(Huit heures cinquante-six minutes)
La Modératrice
:
Bonjour à tous. Bienvenue au point de presse de l'opposition officielle. Ce
matin, Mme Anglade est accompagnée de Mme Rizqy et M. Leitão.
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour, tout le monde. Merci à Carlos et Marwah de m'accompagner ce matin.
Alors, plusieurs points que j'aimerais aborder avec vous ce matin. D'abord, on
va parler pénurie de main-d'oeuvre, on va parler d'enjeux liés à ça.
Alors, le premier ministre nous a dit
qu'il voulait parler des vraies choses. Alors, ce matin, effectivement, nous,
on veut parler des vraies choses puis des enjeux qui existent en matière de pénurie
de main-d'oeuvre. On a des enjeux dans plusieurs activités au Québec, que ce
soit l'agriculture, que ce soit le service aux entreprises, les arts, les
spectacles, l'administration publique, la culture, l'enseignement, les
ensembles de services de transport et d'entreposage, les services
administratifs, les services professionnels, l'hébergement, la restauration, la
fabrication, le commerce de détail et de gros, j'en passe, il y a énormément de
besoins sur le terrain, et que lorsque le premier ministre nous dit que ce qui
va le préoccuper, ce sont les emplois qui sont au-dessus 56 000 $ par
année, il laisse de côté tous les autres emplois qui ont un rôle essentiel à
jouer au sein de notre économie. Et beaucoup de Québécois doivent se demander
pourquoi le premier ministre est préoccupé par ces statistiques et ces moyennes
au lieu de considérer les effets que ça a directement sur le terrain avec les
obsessions qu'il déploie pour le 56 000 $ et plus.
Le premier ministre a raison de dire que
nous avons deux approches différentes. Pour François Legault, le progrès
du Québec se résume à deux colonnes Excel. En 2009, il disait d'ailleurs :
Moi, je suis comptable. Froidement, je regarde ça, il y a deux solutions :
on coupe dans les dépenses, on augmente les revenus. Je crois que cette
déclaration résume l'essentiel de la façon de gouverner le Québec.
Personnellement, je ne suis pas d'accord. Tout ne se limite pas à une dimension
qui est comptable. Ce n'est pas ça. En fait, c'est beaucoup plus que ça. Et
dire qu'un Québécois gagne moins de 56 000 $, que ça empire son
problème, c'est extrêmement réducteur comme approche.
Mais il y a quelque chose qui devrait nous
interpeller encore davantage par rapport à ce que le gouvernement dit. Le gouvernement,
lorsque quelque chose ne rentre pas dans son équation, il a tendance à nier le
problème. Quand on ne veut pas régler un problème, qu'on ne veut pas
l'affronter, on dit qu'il n'existe pas. Et ça, on l'a vu avec le racisme
systémique, on l'a vu avec la crise du logement, on le voit avec la pénurie de main-d'oeuvre,
on le voit également avec la crise des places en garderie. Le premier ministre
devrait sérieusement réaliser que la première étape pour régler un problème,
c'est d'accepter qu'il existe, sinon c'est vraiment de la pensée magique. Mais,
s'il l'acceptait, ce serait déjà un bon pas.
On va parler un peu d'éducation. Moi, je
vous dirais la chose suivante : Si l'éducation était vraiment la priorité
de François Legault, ça fait longtemps que Jean-François Roberge ne serait
plus ministre de l'Éducation. On a parlé de transparence. Hier, on a vu
l'exemple parfait de tout ce qui n'est pas de la transparence. On a eu un ministre
de l'Éducation qui, aux crédits, a refusé de répondre à une panoplie de
questions qui sont pourtant simples. On voulait avoir des chiffres sur les
transferts de personnel entre les CPE et les maternelles quatre ans, pas de
réponse; l'ampleur de la pénurie, pas de réponse; le nombre de départs à la
retraite, pas de réponse. Mais pire que ça, dans des questions très spécifiques
où il ne pouvait pas répondre et on a demandé à ce qu'on puisse parler avec le sous-ministre,
il a refusé. Il a refusé de donner la parole à son sous-ministre.
