(Huit heures une minute)
M. Fortin :
Bonjour. Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Je voulais revenir sur le
dossier du REM de l'Est avec vous. Je vous avoue, là, au fil de la semaine, ça
a été très difficile de comprendre où le gouvernement s'en va avec le projet du
REM de l'Est. D'un côté, on a le premier ministre qui dit : Si la mairesse
de Montréal a un meilleur projet, bien, on est preneurs, qu'elle le mette sur
la place publique. Donc, on a un premier ministre qui nous dit qu'il est prêt à
changer son projet s'il y en a un autre qui est présenté par la mairesse de
Montréal.
De l'autre côté, on a la ministre
responsable de la Métropole, la ministre déléguée aux Transports, qui nous dit :
Moi, je fonce, je continue coûte que coûte, c'est le projet avec lequel on
travaille et c'est celui qu'on va réaliser. Elle fait fi des experts, elle
refuse quelconque changement à son projet, elle est d'accord avec le fait que
la mairesse n'est pas partie prenante des discussions en ce moment. Donc, pour
elle, là, la situation actuelle, elle n'est pas problématique, et les chiffres
qui sont présentés par les experts, bien, ils sont biaisés.
Je vous dirais, là, que ça fait trois ans
que la Coalition avenir Québec est au pouvoir et qu'on dit, qu'on répète aux
gens de l'est de Montréal : Bien, ce projet-là, c'est celui qu'on va
vouloir mettre de l'avant, sur lequel on travaille, et tous les autres, là, on
met ça côté. Le projet de la ligne bleue, il aura du retard parce qu'on
travaille sur le REM de l'Est. Je vous avoue que je comprends la mairesse de
Montréal quand elle dit qu'elle se sent acculée, qu'elle est au pied du mur. Ce
n'est pas une façon de travailler avec ses partenaires, ce n'est pas une façon
de collaborer, de dire que tout le monde d'autres, sauf nous, est biaisé. Je
pense que le gouvernement doit mieux que ça aux gens de l'est de Montréal.
La Modératrice : On peut y
aller. On peut débuter avec les questions en français.
M. Carabin (François) :
Comment ça se fait que... Vous avez fait mousser le projet de REM énormément
sous le gouvernement précédent. Comment ça se fait que ce ne soit plus le bon
projet pour l'est de Montréal, alors que ce l'était pour l'Ouest?
M. Fortin :
L'Ouest, le Sud, le Nord, là, ce qui était la phase 1 du REM, est
complètement différente de la phase 2 du REM. De un, les besoins sont
différents, les emprises sont différentes, la participation du fédéral est
complètement différente, les coûts sont différents.
Pour le projet de l'Est, là, tout le monde
est d'accord pour dire qu'il y a des enjeux de mobilité importants dans l'Est,
qu'on a besoin de solutions pour les gens de Rivière-des-Prairies, les gens de
Montréal-Nord, les gens de Pointe-aux-Trembles. Là où il y a un enjeu, c'est qu'au
cours des derniers mois on a entendu toutes sortes de mouvements citoyens de
différents quartiers nous dire : Ça ne fonctionne pas. Le gouvernement a
tenu des consultations bidon et il s'entête à vouloir mettre une ligne
parallèle à une ligne qui est déjà existante. Quand il y a des experts qui se
prononcent et qui disent : Il n'y aura presque pas de nouveaux usagers, on
ne convaincra presque personne de délaisser sa voiture, et tous les gens qui
vont être dans le REM, c'est des gens qui prennent déjà les transports en
commun, il y a lieu de se poser une question à savoir : Est-ce que c'est
la meilleure chose? Est-ce que c'est la bonne chose à faire avec les
10 milliards?
M. Lacroix (Louis) :
...elle appuie le projet de REM de l'Est. Elle dit que, pour les familles, tout
ça, c'est la meilleure solution. Puis elle, elle appuie ça, Mme Black, là.
M. Fortin :
Mais je comprends la mairesse de Montréal-Nord de faire... de vouloir un
meilleur service pour ses gens. Et, quand on regarde la ligne qui se...
M. Lacroix (Louis) : ...
dans le champ?
