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Point de presse de Mme Claire Samson, députée d’Iberville

Version finale

Wednesday, February 16, 2022, 13 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures cinquante-neuf minutes)

Mme Samson : Bonjour, mesdames messieurs. Alors, je voulais vous dire aujourd'hui, un, je suis bien contente que la motion de mercredi passé sur les...

Une voix :

Mme Samson : … — ah! mon masque — sur l'urgence sanitaire... Alors, je suis heureuse de voir que mon intervention de mercredi passé a fait des petits, puisque, cet après-midi encore, à la demande du Parti libéral du Québec, on pourra rediscuter de l'urgence sanitaire.

Moi, je n'accepte pas que le gouvernement nous dise qu'ils vont déposer un projet de loi. Il y en a un, projet de loi qui a été déposé, c'est le 898. On n'a qu'à étudier celui-là et l'adopter au plus vite, ce qui permettrait au gouvernement de déposer son rapport avant la fin de la session et aux parlementaires, et au public, et aux journalistes d'en prendre connaissance avant le mois de novembre prochain. Parce qu'on ne le sait pas qui sera ici en novembre prochain pour continuer à transporter le flambeau.

Alors, on va continuer cet après-midi, en espérant que la vice-première ministre ne se contera pas de nous raconter son dernier accouchement puis qu'on va aller à des choses un petit peu plus substantielles.

Maintenant, je vais inviter M. Duhaime à prendre la parole. Merci.

M. Duhaime (Éric) : Merci beaucoup, Claire. D'abord, je veux commencer par parler un peu de ce qui s'est passé hier après-midi parce que c'est quand même une annonce importante qui a été faite, hier, par le ministre de la Santé, au sujet du déconfinement ou de l'abandon du passeport vaccinal. Je veux saluer ça. Je pense que c'était quelque chose qui était nécessaire, qui était réclamé par nous, par les conservateurs, depuis fort longtemps. On aurait souhaité, même, que ça arrive avant, on aurait souhaité que ça se fasse de façon plus directe, mais il faut quand même saluer le geste, là. Je pense que c'est important que ce passeport discriminatoire là disparaisse. Évidemment, on a une inquiétude quand on entend le ministre nous dire que ça pourrait revenir puis de ne pas effacer l'application de nos cellulaires parce qu'à la prochaine vague ils vont nous le réimposer. Mais j'ose espérer que, d'ici là, il y aura eu des élections puis qu'on aura réglé le problème.

L'autre truc, c'est par rapport aux mesures d'urgence qui ont été adoptées ou qui sont en voie d'être adoptées à Ottawa. J'ai vu M. Legault s'opposer à ça au cours des derniers jours. Je veux le saluer, je veux l'appuyer, je veux dire que les conservateurs sont d'accord avec lui contre les mesures d'urgence à Ottawa. Cela étant dit, je ne peux pas ne pas trouver ça paradoxal qu'un homme qui gère par décrets, qui a imposé l'état d'urgence sanitaire depuis deux ans au Québec, dit aux autres que l'état d'urgence n'est pas nécessaire, alors que lui-même continue à vouloir s'entêter à nous imposer un état d'urgence de moins en moins nécessaire, de plus en plus inutile.

Et là-dessus je veux réitérer que le Parti conservateur souhaite la levée de l'état d'urgence sanitaire le plus rapidement possible pour toutes les raisons qu'on vous a dites. Mais il est vraiment temps, au Québec, de remettre la démocratie en marche, je pense que c'est impératif. On voit aussi, présentement, que c'est beaucoup plus facile d'adopter les mesures d'urgence sanitaire que de s'en débarrasser. Et, quand le gouvernement se met le doigt dans quelque chose puis s'invite dans la vie des gens, c'est toujours plus facile de rentrer que d'en sortir. Et on vit ça présentement. On a l'impression que, bien après que la pandémie soit passée, il y a des mesures qui, malheureusement, risquent de rester, puis nos libertés, malheureusement, risquent d'en souffrir.

Il y a des... puis un des éléments qui m'inquiète beaucoup, puis je pense que c'est hier, là, le bureau d'enquête de QMI qui l'a mis en lumière, là, c'est toute cette histoire de contrats sans appel d'offres. Vous avez vu que c'est près de 4 milliards de dollars qui ont été donnés, au cours des derniers mois, sans aucune transparence, de gré à gré. Ça, pour moi, c'est quelque chose qui est très inquiétant. Vous savez comme moi qu'on a vécu une commission Charbonneau qui a traumatisé bien des Québécois, il y a quelques années, et de voir aujourd'hui des firmes bidons avec des adresses bizarres, avec des boîtes postales, qui reçoivent des dizaines de millions de dollars de contrats publics et que le gouvernement se cache en arrière de la loi pour nous empêcher de savoir qu'est-ce qu'ils ont acheté pour ces montants là, je trouve ça très inquiétant. Je pense que tous les contrats sans appel d'offres devraient faire preuve de davantage de transparence. Étant donné qu'ils n'ont pas eu de concurrence, il faudrait que, minimalement, il y ait de la transparence. Les Québécois, qui ont payé des milliards de dollars pour ces contrats-là, ont droit de savoir ce qu'ils ont obtenu en retour.

Et je crois que le gouvernement, là, qui veut... qui nous dit qu'il va faire son rapport, comme la loi lui oblige, la Loi sur la santé publique, là, avant la fin de la session, sur l'état d'urgence, ça serait important que la transparence s'invite aussi au niveau des contrats sans appel d'offres. Parce qu'on parle de montants astronomiques, on parle de dizaines de millions de dollars à gauche et à droite, là, puis on lisait la liste, hier, ça donne froid dans le dos. Donc, je crois que c'est important, là, que le gouvernement fasse preuve de bonne foi et de transparence et nous annonce dès maintenant qu'il a l'intention de publier ce que les Québécois ont payé.

Là-dessus, je vais prendre vos questions.

M. Laforest (Alain) : M. Duhaime, est-ce que vous êtes l'homme d'une seule cause?

M. Duhaime (Éric) : Je ne pense pas. Écoutez, j'existais, politiquement et médiatiquement, avant la pandémie et je vais exister après la pandémie. Je pense même que la prochaine élection, du moins je l'espère, ne portera pas sur les mesures sanitaires. Je souhaite profondément qu'on puisse débattre de l'avenir du système de santé au Québec. Le système de santé au Québec était inefficace avant l'arrivée de la COVID-19. Je pense que la COVID, le virus a mis en lumière cette inefficacité-là, et, nous, au Parti conservateur du Québec, on a des solutions constructives pour régler ce problème-là. On veut notamment, vous le savez, décentraliser, on veut de la concurrence, on veut additionner la contribution du secteur privé. On va être le seul parti qui va proposer une solution.

