(Treize heures trois minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à toutes et à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du
Québec, François Legault, du ministre de la Santé et des Services sociaux,
Christian Dubé, et du directeur national de Santé publique, Dr Horacio Arruda.
M. le premier ministre, la parole est à vous.
M. Legault : Oui.
Bonjour, tout le monde. Bien, d'abord vous dire comment j'étais content de
voir, hier, les commerces ouvrir. Je sais que ça a été dur pour les
commerçants, souvent des petits entrepreneurs qui l'ont eu dur depuis un an. Je
pense aussi les Québécois étaient contents de retourner dans les magasins. J'étais
content aussi de voir, puis on va le voir graduellement, les étudiants
retourner dans les cégeps, dans les universités, donc, voir leurs camarades de
classe, voir leurs profs. Il faut comprendre, là, ça a été dur aussi pour les
étudiants. Il y en a qui n'étaient pas allés au cégep ou à l'université depuis
11 mois. Ce n'est pas normal, quand on a 20 ans, là, d'être à la
maison pendant 11 mois. Donc, je pense que c'est important, puis ça donne
un petit peu d'air.
Quand on regarde la situation, la
situation continue de s'améliorer. Donc, on voit, autant le nombre de cas, le
nombre d'hospitalisations, le nombre de décès, quand on regarde des moyennes,
là, ça baisse à chaque jour depuis quelques semaines. Donc, c'est encourageant.
Ça veut dire que nos mesures fonctionnent. Ça veut dire que nos mesures, entre
autres quand on regarde les hospitalisations puis les décès, bien, que nos
mesures fonctionnent entre autres chez les 65 ans et plus. Parce que, je
le répète, 80 % des personnes hospitalisées ont 65 ans et plus,
95 % des personnes qui décèdent ont 65 ans et plus. Donc, quand on
voit le nombre d'hospitalisations puis le nombre de décès diminuer, ça veut
dire qu'il y a moins de contacts avec les personnes de 65 ans et plus. Il
y en a un certain nombre qui sont dans les entreprises, mais il y en a beaucoup
aussi qui sont dans les maisons. On peut penser, là, même s'il n'y a pas de preuve
directe, que le couvre-feu donne des bons résultats. Donc, on est contents de
voir la tendance, actuellement, qui est positive.
Mais, mais, mais il faut continuer d'être
prudent, il faut continuer d'être prudent. Et je le sais, là, je voyais, entre
autres, des reportages ici, à Québec, dans certaines régions qui ont hâte de
passer au orange, on suit ça de près puis on va vous revenir la semaine
prochaine, mais il reste qu'il faut être très, très, très prudent, surtout à
cause de la situation dans les hôpitaux.
Puis je comprends très bien que c'est
difficile, puis il y en a qui ont très hâte de revoir leurs amis, de faire des
parties, des soupers entre amis. Moi, j'avais... En fin de semaine, c'était la
fête de mon meilleur ami, là. On était un groupe sur Zoom. Ce n'est pas pareil,
prendre un verre en gang sur Zoom, là, ça, c'est très clair. Donc, je peux
comprendre que les gens ont hâte.
Mais il reste que cette pandémie-là, elle
est là. On a passé, il y a quelques jours, le cap des 10 000 décès. Donc,
c'est quand même, là, toute une catastrophe quand on pense à ça, 10 000
décès. Puis j'en profite, d'ailleurs, pour offrir, encore une fois, mes
condoléances à toutes les familles des victimes, vous répéter aussi que, le 11
mars, on va faire une grande commémoration pour le premier anniversaire de
cette crise terrible.
Bon, j'en vois qui essaient de faire des
bilans, de se comparer. Il faut être prudents. J'ai vu, là, qu'on commence à
avoir des chiffres sur la surmortalité. On voit, là, puis ça demande des explications,
au Québec, on a plus de décès que la surmortalité; bien des endroits où c'est
le contraire. Bon, peut-être que le... Ce qu'on voit, évidemment, c'est que ça
a été très dur au Québec pour la première vague. On s'en tire mieux pour la
deuxième vague.
Quand on regarde, au total, pour les 11
mois... toutes proportions gardées, quand on regarde les pays du G7, on s'en
tire moins bien que le reste du Canada puis que l'Allemagne, mais on s'en tire
mieux, toutes proportions gardées, le Québec, que les États-Unis, que la
France, que l'Espagne, que l'Italie, que le Royaume-Uni. Donc, on voit quand
même, quand on regarde les pays du G7, là, on n'est pas les meilleurs, mais on
est parmi ceux qui s'en sortent le mieux. Mais il va falloir, bien sûr, pour la
première vague, entre autres, ce qui s'est passé dans les CHSLD, qu'on tire
tous des leçons collectivement de ce qu'on a vécu dans la dernière année.
