(Huit heures cinquante-huit minutes)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue
à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Véronique Hivon, notre
porte-parole en matière de famille et d'éducation. Elle sera suivie du chef du
Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. Nous prendrons ensuite les
questions jusqu'à 9 h 22. La parole est à vous.
Mme Hivon : Bonjour. Alors, j'ai
une demande spéciale de ne pas vous donner tout mon plan de cours aujourd'hui,
mais je vais quand même vous dire qu'on célèbre un anniversaire très important
en déposant une motion. Aujourd'hui, c'est le 25e anniversaire de la
politique familiale la plus progressiste en Amérique, déposée par le
gouvernement du Parti québécois en 1997, qui a bien sûr créé le réseau des CPE.
Et cet anniversaire-là arrive vraiment à un bon moment puisqu'on a amorcé,
hier, l'étude du projet de loi n° 1, du ministre Lacombe, sur l'avenir de
la loi sur les services éducatifs à l'enfance.
Et vraiment c'est le temps de donner un
coup de barre. C'est le temps de revenir à l'idée même de ce réseau-là, qui est
une idée d'avoir, donc, de l'accessibilité, de l'universalité et de la qualité.
Et, en ce moment, avec le développement anarchique qui a eu cours sous les
libéraux et l'absence complète de développement qui a eu cours sous la CAQ,
bien, le temps est venu de vraiment prendre le virage que l'on propose du 100 %
CPE. C'est la manière de revenir aux sources, c'est la manière d'assurer le
maintien de ces trois principes-là, c'est la manière d'avoir de l'équité pour
tous les enfants, pour avoir de la qualité et pour avoir aussi de l'accessibilité
pour les parents.
Et pourquoi c'est si important de saisir
le momentum en ce moment? C'est que les garderies privées elles-mêmes demandent
la conversion, parce que le modèle est intenable, parce qu'il y a même, à
Montréal, des milliers de places qui ne sont pas occupées, alors qu'on est dans
une pénurie sans nom, parce que les parents ne peuvent pas payer. Et là qu'est
ce qu'on voit? On voit un gouvernement qui augmente les crédits d'impôt, qui
sont rendus à des centaines de millions, plutôt que d'investir cet argent-là où
les parents le souhaitent, où la qualité est présente, c'est-à-dire dans les
CPE.
Donc, c'est une bataille que l'on mène
dans le cadre de ce projet de loi là. Et vraiment on ne serait que ravis que le
gouvernement parte avec notre idée et réalise que c'est ça, l'avenir des CPE et
de notre réseau des services de garde à la petite enfance.
Et un mot, avant de passer la parole à mon
chef, sur ce qu'on apprend ce matin qui est absolument alarmant et inacceptable
en matière, justement, de milieux familiaux non régis, c'est-à-dire que 70 %
des gens chez qui on a détecté des antécédents judiciaires se sont vu quand
même octroyer la permission de pouvoir opérer de manière non régie un service
de garde en milieu familial. Vous vous imaginez le message que ça envoie quant
à la confiance qu'on peut avoir. C'est déjà une anomalie d'avoir un réseau non
régi. La petite balise qui existe, c'est de pouvoir s'assurer qu'il n'y a pas d'antécédent
judiciaire. Comment on a pu en arriver à une telle situation où 70 % des
personnes qui accueillent quotidiennement des enfants, qui ont des antécédents
judiciaires, peuvent continuer à opérer?