M. Laforest (Alain) : Ça passe par la privatisation, là, l'avenir du réseau de la santé, pour le Parti conservateur?

M. Duhaime (Éric) : Je ne parle pas... je ne pense pas que c'est de la privatisation. Nos modèles qui nous inspirent, c'est davantage des modèles européens, où, justement, il y a une concurrence, il y a une saine concurrence. Et, pour nous, c'est ça qui est...

M. Laforest (Alain) : C'est quoi, la concurrence?

M. Duhaime (Éric) : Bien, la concurrence, c'est que, vous savez, tout le monde, tous les Québécois, on paie un montant très important en taxes et en impôts. On paie un milliard de dollars par semaine pour un système de santé. On paie pour une assurance. Moi, je paie pour une compagnie d'assurance pour ma voiture. Quand j'ai un accident, ce n'est pas la compagnie, nécessairement, d'assurance qui va réparer ma voiture. Ils peuvent faire affaire avec des privés pour qu'on s'occupe de moi. Et la même chose devrait exister dans le secteur de la santé, c'est-à-dire qu'on paie une assurance. Si le gouvernement n'est pas capable de nous rendre des services dans des délais raisonnables, bien, il devrait payer puis nous offrir des services dans le système privé, comme ça se fait, par exemple, dans les pays scandinaves puis un paquet d'autres pays européens.

M. Laforest (Alain) : ...on paie l'assurance, puis on paie...

M. Duhaime (Éric) : Non, mais on la paie, l'assurance, c'est nos taxes, là. On se paie une assurance maladie.

M. Laforest (Alain) : ...le réseau de la santé, actuellement, au Québec?

M. Duhaime (Éric) : Un milliard par semaine.

M. Laforest (Alain) : Au total par année?

M. Duhaime (Éric) : 52 milliards, 51 milliards...

M. Laforest (Alain) : C'est 44 milliards.

M. Duhaime (Éric) : 44.

M. Laforest (Alain) : C'est combien de pour cent du budget du Québec?

M. Duhaime (Éric) : C'est 50 % des dépenses de programmes.

M. Larin (Vincent) : Pensez-vous que vous avez profité de la pandémie?

M. Duhaime (Éric) : Bien, je pense que le Parti conservateur a été mis en lumière au cours des derniers mois, c'est indéniable, en raison des mesures sanitaires abusives. Puis, en fait, ce n'est pas nécessairement juste le Parti conservateur qui est responsable de ça. Je pense qu'il y a quatre partis, ici, à l'Assemblée nationale, qui n'ont pas fait leur travail depuis deux ans. Il y a des Québécois qui ont énormément souffert, qui ont été complètement abandonnés par les quatre partis traditionnels. Et ces gens-là cherchaient une voix, puis nous, on s'est fait la voix de ceux qui ont été abandonnés, ceux qui ont souffert des mesures sanitaires abusives.

Mme Prince (Véronique) : Mais, M. Duhaime, justement, vous avez fait le plein d'appuis d'insatisfaits. Là, maintenant que les mesures... la majorité des mesures sont levées le 14, le passeport aussi, est-ce que vous pensez qu'il y a un transfert d'appuis qui va se refaire, tu sais?

M. Duhaime (Éric) : Moi, je pense, au contraire, que ça pourrait même s'accélérer, puis je vais vous expliquer pourquoi. Parce que le gouvernement, il ne vous le dira jamais comme ça, mais, en quelque part, il est en train de nous donner raison. Il est en train de reculer parce qu'il voit l'opinion publique qui change. Il est en train de nous avouer que ce n'était pas toujours la science qui a pris des décisions puis il est en train de dire que, finalement, on aurait peut-être dû informer les gens puis leur demander d'être responsables plutôt que de leur rentrer dans la gorge des mesures coercitives. Et je pense que le temps est en train de nous donner raison. Il y a de plus en plus de Québécois qui s'en rendent compte. Puis j'ai rarement vu un gouvernement qui recule sur ses positions. Rappelez-vous, là, il a reculé sur la vaccination obligatoire des infirmières, il a reculé, rappelez-vous, sur son impôt vaccinal et là il est en train de reculer sur son passeport vaccinal. Habituellement, un gouvernement qui recule sur ses politiques, c'est un gouvernement qui recule dans les sondages.

M. Laberge (Thomas) : Mais éventuellement, vous allez stagner dans vos appuis. Comment vous allez faire pour élargir la base du Parti conservateur, justement, pour élargir à pas juste des insatisfaits finalement?

M. Duhaime (Éric) : Bien, on va parler à tous les Québécois. On va proposer des solutions constructives. Je vous l'ai dit, je pense que le principal enjeu, évidemment, ça va être la santé, mais ça ne sera pas le seul. Il y a un paquet d'autres enjeux où le Parti conservateur se démarque. On est, par exemple, le seul parti qui va proposer un retour rapide à l'équilibre budgétaire. On est le seul parti qui dit qu'il faut exploiter nos ressources de façon responsable. Il va y avoir des enjeux comme ceux-là qui vont être mis de l'avant. On est le parti qui veut donner le plus de liberté de choix aux parents en matière de garderies. Donc, il y a un paquet d'enjeux qui vont faire l'objet d'un débat lors de la prochaine campagne électorale.

M. Laforest (Alain) :

M. Duhaime (Éric) : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Est-ce que vous êtes pour l'exploitation des hydrocarbures?

M. Duhaime (Éric) : Oui.

Mme Prince (Véronique) : M. Duhaime, quelle circonscription vous visez? Est-ce que c'est Chauveau? Est-ce que vous pensez que vous avez des chances...

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, je commence à avoir une bonne idée d'où je vais me présenter puis j'attends le moment où on va déconfiner, où je vais pouvoir rassembler les militants pour leur annoncer la nouvelle. Vous savez comme moi que la démocratie est sur pause, on peut difficilement rencontrer nos militants à l'heure actuelle. Et j'ai hâte de pouvoir faire un grand rassemblement puis de vous l'annoncer à tout le monde.

M. Bourassa (Simon) : Votre présence fréquente à CHOI Radio X, M. Duhaime, est-ce que c'est ce qui explique en partie les résultats de sondage favorables pour vous, là, dans la région de Québec?

M. Duhaime (Éric) : Je ne pense pas que c'est juste une question d'«exposure» médiatique. Si c'était une question d'«exposure» médiatique, je pense que Québec solidaire serait 10 fois plus populaire que nous présentement au Québec. Je pense qu'il y a aussi le fait que nos politiques rejoignent les gens. Les gens, ils ne votent pas pour un parti parce qu'ils l'ont vu à la TV, ils votent pour un parti parce que ça rejoint leurs valeurs et leurs idées.

M. Lacroix (Louis) : M. Charest songe à se présenter au Parti conservateur fédéral. Est-ce que ça serait un bon candidat pour vos vis-à-vis fédéraux, à votre avis?

