce que
vous avez dit concernant l'héritage de Jean Charest, hier, en disant qu'il n'y
avait rien à retenir de ça?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : En disant qu'il n'y
avait...
M. Laforest
(Alain) : Il n'y avait rien à retenir de ça.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Mais non, mais je... Tout
ce que j'ai dit, je l'assume pleinement. Je l'ai même circulé sur mes médias
sociaux. Je tiens à ce que le Québec n'accepte pas la corruption et que
l'impunité ne devienne pas la norme au Québec en matière de corruption. J'assume
complètement mes propos. Et pour moi c'est une question d'engagement...
La Modératrice : ...je dois
terminer ici.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
...je suis en politique pour cette raison-là.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 49)