(Dix-sept heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Bonsoir
à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre, François
Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, et du
directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda. M. le premier
ministre, la parole est à vous.
M. Legault : Oui, bonsoir, tout
le monde. Écoutez, on a beaucoup, dans les derniers jours, regardé la situation
dans toutes les régions du Québec. On a, entre autres, passé quelques heures,
en fin de semaine, avec le Dr Arruda, avec trois, quatre autres médecins,
avec le ministre, avec beaucoup d'experts, pour, d'abord, essayer d'avoir une
conclusion.
Évidemment, il est encore un petit peu
plus trop tôt pour avoir une conclusion complète sur la semaine de relâche,
mais il semble que, oui, il y a eu une augmentation du nombre de cas, mais rien
de dramatique, puis évidemment annulée un peu par la vaccination qui se
poursuit. Donc, je veux en profiter pour remercier les Québécois, là. On avait vraiment
une crainte sur les effets de la semaine de relâche. Pour l'instant, oui, il y
a une augmentation des contacts, mais qui est limitée.
Par contre, là où on continue d'être
inquiets, c'est le variant, surtout le variant britannique. Il y a une
augmentation dans plusieurs régions. Puis les médecins de la Santé publique,
ils nous ont fait des belles projections, prévoient que, d'ici la fin du mois
prochain, la majorité des cas au Québec vont être des variants britanniques.
Donc, ça veut dire des cas beaucoup plus contagieux. Puis on a vu ce que ça a
donné ailleurs. Si vous suivez un peu, en Italie, on est en train de
reconfiner, il y a beaucoup de cas, même chose en France, beaucoup de cas, plus
près de chez nous, à New York, beaucoup de cas. Et donc l'arrivée de ces
variants, puis en particulier du variant britannique, bien, fait craindre une troisième
vague. Donc, il faut rester très, très prudent.
Maintenant, samedi passé, on a changé
l'heure, on a avancé l'heure. Donc, ça veut dire qu'il fait clair plus tard. On
a le goût d'aller se promener un petit peu plus dehors le soir, et j'ai entendu
beaucoup de Québécois dire : Est-ce qu'on ne peut pas repousser le couvre-feu?
Bien, on a discuté, puis donc je vous annonce que, dès demain, donc dès demain
soir, le couvre-feu dans les zones rouges va passer à 21 h 30, donc
même heure que dans les zones orange. Donc, ça veut dire 21 h 30 à la
grandeur du Québec.
L'autre chose, bonne nouvelle pour les
jeunes, dans les zones orange, à partir du 22 mars, la Santé publique accepte
que les étudiants de secondaire III, IV, V arrêtent de faire de l'alternance
puis soient à tous les jours à l'école. On espère bientôt pouvoir l'annoncer pour
les zones rouges, mais, pour l'instant, c'est à partir du 22 mars pour les
zones orange.
Autre bonne nouvelle. Dans les zones
rouges, pour les artistes, à partir du 26 mars, donc du vendredi 26 mars, les
salles de spectacle, incluant les théâtres, vont être ouvertes dans les zones
rouges. J'ai vu, là, comment c'est extraordinaire. Dans les zones orange, là,
il y en a certains qui vont se reconnaître, des artistes qui m'ont envoyé des
photos de spectacles qui ont eu lieu dans les régions, et la population est au rendez-vous.
Puis on voit, là, qu'ils ont hâte de revoir leurs artistes, là. Donc, ça, c'est
une bonne nouvelle, préparez-vous, donc, 26 mars.
Toujours le 26 mars, les lieux de culte
dans les zones rouges, le nombre maximum va passer à 25. Ce n'est pas beaucoup.
Ce que je comprends, la Santé publique nous dit que, dans les lieux de culte,
comme les églises, synagogues et autres, les gens se connaissent plus. Donc, il
y a un risque plus grand de contacts. C'est pour ça que le nombre est à 25, alors
que, dans les théâtres et dans les cinémas, c'est 250.
Autre bonne nouvelle, mais pour quelques
régions, trois régions seulement, Nord-du-Québec, Côte-Nord et Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine,
ces trois régions-là vont passer au jaune. Ça veut dire concrètement qu'il n'y
aura plus de couvre-feu. Deux familles vont pouvoir se rencontrer dans les
maisons. Puis il va y avoir aussi plus de sports, là. Isabelle Charest va vous
expliquer, puis on va avoir un communiqué. Mais, par exemple, ça va être
possible d'être 12. 12, c'est comme deux équipes de hockey, ça, pour des sports
de contact. Mais c'est juste dans ces trois régions-là. Mais ça donne une idée
d'où on s'en va, là. Ce qu'on espère, évidemment, c'est que les zones rouges
deviennent orange puis, éventuellement, les oranges deviennent jaunes. Et, je
pense, c'est quand même encourageant de voir ça.
Donc, ça s'arrête là, les changements
qu'on propose. Donc, vous le voyez, on veut y aller vraiment graduellement. Je
comprends qu'il y a des Québécois, après un an, qui sont tannés, moi le
premier, mais il faut rester prudent. La dernière chose qu'on veut, c'est de
reculer, comme ils sont en train de le faire en Italie, puis de recommencer à
confiner les citoyens.
Par ailleurs, bien, bonne nouvelle, la
vaccination va bien. Bravo, belle organisation. Et, d'ici la mi-avril, donc,
d'ici à peu près un mois, on pense avoir pas mal tout vacciné les personnes de
65 ans et plus, au Québec, qui veulent se faire vacciner avec une première
dose. Donc, ça, là, c'est une grosse nouvelle parce que ça change le portrait complètement.
Je vous l'ai dit assez souvent, ce sont les personnes de 65 ans et plus
qui sont les personnes vulnérables. Donc, mi-avril, tout le monde qui veut être
vacciné devrait être vacciné.
Et, grande nouvelle, je m'avance, mais,
avec l'appui du ministre de la Santé, d'ici la fête nationale, donc d'ici le
24 juin, on prévoit que tous les Québécois qui vont vouloir être vaccinés
vont avoir reçu une première dose. Donc, c'est la date qu'on se donne, tout le
monde, avec au moins une dose, tous ceux qui le veulent, d'ici la fête
nationale. Ça ne veut pas dire que tout va être permis à partir de la fête
nationale, mais, quand même, il devrait y avoir une plus belle fête nationale
que l'année passée puis un été plus positif.
Par contre, bien, c'est important de le
dire, là, puis je le répète, notre principale crainte, c'est dans les maisons.
Bon, en déplaçant le couvre-feu à 9 h 30 le soir, ça veut dire que
c'est un peu plus tentant d'aller faire des visites dans d'autres maisons. Il
ne faut pas faire ça. Il nous reste quelques semaines devant nous autres. Donc,
c'est important de ne pas faire de visites dans les maisons. C'est toujours
interdit, d'ailleurs. Vous pouvez toujours recevoir des contraventions.
Bon, l'autre chose qu'il est important de
dire, là, et puis j'ai posé la question beaucoup de fois puis Christian aussi
au cours des dernières heures, les trois vaccins qui sont offerts, là, Pfizer,
Moderna et AstraZeneca, sont tous les trois efficaces et tous les trois
sécuritaires.
Bon, je vois Paul Journet puis certains
qui suggèrent que je me fasse vacciner. Je veux vous dire que, quand ça va être
mon tour, je n'ai aucun problème, au contraire, à recevoir n'importe lequel des
trois vaccins, incluant l'AstraZeneca. Évidemment, là, je suis un peu déchiré
parce que, oui, je voudrais bien donner l'exemple, mais, en même temps, il y a
beaucoup de monde qui voudrait se faire vacciner. Donc, je veux respecter puis
attendre mon tour comme tout le monde. J'ai 63 ans. Donc, quand on va être
rendus à ce groupe-là, je vais aller me faire vacciner. Et puis, je le répète,
là, puis je pense qu'on est d'accord, tous les trois ici, là, aucun problème à
se faire vacciner avec le vaccin AstraZeneca.
En terminant, je dirais, bien, vous le
voyez, là, puis ce n'est pas des peut-être, là, la vaccination, j'en parlais
encore hier soir avec... hier après-midi avec M. Trudeau, les vaccins sont
confirmés pour les prochaines semaines. On a quand même un délai relativement
court pour vacciner. On s'est donné un échéancier qui est serré.
