(Huit heures vingt-huit minutes)
La Modératrice
: Bonjour
à tous. Bienvenue au point de presse de l'opposition officielle. Ce matin,
madame Anglade est accompagnée du leader, monsieur André Fortin.
Mme Anglade : Alors, bonjour,
bonjour à tout le monde. Bon matin. Je vais vous lire une déclaration de
François Legault, qui a été faite le mercredi 13 juin 2018 : «Bien,
écoutez. Moi, je fais confiance à la Commissaire à l'éthique. On n'est pas pour
commencer à prendre des recommandations de la commissaire quand ça fait notre
affaire. Quand on a eu des recommandations sur Claude Surprenant, on les a
endossées. Je veux dire, quand on choisit une commissaire à l'éthique avec un
vote des deux tiers de l'Assemblée nationale, on ne peut pas aller à la pièce
décider quand on aime les recommandations puis quand on ne les aime pas.»
Si je comprends bien le raisonnement de M.
Legault, cinq mois plus tard, c'est-à-dire le 1er octobre 2018, le jour de
l'élection, le code d'éthique est devenu désuet. La réalité, c'est
qu'aujourd'hui le député de Terrebonne, ancien ministre de l'Économie, est toujours
en contravention avec le code d'éthique, et François Legault ne considère pas
que c'est important pour son gouvernement de s'y conformer réellement. Le gouvernement
fait preuve d'une complaisance qui est inexcusable et inexplicable.
Plus la pandémie est en train de
s'estomper, plus on voit le véritable visage du gouvernement qui semble vouloir
émerger. Hier, j'ai été particulièrement choquée par les propos qu'a tenus le
premier ministre et par l'attitude qu'il a eue en Chambre. Ça m'a rappelé, en fait,
les propos, la manière de fonctionner également, de la vice-première ministre
dans les dernières semaines. On peut déjà conclure que l'arrogance, le manque
de transparence et la complaisance ont pris l'ascendant sur le sens de l'État,
mais aussi sur le respect de ceux qui ne partagent pas la même opinion.
Quand François Legault est arrivé aux
commandes du gouvernement, il a dit la chose suivante à ses députés, il leur a
demandé de se rappeler de faire preuve d'ouverture et d'humilité et qu'il
allait gouverner pour tous les Québécois, peu importe les formations politiques
pour lesquelles ils avaient voté. C'est véritablement un double discours auquel
on a droit aujourd'hui.
Hier, on a vu une arrogance inouïe de la
part du premier ministre, pour défendre son ancien ministre de l'Économie. Il
est même allé jusqu'à dire
qu'au fond M. Parizeau, M. Landry, M. Bouchard,
bien, dans le fond, ça ne les intéressait pas, l'économie. Il est allé jusqu'à
dire que notre formation politique, au parti Libéral, là, nous, on ne veut pas
avoir d'entrepreneurs. Sérieusement, ça ne tient absolument pas la route, et
honnêtement c'étaient des attaques qui étaient désespérées.
D'ailleurs, j'espère que vous avez pu
constater la technique de la CAQ pour ne pas répondre aux questions. Chaque
fois qu'on pose une question, ils répondent par une question. Ils ne répondent
jamais aux questions qu'on leur pose.
Quand on regarde le niveau de complaisance
du premier ministre, je pense qu'il y a de sérieuses questions que l'on doit se
poser. Et on a pu en prendre conscience, dans le domaine de l'éthique, à
plusieurs reprises. Évidemment, avec monsieur Pierre Fitzgibbon, on l'a vu à
plus de quatre reprises. Mais on l'a vu aussi avec Jean-François Roberge. On
l'a vu aussi dans le cadre d'un ministre qui, clairement, a menti, qui,
clairement, a manqué à ses obligations, mais le premier ministre a décidé de
passer l'éponge à plusieurs reprises. C'est un gouvernement qui tient un double
discours et il disait une chose dans l'opposition, aujourd'hui, il dit son
contraire quand il est au gouvernement.
Quand je regarde ce qui a été proposé en
matière de tunnel caquiste, il faut vraiment être déconnecté pour proposer un
Taj Mahal électoral de 10 milliards de dollars, sans aucune étude, et penser qu'on
n'a pas besoin de répondre à un certain nombre de questions. Là encore, un
manque de transparence. Cette semaine, c'était la quatrième fois que le gouvernement
refusait que l'on puisse même poser des questions au directeur du bureau de
projet. La quatrième fois. Alors, quand on parle de transparence, quand on
parle d'arrogance, c'est de ça dont on parle.
Quand on pose des questions à l'Assemblée
nationale, les réponses que l'on a sont des réponses qui sont démagogiques.