Mais à court terme, la bataille n'est pas
finie. Donc, avant de tomber seulement dans les bilans, là, il faut d'abord
poursuivre la bataille. On est... Aujourd'hui, on a toujours 940 personnes, 940
patients hospitalisés pour la COVID. Aujourd'hui, on est rendus avec un
délestage moyen de 27 %. La semaine passée, on était à 34 %. Donc, ça
veut dire que la situation s'améliore. Mais, d'un autre côté, ça veut dire
qu'on reporte encore 27 %, en moyenne, de nos chirurgies. Ça veut dire que
non seulement on ne réduit pas notre liste d'attente, mais on augmente notre
liste d'attente. Donc, il faut tous garder ça en tête.
Puis il faut penser à nos infirmières puis
à tout le personnel qui travaillent dans nos hôpitaux. Ça fait 11 mois.
Rappelons-nous que, même avant la pandémie, il nous manquait d'infirmières, il
nous manquait de personnel. Donc, imaginez-vous quand on ajoute tous ces
patients COVID. On a eu beau faire une entente sur les clauses normatives avec
la FIQ, avec le syndicat qui représente plusieurs infirmières, pour essayer d'améliorer
leurs conditions de travail, il reste que j'entends les infirmières. Puis je
les comprends que c'est très dur. En même temps, moi, je suis ouvert à tous les
commentaires, à toutes les suggestions, même chose pour le ministre de la Santé,
mais on ne peut pas faire de la magie. On ne peut pas inventer rapidement des
infirmières. On essaie d'accélérer les formations, mais il continue de nous
manquer beaucoup d'infirmières.
Sinon, bien, ne serait-ce que pour cette
raison, je demande encore à tous les Québécois d'être extrêmement prudents. On
peut aller, oui, faire ses courses, aller prendre une marche, bon, bien sûr,
aller à l'école, aller travailler, mais sinon il faut rester à la maison. Il
faut rester à la maison. Je sais que ce n'est pas toujours drôle, rester à la
maison.
Mais je vais en profiter pour féliciter Télé-Québec.
Samedi soir, on a eu droit à une pièce de théâtre, La face cachée de la lune,
donc, avec le grand Robert Lepage puis Yves Jacques aussi, qui est un excellent
comédien. Moi, j'ai regardé ça avec mon épouse, avec mes deux gars. Bon, il y
en a qui aimaient moins les pauses publicitaires, mais, moi, ça m'a donné l'occasion
de jaser du texte avec mes gars puis mon épouse. Mais je veux dire bravo à Télé-Québec.
Puis on va essayer de travailler avec la ministre de la Culture pour en avoir
plus, des occasions comme celles-là, surtout dans le contexte qu'on vit actuellement.
En terminant, il y a une autre demande que
j'ai à faire, et puis le ministre de la Santé a bien insisté, puis le
directeur, aussi, national de santé publique, il faut que les gens aillent se
faire tester plus rapidement. On calcule actuellement, parce qu'on leur
demande, on leur pose la question, que les gens, en moyenne, attendent plus de
deux jours avant d'aller se faire tester, deux jours après avoir commencé à
avoir les symptômes. C'est beaucoup trop tard. Il faudrait, là, dès que vous
avez des symptômes, aller vous faire tester. Je pense qu'on a ajouté beaucoup
de capacité. Il n'y a pas de délai ou, en tout cas, les délais ne sont pas
longs. Puis ce n'est pas long non plus pour obtenir les résultats.
Peut-être aussi un mot pour vous dire
qu'on n'oublie pas la relâche scolaire. On va vous revenir dans les prochains
jours. La relâche scolaire, c'est la semaine du 1er mars. On a une inquiétude
avec la semaine de relâche. Habituellement, il y a une espèce de grosse soupe,
là, un gros brassage de population, durant la semaine de relâche, même si les
gens restent au Québec. Je veux répéter aux parents : Ce n'est pas le
temps d'organiser des activités avec d'autres familles. Ce n'est pas le temps
non plus de demander à ceux qui ont 65 ans et plus de garder les enfants.
Mais ça nous inquiète puis on va vous revenir. Puis on n'exclut pas à ce
moment-ci, pour cette semaine-là du 1er mars, d'ajouter des mesures
additionnelles pour éviter, là, qu'il se passe ce qu'on a vu un peu dans le
temps des fêtes.
Donc, en conclusion, on s'en va dans la
bonne direction, mais il faut être extrêmement prudents puis il faut penser à
nos infirmières puis à tout le personnel qui est dans nos hôpitaux, puis qui
travaille très, très fort depuis 11 mois, puis qui sont à court de
personnel.
Good afternoon, everyone.
I was very happy to see stores reopen yesterday. It has been a difficult year
for them despite Government
help. We also saw CEGEP and university students return to campus. I'm happy to
see that they're restarting to return to a more normal life.
The situation continues to improve, the measures
are paying off, especially for people over 65. But we have to stay very
careful. I know that many Quebeckers are tired of the measures, I know a lot of people can't wait to
see their friends, but we have no choice, we must continue to make sacrifices.