M. Duhaime (Éric) : Comme je vous ai dit la semaine dernière, je n'ai pas l'intention de m'immiscer dans la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada. J'en ai déjà plein les bras avec le Parti conservateur du Québec. Ma priorité, c'est de trouver une bonne équipe de candidats, c'est de développer...

M. Lacroix (Louis) : ...

M. Duhaime (Éric) : Non, je vais vous répondre. Ma priorité, c'est d'avoir une bonne plateforme électorale puis c'est de rassembler les conservateurs du Québec. Cela étant dit, quand je vois le... Tu sais, vous savez que j'ai déjà été critique du gouvernement Charest à l'époque, quand je travaillais pour un autre parti, mais, quand je vois aujourd'hui l'état des finances publiques, quand je vois l'état du système de santé, quand je vois l'état de la dette, quand je vois les différentes mesures qui ont été adoptées depuis deux ans, je peux comprendre qu'il y a des gens qui peuvent s'ennuyer de Jean Charest.

M. Laforest (Alain) : Mais dans quel sens vous dites ça? Je ne comprends pas parce que...

M. Duhaime (Éric) : Bien, dans le sens où le bilan actuel... Tu sais, moi, je pensais que le Québec ne s'endetterait pas davantage sous M. Legault. Je pensais que Jean Charest, il nous avait endettés. Mais là je vois que c'est encore bien pire. Le système de santé, on disait qu'il était dans un mauvais état, mais, aujourd'hui, je suis obligé de constater que c'est encore bien pire. En matière de transparence et d'éthique, quand je vois qu'il y a 4 milliards de dollars qui ont été donnés par contrats sans appel d'offres puis qu'on ne peut même pas savoir qu'est-ce que les Québécois ont eu en échange de cet argent-là...

M. Robillard (Alexandre) : ...rien de changé, mais...

M. Duhaime (Éric) : Non, je dis que ça s'est empiré.

M. Laforest (Alain) : Donc, François Legault est pire que Jean Charest?

M. Duhaime (Éric) : Bien, à ce niveau-là, je suis obligé de dire, malheureusement, que oui.

M. Lacroix (Louis) : M. Duhaime, est-ce que le passé de Jean Charest, comme l'ont dit d'autres chefs de parti, notamment hier... est-ce que le passé de Jean Charest le disqualifie d'un retour en politique? Dans quel...

M. Duhaime (Éric) : Je ne ferai pas une Dominique Anglade de moi, là, je ne vais pas commencer à casser du sucre sur le dos de M. Charest. Moi, je pense que les conservateurs canadiens sont capables de prendre une décision éclairée. Ce n'est pas moi qui vais leur dire comment voter. Moi-même, je vais faire mon x à la bonne place, mais je le ferai en temps et lieu. Pour l'instant, il n'y a même pas... il y a juste un candidat déclaré dans cette course-là. On va avoir le temps d'en...

Des voix : ...

M. Duhaime (Éric) : Attendez, attendez!

M. Chouinard (Tommy) : ...Vincent Guzzo serait un bon candidat...

M. Duhaime (Éric) : Bien, j'ai dit que Vincent Guzzo...

M. Chouinard (Tommy) : ...qu'il représenterait bien les intérêts...

M. Duhaime (Éric) :  J'ai dit que Vincent Guzzo est quelqu'un qui m'a appuyé dans la course à la chefferie. C'est quelqu'un qui milite au sein du Parti conservateur du Québec. Et je voulais le saluer, effectivement, lorsque j'ai parlé de la course la semaine dernière.

M. Chouinard (Tommy) : Est-ce que M. Charest mériterait aussi votre salut?

M. Duhaime (Éric) :  M. Charest ne milite pas au sein du Parti conservateur du Québec, il ne m'a pas... Je ne lui ai pas parlé directement au cours des derniers mois, même des dernières années.

M. Robillard (Alexandre) : Mais est-ce que, quand vous dites que la situation a empiré, depuis le départ de M. Charest, c'est parce que c'était meilleur quand lui était premier ministre?

M. Duhaime (Éric) : Bien, «c'était moins pire», «c'était meilleur», ça m'apparaît être un peu un synonyme, là.

M. Robillard (Alexandre) : Moi, je vous laisse le choix des mots, hein?

M. Duhaime (Éric) : Non, mais c'est ça... c'est des synonymes. Pour moi, c'est des synonymes, là. J'accepte votre choix de mots.

M. Robillard (Alexandre) : ...je ne fais que vous poser des questions, mais j'essaie de comprendre votre pensée. Est-ce que ce que vous dites, au fond, c'est que son bilan était suffisamment positif à votre...

M. Duhaime (Éric) :  Je n'ai pas dit ça.

M. Robillard (Alexandre) : O.K. Bien, dans ce cas-là...

M. Duhaime (Éric) :  J'ai dit que son bilan était moins...

M. Robillard (Alexandre) : …ce que vous pensez de son bilan.

M. Duhaime (Éric) : Je vous ai dit que son bilan était meilleur que celui de M. Legault à l'heure actuelle. Je suis obligé de vous dire ça. Puis je ne le dis pas... Je n'ai pas été un fan, je n'ai jamais voté pour Jean Charest, je n'ai jamais voté pour le Parti libéral du Québec.

M. Larin (Vincent) : Est-ce que vous pensez que quelqu'un qui est sous enquête d'un corps policier doit pouvoir se présenter à la chefferie d'un parti?

M. Duhaime (Éric) : Ça, là, écoutez, ça va être à... c'est les membres qui vont décider...

M. Larin (Vincent) : Par exemple, est-ce que...

M. Duhaime (Éric) : Moi, je n'ai pas à influencer ou orienter le choix des membres du Parti conservateur du Québec. Moi, je vais prendre ma décision en fonction de tous ces critères-là, puis les membres, bien, eux aussi vont prendre leurs propres décisions. Moi, je ne veux pas m'immiscer...

M. Laberge (Thomas) : ...voter pour le prochain chef. Vous êtes membre du Parti conservateur du Canada.

M. Duhaime (Éric) : Oui.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous voteriez pour Jean Charest?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, il n'est même pas encore candidat, je ne sais pas ce qu'il va proposer, je ne sais pas qui vont être ses adversaires. Et je pense qu'il est un peu prématuré pour répondre à cette question.

M. Laberge (Thomas) : ...qui est très critique des dépenses gouvernementales, très critiques d'un État obèse, comme vous parlez souvent. Est-ce que lui aussi, ça serait un candidat qui pourrait être intéressant pour vous?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, j'ai parlé à M. Poilievre il y a quelques semaines ou jours, là, puis c'est quelqu'un que j'ai connu aussi dans une autre vie politique, et, pour moi, c'est... oui, effectivement, il y avait des choses avec lesquelles j'étais d'accord, et on avait des points en commun sur ce qu'il a l'intention de présenter comme candidat à la chefferie du Parti conservateur du Canada.

Journaliste : ...