Vous les avez vus. Si on pose une question sur le Taj Mahal : Vous êtes
contre l'économie, vous êtes contre les voitures. Est-ce qu'on peut avoir un
débat qui soit constructif? Est-ce que le gouvernement, qui est en Chambre pour
répondre aux questions, puisse véritablement répondre à ces questions? Il est
vraiment temps que le gouvernement de la CAQ revienne sur terre. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va prendre les questions.
M. Larin (Vincent) : …M.
Fitzgibbon ait soupé avec son mandataire?
Mme Anglade : Moi, je pense
que ce qui est vraiment important dans cet enjeu-là, là, c'est : Comment
se fait-il que ça fait deux ans qu'on soit encore en train d'avoir cette
conversation-là? C'est ça, que je pense.
M. Larin (Vincent) : Vous ne
trouvez pas ça grave qu'il ait… malgré que ce soit, là, interdit par les règles
du collectif, qu'il ait soupé avec… qu'il ait confié ses avoirs à un…
Mme Anglade : Encore une fois,
là, on n'est pas dans un scénario où c'est la première entrave. On est à une
série d'entraves, et, pire que ça, le ministre… l'ex-ministre ne reconnaît même
pas qu'il y a véritablement un problème. Il dit qu'il se conforme, mais il n'est
pas d'accord. Aujourd'hui, la Coalition avenir Québec va voter contre le
rapport de la Commissaire à l'éthique,encore
une fois.
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi le signal que ça envoie, ça, ce votre contre, aujourd'hui précisément, là?
Mme Anglade : Ça envoie un
message d'arrogance inouïe de la part du gouvernement, un non-respect de nos
institutions et une manière de traiter la question de l'éthique de manière
totalement élastique.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
si on parle de la déclaration que vous avez lue tout à l'heure, en début, là,
qui date de 2018, là...
Mme Anglade : Oui, 2018.
M. Bergeron (Patrice) :
...est-ce que le premier ministre, si on prend, donc, une déclaration a, puis
il dit totalement le contraire après, ce n'est pas une forme de parjure, ça?
Mme Anglade : En tout cas, c'est
un double discours. Je vous laisse interpréter le mot «parjure», mais c'est un
double discours. On ne peut pas dire ça et, cinq mois plus tard, nous dire :
Ah! finalement, le code d'éthique est désuet. Voyons donc! Voyons donc! Je veux
dire, c'est un code d'éthique qui existe, qui était là, vous l'avez défendu. Il
a tenu ces propos-là. Puis, quand ça ne fait plus son affaire, pour une
personne, quand ça ne fait plus son affaire, il change d'avis. Encore une fois,
de l'arrogance pure et simple.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
le premier ministre vous dit en Chambre : Vous allez peut-être finir par
comprendre, là... il vous a dit ça, hier, là : Vous allez peut-être finir
par comprendre si vous parlez à des hommes d'affaires, qu'est-ce que...
personnellement, là, c'est quoi, vous n'êtes pas capable de comprendre?
Mme Anglade : C'est une
approche ultrapaternaliste de la part du premier ministre. En plus, il sait
très bien... et le pire, c'est qu'il sait très bien que je comprends. Ce n'est
pas ça. Il sait très bien que je... C'est une approche, une attitude, une...
Hier, là, il a été d'une arrogance, avec des propos qui étaient absolument
hallucinants et déconnectés de la réalité. Je veux dire, quand il est rendu à
dire... Honnêtement, il critique son ancienne formation politique, il est en
train de dire que M. Parizeau ou que M. Landry ne s'intéressaient pas
à l'économie. Sérieusement?
M. Pilon-Larose (Hugo) : Une
petite précision, Mme Anglade, pour bien comprendre. En juin 2018, quand
la Commissaire à l'éthique avait déposé son rapport sur
Pierre Paradis puis que le gouvernement Couillard a voté contre le rapport et
les sanctions, c'est quoi, la différence?
Mme Anglade : Pardon?
M. Pilon-Larose (Hugo) : C'est
quoi la différence entre le gouvernement Couillard, dont vous faisiez parti,
qui vote contre le rapport de la commissaire, et le gouvernement actuel?
Mme Anglade : Bien, j'aimerais
rappeler que dans ce cas-là on n'avait pas un ministre en place qui prenait des
décisions. On n'avait pas un ministre en place qui avait reçu deux blâmes de la
Commissaire à l'éthique.On n'avait
pas quelqu'un qui était à l'Exécutif. Je veux dire, on va remettre aussi les
pendules à l'heure.
M. Laforest (Alain) : Oui,
mais il y avait quand même une fraude, là. On parle de détournement d'argent,
là, dans ce cas-là.