M. Fortin :Quand on regarde la ligne du REM de l'Est qui se dirige vers le
nord, là, elle dessert une population qui n'est pas desservie. Le problème avec
ce projet-là, le grand problème, c'est la ligne qui se dirige vers l'est et qui
est parallèle à la ligne verte qui est déjà existante. Presque tous les gens,
là, qui se dirigent vers l'est, bien, ils ont déjà un service. On a besoin d'un
service pour amener les gens de Pointe-aux-Trembles à la ligne verte, mais il y
a lieu de se questionner à savoir si on a réellement besoin d'une ligne
parallèle à la ligne verte en ce moment.
M. Laforest (Alain) :
...urgence sanitaire, les avis pour le port du masque dans les écoles, les avis
sur le passeport vaccinal. Ce qu'a donné le Dr Boileau, hier, est-ce que ça
vous satisfait, en disant : Tout ça est nécessaire?
M. Fortin :
Je vous dirais que, depuis le début, là, on entend les dirigeants de la Santé
publique se prononcer en point de presse, nous donner leurs avis verbaux. Ce qu'on
demande depuis le début c'est des avis écrits. Si on veut rassurer les gens que
les mesures qui sont prises sont les bonnes, il y a lieu d'avoir un peu de
substance derrière tout ça, un peu plus de matière
M. Laforest (Alain) :
Donc, vous n'êtes pas convaincu par ces avis-là.
M. Fortin :
Bien, je pense qu'il est temps, réellement, de savoir que tant les gens de la
Santé publique, que tant les experts indépendants, comme le Scientifique en
chef, se penchent sur cette question-là et arrivent avec des données. Moi,
quand la Santé publique arrive, par exemple avec l'avis sur le couvre-feu qui a
été publié dernièrement, en disant : Ça semble être une mesure qui a porté
fruit, de ne pas avoir plus de substance que ça, bien, ça alimente le
scepticisme des gens. Et ça, c'est surtout ce qu'il ne faut pas faire en ce
moment.
M. Laforest (Alain) :
...alimenter ce scepticisme-là en continuellement posant des questions, en
remettant en cause les avis verbaux donnés par la Santé publique?
M. Fortin :
Si le gouvernement répondait aux questions avec toutes les données, je pense
que ça rassurerait les gens.
M. Bossé (Olivier) :
Est-ce que, comme leader, vous allez demander qu'il y ait retour de
125 députés après les deux semaines de relâche?
M. Fortin :
On va vouloir avoir une discussion avec la Santé publique pour savoir ce qui
est la meilleure chose à faire pour s'assurer que notre milieu de travail a des
règles similaires aux autres milieux de travail au Québec puis qu'on est
protégés de la même façon que tous les travailleurs au Québec. Mais, s'il y a
lieu de changer notre façon de faire à l'Assemblée parce que les règles sont
plus permissives, c'est évidemment ce qu'on va vouloir.
M. Lacroix (Louis) :
...discussions, ce n'est pas bon, ça vous prend un avis écrit?
M. Fortin :
Oui.
M. Lacroix (Louis) : Ça
va faire? Les discussions, dans ce cas-ci, ça va être correct?
M. Fortin :
Mais pour l'Assemblée nationale, là, on parle de l'Assemblée nationale.
M. Lacroix (Louis) : Hier,
vous disiez : On n'a pas d'avis public, on n'a pas d'avis de la Santé
publique. La Santé publique vous en donne un, hier. Vous arrivez, à
matin : Bien là, ce n'est pas bon, on le veut écrit...
M. Fortin :
C'est ce qu'on demande depuis le début pour rassurer les gens, là, c'est d'avoir
le plus de transparence possible, d'avoir des données, d'avoir l'ensemble des
avis de la Santé publique de façon écrite, et c'est ce qu'on continue de
demander. Mais je pense que c'est normal pour tous les milieux de travail au
Québec de demander à la Santé publique de se prononcer sur l'adaptabilité, les
mesures et l'acceptabilité des mesures qu'ils veulent mettre en place.
Mme Lévesque (Fanny) :
Est-ce qu'on a oublié de déconfiner les aînés, à votre avis?