Alors, aujourd'hui, on demande
formellement au ministre Lacombe de faire toute la lumière, dès aujourd'hui,
sur cet enjeu-là, de dire comment on a pu assister à une telle passoire pour
pouvoir voir ces responsables-là toujours présents. Surtout, est-ce que c'est
parce qu'on manque tellement de places, faute d'action dans les dernières
années par ce gouvernement-là, qu'on n'ose pas mettre les règles où elles
doivent être? Donc, le ministre, il est imputable. On s'attend à des réponses
très claires aujourd'hui. Sur ce, je laisse la parole à mon chef, Paul
St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Véronique. Bonjour, tout le monde. Alors, je prends quelques
instants pour vous parler du projet de loi n° 11. Dans le cadre des
travaux qu'on a entendus hier, on a entendu plusieurs groupes, dont les
fédérations de médecins, mais également les infirmières spécialisées, on a
entendu le Conseil pour la protection des malades, et je souligne que le
message est quand même constant lors de ces consultations-là. Ce n'est pas
parce que la CAQ a promis un médecin par Québécois qu'il faut s'entêter dans un
modèle qui est complètement dépassé. Ce que les groupes sont venus dire, hier,
c'est : Il faut se concentrer sur les soins qu'on offre en première ligne,
et ça implique d'autres professionnels de la santé, pas que les médecins.
Et, en fait, lorsqu'on reprend ce qu'on a
proposé, au Parti québécois, c'est-à-dire la liste des 12 travaux du Parti
québécois, bien, on se rend compte qu'ont été mentionnées, hier, quatre
solutions de nos 12 travaux, et ça a été dit, et redit, et redit, à savoir :
ça prend une multidisciplinarité où est-ce que les 200 000 professionnels
de la santé contribuent tous avec les médecins pour offrir des soins en
première ligne; ça prend une première ligne forte à travers des CLSC; il faut
permettre aux personnes aînées d'avoir des soins à domicile; il faut
régionaliser, simplifier le système de santé en décentralisant les décisions.
Ce sont toutes des propositions du Parti québécois, et ça fait partie de notre
plan pour avoir les 12 travaux en branle le plus rapidement possible.
Donc, il faut entendre les experts, les
groupes qui connaissent ça. Il faut que le gouvernement cesse de s'entêter dans
le modèle Barrette et dans le modèle d'il y a 50 ans, à savoir que tout
passe par le médecin et qu'il n'y a que le médecin. Les médecins nous le
disent, les médecins nous le disent : Arrêtez ce modèle-là, donnons de la
place à tous les professionnels de la santé. Je pense que ça vaut la peine de
le souligner. Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice : Une question,
une sous-question, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : Restons
dans la santé, si vous voulez bien. Est-ce que vous trouvez, actuellement, que
ce qu'a annoncé la Santé publique pour les sports, pour le fait que les gens
qui sont atteints de la COVID attendent ou non la troisième dose, le retour au
travail si tu es infecté par la COVID, c'est clair?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le mot pour les derniers mois, en gestion de la COVID, c'est le mot «confusion».
Il y a beaucoup de confusion, il y en a toujours, et ça relève de la capacité
du gouvernement à être prêt à arriver avec un plan rigoureux. Et c'est pour ça
qu'au Parti québécois on demande un plan de déconfinement depuis des semaines,
sans être entendus.
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas le gouvernement qui parle, là-dessus, là, c'est la Santé publique.
Est-ce que vous trouvez que la Santé publique est confuse?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que c'est au gouvernement d'organiser des points de presse distincts
entre la Santé publique et le gouvernement et que, dans les deux cas, on nous
explique le plus clairement possible qu'est-ce qui est attendu de la population
québécoise.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que les autorités doivent laisser des manifestants venir bloquer, venir
paralyser l'ensemble d'un quartier, d'une ville au nom de la liberté d'expression?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bon, la liberté d'expression, c'est celle de manifester dans la paix, dans le
respect des autres. Jammer une ville, ce n'est pas de la liberté d'expression,
c'est de l'obstruction puis un manque de respect pour les autres, et c'est
illégal à la lumière du Code de la route, par exemple. Donc, ce qu'on demande
aux manifestants, c'est de se faire entendre, de faire entendre ce qu'ils ont à
dire, oui, mais de ne pas non plus assiéger la ville de Québec, prendre en
otage la ville de Québec. Ça, c'est inacceptable.