Mme Anglade : J'entends ce que
vous me dites par rapport à ça, mais ce que je dis, c'est que dans le cas de
M. Fitzgibbon, les déclarations du premier ministre, dans le cas de M.
Fitzgibbon, il est à l'Exécutif, il est à l'Exécutif, et il est ministre, à ce
moment-là, et on lui demande de quitter ses fonctions ou de régler un problème
d'éthique.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que c'était une erreur de ne pas appuyer le rapport à ce moment-là?
Mme Anglade : Je pense que les
rapports devraient être... Je pense que les rapports des commissaires à
l'éthique devraient être appuyés.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Est-ce que c'est un engagement que vous faites?
Mme Anglade : Oui, c'est un
engagement que je fais. Je pense que les rapports de commissaires à l'éthique
devraient être appuyés.
Mme Crête (Mylène) :
J'aimerais vous entendre sur un autre sujet. Est-ce que la Caisse de dépôt
devrait se départir des actions qu'elle détient dans une entreprise qui est
impliquée dans le projet de GNL Québec?
Mme Anglade : Bien, je pense
que la vraie question honnêtement, là, la vraie question là-dessus, c'est :
Où loge le gouvernement sur la question de GNL? Où loge le gouvernement? Nous,
on a été clairs, par rapport au projet, on ne pense pas que c'est un projet
d'avenir, on doit dire non au projet. Maintenant, le gouvernement ne s'est toujours
pas positionné. L'Agence internationale de l'énergie a été très claire sur les
directions qu'elle donnait par rapport à ce type de projet là. Moi, ce que
j'aimerais surtout entendre, c'est le gouvernement qui doit donner le ton par
rapport à ce type de projet.
Mme Crête (Mylène) :
Mais, si ce n'est pas un projet d'avenir, est-ce que c'est une bonne idée
d'investir le bas de laine des Québécois, en partie, dans des actions qui sont
affiliées au projet?
Mme Anglade : Bien, poser la question,
c'est y répondre. C'est non. Je veux dire, la réalité, c'est qu'on veut des
projets d'avenir dans lesquels on devrait... Quand on parle de projets durables,
quand on parle d'économie qui soit moderne, d'économie qui soit proche du
monde, qui développe les régions de manière durable, c'est là-dedans qu'on doit
investir. Donc, encore une fois, je reviens à la question, le gouvernement doit
avoir un message clair qu'il envoie, puis là on ne sait pas où il loge encore
aujourd'hui. Ils sont en faveur apparemment, jusqu'à preuve du contraire, mais
on ne les a pas entendus là-dessus.
Mme Crête (Mylène) :
Vous n'allez pas jusqu'à dire que la caisse devrait se départir de ses actions.
Mme Anglade : Je pense qu'il y
a une réflexion à faire par rapport à ça certainement.
M. Laforest (Alain) : Les
maisons des aînés, Mme Anglade, est-ce qu'on doit terminer les projets, mettre
ça de côté avec les dépassements de coûts qu'on a?
Mme Anglade : Ce que l'on
voit, c'est des obsessions électoralistes de la part de la CAQ qui fonce, sans
compter, dans une série de projets. On le voit avec leur Taj Mahal électoral,
leur tunnel caquiste, on le voit avec la maison pour les aînés. Coûte que
coûte, ils veulent rencontrer des objectifs qui sont des objectifs électoraux.
Je pense qu'il y a vraiment une prise de conscience puis une réflexion à faire,
de la part de la CAQ, dans la manière dont les deniers publics sont dépensés
avec leurs obsessions.
M. Larin (Vincent) : …de
pouvoir atteindre ces objectifs électoraux? Tu sais, je veux dire, c'est quand
même des engagements qui avaient été pris pendant la campagne, qu'ils essaient
de les respecter.
Mme Anglade : Bien, les engagements
qui avaient été pris pendant la campagne, je vous rappelle que, minimalement,
il y avait des montants qui étaient associés à ça. On parle de dépassements de
coûts qui sont significatifs pour un contexte qui est différent également. On
vient de passer à travers une crise, je pense qu'il y a une réflexion qui doit
être faite et je ne pense pas que cette réflexion se fasse à la CAQ.
M. Larin (Vincent) : Qu'est-ce
que vous feriez, vous, devant ces dépassements de coûts là?
