(Dix heures trente-deux minutes)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue
à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole, tout d'abord,
Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire, suivi de la
responsable solidaire en matière d'environnement, Émilise Lessard-Therrien.
Vous pourrez poser vos questions par la suite.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup. Bonjour, tout le monde. On est très heureux, à Québec solidaire, d'être
de retour à l'Assemblée nationale aujourd'hui, en cette rentrée parlementaire.
Bien sûr, je suis obligé de commencer en
vous parlant de la volte-face de François Legault concernant la taxe vaccin.
Aujourd'hui, les Québécois se rendent compte qu'en plein état d'urgence
sanitaire, en pleine pandémie mondiale, François Legault gouverne avec des
coups de tête. Moi, je pense que les Québécois méritent un gouvernement qui
sait ce qu'il fait puis qui fait ce qu'il dit, pas un premier ministre qui gère
selon ses humeurs du moment. C'est broche à foin, c'est de l'incompétence. Je
pense que les Québécois vont se mettre de plus en plus à se poser une question :
Sur quoi se base François Legault quand il prend des décisions? Moi, je pense
que le premier ministre du Québec nous doit des sérieuses explications aujourd'hui.
Mme Lessard-Therrien :
Bonjour. Le 22 décembre dernier, le gouvernement a décidé de nous en
passer une petite vite. Il a déposé un projet de règlement qui viendrait
modifier la norme du nickel dans l'air pour favoriser l'industrie. Le nickel, c'est
un polluant toxique, et la CAQ veut en émettre cinq fois plus dans l'air que ce
qui est actuellement permis. Bref, Benoit Charette s'est couché devant les
multinationales polluantes.
Au Québec, là, c'est 4 000 personnes
qui meurent prématurément à chaque année à cause de la pollution atmosphérique,
et le nickel en fait partie. C'est un gros problème ici, à Québec, avec le
port. La population de la Basse-Ville respire déjà de l'air beaucoup plus
pollué que dans les plus grandes villes du Canada. C'est un problème à
Sorel-Tracy. C'est un gros problème à Rouyn-Noranda.
Au Québec, on a collectivement fait le
choix de faire de la santé des gens la priorité numéro un, et la CAQ, elle,
veut faire un compromis sur cette santé-là. Pour favoriser quoi? Les
multinationales étrangères qui polluent l'air qu'on respire. C'est
inacceptable. Et Québec solidaire va talonner la CAQ jusqu'à tant qu'elle retire
son projet de règlement. Merci.
La Modératrice : Merci
beaucoup. On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il
vous plaît.
M. Lavallée (Hugo) : Sur la
contribution santé, au fond, ça fait quand même votre affaire, dans le sens, c'est
une mesure à laquelle vous vous opposiez... victoire pour vous. Est-ce que ce n'est
pas une victoire pour vous?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense que ce n'est pas une victoire pour le Québec quand, pendant des semaines,
le débat est monopolisé par une patente à gosses inventée par François Legault
parce que c'était son humeur ce jour-là. Je pense que le Québec n'est pas
gagnant parce que, pendant ces semaines-là, on aurait dû être en train de
travailler ensemble pour trouver des solutions à la pandémie. Par exemple,
distribuer des N95 massivement, régler enfin la question de la ventilation dans
nos écoles, s'assurer de mieux protéger les travailleurs, travailleuses de la
santé.
Pendant des semaines, là, c'est de ça dont
on aurait dû parler, pas d'un coup de tête de François Legault lancé à la
va-vite comme ça dans un point de presse. Quand François Legault convoque les
Québécois, Québécoises, là, en conférence de presse, là, ce n'est pas rien. Les
gens ont le droit de s'attendre à ce que ce qui leur soit communiqué, ce n'est
pas les humeurs du moment de François Legault, mais c'est des décisions de
gestion de la crise basées sur la science.
M. Laforest (Alain) : ...lors
de la rencontre que vous avez eue, vendredi dernier, par rapport à la contribution
santé?