M. Lacroix (Louis) : Donc, à
partir du moment où ça arriverait, où il y aurait un blocage, par exemple, de
différentes artères de Québec, des rues, des camions qui seraient stationnés un
peu partout, comme ça s'est passé à Ottawa, il faudrait que la police
intervienne?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En fait, la police va être là dès l'arrivée des manifestants. Et ce qu'on demande
aux manifestants, c'est de collaborer pour que les règles soient suivies, dans
le respect de leur liberté d'expression, là. Moi, je tiens à ce que les gens
puissent se faire entendre devant l'Assemblée nationale. Mais c'est ça le but
de... le but de l'exercice, c'est de se faire entendre, ça, c'est légitime.
Jammer une ville, ça, ce n'est pas légitime.
Mme Gamache (Valérie) :
Est-ce que vous irez les rencontrer, ces gens-là? Est-ce que vous serez
intéressé? Parce que, oui, il y a des camionneurs, mais des familles, aussi,
qui se donnent rendez-vous. Est-ce que les membres du Parti québécois iront les
rencontrer, les députés ou même vous?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : On
n'a pas pris de décision là-dessus. On va entendre ce qu'ils ont à dire comme
argument, comme point de vue. Évidemment, nous, on suit avec beaucoup d'intérêt
les points de vue des divers groupes de la population, parce qu'on s'inquiète
du climat social. Donc, on va entendre les arguments, mais ce qu'on va
observer, par rapport à ce qu'on vient de voir à Ottawa, vous comprendrez que,
s'il y a des drapeaux de croix gammée, là, moi, je ne vais pas là, là. Vous comprendrez
qu'il y a des normes de respect et de civisme qui doivent être respectées, de
la même manière que nous, on réitère que le droit de manifester également doit
être respecté. C'est donnant, donnant. Ça s'appelle vivre en société, puis on s'attend
de ça de la part des manifestants.
M. Laforest (Alain) : …entre
autres aux élus, ne croient plus au gouvernement, que l'objectif ultime, c'est
de renverser les gouvernements.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi,
je dis : Toute personne qui suit les travaux de l'Assemblée nationale, qui
regarde le Parti québécois aller, comme il regarde d'autres partis d'opposition
aller, voit qu'il y a de réels débats, il y a de réels désaccords, mais on n'en
vient jamais aux coups, à la haine ou à des symboles haineux dans cette
enceinte-ci. C'est ça, croire à la démocratie, c'est être capable d'être en
désaccord, même des fois de lever le ton, mais en demeurant assez respectueux
qu'on puisse vivre ensemble.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que ça dit sur les formations politiques qui appuient ce mouvement-là? Je
pense, par exemple, au Parti conservateur, à Ottawa, il y a des députés qui
sont allés, qui soutiennent un peu ce mouvement-là. Qu'est-ce que ça dit sur
les formations politiques qui appuient le...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je les laisse s'expliquer. C'est à eux d'expliquer leur position. Moi, je vous
explique la nôtre, puis comment on voit ça.
M. Laforest (Alain) : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme je vous dis, nous, on a notre ligne de conduite par rapport à ça :
respecter le droit de manifester, mais demander une collaboration aussi pour
que ce ne soit pas...
M. Laforest (Alain) :
...libéraux, vous critiquez la CAQ, mais, lorsqu'on vous demande si vous avez
une prise de position, comme vous dites : Moi, je ne vais pas me présenter,
s'il y a des symboles haineux, puis on vous dit, entre autres, qu'il y a des
conservateurs et peut-être le futur chef du Parti conservateur du Canada qui
les appuient, vous dites : Demandez-lui. Vous n'avez pas de prise de
position?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est à lui de s'expliquer.
M. Laforest (Alain) : Vous
trouvez ça correct?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est à lui de s'expliquer.
M. Lacroix (Louis) : ...que
les camionneurs à Ottawa faisaient ce qu'on aurait dû faire depuis bien
longtemps.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai de commentaire sur ce qu'Éric Duhaime a dit.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
les hydrocarbures, est ce que vous considérez qu'il faut donner des centaines
de millions à l'industrie qui va être, finalement... Parce que le gouvernement
Legault a déposé un projet de loi, là, pour mettre fin... Le gouvernement
Legault a déposé un projet de loi pour merttre fin à l'exploration des
hydrocarbures. Donc, quel type de compensation faut-il donner à l'industrie?
