(Huit heures cinquante-deux minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne
Perry Mélançon, députée de Gaspé et porte-parole en matière d'habitation, sera
suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole
est à vous.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bonjour. Je reviens sur l'annonce de la ministre de l'Habitation concernant son
nouveau programme en habitation abordable. Je vous avais partagé, la semaine
dernière, des craintes formulées par les groupes en habitation, surtout, là, en
logement social, des craintes que je partageais également, et qui se sont
avérées fondées, aujourd'hui, parce qu'on a appris qu'il n'y aurait aucune
nouvelle somme, vraiment, allouée à ce nouveau programme-là, là. On fait appel
aux 200 millions qui étaient déjà dans le budget, donc on se demande où
est-ce qu'il a été pris, à quel endroit. Est-ce que c'est dans AccèsLogis?
Et ça nous amène à la deuxième question
qui est : Qu'adviendra-t-il du programme AccèsLogis? Moi, ça m'inquiète
parce que c'est quand même un programme qui était 100 % dédié au logement
pour les gens dans le besoin. C'était des projets, vraiment, par le milieu
communautaire, qui émanaient du terrain. Donc, bien, ça ouvre la question,
finalement, sur tout ce qui va advenir de la construction en logement social
pur et dur.
Et, bien, je veux rappeler, là, qu'on est
pour la construction de logements, même dans le privé, parce qu'effectivement
on vit une crise, qu'il faut agir sur plusieurs fronts. Mais ça ne doit pas se
faire au détriment de la construction de logement social. Donc, c'est aujourd'hui
qu'on va faire un test et qu'on connaîtra la réelle intention du gouvernement
et de la ministre, car on va déposer une motion qui demande à ce que les 10 000 unités
de logement prévues dans AccèsLogis soient lancées dès maintenant. Et j'élargirais
même ma demande à ce que... la demande du Parti québécois à ce qu'on construise
5 000 unités par année. C'est ce qui est nécessaire pour arriver à
régler les problèmes de logement présentement partout au Québec. Donc, on va
voir ça aujourd'hui, ce matin, en période de questions.
Maintenant, je cède la parole à mon chef,
Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Méganne. Bonjour, tout le monde. Matinée chargée. Premièrement, je veux
féliciter Martin St-Louis pour sa nomination comme coach du Canadien. Martin
St-Louis, qui n'a jamais été repêché, ignoré par les clubs de la ligue
nationale, qui a marqué plus de 40 buts. Ignoré également par Équipe
Canada, alors qu'il était le meilleur marqueur de la ligue nationale, finalement,
il a réussi à faire le club. Bref, quelqu'un qui a travaillé très, très fort et
qui, à chaque fois, a surpris, dépassé les attentes. Donc, je souhaite que ce
soit exactement la même chose comme coach du Canadien. Je lui souhaite la
meilleure des chances.
Le sujet qui m'a le plus touché, dont je
veux vous parler tout de suite, c'est une lettre ouverte, ce matin, sur la
santé mentale des jeunes. On y apprend que, suite à une enquête de l'Université
de Sherbrooke, un jeune sur deux interrogé avait des symptômes de dépression ou
d'anxiété. Pire, 25 %, un sur quatre, ont pensé qu'ils seraient mieux
morts que vivants. Évidemment, c'est un sujet qui me touche beaucoup. La lettre
porte sur l'idée d'amener de l'expertise en santé mentale dans la cellule de crise.
Vous le savez, à quel point on a demandé souvent d'amener des experts dans la
cellule de crise, qu'on a parlé du critère de la santé mentale, comme quoi il n'y
a pas que le nombre de lits d'hôpital, il y a également la santé mentale des
gens. Mais, quand ça touche les jeunes puis quand que le quart de nos jeunes
pensent au suicide, puis que c'est ça, notre avenir, je pense, il faut prendre
un pas de recul, puis il faut prendre ça au sérieux, se dire que ce n'est pas
normal qu'on gère cette crise-ci et les crises subséquentes comme on a géré la
première crise. Parce qu'on sait que la santé mentale est un enjeu, puis là ce
sont nos jeunes qui nous parlent. Je pense qu'il faut écouter.