Mme Anglade : Le véritable
enjeu, là, avec les maisons pour les aînés, là, ce n'est pas tant les maisons
pour les aînés, c'est : Qui va s'occuper des gens à l'intérieur des maisons
pour les aînés? C'est ça, la question. On est passé de 117 000 postes
vacants à 150 000 postes vacants. Et le premier ministre n'est même pas
capable de reconnaître aujourd'hui que son enjeu principal, là, c'est un enjeu,
justement, de main-d'oeuvre, on n'a pas les personnes. Alors, qu'est-il en
train de faire pour régler ce problème-là? L'obsession, l'obsession des maisons
pour les aînés fait en sorte qu'on n'est pas concentré sur une crise qui est
importante où on a besoin d'apporter un service à la population.
M. Larin (Vincent) : …est-ce
qu'on les construit ou pas?
Mme Anglade : Bien, je pense
qu'ils devraient revisiter tout leur plan par rapport à ça, absolument, ça
devrait être revisité en fonction des besoins de la population, quand on pense
à nos aînés, en fonction de besoins de la population et en fonction de
l'intérêt public. Est-ce que l'intérêt public, c'est de construire des maisons
pour les aînés à des prix, à des coûts faramineux parce qu'on veut rencontrer
un engagement électoral qui devient une obsession électoraliste?
M. Laforest (Alain) : Le Parti
québécois a demandé entre autres, ce matin, que l'Autorité des marchés publics
se penche sur les dépassements de coûts.
Mme Anglade : Oui. Il y a ces
dépassements de coûts là qui sont importants. On l'a vu également, d'ailleurs,
avec les maternelles quatre ans. Donc, vous voyez, il y a une série
d'engagements électoraux, de la part du gouvernement, où on voit une…
M. Laforest (Alain) :
…utiliser la loi sur l'accélération des infrastructures pour construire des
maisons des aînés, là. Est-ce que l'Autorité des marchés publics devrait se
tourner puis aller voir comment ça se justifie, tout ça, là?
Mme Anglade : Oui, l'Autorité
des marchés publics devrait aller regarder comment ça se justifie. Vous avez
raison de faire référence à la loi qui a permis son accélération. Et d'ailleurs
on avait largement exprimé nos craintes par rapport à ça lors de l'adoption du
projet de loi.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant les collèges privés non subventionnés, la ministre McCann doit
déposer un rapport, aujourd'hui, d'enquête sur les pratiques de ces
établissements-là, quelles mesures correctrices doivent être apportées, là, à
la lumière des constats qu'on voit ce matin?
Mme Anglade : Bien, écoutez…
Bien, premièrement, c'est clair qu'il faut qu'il y ait des correctifs puis que
ce soit mieux encadré. Maintenant, on va attendre de prendre connaissance du
rapport. Elle va le déposer aujourd'hui, on va attendre de prendre connaissance
du rapport. Mais un meilleur encadrement parce qu'on ne peut pas avoir… Puis,
c'est la réputation du Québec, aussi, c'est la réputation du Québec, c'est quel
genre de société est-ce qu'on veut avoir, quel genre de message est-ce qu'on
envoie à toutes ces personnes, à l'extérieur du Québec. Je pense qu'il y a
vraiment un resserrement des règles qui doit se faire.
M. Larin (Vincent) : Juste
pour conclure sur le rapport Paradis, là, le rapport de la Commissaire
à l'éthique, en 2018. Personnellement, est-ce que vous regrettez
d'avoir voté contre l'approbation de…
Mme Anglade : Moi, je pense
qu'il faut voter en faveur de… Je pense qu'il faut voter en rapport des
rapports du Commissaire à l'éthique.
M. Larin (Vincent) : Vous
pensez ça depuis quand? Parce que là, en 2018, vous ne l'avez pas fait.
Mme Anglade : Écoutez, la
réalité, là, honnêtement, c'est que je suis consciente du fait que ça… du
message que ça envoie au respect de nos institutions. Puis je pense que voter
contre un rapport du Commissaire à l'éthique, ça envoie un
très mauvais message par rapport aux institutions, et j'en suis consciente.
M. Larin (Vincent) : Donc,
vous avez envoyé un très mauvais message en 2018?
Mme Anglade : Je pense qu'on a
envoyé un mauvais message, effectivement.
M. Bossé (Olivier) : …est-ce
que ça vous inquiète?
Mme Anglade : Bien, je trouve
ça, surtout, très dommage, la situation dans laquelle on se retrouve, parce
qu'on aimerait aller de l'avant avec le tramway le plus rapidement possible.