We've now passed the 10,000 deaths cap. I want to offer my sympathies to the
families of those we've lost.
The situation is still very difficult for our
nurses and workers in hospitals. That is why I ask Quebeckers to remain extremely vigilant. We can go for a walk, go to school,
go to work, go to the stores, but other than that, please stay home. I also ask
you to get tested if you have symptoms.
We're also concerned
about the March break. We cannot gather with other families, and people over 65
cannot babysit children. We don't rule out imposing new measures during this
week.
So, we're going in the
right direction, but we have to stay careful. This is the best way to help our
nurses and all our health workers. Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons amorcer la période des questions avec Hugo Lavallée, de Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour à tous. Le Laboratoire de santé publique vient de nous apprendre, là,
qu'il y a des cas du variant sud-africain, deux cas qui ont été identifiés. En Abitibi-Témiscamingue,
ce matin, il y a des partis d'opposition qui disaient qu'il faudrait tester,
pour les variants, l'ensemble des échantillons positifs. D'autres provinces
le font. Est-ce que ces deux nouveaux cas là avec un nouveau variant, en tout
cas, qui n'était pas sur le territoire québécois jusqu'à présent, n'illustrent
pas la nécessité de faire ça?
M. Arruda (Horacio)
:
Il faut comprendre qu'on suit les variants depuis le mois d'avril 2020. Donc,
on s'était donné une capacité de détecter les variants. Je tiens à vous dire qu'actuellement
on est à... On a augmenté, au Québec, la capacité à 8 %
d'échantillonnages. À notre avis, on va atteindre 10 %, dans une première
phase, et 15 % par après. On est à 8 % actuellement.
Donc, si on compare avec d'autres
provinces, là, qui sont à peu près, de ce qu'on nous dit, 3 %, comme
telles, les États-Unis, 1 %… Il y a seulement le Danemark qui a 18 %.
Mais, avec le 15 %, on va être vraiment, à mon avis, dans une perspective
de détecter les phénomènes, surtout qu'on applique des critères… Chez les gens
qui reviennent de voyage, il y a certains critères sur la transmissibilité. Et,
dès qu'il y a des éclosions, aussi, où on sent qu'il y a beaucoup de
transmission, on va pouvoir faire l'autre test… qui sont les criblages, qui,
eux, permettent, avant d'avoir le séquençage, la génétique précise,
d'identifier des mutations dans le virus, notamment les trois mutations qui
sont associées à la souche de UK, d'Afrique du Sud et à celle du Brésil.
Actuellement, effectivement, suite à du
séquençage qui a été fait, puis, je vous dirais... puis, même, aussi suite à du
criblage, on a identifié effectivement une souche d'Afrique du Sud apparue dans
un contexte de deux éclosions qui ont été bien contrôlées, parce qu'ils avaient
eu une plus grande transmission dans une éclosion associée à un restaurant
rapide et une autre éclosion suite à un party. On avait envoyé ça pour
séquençage, et c'est là qu'on s'est rendu compte qu'il y avait ce variant
d'Afrique du Sud.
Donc, actuellement, le Québec, si je
résume, va se doter d'une capacité très adéquate pour séquencer et faire le
criblage d'ici une semaine à deux semaines. Plusieurs laboratoires régionaux,
donc, vont être en mesure de cribler pour les souches dont on parle
actuellement, qui sont les plus fréquentes.
M. Lavallée (Hugo) : Question
maintenant pour le premier ministre. On vous sait très préoccupé par l'enjeu de
l'imputabilité. Concernant le Manoir Liverpool, donc le CISSS reconnaît qu'il y
a eu plusieurs plaintes dans le passé concernant cet établissement-là. Or, son
P.D.G., M. Paré, dans les médias, ces derniers jours, disait qu'il n'était pas
au courant de ces plaintes-là, alors que le CISSS confirme l'existence de ces
plaintes-là. Donc, est-ce que les explications du P.D.G. vous convainquent. Et
est-ce qu'il peut rester en poste compte tenu de cette information-là?
M. Legault
: Bien, je
vais laisser le... Oui, ça me préoccupe. Donc, j'ai posé la question au
ministre de la Santé.
M. Dubé : Alors, bien,
premièrement, sur le rapport lui-même, j'ai eu l'occasion de parler à
l'enquêtrice hier, Mme Ouellet, pour... Puis je veux partager avec la population,
là, de... tous ceux qui ont eu de la famille dans ces circonstances-là, que la situation
dont on a pris connaissance avec son rapport est tout à fait inacceptable.
Et moi, j'aimerais vous adresser ça sur
deux points. Premièrement, après avoir eu une bonne discussion avec
Mme Ouellet, la première question que je ne comprends pas... la première question
que je me pose, c'est de savoir comment les propriétaires ont été capables de
faire autant d'entourloupettes, là. Puis j'ai choisi le mot «entourloupette»
pour dire que c'est très grave d'avoir fait par exprès pour cacher une
situation comme ils l'ont fait pendant cinq ans. Moi, la première question que
je me pose, c'est : Est-ce que ça justifie des actions très dures que l'on
pourrait faire envers les propriétaires, qui ont sciemment caché des choses au
public, non seulement aux familles, mais à la gestion?