Évidemment, la prochaine étape aussi,
c'est de travailler sur l'économie. Déjà, il y a beaucoup de Québécois qui ont
retrouvé leur gagne-pain. Vous avez vu, vendredi dernier, le taux de chômage,
au Québec, est passé de 8,8 % à 6,4 %. Je vous rappelle qu'en Ontario
ils sont toujours à 9,2 %. Donc, c'est bien parti, mais il ne faudrait pas
casser cet élan-là à cause de quelques semaines qu'il reste où on doit être
prudents.
Donc, je demande à tous les Québécois de
faire attention. La ligne d'arrivée s'en vient. On s'approche du but, il faut
s'accrocher. Il ne faut pas faire des petites exceptions, de dire : Ah! je
ferais juste une petite exception. Ce n'est pas une bonne idée. Il faut
continuer de respecter toutes les consignes, et donc je compte sur vous, tous
les Québécois.
Good evening, everyone.
The situation remains stable in Québec. March break seems to have gone well,
thanks to all your efforts, but we're seeing an increase in cases of variants.
We have to stay careful.
I'm announcing that, in
red zones, the curfew will now be at 9 :30 p.m. starting tomorrow.
So, we can take an evening walk, but indoor gatherings are still forbidden. I also
have good news for young people. Secondary III, IV, V students, in orange
zones, will now go to school everyday starting March 22nd. In red zones,
we'll also reopen theaters from March 26th, and we will increase the
maximum capacity of places of worship to 25 people starting on
March 26th.
We also have three
regions that will switch to yellow zones on March 26th, Nord-du-Québec,
Côte-Nord and Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. This means no more curfew, an
authorization to gather in houses for two families and more sports. It's only
for those three regions at the moment, but it gives us hope.
The vaccination is going
well. We plan to vaccinate everyone over 65 by mid-April and we expect to
vaccinate anyone who wants it by our «fête nationale», on June 24th.
It's encouraging, but the
battle is not over. We have to stay very careful for a few more weeks. I'm
counting on you all. Thank you.
Le Modérateur
:
Merci. Oui, M. le ministre de la Santé.
M. Dubé : ...entre autres, sur
la vaccination, parce que je veux, entre autres, remercier les équipes qui sont
sur le terrain, les équipes de vaccination. Je vous rappelle qu'on a établi un
record officiellement, là, samedi dernier. C'était un petit peu plus que
34 000 doses qui ont été administrées le 12 mars dernier. Donc,
nos équipes sont vraiment en maîtrise de la vaccination, puis je tiens à les
remercier, parce qu'il y a déjà beaucoup de monde sur le terrain.
Parlant aussi de vaccination, je veux
revenir sur les pharmaciens, parce que les pharmaciens, comme vous le savez,
ont déjà commencé à prendre des rendez-vous. Ça va très bien. Moi, j'ai vu
quelques reportages, là, puis je pense que ça avance rondement. Je vous annonce
maintenant que, dès la semaine prochaine, c'est-à-dire... dès la semaine,
pardon, du 29 mars, les pharmaciens de la grande région de Montréal,
Laurentides, Lanaudière, Laval, Montérégie, vont aussi débuter la prise de
rendez-vous, ça, effectif pour la semaine du 5 avril.
Donc, ce sont, en fait, près de
1 000 pharmacies qui participeront à la vaccination seulement dans la
grande région de Montréal. Alors, cette contribution-là va être accentuée dès
la mi-avril, parce qu'à la fin, comme je vous l'avais mentionné, c'est plus de
1 500 d'entre elles, là, 1 500 pharmacies qui vont être à l'oeuvre
sur l'ensemble du territoire québécois. Alors, vous pouvez imaginer que, si la
machine fonctionne bien déjà en ce moment, on n'a pas encore intégré le nombre
de rendez-vous des pharmaciens.
Alors, on se prépare vraiment à monter en
puissance, puis c'est pour ça que je tiens à remercier les pharmaciens et
toutes les équipes qui travaillent beaucoup en ce moment à faire... à rendre
l'expérience la plus agréable possible, là, dans tous nos centres de
vaccination, incluant les pharmacies. Puis, d'ici quelques jours, je vous
reviendrai sur l'échéancier avec les entreprises, parce qu'on avance aussi très
bien là-dessus.
Quelques mots pour compléter les propos du
premier ministre sur AstraZeneca. Il y a eu beaucoup de choses qui sont sorties
dans les quelques... dans les derniers jours...
Puis j'en profite aussi pour remercier la
belle collaboration que j'ai eue ce midi avec les gens de l'opposition, qui
m'avaient demandé de les rencontrer pour pouvoir échanger sur l'information
qu'on avait. Et le Dr Arruda s'est rendu disponible avec M. Paré pour
rendre... pour être disponible aux questions de l'opposition. Puis, ça, je
pense que c'est une belle preuve qu'on est ensemble, là, tous les députés, dans
la bataille puis je pense que ça a été un geste que j'ai beaucoup apprécié, de
la façon dont ça s'est fait ce midi. Je tenais à vous le souligner.
Maintenant, sur la question de... On a eu
beaucoup de... Il y a eu beaucoup de communiqués qui ont été faits de ce qui
s'est passé en Europe, puis on le comprend. Les pays européens ont opté pour un
principe, là, je dirais, de précaution dans les derniers jours, puis ça, je
pense que c'est important de le rappeler aux Québécois, alors que le principal
point sur AstraZeneca, c'était vraiment que le lot en question circulait en
Europe. Et nous, on sait que l'objet de ce lot-là... Ce n'est pas un lot qui
est venu au Canada.
Donc, je pense que c'est important de
préciser que... Et, même, pas plus tard qu'aujourd'hui, là, puis je pense
qu'avec le décalage horaire je ne peux pas vous dire exactement à quelle heure,
mais l'Agence européenne des médicaments a annoncé aujourd'hui qu'elle était
formellement convaincue, là — je réutilise leurs mots — des
avantages du vaccin AstraZeneca. Alors donc, moi, j'aimerais saluer encore une
fois la Santé publique du Québec, Santé Canada mais aussi l'OMS, qui ont
rappelé que le vaccin est efficace et de qualité. Je pense que c'est important
de le rappeler aux Québécois.
Et on a dû un peu s'ajuster dans nos
centres de vaccination, parce qu'il est normal qu'avec tout ce qui avait été
entendu puis véhiculé les Québécois posaient des questions. On a dû ajuster un
peu nos temps d'attente dans les centres de vaccination parce qu'alors que
l'inscription pouvait prendre des fois cinq minutes, sept minutes, bien, c'est
normal, les gens posaient beaucoup de questions. Et on a dit à nos évaluateurs
puis à nos gens à l'accueil de prendre tout le temps de répondre aux questions
des gens, puis j'aimerais les remercier aussi.
Pour vous donner des faits, là, on a des
statistiques depuis quelques jours, depuis qu'on a commencé à mettre l'AstraZeneca
dans nos grands centres de vaccination et pas juste dans nos soins à domicile,
en fait, là, ça varie de 1 % à 2 % seulement, les gens qui ont refusé,
et, lorsqu'ils refusent, on accepte ça. On renvoie les gens, puis ils
reprendront un autre rendez-vous plus tard. Mais, pour nous, il est important
vraiment de dire que c'est marginal en ce moment. Puis au fur et à mesure que
les autres nouvelles vont sortir... Et, je le rappelle, tous les vaccins qui
sont approuvés par Santé Canada sont bons, peu importe lequel.
J'aimerais dire, puis ça, c'est une
question qui nous préoccupe un peu, les bonnes nouvelles, c'est que, quand les
gens sont vaccinés, ils sont un petit peu trop joyeux. Puis je dis ça avec un
peu... avec humour, parce que c'est une très bonne nouvelle, en ce moment,
d'être vacciné. Mais on le voit particulièrement dans les RPA, dans nos
résidences pour personnes âgées. J'aimerais rappeler aux gens que la période
d'immunisation prend souvent, puis surtout si on est un petit peu plus âgé...
ça peut être trois semaines. Des fois, ça peut être quatre semaines.