M. Fortin :
Depuis le début de la pandémie, là, il y a un enjeu entre le ministère de la
Santé et les différents CIUSSS. On le voyait au début de la pandémie, la
ministre responsable des Aînés, la ministre de la Santé nous disaient : On
donnait des directives et ce n'était pas suivi sur le terrain, et ça semble
être encore le cas. Et malheureusement c'est les aînés qui font les frais de ça
en ce moment. Il y a lieu de se pencher sur les règles autour des résidences de
personnes aînées. De savoir que ces gens-là sont isolés à répétition, souvent
cinq jours à la fois, dix jours à la fois, mais à répétition, ça leur fait
porter un poids immense. Et ces règles-là, ce n'est pas moi qui le dis, il y a
plusieurs médecins qui se sont prononcés sur cette question-là, ça fait en
sorte que les aînés ont une solitude qui est démesurée en ce moment. Et c'est
la responsabilité du gouvernement de se pencher là-dessus pour s'assurer qu'on
leur donne le maximum d'opportunités de ne pas être seuls.
Mme Lévesque (Fanny) :
Est-ce qu'on en parle assez, à votre avis? Est-ce qu'on en parle assez? Parce
qu'on en a parlé beaucoup au début. Là, c'est comme : tout le monde, on se
déconfine, on retrouve la liberté. On parle de ça dans deux semaines. Est-ce qu'on
les oublie, à votre avis?
M. Fortin :Je vous dirais que ça prend un certain leadership de la
part du gouvernement à ce niveau-là pour ne pas qu'on oublie les aînés. Ce que
les gens des résidences de personnes âgées... aînées nous disent, aujourd'hui,
c'est un peu qu'on les oublie. Et c'est notre responsabilité de ne pas le
faire. Mais en ce moment, là, les règles doivent être adaptées. On ne peut pas
fonctionner en résidence des personnes aînées comme on a fonctionné depuis le
début de la pandémie. On ne peut pas isoler ces gens-là à répétition.
Mme Lévesque (Fanny) : D'après
vous, le gouvernement, est-ce qu'il les oublie, à votre avis?
M. Fortin :Pardon?
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que le gouvernement les oublie en ce moment?
M. Fortin :On a l'impression que, souvent, c'est les derniers auxquels
on pense. Souvent, quand on confine, on le fait d'abord pour les résidences de
personnes aînées, mais quand on déconfine, souvent, c'est les derniers. Ce n'était
pas comme ça au début de la pandémie. Souvenez-vous, là, les premiers
allègements, lorsque les gens ont reçu des vaccins, sont allés aux gens des
résidences de personnes aînées. Ces gens-là sont tous triplement vaccinés, pour
la grande majorité, en ce moment, il y a lieu de se pencher sur à quel point on
peut le faire rapidement.
M. Lacroix (Louis) : Sur la
conférence de presse d'hier du Dr Boileau : Il a dit que 50 % de la
population avait eu la COVID depuis deux ans, que 25 % de la population, ou
2 millions de personnes, ont eu le variant Omicron, depuis le mois de
décembre, là, ou le BA.1 ou le BA.2, et qu'il y a 4 millions de personnes
qui ont eu les doses rappel. Qu'est-ce que ça vous inspire comme données?
Est-ce que le fait qu'il y ait autant de gens qui aient été contaminés
justifie... en fait, ou ne devrait pas justifier qu'on lève toutes les mesures
sanitaires plus rapidement?
M. Fortin :Ce n'est pas à moi à dire : Il faut lever toutes les
mesures sanitaires, là. Ce qu'on demande, c'est justement que les gens qui ont
cette expertise-là puissent se pencher...
M. Lacroix (Louis) : ...l'urgence
sanitaire à tout le moins. Parce que, là, il y a quand même beaucoup de gens,
là, qui ont été contaminés.
M. Fortin :L'urgence sanitaire n'a rien à voir avec les mesures
sanitaires. Le gouvernement peut lever l'urgence sanitaire demain matin en
présentant un projet de loi tout de suite. Le ministre de la Santé nous dit :
On va attendre au mois de mars, là, puis, après ça, on va présenter un projet
de loi. Je vous dirais, si le gouvernement...