Parce qu'on est, ici, dans un cas, là...
je ne veux pas aller trop dans le détail, mais on est dans un cas de RPA-RI.
O.K.? Alors, les CISSS ont des droits envers certains RI, moins envers les RPA.
Alors, on est pris, ici, dans une situation où les propriétaires ont souvent
joué sur les règles, mais qu'ils ont été capables de cacher cette situation-là
pendant cinq ans. Moi, je veux pousser cet exercice-là beaucoup plus loin pour
comprendre. Et quelles sont les mesures que l'on peut faire pour rendre ces
propriétaires-là imputables?
Et je continue dans la même veine. Nous
avons, en date d'hier, déclenché d'autres enquêtes qui vont se faire sur les
mêmes propriétaires, qui ont entre autres un CHSLD privé conventionné et qui
ont aussi une RPA. Donc, sur la première partie de ce qui va suivre cette
enquête-là, parce que j'ai dit que je pousserais cette analyse-là beaucoup plus
loin, donc, moi, je vais questionner qu'est-ce qu'on va faire avec les
propriétaires. Puis ça va aller plus loin que ça.
La deuxième question que je me pose...
Puis j'ai eu la chance de parler avec Daniel Paré pour m'assurer que ce qui
avait été déclaré puis ce que j'avais entendu... Puis j'ai eu une longue
discussion avec lui, hier, pour être sûr qu'il me confirme, qu'il me confirme
qu'il n'a pas reçu cette information-là lui-même et qu'il y avait eu,
justement, des cas de maltraitance. Puis je tiens à le rappeler, parce que je
vais vous dire que je vais aller plus loin de ce côté-là aussi, M. Paré,
au cours des dernières années, pendant qu'il était P.D.G. de Chaudière-Appalaches,
a eu des cas de maltraitance puis, à chaque fois, il ne s'est pas gêné pour
fermer ou changer les propriétaires d'établissement. Il l'a fait dans
13 cas. Alors, ce qu'il m'a expliqué hier, clairement, c'est qu'il m'a dit :
Pourquoi je l'aurais fait dans 13 cas puis je ne l'aurais pas fait dans le
cas du Manoir Liverpool, si j'avais été informé? Alors, moi, je prends cette
déclaration-là, que je respecte.
Mais ce que je demande… puis c'est pour ça
que je vous annonce aujourd'hui, j'en ai parlé avec Mme Savoie ce matin,
que l'enquête qui avait été faite, qui a été très bien faite, d'ailleurs, par
Mme Ouellet, mais c'est une enquête qui a été commandée par le CISSS, donc
c'est une enquête qu'on va appeler interne, et qui avait comme objectif, justement,
de voir qu'est-ce qui se passait en termes de maltraitance.
Mais moi, la deuxième question que je me
suis posée, c'est : Comment ça se fait qu'une information telle, si toutes
ces informations-là qu'on me dit... des fois, c'est des cas de négligence, des
fois, c'est de la maltraitance, je ne vais pas jouer sur les mots, des fois, c'est
des problèmes administratifs, là, je ne jouerai pas là-dedans, comment ça se
fait que des cas aussi graves n'ont pas remontés jusqu'à la haute direction du
CISSS? Comment, là, comment on a agi dans la chaîne de commandements? Est-ce
que c'est parce que c'est des gens qui n'ont pas véhiculé l'information?
Alors, moi, fort de ça… et je n'ai pas eu
les réponses à mes questions depuis les derniers jours, alors j'ai demandé à
Mme Savoie, ma sous-ministre, de lancer une enquête externe, comme on le
fait des fois, pour aller avoir toute la lumière sur qu'est-ce qui s'est passé
et pourquoi cette information-là n'a pas monté jusqu'à la haute direction du
CISSS.
Alors, je vais vous dire, puis je vous
répète ce que j'ai dit dans les dernières heures, pour moi, le rapport de
Mme Ouellet, ce n'est pas la fin, c'est le début de l'enquête. Il y a
une... Je dirais, en terminant, excusez la longue réponse, mais je dirais, en
terminant, qu'il y a une culture dans nos CISSS et CIUSSS d'appuyer les
directions de nos établissements. Puis moi, je pense qu'il faut changer la
culture. La culture, il faut qu'elle soit d'appuyer les patients, d'appuyer les
plaintes. Ma collègue la ministre Blais a lancé un projet de loi qui a été
passé l'automne passé sur la maltraitance. On a maintenant un commissaire à la
maltraitance. Ce commissaire-là va maintenant appuyer les commissaires qui sont
dans les CISSS, qui doivent recevoir les plaintes. Je vais vous dire, on va
aller plus loin. S'il faut remettre à jour la loi sur la maltraitance qui avait
été passée en 2017, je crois... Alors, je vous dis que ce cas-là, bien, pour
moi, va être un changement d'attitude, et on va continuer de pousser l'analyse
de ce qui s'est passé en Chaudière-Appalaches.