Alors, j'aimerais rappeler aux gens dans
les RPA, entre autres, et à toutes les personnes qui ont plus que 65 ans,
que, quand vous avez été vaccinés, vous avez encore au moins quelques semaines
avant d'avoir le plein effet de votre protection. Et ça, c'est important de le
rappeler, parce qu'on a raison d'être contents, mais c'est difficile de se
retenir puis, des fois, de se coller après cette bonne nouvelle là. Mais je
tiens à le rappeler parce que, oui, c'est une bonne nouvelle. Tous les gens
sont contents de se faire vacciner. On le voit dans nos centres, les gens
sortent avec le sourire, mais, en même temps, il faut être capable de contrôler…
Alors, moi, je le dirais, on ne lâche pas.
On a une pression énorme sur nos équipes pour respecter les délais que le premier
ministre nous met, d'être prêts pour la fête nationale. Alors, on va continuer
de travailler. C'est pour ça que je tenais à remercier toutes nos équipes qui
sont sur le terrain. C'est ce que je voulais dire aujourd'hui. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Tommy Chouinard de LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui, bonjour.
D'abord, compte tenu du rythme que vous annoncez au sujet de la vaccination
pour la première dose, est-ce qu'il serait approprié de revoir l'ordre de
priorisation pour passer d'abord certains groupes, par exemple des personnes
handicapées qui souffrent de différentes déficiences, compte tenu que vous
semblez dire que, là, le rythme va se faire peut-être plus rapidement, là,
qu'on anticipait?
M. Dubé : Peut-être je vais
commencer puis je demanderai à Dr Arruda... Effectivement, il y a des
nouvelles qui vont être dans les prochaines heures… où il y a certains
ajustements qu'on a demandés à la Santé publique puis qu'ils nous ont
confirmés, entre autres pour certaines personnes qui sont dans ce qu'on appelle
les ressources intermédiaires puis les ressources de type familial. Alors,
c'est une question, là, je vous dirais, d'heures avant qu'on puisse vous donner
la confirmation. Puis il fallait juste s'assurer, avant de sortir, de confirmer
ces bonnes nouvelles là qu'on a obtenues de la Santé publique, qu'on avait la
vaccination en place pour être capables de faire ça. Mais, oui, il va y avoir
des ajustements.
M. Chouinard (Tommy) :
Au-delà des RI, RPA, là, ou...
M. Dubé : Pour le moment, on
va aller là puis on va voir comment se confirme la question des vaccins dans
les prochaines semaines.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.,
très bien. Maintenant, M. le premier ministre, j'aimerais vous entendre sur le
maintien du couvre-feu. Est-ce que je dois... est-ce qu'on doit comprendre,
pardon, que le couvre-feu ne va disparaître qu'à partir du moment où une région
passe effectivement en zone jaune? C'est-à-dire que, dans le Grand Montréal, ça
se peut que ce soit long.
M. Legault : Bien, écoutez,
là, on révise, comme je vous disais, à chaque semaine, je dirais même à chaque
jour, les mesures. On en discute. Là, on vous annonce aujourd'hui que, même si
certaines régions restent en zone rouge, on modifie le couvre-feu pour passer
de 8 heures à 9 h 30. On vous annonce aussi qu'en zone jaune il
n'y a plus de couvre-feu. Bon, qu'est-ce que ça sera dans une semaine, dans
deux semaines? On va voir l'évolution puis les discussions qu'il y a avec la
Santé publique.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, M. Dubé, Dr Arruda. Justement, sur la
question du couvre-feu, est-ce que vous avez des données probantes, là, qui
démontrent que ça a eu un effet? Est-ce que vous avez, je ne sais pas, du côté
de la Santé publique, peut-être, là... Tu sais, on comprend, là, que vous avez
misé beaucoup là-dessus en disant : Bien, à un moment donné, on a mis un
couvre-feu, puis les cas se sont mis à baisser. On fait une relation avec ça, mais
est-ce que vous avez des données probantes qui démontrent que le couvre-feu a
bel et bien eu un effet sur l'aplatissement de la vague?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, quand on parle de données probantes, d'études comparatives, là, de
comparer une population à peu près de la même culture, qu'il y ait eu un
couvre-feu, d'autres qui n'en ont pas eu, là, on n'est pas dans ce modèle
expérimental là.
Par contre, on peut, par déduction, et en
voyant aussi les enquêtes qui ont été faites avec les études CONNECT, qui
aident à faire les projections, de M. Marc Brisson, là, sur les
comportements... On voit vraiment, là, que l'arrivée du couvre-feu a diminué
les contacts en moyenne, particulièrement les contacts en résidence. Ce n'est
pas le couvre-feu par lui-même qui fait la chose, c'est le fait que c'est plus
compliqué, avec un couvre-feu, de se rassembler à un souper le soir, puis etc.
Et c'est là qu'est notre démonstration.
Et puis, quand on fait aussi, si vous me
permettez, des sondages auprès de la population québécoise... C'est sûr que,
quand on a parlé du couvre-feu au début, même nous, on était surpris qu'on
aille à cette mesure, on ne se le cachera pas, mais la population a accepté
assez bien le couvre-feu, je tiens à vous le dire, dans les enquêtes, là. Même,
quand on dit : On veut le retirer, certaines personnes disent : Non,
mais ça marche bien. Pourquoi vous ne le gardez pas? Donc, je pense que c'est
une mesure.
Puis là peut-être pour répondre aussi à la
question antérieure, on n'est plus dans le même jaune, ni dans le même orange,
ni dans le même rouge qu'on était antérieurement, là. Je pense qu'il faut
comprendre qu'actuellement, si on se fie aux... du printemps, on n'est pas dans
la même épidémiologie. Pourquoi? Parce qu'elle est variable. Et ça, c'est une
nouvelle équation, là, qui fait qu'on est obligés, à chaque mouvement qu'on
fait, d'assouplissement, d'être plus prudents, de mesurer puis voir l'impact,
parce que, si ça se met à flamber, là, ça monte, et on ne veut pas revivre le
film qu'on a vécu ce printemps. On ne veut pas rejouer dans ce mauvais film-là.
Et on est à la fin du marathon.
C'est pour ça, là, qu'on dit : On y
va très progressivement. On est tous impatients. On est tous tannés, tous, moi
le premier. Mais mon devoir, là, c'est d'être prudent pour que, justement, on
maintienne la courbe telle qu'elle est là. Les requins vont finir par sortir de
l'eau parce qu'ils vont devenir prédominants, mais on va avoir vacciné plus de
monde. Les impacts vont être moins grands.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez dit tout à l'heure, M. Legault, qu'à terme, là, il va y avoir davantage...
en fait, la majorité des cas vont être des cas de variant britannique au Québec,
là, d'ici un mois, je pense, vous avez dit. Dans les projections que vous avez
reçues, quel est le risque qu'on tombe en troisième vague? Est-ce qu'on a été
capables de cibler à savoir si on peut tomber en troisième vague, comme ça se
fait en Europe, entre autres en Italie, où eux sont en train de le revivre? Alors
qu'ils avaient eu vraiment un apaisement des cas, là, c'est reparti à la
hausse. Est-ce qu'on est dans ces risques-là, Dr Arruda? Quels sont les
risques qu'on vous a donnés qu'on tombe en troisième vague à court ou moyen
terme?
M. Legault : Juste vous
dire, là, avant de... effectivement, là, samedi, on a eu une présentation puis
une discussion pendant deux heures de temps avec les spécialistes qui ont fait
des projections. Bon, d'abord, il n'y a pas une réponse unique à votre question.
D'abord, il faut regarder les régions une par une. Ce n'est pas la même chose
d'une région à l'autre. Deuxièmement, il y a différents scénarios. Est-ce qu'il
y a une forte adhésion ou une adhésion moyenne aux consignes? Ça donne des
résultats. Donc, il n'y a pas juste une courbe de projection. Il y a beaucoup
de courbes de projection. Donc, il n'y a pas une réponse unique, là.
M. Lacroix (Louis) :
Bien, c'est parfait. On va avoir un éventail de réponses.
M. Arruda (Horacio)
:
Je vais être rapide. Le premier ministre a fait une bonne analyse. C'est
variable, la vitesse de propagation du variant, notre capacité de le contrôler
et, je vous dirais, l'adhésion aux consignes. Une adhésion forte nous donne un
bon scénario. Une adhésion modérée, particulièrement dans la région
métropolitaine, nous amène vers une troisième vague rapidement.