Je veux revenir également sur le REM.
Essentiellement, on est devant un manque de leadership, là. François Legault
lui-même a demandé ce projet-là. Ensuite, il y a eu clairement de la négligence,
on n'a pas suivi de près ce qui se passait. Et qu'est-ce qu'on a en ce moment?
Un projet qui est mal ficelé, qui ne répond pas aux besoins, qui pose des
problèmes sur le plan environnemental. Et là la CAQ voudrait s'en laver les
mains et abandonner l'est une fois de plus. Nous, on dit : Il va y avoir
un projet, mais ce projet-là va être respectueux des gens, de l'environnement
et va être en fonction des besoins de transport. Donc, on exige, tout
simplement, que, dans les six mois devant nous, l'ARTM, la STM, les experts s'assoient
avec la caisse, la ville et le gouvernement et qu'on s'entende sur un projet
qui a du sens. Mais on ne veut surtout pas revenir à la ligne bleue ou à d'autres
projets qui, dans l'est, ont été abandonnés. Parce que ça arrive trop souvent,
puis nous, on est proches des gens. On veut aller à leur défense en disant :
Il va y avoir un projet, et l'est mérite un projet de qualité.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une question,
une sous-question.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez été très critique à l'endroit de la Santé publique sur différents points,
là, entre autres le port du masque, l'urgence sanitaire. Hier, vous avez parlé
de tataouinage.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Du gouvernement, pas de la Santé publique.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais c'est parce que la... Je peux finir ma question?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Allez-y.
M. Laforest (Alain) : Le
directeur national de la santé publique a été très clair, hier, entre autres,
pour le passeport vaccinal, pour le masque et pour l'urgence sanitaire : c'était
nécessaire et c'est toujours nécessaire. Est-ce que ça vous satisfait?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, il a été très clair? Le ministre Dubé a été très clair...
M. Laforest (Alain) : ...national
de la santé publique, la conférence de presse d'hier, c'est ça, ma question.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
J'aimerais répondre. Christian Dubé a été très clair en disant : C'est là
pour rester. Le directeur de santé publique, lui, n'a pas été aussi clair que
ça. Il a dit : Laissez-moi me rendre au 14 mars, puis ensuite on
considérera. Et là, ce qu'on a ce matin, c'est le directeur régional de santé
publique en Gaspésie et celui du Bas-Saint-Laurent qui dit : Les assises
scientifiques au soutien du passeport vaccinal ne sont pas claires. Donc, je
pense, sur le masque, ça semble très clair. Mais, sur le passeport vaccinal,
non seulement c'est ambigu, mais surtout, c'est que ça dépasse la question
unique du nombre de lits en hôpital, c'est la question de comment on veut
planifier l'avenir. Est-ce qu'on veut faire d'une mesure temporaire une mesure permanente,
sans aucun débat, sans se demander le genre de société qu'on veut au cours des
prochaines années? Donc, on réitère notre demande : ça prend un débat avec
tous les experts, où on parle de comment on veut structurer notre société, est-ce
que cette mesure est efficace, et est-ce que, comme société, on pense que c'est
une bonne idée de poursuivre dans cette voie-là, sachant que d'autres sociétés
ont décidé de le retirer.
M. Laforest (Alain) : La
remise en question perpétuelle, là, des avis de la Santé publique, est-ce que
ça ne fait pas en sorte de polariser l'opinion publique puis de faire monter la
grogne qu'on sent, là, de plus en plus, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! au contraire, c'est le fait de ne pas débattre et de ne pas être transparent
sur pourquoi une mesure est adoptée ou non qui crée la méfiance et la perte de
confiance. C'est pour ça que plusieurs parlements sont revenus à la démocratie
normale, à savoir que chaque mesure sanitaire importante est débattue, les
experts sont entendus en public. Mais le gouvernement de la CAQ s'entête à
gérer, avec ses faiseurs d'images puis ses experts en communication, chacune
des décisions en cellule de crise fermée, opaque. C'est pour ça que les gens
ont moins confiance. Revenons à la démocratie, et les gens pourront voir
comment les décisions se prennent. La confiance va revenir.