M. Duhaime (Éric) : Je n'appuierai aucun candidat, quel qu'il soit, lors de cette course.

M. Larin (Vincent) : ...quelqu'un qui est sous enquête d'un corps policier pourrait-il se présenter pour le Parti conservateur du Québec?

M. Duhaime (Éric) : Je n'ai pas à m'ingérer là-dedans, là, je veux dire, c'est...

Journaliste : Ce n'est pas ça, la question.

M. Duhaime (Éric) : Non, non, mais, dans notre parti, là, moi, ce ne pas... Bien, en fait, attendez, là. Ça fait combien d'années? C'est quoi, le processus? Je n'ai pas à me substituer...

M. Laforest (Alain) : Non, non, mais vous, là, quelqu'un qui est sous enquête...

M. Duhaime (Éric) : Moi, j'ai travaillé avec Nathalie Normandeau, O.K.? On va en parler, là, parce que je pense que c'est là où vous voulez aller, là. Moi, j'ai travaillé avec Nathalie Normandeau. Vous savez ce qui est arrivé par la suite. Nathalie, c'est une fille pour qui j'ai beaucoup de sympathie, puis je ne parle pas au niveau idéologique, je parle aussi au niveau personnel. Puis je sais qu'elle a beaucoup souffert, puis il y a eu des accusations qui ont été graves, qui ont été portées contre elle, puis vous avez vu le résultat. Ça fait que moi, je vous dis toujours, là : Attendons, laissons les tribunaux faire leur travail avant de juger les gens.

M. Robillard (Alexandre) : Ça veut dire quoi en termes de critères de...

M. Duhaime (Éric) : Je ne connais pas...

M. Robillard (Alexandre) : ...de recrutement? Est-ce que ça, est-ce que le fait d'en être sous enquête, c'est un critère d'exclusion au Parti conservateur du Québec?

M. Duhaime (Éric) : Moi, là, je ne ne connais pas M. Charest comme je connais Mme Normandeau.

M. Robillard (Alexandre) : ...la question de mon collègue était excellente, c'était de savoir : Est-ce qu'au Parti conservateur du Québec c'est un critère d'exclusion?

M. Duhaime (Éric) : Ça dépend de quelle accusation, ça dépend ça fait combien de temps, ça dépend de quoi on parle. Je ne peux pas répondre à une question qui est aussi floue que ça, là. Il faudrait...

M. Robillard (Alexandre) : ...

M. Duhaime (Éric) : Bien, ça serait possible, ça dépend c'est quoi, la nature de l'accusation puis c'est quoi...

M. Robillard (Alexandre) : M. Charest pourrait être candidat pour votre parti?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, je ne pense pas que M. Charest va se porter candidat. Si c'est ça, la question, il ne se portera pas... inquiétez-vous pas, il ne sera pas candidat.

M. Laforest (Alain) : ...c'est quoi qui est tolérable, c'est...

M. Duhaime (Éric) : Bien, c'est sûr que...

M. Laforest (Alain) : ...alcool au volant, fraude, menaces de mort?

M. Duhaime (Éric) : Attendez, là. Mais d'abord, tout le monde, là, tout le monde est innocent jusqu'à preuve du contraire, là. C'est comme ça que le système de justice fonctionne au Québec et au Canada. Et donc il faut prendre ça en considération également quand on juge les gens.

Mme Prince (Véronique) : ...sur les manifs, en fin de semaine, qui vont avoir lieu encore ici. Est-ce que vous trouvez que c'est encore justifié? Puisqu'au départ on demandait la levée des mesures sanitaires, après ça on a demandé la levée de transport vaccinal, est-ce que c'est encore justifié?

M. Duhaime (Éric) : Ce n'est pas à moi à décider ça, c'est aux organisateurs. Comme vous savez, je ne leur ai pas parlé, puis ils sont libres de faire ce qu'ils veulent. Les gens ont toujours le droit de manifester dans une société libre. Cela étant dit, c'est clair qu'ils demandaient notamment la levée du passeport vaccinal. Heureusement, ça va arriver. Ce n'est malheureusement pas tout de suite, mais le 14 mars prochain. Si le gouvernement ne veut pas de manifestations devant l'Assemblée nationale ce week-end, je pense qu'il lui reste 48 heures, il pourrait lever l'état d'urgence sanitaire, puis je pense qu'il rassemblerait les Québécois au lieu de nous diviser comme il fait depuis deux ans.

Mme Prince (Véronique) : Allez-vous y aller, à la manif?

M. Duhaime (Éric) : Non, je vais être dans Marie-Victorin en train de faire du porte-à-porte, comme j'ai fait pendant les derniers week-ends au cours du dernier mois.

Mme Plante (Caroline) : ...qui vous a fait le plus plaisir, disons? Est-ce que c'est la donnée sur les jeunes?

M. Duhaime (Éric) : Pour moi, la donnée... C'est sûr que tout le monde parle beaucoup des sondages, au niveau des intentions de vote, mais moi, ce que je regarde toujours, c'est... en fait, il y a deux choses que je regarde, je regarde les tendances puis je regarde la satisfaction à l'endroit du gouvernement. Et, quand je vois que le gouvernement a chuté de cinq points dans la satisfaction à l'endroit de l'électorat, pour moi, ça, c'est un signe très positif, surtout qu'il y a une tendance lourde, depuis quelques mois, où on voit que la popularité du gouvernement Legault est en chute libre. Et ça, pour moi, c'est encourageant.

Mme Plante (Caroline) : ...combien de membres? Vous avez combien de membres en ce moment?

M. Duhaime (Éric) : On a 52 000 membres. On a atteint le chiffre de 52 000 hier.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous voulez absolument à présenter 125 candidats ou vous pourriez en avoir 50 puis ce serait correct?

M. Duhaime (Éric) : Bien, on vise d'en présenter 125.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous avez chiffré l'impact financier de votre programme pour le réseau de la santé?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, présentement, on a un programme politique, on n'a pas une plateforme électorale. Ça va être fait au moment de l'élection. Parce que vous comprenez qu'un programme, c'est les militants qui adoptent ça. On était 800, au mois de novembre dernier, ici à Québec. On a adopté un ensemble de mesures. Maintenant, certaines de ces mesures-là vont être présentées sous forme de plateforme électorale, et notre plateforme électorale, lors du moment de l'élection, va être effectivement chiffrée.

M. Robillard (Alexandre) : ...faites référence, c'est à dire, tu sais, s'assurer, puis là, bien, ça dépendrait... ça reviendrait vraisemblablement à l'assureur santé de déterminer si les soins sont offerts par le public ou le privé.

M. Duhaime (Éric) : Bien, ça fonctionnerait comme à Stockholm...

M. Robillard (Alexandre) :  Je m'excuse, je vais vous laisser répondre, je veux juste finir ma question. C'est que, ça, est-ce que ça générerait des économies, selon vous, pour le réseau de la santé? Quand vous dites, tout à l'heure, là : C'est 52 milliards par année, est-ce que vous pensez que ça coûterait moins cher ou plus cher?