M. Nadeau-Dubois : Vendredi
dernier, lorsque j'ai parlé à François Legault de la contribution santé, il
maintenait le cap. Il me disait que c'était le gros bon sens que d'aller dans
cette direction-là. Je constate qu'il y a quelque chose qui s'est passé depuis
notre conversation.
M. Lavallée (Hugo) : ...
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
veux pas prêter d'intention. Je ne sais pas qu'est-ce qui s'est passé dans l'entourage
du premier ministre pour qu'on fasse volte-face comme ça. Mais ce que je
constate, là, c'est qu'on a perdu du temps précieux à débattre d'une idée
broche à foin lancée par le premier ministre sur un coup de tête alors qu'on
aurait dû prendre ce temps-là pour trouver des solutions pour se sortir de la
cinquième vague. On est en plein état d'urgence sanitaire, on est en pleine
pandémie. Il faut trouver des solutions, pas lancer des idées en l'air parce
que, ce jour-là, ça nous tente.
M. Robillard (Alexandre) : Et
le changement dont vous parlez dans l'entourage de M. Legault, est-ce qu'il se
limite à son entourage ou vous avez l'impression qu'il y a d'autres éléments
qui rentrent en ligne de compte dans cette décision de renoncer au projet?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que François Legault doit des explications aux Québécois et aux Québécoises.
Comment ça se fait qu'il convoque une conférence de presse pour s'adresser aux
Québécois et aux Québécoises et qu'il lance des idées en l'air sans avoir fait
ses devoirs avant? C'est de l'incompétence.
M. Robillard (Alexandre) :
...la pression montait sur le gouvernement qui a peut-être motivé cette
décision-là de changer de cap?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense qu'en pleine pandémie les Québécois méritent un gouvernement rigoureux et
responsable. Dans ce dossier-là, François Legault a fait tout le contraire.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que les klaxons d'Ottawa se sont fait entendre ici, ont résonné, puis qu'on a
peur de ce qui pourrait se passer jeudi?
M. Nadeau-Dubois : Moi, j'attends
les explications du premier ministre, je ne me lancerais pas dans des
hypothèses. Je pense que ce n'est pas ce dont le Québec a besoin en pleine
pandémie.
M. Lacroix (Louis) : Sur les
autres mesures, on va annoncer, aujourd'hui, que les gyms vont pouvoir rouvrir,
que le sport pour les adultes aussi va être de nouveau permis, en tout cas,
dans certaines modalités, là, pas les compétitions, sport d'entraînement, etc.
Est-ce que c'est suffisant? Parce que, là, on y va à la petite semaine, on
ouvre les places aux restaurants, après ça, les salles de spectacles le 7. Le
14, ça va être les gyms, les sports pour adultes. Est-ce que ça va assez vite,
cette espèce de déconfinement, là, parsemé, là?
M. Nadeau-Dubois : Moi, ce
que je demande à François Legault, c'est de suivre la science, puis de faire
preuve de transparence maximale, et de donner, oui, un peu plus de
prévisibilité aux Québécois et aux Québécoises. Quand on vit des revirements
comme celui de ce matin sur la contribution santé, là, qu'est-ce que ça fait?
Bien, ça jette un doute sur les critères utilisés par François Legault pour
prendre des décisions. Et ça, c'est mauvais pour tout le Québec. C'est mauvais
pour l'adhésion des Québécois aux mesures sanitaires. Et ça jette un doute sur :
Bien, voyons donc, ce premier ministre-là, là, à qui il parle? Sur quoi il se
base pour prendre des décisions? Quand il convoque les Québécois, Québécoises
en conférence de presse, là, ce n'est pas rien. Est-ce qu'il nous partage ses
coups de tête et ses humeurs du moment ou est-ce qu'il nous communique des
décisions rigoureuses appuyées par la science? C'est ça, la question que les
Québécois se posent.
M. Lacroix (Louis) :
Mais, en fait, la raison pour laquelle on est confinés, nous dit-on, c'est en
raison de la fragilité de notre système de santé. Il semble plus magané qu'ailleurs
dans d'autres juridictions, notre système de santé.
M. Nadeau-Dubois : Il l'est,
il l'est, il l'est.