M. Lacroix (Louis) :
Vous qualifiez l'adhésion à quoi en ce moment?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, l'adhésion, c'est tout ce qu'on vous laisse comme allègements, là. Si, actuellement,
par exemple, on retarde le couvre-feu, mais que, là, les gens se mettent à
faire des soupers à deux, à trois familles, on n'est pas dans une adhésion. On
est en train d'abaisser l'adhésion. Si les jeunes se rassemblent en cachette,
on n'est pas en train de respecter l'adhésion. L'adhésion, c'est jusqu'à quel
point les gens respectent les consignes, si les gens se voient, sont à distance
de deux mètres, si les gens, quand ils font du sport, ils le font adéquatement.
Dans les zones jaunes, ça va être plus permissif. On y va comme ça. C'est ça,
l'adhésion.
M. Dubé : La réponse est
peut-être déjà longue, mais je rajouterais une chose pour vous donner des
faits.
Dans la situation qu'on publie tous les
jours, dans notre sommaire où on montre le nombre de variants, je vous
rappellerais que, cette semaine, on est passés de 18 % à 19 % des cas
qui sont des variants. Puis ça, pour moi, c'est une bonne nouvelle parce que,
particulièrement à Montréal, ils ont été capables de contrôler des variants, en
proportion des cas positifs, à la hauteur d'à peu près 20 %.
Puis, vous vous souvenez, quand vous nous
comparez avec des endroits comme l'Italie, c'est quand ça devient exponentiel,
les variants, c'est là qu'on a peut-être des chances de l'échapper ou, je ne
veux pas le prononcer… mais d'une troisième vague. Si Montréal, entre autres,
comme exemple, est capable de contrôler le nombre de variants aux alentours de
20 % comme ils le font depuis plusieurs semaines, ça veut dire qu'on est
capables de rentrer avec la vaccination puis de minimiser ces chances-là.
Alors, Montréal, Laval, nos deux principales régions, c'est là-dessus qu'ils
travaillent beaucoup. On leur parle presque tous les jours pour s'assurer... et
c'est cette statistique-là qu'on vous publie.
Alors, tant qu'on va être capables d'avoir
l'adhésion des gens, que des gens répondent au traçage, que des gens nous
donnent une information quand, malheureusement, ils ont été contaminés, si on
est capables de garder ces variants-là à ces pourcentages-là comme on a publié
ce matin, je pense que ça va bien aller. Mais ça vous donne des faits plus
précis.
Le Modérateur
: Claudie
Côté...
M. Legault : Juste pour
rappeler la complexité des projections, il y a aussi des...
M. Dubé : On avait dit des
réponses courtes.
M. Legault : Bien oui, hein, c'est
ça, oui. Non, mais c'est parce que ce n'est pas simple. Il y a des projections
pour le nombre de cas, il y a des projections pour le nombre d'hospitalisations
puis il y a des projections pour le nombre de décès. Puis ces projections-là
dépendent d'où on est rendu dans la vaccination, dépendent aussi de l'âge moyen
des gens qui ont des cas. Donc, juste pour vous dire, là, pour quelqu'un qui
aimerait avoir un tableau qui résume tout, là, ça n'existe pas, là. Ça prend un
certain temps pour faire le tour de tout ça.
Le Modérateur
: Très
bien, pas de deuxième tour? Dr Arruda, ça va? Claudie Côté, TVA Nouvelles.
Mme Côté (Claudie) : Bonsoir à
vous trois. Ma question est pour vous, M. Legault. M. Arruda,
sentez-vous à l'aise de répondre également. Bon, on comprend que vous jetez un
peu de lest, aujourd'hui, que vous permettez certains assouplissements. Le
bilan épidémiologique est somme toute favorable, les variants semblent
contrôlés à moins de 20 %. Donc, j'aimerais revenir sur le couvre-feu. Qu'est-ce
qui justifie de le maintenir à ce stade-ci?
M. Legault : Bien, les
variants. Les variants. Quand on regarde actuellement la présence des variants,
qui sont plus contagieux, surtout... bien, en fait, même dans les régions qui
actuellement sont orange, bien, vous avez vu, dans les derniers jours aussi,
certaines inquiétudes au Saguenay—Lac-Saint-Jean, certaines inquiétudes en
Ouataouais. Donc, même dans les zones orange, c'est important pour nous de
garder le couvre-feu à 21 h 30.
Mme Côté (Claudie) : Parfait.
Ma seconde question concerne la vaccination. Bon, vous l'avez dit, là, vous
n'êtes pas dans les groupes d'âge prioritaires pour se faire vacciner en ce
moment. Ceci étant dit, en ce qui a trait au vaccin AstraZeneca, le mal est
fait, là, il souffre d'un déficit de popularité, il y a des gens qui ont des
craintes. Est-ce que ce ne serait pas le temps justement, là, que vous receviez
le vaccin, même si vous êtes à deux ans d'être un groupe prioritaire? Pour montrer
l'exemple, qu'est-ce que ça va prendre? Parce que, malgré les avis de la Santé
publique, il y a des gens qui ont des craintes face à ce vaccin.
M. Legault : Oui. Bien,
premièrement, Christian le disait tantôt, 1 % ou 2 % seulement des
Québécois jusqu'à présent qui refusent. Je veux voir aussi ce qui va se passer
en Europe, là, parce que, là, il semble y avoir comme une espèce de petite
chicane entre la France et l'Allemagne versus le Royaume-Uni. On sait que
l'AstraZeneca vient du Royaume-Uni. Christian disait qu'il y a quelques
minutes, là, il y a d'autres nouvelles qui sont sorties. L'OMS continue
d'appuyer le vaccin.
Donc, oui, il y a eu peut-être des doutes
sur un lot, en plus, qu'on n'a pas reçu au Canada. On va voir comment c'est
éclairci, là, dans les prochaines heures. Mais comme, moi, je l'ai dit, là,
moi, je serais prêt, demain matin, à me faire vacciner avec l'AstraZeneca. Mais
je ne veux pas faire... Je ne dirai pas le nom de quelqu'un, un artiste, un
excellent chanteur. Je ne veux pas avoir l'air de ça.
M.
Dubé : ...si j'ai le droit de rajouter quelque chose, le premier
ministre est beaucoup plus jeune que moi, mais moi, je ne suis pas un 65, mais
je suis un 56. Alors, un 56, ça a le droit de se faire vacciner. Ça fait que je
vous dis que je vais me faire vacciner à Montréal dans les prochains jours,
quand on aura fini ici, à l'Assemblée, cette semaine, et j'espère que je
pourrai avoir un AstraZeneca.
Mme Côté (Claudie) : De façon
publique, donc on va pouvoir vous filmer pour montrer...
M. Dubé : Bien, ça va me faire
plaisir. Je ne veux pas en faire un spectacle, mais je vous annonce que... J'en
ai parlé avec le Dr Arruda. Moi, j'attendais de voir qu'on avait une
assurance de vaccin pour tout le monde. Mais, comme je vous dis, je suis un 56,
mais pas un 65, je trouve ça important de le préciser, je n'ai pas encore eu
mon 65. Mais j'ai vu d'autres personnes qui ont profité de cette situation-là
et que c'est correct, c'est ça, notre règle, c'est ceux qui sont nés en 56, qui
est une très belle année en passant. Alors donc, j'ai pris mon rendez-vous puis
je vais me faire vacciner à Montréal dans les prochains jours.
Le Modérateur
: Afin de
faciliter le travail des... Oui, Dr Arruda, allez-y.
M. Arruda (Horacio)
:
Moi, j'ai 60, je vais attendre aussi comme tel. Mais juste vous dire que mon
conseiller médical, le Dr Richard Massé, que vous avez vu souvent en point
de presse, je vais vous le dire, il a été vacciné avec l'AstraZeneca. Je
voulais juste que vous le sachiez, là. Nous, on pense qu'on se fait vacciner
avec le vaccin qu'on nous offre, très honnêtement. Et je le dis, moi, j'ai toujours
dit que je ne recommanderais pas des choses que je ne recommanderais pas pour
moi-même et ma famille, mais il n'y aura pas de problème à recevoir de
l'AstraZeneca. Et je demeure convaincu, je peux me tromper, mais je demeure
convaincu que cette histoire d'AstraZeneca et cette très mauvaise presse, avec
les données qui vont être analysées par les agences qui vont regarder les
statistiques, qu'on va se rendre compte que c'était tout simplement un faux
signal ou que ça ne se justifiait pas.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que vous allez vous faire vacciner avec l'AstraZeneca? Est-ce que vous allez le
demander?
