(Neuf heures trente-deux minutes)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue
à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Sylvain Gaudreault, notre
porte-parole en matière d'environnement et de lutte aux changements climatiques.
Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La
parole est à vous.
M. Gaudreault : Et
député de Jonquière d'abord. Donc, bonjour à tous et à toutes. Ça me fait
extrêmement plaisir de vous rencontrer, ce matin, pour vous dire qu'il est
inacceptable que le gouvernement du Québec, que le ministre de l'Environnement,
Benoit Charette, ne respecte pas sa propre loi, qui est la Loi sur le
développement durable, qui dispose, dans un de ses 16 principes d'application,
ce que j'appelle, moi, le principe «prends pas de chance», qui est le principe
de précaution, et qui doit être appliqué dans le dossier des normes de nickel
ici, à Québec, particulièrement en basse-ville et dans le quartier Limoilou. Ce
principe de précaution, dit : quand on n'est pas sûr, ne prends pas de
chance.
Bien là, on s'aperçoit que, dans ce
dossier, on a des scientifiques qui remettent en question la décision de
modifier le règlement du gouvernement. On a l'Ordre des chimistes, dont la
seule mission est de se préoccuper de la sécurité puis la santé du public, qui
se pose des questions. On a le conseil de ville de Québec qui, de façon
unanime, tous les conseillers municipaux de tous les partis, même les
indépendants, le maire, ont pris position contre la décision du ministre de
modifier son règlement.
Alors, le ministre de l'Environnement n'a
qu'un seul choix, c'est d'appliquer sa propre loi, la Loi sur le développement
durable, à son principe 16... dans un des 16 principes, pardon, le
principe de précaution, et de renoncer à modifier le règlement sur les normes
de nickel, donc de ne pas prendre de chance. Et, pour ce faire, nous allons
déposer à l'Assemblée nationale, tout à l'heure à la reprise des travaux, une
motion demandant au gouvernement d'être logique avec lui-même. Alors, je ne
vois pas comment le gouvernement pourrait refuser cette motion. Là-dessus, je
laisse la parole à Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Merci, Sylvain. Bonjour, tout le monde. Bon début de semaine.
Donc, apparemment qu'on va obtenir un calendrier de déconfinement aujourd'hui.
Je ne sais pas si c'est un plan ou c'est simplement un calendrier, parce que le
gouvernement continue dans sa fâcheuse habitude de couler une partie des
informations avant l'annonce complète du point de presse, mais ce que je sais,
c'est que, si on est capables de déconfiner pour le Super Bowl, on est capables
de déconfiner pour une partielle dans Marie-Victorin, puis on est capables de déconfiner
la démocratie de sorte que toute discussion, dorénavant, portant sur une
contrainte, une restriction en matière de mesures sanitaires devra dorénavant
faire l'objet d'un véritable débat à l'Assemblée nationale avec des experts,
avec toutes les voix de notre société qui sont entendues avant de prendre une
décision comme un couvre-feu qui, manifestement, n'avait pas d'avis de Santé
publique au soutien de la mesure, même chose pour la vaccitaxe.
Donc, le Parti québécois trace une ligne,
là. La patience des Québécoises et des Québécois est à bout, parce que le
gouvernement joue trop souvent au yoyo avec notre population, manque de
cohérence. Puis la manière de garantir l'intelligence et la cohérence de nos
décisions, c'est de faire ce que tous... la grande majorité des parlements
européens font déjà : débattre de manière transparente des mesures au lieu
de garder tout le pouvoir entre les mains d'une cellule de crise et d'un
gouvernement par décret. Donc, il n'y a pas de raison de ne pas déclencher dans
Marie-Victorin et il n'y a pas de raison de prendre des décisions sanitaires
sans consulter publiquement les experts et les partis d'opposition. C'est notre
position et on va être très fermes, dorénavant, vis-à-vis cette orientation.
La Modératrice : On prend les
questions : une question, une sous-question.
Mme Prince (Véronique) : Merci.
Vous ne le voyez pas comme une bonne chose, qu'on ait un calendrier? Je veux
dire, ça fait quand même plusieurs semaines que vous demandez de la
prévisibilité puis là on comprend qu'aujourd'hui c'est ce que le gouvernement
veut donner, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On
va voir si c'est un plan. Nous, ce qu'on demandait, c'est non pas des dates,
parce qu'on se souviendra qu'à Noël, le gouvernement a joué au devin en
annonçant à 20 personnes le 7 décembre, là, puis ça n'a pas bien été,
ce qu'on demandait, c'était des critères objectifs sur la base desquels on déconfine.