M. Lacroix (Louis) :
Alors, la pandémie n'est pas pire qu'ailleurs, en ce sens que c'est la même
transmissibilité que dans d'autres endroits dans le monde, en Amérique, au
Canada même. Le taux de vaccination est très élevé, plus élevé que dans
plusieurs juridictions. Pourtant, on est un des endroits les plus confinés.
Est-ce que ça, c'est normal? Est-ce qu'on devrait... Est-ce que c'est normal
que l'ensemble de la population soit confiné pour une minorité de personnes qui
soient à l'hôpital?
M. Nadeau-Dubois : Ce n'est
pas normal. Et le problème, c'est quoi? C'est qu'on est entré dans cette
crise-là avec une des capacités hospitalières les plus faibles de tous les pays
du G7. Il y a, en Europe, toutes proportions gardées, plusieurs pays dans
lesquels il y a plus de cas et plus d'hospitalisations, mais ça met moins à l'épreuve
le système de santé. Pourquoi? Parce qu'ils ont de meilleures capacités
hospitalières.
L'échec des gouvernements libéraux et
péquistes successifs en santé nous a menés dans une situation où notre système
est tellement fragile qu'on est malheureusement obligé de confiner davantage qu'ailleurs.
M. Lacroix (Louis) :
Mais on ne devrait pas rouvrir plus?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
la raison pour laquelle, je pense, le déconfinement se fait plus lentement ici,
c'est notamment parce que notre système hospitalier est plus fragile. Ce qu'il
faut trouver, c'est des solutions pour renforcer notre système de santé. On a
perdu un mois à débattre de la saute d'humeur de François Legault, la taxe
vaccin, alors qu'on aurait dû prendre ce temps-là pour trouver des solutions
pour renforcer le système. C'est du temps perdu.
M. Lavallée (Hugo) : Mais le
plan de refondation du système de santé de M. Dubé, vous y croyez ou pas?
M. Nadeau-Dubois :
Pardon?
M. Lavallée (Hugo) : Le plan
de refondation du système de santé de M. Dubé, vous y croyez ou pas?
M. Nadeau-Dubois : En
santé, François Legault ne livre pas la marchandise. Il avait promis
90 minutes d'attente dans les urgences, il n'a pas livré la marchandise.
Il avait promis un médecin de famille pour chaque Québécois, comme tous ses
prédécesseurs, il n'a pas livré la marchandise. Il avait promis de ramener les
milliers de travailleuses dans notre réseau, il ne livre pas la marchandise. Il
avait promis de serrer la vis aux agences de placement, il ne livre pas la
marchandise.
Il n'est même pas capable de faire ce qui est
le plus facile à faire, c'est-à-dire, par exemple, donner les meilleurs quarts
de travail aux infirmières du public. Comment les Québécois peuvent-ils avoir
confiance qu'il va être capable de refonder le système s'il n'est même pas
capable de faire ça?
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous avez l'impression que M. Boileau a démontré son indépendance avec
sa conférence de presse en solo jeudi dernier?
M. Nadeau-Dubois : C'est
un pas dans la bonne direction. Mais, nous, ce qu'on souhaite, c'est que la direction
nationale de la santé publique soit réellement indépendante du gouvernement.
Ça, ça veut dire nommée aux deux tiers par l'Assemblée nationale avec une
réelle consultation des partis d'opposition.
Mais, oui, c'est un pas dans la bonne
direction. Et moi, je suis très content puis je pense que le Québec est content
d'avoir pu entendre, de la bouche du directeur national de la santé publique,
que la taxe vaccin, ce n'était pas une mesure de santé publique. Je pense que
ça a considérablement clarifié les choses, et ça démontre que Québec solidaire
et les oppositions avaient raison de demander plus d'indépendance, parce que
notre réflexion collective sur la taxe vaccin, elle a été enrichie par la
parole du directeur national de la santé publique quand il nous a dit :
Ça, vous savez quoi, ce n'est pas de mes affaires.