Le Modérateur
: Merci.
Deux questions ont été posées. Il en reste 26 en 35 minutes. Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Dubé : Désolé.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. le premier ministre, M. le ministre, Dr Arruda. M. Legault, les oppositions
continuent de demander une enquête publique sur la gestion que vous avez faite
de la pandémie. On arrive... On dépasse, en fait, 10 000 morts depuis
cette fin de semaine. Le 3 avril 2020, vous aviez dit, et je vous
cite : «Notre réussite ou notre échec va dépendre du nombre de décès.»
Quel est le bilan, après 10 000 morts, que vous faites de votre
gestion? Est-ce que c'est une réussite ou un échec?
M. Legault : Bien, écoutez, je
pense qu'il est trop tôt pour faire des bilans détaillés. Par contre, comme je
le disais tantôt, d'abord, il faut séparer première vague, deuxième vague. Je
pense que, dans la deuxième vague, le Québec s'en sort bien. Dans la première vague,
on s'en sort moins bien que le reste du Canada et l'Allemagne. Mais on s'en
sort, au total, là, depuis 11 mois, mieux que les cinq autres pays du G7.
Donc, bon, qu'est-ce qui est arrivé dans
nos CHSLD? On le sait, on manquait de personnel. On n'avait pas de patron dans
certains CHSLD. Et par conséquent il y a des employés qui n'ont pas porté tout
l'équipement de protection qu'ils auraient dû porter.
Donc, on a déjà Joanne Castonguay, qui est
en train de faire une enquête complète avec tous les pouvoirs équivalents à une
enquête indépendante. Puis le gros avantage, c'est qu'on va avoir les résultats
d'ici le mois de septembre. Donc, rappelons-nous la commission Charbonneau,
quatre ans. Je ne pense pas qu'on veut s'embarquer dans quelque chose qui va durer
des années parce qu'on veut changer ce qui est à changer le plus vite possible.
Je pense déjà qu'on a fait beaucoup de changements cet été. D'ailleurs, je
pense que, quand on se compare sur la deuxième vague, on voit qu'on s'en sort
mieux que les autres pays du G7. Donc, je pense que tout est en oeuvre, là,
pour aller au fond des choses.
M. Lacroix (Louis) : Ma
deuxième question va être pour M. Arruda. Vous avez parlé tout à l'heure,
bon, des deux cas de nouveaux variants d'Afrique du Sud qui été détectés. D'abord,
est-ce que c'est possible d'avoir des détails? Vous en avez donnés un peu, mais
d'être plus précis sur les détails entourant justement ces cas de contamination
là… Et est-ce que ça vous fait craindre... parce que, jusqu'à maintenant, on
avait huit cas du variant britannique. Là, on se rend compte qu'on a en plus
des cas de variants sud-africains. Quel est votre niveau de crainte par rapport
à ces nouveaux variants qui commencent à éclore chez nous?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, ce qui est clair, c'est que les nouveaux variants, s'ils sont associés à
une plus grande transmissibilité, mais surtout une morbidité, mortalité élevée,
ça nous inquiète, parce que, si on les laisse aller, on va avoir… à mon avis,
on va retourner à une pression importante sur le système de soins, etc.
Par contre, les mesures qui sont... qu'on
applique actuellement pour le contrôle des autres souches sont les mêmes pour
les nouveaux variants. Donc, ce qu'on va faire, par contre, en ciblant ou en
criblant un peu plus, on peut les identifier plus rapidement puis peut-être
être plus rigoureux dans le suivi autour des cas et des contacts. Moi, je pense
que la réponse à ça demeure toujours l'application des mesures, d'où l'importance
qu'on les applique dans le contexte des nouveaux variants. On n'est pas
contents d'avoir des nouveaux variants, personne, aucun pays n'est content
d'avoir des nouveaux variants. Mais heureusement on a démontré, notamment dans
la littérature, que, si on applique les mesures qu'on applique actuellement, de
distanciation, de port du masque, de respect des mesures, on peut en arriver à
contrôler ces nouveaux variants là.
Le Modérateur
: Alain
Laforest... Oui?
M. Legault : La semaine
dernière, je parlais avec Jason Kenney, qui me disait qu'en Alberta, la semaine
dernière, il y avait jusqu'à présent 56 variants. L'Alberta, c'est à peu près
la moitié de la population du Québec. Donc, tout est relatif, là. On a été quand
même épargnés jusqu'à présent.
Le Modérateur
: Merci.
Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : Pour
couper court, bonjour à vous trois. M. Dubé, le 25 janvier dernier,
l'INSPQ recommandait le port du masque N95. Il y a 30 000 travailleurs qui
ont été infectés. Vous n'avez pas encore donné l'autorisation de porter le N95
partout en zone chaude. Qu'est-ce qui traîne? Pourquoi vous ne l'imposez pas
actuellement? Vous ne demandez pas qu'on le porte. C'est parce qu'il manque de
masques?
