(Neuf heures vingt-deux minutes)
Mme Melançon : Bonjour à tout
le monde. Bien, aujourd'hui, il y a une interpellation avec le ministre de l'Environnement
où on va pouvoir parler de qualité de l'air. Vous savez, ce que le ministre
propose, par voie de règlement, c'est d'augmenter par cinq le seuil de nickel
dans l'air pour le Québec. Pour nous, c'est inacceptable, inacceptable de
mettre en danger la santé des citoyens. Parce qu'on va se le dire, augmenter
par cinq le seuil de nickel dans l'air, ce n'est pas bon pour l'environnement,
ce n'est pas bon pour la santé des citoyens, ce n'est que pour des impératifs
économiques.
Alors, ce matin, on était.... j'étais, en
tout cas, moi, pleine d'espoir de voir qu'il y avait un point de presse appelé
par, justement, le ministre de l'Environnement. J'étais persuadée, parce que la
date de fin de consultation pour le règlement, c'est le 20 février, donc
ce dimanche, j'étais certaine que le ministre allait nous annoncer qu'il
reculait. Eh non! Il annonce la mise sur pied d'un comité de travail.
Honnêtement, là, je suis sans mots. Je
suis sans mots, parce qu'on est encore une fois en train de faire diversion. C'est
la spécialité de la CAQ. On est en train, justement, de dire : Bien, on va
mesurer l'ampleur du dégât que nous aurons créé dans un avenir prochain. Moi,
je pense aux gens de Limoilou actuellement. Dans Limoilou, là, les gens ont
plus de problèmes d'asthme, plus de problèmes cardiorespiratoires, une
espérance de vie réduite de six ans par rapport à la moyenne régionale. Et par-dessus
ça, on a un ministre de l'Environnement, qui se dit ministre de l'Environnement,
qui, lui, prétend qu'en haussant le seuil de nickel dans l'air on va améliorer
la situation, alors que le CIUSSS, la direction régionale de la santé publique,
tout le monde met un frein, tout le monde a un doute, on va dire ça ainsi, sur
les raisons pour laquelle c'est fait. Mais la raison est simple : c'est un
impératif économique.
Alors, ce matin, je veux juste vous
rappeler à quel point le ministre de l'Environnement, jusqu'à présent, ne fait
pas ses devoirs. Vous savez, avec le bureau d'audiences publiques sur les
résidus ultimes, bien, au lieu d'attendre les conclusions du BAPE, il a annoncé
des agrandissements de dépotoir. Je vais vous prendre l'exemple de la norme,
bien sûr, aujourd'hui avec le comité. Donc, il annonce qu'il va y avoir une
augmentation de la norme puis il va mettre un comité sur place après. Tout se
fait dans le désordre.
Pas plus tard que la semaine passée, j'ai
proposé au ministre d'augmenter les redevances sur l'eau. Vous savez, au
Québec, c'est 3 millions de dollars, que nous recevons, uniquement, pour l'utilisation
de 1 000 milliards de litres d'eau, de notre eau, au Québec. Ça
représente 250 000 piscines olympiques. Bien, le ministre de l'Environnement
a refusé ma proposition. Alors, vous voyez, tout se fait, actuellement, dans le
désordre.
Puis je vais finir en vous rappelant que c'est
quand même le ministre de l'Environnement qui dit que ça va être écologique de
creuser un tunnel de 10 milliards de dollars sous le fleuve. Honnêtement,
là, on comprend, aujourd'hui, que le vrai ministre de l'Environnement, bien, il
s'appelle Pierre Fitzgibbon, qui est le ministre de l'Économie. C'est lui qui
gère l'environnement, et je ne suis pas rassurée. Merci.
Le Modérateur
: Nous
allons passer à la période de questions. Mme Prince.
Mme Prince (Véronique) : Oui.
Je voudrais savoir, est-ce que vous pensez que le comité pourrait
éventuellement faire des recommandations de ne pas hausser autant les normes?
Est-ce qu'un comité peut quand même donner quelque chose?
Mme Melançon : Bien, vous
savez quoi? À l'intérieur de ce qu'on a pu lire jusqu'à présent, on n'a même
pas le nom des personnes qui font partie de ce comité. On va commencer par ça.
Je vous dirais aussi que, depuis des années, des années, on est dans l'attente,
justement, de certaines décisions. Le ministre aurait dû annoncer la mise sur
pied d'un comité avant de lancer un règlement comme il le fait. Il fonctionne à
l'envers. C'est de l'improvisation, que le ministre nous sert, encore ce matin,
il fait diversion. Et, malheureusement, si les consultations se terminent ce
dimanche, et que le règlement voit le jour, puis qu'on l'applique, puis qu'il y
a un comité, après, vous comprenez qu'il y aura du dommage qui aura été fait
puis qu'on dira : Hon! on aurait dû le faire avant.
Moi, là, la sécurité des citoyens, la
santé des citoyens, la santé de notre environnement est plus précieuse
actuellement que de faire plaisir à une ou des compagnies, actuellement, là,
parce que c'est pour des impératifs économiques. Et je vous le dis, le ministre
va me le servir, aujourd'hui, là, lors de l'interpellation, il va nous dire que
c'est pour développer la batterie verte de l'Amérique du Nord qu'il veut
augmenter le seuil de nickel dans l'air. Bien, moi, là, je ne suis pas prête,
pour un projet caquiste, de mettre en danger la santé des citoyens.
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce qu'un comité, ultimement, peut avoir des pouvoirs de faire reculer le
ministre? Tu sais, est-ce que ça donne quelque chose...
Mme Melançon : Bien, je vais
vous donner l'exemple du Bureau d'audiences publiques en environnement, le
BAPE. Tout le monde aime bien parler du BAPE. Le BAPE n'a qu'un pouvoir
consultatif, comme… un comité, un groupe de travail, habituellement, c'est
consultatif, va arriver avec des recommandations. Mais jusqu'à présent, Mme
Prince, malheureusement, le BAPE...
Je vais vous donner l'exemple de Nouveau
Monde Graphite, qui est à Saint-Michel-des-Saints, qui est une mine de graphite.
Bien, le BAPE avait vraiment des questionnements, exigeait d'autres études
avant qu'on puisse démarrer le projet. Le gouvernement a donné son appui, a dit
go à ce projet-là, alors que le BAPE avait des vraies bonnes questions à poser.
Puis ça va être la même chose, là, je vous le dis, avec le troisième lien. Avec
le tunnel caquiste, là, actuellement, le ministre des Transports l'a dit :
On va commencer les travaux, on fera le BAPE après. C'est le monde à l'envers.
Ils marchent à l'envers, et ça, ça me fait craindre pour la suite des choses.
Mme Prince (Véronique) :
Merci. Moi, ça me va.
Le Modérateur : Alors, merci
beaucoup. Merci d'avoir assisté à ce point de presse de Mme Isabelle Melançon.
On vous souhaite à tous une agréable journée.
Mme Melançon : Bonne journée.
(Fin à 9 h 29)