M. Lacroix (Louis) : Il
y a un des organisateurs de la manifestation, en fin de semaine, Kevin «Big» Grenier,
qui dit avoir parlé à une dizaine de personnes qui sont prêtes à prendre les
armes, et à commettre des actes violents, et même attaquer le parlement. Quand
vous voyez une escalade de la violence de ce genre-là, qu'est-ce que ça vous
inspire comme... D'abord, est-ce que c'est une crainte qu'on doit prendre au
sérieux? Et vous sentez-vous menacé comme politicien?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est une crainte qu'on doive prendre très au sérieux. On l'a vu ailleurs dans
le monde, ce genre de menaces là peut déraper rapidement. Et c'est pour ça que
je vous parlais, il y a deux semaines, des réseaux sociaux. La question se pose :
Pourquoi il y a autant de nouveaux comptes datés de 2020 et 2021 qui ramènent
toujours les mêmes messages antidémocratiques, complotistes? La question,
également, de la santé mentale, je vous en parle depuis des mois. Est-ce qu'on
devrait inclure la santé mentale dans nos critères de décision pour l'avenir?
Si des gens se sentent, à juste titre, là... s'il y a des gens qui sont à l'écart,
dans notre société, et que leur santé mentale en est affectée, c'est à nous,
aussi, d'entendre puis d'ajuster nos politiques publiques en prenant tous les
critères en compte. Et donc il faut prendre ça très au sérieux.
M. Lacroix (Louis) :
Vous avez dit tout à l'heure : C'est le fait de ne pas débattre qui crée
la crise de confiance actuelle.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exact, c'est le manque de transparence.
M. Lacroix (Louis) : À
votre avis, est-ce que le gouvernement n'est pas un peu responsable de ce qui
se passe, en ce moment, de ces menaces-là, comme celles qui sont exprimées par
ces gens-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça fait deux ans maintenant qu'on vous dit, au Parti québécois, que l'absence
de transparence, les yoyos auront un effet sur le climat social puis sur la
santé mentale des gens. Mais graduellement on voit une dégradation de la
situation puis une dégradation de l'acceptabilité sociale des mesures. Puis ça
fait deux ans qu'on tient le même discours, puis, ce matin, je suis devant vous
à tenir encore le même discours. Soyons transparents puis respectons l'intelligence
des gens en débattant devant public avec les experts, comme le font d'autres
parlements, puis on aura plus d'adhésion puis de respect.
M. Laforest (Alain) : Sentez-vous
que vous avez une part de responsabilité?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En quel sens?
M. Laforest (Alain) : La
critique.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Demander plus de transparence, plus de démocratie, c'est la voie vers plus
de confiance et d'adhésion. Puis là la confiance et l'adhésion s'effritent.
Pourquoi est-ce qu'on n'écoute pas? Puis pourquoi est-ce qu'on ne revient pas,
comme ailleurs dans le monde, à des débats normaux, en entendant les experts de
manière transparente, pas en catimini?