M. Laforest (Alain) : ...le Dr
Boileau a dit, hier, cependant, il a dit que ça été utile puis que c'est encore
utile, l'urgence sanitaire. Il a même écrit là-dessus, là.
M. Fortin :Il y a des mesures qui sont nécessaires...
M. Laforest (Alain) : …urgence
sanitaire.
M. Fortin :Un instant. Il y a des mesures que l'urgence sanitaire
permet au gouvernement de mettre en place qui ont été utiles à la Santé publique,
tout à fait. Mais ces mesures-là, on peut en débattre, on peut en discuter, on
peut avoir ces avis-là, d'experts, sur quelles mesures sont nécessaires pour qu'on
donne ces pouvoirs-là au gouvernement. Mais de donner tous les pouvoirs au
gouvernement, comme ils l'ont depuis deux ans, c'est excessif en ce moment.
M. Lachance (Nicolas) : M. Fortin,
il y a une première crise, déjà, au nouveau ministère de la Cybersécurité et du
Numérique. Il y a déjà une tête qui vient de rouler, un mois après une première
nomination comme sous-ministre. Est-ce que c'est gérable, au gouvernement du Québec,
l'informatique pour tous les organismes et ministères, ou c'est peine perdue,
ce débat-là?
M. Fortin :Moi, je vous dirais que, ce matin, en apprenant cette
nouvelle-là, je me demandais surtout ce qui se passait avec le shérif de La
Peltrie. Il y a une tête qui a roulé, mais il y a une responsabilité
ministérielle par rapport à ce dossier-là, et Éric Caire aurait été le premier
à nous parler de responsabilité ministérielle dans un cafouillage monstre comme
celui-là. Imaginez, là : dépassement de coûts, enjeu de sécurité,
direction complètement désorganisée. Qu'est-ce qu'Éric Caire aurait dit comme
député de l'opposition? Il aurait dit : Ça ne tient pas debout. Il aurait
demandé à ce que des têtes roulent, à ce que la responsabilité ministérielle s'applique.
Je pense que la responsabilité ministérielle doit s'appliquer. Il doit prendre
ses responsabilités, aujourd'hui, et s'assurer de remettre sur les rails son
ministère.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
permettez une petite dernière? Puisque vous étiez là, lors de la conception du
REM de l'Ouest...
M. Fortin :
De l'Ouest, du Sud et du Nord, oui.
M. Bergeron (Patrice) : ...l'autre
partie du REM, là, sur le REM de l'Est, vous savez que c'est un mandat qu'a
donné le gouvernement à la Caisse de dépôt. Votre lecture à vous, là, est-ce
que, selon vous, la Caisse de dépôt embarque de plein gré là-dedans, ou est-ce
qu'actuellement, cherche des façons de sortir du bateau puis dire que ça ne
peut pas se faire dans le contexte actuel?
M. Fortin :Moi, je me fie au fait que la Caisse de dépôt, lorsqu'ils
ont accepté la demande du gouvernement de travailler pour un REM de l'Est, l'a
fait parce qu'il a regardé les données et s'est dit : Ça fait du bon sens
financièrement pour pour la Caisse de dépôt. Cependant, il y a un manquement au
niveau du service additionnel aux usagers. Ce qui est bon pour la Caisse de
dépôt, ici, financièrement, ça ne veut pas dire que c'est la meilleure chose à
faire pour les usagers. Donc, dans le dossier du REM de l'Est, là, je pense qu'on
doit prendre un pas de recul, regarder comment est-ce qu'on est en mesure de
servir davantage les citoyens, comment est-ce qu'on est en mesure de servir
mieux les citoyens, puis est-ce qu'on dépense l'argent du contribuable au bon
endroit. On est en train de dépenser 10 milliards pour mettre une ligne
parallèle à une ligne existante qui n'est pas à pleine capacité. Il me semble
qu'on devrait se poser la question, pas juste du point de vue de la caisse,
mais du point de vue de l'usager : Est-ce que c'est la meilleure chose à
faire?