M. Dubé : Bien, écoutez, moi,
je vous le dis, je souhaite que je vais l'avoir. Je fais attention parce que je
ne voudrais pas partir le principe que je demande un vaccin en particulier.
C'est exactement le contraire. Mais, à ce que je comprends, c'est que les
vaccins qui sont disponibles à l'endroit où j'ai réservé, au moment où j'ai
réservé, il reste du AstraZeneca, et je vais être très heureux de me faire
vacciner avec un AstraZeneca.
Le Modérateur
: Vous
pouvez y aller avec votre deuxième question, Mme Valérie Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : Je
suis désolée, je voulais juste avoir vraiment cette précision-là. M. Legault, à
une précédente conférence de presse, vous avez dit : Quand les 65 ans et
plus vont être vaccinés, là, ça va être le... on va avoir du fun et, éventuellement,
on va même pouvoir s'inviter les uns chez les autres, avoir de la visite. Vous
prévoyez ça pour la mi-avril. Est-ce à dire qu'on pourrait avoir une fête des
Mères un peu plus normale que Pâques, au Québec, cette année?
M. Legault
: Bien,
d'abord, comme Christian le disait tantôt, ça prend trois, quatre semaines
après avant qu'il y ait le plein effet, là.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
c'est ça, ça nous donne trois semaines.
M. Legault
: Donc,
ajoutez trois, quatre semaines au 15 avril.
Mme Gamache (Valérie) : Ça
tombe en plein dans les dates.
M. Legault
: Je ne sais
pas quand ça tombe, la fête des Mères, mais j'espère qu'on va pouvoir ouvrir un
peu pour la fête des Mères.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Arruda, est-ce que ça semble possible?
M. Arruda (Horacio)
:
Tout va dépendre de la situation épidémiologique. Je n'ose pas... Je sais que
notre premier ministre a de beaux désirs. Moi aussi, j'ai des beaux désirs,
mais on va être peut-être plus sages. On verra ce que ça veut dire. Ça ne sera
sûrement pas des rassemblements de quatre, cinq résidences autour de maman, là.
On verra. On verra, mais je n'ose pas m'avancer, parce que, vraiment, là,
actuellement, je suis en train de surveiller ce qui est en dessous de l'eau de
façon importante. On y va progressivement. Mais je peux vous dire une chose, on
est tout aussi pressés que vous que ça arrive, mais on doit être prudents.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons faire une entorse à notre règle pour permettre à Angela MacKenzie,
de CTV, de poser des questions, question de faciliter le travail des collègues
de médias anglophones.
Mme MacKenzie (Angela) :
Merci. Premier Legault, you spoke a lot about the increase in
variants. You spoke about a concern of a third wave. Why is it a good idea to
loosen restrictions in red zones, I'm thinking of curfew and these music venues
opening, if the situation is so touch-and-go?
M. Legault
:
OK, first, we're very careful. As you noticed, we didn't change any red zones
to orange zones. Second, the changes that we propose, except for the curfew,
are not tomorrow. And I think that the situation is stable, but we have to be
careful. Of course, we have a few weeks in front of us. So, if something wrong
is happening, because of the vaccination, there's a kind of ceiling to what we
can see for the future. So, taking all that into consideration, and with many
hours of discussion with Public Health, we came to the
proposals we have tonight. And we think that we're quite careful.
Mme MacKenzie
(Angela) : Maybe, Dr. Arruda, could you
give us more detail about the data you used to come to these decisions for
these particular measures?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, it's related, I would say, to the number of cases, number
of the ones which are in the hospital, how many hospitals, how many people are
dying, the capacity of our teams to do a very tough, I would say, tracing with
cases and isolation of cases, because the issue is the high transmissibility of
those… and the percentage of variants. You know, in fact, this is very important, because, it's clear, we're going
to have more cases. The issue is to make sure that this happens later, when
we're going to have more people vaccinated who will not need to go to hospital,
for not going back to the movie, the bad movie we had this spring.
Le Modérateur
:
Nous allons reprendre en français avec Patrick Bellerose, du Journal de
Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Oui, bonjour. Bonjour à tous. Bien, une question un petit peu dans le même
sens, justement, savoir... Pouvez-vous nous donner un petit peu les données que
vous avez sur les hospitalisations possibles dans le cas d'une troisième vague,
là, étant donné que les gens sont vaccinés? Est-ce qu'on comprend qu'une
troisième vague...
M. Legault : Est-ce que
les chiffres du jeudi vont être donnés demain?
M. Dubé : Oui. Les
chiffres... Mais je pourrais... En fait, on aura une mise à jour, c'est ce que
le premier ministre vient de dire, mais je vous rappellerais un des graphiques
que vous avez vus, du Dr Brisson, la semaine dernière, qui montrait que,
dans le cas... Vous savez, il y avait deux types d'adhésion. Il y avait
l'adhésion forte puis il y avait l'adhésion moyenne, c'est-à-dire qu'il y a un
certain relâchement. Du côté des hospitalisations, s'il y avait une adhésion
moyenne des mesures, incluant la vaccination telle qu'on la connaît, on pouvait
remonter au même nombre d'hospitalisations qu'on avait en janvier, c'est-à-dire
à peu près 1 500. Puis vous savez c'était quoi, la situation.
Donc, je vous dirais, est-ce qu'on appelle
ça une troisième vague? Bien, moi, je pense que ça serait une situation assez
critique. Donc, c'est pour ça qu'en ce moment le focus est de vraiment
s'assurer que nos variants ne nous amènent pas là pour ne pas qu'on se retrouve
dans la situation d'hospitalisation malgré la vaccination.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais pourtant vous déconfinez quand même. En fait, vous assouplissez les
mesures, même si on sait que les variants peuvent nous amener dans la même situation
que janvier. Donc, j'essaie de comprendre...
M. Dubé : Mais on le
fait, comme le Dr Arruda l'a bien expliqué, dans certaines régions en
gardant le couvre-feu mais en améliorant les heures. Mais, dans toutes ces situations-là,
puis vous allez le voir avec les mesures que l'on va montrer, avec les
simulations qu'on vous montre à toutes les semaines, vous allez voir qu'il y a
un certain contrôle. On a cette marge de manoeuvre là, mais en limitant le
nombre d'allègements. C'est le jeudi, c'est ça? Oui, c'est ça. On est déjà
mardi. C'est jeudi qu'on va avoir cette mise à jour là.
M. Bellerose (Patrick) :
Parfait. Juste, peut-être, une petite question pour M. Legault. On a
l'impression en vous écoutant aujourd'hui que, pour vous, dans le fond, la sortie
de crise est imminente. Pour vous, ça semble certain que, d'ici à l'été, il y a
une sortie de crise. On ne reviendra pas, un peu comme l'Italie revit présentement,
un nouveau confinement ou une vague importante?
M. Legault : Bien, il y a un
risque dans les prochaines semaines. Si on est sérieux puis qu'on suit les
consignes, dans les prochaines semaines, effectivement, on peut être optimistes
pour cet été, pour après le 24 juin. Mais il y a quelques semaines
critiques, là, où on n'a pas une majorité de la population, même pas une
majorité des 65 ans et plus qui sont vaccinés au moment où on se parle aujourd'hui.
Donc, il y a quelques semaines qui sont déterminantes, là, qui s'en viennent,
mais après ça on peut être optimistes.
Le Modérateur
: Mylène
Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour. J'aimerais savoir, vous promettez la vaccination, là, pour tous les
Québécois qui le désirent, d'une première dose au 24 juin. Donc, qu'est-ce
qui fait en sorte que vous vous avancez à ce point-là, là?
M. Dubé : Bien, je vous
dirais, c'est le nombre de personnes qu'on a, là, parce que je pense qu'avec...