M. Lacroix (Louis) :
Parce que vous pensez que ça a joué dans la décision, cette position-là du Dr Boileau?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je ne prête pas d'intention. Moi, j'ai hâte d'entendre le premier ministre,
aujourd'hui, expliquer aux Québécois, Québécoises qu'est-ce qui a pesé dans sa
décision. Mais ce que je constate, c'est qu'il n'avait sans doute pas parlé à
la Santé publique avant de nous partager sa saute d'humeur et de nous dire qu'il
allait punir les non-vaccinés.
La Modératrice : On va
prendre une dernière question en français.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
évoquez les sautes d'humeur du premier ministre, vous parlez d'une réaction qui
pourrait être fondée sur l'émotion. Est-ce que vous êtes en train de dire qu'il
est trop émotif, trop irascible pour jouer son rôle de façon rationnelle?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je pense qu'en pleine pandémie mondiale, en plein état d'urgence sanitaire, ce
dont le Québec a besoin, c'est de quelqu'un qui prend la mesure de l'autorité
morale qu'il a et qui fait attention à ce qu'il dit puis à ce qu'il fait. Et
lancer comme ça des idées aussi inédites que la taxe santé sans avoir fait ses
devoirs avant, c'est broche à foin et c'est de l'incompétence.
Quand le premier ministre convoque les
Québécois, Québécoises en conférence de presse, là, ce n'est pas banal, c'est
un moment important. Puis les gens doivent pouvoir avoir confiance que ce qui
leur est communiqué, c'est fiable, c'est le fruit d'une réflexion mûrie. On est
en pleine pandémie, là, on ne gère pas un dépanneur.
La Modératrice : M. Bossé,
en terminant.
M. Bergeron (Patrice) : ...attention
à ce que vous avez dit ou ce que vous avez fait, vous, dans votre carrière
ou...
M. Nadeau-Dubois : J'essaie,
oui, j'essaie, oui.
La Modératrice :
M. Bossé.
M. Bossé (Olivier) :
...question sur les peines de prison de fin de semaine qui sont purgées à la
maison avec quelques vérifications téléphoniques. Qu'est-ce qu'on dit aux
victimes?
M. Nadeau-Dubois :
Pardon?
M. Bossé (Olivier) : Les
peines de prison de fin de semaine, depuis le début de la COVID, sont purgées à
la maison avec quelques vérifications téléphoniques. Qu'est-ce qu'on dit aux
victimes qui se sentent flouées puis qui disent : Bien, c'est des peines
bonbon, puis...
M. Nadeau-Dubois : Je n'ai
pas pris connaissance de ça. On va vous revenir plus tard aujourd'hui.
La Modératrice : En anglais.
Mme Fletcher (Raquel) : …the first day of the session, the main priority is obviously
health care and this plan to rebuild health care after it's been devastated by
the pandemic. And the first thing we hear are the family doctors criticizing
Bill 11, saying : This doesn't work, you're blaming us, you're using
us as a scapegoat. What does that say about the session that we're going into and
how equipped the Government is to actually fix the health care crisis?
M. Nadeau-Dubois : Well, in order to find a solution, we have to correctly identify
the problem. And the problem in Québec health care
system is not only the lack of technology, that's a superficial issue. What
needs to be changed is the model. We need to get rid of the model where the
doctor and the hospital are the core of our health care system. We need to go
towards a more decentralized and... How do you say «multidisciplinaire»? That's
a...
Mme Fletcher (Raquel) : Multidisciplinary.
M. Nadeau-Dubois :
So, what needs to change here is the model. We need to end the model where the
doctor and the hospital are the core of the system and go towards a
decentralized and multidisciplinary model where all health care professionals
work together to provide health care. We need to stop focusing on doctors and
we need to focus on the care that is given to citizens. And the bill of
Christian Dubé and François Legault does not even come close to addressing that
fundamental issue.
Mme Fletcher (Raquel) : What do you make of the tone and how this session is starting?
M. Nadeau-Dubois :Quebeckers are used
to this repetitive shouting match between doctors and governments. It's been
going on for 20 years. Each new government picks a new fight with doctors,
doctors respond, and nothing never changes. What we need to do is address the
core of the problem, and no technological patch will do it. What needs to be
happening is a government with the political courage to change the system.
