(Neuf heures trente-huit minutes)
M. Marissal : Bonjour. Bien,
je serai bref ce matin. Vous savez qu'il y a une interpellation qui est menée
par mon collègue de Nelligan, Monsef Derraji, critique en santé de l'opposition
officielle. Je suis heureux de pouvoir questionner le ministre, on n'a pas tant
d'occasions que ça de le faire. Je ne peux pas m'empêcher, à chaque fois, par
contre, de noter l'ironie de voir les libéraux se présenter comme les grands
défenseurs du réseau public, réseau qu'ils ont largement contribué à détruire
eux-mêmes. Ce n'est rien de personnel contre Monsef, là, avec qui je travaille puis
que je trouve bien sympathique, mais disons que les libéraux, ils ont un petit
peu de bouette sur les bottes quand ils rentrent dans la place pour venir nous
dire qu'ils vont faire le ménage. Je trouve ça particulier, en tout cas, à
chaque fois, je trouve ça particulier.
Par ailleurs, dans un dossier plus précis,
c'est-à-dire les directives dans les RPA, je m'étonne encore une fois de voir
que le ministre semble apprendre la situation dans les RPA, qui touchent les
personnes âgées, par les médias. Toujours un train en retard, le ministre.
Toujours un train en retard, le gouvernement. Puis pas juste dans le REM de l'Est,
là, ils sont toujours un train en retard. On est à la cinquième vague, si ce n'est
pas la cinquième vague et demie. On connaît la situation dans les RPA. Et là,
tout d'un coup, le ministre semble découvrir ce qui se passe et demande un
assouplissement des directives.
Ça fait, honnêtement, deux ans, là, qu'on
fait des représentations, là, moi, comme député, puis je suis certain que mes
collègues aussi, parce qu'il y a des gens, des personnes âgées ou leurs enfants
qui nous appellent en disant : Ma mère est pratiquement séquestrée dans sa
chambre depuis tant de temps, on risque des amendes si jamais ces gens-là
sortent, en fait, toutes sortes d'histoires plus horribles les unes que les
autres. Puis là, tout d'un coup, le gouvernement et le ministre de la Santé
découvrent la situation et demandent un changement de directives. Bon, bien, tant
mieux, si on change des directives, mais ça aurait dû être fait depuis bien,
bien longtemps. Ça, on le savait, là, ça fait un bout de temps que ça dure.
Petit point : dernièrement, vous avez
peut-être vu, aussi, que j'ai fait une demande particulière à la Vérificatrice
générale. On essaie de ne pas surcharger la Vérificatrice générale, parce qu'elle
a déjà beaucoup, beaucoup de travail, mais moi, je m'inquiète vraiment, là, en
ce moment, là, du «bar open», de l'«open bar», le bar ouvert sur les agences
qui font la loi dans le réseau, qui fournissent du personnel à des tarifs... puis
ce n'est même plus exagéré, là, on est l'autre bord, là, de l'exagération, là,
des tarifs, là, à la limite de l'arnaque, qui font du chantage sur les
gestionnaires du réseau. Et j'ai eu vent, moi, encore récemment, là, de
situations où les agences débarquent avec leurs gros sabots. Un CIUSSS a besoin
de tant d'heures, l'agence lui dit : Non, non, moi, je ne t'envoie pas du
monde pour tant d'heures, là, je t'en envoie pour tant d'heures fois deux, là,
fois trois, fois quatre. Et les gestionnaires sont souvent pris, pieds et
poings liés, ils sont obligés de faire affaire avec ces agences-là.
Alors, je demande à la Vérificatrice
générale, si elle est capable de le faire, là, un audit, rapidement, pour être
capable de voir où est-ce qu'on met notre argent avec les agences. Parce que j'ai
demandé des comptes au ministre, il refuse de m'en donner là-dessus. Alors, je
demande à la Vérificatrice générale de se pencher là-dessus. D'autant qu'elle m'a
dit, la semaine dernière, qu'elle ne serait pas en mesure de rendre son grand
rapport sur la gestion de la crise avant l'automne prochain. Vous savez qu'on
ajourne, ici, en juin? La Vérificatrice générale ne peut pas déposer de rapport
si on n'est pas là, si on ne siège pas. C'est comme ça que ça fonctionne. Ce n'est
pas par manque de volonté, c'est parce que la crise a pris un peu tout le monde
de court. Mais moi, je lui demande, si possible, de dégager du personnel pour
au moins aller voir, en ce moment, ce qui se passe avec les agences. On brûle
du fric, on entretient un système qui n'a aucun sens en ce moment. Moi, je m'inquiète
de la probité des fonds publics, mais aussi de l'état de notre monde qui
travaille dans le réseau public et qui voit ça tous les jours. Merci.
La Modératrice
: ...questions.
M. Marissal : J'ai fait le
tour? Merci.
La Modératrice
: Merci.
(Fin à 9 h 42)