M. Lacroix (Louis) : Juste
pour être clair, là, sur ma question, vous avez répondu, mais je veux juste
être bien certain de bien comprendre ce que vous dites, là. Vous dites : Ça
fait deux ans qu'on dit que les yoyos auront un effet. Donc, ça veut dire que l'administration
ou la façon de gérer la crise par le gouvernement Legault, à votre avis, est
responsable de ça en partie, oui ou non?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que les gouvernements, ultimement, ont toujours une responsabilité
quant au climat social dans la société. Certains partis politiques ont décidé
de créer un «wedge», même, électoral autour de la vaccination. D'autres ont
décidé de lancer des ballons d'essai sur le fait de taxer les non-vaccinés. En
rétrospective, on se rend compte que la préparation et la réflexion derrière
ces ballons d'essai là n'étaient pas là. Est-ce que ça a un impact sur notre
climat social lorsqu'on sait qu'il n'y a rien de tout ça qui est transparent, donc
ça laisse beaucoup d'espace à des théories sur ce qui s'est passé? Évidemment
que les gouvernements ont une part de responsabilité.
Maintenant, je ne veux pas que ce soit que
les gouvernements qui aient la responsabilité. Comme société et comme
individus, on a tous la responsabilité du respect puis du civisme. Et
là-dessus, à Québec, on s'en est beaucoup mieux tirés qu'à Ottawa. Donc, il ne
faut pas juste prendre ce qui est négatif. Oui, il y a peut-être ces
déclarations-là, mais on aura quand même réussi, lors des manifestations, à
respecter le droit de manifester puis à faire en sorte que ça se tienne dans
des paramètres qui sont acceptables. Donc, ce n'est pas tout sombre non plus,
comme bilan. Il y a des choses, parce qu'on se parle au Québec, qu'on a réussi
à maintenir, notamment le civisme et le respect dans le droit de manifester.
M. Laforest (Alain) : Quand
Bernard Gauthier s'en prend à une microbrasserie de sa circonscription, là, en
coupant la tuque, puis... c'est un déferlement de haine, là, qui va à l'endroit
de ce propriétaire-là. Qu'est-ce que ça vous dit, ça, sur le climat et sur l'attitude
des apôtres de la liberté?
Mme Perry Mélançon : Ça
me dit : Est-ce que la liberté, elle, va dans les deux sens? C'est dans ma
circonscription, justement, à la Microbrasserie Le Malbord. Puis je la vois, la
tourmente, là. Puis je trouve ça vraiment désolant de voir qu'une entreprise
qui a souhaité être transparente envers sa clientèle et sa population, en ayant
le choix, là... Elle est libre, l'entreprise, de décider si elle s'associe ou
non à un mouvement ou à une cause. Elle a fait le choix clair de ne pas être
associée. Je pense qu'on doit respecter le choix de chacun. Et c'est là où
est-ce que la démocratie, ça doit aller dans les deux sens et que chacun puisse
s'exprimer librement.
M. Laforest (Alain) : Mais
comment on justifie ce déferlement-là?
Mme Perry Mélançon : C'est
injustifiable, je veux dire, qu'une entreprise soit prise dans cette
tourmente-là, alors qu'on disait que le convoi, les camionneurs allaient
diriger le message au gouvernement parce que c'est celui-là qu'il faut qu'il
entende le message. Je ne pense pas que c'est les entreprises, les
microbrasseries, dans toutes les régions du Québec, là, qui ont à donner son
point de vue ou non. Elle a seulement souhaité dire que ce n'était pas un coup
de marketing, que ce n'était pas volontaire, la tuque sur la tête d'un des
organisateurs. Donc, c'est de respecter le choix de chacun, même les
entreprises.