M. Duhaime (Éric) : Moi, je suis quelqu'un qui croit à la liberté de marché. Je constate que, quand il y a de la concurrence, ça coûte généralement beaucoup moins cher. Si vous regardez, par exemple, le système d'éducation, vous savez comme moi qu'un enfant qui sort d'une école privée, même quand on additionne la contribution du parent, le coût par élève est inférieur à celui qui sort du public. Quand vous regardez ce qui s'est passé pendant la campagne de vaccination qu'on a eue ces derniers mois, quand vous regardez les pharmacies, hein, qui est quand même du privé, qui ont été mises à contribution, si vous regardez le coût par injection, ça a été moins cher dans le privé que les centres d'injection publics. Donc, moi, je suis quelqu'un qui croit à la concurrence puis qui croit qu'effectivement il y a des économies à faire, mais surtout, il y a une qualité de service à améliorer si on a du...

M. Robillard (Alexandre) : ...chiffré l'impact de ce que vous proposez?

M. Duhaime (Éric) : On va le chiffrer dans notre plateforme électorale, absolument.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que le résultat des sondages qui démontrent que votre popularité est en hausse fait en sorte que, lors de la prochaine campagne électorale, vous allez exiger d'être présent au débat des chefs?

M. Duhaime (Éric) : Écoutez, ce n'est pas juste le sondage d'aujourd'hui, je pense que le Parti conservateur du Québec a toutes les raisons d'être au prochain débat des chefs, d'abord, parce que nos idées sont différentes, parce qu'on est le parti qui compte le plus grand nombre de membres au Québec à l'heure actuelle. Je vous invite aussi à aller sur le site du Directeur général des élections du Québec puis regarder, au cours de l'année actuelle, combien de donateurs on compte par rapport aux autres partis. On est de loin le parti qui a le plus grand nombre de donateurs au Québec. On est le parti qui a la plus forte croissance, selon les sondages, et on est maintenant représentés à l'Assemblée nationale avec Claire Samson qui est ici à mes côtés. On est un parti officiellement reconnu par le Directeur général des élections du Québec. Donc, je cherche, là, puis je pense que, s'il y a des gens qui veulent nous exclure du débat des chefs, j'ai hâte de voir quel argument ils vont trouver.

Mme Plante (Caroline) : ...est-ce que vous vous considérez comme la véritable alternative au gouvernement, la véritable opposition?

M. Duhaime (Éric) : Bien, c'est sûr que, depuis deux ans, le Parti conservateur du Québec a été le seul à se lever contre les mesures sanitaires abusives. C'est clair qu'il y a un paquet de dossiers... Je vous en ai parlé tout à l'heure, on est les seuls, par exemple, qui proposons une solution très concrète pour changer fondamentalement le système de santé au Québec. C'est certain qu'on est ceux qui vont proposer un équilibre budgétaire le plus rapidement possible. On est les seuls maintenant qui proposons d'exploiter nos ressources naturelles, notamment nos hydrocarbures. Donc, je pense que, oui, le Parti conservateur, à plusieurs égards, est très différent des quatre autres qui, souvent, ont des positions très similaires, particulièrement au cours des deux dernières années.

Mme Plante (Caroline) : ...déjà comme chef de l'opposition officielle ou quelque chose comme ça?

M. Duhaime (Éric) : Ce n'est pas moi qui vais décider dans quel rang puis à quel pourcentage on va finir, on va laisser le soin aux électeurs. Puis, vous savez, j'ai assez d'expérience en politique pour savoir que, sept mois avant une élection, là, il se passe beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses. Ça a le temps de monter, descendre, descendre, monter. Les montagnes russes vont avoir lieu au cours des prochains mois. Puis le résultat qui compte, c'est celui que les Québécois vont exprimer le 3 octobre prochain.

M. Chouinard (Tommy) : ...au cours des derniers mois, tous les partis politiques, les autres partis politiques se sont prononcés sur les cibles d'atteinte au sujet de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Est-ce que le Parti conservateur a une telle position?

M. Duhaime (Éric) : Comme j'ai répondu à cette question-là il y a quelques semaines, nous, on n'a pas de pourcentage. Pour nous, le Québec, déjà, par rapport à nos voisins, a déjà une empreinte écologique qui est différente, qui est meilleure, et je ne vois... Si les autres ne font pas d'efforts, les Québécois, quand même qu'on réduirait ça de 100 %, on va tuer notre économie, mais on ne réglera rien au niveau environnemental.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Mais est-ce que les engagements internationaux pris par le Canada, par le Québec, ça influerait sur un gouvernement conservateur, ça, ou... Qu'est-ce que vous feriez avec ça?

M. Duhaime (Éric) : On va voir c'est quoi, les engagements, à ce moment-là, internationaux.

M. Chouinard (Tommy) : ...les COP, ça fait des années, là.

M. Duhaime (Éric) : Oui, mais encore faut-il atteindre les cibles qu'ils se fixent, hein? C'est bien beau sortir des cibles. Puis l'autre problème que j'ai aussi, avec toutes les cibles des autres partis, c'est que jamais on ne nous dit qu'est ce qu'ils vont arrêter. Quand ils disent qu'ils vont couper 50 %, ou 40 %, ou 60 %, c'est une espèce de surenchère à quatre partis, là, qui se battent pour savoir lequel a le plus beau puis le plus gros chiffre, là, mais quelle usine ils vont fermer? Est-ce qu'ils vont interdire les motoneiges? Est-ce que les quatre roues, ça fait partie des choses qu'ils veulent éliminer au Québec? Qu'est-ce qu'ils vont faire des gens qui ont encore... qui n'ont pas les moyens de s'acheter une voiture électrique? C'est toutes des questions auxquelles... C'est facile dire : On va réduire un pourcentage, mais dire où vous allez éliminer, puis ça, c'est une autre paire de manches. Et là-dessus il n'y a toujours pas de réponse.

M. Larin (Vincent) : ...

M. Duhaime (Éric) : Bien, je ne sais pas. Je vous dis juste que, s'ils veulent réduire de 50 %, ils vont le prendre où, le 50 %?

M. Larin (Vincent) : Est-ce que l'homme est responsable des changements climatiques?

M. Duhaime (Éric) : J'ai déjà répondu à cette question-là quand vous m'avez posé la question au mois de juin. Je n'ai pas changé d'idée depuis ce temps-là.

M. Laforest (Alain) : ...mémoire?

M. Duhaime (Éric) : Vous irez voir... vous irez écouter la conférence de presse, les deux questions que vous m'avez posées à cet effet-là.