M. Dubé : Non, pas du tout.
Écoutez, M. Laforest, là, c'est un dossier qui a, au contraire, là, très bien
avancé dans les derniers jours. Il faut se rappeler les événements des
dernières semaines, là.
Il y a eu une mise à jour de la Santé
publique sur la question des aérosols. Forts de cette mise à jour là que nous
avons reçue de la Santé publique, il y a eu des demandes, des discussions qui
ont commencé, notamment avec la CNESST, pour voir dans quelles conditions on
pourrait appliquer ce qui était maintenant acceptable par la Santé publique.
Mon ministère, Mme Savoie en tête, avec les gens de ressources humaines, ont
conclu une entente, là, qui était acceptable autant pour les demandes qui
étaient faites par la CNESST… parce que la CNESST arrive avec un avis, et cette
entente-là s'est conclue, là, vendredi dernier. Il reste à finaliser les
détails de ça. Mais je pense que la directive qui va être avancée par notre
ministère va finir de clore toute cette discussion-là.
Alors, moi, je suis très, très heureux
qu'on a réussi à trouver un terrain d'entente pour tout le monde, là, pour les travailleurs.
Il fallait bien définir qu'est-ce que c'était qu'une éclosion non contrôlée. On
est allés vers les zones chaudes, on a trouvé la bonne façon de trouver l'équilibre
entre ce qui était demandé par la CNESST puis ce qui était demandé par la Santé
publique. Alors, moi, je vous dirais qu'on a une solution, maintenant, il
s'agit juste à finaliser une directive, c'est une question d'une journée ou
deux.
M. Laforest (Alain) : Autre
dossier. M. le premier ministre, votre ministre de la sécurité publique, vice-première
ministre, a demandé au juge Louis Dionne d'enquêter sur l'affaire Camara. Le
DPCP a décidé d'ouvrir ses portes à son ancien patron, là, qui est juge à la
Cour supérieure. Vous vous attendez à quoi, au juste, et dans quel délai de
temps vous espérez à avoir des réponses?
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, la réputation du juge Dionne n'est plus à faire, là :
juge à la Cour supérieure, il a été sous-ministre à la Sécurité publique,
sous-ministre à la Justice, il a été responsable du DPCP. Je ne pense pas qu'on
peut imaginer quelqu'un qui connaît mieux le système que lui. Donc, évidemment,
on veut que ça soit le plus rapidement possible, mais on veut lui donner le
temps d'aller au fond des choses. Donc, on veut savoir ce qui s'est passé parce
que c'est préoccupant, écoutez, ça n'a pas de bon sens, puis les Québécois
n'aiment pas ça voir ce qu'ils entendent depuis une semaine. Donc, il faut
aller au fond des choses. Et je pense qu'on a la meilleure personne pour le
faire avec le juge Dionne.
Le Modérateur
: Fanny
Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : ...M.
Dubé, sur le port du masque N95. Si je comprends bien vos explications, ce
n'est pas... ce n'est donc pas une recommandation de la Santé publique
d'étendre le port du masque dans les zones chaudes, c'est la CNESST qui a pris
cette décision-là d'aller de l'avant. Donc, pourquoi c'est la CNESST qui prend
la décision et pas la Santé publique?
M. Dubé : Bien, la CNESST,
elle a aussi son propre organisme d'analyse, son propre réseau d'experts et
dans le cas... Puis ce qui était demandé par la Santé publique, c'était d'aller
porter des N95, là, ce qu'on appelait... dans des situations d'éclosion non contrôlées.
Essayer de définir qu'est-ce que c'est qu'une éclosion non contrôlée, c'est là
que ça a pris quelques jours pour être capables de s'entendre avec la CNESST,
qui disait : Nous, ce qu'on veut — puis avec raison, là, on est
tous d'accord — c'est comment protéger nos travailleurs en essayant
d'avoir une définition assez simple. On s'est entendus, après de longues
discussions, que la meilleure façon de rejoindre les deux parties, c'est-à-dire
et la Santé publique et la CNESST, c'était de prendre notre définition de zone
chaude. Et zone chaude, c'est où on a deux éclosions et plus, deux cas et plus,
donc une éclosion.
Alors, c'est exactement ce que je viens de
vous dire. Moi, je suis content, parce qu'il fallait trouver une façon de faire
atterrir ça sur le terrain. Puis la bonne nouvelle, c'est qu'en plus des
masques, des N95, maintenant, on en a. On en a parce que, vous savez, on a
signé des ententes. On a maintenant un producteur québécois. Donc, moi, je suis
content, parce que tout ça est arrivé au bon moment. Puis on est capables
d'avoir une solution qui fait l'affaire de tout le monde, là, des syndicats, du
ministère de la Santé et de la CNESST. Je pense qu'on a une très, très bonne
décision.