M. Bergeron (Patrice) : ...sur
le REM de l'Est, puisqu'on en parlait tout à l'heure. Vous le savez, c'est le
gouvernement qui a demandé, donc, à la caisse de s'impliquer dans le projet. Et
est-ce que... Selon vous, quelle lecture politique vous faites de cette
affaire-là? Parce que ça dérape complètement, actuellement. Est-ce que la
caisse n'a pas été piégée et n'est pas prise à essayer de gérer une commande
politique qu'on lui a imposée?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La caisse, ce sont des gens de finances. Ce ne sont pas des experts en
planification du transport collectif. Le gouvernement a la responsabilité de
veiller à ce que le projet, avec la caisse, desserve les besoins de transport
collectif. Mais le gouvernement a été négligent. Regardez, là, par rapport au
tramway puis au troisième lien. C'est comme si, dans le cas du projet dans l'est,
il n'y a eu aucun intérêt, aucun suivi. Parce que ça fait des années qu'on entend
la société civile, localement, dans l'est, mais également plein d'experts dire :
Là, ça ne va pas bien, là. Même des groupes se sont dissociés en disant :
En termes d'urbanisme, d'environnement puis de transport, nous, on ne veut plus
être liés à ce projet-là tellement que ça n'a pas de sens. Donc, il y a un
gouvernement qui a dormi au gaz et qui, là, au lieu de prendre ses
responsabilités et faire ce qu'on demande, à savoir asseoir tout le monde à la
table, se donner six mois puis livrer quelque chose qui a du sens, passe son
temps à blâmer, à la limite, à insulter tous les intervenants qui, eux, ont une
expertise. Il n'y a rien d'autre à dire, c'est de l'incompétence.
M. Carabin (François) :
...depuis le début du point de presse, qu'il faut revenir à une démocratie
normale ou un débat normal. Quand est-ce que, selon vous, l'Assemblée nationale
devrait revenir à 125 députés?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Maintenant. Maintenant parce que... Évidemment, il y a des questions de
transition. Puis on est très ouverts, là, à ce qu'il y ait une loi de
transition. Mais regardez comme il faut la loi sur les mesures sanitaires. On
peut lever la gouvernance par décret, commencer tout de suite à travailler sur
les questions qui demandent un peu plus de flexibilité. Puis on va la donner,
la flexibilité, au gouvernement.
M. Carabin (François) :
En avez-vous fait la demande officiellement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, on a fait un mandat d'initiative pour un débat sur un certain nombre de
questions spécifiques. Et notre demande, je l'ai faite hier, je la réitère, c'est
qu'on lève tout de suite la gouvernance par décret, qu'on retourne aux travaux
normaux et qu'on travaille tout de suite sur les questions de transition. Ça
peut se faire très rapidement. Mais, quand le gouvernement vous dit : On
commencera à débattre de cet enjeu-là quelque part en mars pour aboutir en
juin, c'est vraiment nous prendre pour des valises. Je regrette, c'est...
M. Laforest (Alain) :
...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Laforest (Alain) :
Quel type d'avis ça prend pour 125 à l'Assemblée?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! c'est parce qu'avec les possibilités virtuelles, dépendamment de l'avis de
santé publique, en termes de distanciation, il y a toujours manière de
fonctionner dans le système normal avec ajustement. Nous, ce qu'on vous dit, c'est...
Puis vous le sentez aussi, là, que le ton a changé. La première chose que j'ai
dite au retour, c'est : Dorénavant les questions importantes de santé
publique vont être débattues. Finie, la gouvernance en catimini, par décret,
avec des faiseurs d'images de François Legault, finie. Et donc on va
continuellement, pour chaque décision importante, réclamer avec insistance qu'il
y ait un débat transparent pour qu'on puisse entendre les experts. C'est arrivé
trop de fois que, finalement, on se rend compte que la mesure était fondée sur
du vent, que l'annonce était un ballon d'essai. On ne veut plus vivre là-dedans,
au Québec, parce que malheureusement on a un gouvernement qui gère la crise actuelle
et les crises futures comme si on était dans la première et la deuxième vague.
Il y a un changement qui doit avoir lieu dans la manière de concevoir...
La Modératrice : On va
prendre les dernières questions en français.