Donc, en termes de transparence, c'est le
niveau zéro que l'on a obtenu avec Jean-François Roberge. Honnêtement, c'est extrêmement
préoccupant, la manière dont le ministre gère présentement l'éducation. Et,
comme nous, les parents du Québec pensent certainement que le ministre de
l'Éducation n'est plus l'homme de la situation.
Autre… Vous allez me permettre de parler quelques
secondes de Régis Labeaume, qui a décidé qu'il ne briguera pas un autre
mandat à la tête de la mairie de Québec. Alors, j'ai une petite anecdote par
rapport… qui illustre bien le personnage, pour moi, qu'est Régis Lebeaume.
Quand j'écrivais mon livre, à un moment donné, il y avait une photo de moi et
ma soeur à Québec, puis je pensais que c'était le Parc de l'Esplanade, mais je
n'étais pas sûre que c'était le Parc de l'Esplanade, et je me suis dit :
Bien, je vais demander au maire, lui, il va le savoir en regardant la photo. Ça
fait que je lui ai texté la photo puis j'ai dit : Régis, regarde ça pour
moi. Est-ce que tu penses que c'est ça? Puis il me dit : Attends, il me
semble que j'ai ça, mais je vais demander à un de mes historiens, etc. En
dedans de 30 minutes, j'avais la réponse. Il dit : Oui, c'est ça, tu peux
y aller avec ça. Pour moi, ça représente toute l'authenticité de ce qu'est
Régis Labeaume.
Et il y a un autre élément, on n'a pas
beaucoup parlé de ses legs, mais il y a une lettre qu'il a écrite qui m'a
beaucoup marquée, c'est celle qu'il a écrite lors du décès de son père, et ceux
qui ne l'ont pas lue, je vous invite vraiment à la lire parce que je pense que
c'est une lettre qui est extrêmement touchante. Et j'aurais aimé juste vous
lire un paragraphe de cette lettre qui illustre pour moi qui est Régis
Lebeaume.
Alors : «Quand je me récite»… Dans ce
texte, il dit : «Quand je me récite le début de son existence», par
rapport à son père, «pauvre comme un chat à trois pattes, et
seul, mauditement seul, j'en braille encore. Alors, y a jamais eu de grief. Seulement
de la compréhension, silencieuse, entre nous. Un genre d'amour, à nous.»
Et, pour moi, ça résume,
encore une fois, non seulement l'authenticité, mais également la profondeur, la
profondeur de Régis Labeaume. Et je pense qu'avec l'arrivée de Régis Labeaume à
la retraite, on va trouver dans le Larousse une nouvelle définition de ce mot
après qu'il ait quitté de ses fonctions actuelles. Donc, voilà.
M. Gagnon (Marc-André) :Dans votre esprit, maintenant que le maire de Québec, le maire Labeaume
quitte, est-ce qu'il y a encore un risque que le projet de tramway puisse ne
pas se réaliser? Parce qu'on sait qu'il a des opposants qui aimeraient… qui
veulent jeter à la poubelle le projet, là.
Mme Anglade :
Moi, je vais être résolument optimiste par rapport au projet de tramway,
résolument optimiste. Je pense qu'il y a toutes les raisons de croire qu'on va
aller de l'avant avec ce projet-là. En tout cas, nous, on sera là pour défendre
ce projet-là, je peux vous dire ça, bec et ongles, et je pense que tout a été
mis en place pour sa réalisation.
M. Larin (Vincent) :
Qu'est-ce que vous pensez de l'idée, Mme Anglade, d'instaurer un passeport
vaccinal pour les restaurants, précisément, pour permettre aux gens qui sont
vaccinés d'aller aux restaurants et permettre aux commerçants de rouvrir leurs
salles…
Mme Anglade :
Bien, il y a encore beaucoup de questions qui restent à poser par rapport au
passeport vaccinal. Il y a plusieurs questions qui sont soulevées, notamment,
en matière d'éthique. Puis, de toute façon, il faudrait que les gens soient
vaccinés avec leurs deux doses pour pouvoir y aller.