M. Bergeron (Patrice) : Ça
pourrait être une option qui serait sans la caisse. Ça pourrait-u être une
option qui pourrait être sans la caisse? Si on dit : C'est le citoyen qui
compte d'abord, c'est le service qui compte d'abord, est ce qu'on ne pourrait
pas justement... Vous dites : On ouvre toutes les portes, toutes les
options. La caisse pourrait elle se retirer pour offrir un autre type de
service, par exemple?
M. Fortin :
Bien, la caisse a dit elle-même qu'elle se retirerait si ce n'était pas
acceptable selon l'ARTM. L'ARTM a regardé le projet, en ce moment, et se dit :
Bien, voyons, on est en train de desservir des gens qui sont déjà desservis.
Alors, la caisse pourra répondre à cette question-là, à savoir si un autre
projet pourrait les intéresser ou si le projet les intéresse encore, mais moi,
ce que je veux, c'est trouver une façon de desservir les gens de
Pointe-aux-Trembles, de desservir les gens de Montréal-Nord, les gens de
Rivière-des-Prairies. Est-ce que ce projet-là c'est la seule façon de faire? La
question se pose. Le gouvernement semble dire qu'il y a juste une façon de
faire, c'est celle-là. Je pense qu'il pourrait y avoir d'autres options sur la
table.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que les universités font la bonne chose en boycottant le programme Confucius,
là, le programme chinois? Est-ce que c'est une bonne chose de le laisser
tomber?
M. Fortin :
Bien, je vous dirais qu'il semble y avoir un certain consensus, là, de la part
des collèges qui utilisaient ce programme-là. La plupart l'ont déjà mis de
côté. Les derniers sont en train de se pencher sur l'acceptabilité et la
nécessité du programme. Les cégeps et collèges me semblent faire le bon travail
en ce moment. Et le fait qu'il y ait un consensus général à savoir qu'on doit
le retirer, ça me confirme qu'on doit effectivement le retirer.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant, donc, les centres de vaccination, on apprend ce matin qu'il y en a
plusieurs où les employés se tournent les pouces, là. Il semble y avoir une
mauvaise utilisation des ressources. Qu'est-ce que ça vous dit sur la campagne
de vaccination actuelle pour la troisième dose?
M. Fortin :Bien, on le voit dans les chiffres quotidiens qui sont publiés
par le gouvernement. Le ministre de la Santé, il y a quelques semaines ou mois,
nous disait : Bien, on peut fonctionner à environ 100 000, 125 000,
si je me souviens bien des chiffres, personnes vaccinées par jour. Au cours de
la dernière semaine, il y a eu des journées où il y avait 20 000 personnes
de vaccinées, et là-dedans il y avait énormément d'enfants. Alors, on voit que
la vaccination, là, elle commence à ralentir. Mais il y a encore beaucoup de
gens qui ont besoin d'une deuxième et d'une troisième dose, alors il y a
peut-être un effort supplémentaire à faire au niveau du gouvernement.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez de Rambo Gauthier qui décide de découper sa tuque d'une brasserie
de la Gaspésie, parce que ces gens-là ont voulu se dissocier de son mouvement,
et que, là, ce petit commerçant-là, de la Gaspésie, est assailli, actuellement,
de messages haineux puis des gens le boycottent, parce que Rambo Gauthier a
décidé de lancer un mouvement de boycott parce qu'il voulait se dissocier de ça?
Vous ne l'attendiez pas, celle-là. On ne vous a pas préparé pour.
M. Fortin :
Je n'ai jamais approuvé les méthodes de Rambo Gauthier, puis ce n'est pas
aujourd'hui que je vais commencer, surtout s'il intimide des propriétaires de
PME. Honnêtement, là, M. Gauthier, qui prône la liberté, en ce moment,
devrait respecter celle des petits entrepreneurs qui ont souffert au cours des
dernières années.
La Modératrice : Question en
anglais, là, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : ...dans
un article de Radio-Canada, il y a un journaliste qui a parlé à Kevin «Big»
Gauthier, là, qui dit, dans l'article, qu'il y a des dizaines de personnes qui
sont venues le voir en disant qu'ils étaient prêts à prendre les armes puis
attaquer le Parlement. Comment vous réagissez quand vous voyez des affaires
comme celles-là?