Donc, on va voir si c'est un plan. Dans tous les cas, on est obligés d'attendre
l'annonce complète. Et on rappelle que notre demande, c'est que, dans le plan
de déconfinement, il y ait le déconfinement de la démocratie, tant au niveau de
la partielle dans Marie-Victorin que sur la prise de décision de toute mesure
dans le futur qui pourrait être considérée par le gouvernement.
Un gouvernement qui fait tout à sa tête,
sans devoir d'explication à personne, là, c'est terminé, parce qu'il n'y a pas
d'acceptabilité sociale. L'acceptabilité sociale des mesures sanitaires était
fondée sur le caractère temporaire des mesures et sur le fait que ces
mesures-là étaient fondées sur la science. Le jour où on se rend compte que
certaines des mesures puis des ballons d'essai du gouvernement ne sont pas
vraiment fondés sur la science et qu'elles ne sont pas réellement temporaires,
parce que le gouvernement est tellement confortable que lui trouve ça bien,
conserver un gouvernement par décret jusqu'aux élections, là ça ne marche pas. Puis
on sent l'acceptabilité sociale s'effriter. Donc, il y a des limites à tout,
là.
M. Lacroix (Louis) : Vraisemblablement,
M. Legault va annoncer aujourd'hui, vous dites «un plan de déconfinement», mais
ça risque d'aller quand même beaucoup plus loin. On sent qu'il y a un
changement de philosophie qui veut s'installer. Jusqu'à quel point, à votre
avis, ce qui s'est passé en fin de semaine ici, à Québec, avec la manifestation
antimesures sanitaires, jusqu'à quel point ça a influencé, à votre avis, la
décision du gouvernement? Parce que ça arrive quand même, là : première
journée, ils rencontrent la Santé publique, hier soir... les manifs se sont
terminées dimanche soir, rencontre de la Santé publique hier, puis là on va
arriver aujourd'hui avec ça. Jusqu'à quel point ça a eu une influence?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La
vérité, c'est que je ne le sais pas. Je sais deux choses par contre...
M. Lacroix (Louis) : À votre
avis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, à mon avis, là, la Santé publique manque d'indépendance vis-à-vis du
gouvernement. Donc, le fait que vous posiez la question démontre que, partout
dans la population, on se demande tout le temps : Est-ce que c'est une
décision politique ou une décision scientifique? Puis malheureusement,
également, on va voir c'est quoi, le contenu du plan, je ne le sais pas, mais
ce que je sais, c'est que, par le passé, il y a eu des annonces politiques du
gouvernement qui, on s'en est rendu compte quelques mois plus tard, n'avaient
pas grand-chose à voir avec la science. Mais en même temps je ne peux pas... Il
n'y a pas de transparence. C'est que votre question est fondamentale, elle est
bonne, mais il n'y en a pas de transparence. On ne sait pas comment les
décisions sont prises. Puis c'est pour ça que je ramène, en disant : Là, là,
toute mesure sanitaire, dans le futur, ça va se passer ici, au salon bleu, puis
les experts vont être entendus de manière transparente. Puis, s'ils ne font pas
ça, il n'y aura plus de collaboration. Donc, la question est bonne, mais la
vérité, c'est qu'il n'y a pas de transparence, donc je n'ai pas d'information
en ce sens-là.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
que les manifestants, en fin de semaine, peuvent dire : On a gagné?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non,
moi, je pense que, quand même... Prenons un pas de recul, là. Moi, j'ai demandé
aux manifestants de se comporter avec respect en rappelant le droit de
manifester. Puis, si on regarde les manifestants, comme la police, comme la
ville de Québec, puis comme tout le monde, je trouve que, somme toute, les
manifestants ont pu se faire entendre sans qu'il n'y ait de débordement. Donc,
souvent, le Canada aime se comparer au Québec pour dénigrer le Québec. Comparons
ce qui s'est passé à Québec et à Ottawa. Je pense que, somme toute, tout le
monde était prêt puis tout le monde s'est comporté avec respect.
Mme Côté (Claudie) : ...est-ce
que vous, vous êtes en faveur d'un déconfinement en ce moment?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est-à-dire, moi, je demande un plan de déconfinement. Puis il faut
faire attention, là, il y a les hospitalisations, moi, je dis : Il y a d'autres
critères qu'il faut entrer dans la réflexion : la santé mentale des gens,
la santé physique des gens.