M. Lachance (Nicolas) : M. St-Pierre
Plamondon, le ministère de la Cybersécurité et du Numérique vit déjà une première
crise profonde à peine un mois après sa création. Il y a déjà un sous-ministre
qui vient de perdre son emploi. Est-ce que c'est gérable, l'informatique, au
gouvernement du Québec avec tous ces organismes et ministères?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, vous vous souviendrez des dossiers sur le bordel informatique. C'est
un sujet très sensible parce que les centaines de millions qu'on peut engloutir
dans des échecs, sur le plan informatique, c'est vraiment un danger sur le plan
financier, sur le plan des finances publiques. Et là, en effet, on constate qu'un
mois seulement après avoir nommé eux-mêmes le sous-ministre, Guy... Guy
Rochette, pardon, à la Cybersécurité numérique, qui est dirigée par Éric Caire,
qui est sous l'égide d'Éric Caire, bien là, tout de suite, on le remplace. Et
là ça soulève la question : Quelle est la responsabilité ministérielle?
Qui, vraiment, va prendre la responsabilité? Comme pour le transport, comme
pour la crise du logement, comme pour les places en garderie, qui s'occupe de
livrer la marchandise? Je ne vous parle pas des communications, là, je vous
parle des livrables. Qui va s'assurer qu'on ait une idée de ce qui se passe?
Parce que, manifestement, Éric Caire ne semble pas avoir une idée précise de ce
qui se passe dans ce ministère. Et c'est inquiétant parce qu'on sait que, par
le passé, il y a eu des projets informatiques qui ont complètement dérapé sur
le plan financier. Donc, on demande au ministre de prendre ses responsabilités
et de prendre le contrôle.
La Modératrice : Dernière en
français, s'il vous plaît.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que le gouvernement a oublié de déconfiner les aînés dans son plan de
déconfinement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est une question qui a des similarités avec la question des jeunes, que j'ai
abordée au début. Est-ce que le gouvernement a une diversité de points de vue,
dans sa cellule de crise, pour penser au sort des aînés qui n'ont pas vu
personne, depuis des mois, puis qui ne vont pas bien? Qui parle pour eux en ce
moment? La démocratie, ça sert à ça. Ça sert à avoir des porte-parole, des
intervenants, des partis d'opposition, des experts qui s'assurent qu'on n'oublie
personne.
Journaliste
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que la santé mentale des gens est un critère oublié, au cours des
derniers mois, lorsqu'on regarde la manière du gouvernement d'aborder la crise.
Et le gouvernement aborde la crise comme si on était dans la première et la
deuxième vague. Et là on sait que la santé mentale de nos aînés comme de nos
jeunes est une considération, mais il n'y a pas vraiment... on n'a pas l'impression
que cette considération-là a vraiment pesé lourd dans la balance.
La Modératrice : Merci. On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) :
Mr. St-Pierre
Plamondon, there was this video that was published on Facebook, and you have one
of the organizers of the protest, last week-end, Kevin «Big» Grenier, that was
saying that some people were ready… came to him, and about 10 people came to
him to say that they were ready to take the arms and, you know... anger and...
Une
voix : ...violence.
Mme Senay
(Cathy) :
Yes,
acting with violence. So, I mean, is this something... These threats, shall we take
them... As a politician, do you have to take them seriously?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Of course, it is very serious, as we've seen in other countries in
the world. Those issues are very serious. And we need to ask ourselves :
What's going on online? I raised that issue earlier. Why are there so many
accounts created in 2021 saying always that all politicians are corrupt, they're
all controlled by something or someone, and that we ought to do something... We
have to look at what's going on online, who's funding. It raises really
important questions about who's organizing and funding that propaganda. And we
need to ask ourselves : Have we considered enough mental health in the way
we managed the successive waves of COVID? Because, if a part of our population
is not doing well from a mental health standpoint, we have a responsibility to
make sure that our policies are healthy for the mental health and the physical
health of our population. And we see that there's an issue with physical and
mental health. A fatigue, of course, but it's beyond that. So, we need to think
about those criteria when we make decisions on COVID.