Mais donc ça peut être une
avenue, mais il y a aussi l'avenue, puis je vais revenir sur la question des
tests rapides, il y a aussi l'avenue des tests rapides, par exemple, qui
pourraient être utilisés. On a encore plusieurs millions de tests rapides
rendus à notre disposition. Je pense que le message que l'on veut envoyer aux
restaurateurs, c'est qu'on ne veut pas jouer au yoyo, donc, trouvons une
approche qui va fonctionner puis qui est viable dès le jour un.
Mme Prince (Véronique) :
Est-ce que vous pensez qu'il faudrait l'avoir, le plan de déconfinement? La
Saskatchewan a commencé à faire part aux citoyens de ce qui allait arriver, là.
Est-ce qu'au Québec on est rendus là?
Mme Anglade : J'ai vu le plan
de déconfinement de la Saskatchewan qui a été présenté et je vous dirais que ce
serait extrêmement pertinent pour le Québec d'en avoir un similaire, avec
toutes les dates, les critères qui sont utilisés pour le déconfinement, le
pourcentage de la vaccination. Donc, le résumé que j'en ai vu, en tout cas, me paraît
intéressant, puis je pense que le Québec devrait se doter d'un plan de
déconfinement, à tout le moins qui ressemble à celui-là, avec des critères bien
précis.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
qu'il n'y a pas un danger de créer de faux espoirs?
Mme Anglade : Je pense qu'on
n'a jamais… on n'est jamais mieux servis que par plus d'informations qu'on
donne à la population. Et, si les critères sont bien identifiés, au moins, les
gens vont avoir au contraire une idée, ils vont être capables de se projeter.
Je pense qu'il faut faire confiance, aussi, à l'intelligence des Québécois.
Journaliste
: Je
voulais vous poser une question aussi…
M. Robitaille (Antoine) :
Mais on n'a pas appris avec les dates de s'en méfier, justement? Les 28 jours
qui sont devenus des 90, puis…
Mme Anglade : Le problème des
28 jours, c'est que c'était juste 28 jours. On nous disait, bien, 28 jours. Il
n'y avait pas de critères qui étaient associés à ça. Si vous regardez le plan
de la Saskatchewan, vous voyez qu'il y a un pourcentage pour la vaccination, il
y a plus de critères qui te permettent de dire : O.K., on va être prêts à
ce moment-là.
Donc, ce n'est pas juste de dire :
C'est 28 jours, c'est 16 jours, c'est 15 jours, comme on l'a fait, comme le
gouvernement l'a fait la dernière fois, c'est d'avoir des critères qui
permettent aux gens de comprendre pourquoi on arrive à une situation, pourquoi
on n'arrive pas à cette situation-là.
M. Laforest (Alain) : C'est
quoi, le critère du 24 juin?
Mme Anglade : Ah, bien, je ne
pourrais pas vous le dire.
M. Larin (Vincent) : Pensez-vous
que ça pourrait convaincre plus de jeunes d'aller se faire vacciner si, par
exemple, on disait clairement : À telle date, si on a atteint tel
pourcentage, nous pourrons rouvrir…
Mme Anglade : Vous avez raison,
je pense que ça pourrait être un incitatif. Plus les gens savent où on s'en va,
mieux ils sont capables d'adhérer, de comprendre, puis d'adhérer aux règles. C'est
ce qu'on demande depuis longtemps. Donc, si on veut qu'ils adhèrent, donnez
cette information-là. Moi, je trouve ça extrêmement pertinent. Quand j'ai vu le
plan de la Saskatchewan, je me suis dit : Ah! bien, ils savent que… voici
comment ça va se passer. Ce n'est peut-être pas parfait, mais on a besoin de
s'inspirer de ce qu'ils font.
Mme Lévesque (Fanny) : ...la pause-vaccin,
Québec solidaire demande ça depuis longtemps, ils vont déposer un projet de loi
aujourd'hui, est-ce que c'est le genre de préoccupation que vous en entendez,
vous, en circonscription? Est-ce que les gens ne sont pas capables d'aller se
faire vacciner parce qu'ils ne sont pas libérés du travail?