Si on regarde les catégories de personnes de 65 ans et plus, il nous reste
à peu près 350 000 personnes à vacciner pour arriver au pourcentage
cible, là, qu'on appelle, là, qui est de 75 %. Et c'est avec ce chiffre-là
que, le premier ministre, on est arrivés en disant que ça, on aurait ça au
début d'avril. Après ça, si on regarde les...
M. Legault : ...
M. Dubé : Oui, voilà,
15 avril. Merci, François. Et, sur les autres populations, bien là, quand
vous tombez aux 60 ans et quand vous tombez... il nous reste à peu près
4 millions de personnes à vacciner. Alors, avec les prévisions que Daniel
Paré a en ce moment, comme il dit souvent, si la tendance se maintient puis
qu'on a les livraisons promises par le fédéral, c'est tout ça qu'on a mis
ensemble pour dire qu'on est capable d'avoir notre première dose pour tout le
monde pour le 24 juin.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce qu'on va avoir besoin de vacciner les enfants pour atteindre une
immunité collective, c'est-à-dire un nombre suffisant de gens qui sont
inoculés, pour ne plus craindre la COVID-19?
M. Dubé : Je vais laisser le…
M. Arruda (Horacio)
:
Il y a des études qui sont en cours actuellement pour, justement, développer un
vaccin, soit ajuster les doses pour les enfants. Je vous dirais que ça va être
à évaluer en termes de stratégie parce que c'est sûr que les enfants, la
majorité n'ont pas de complications sévères comme telles. Ça va dépendre des
dynamiques de ce virus-là, est-ce qu'il va revenir sous la même forme l'année
d'après et l'année d'après, là. Il y a beaucoup, beaucoup, encore, d'inconnues.
Mais je pense que… Si on pense que les données nous démontrent que la vaccination
des enfants permettrait d'obtenir une plus grande diminution de la
transmission, je pense que ça serait quelque chose qui est à évaluer, effectivement.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour,
messieurs. Qu'est-ce qui empêche une région comme le Bas-Saint-Laurent, qui
semble avoir des chiffres comparables à la Gaspésie... évidemment, il y a plus
de monde, mais, en proportion des chiffres d'épidémiologie comparables,
qu'est-ce qui les empêche d'aller en jaune?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, il faut voir aussi l'expérience et les flux d'une région à une autre. Il
n'y a pas seulement, si vous me permettez... puis il y a eu des fluctuations,
il y a eu des cas récemment. Il n'y a pas seulement la donnée du chiffre de
couleur, là. Je sais que, des fois, on a des débats intenses entre nous, parce
que les gens regardent le chiffre puis disent : Aïe! on est...
Puis d'ailleurs je tiens juste à vous
dire, là, que les zones qui sont passées en orange, à cause du variant, il
fallait qu'elles soient plusieurs, plusieurs semaines dans le jaune avant de
passer à l'orange. Donc, vous comprenez qu'on est dans une autre analyse
actuellement par rapport au taux, parce que le variant, ce qu'il fait, c'est
que, même si vous avez un petit taux, vous pouvez monter très rapidement.
Regardez, par exemple, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean. Ils étaient dans le vert. En dedans de trois, quatre
jours, ils sont montés aux chiffres de rouge. Ça ne veut pas dire qu'ils sont
en train de passer au rouge, mais c'est ça, le variant, ce qu'il fait. Et donc
on a actuellement abaissé... Je veux dire, on a augmenté nos critères pour que
les gens passent d'une couleur à une autre. On prend en considération les
déplacements de population. Puis on regarde les variants, le comportement des
individus, les types d'éclosions qui sont en cours, la capacité de les
contrôler. Puis, bien entendu, on a aussi une analyse qualitative qui est faite
avec les directeurs de Santé publique.
Donc, si on avait... Puis ça, je l'ai
toujours dit, c'est extraordinaire d'avoir des chiffres, mais, si on les
utilise seulement sans prendre les autres éléments en considération, on
pourrait être en problème. Et ce débat-là, on l'a à l'interne. Je peux vous
dire que notre premier ministre me confronte et nous confronte sur le fait :
Comment ça se fait qu'à tel endroit, si je regarde tel territoire, puis etc.
Puis ça prend aussi une stabilité dans le temps beaucoup plus longue que ce que
c'était au printemps dernier à cause que ce sont des variants dont le RT est à
1,4, c'est-à-dire qu'il infecte beaucoup plus. Regardez ce qui se passe en
Ontario.
M. Bossé (Olivier) : M. Dubé,
si je comprends bien, là, il va falloir monter en haut de 300 000 par
semaine pour arriver au 24 juin. Est-ce que cette campagne-là, elle va être à
refaire à chaque année? Est-ce que je comprends qu'il va falloir que tout le
monde soit vacciné chaque année?
M. Dubé : Écoutez, on va
commencer par faire cette année. Là, je vous dis juste que... Mais, écoutez,
monter à 300 000 quand on a les vaccins, ce n'est pas compliqué, là. Je
vous donne juste une idée. Quand on a fait samedi dernier… 34 000, là, si
vous faites la multiplication par sept, là, si on a assez de vaccins pour le
faire aux sept jours, on est déjà rendus à 235 000, 240 000, semaine.
Puis ça, là, c'est avant d'embarquer les pharmaciens puis avant d'embarquer les
entreprises. Donc, le nombre, en ce moment, est beaucoup...
C'est pour ça… Quand je vous disais, là...
Puis je fais attention parce qu'à chaque fois que je dis que la machine
fonctionne je sais ce qui va arriver, là, mais, je vous dis, c'est pour ça que
je félicite les gens de l'équipe, parce que ça fonctionne déjà très bien, là.
Ça fonctionne, c'est là. À 35 000 par jour, on est capables de le faire, puis,
quand on va avoir plus de vaccins, on va monter encore en puissance. Donc, on
est capables de le faire.
Ce qui est notre défi, c'est... J'espère,
comme on va avoir... Dans la dernière de mars, première d'avril, on va
commencer à avoir des grosses entrées de vaccins. Alors là, il va falloir qu'on
se dépêche à monter encore plus en puissance pour faire du 50 000,
60 000, 70 000 par jour, donc 300 000, 400 000,
500 000 par semaine. Et c'est ça qui est notre défi en ce moment, parce
qu'à chaque fois qu'on se teste pour faire, comme on a fait samedi, le
35 000, bien, ça fonctionne.
Alors, je vous dirais que ma réponse,
c'est... pour être capables d'atteindre ce qu'on veut, si les vaccins sont là
puis qu'on suit, qu'ils nous seront livrés dans les échéanciers, parce que ce qui
est ma plus grande crainte, puis c'est celle de Daniel Paré, c'est qu'on prenne
des rendez-vous basés sur des livraisons puis qu'on est obligés de rappeler les
gens si les livraisons ne rentrent pas. C'est ça qui est notre grande
inquiétude. Ça fait qu'on essaie de trouver cet équilibre-là. Ça va?
M. Bossé (Olivier) : ...la
refaire à chaque année? Peut-être, monsieur...
M. Dubé : J'ai essayé de ne
pas répondre, mais je vais demander au Dr Arruda de...
M. Bossé (Olivier) : Oui, je
sais. J'ai cru comprendre ça, mais...
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, si on a à la refaire à chaque année, j'espère qu'on n'aura pas les
conséquences qu'on a eues cette année, parce que moi, je tiens à vous le dire,
là… comme tout le monde, on n'en peut plus, O.K.? Ce coronavirus-là, va-t-il
muter de façon excessivement importante qu'il va falloir revacciner toute la
population? C'est toujours un spectre possible à la fin.
Mais, probablement, ce qui va arriver,
c'est que... J'espère qu'on va avoir quand même une immunité qui va être
croisée avec d'autres coronavirus, mais il est trop tôt encore pour vous le
dire. Je suis vraiment désolé, là. Puis il y a des journées où j'aimerais mieux
ne pas trop le savoir tout de suite, si vous me permettez. J'aimerais ça qu'on
termine adéquatement celle-là, d'où l'importance que la vaccination se fasse,
que les gens acceptent au maximum, justement, la vaccination pour diminuer le
risque de transmission puis d'entretenir ce virus-là.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Dr Arruda, vous l'avez dit tout à l'heure, l'Ontario est
frappée de plein fouet déjà par la troisième vague. On sait que, dans la grande
vague moyenne du Québec, il y a plusieurs vagues moyennes de l'ensemble des
régions du Québec. Est-ce qu'il y a une ou des régions qui semblent montrer un
signe de troisième vague?