Mme Lévesque (Fanny) :
J'aimerais ça vous entendre sur la vaccination. Bon, on a eu plusieurs retards
dans les dernières semaines. Le calendrier n'a pas été republié, là, avec une
mise à jour. Mais je voudrais savoir précisément… Est-ce que c'est toujours
réaliste, là, selon les prévisions, pour les prochaines semaines, sur
l'approvisionnement, là, donc, d'amorcer la vaccination des 80 ans et plus
à la mi-février? Est-ce que c'est toujours réaliste de faire ça? Et est-ce que
c'est toujours l'objectif d'avoir terminé la vaccination en RPA et du personnel
soignant première semaine de mars? Est-ce qu'on est toujours là ou, là, ça, ca
ne tient plus la route?
M. Dubé : Bien, écoutez,
je vais être prudent, hein, très prudent même, parce que j'avais une
rencontre... Quel jour on est aujourd'hui? On est mardi. Donc, j'avais une
rencontre hier avec les différents ministres de la Santé et du fédéral pour se
faire confirmer… Puis j'ai redemandé au major Martin si les quantités qu'on
s'est fait promettre vont être au rendez-vous dans les prochaines semaines, et,
selon lui, il n'y avait pas de changement.
Donc, ça, c'est la bonne nouvelle. Donc,
basés sur ces données-là, là, pas plus tard qu'hier, on devrait être capables
de respecter l'essentiel de nos engagements. C'est sûr que, puis je vais
terminer là-dessus, plus on nous «squeeze» vers la fin, plus ça va être
difficile à réaliser. Mais, en ce moment, on devrait être capables de faire
l'ensemble de nos doses si on a les livraisons que le major Fortin nous a
confirmées hier.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Je
vous garde sur ce sujet-là, M. Dubé. On a entendu M. Trudeau le dire.
Est-ce que vous, vous garantissez que tous les Québécois qui voudront être
vaccinés vont l'être d'ici le mois de septembre?
M. Dubé : Bien, sous réserve
qu'on a les vaccins, écoutez.
M. Bossé (Olivier) :
Est-ce que vous pensez qu'on va les avoir?
M. Dubé : Bien, écoutez,
moi, j'ai senti... Puis on est positifs parce que je pense qu'on a mis assez de
pression sur le fédéral, mais j'ai senti cette semaine qu'il y avait un niveau
de confiance, là, de la part du major Fortin, qu'il était capable de livrer les
engagements. Mais, jusqu'à maintenant, on a eu tellement de surprises que je
veux rester très, très, très prudent.
M. Legault : J'ai parlé
avec Justin Trudeau jeudi soir dernier, et puis il m'a assuré qu'on aurait les
doses promises pour le 31 mars, et que tout le monde qui veut être
vacciné… on aurait les doses pour le mois de septembre.
M. Bossé (Olivier) : Sur la
détresse psychologique des travailleurs de la santé, on a vu, ce matin, Le Nouvelliste
avait un texte sur un CHSLD qui déplore des suicides parmi ses travailleurs.
Quels sont les moyens qui sont pris en ce moment pour aider ces gens-là?
M. Dubé : Bien, je vous
dirais, on en parle beaucoup, puis les gestes, il faut qu'ils soient concrets,
là. J'ai eu des rencontres, je vous le mentionne souvent, intersyndicales. J'ai
parlé souvent avec Mme Bédard de la FIQ, qui nous fait part de ces... des
différents cas de détresse. Moi, je vous dirais que c'est dans l'action qu'on
va le voir. Je pense qu'on a de moins en moins... on a une baisse de notre
personnel qui a été contaminé, ce qui est intéressant. On est rendus à moins de
6 000, 5 700, pour être exact. Donc, ça, c'est une autre bonne
nouvelle. On a du personnel additionnel qui nous vient des étudiantes. On est
en train de travailler avec nos P.D.G., suite à une discussion qu'on a eue avec
Mme Bédard hier, sur comment minimiser l'impact de l'arrêté 007.
Il y a une foule de mesures qu'on est en
train de mettre en place pour être capable de diminuer la pression sur nos
infirmières puis les gens dans le réseau de la santé. Mais je vous dirais que
la meilleure mesure, c'est celle que les Québécois ont adoptée depuis un mois,
c'est de baisser le nombre d'hospitalisations puis de donner un peu un répit à
nos gens de la santé. C'est la meilleure chose qui peut arriver à tout le
monde.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, messieurs. Vous l'avez dit tout à l'heure, vous avez extrêmement peur
de la semaine de relâche. Est-ce que c'est donc complètement exclu de faire
basculer des régions, comme la Capitale-Nationale, par exemple, à cause,
justement, de la semaine de relâche qui s'en vient, donc de les faire basculer
en orange avant la semaine de relâche?