Mme Côté (Claudie) : ...en ce
moment, pour reprendre vos mots, là, les gens sont tannés. Il y a un sondage,
ce matin, qui démontre que la grogne augmente puis que les gens sont en faveur
d'un déconfinement. Il y a les manifestations à Ottawa, les manifestations à
Québec. Bon, visiblement, il y a le Super Bowl aussi qui est un nouvel étalon
de mesure. Mais vous, là, est-ce que, si vous étiez au pouvoir, vous trouveriez
que c'est le bon moment de déconfiner?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi,
je demande un plan de la part de la Santé publique. Je demande une
planification en fonction de critères objectifs. Depuis le 21 janvier, on
a été le premier parti à dire : Donnez-nous un plan, donnez-nous des
critères, au lieu qu'on joue chacun au gérant d'estrade, en disant : Bien,
moi, si ça avait été moi, je l'aurais fait comme ça. Ce n'est pas ça, l'enjeu. L'enjeu,
c'est : Est-ce qu'il y a une planification rigoureuse des étapes à suivre
pour donner un peu à tout le monde des indicateurs de ça s'en va où, maintenir
la confiance? C'est tout ce qu'on demande. On a été les premiers à le demander
puis on continue à demander ce plan-là.
M. Lachance (Nicolas) : Au
printemps dernier, là, le gouvernement a déconfiné avec les séries
éliminatoires et le Canadien de Montréal. ...pour déconfiner et accepter plus
de personnes encore avec le Super Bowl. Est-ce que, selon vous, le gouvernement
se base sur le sport professionnel pour déconfiner?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, le hasard fait bien les choses, il faut croire.
M. Bossé (Olivier) : Si
je comprends bien, c'est ça, votre réponse. Donc, vous demandez la levée de l'état
d'urgence sanitaire... prend des débats. Est-ce que... Oui, non?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : C'est à dire que ce qu'on dit, c'est : Toute décision
future qui vise à reconfiner ou placer des contraintes supplémentaires sur la
population pour des raisons sanitaires devra faire l'objet d'un débat en bonne
et due forme ici, à l'Assemblée nationale. On est flexibles sur le comment,
mais on veut entendre les experts avant que la décision soit annoncée, puis on
veut que les voix de chaque parti soient entendues avant qu'on annonce la
mesure, parce que, clairement, le gouvernement n'a pas pris en compte certains
groupes de la population, mais n'a pas pris en compte certains critères
évidents, comme la santé mentale et physique des gens, dans des décisions comme
le confinement, qui n'étaient même pas fondées sur un avis de Santé publique. C'est
grave.
M. Bossé (Olivier) : ...vous
demandez, est-ce que vous demandez qu'il y ait des critères ou une date — là,
vous dites vous ne demandez pas de date — mais pour la levée de l'état
d'urgence sanitaire?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, nous, on demande la fin de la gouvernance par décret,
la levée de l'urgence sanitaire. C'est notre cinquième fois. Donc, on la veut
tout de suite, parce que n'oubliez pas qu'on peut mettre en œuvre des mesures
sanitaires même si on n'est pas sous le cadre de la loi... de la gouvernance
par décret, mais, également, ça prend 24 heures à remettre en œuvre. Si
jamais on a besoin de retourner en urgence sanitaire, ça met... ça prend
24 heures, redonner ce pouvoir-là au gouvernement. Ce qu'on dit, c'est qu'il
faut apprendre à vivre avec le virus. Puis apprendre à vivre avec le virus, c'est
apprendre à débattre, à l'Assemblée nationale, des décisions importantes. Et le
gouvernement trouve toutes les excuses puis les stratégies pour ne pas revenir
à la normale à ce niveau-là. Il faut que ça arrête.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que ça veut dire que vous vous engagez à accepter rapidement un projet de loi
de transition? Parce que le gouvernement a dit : Quand on va lever, on va
avoir un projet de loi transitoire pour garder certains pouvoirs. Donc, est-ce
que le PQ s'engage à accepter ce projet de loi là?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Non. On va voir qu'est-ce qu'il y a dans le projet de loi. Je
rappelle qu'on n'a pas besoin d'un projet de loi pour suspendre la gouvernance
par décret, là. Si, le gouvernement, aujourd'hui, décide qu'on revient à la
démocratie normale, il peut le faire comme ça. Il peut passer également par
projet de loi pour avoir une transition planifiée.
M. Bossé (Olivier) : On
fait comme avant, c'est ça?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien oui.