M. Arruda (Horacio)
:
Actuellement, on est sur un plateau, je vous dirais, même un petit plateau à la
baisse. O.K.? Je vous dirais que l'endroit où il y a le plus de risque, selon
les projections, c'est la région métropolitaine, associé aux variants, associé
à la densité de population.
M. Bergeron (Patrice) : Par
ailleurs, M. le premier ministre, le lendemain de la cérémonie de commémoration
des victimes de la COVID, votre parti a fait publier un texte sur son site, qui
donnait pratiquement 100 % à votre gouvernement et puis qui disait :
Quelle équipe aurait pu faire mieux que ça? Dites-moi, c'est loin de l'humilité
que vous avez toujours prônée, il me semble, qui a écrit ce texte-là?
M. Legault : Bien, ce
sont des militants de la CAQ puis c'est des gens de la permanence. Honnêtement,
je n'avais pas lu le texte avant puis je ne l'ai toujours pas lu à ce stade-ci,
mais je sais que, régulièrement, des militants de la CAQ écrivent des textes
qui peuvent être partisans. Mais ça fait assez longtemps que je suis en
politique que, si vous allez voir sur le site du Parti libéral, ou le site de
Québec solidaire, ou le site du PQ, vous allez peut-être trouver des textes qui
sont partisans. Et, bien, les militants sont là pour s'exprimer. Puis, bon,
effectivement, là, ce qu'on me dit, puis je ne l'ai pas lu, là, mais c'est que
le texte est un peu vantard, là. Je ne pense pas que c'est mon style. Mais j'ai
vu sur le site du PQ ou du Parti libéral des textes vantards dans le passé, là.
Mais bon, les militants...
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, comme c'était écrit... Oui?
M. Legault : Les
militants font de l'animation et puis, bien, oui, ils disent : Notre parti
est meilleur que l'autre parti. Puis, bon, écoutez, on n'est pas différents des
autres. Donc, il y a des militants, qui ont le droit d'écrire des textes pour d'autres
militants, là. Ce n'est pas envoyé à la population en général, c'est envoyé à
des militants de la CAQ.
M. Bellerose (Patrick) :
O.K. Comme c'était écrit au «je» et puis que ça disait que ça venait de
quelqu'un qui aimait beaucoup lire...
M. Legault : Oui, mais ce
qu'on m'a expliqué, là, c'est un style littéraire, là, quelqu'un qui écrivait
au «je». Mais, en même temps, il aurait dû écrire au «on», peut-être, mais lui,
il aimait ça dire ce texte-là au «je».
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour messieurs. Dr Arruda, plus tôt, vous avec mentionné qu'avec les
variants il y avait une possibilité qu'en quelques jours, là, à peine, il y ait
une explosion des cas. Vous l'avez dit aussi, M. Legault, en début de
point de presse. Ça fait neuf jours que la semaine de relâche est terminée.
Alors, qu'est-ce qui vous fait dire qu'aujourd'hui, même si on n'a pas à
première vue un portrait complet, que c'est le temps de lâcher du lest?
M. Legault : Bien,
d'abord, il y en a beaucoup qui vont dire qu'on ne lâche pas beaucoup de lest,
là, parce que j'en connais beaucoup, entre autres en Montérégie, dans
Lanaudière, dans Laurentides, qui priaient, étaient sur le bord d'allumer des
lampions pour passer au orange, là. Donc, ce n'est pas ça qui arrive aujourd'hui.
Il y a du monde qui voudrait qu'on aille plus vite dans le sport. Il y a du
monde qui voudrait qu'on aille plus vite dans les églises. Ce qu'on fait, c'est
que la grosse mesure aujourd'hui, c'est de passer le couvre-feu plus tard.
Mais, tu sais, aujourd'hui... 8 heures, la semaine passée, c'est
9 heures cette semaine à cause du changement d'heure, là. Donc, oui, il y
a un changement, mais c'est toujours interdit, les visites dans les maisons. Et
puis c'est ça, le bout, là, moi, qui continue de m'inquiéter.
Et puis, bien, le Dr Arruda le disait
tantôt, j'espère qu'en passant le couvre-feu à 21 h 30… qu'il ne va
pas trop y avoir de personnes qui vont dire : Bien, je peux aller voir mes
amis dans une autre maison jusqu'à, mettons, 9 heures. Ça dépend s'ils
restent proches ou non, là. J'espère que non. Puis je dis aux Québécois :
S'il vous plaît, ne faites pas ça. On a encore quelques semaines devant nous.
Je comprends que vous vouliez aller prendre une marche. Il fait beau, puis il
va faire de plus en plus beau dans les prochaines semaines, puis il fait un peu
plus clair un peu plus tard. Mais, s'il vous plaît, là, n'allez pas commencer
tout de suite à aller visiter vos amis, vos familles… et puis de voir des
bulles qui se fusionnent, le temps de quelques heures, en soirée.
M. Arruda (Horacio)
:
On doit tenir compte de la fatigue pandémique, là, pour éviter le décrochage
total des individus, parce que ça, c'est un élément qu'on prend en
considération. Puis, si vous me permettez, avec mon analogie des robinets du
printemps, le filet qu'on ouvre, là, c'est un petit filet d'eau, puis ça va
être comme ça, petit filet d'eau par filet d'eau, puis filet d'eau, puis à
mesure que la vaccination va augmenter, là, puis qu'on va voir l'effet de nos
petits filets d'eau sur la dynamique. C'est pour ça que ça va être une approche
qui est prudente et très progressive.
M. Carabin (François) :
Merci. Ma deuxième question s'adresse à M. Dubé. J'aimerais vous entendre sur
l'affaire Jocelyne Ottawa à Joliette. Vous avez peut-être vu que les deux
infirmières qui auraient tenu ces propos-là avaient suivi la formation à la
suite de la mort de Joyce Echaquan. Alors, déjà, comment vous expliquez ça,
comment vous expliquez ces propos, c'est-à-dire, dans ce contexte-là? Puis est-ce
qu'il y a une nécessité de changer la formation déjà?
M. Dubé : Bien, écoutez, une
culture, ça ne se change pas en une seule formation, puis je pense que ça va...
malheureusement, des fois, au-delà de ce qui se dit ou ce qui se vit dans un
hôpital, mais dans une société ou dans une région particulière. Mais je l'ai
condamné ce midi. Quand j'ai eu la question à l'Assemblée nationale
aujourd'hui, j'ai dit que c'était complètement inacceptable.
J'ai eu la chance, là, d'avoir une
interaction indirecte, par mon cabinet, avec une dame que j'apprécie beaucoup,
qui est Mme Barbir, là, qui est la P.D.G. intérimaire. Elle a rencontré
les deux infirmières cet après-midi, qui ont été congédiées. Alors, on a agi
rapidement. Ça va prendre d'autres formations. Ça va prendre d'autres choses,
beaucoup d'autres choses pour être capables de changer, mais on va continuer.
Puis je pense que le message commence à passer qu'on ne laissera pas ça passer.
Puis j'apprécie énormément la rigueur avec laquelle Mme Barbir a agi cet
après-midi. Merci.
Le Modérateur
: Cathy
Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Good day. Can you tell me how it
will work? Because, in yellow zones, inside gatherings of two families will be
able to occur and also bars will be able to reopen their doors. So what will be
the restrictions for bars, when they'll be able to reopen on March 26th,
with the curfew not being there anymore?
M. Arruda (Horacio)
:
Yes, good question. We're going to give more precisions in the next days around
this, but they will not be opening as it was before COVID-19. There's going to
be rules, like families in a table, no singing, no karaoke. There's going to be
limits of selling of alcohol, all of those measures that can lower the risk, in
fact. There's going to be a lowering of the capacity because people who come
from not the same family will have to have «distanciation». So, because of the
low circulation over there, I think that's a way… something acceptable in the
context of the risk of those situations. But don't think it's going to be the
bars that we knew before COVID-19.