M. Fortin :
Il y a, en ce moment, là, des gens qui étaient peut-être déjà sceptiques par
rapport aux actions gouvernementales qui le sont encore plus et qui sont prêts,
de toute évidence, à prendre des mesures extrêmes qui sont complètement
inacceptables, inappropriées, illégales, et tout le reste. Le gouvernement, par
exemple, de son côté, doit prendre acte qu'il y a une certaine polarisation, en
ce moment, qu'il y a de plus en plus de gens qui se posent des questions, et d'être
encore plus transparent, plus transparent qu'il ne l'a été, pour diminuer ce
scepticisme, ce cynisme-là de la population. Mais quand ça mène à des
situations comme celle que vous décrivez, il n'y a pas un politicien, que ce
soit moi, mes collègues, les autres, qui vont accepter, qui vont approuver, qui
vont être en accord avec ça.
M. Lacroix (Louis) : ...inquiète
de voir qu'il y a des gens qui expriment des idées aussi extrêmes? Est-ce que
vous êtes inquiet pour la démocratie, pour votre sécurité? Est-ce qu'il faut
prendre ça au sérieux?
M. Fortin :
En voyant ce qui se passe à Ottawa, je pense qu'il faut prendre au sérieux des
situations comme celles-là. En voyant des paroles qui sont exprimées comme
celles-là, il faut le prendre au sérieux. Mais il y a des gens, ici, qui sont
en charge de la sécurité, entre autres de l'Assemblée, entre autres des députés,
et moi, j'ai confiance en leur travail.
La Modératrice : Les
questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Following up on Louis's
question, it's just that, when
you see what's happening in different places across Canada now, and the Ambassador Bridge, I mean, it's going far. So, what
can you do or say to citizens, Quebeckers, to cool things down?
M. Fortin : I think Government
needs to be transparent. There's a lot of skepticism out there, there's a lot
people who don't know if they quite believe inGovernment to start
with, and maybe, these days, they believe in Government even less. But it's up to Government to be even more transparent. When they see polarization, when they
see that some people push that agenda as well, it's up to Government to calm things down. And by being
transparent, by explaining its rational, its methods, its decisions more
openly, it can contribute to a better climate. But when people threaten, when
they threaten criminal acts, when they threaten the security of our democracy,
that's above and beyond any bounds that are acceptable.
Mme Senay
(Cathy) : So, I mean, the security has to
take… I mean, do you have some fears for your own security in the area of the National Assembly in less than a week? Well,
actually it's in a week.
M. Fortin : We have people who are gone… the Assembly security here, we have
people who are assigned to protect MNAs and Ministers, and I have full
confidence in those people to protect… democracy here.
Mme Senay
(Cathy) : Vaccination centers, the fact that
they seem to be empty, and we know that there is a slowing down of the pace of
the vaccination, don't you think that Québec lost momentum? And would you be curious to know how many of your
constituents went to get… got their third dose in Ottawa during the Christmas holiday?
M. Fortin : I honestly don't know how many of my own constituents crossed the
river to get their doses in Ottawa or anywhere else. I know it's been an issue locally to try to
figure out the numbers in our region, because some people did get it at work
for the first couple waves, some people might have got it at the hospital prior
to their surgery. So, in our region, it might be a bit different than in everywhere
else.
Mme Senay
(Cathy) : …lose momentum?
M. Fortin : But we are. Across the province, you can tell we're losing momentum
with the vaccination strategy. And it's up to Government to… if it believes, and it still does, it mentions it in every news
conference that they have, if Government believes that vaccination is still the right tool, then it needs to
promote it more, obviously, it needs to talk about it more, it needs to talk
about the benefits of vaccination even more, because, like you said, there
seems to be a stagnation in the number of people getting their third shot.
M. Wood (Ian) : ...these people hold the positions that they do? Is this a product…
A lot of people say it's a product of education. Are we not teaching civics
properly anymore? Or was that cut out years ago?