M. Lachance (Nicolas) : Lui,
il a une raison derrière ça, c'est pour le réseau de la santé, c'est pour
maintenir en vie... En ce moment, le réseau de la santé ne va pas bien. Donc,
ça lui permet d'agir par décret pour garder certaines lois en place, des primes,
tout ça, là.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Il peut absolument mettre en œuvre des mesures sanitaires
sans être en gouvernance par décret. Et, à un moment donné, si on est pour
avoir d'autres vagues pendant plusieurs années, on ne pourra pas tout
simplement tolérer que le gouvernement fait ce qu'il veut, octroie les contrats
sans qu'il y ait de garde-fou, prend n'importe quelle décision sans consulter
ni les oppositions... puis sans qu'on sache quel expert a été consulté avant.
Là, c'est là qu'il faut prendre un pas de recul ce matin, là. Il y aura
peut-être d'autres vagues, puis là, on ne peut plus accepter de vivre sans que
les oppositions puis les experts soient consultés en public. La confiance s'effrite,
l'acceptabilité sociale s'effrite également, parce que le processus n'a pas de
sens. Puis on le voit, ailleurs en Europe, les gens sont revenus à des débats
normaux dans les parlements.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
J'aimerais vous entendre sur un débat qu'on pourrait avoir ici, au Parlement,
concernant le REM de l'Est. Je ne sais pas si vous avez vu ce matin que l'ARTM,
qui est quand même supposée gérer le développement du transport en commun dans
le Grand Montréal, trouve qu'il commence à y avoir beaucoup d'inconvénients
concernant le REM de l'Est. Vous, à ce stade-ci, êtes-vous toujours en faveur
de ce projet là, ou est-ce que le gouvernement devrait prendre un pas de recul?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Nous, on est définitivement en faveur d'un projet structurant
de transport collectif dans l'Est. Puis je ne veux pas que cette
incompétence-là se traduise par, encore une fois, l'Est qui se retrouve les
mains vides. Maintenant, ce qu'on voit, c'est qu'autant on ne veut pas que l'Est
soit négligé, autant on ne veut pas qu'ils aient un projet mauvais, néfaste
pour eux. Et là on est devant l'incompétence de la CAQ, qui sait très bien que
la caisse met en branle un projet en fonction uniquement de sa rentabilité,
donc ne considère pas toutes les critiques très légitimes que l'ARTM mentionne,
mais qui ont été mentionnées par plusieurs autres experts avant. On le savait
déjà. Les groupes sociaux aussi, également, disent : En termes d'acceptabilité
sociale, ça ne fonctionne pas. Quel leadership de la CAQ? Mme Rouleau, là,
elle est où? Pourquoi il n'y a personne qui intervient? Donc, c'est à nouveau
la CAQ qui se croise les bras et qui n'agit pas. Et qui va en payer le prix?
Les gens dans l'Est. Et, moi, c'est un dossier que je vais suivre de près,
parce que ce n'est pas vrai qu'encore une fois l'Est va se retrouver avec un
sous-projet qui n'a pas de sens, ou encore pire, pas de projet, en raison du
cafouillage des députés de la CAQ dans cette région-là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : ...ce
que la caisse propose en ce moment, pour vous, c'est un sous-projet qui n'a pas
de sens? Parce qu'à quelque part c'est quand même elle, le maître d'oeuvre du
projet. Donc, est-ce que c'est la caisse qui est incompétente?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce
n'est pas moi qui le dis, ce sont tous les experts, et ce rapport-là également,
qui vient réitérer ce qu'on sait déjà : ce n'est pas un bon projet sur le
plan des transports, parce qu'il cannibalise la ligne verte, puis son tracé n'a
pas de sens par rapport aux besoins. C'est un projet qui est problématique sur
le plan environnemental, c'est un projet qui soulève des questions, s'il est en
mode aérien, au niveau de la qualité de vie des gens, la défiguration du
quartier. Toutes ces questions-là, on les sait depuis longtemps, puis la CAQ
demeure les bras croisés, puis laisse la caisse prendre ses décisions en
fonction uniquement de sa rentabilité. Mais pourquoi on accepterait ça? Un
gouvernement décide. C'est simplement que le gouvernement caquiste ne fait rien,
parce que ça ne l'intéresse pas, le transport, de la même manière que le
transport pour les régions ne l'intéresse pas, que ce soit ferroviaire ou
aérien. Il y a plein d'exemples d'incompétence de la CAQ en matière de
transport, comme on le voit dans d'autres domaines, et c'est ça, la conclusion.
Puis un gouvernement du Parti québécois va faire de ce dossier-là une priorité
pour qu'un véritable projet de transport structurant atterrisse dans l'Est sans
délai, mais sans aberration non plus.