M. Laforest (Alain) : La COVID, est-ce que ça a été créé par l'humain?

M. Duhaime (Éric) : Bien, ça, là, c'est une théorie comme d'autres. Il y a des gens qui disaient à l'époque que c'était complotiste. Aujourd'hui, c'est considéré comme une thèse, là, que... Il y a toutes sortes d'écoles de pensée là-dessus, là. Moi, je n'ai pas les compétences ni le savoir pour aller en Chine vérifier si c'est le cas ou pas.

M. Laforest (Alain) : Vous n'avez pas de position?

M. Duhaime (Éric) : Non, bien, parce que je ne le sais pas, comme vous. En fait, il y a beaucoup de... Ceux qui parlent ne savent pas, puis ceux qui savent ne parlent pas.

M. Laforest (Alain) : ...candidats qui se sont déjà avancés là-dessus.

M. Duhaime (Éric) : Ça se peut, je ne sais pas. Mais nos candidats, on n'en a pas encore annoncé un. Laissez-nous le temps de les annoncer.

M. Laforest (Alain) : ...candidate dans Marie-Victorin, à ce que je sache, là.

M. Duhaime (Éric) : Oui, mais vous savez que ça a fait l'objet de tout un débat, là. Au début, là, ils ont même interdit... les réseaux sociaux, là, censuraient les gens qui écrivaient ça. Ils se sont excusés, puis aujourd'hui les gens ont le droit de prétendre ça.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que ça équivaut à une grippe, la COVID?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, ce n'est pas moi qui le dis, là, ça dépend des... Je sais qu'avec le variant il y a des gens qui ont comparé ça, dont notamment le Dr Vadeboncoeur, la semaine dernière, là, pour expliquer qu'effectivement, au niveau des décès puis des hospitalisations, là, ça se comparait à ce que ce le CDC avait enregistré pour la grippe au cours des 10 dernières années.

M. Authier (Philip) : You've said in the past that… you've said it to me and to other people, that the people who voted for the CAQ are disillusioned with the party, that it has gone too center, too much to the left «à leur goût». So, the poll today has you up again… Has the voter base gone beyond that initial core of disgruntled, unhappy CAQ voters? What's your analysis of who's showing up to in this poll?

M. Duhaime (Éric) : It's a very interesting question, because I've noted that today, when you look at the poll, you see that some people transfer from Québec solidaire to the Conservative Party of Québec. And it's very surprising when you look at it from a perspective of left and right. But I spoke to many of those people, to many people who were former Québec solidaire card carrying members or grassroots activists, and the reason why they're coming over is because they felt abandoned by those parties. I mean, Gabriel Nadeau-Dubois made a name of himself by organizing illegal protests day after day after day, some even ended up in riots, and today he's saying that people who are starving, are suffering from the abusive measures, those people are not «solidaires». So, no wonder that many of those people are mad and why they're changing their mind.

M. Authier (Philip) : ...is part of this new support that you have just based on the pandemic? And, if that is the case, can it last?

M. Duhaime (Éric) : No.

M. Authier (Philip) : But you must admit that there are a lot of angry people that are turning to you, perhaps parking their votes temporarily with you.

M. Duhaime (Éric) : I'm one of them. I left the CAQ, I was disappointed. I voted CAQ three times. Claire was member of the CAQ. I mean, we all left them because we were mad at what they did. So, yes, we feel the pain. But, on the other hand, the Conservative Party is also a party that has very strong positions in favor of individual freedoms and of democracy of civil rights, and, for us... You know, there's a new split, politically speaking, in Quebec right now.

M. Authier (Philip) : What is that?

M. Duhaime (Éric) : Well, it's the split between those who are fighting for their individual freedom, for their rights, for their civil rights and for their democracy versus those who are concerned by safety. And that's a new political reality. And I think the Conservative Party is clearly on one side and the four other parties are on the other side on that issue.

M. Authier (Philip) : Thank you for that. But my point is, is that something that can last all the way till October?

M. Duhaime (Éric) : I think so.

M. Authier (Philip) : And how are you going to do that?

M. Duhaime (Éric) : Well, I think that, you know, the main concern, for us, is not the pandemic per say, it's the health care system in Québec, and that's what was underlined, you know, by the crisis we had over the last two years. It showed up how inefficient is our system, compared to our neighbours, and how important it is to fix it.  And unfortunately the four parties don't propose anything very new, they're all supporting the public monopoly, right now, and we're the only ones who are going to challenge that.

M. Authier (Philip) : My last question : Do you think the scene that we saw in front here two weeks ago with the protestors...

M. Duhaime (Éric) : The truckers.

M. Authier (Philip) : …the truckers, they're coming back, do you think that is going to last as well?

M. Duhaime (Éric) : Well, you have to ask them, là, I don't talk to them, I don't know.

M. Authier (Philip) : ...from the anger?

M. Duhaime (Éric) : But what I know is that, you know, the impact of the pandemic is going to last, especially in Quebec, because we will much more severe with the measures. So when you're talking about bankruptcies, when you're talking about mental health issues, when you're talking about… drop out of school, when you're talking about losing your job, I mean, those... the inflation as well, all those realities are going to hurt us within the next few months. And I think that the Conservatives are going to be an alternative for people who will be very disappointed of the CAQ record.

M. Authier (Philip) :  ...you said in French, you said you were here before the pandemic. Do you think you'll still be alive after?

M. Duhaime (Éric) : Absolutely, and you too, you were there.

M. Chouinard (Tommy) : J'ai peut-être une question qui vient de… Le Journal de Québec vient juste d'annoncer qu'il y a différentes mesures qui sont mises en place pour donner plus de pouvoirs aux policiers en vue du convoi qui est attendu à Québec samedi. Entre autres choses, la ville de Québec habilite le chef de police à pouvoir prendre toutes les décisions concernant la circulation, stationnement, fermeture de rues. Ça ne lui prend plus l'aval du maire ou de l'hôtel de ville. Puis, c'est la suspension immédiate du droit de cuisiner en plein air, la consommation d'alcool dans les lieux publics puis que ces droits-là allaient être rétablis une fois le printemps arrivé. Est-ce que vous appuyez ces mesures-là?

M. Duhaime (Éric) : Bien, d'abord, je veux dire que les manifestations qui ont eu lieu devant l'Assemblée nationale il y a deux semaines se sont très bien passées de façon générale. Moi, j'ai même félicité les camionneurs puis les manifestants. Je pense qu'ils ont fait honneur à la cause qu'ils défendaient en n'ayant pas, justement, de dérapages. Et ils ont coopéré avec les forces de l'ordre, puis j'ai confiance qu'ils vont le faire encore au cours du week-end prochain.

M. Chouinard (Tommy) :  Est-ce que ces mesures-là...

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, là, vous me lisez des trucs...

M. Chouinard (Tommy) : Bien, je vous le dis, là.

M. Duhaime (Éric) : Oui, vous me le dites, mais je ne le sais pas, il faut que j'aille voir. Le diable est dans les détails, là.