La Modératrice
:
Merci. En terminant.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Gabriel Nadeau-Dubois, the
health tax for the unvaccinated made international news media headlines when it
was announced. So, what's the impact of the image of the Legault Government or
Québec right now that Mr. Legault is backtracking?
M. Nadeau-Dubois : It's not a very serious image. Quebeckers expect, when François Legault is talking to them, to hear
thoughtful and serious decisions, not the emotions of the moment. You know, I
think Quebeckers deserve a
government that speaks true and that knows what they're doing. In that issue,
we have seen the exact opposite.
Mme Senay (Cathy) : But, do you have the impression... Because we have been in this
pandemic for almost two years now. Is Mr. Legault governing and guided by
his emotions?
M. Nadeau-Dubois : Well, I think we have...
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Nadeau-Dubois : We have a demonstration today that this vaccine tax was nothing
more than an idea of the moment. It was never a serious plan, it was never
something that was thought and prepared. It was something thrown in a press
conference to make headlines. This is not how we should deal with a global
pandemic.
La Modératrice
: Dernière question.
Mme Senay (Cathy) : You were the first one... I'll let Andrew just ask... I just would
like to clarify one thing. You were saying, last week, that this health tax would
create diversion, and this is not what we should be concentrated on, so... But
you still want the explanation of Premier Legault today on this?
M. Nadeau-Dubois : Well, Quebeckers
deserve an explanation. Why have we lost weeks of public debate to talk about
that instead of talking about how do we rebuild our health care system? We have
lost precious time.
M. Brennan (Andrew) : On your tone of rebuilding, and something that is also very
important to the Québec solidaire raison d'être of funding public institutions and education, there's
been two different discussions when it comes to equity in response to the
Dawson College story yesterday. Your colleagues in the Parti
québécois say that funding Dawson College, his
expansion, is inequitable for French students and the French sector. And Mme Anglade
said that it's not equitable to not fund it because it would therefore not
allow for the school to expand... to maintain its current capacity. it's not to
get bigger, but current capacity.
Québec
solidaire, as being left of center, is one of the
parties that actually prioritises education generally. Should this be a
question of both the French and English sectors in CEGEPs getting more funding
in order to be able to grow both of them or is this... What do you think about
generally this story?
M. Nadeau-Dubois : The anglophone community deserves education institutions that are
funded fairly and correctly to fulfill their mission. But the French education
system also deserves that good funding. And numbers don't lie, right now, anglophone
institutions are a lot more funded generally than francophone institutions.
There is a lack of equity, and we need to go toward more equity. That means
investing massively in French colleges, specifically in French colleges in
regions that have been underfunded for years. That needs to be the priority. And,
for the CAQ, to fund the expansion of the Dawson College instead of funding
French institutions across Québec was a lack of equity.
M. Brennan (Andrew) : Just looking at...
La Modératrice
:
En terminant.
M. Brennan (Andrew) : Oui. Merci. Just looking at the potential for a convoy, now, coming to
Québec City on top of the one in Ottawa, what do you think this says about the
leadership of François Legault?
You talked about his messaging being all over the place, and running...
governing, and responding to the pandemic with emotions versus with rational
and science. Do you think the frustrations that people have towards Mr. Legault,
disregarding what has been felt with Mr. Trudeau... Do you think this
frustration and potential protest here is indicative of his shortcomings?
M. Nadeau-Dubois : First of all, we have to be very careful on that issue, because these
types of movements are emerging everywhere around the world. So, it would not
be very honest intellectually to say it's because of Mr. Trudeau or because of
Mr. Legault, because we are in fact seeing those types of movements emerge all
around the world. So, I mean, let's be honest about that.
Now, the question should
be : What can we do here to make sure we don't fuel those movements? And a
measure like the vaccine tax was bound, I think, to fuel that movement. And it
fuelled it in the last weeks. That's why I was worry about the impact of that
measure on the social climate.
Right now, now that this
bad idea is behind us, we should be working together to find solutions to
reconstruct our health care system. That should be our main focus.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 54)
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