M. Lachance (Nicolas) : M.
St-Pierre Plamondon, si on déconfine, qu'est-ce qu'on fait avec le passeport
vaccinal? Est-ce qu'on le demande partout? Est-ce qu'on le retire? Quand est-ce
qu'on le retire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : La
position du Parti québécois est on ne peut plus claire, puis on va être fermes :
il n'y aura pas de changement à des questions comme le passeport vaccinal, il n'y
aura pas d'idée comme, je pense, Pierre Fitzgibbon a laissé aller comme ça :
Moi, je veux qu'on étende le passeport vaccinal, ces questions là, dorénavant,
n'auront aucun soutien du Parti québécois s'il n'y a pas eu un débat en bonne
et due forme avec des experts, en public, puis avec chacune des voix de la
société civile puis de l'Assemblée nationale qui s'expriment avant. Parce que,
là, les décisions ne sont pas réfléchies. L'acceptabilité sociale s'effrite
parce que des mesures temporaires deviennent permanentes, parce que des mesures
censées être fondées sur la science ne le sont pas. Là, là, il faut vraiment
prendre la mesure de ce qui se passe, puis dire : Ça suffit! Vous allez
amener ces questions-là en bonne et due forme à l'Assemblée nationale.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, Premier Legault is set to announce a very
detailed reopening plan at 1:00 p.m. What are you worrying about? This is
exactly what you wanted.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No. I wanted a plan that gives us
criteria based on which the Government will deconfine. The Super Bowl is not a criterion. So, we want
something that is rigorous and structured. And part of that plan is to
deconfine democracy. There's an election that should be held in Marie-Victorin.
There's no reason not to trigger it now that we are deconfining the rest of our
society. Same thing for any decision-making on sanitary measures, it ought to
be… from now on, it ought to be debated in a due form here, at the National Assembly. We need to hear the
experts before such measure is taken, because, obviously, the Government is
not always making decision based on science and is very rarely transparent as
to why he's doing things. And we see the social acceptability of the measures
plunging, and we need to react.
Mme Senay
(Cathy) : Don't you think that the protest
was… the protests, this weekend, were a sign of this?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm not that worried about the
protest. I mean, people are in disagreement. They come and they respectfully
send their message. What I'm worried about is people who were not at the
protest, and who say : You know what? I just don't trust that Government anymore; I just don't get it
anymore. That's a sign that the way of governing of the CAQ, with no
transparency, no debate, it takes a toll, there's a price to this. And we're
seeing the situation shifting, and it's very bad for democracy, because it
comes also with a lack of consideration for the process of debating. And we
know why: there's no debate.
Mme Senay
(Cathy) : There is an enormous amount of
fatigue. Even in your entourage, how many people were still respecting the
four-people maximum at home? Like, is it about time that we have… we get rid of
bubbles and we increase the number of people that you can gather at home? Like,
how many people were still respecting the rules, you think?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's about time we think in terms of
how we can live through many years with the virus. And confinements and
«couvre-feu», and vaccitax, and stuff like that, that's a way of management
typical of the first and the second wave. The Government hasn't changed its approach, and that's the problem. And the
population understands that, looks at the future and says : Are we really
going through confinement every single wave there is, if we're with many years
of waves ahead of us? It just doesn't work anymore.
Mme Senay
(Cathy) : But you said that your inspiration
was the European countries. If we look at what's happening in Ireland, for
example, if you walk on the streets of Dublin, you don't have the idea that
there was a pandemic, but they have the capacity of...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Denmark, Great Britain.
Mme Senay
(Cathy) : ...but they do have a capacity of
hospitalisations way higher than in Québec.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, that's why I'm saying... I'm not
saying : Whatever Ireland or Denmark does, we need to do the same thing
the next day. What I'm saying is : We need to debate this openly, because,
otherwise, we have, as I said I don't know on many occasions, but we have a Government that is very worried about its own image and its own
self-promotion, and, obviously, less worried about social acceptability,
transparency and science. So, it needs to... we need to change that model.
Mme Senay
(Cathy) : On the Public health emergency, you
know that Mr. Dubé will table a bill for the lifting of the Public health
emergency and to keep some restrictions. So, there will be a debate, this
session, on this. Can't you wait?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No. Democracy cannot wait anymore. Enough! Enough with
decisions that are not based on science or decisions that are very blur as to why
they were taken. The population, the opposition party, everybody is demanding
an intelligent debate before measures are taken, and that's the way it's going
to go from now on. There is no coming back; the Government went too far.
Mme Senay
(Cathy) : Merci.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 9 h 54)