Est-ce que des centaines de millions, pour vous, c'est acceptable?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, c'est inacceptable, 500 millions de dollars. Ils n'ont pas le droit à
des compensations, sauf en ce qui a trait à l'exception des traités
internationaux. Jamais le Québec va être en violation de ses engagements
internationaux parce qu'on est un lieu où est-ce qu'on peut faire affaire en
toute sécurité. Mais, à part le strict minimum qui nous est imposé, zéro
compensation, là. Moi, toutes les histoires de : On veut une compensation
pour la perte d'opportunité ou pour... Non, non, je regrette, là, un
gouvernement puis une démocratie a droit de changer d'orientation. Surtout quand
ces orientations-là nous mènent dans un mur sur le plan du changement
climatique. On peut réorienter nos choses. Donc, on va s'en tenir au strict
minimum.
M. Lecavalier (Charles) : C'est
quoi, le strict minimum?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce qui est imposé par les engagements internationaux qu'on a.
M. Lecavalier (Charles) : C'est
quoi, les engagements internationaux? Donc, pouvez-vous m'expliquer...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je n'ai pas de chiffres pour vous, ce matin, là. Mais ce que je veux
dire, c'est que la dernière chose qu'on doit faire dans les circonstances, c'est
de s'asseoir en disant : O.K., négocions. Vous voulez 500 millions,
mais là, je vous en lance 200. Non, non. Le point de départ, c'est :
aucune compensation, sauf si on nous démontre qu'on est tenus par la loi puis
le droit international de donner certaines compensations. Mais, nous, notre
approche, c'est : aucune compensation, sauf exception.
Mme Gamache (Valérie) : Donc,
selon vous, c'est aux compagnies de faire la preuve au gouvernement...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Totalement. Ah oui! Et puis, la preuve, elle est mieux d'être précise et
concordante. Parce que l'approche de départ du Parti québécois, c'est : Je
regrette, là, mais on n'est pas censés vous dédommager, en plus de tout le
trouble puis le saccage que ce genre de lobby là, là, a engendrés.
M. Laforest (Alain) : ...sur
l'investissement pour l'avenir, parce qu'il y a des compagnies qui sont venues
ici, qui ont investi de bonne foi en disant : Il y a un potentiel. Les
règles changent, puis là on leur dit : Bien, votre investissement,
oubliez-le, les règles ont changé. Ça peut arriver dans d'autres domaines, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça amène deux messages : un gouvernement démocratique peut changer d'orientation,
mais le Québec respectera toujours ses engagements juridiques internationaux. Puis
c'est ça, le message qu'il faut envoyer.
M. Lecavalier (Charles) : Je
veux juste revenir à l'exemple d'Anticosti, là, parce qu'il y a eu des
dédommagements quand même assez importants versés aux entreprises lorsque le
gouvernement Couillard a mis fin aux hydrocarbures sur l'île d'Anticosti.
Est-ce que c'est une comparaison qui est adéquate ou, à ce moment-là, le
gouvernement a commis une erreur en donnant des dédommagements trop importants?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, de mémoire, ce n'était pas des gros montants. Je pense, Pétrolia, c'était
autour de 20 millions. Tu sais, ce n'était pas des montants qui s'apparentent
à 500 millions. Et c'est pour ça que la position de départ...
M. Lecavalier (Charles) : ...additionne
toutes les entreprises, ça peut faire quand même un bon montant.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, oui, mais c'était moins de 100 millions, là, on n'était pas du tout
dans les 500 millions qui sont évoqués. Donc, nous, notre posture, c'est :
aucune compensation. Ça, c'est notre position de départ. Maintenant, si on a
des obligations qu'on doit absolument rencontrer suivant les traités
internationaux, on va quand même respecter, là, la loi.
La Modératrice : Dernière
question en français, s'il vous plaît.