Mme Senay (Cathy) : OK, thank you. I was just looking at the number of cases of
variants. Between yesterday and today, they went up by 343 to 522. This is,
like, 179 more. And, I remember, Premier Legault, when we asked you last year
at the beginning of the lockdown : Do you realize what you're asking
Quebeckers to do? And, going back to those numbers of variants, are we on a
slippery path right now? The number of variants in one day increased by 179. To go back in time and ask Quebeckers : We're sorry, but we have to go back to a lockdown, as Italy
is doing...
M. Legault :OK. First, we have
to look at the total number of cases, right? So they are quite stable. That's
important. The proportion of cases with the variant will be over 50% next month. So we know that, it's almost planned. But, taking that
into consideration, and the people doing the projections, they take that into
consideration, we still consider that it's under control. We have to be
prudent, but that's why we announced only a few new measures. So we take that
into consideration, but we have to be realistic, by the end of next month, the
majority of cases in Québec will be with this variant.
Mme Senay (Cathy) : Thank you.
M. Arruda (Horacio)
:
What you're talking about is sequencing, it's cases that have been confirmed.
They are weeks from now, it's not just from yesterday, OK? That's the part…
There are 179 new cases that have been sequenced, that we already know the ADN
structure, you know. So it's not just yesterday. This is cases that probably
have been sent to the lab three weeks... and even one before Christmas, to make
sure if they were those kinds of new variants.
Le Modérateur
:
Alors, nous passons maintenant à Philip Authier, de The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. A quick question for you, Dr. Arruda. Are all
the positive cases that we're getting now being screened for variants?
M. Arruda (Horacio)
: They are being screened for variants.
M. Authier (Philip)
: All of them?
M. Arruda (Horacio)
: Yes. I would say they are being screened for variants. They are not
all sequenced. The ones which are sequenced, it's a proportion around 10% to 15%, because we don't need to sequence all that, but all cases
are going through a process of detection. We call it «criblage», the first step
to see if they are variants or not.
M. Authier (Philip)
:
And what is the percentage of cases across Québec now that are suspected
variants across the province?
M. Arruda (Horacio)
:
I would say it depends from the region. Around Montréal, it's around 20%. In
the Capitale-Nationale, actually, but, when there is less cases, the numbers
are less stable, it's around 33%. So it depends, it's not meaning that there is
a higher risk in Québec comparing to Montréal, because when you go in lower
cases, it's normal to have an overestimation. So, I would say, it's probably
around... Québec, I would say, between 15% and 20%, 20%, 21% more around... in
the Montréal region.
M. Authier (Philip)
:
And, Mr. Legault, it was interesting, today, Mme Anglade was saying... gave
some of the names of the MNAs in her caucus who have been vaccinated : Mr.
Barrette, Mme David. And you said, in French, that you're a bit torn about
wanting to show the example of giving the vaccine and not going ahead of the queue,
because you're 63. Is this a difficult position for you to be in?
M. Legault :
I'm happy to see that Christian is born before me, so he will be able to show
the example.
M. Authier (Philip)
:
But you're not able to show the example yourself because...
M. Legault : Yes, but, since the beginning, we
ask ourselves : Should we be vaccinated in order to be a model and
convince more Quebeckers to be vaccinated? It's a good argument, it's a
positive argument. But, in Québec, you know, people, they don't like that we
use some power or the position we have to get something before the other ones.
I was hearing one of the journalists, Charles Lecavalier, yesterday, he said :
If anybody... If nobody wants the AstraZeneca, I'll go. So I don't want to be
before Charles Lecavalier.
M. Authier (Philip)
:
He's not as old as we are.
M. Legault : Also.
Le Modérateur
: Alors,
nous allons terminer, pour les questions de la salle, avec Raquel Fletcher,
Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good evening. With this goal of
having every Quebecker who wants to be vaccinated by June 24th, what will that
mean for the summer in Québec?
M. Legault :
It's good news, but we don't know how good.
M. Arruda (Horacio)
:
I think there is a better situation, probably, comparing to last summer. But
even I don't know how is the virus to react. Will it go down in May, June as it
was going down in the other perspective? What will be... Something changed will
be the fact that more people are going to be protected against the disease. If
they are protected, they probably will not have to go to the hospital or die if
they catch the disease. That's the issue.
But I cannot actually
project it and say : Festivals are going to be open like before. You know, I think it's too soon. And don't forget that, if
we want to maintain a long-term immunity, there's going to be a need for a
second dose. So that's another
issue to take into consideration. But it will depend on the epidemiology, you
know. We were not aware of having variants this spring, as we are having right
now, weeks ago or before Christmas, but that's the thing. I would like to give
you the answer. I'm dreaming of the answer.
M. Legault
: But it's better on June 24th than September 30th, all right, for
the summer.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, but that leads into my next question, because Mr. Dubé said that some people who have already gotten the
vaccine, they're a little bit too joyful about getting it. So there's already
that aspect, and we see that. We've been interviewing people who got their
vaccine, and they're all... You can see them smiling even underneath their
masks. They're so happy to get this vaccine. And then today you announced that,
by, you know, the Saint-Jean-Baptiste day, the day that we're celebrating Québec, everyone who wants to is going to be
vaccinated. So don't you anticipate that people are going to be jumping off the
walls by then, right, they're going to be really excited, for summer, in Québec? How are you going…
M. Dubé : They have the right to be happy. We're just… Everybody wants to
enjoy what we've been suffering for the last year. I'm just saying that, when
we get vaccinated, we just need to be prudent for the following weeks, because
that would be terrible… and we've seen that in a couple of long-term disability
centers or RPAs, that people were so happy that they forgot to follow the rules
for a few weeks and then suddenly they catch the virus. So I'm just saying that
let's be happy that everybody will be vaccinated by the end of June. But, at
the same time, when you get vaccinated, continue to be prudent for the few
weeks after. That's my point.
M. Legault
: It's so important
to repeat that, the next few weeks are critical. If we want to have a better
summer, we have to be careful in the next few weeks.
M. Arruda (Horacio)
: And there is hope.
Le Modérateur
:
Oui. Deux questions transmises par courriel. Alors, la première de François Munger,
de MédiAT. Dr Arruda, en conférence de presse au début mars, vous avez indiqué
que les éclosions concernant le variant sud-africain en Abitibi-Témiscamingue
étaient sous contrôle. La région se retrouve aujourd'hui à 25 cas actifs.
Qu'est-ce que ça va prendre pour faire basculer celle-ci au jaune? Comment
justifie-t-on l'absence de modification à l'état de la région?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, c'est des discussions qu'on a avec la directrice de Santé
publique. Il y a quand même un variant sud-africain, là, qui est, comment je
pourrais vous dire, reconnu comme étant probablement plus transmissible de
façon importante. Ils ont réussi, avec des interventions très, très sérieuses,
à le contrôler. Et la région elle-même, considérant ça...
Et aussi veut éviter l'exportation, je
vous dirais, là, de l'Afrique du Sud dans d'autres régions du Québec, là. Je
veux dire, c'est une analyse qu'on fait, qu'on regarde. On regarde aussi
beaucoup de très près l'Outaouais, qui est proche d'Ottawa, où il y a beaucoup
plus de circulation, puis etc.
Ça fait que je l'ai dit aussi, là, ne
regardez pas seulement le chiffre de la journée. Il faut regarder la tendance
et, avant de changer de couleur de palier, il faut avoir une certaine stabilité
pour un certain temps.
Le Modérateur
: Très
bien. Une question adressée au premier ministre de François Gariepy de Radio X.
Alors, je lis la question. Impossible d'ignorer le passage de Mme Geneviève
Guilbault à l'émission d'Ève-Marie Lortie la semaine dernière, qui semblait
insinuer que des personnes âgées, en l'occurrence ses parents et beaux-parents,
étaient d'une grande aide dans sa conciliation travail-famille. Sachant que le
gouvernement a rappelé maintes fois les dangers en lien avec la problématique
des enfants qui se font garder par des aînés, est-ce que la vice-première
ministre a été suffisamment prudente ou aurait-elle manqué de rigueur quant au
respect des mesures sanitaires?
M. Legault : Je ne suis pas au
courant du dossier, sincèrement, honnêtement.
Le Modérateur
: Alors,
très bien. C'est ce qui complète cette conférence de presse. Merci à tous.
M. Legault : Merci beaucoup.
(Fin à 18 h 14)