Mais on se retrouve aussi à parler de ça aujourd'hui parce qu'on a beaucoup
traîné sur la question du tramway. On aurait pu faire avancer ce dossier-là
plus rapidement, et peut-être avoir ces réponses-là plus rapidement, et donc
pouvoir relancer tout le processus plus tôt que maintenant. Mais oui, je trouve
ça dommage, mais il faut respecter les règles pour faire avancer les travaux.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va prendre les questions en anglais maintenant.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. What made you change
your mind regarding the Ethics Commissioner's report? Because this morning Premier Legault is not going to be at questions period,
he's not going to be there in person to vote against it. But you'll vote in
favor of the report. How crucial it is for you to send the message to the
population that Liberals are voting in favor of the Ethics Commissioner's
report?
Mme Anglade : I think it's really important to support the commission, the Ethics Commission. I think it's really important
because, especially in the last two years, there's been a number of votes
against a report, and that's sending a very wrong message towards democracy.
So, I believe that we should be supporting. We all voted in favor of having a
commissioner, we should be supporting the reports that she has. And if we don't
support the reports that she has, then we're putting her credibility at stake.
Mme Senay (Cathy) : I remember, like, in 2018, nobody was surprised that Liberals
voting against the report for Pierre Paradis. There was no surprise there. You
were not in favor of the report, you voted against it, bing, bang, end of the
discussion.
Mme Anglade : I don't think it was right. I think we need to support the reports
from the commissioner. I
believe we need to support the report of the commissioner.
Mme Senay (Cathy) : Why?
Mme Anglade : Because I think it's sending a right message to our institutions.
We have a commissioner, and I
think it's important that we validate what is in there and that we say that we
support it. Because, right now,
what's happening is that Premier Legault is basically saying it doesn't matter.
He has been saying this for two years that it doesn't matter if we don't follow
ethics rules. What kind of message is he sending to the population?
M. Authier (Philip)
: Do you think... There is a lot maneuvering going on. There is a lot
of chatter about, you know,
Fitzgibbon shortly coming back. You know, the shares are sold or... But there is talk of him returning, and
Mr. Legault want him to come back, it seems, quite quickly. It even looks
like Mr. Girard might be like a caretaker of the Ministry. Do you think Mr. Fitzgibbon can come back to office, as if
nothing had happened, with a clean slate?
Mme Anglade : Well, I think it has... and it's definitely not a clean slate. It's
not a clean slate. He basically... You know what is very mind-boggling? It's when Mr. Fitzgibbon said :
Oh! I have hundreds of messages of people that are interested in selling. Well,
why couldn't he sell, than, two years ago or three years ago? It's not a question of pandemic, it's a question of willingness. They were not
willing to follow the code, that's the only reason why they didn't. And there
was a level of arrogance, regarding this, that is mind-boggling. It is
unacceptable to proceed that way.
Mme Greig (Kelly) : On the question of ballooning costs of seniors' home, we've all
seen this year... or last year, I should say, the problems with CHSLDs, it's
very well known. Is it worth it, at this cost, to build these brand new
seniors' homes, in your opinion?
Mme Anglade : I think it is really... very questionable what's happening right now. They have an obsession with
meeting the commitments that they have, and we don't understand. And this
obsession is not based on facts. You see the cost that is increasing
significantly with these, same things with «maternelle 4 ans». I think they
need to step back and realize that the issue is who are going to be the people
working in those «maisons pour les aînés». And I don't think they're realizing
it. They're really denying the crisis in terms of manpower shortage.
Mme Fletcher (Raquel) : Bill 79, how would you characterize the feeling? Is it one of
relief that Bill 79 was adopted yesterday afternoon?
Mme Anglade : Do you want to comment on this as a leader?
M. Fortin : I think everybody was relieved, glad for the families that that information will made available to them. I
think any step towards helping First Nations understand better what happened in
the past, understand what happened specifically to their families, to those
individuals is a step in the right direction.
Unfortunately,
Bill 79 could have gone a lot further. We could have done a lot more.
There were outstanding demands, by the First Nations leaders, that the Government failed to address, that the Government said not to. And that's the
pattern that's concerning here, it's that the Government says one thing, it says : We're open to the demands of First
Nations, we're open to working with them, but every single time that they come
with a specific demand, whether it's for additional measures on Bill 79,
whether it's the principle of Joyce, whether it's recognizing systemic racism
towards First Nation, the Government always says no. And that's the pattern that is really problematic
here.
Mme Fletcher (Raquel) : What would you have like to see in Bill 79?
M. Fortin : Well, I think the demand of the First Nations were actually quite clear. They wanted us to go
further, they wanted us to take the time here to debate a bit more, to be more
inclusive and to address their very particular needs. So, we actually propose a series of amendments, as did every opposition party, and
it's just unfortunate that the Government attitude, generally, is just to dismiss them. And, by dismissing
our amendments, they dismiss
the will of the First Nations, and that's really the issue here. Thank
you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 48)