M. Lachance (Nicolas) : Payer
des consultants 1 000 $ de l'heure encore pendant trois ans pour
faire du réseau de communication d'urgence de la police et des ambulanciers un
service efficace, est ce que c'est normal encore aujourd'hui au Québec?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Est ce que c'est normal pour un gouvernement de payer 1 000 $ de l'heure
pour un consultant, point? La réponse, c'est non. Qui est responsable
ultimement de décisions comme celle-là? La réponse est simple : le
gouvernement. Il va falloir que le gouvernement prenne la responsabilité de ses
décisions au lieu de créer des diversions ou de pointer du doigt d'autres gens.
Ils sont au pouvoir. Ils sont au pouvoir depuis assez longtemps. Si on paie des
gens 1 000 $ de l'heure comme consultants, c'est au gouvernement de
prendre ses responsabilités et de nous expliquer dans quel univers parallèle
est-ce que ça a du sens.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon,
regarding the deal to end the exploration and exploitation of hydrocarbons, I
just would like to understand the PQ's position. Mr. Julien said a few
months ago : It would be irresponsible to not compensate those companies.
So, basically, he started the negotiations already, opening the door to
compensations. He could not go back.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : That's a poor stance, because you're
saying from the start : We're very open to negotiations. Whereas what we
should be doing is to say : We don't think we owe you any money. If you
demonstrate that we are bound by legal obligations, international obligations,
we can see if your argument is good enough, but otherwise we don't intend to
compensate. And that would be a much better stance than a stance where you
basically say : OK, let's talk about figures. We shouldn't be doing that
right now.
Mme Senay (Cathy) :
...a good stance, but a bad stance
saying : We're open to business, which is what the Government wants businesses to understand.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
It's not about being open to business, it's really about respecting
the fact that a democratic government can change it's orientations, especially when it's on a sensitive
topic such as climate change, and that, of course, in Québec, we will respect
our international obligations. But that's the question : Are there
obligations or not? It's not about making presents, making gifts to industries
just to show that we're willing to do business. Of course, we are willing to do
business and, of course, we will respect our obligations. But we shouldn't
start that conversation by saying : Hey! we have hundreds of millions, let's
talk about how much. We shouldn't do that.
Mme Fletcher (Raquel) :
I have a question for Mme Hivon about day
cares. I was wondering if you can just… a brief summary of your statement in
French.
Mme
Hivon
: Yes. Today, we're tabling a motion about the 25th anniversary of
the family policy of the Québec PQ Government in 1997, which created the Québec day care system with the CPEs.
And I think it's a very important moment, right now, to remind the present Government about the principles that were at
the roots of this reform, because, since yesterday, we are working on Bill 1,
about the law concerning day care in Québec, and unfortunately, we are really
going away from those principles, which are to have universal access, easy
access and quality. And, really, we are asking the Government to follow our proposal to have really a shift to a 100% CPE policy, so that all the new spots are developed in the CPE
system and that we have a policy of converting the private spots into CPEs,
because right now it's just not functioning at all.
Mme Fletcher (Raquel) : And what is the feedback that you've gotten? I know it's only been
one day…
Mme
Hivon
: Yes. It not very good. The Minister, you know, is giving interviews
these days trying to bring to himself this anniversary of the 25th anniversary
of this policy. And he's saying : Oh! you know, we're aiming at having 100% subsidized day care system. Yesterday, I asked him over and over
to write it in the bill. You know, we can give ourselves a transition period
for three to five years, for example, to say : OK, this is the aim, and
we're giving us the target, and this is what we recognize, that we will have a
converting system. It's just unsustainable right now, you know? It's such a
paradox because in Montréal, where there are many private profit day-care
centers, they have spots that are available because people are not able to pay.
And what does the Government do, they just increase the tax credit, and what
the day care do is to increase the fees. So, it's just unsustainable.
Yesterday, he was saying : Oh! it's the intention, I cannot write it black
on white. We have to do that.