Mme Anglade : Je n'ai pas… Ce
n'est pas une préoccupation qui m'a été amenée par les citoyens de ma
circonscription. Je pense qu'on doit mettre tout en oeuvre pour faire en sorte
que les gens aillent se faire vacciner. Mais ce n'est pas un problème majeur,
mais...
M. Laforest (Alain) : ...favorable?
Mme Anglade : Bien, je veux
dire, on va regarder ce qui va être déposé par Québec solidaire dans le...
M. Laforest (Alain) : C'est
une pause de trois à quatre heures, et M. Nadeau-Dubois a été très clair ce
matin : Il n'y a pas personne qui va faire faillite à cause de ça. Je ne
sais pas si M. Leitão est d'accord avec ça, lui. Il parle beaucoup avec les
entreprises. Mais on dit…
Mme Anglade : ...
M. Laforest (Alain) : Les
entrepreneurs ne sont pas favorables à ça, une pause de trois à quatre heures.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
comme je vous dis, moi, je n'ai pas entendu... À quel problème est-ce qu'on
répond? Est-ce que les gens ne sont pas capables d'aller se faire vacciner à
cause de ça?
M. Laforest (Alain) : Mais la
question, ce n'est pas ça, Mme Anglade. C'est : Êtes-vous favorable ou non
à une pause-vaccin de trois à quatre heures?
Mme Anglade : Je ne sais pas à
quel problème est-ce que ça répond spécifiquement, et ça va être à Québec
solidaire de l'expliquer.
M. Larin (Vincent) :
Selon vous, il n'y a pas de problème avec la...
Mme Anglade : De ce que
j'ai entendu sur le terrain, les gens vont se faire vacciner. Je veux dire,
moi, dans ma circonscription, il n'y a personne qui a appelé pour dire :
On n'est pas allé se faire vacciner parce qu'on n'a pas de pause associée à ça.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Anglade, vous avez souvent parlé de... vous avez souvent utilisé le
terme que M. Legault est déconnecté. Vous êtes revenue souvent avec ce
terme-là, que ce soit, bon, sur différents dossiers, l'immigration, le logement,
et d'autres partis aussi ont utilisé ce terme-là, les partis de l'opposition.
Est-ce que ce terme-là n'est pas en train de coller à la peau comme étant un
hashtag ou une étiquette au gouvernement Legault ou au premier ministre qu'il
est totalement déconnecté, quoi?
Mme Anglade : Bien, c'est
parce qu'il y a des problèmes sur le terrain qui sont réels, que les gens
vivent au quotidien. On n'a qu'à penser à l'enjeu des garderies, par exemple,
où… Il n'y a pas une tournée que j'ai faite, puis j'en ai fait plusieurs, il
n'y a pas une tournée que j'ai faite, en Abitibi, en Gaspésie, dans le
Bas-Saint-Laurent, en Outaouais, où les gens n'ont pas soulevé cet enjeu-là qui
est de plus en plus criant.
Et, lorsqu'on entend ça puis qu'on entend
le premier ministre nous dire : Bien, tu sais, ça n'a pas l'air d'être un
problème, il n'y a pas l'air d'avoir de crise, pour moi, ça m'inquiète
énormément. Et c'est ça qui fait... C'est ça la déconnexion, quelque part.
Elle vient de là. Lorsque l'on regarde la crise du logement et que les gens
voient... peu importe que ce soient des logements sociaux, que ce soient des
logements abordables, que ce soient des logements... des maisons qui soient achetées,
et que le gouvernement dit : Non, il n'y en a pas de crise, c'est comme un
déni de la situation et c'est quelque chose qui revient souvent avec le
gouvernement. On nie la crise du logement. On nie la crise des services de
garde. On nie le problème au niveau de la main-d'oeuvre. On nie le racisme...
on a tendance à nier les problèmes pour ne pas les affronter. Puis, quand tu ne
nommes pas les choses, bien, quelque part, tu es déconnecté aussi de ce que
vivent les gens sur le terrain.