M. Chouinard (Tommy) : Oui, non, mais je comprends, mais tous les politiciens font ça, là, réagir quand vient le temps... quand il y a des événements qui arrivent, là.

M. Duhaime (Éric) : Bien non, mais je vais le lire puis je vais vous revenir si...

M. Lacroix (Louis) : ...a encore lieu d'être, étant donné que, le 14 mars prochain, là, il n'y en aura plus, aucune mesure sanitaire hormis le masque? Pis encore, on ne le sait pas, M. Boileau a même dit qu'il reportait sa décision sur le masque au 14 mars. Alors là c'est parce que les manifestants nous disent : Bien, on vient manifester contre les mesures sanitaires, puis le programme qui a été annoncé ou le plan de déconfinement fait en sorte que, dans moins d'un mois, il n'y en aura plus, de mesures sanitaires à toutes fins utiles.

M. Duhaime (Éric) : Je comprends bien votre question. Et c'est pour ça, tout à l'heure, que j'ai dit que, moi, selon moi, ce qu'il reste, c'est la levée de l'état d'urgence sanitaire. Je pense que c'est là où on est rendu.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais ça, ça n'empêche pas les gens... Parce que, là, les gens réclament de la liberté. Le plan d'urgence sanitaire ne les empêche pas de faire quoi que ce soit au 14 mars, là. S'ils veulent aller au casino, les bars, les gyms...

M. Duhaime (Éric) : Mais chacun a ses enjeux. Vous savez, M. Lacroix, chacun a ses enjeux, là. Je parlais à des parents ce matin, là, qui sont désespérés parce que leurs enfants au primaire ont leur masque encore, puis ça ne file pas, puis ça ne va pas à l'école, puis, pour eux, c'est dramatique. Puis on peut comprendre leur réalité puis leur détresse, là. Je pense que chacun a ses raisons de manifester, puis on peut... il faut respecter ça, là. Si ces gens-là veulent venir manifester, ils ont tout à fait...

M. Laforest (Alain) : Renverser le gouvernement, c'est-u une bonne raison?

M. Duhaime (Éric) : Pardon?

M. Laforest (Alain) : Renverser le gouvernement, c'est-u une bonne raison?

M. Duhaime (Éric) : Moi, je n'ai jamais utilisé ces termes-là, puis je ne les utiliserai pas.

M. Laforest (Alain) : ...que c'est leur leitmotiv, là?

M. Duhaime (Éric) : Ils ont le droit de dire ça, tu sais, ça aussi, ça fait partie du droit démocratique de manifester, mais ce n'est pas du tout ma position.

M. Robillard (Alexandre) : Quand vous dites que M. Charest, il a un meilleur bilan que monsieur Legault, vous faites référence à quoi? À quel...

M. Duhaime (Éric) : J'ai parlé des finances publiques, j'ai parlé du système de santé, j'ai parlé du montant des contrats sans appel d'offres qui ont été donnés.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, M. Charest, c'est un bon gestionnaire?

M. Duhaime (Éric) : Ce n'est pas ce que j'ai dit.

M. Robillard (Alexandre) : Mais c'est parce que je n'arrive pas à comprendre ce que vous constatez du bilan de M. Charest.

M. Duhaime (Éric) : Bien, ce que je dis, c'est qu'il y a des gens qui veulent... qui souhaitent son retour, là. De toute évidence, là, il est en train de jongler avec cette idée-là, puis il y a des gens qui arrivent avec cette idée là, là. Moi, je constate, là, je suis comme vous, je suis un observateur de ce qui se passe de la course à la chefferie du Parti conservateur du Canada.

M. Robillard (Alexandre) : Vous êtes un observateur éclairé parce que vous êtes en politique depuis très longtemps, donc vous avez une opinion éclairée sur le bilan de M. Charest, puis je ne comprends pas comment vous... 

M. Duhaime (Éric) : Mais comme j'ai dit, je ne prendrai pas position. Je comprends que vous voulez m'amener sur... Je ne répondrai pas à votre question par la porte d'en arrière...

M. Robillard (Alexandre) : M. Duhaime, j'aimerais juste finir ma question. Je ne comprends pas comment vous pouvez dire que le bilan de M. Charest est meilleur que celui de M. Legault, sans expliquer à quoi vous faites référence dans les réalisations de M. Charest.

M. Duhaime (Éric) : Mais je viens de vous le dire. Regardez le déficit qu'on avait sous un gouvernement précédent versus le déficit actuel. Mais là je n'ai pas les chiffres avec moi. Je pourrais vous les...

M. Robillard (Alexandre) : Il y a eu trois gouvernements depuis M. Charest.

M. Duhaime (Éric) : Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il y avait une rigueur budgétaire qui n'est plus au rendez-vous à l'heure actuelle. Je veux vous dire que le système de santé n'était pas dans l'état lamentable dans lequel il se trouve aujourd'hui. Puis je veux vous dire qu'il n'y a jamais eu 4 milliards de dollars de donnés en contrats sans appel d'offres. C'est juste ça que je veux dire. Merci beaucoup...

M. Larin (Vincent) : J'aurais juste une question.

M. Duhaime (Éric) : Dernière question, s'il vous plaît.

M. Larin (Vincent) : C'est parce que ce matin, en entrevue avec M. Dumont, vous avez dit que vous ne partagiez pas les valeurs syndicalistes de M. Rambo Gauthier, je pense.

M. Duhaime (Éric) : Oui.

M. Larin (Vincent) : Pouvez-vous juste expliquer en quoi?

M. Duhaime (Éric) : Bien, ça ne date pas d'hier, là. Ça, c'est des choses qui remontent à une décennie ou une décennie et demie, là. Il y avait eu de l'intimidation sur des chantiers, notamment sur la Côte-Nord, là, et je n'étais pas du tout d'accord avec la façon de procéder là-bas.

Journaliste : Il ne sera pas candidat pour vous?

M. Duhaime (Éric) : Non, c'est clair.

M. Chouinard (Tommy) : Je veux comprendre une chose. Parce que le premier ministre dit que la situation des hôpitaux, ça a été causé notamment par les années Charest. Et là vous dites : Non, bien non, la situation qui prévalait à l'époque en santé était meilleure.

M. Duhaime (Éric) : Le gouvernement dit beaucoup de choses, là...

M. Chouinard (Tommy) : Donc, ce que dit le premier ministre François Legault, aujourd'hui, vous dites que c'est faux là. Vous, vous croyez que c'est inexact.

M. Duhaime (Éric) : Moi, ce que je dis, là, c'est que ça fait trois ans et demi qu'ils sont au pouvoir, puis à un moment donné il va falloir qu'ils soient imputables. C'est bien beau de blâmer Gaétan Barrette... puis, en passant, Gaétan Barrette, c'était sous l'administration Couillard, là, mais c'est bien beau de toujours blâmer les prédécesseurs, mais on pourrait remonter aussi, tant qu'à ça, aux années... à la fin des années 80, puis dire que c'est la faute de François Legault quand il était ministre de la Santé.