M. Fortin : I don't know if it's just a… I don't know. I wouldn't go down that
route. I think Government has a
responsibility to talk to
people about the necessity of the measures. When Government…
M. Wood (Ian) : They don't believe Government, so how is that going to help?
M. Fortin : But there is a reason people don't believe Government: if, after two years of asking Government to put forward the data behind all of their decisions, if, after
two years of Government doing
every action by decree and not using democracy to help them make their
decisions, if, after two years of not being fully transparent with all the data
and still not wanting to do it, still giving only partial written advise, it
does foster cynicism, it does foster apprehension and skepticism. So, if Government did a better job of being
transparent with people, maybe there would be more Quebeckers who believe in everything they said and who will follow the
measures.
M. Wood (Ian) : When you say «Government», are you including Public Health in that? Like, you know, Ontario, the federal Government do these signs tables, they have the data charts every couple week.
In Québec, it seems like that's
less so. Would that help?
M. Fortin : I think we do have some data charts available here in Québec. What we don't have is the written
advice from Public Health about all their decisions. When Public Health
publishes their advice, and I'll give you the example of the curfew, because it
was the first advice, written advice, that the new director of Public Health
published, it basically said: Curfew seems to have had a positive impact. By
being so vague, by having no data associated to it, by not saying: We will
measure the impact so that we know, next time, if we decide to put it in place
or not, it fosters cynicism. And that is something that Government could do a lot better job of.
M. Wood (Ian) : Just quickly, on Dawson College: They're going to have their press
conference, today, to figure out how they're going to deal with this funding
cut. What are you hoping to hear from the college?
M. Fortin : I'm anxious to hear what the college has to say. I mean, they acted
in good faith from the start, they worked with Government. Government told
them: We support your project. And all of a sudden, just like that, Government is saying: No, we no longer
support your project. They find themselves in a bit of a tough bind. And they
especially find themselves in a tough bind because they're facing a situation
where they wanted to offer health care classes. And, as a society, I'm hopping, I'm deeply hoping, that the cuts the
Government is making to Dawson College doesn't affect their ability to offer
those health care programs, because we need every single nurse and every single
health care professional that they can train.
Mme Senay
(Cathy) : André Pratte wrote an article in L'Actualité,
this morning, saying that Dawson is a dangerous precedent. And what will it
take for the CAQ government to be convinced that it has to cancel the
cancellation of the project?
M. Fortin :
It's a dangerous precedent because the Premier is essentially saying: I am
choosing Anglophones over Francophones. He's not even hiding it. It's a
dangerous precedent in that way, it's divisive in our society, and he's doing
it for a program where every Quebecker could benefit. If Dawson College manages
to train additional health care professionals, every Quebecker benefit from
that. And where I think the Premier really has a challenge here, is he's never
really explained why he changed is mind. How do we expect colleges and
universities to work on developing programs, to mount infrastructure projects,
when it knows the Government can just change its mind from one day to the next?
They spent the human resources that they spent on this project over the last
years. I can imagine how much time that's consumed for the college, how much
money that has cost. And to know that, just like that, it can be cancelled, I
think it's a dangerous precedent on a number of levels.
La Modératrice
:
Thank you.
M. Wood (Ian) :
This is the 11th consecutive census for Québec's population of the national
population as decreased. Why is that?
M. Fortin :
Sorry, can you say that again? I'm not sure I...
M. Wood (Ian) :
A census came out, and for the 11th straight census, Québec's share of the
national population as decreased. Why is that?
M. Fortin : Oh!
the share of the population. The rest of the country brings in more immigration
than we do. You want to know, from a mathematical standpoint, why our
population increases not as fast as the rest of the country? The rest of the
country brings in more immigration. So, from a straight number standpoint,
that's it. But in that census, there was also... there's also talk of where
Quebeckers live and the «étalement urbain», the urban sprawl, and that, to me,
is quite concerning. The Government, here, promised a national policy on
«aménagement du territoire», and we still have not seen that. It's been... It
was part of their promises, last campaign, to know how we can better structure
our cities, to know how we can better structure our infrastructure, our
transport infrastructure, so as to have this type of cities that we want, and
not to foster urban sprawl. I think it's a direct correlation to the fact that
the Government has yet to put in that policy that we're seeing more and more of
it.
La Modératrice
:
Merci.
M. Fortin :
Thank you.
(Fin à 8 h 28)