M. Bossé (Olivier) :
...M. Labeaume, est-ce que vous iriez à dire que c'est une inspiration?
Parce que vous n'avez pas exactement un style similaire. Bien, disons qu'on...
Mme Anglade : Bien, non.
Mais, par contre, le style... je ne sais pas ce que vous voulez dire. Et vous
pouvez élaborer. Bien, je pense qu'en fait c'était quelqu'un d'extrêmement
authentique, d'extrêmement direct, de franc et de sensible... et de sensible,
et on le voit, et on l'a vu dans des moments qui ont été très difficiles pour
l'ensemble des Québécois, on le voit dans ses moments à lui qui sont
personnels. Et moi, je pense que des gens authentiques comme ça sont des
inspirations en politique, oui.
Mme Prince (Véronique) :
Mme Anglade, j'aimerais vous entendre sur le désengagement policier qui
est étudié, là, à l'École nationale de police, là. Il y a des policiers qui ont
tellement peur, en fait, de se faire filmer et de se faire juger sur le
tribunal des réseaux sociaux qu'ils vont même hésiter et, parfois, ils ne vont
pas intervenir sur certaines situations, là. Ce n'est pas un problème de
sécurité publique qu'on est en train d'avoir, là, au Québec, qui s'installe
graduellement?
Mme Anglade : Est-ce que
ce n'est pas un problème de la sécurité publique qui est en train de
s'installer graduellement? C'est ça, votre question? Bien, je pense qu'il y a
toute la question de culture qui est en train de... qui doit être opérée, puis
je peux comprendre qu'il y ait ces réactions-là. Mais, d'un autre côté, il faut
aussi qu'on soit capables d'avancer, qu'on soit capables d'avancer avec les
caméras, les caméras corporelles, qu'on soit capables de faire un bout de
chemin ensemble pour assurer... encore une fois, on revient à la question de la
transparence, mais pour assurer une plus grande transparence aussi dans ce qui
est fait avec nos corps policiers.
M. Bergeron (Patrice) :
...il y a de plus en plus de parlementaires qui prennent la parole pour
exprimer leur malaise de siéger à côté d'une élue qui traîne autant de
casseroles, d'allégations quand même assez graves de harcèlement. Est-ce que
vous ressentez le même malaise à ce que cette députée-là siège en Chambre avec
vos collègues? Et vous, est-ce que vous avez des malaises, Mme Rizqy,
M. Leitão?
Mme Anglade : Moi, je
peux vous dire, c'est sûr qu'il y a un malaise. C'est sûr qu'il y a un malaise.
Je vous dirais d'entrée de jeu que, tu sais, quand on a vu, par exemple, le premier
ministre remercier le travail de Marie-Eve Proulx mais n'avoir aucun mot à
l'endroit des victimes, à l'endroit des personnes qui ont été harcelées de
manière psychologique, ça, c'est un problème. D'abord et avant tout, mes
premières pensées, moi, vont aux personnes qui ont vécu le harcèlement de
Mme Proulx. Et on ne devrait avoir aucune tolérance. Quand on dit
tolérance zéro, on ne devrait avoir aucune tolérance.
Et je l'ai dit ici, moi, si
Mme Proulx était dans mon caucus, elle ne ferait plus partie de mon caucus.
Elle ne ferait plus partie de mon caucus parce que, quand on dit tolérance
zéro, avec autant d'exemples qui ont été donnés, il n'y a aucune raison pour
que Mme Proulx fasse encore partie du caucus de la CAQ. Mais ça, c'est le leadership
de François Legault qui doit s'exercer.
M. Robitaille (Antoine) :
Quel est votre critère? Une plainte qui ne déboucherait pas, est-ce que ce
serait tolérance zéro quand même?
Mme Anglade : Bien là, on
ne parle pas d'une plainte qui n'a pas débouché. On parle d'une personne qui...
Il y a eu plus de 15 départs dans son bureau.
M. Robitaille (Antoine) :
...Mme Anglade, vous dites tolérance zéro. Qu'est-ce que vous voulez dire?