Mme Senay (Cathy) :
Do you have the impression that the
Legault Government shares a responsibility with those comments that are coming
out?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Our governments always have a share of responsibility as to the social climate. Because
the way they make decisions, the way they announce it creates the social
climate. And we've been asking, for two years now, that decisions be made in a
transparent manner, that everyone be heard before the decisions, and that we
stop trying things, throwing things out there just to change our mind two weeks
later. That is not healthy. And we've been saying that over, and over, and over
again, and sometimes I have the feeling it's been heard like an anecdote, and
it's not. If you want the trust of the population, you need to be transparent, and people need to follow why a
certain decision has been made, exactly like in the justice system. There's a
reason why justice doesn't occur in «huis clos», in… «Huis clos» in English?
Une voix : …
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Behind closed doors. The
reason is, even if you disagree with the judge, if you followed all the process
and you've heard the different arguments, you might disagree, but you have to
respect the fact that everything has been done properly. Transparency has a
value in terms of trust, in terms of adhesion. We've been saying that
for two years now. It's about time we wake up about that issue.
M. Authier (Philip)
: Beyond the calls for transparency, how would you describe the
social climate today?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : The social acceptability of
the measures coming from our Government is shrinking. And we ought to pay attention, we need to pay
attention, because it translates a lack of confidence, of trust in the Government. It's not widespread, but it's
growing. And we need to change the way we make decisions and the way we make
sure that everything is transparent. And that all criteria are considered,
including mental health, including voices that are maybe minority voices but
need to be heard, make sure that we've heard everyone.
M. Authier (Philip)
: …Presse canadienne, this morning, reports that the group that was here, last weekend,
might want to come back the weekend of the 19th to 20th, maybe in Montréal this weekend. Are you worried about
people safety, the public safety if things get out of hand?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : No. I trust our civil society in the same way that I trusted our
civil society before the first
manifestation in Québec. I was
the first to say : Manifestations are important, it's a legitimate right, and things will go well if everybody
behaves correctly. And that's what happened. If people want to manifest again,
they have a right to do so, and they will do it in a respectful manner, and…
M. Authier (Philip)
: …organizers are saying that Mr. Grenier, Kevin «Big» Grenier…
the people that were in the crowd wanted to do violence, they… That's what I'm
asking about. Are you worried about that climate?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : We need to be worried about
the climate of polarization. We need to be worried about those who try to
benefit of the polarization. But we need to ask respectfully that further
manifestations be as respectful as the previous ones. And we are capable of
that, we can do this.
M. Wood (Ian) : ...to talk about their withdrawal of funding. How should that
college manage that? They want to open up a health clinic, right? How should
they manage this? Oh! sorry.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It's because some words, I
can't hear.
M. Wood (Ian) : Dawson College, they're going to address the funding withdrawal.
How should they manage that?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : From a financial
standpoint?
M. Wood (Ian) : …they wanted to open a clinic to educate nurses. Is that an
acceptable withdraw of funds? How should they go ahead with this, now?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : To be honest, I don't have
a specific knowledge of which project was intended to go in which room within
Dawson. Honestly, it demands a reorganization of space. And that can be done
with a conversation with the Governmentin terms of what
impact it has on the number of students or other aspects. But I don't have a
specific knowledge of that project.
M. Wood (Ian) : You know, is the Government justified, in your opinion, to
defund the English CEGEPs, you know, because they are saying that French ones
don't have enough funding?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Yes, we've said on several
occasions that the issue on the island of Montréal is that there are not enough places in French. When you look at the
demographics, there is a disproportion in funding and in number of places. Now,
the first question we need to ask ourselves is : Why they accelerated the
expansion of Dawson in the first place? Because, of course, for Dawson, it's
not obvious, it's a difficult situation, because they've been told something,
and then they were told the opposite, exactly as we see often during the
pandemic. But the real question is : Why did the CAQ go forward and try to
accelerate that project if they knew, if they knew and they already thought
about the fact that we're missing places in French and that the French system
is underfunded? Why? Why did they do that in the first place? And, of course,
that yoyo again creates challenges for Dawson.
La
Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 9 h 20)