Mme Fletcher (Raquel) : I also wanted to ask you about violence against women. Mme Guilbault
is going to table a bill… bracelets. I assume that you are happy with this
bill, you feel like it's : OK, finally…
Mme
Hivon
:
Yes. We are happy about that. It was one of the recommendations of the Rebâtir
la confiance report, on which we worked really hard. We were hoping this to
come very fast. It's something that should have been done earlier. So, we will
look at it very closely, and we're happy about this intention.
M. Brennan (Andrew) : Mme Hivon, just… keeping on that, you know… There is very few
jurisdictions that have something like this, just to start with. And there's
only been, really, a pilot study that's been done in Canada. It's never been
done to such a degree. Do you think this shows, well, leadership on the part of
Québec, in order to be this far ahead? And this is a tool to ensure maybe a
false sense of security, in some ways, but generally to ensure the safety of
victims. Do you think it shows that Québec is
forward-thinking when it comes to protecting the victims, mostly women, when it
comes to...
Mme Hivon :
Yes. I think that we reacted… the
elected members of the National Assembly reacted in the best way possible, you
know, following the #metoo movement and also all those feminicides, because we
decided to work all together. And I think that, when you do that, you put a
pressure on the Government, because all the parties worked together. And they
tabled a very, very thorough report. So, the Government doesn't really have a
choice. And I think it's a good thing, with the specialized tribunal and now
this bracelet, we are really showing the way forward.
M.
Brennan (Andrew) : Merci. And M. St-Pierre Plamondon,
juste vitement. Yesterday… some of your comments mostly regarding questioning
the lack of action plan, the continued measures that we have, and our
hospitalization rate being our only indicator of when or when not to have
certain measures or certain restrictions, in response to what you said, M.
Legault said, in his press conference yesterday, he was surprised, and also
this wasn't the Parti québécois that he recognized. Do you think he has maybe
forgotten some of the principles of what the PQ stands for, or is he just
politicking here?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Yes, he forgot that the PQ
stands for protecting its people. And what I said yesterday is that
hospitalization can't be the only criterion. We shall have other criteria, such
as mental health of our people. And the mere fact that I said mental health
should be one of the criteria to evaluate our decisions, he cannot say it's
irresponsible. We care about our people and we're worried to see our people not
in good shape, not doing well right now. And, yes, we should be considering
many factors in making our decisions.
La
Modératrice : Je vais devoir passer à la dernière question en anglais,
s'il vous plaît...
M. Authier (Philip)
: Good morning.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Good morning.
M. Authier (Philip)
: I just want to get you to elaborate on your comments about this
possible convoy demonstration this weekend. Are you willing to meet with
protestors? And what are your remarks in terms of social order?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : So, there is a right to be
heard, a freedom of expression that makes manifestations something normal,
wanted in a democracy, but this is not the same thing than jamming a city,
making a city under siege, dysfunctional. That is not acceptable. So, depending
on the intentions of the people that will be here tomorrow, I think we should
hear them, we ought to listen to what they have to say, but we have to see
whether they will respect the city of Québec and respect norms that are
essential to govern a manifestation. So, we'll see how they govern themselves.
M. Authier (Philip)
: And yesterday, I asked you about Dawson, and you said you wanted to
see whether that decision was final. Mme McCann...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It looks final now.
M. Authier (Philip)
: Yes. And I noticed you tweeted that it's a significant gain for the
PQ, an important victory for the PQ. Can you elaborate?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. We've been asking for several
months that the funding that was going to Dawson be going to the francophone cegep
system. Because when we see the needs and when we see the number of places on
the island of Montréal, there is a disproportion. So, that disproportion should
be fixed by making decisions that are coherent from a financial standpoint.
And it seems that, all of
a sudden, the CAQ Government, without a lot of explanations, changed its mind.
Is it because of polls? Is it because of internal discussions? The only thing
that we're certain of is that, if there was no PQ to push that issue, if there
was no people in the civil society, like Frédéric Lacroix, who raised the
issue, that issue would have never been a topic in the CAQ's agenda. So, we
work hard so that there's fairness and sustainability of the French language on
the Island of Montréal, and we will continue to do so.
La
Modératrice : Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 9 h 22)