Tu sais, un de vos députés qui est accusé, qui... c'est-à-dire, il y a une
plainte contre lui pour harcèlement, est-ce que ce serait suffisant pour soit le
suspendre du caucus, le temps qu'on fasse la lumière...
Mme Anglade : Il faudrait
qu'il y ait... Il y a le processus qui serait suivi à l'Assemblée nationale, et
là on regarderait, à l'Assemblée nationale, quelles sont les mesures qui... Il
y a des règles à suivre, hein? Il y a un processus qui est à suivre pour savoir
ce qui s'est passé, pour que ce soit documenté, pour accompagner la personne,
pour que la personne prenne conscience de ce qu'elle fait, pour s'assurer que
ça ne se reproduise plus. Mais là ce n'est pas le cas. Là, ce dont on parle, c'est
quelqu'un qui est...
M. Robitaille (Antoine) :
...je veux dire, dans votre caucus, si ça survenait.
Mme Anglade : Ce que je
peux vous dire, dans mon caucus, si quelque chose comme ça était porté à mon
attention, la première chose que je ferais, j'irais avec l'Assemblée nationale,
je dirais : Qu'est-ce que l'on fait dans ce cas-là? Il faut documenter les
choses, savoir ce qui s'est passé, puis vous savez que c'est confidentiel, donc
savoir ce qui s'est passé, le documenter.
Mais, au bout du compte, je reviens en
arrière, au bout du compte, ici, là, de quoi on parle? On parle de quelqu'un
qui a eu 15 départs dans son bureau. On parle de quelqu'un qui est allé
avec des plaintes. Il y a eu des ententes à l'amiable, on a été jusqu'au
tribunal avec ces plaintes-là. Ce n'est pas quelque chose de banal.
M. Robitaille (Antoine) :
...l'Assemblée nationale rembourse les frais, par exemple.
Mme Anglade : Qui a payé
les frais?
M. Robitaille (Antoine) :
Oui, voilà.
Mme Anglade : Qui a payé
les frais? Vous le savez?
M. Laforest (Alain) :
L'avez-vous demandé au premier ministre? Vous l'avez demandé tantôt.
Mme Anglade : Cette
question-là sera posée.
M. Laforest (Alain) :
Non, mais vous la posez ici. Allez-vous lui demander en Chambre?
Mme Anglade : Cette
question-là sera posée.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais même la facture du coaching, là, parce que...
Mme Anglade : Bien, la
facture du coaching... la facture du coaching.
M. Gagnon (Marc-André) :
O.K. Juste pour revenir sur la question du passeport vaccinal, là, advenant le
cas où que le gouvernement décide de ne pas se mouiller, là, de ne pas
l'imposer, est-ce qu'un restaurateur, sur la base de son initiative
personnelle, pourrait exiger que sa clientèle présente une preuve de
vaccination ne serait-ce que pour rassurer, justement, sa clientèle ou ça pourrait
être mal vu, selon vous?
Mme Anglade : Est-ce
que... Répétez la dernière partie de votre question. Est-ce qu'un restaurateur
pourrait quoi, advenant le cas...
M. Gagnon (Marc-André) :
Exiger, donc, une preuve de vaccination aux clients qui viennent à son
restaurant, hein, pour, autrement dit, rassurer sa clientèle?
Mme Anglade : Bien, ça
soulève un certain nombre de questions à ce moment-là, parce que le
gouvernement va devoir dire quelque chose aussi par rapport à ça. Je pense
qu'on pourrait envisager... Je reviens au test rapide. Moi, je pense que, par
exemple, le test rapide, ça devrait être des avenues qui devraient être
considérées parce que, si on laisse le libre cours à chacun des restaurateurs,
je ne sais pas si c'est l'approche que j'adopterais. Moi, je pense qu'on doit
avoir un message clair aussi de la part du gouvernement.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc... un danger si le gouvernement ne tranche pas?
Mme Anglade : Oui, de laisser
le libre cours, effectivement, ça pourrait être un danger. Mais, comme je vous
dis, je reviendrais à des méthodes que nous avons et qui sont disponibles.