M. Chouinard (Tommy) : ...

M. Duhaime (Éric) : Non, non, mais je vous dis juste que c'est facile pour le gouvernement de toujours blâmer le passé puis de ne pas assumer ses propres responsabilités. Ça fait trois ans et demi qu'ils sont aux commandes de l'État, à un moment donné, il va falloir que ça soit la faute de la CAQ pour quelque chose, là.

M. Chouinard (Tommy) : C'est précisément ma question. Parce que lui, il blâme les anciennes administrations, y compris celle de M. Charest, en santé, puis vous dites qu'en santé M. Charest, il a un bilan qui est très solide, là.

M. Duhaime (Éric) : Est-ce qu'il se blâme quand il était ministre péquiste?

Journaliste : Non, mais vous détournez la...

M. Duhaime (Éric) : Non, je ne détourne pas, c'est qu'à un moment donné, là, toujours retourner...

M. Chouinard (Tommy) : ...de M. Charest, en santé, là.

M. Duhaime (Éric) : Jamais les Québécois n'ont eu un système de santé comme on retrouve à l'heure actuelle. Puis ça, c'est un fait. Ça fait deux ans, là, qu'on sait qu'on est en pleine crise sanitaire. Qu'est-ce qu'ils ont fait pour augmenter la capacité hospitalière? Pourquoi ils n'ont pas fait appel au secteur privé? Qu'est-ce qu'ils ont fait, concrètement, pour qu'il y ait plus de lits? Poser la question, c'est y répondre.

M. Chouinard (Tommy) : M. Charest avait fait des tentatives d'ouverture de porte au privé, on s'en souvient, l'arrêt Chaoulli, on peut en parler longtemps de ça. Donc, est-ce que ça, c'était des bonnes initiatives de M. Charest?

M. Duhaime (Éric) : D'abord, M. Charest, à l'époque, n'avait pas endossé l'arrêt Chaoulli, là. Mme Jérôme-Forget avait adopté un projet de loi qui avait beaucoup dilué la portée de l'arrêt Chaoulli. Là, on est rendu loin là, mais je veux juste expliquer...

M. Chouinard (Tommy) : ...

M. Duhaime (Éric) : Non, mais je veux juste expliquer aux gens qui nous écoutent puis savoir de quoi on parle, puis c'est un débat d'initiés, là. Ce qui s'est passé, à l'époque, c'est qu'il y a eu une décision de la Cour suprême du Canada qui donnait le droit aux gens, justement, de s'assurer pour prendre soin de leurs soins de santé. À l'époque, le gouvernement libéral de Jean Charest, avec Mme Jérôme-Forget, avait adopté un projet de loi pour, justement, empêcher que les gens puissent s'assurer puis faire affaire directement dans le secteur privé. Et donc ils n'ont pas ouvert la porte au privé, là, en fait, ils l'ont fermée.

M. Chouinard (Tommy) : Mais c'est parce qu'on essaie... en tout cas moi, j'essaie d'identifier c'est quoi, les points qui fait en sorte... quels sont les éléments, les dossiers qui, pour vous, font en sorte que M. Charest a un meilleur bilan que M. Legault.

M. Duhaime (Éric) : Je vais vous répéter ce que j'ai dit tout à l'heure. Il y a trois éléments que j'ai donnés : il n'y a pas eu 4 milliards de dollars de donnés en contrats sans appel d'offres, il n'y a pas eu un état de santé... un état du système de santé comme on a actuellement puis il n'y avait pas un déficit historique comme on au moment actuel.

M. Robillard (Alexandre) : ...commission Charbonneau, est-ce que vous faites abstraction de ça?

M. Duhaime (Éric) : Non, je ne fais pas abstraction de ça, je dis juste que les...

M. Robillard (Alexandre) : ...les autres partis politiques de l'opposition qui font le lien entre les sujets qui ont été entendus à la commission Charbonneau puis la gestion du gouvernement Charest?

M. Duhaime (Éric) : Répétez-moi votre question, là, parce que ça va dans tous les sens.

M. Robillard (Alexandre) : Les partis de l'opposition, hier, ont fait le lien entre les allégations de corruption qui ont émané de la commission Charbonneau et la période du gouvernement Charest. Ça, est-ce que vous faites le lien entre les deux?

M. Duhaime (Éric) : Bien, écoutez, moi, hier, j'ai lu, comme vous, ce qui était écrit dans le journal. J'ai vu, comme vous, des dizaines de millions de dollars de contrats donnés à des entreprises, soit...

M. Robillard (Alexandre) : Je m'excuse, M. Duhaime, mais, très respectueusement, vous ne répondez pas à la question. Est-ce que, selon vous, les allégations de corruption qui ont été entendues à la commission Charbonneau peuvent être reliées au gouvernement de Jean Charest?

M. Duhaime (Éric) : Les allégations? Si les allégations sont reliées au gouvernement Charest? Bien, les accusations, c'était à l'endroit de gens du gouvernement, oui. Là, vous parlez des accusations contre Nathalie Normandeau? Je ne comprends pas votre question.

M. Robillard (Alexandre) : Parce que, là, vous... Non, mais vous dites : M. Legault a un meilleur bilan que M. Charest parce qu'il n'a pas donné 4 milliards de contrats sans appel d'offres. Mais j'essaie de comprendre de quoi vous faites abstraction, quand vous pensez à M. Charest, ou à quoi... C'est la question qu'on vous pose depuis tout à l'heure...

M. Duhaime (Éric) : Mais je n'ai pas fait abstraction de rien.

M. Robillard (Alexandre) : À quoi vous pensez de positif dans le bilan de M. Charest? Pas de...

M. Duhaime (Éric) : Je n'ai pas dit qu'il avait un bilan positif. C'est vous qui dites ça. Moi, j'ai dit que le bilan était moins pire que celui qu'on a à l'heure actuelle.

M. Laforest (Alain) : Ça fait que les 4 milliards de la santé, c'est le pire...

M. Duhaime (Éric) : Puis la dette.

M. Laforest (Alain) : ...puis la dette, c'est pire que la commission Charbonneau?

M. Duhaime (Éric) : C'est pire maintenant que sous Jean Charest. C'est ça que je dis.

M. Laforest (Alain) : C'est pire que la commission Charbonneau?

M. Duhaime (Éric) :  Non, ça n'a pas rapport avec la commission Charbonneau, ça a rapport avec le... Le système de santé est dans un moins bon état, la dette est plus élevée qu'à l'époque, puis il y avait moins de contrats sans appel d'offres qu'aujourd'hui.

M. Robillard (Alexandre) : ...est bonne. Est-ce que c'est pire que la commission Charbonneau?

M. Duhaime (Éric) : Non, je n'ai pas dit ça.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, vous dites quoi?

M. Duhaime (Éric) :  Bien, je dis non. Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 37)

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