Toute la population n'a pas reçu deux doses de vaccin, loin de là. Entre-temps,
les restaurateurs ont besoin d'avoir une réponse, puis on ne veut pas jouer au
yoyo avec les restaurateurs, donc il nous faut trouver des alternatives. Celle-là
pourrait être une alternative envisageable, lorsque je parle des tests rapides,
par exemple.
Mme Lévesque (Fanny) :
On apprenait, ce matin, là, qu'il y a des gens en fin de vie qui sont installés
dans un hôtel de... pardon, de Laval...
Mme Anglade : De Laval.
Mme Lévesque (Fanny) :
...la tapisserie tombe des murs. Est-ce que c'est acceptable, à votre avis,
cette situation-là? Parce qu'on comprend qu'ils ont été déplacés en vitesse
dans le contexte de la pandémie. Et qu'est-ce qu'on devrait faire pour régler
ce problème-là rapidement?
Mme Anglade : C'est
vraiment... C'est sûr que, lorsqu'on voit ça, on est... c'est vraiment
troublant ce qui se passe. Mais je pense que personne ne veut que ces choses-là
se produisent, à commencer par le ministre de la Santé, et je suis sûre qu'il
ne veut pas non plus que ça se produise. Donc, je pense qu'il faut travailler
avec le CIUSSS et trouver des solutions ou des alternatives qui pourraient être
plus humaines, plus respectueuses de nos personnes qui sont en train de nous
quitter. Je pense que c'est ça que je dirais. Mais, encore une fois, il faut
quand même... Il n'y a personne qui peut trouver que c'est une bonne situation
dans laquelle se trouver.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On prend les questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
Mme Anglade :
Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Earlier this week, the Government of Saskatchewan released its
reopening road maps. Do you think Québec should follow this example to have this road map that, after a certain percentage of
people having the first shot, that this, this, this can reopen?
Mme Anglade :
Yes, I believe Québec should follow a similar strategy because what it allows
you to do is really to see, to have a plan of what's coming up, and for people
to know what are the criteria. If you look back at what happened in October, November,
December, the Premier came up with 28 days, but without any criteria. The
value of the Saskatchewan plan is that they actually have criteria that people
can follow.
So, it could definitely
be a way to approach this, and I would strongly recommend to the Government to use this approach.
Mme Senay (Cathy) : Mother's Day is coming this Sunday, and you have many people that
have had… who had their first shot. You did. Some of them feel fully immune.
What's the… here? Is the Government having this responsibility and you, as an MNA and the leader of the
Official Opposition, to send this strong message to Quebeckers?
Mme Anglade : Yes, I think we all do because we're not fully immune. Even myself,
I got my shot two weeks ago, so I still have, like, for this to be even at the
best, the ultimate percentage, I still have to wait an additional week. So, we
need people to be cautious. We need people to realize that we are approaching a
phase where, hopefully, a majority of Quebeckers are going to be
vaccinated. So, we need to be cautious about Mother's Day.
Mme Senay (Cathy) : But the fact is… just one shot, do you think it's clear to
everybody, the risk that's… on the people just with one shot?
Mme Anglade : I hope it is. We try to reinforce it as much as we can. You're
right that we all have a role, as MNAs, to sensitize people and to make sure
that they realize that, until we are not fully vaccinated, it's not even an
option, especially that a lot of people in the population is still not
vaccinated. So, we just need to be very, very cautious, and you're right, we
need to send a message to the whole population.
Mme Senay (Cathy) : And just one last… to clarify. Mr. Dubé, in the last two weeks, has
been speaking a lot about this… vaccinated. He wants us to have a digital
proof. How… be for the Government to basically have a very strict framework… this?
Mme Anglade : Well, I think it's important that we have clear guidelines from the
Government from that
standpoint. And because it's not something that's trivial, it raises a number
of questions, ethical questions, and I think we need to have those answers. We
need to have experts that really tell us, like, what are the pros and the cons
in order to make decisions. But we need clear guidelines from the Government.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 18)