M. Legault
: Ce n'est
pas exclu, ce n'est pas exclu. Mais, comme je le disais tantôt, il pourrait y
avoir des mesures additionnelles seulement pour la semaine du 1er mars, puis ça
pourrait même être dans des zones orange actuelles. Ce qu'on veut voir,
justement, on... j'en parlais ce matin avec la santé publique, on n'a pas
d'inquiétude, entre autres, dans les transferts entre les régions, là, donc on
ne voit pas la nécessité, actuellement, d'avoir des barrages. Mais est-ce que
ce sera nécessaire pour la semaine du 1er mars? Peut-être. Que fera-t-on avec
le couvre-feu pour la semaine du 1er mars pour éviter, justement, qu'il y ait
des contacts pendant cette semaine de relâche? Ce sont des choses qu'on est en
train de discuter, et puis on va vous revenir dans les prochains jours.
Mme Lajoie (Geneviève) : Ce
matin, on découvre, là, qu'il y a quand même un taux d'échecs assez important
chez les jeunes du secondaire, notamment secondaire III, IV et V. Évidemment,
quand le gouvernement a décidé de mettre en place le une journée sur deux pour
les III, IV et V, on a exclu, finalement, la demi-classe, on a décidé de faire
ça une journée sur deux à la place. La raison pour laquelle vous aviez fait ça,
à l'époque, vous aviez dit : C'est pour avoir moins de monde un peu dans
les cafétérias, notamment. Mais là, est-ce qu'il y a vraiment une raison
épidémiologique à continuer de faire ça une journée sur deux, notamment, quand
on voit les résultats? Donc, même la fédération des établissements d'enseignement
juge qu'il y a une corrélation entre le taux d'échecs puis le fait qu'ils sont,
les secondaires III, IV et V, une journée sur deux à l'école.
M. Legault : O.K. Bon,
d'abord, moi, je suis très fier de dire que le Québec a gardé, depuis
11 mois, ses enfants beaucoup plus à l'école qu'en Ontario, que dans
d'autres juridictions. Vous vous rappellerez, là, le Québec, au printemps,
était à peu près un des seuls endroits à rouvrir les écoles.
Pourquoi on a une semaine sur deux au
secondaire? Parce qu'on pense c'est plus efficace au secondaire qu'au primaire,
l'enseignement à distance. Mais, même si on est un des endroits au monde où on
a eu le plus d'heures de présence de nos enfants à l'école, il reste qu'on ne
peut pas penser qu'il n'y aura pas d'impact sur la réussite scolaire d'avoir
perdu un certain nombre de jours ou d'avoir eu un certain nombre de semaines
qui sont à distance plutôt qu'en présence. Ce n'est pas idéal.
Donc, j'ai demandé à Jean-François
Roberge, là, de mettre tout ce qu'il est possible de mettre en place, comme
rattrapage, tutorats, et autres, pour s'assurer qu'on donne le maximum à nos
enfants pour qu'il y en ait le plus possible qui réussissent leur année
scolaire.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. J'aimerais revenir sur la question de la semaine de
relâche puis des mesures qui pourraient être ajoutées. Donc, vous avez évoqué
des barrages et le maintien éventuel du couvre-feu. Mais est-ce qu'il y a
d'autres mesures que vous envisagez éventuellement?
M. Legault : Bien, il faudra
d'abord voir où on va être rendu concernant les zones orange, les zones rouge.
On devrait, la semaine prochaine, vous dire : Bien, voici ce qu'on propose
pour le 22 février. Donc, on va voir d'abord où on va en être globalement,
dans les 17 régions du Québec, avant le 1er mars. On va voir aussi où
on est rendu sur le nombre de cas, le nombre d'hospitalisations, etc. Donc, on
va avoir des discussions avec la Santé publique puis on va vous revenir. Mais,
déjà, on est en train de regarder différents scénarios pour mettre des mesures
additionnelles pour la semaine du 1er mars. Parce que, traditionnellement,
dans la semaine de relâche, il y a beaucoup de mélanges dans la population.
M. Bergeron (Patrice) : Et
par ailleurs, tout à l'heure on parlait, donc, de situations de RPA. Les RPA
aussi font face à des pénuries de personnel, du personnel qui leur coûte cher.
Vous leur fournissez actuellement des primes. Quand ces primes-là vont se
terminer, eux disent qu'ils vont devoir augmenter, donc, les frais. Et ils
demandent, en conséquence, d'augmenter le crédit d'impôt pour le maintien à
domicile pour éviter un choc pour leurs résidents. C'est une question qui,
apparemment, est discutée chez le gouvernement. Envisagez-vous, donc,
d'augmenter le crédit d'impôt pour les personnes, pour les maintenir à
domicile, pour leur permettre que ça soit plus accessible pour elles?
M. Dubé : Bien, écoutez,
on est en période budgétaire en ce moment. Le ministre des Finances fait des consultations
que vous connaissez, des consultations prébudgétaires. Moi, j'ai eu des
demandes, là, très claires qui sont venues des différentes associations de
propriétaires de résidences pour personnes âgées. C'est évident que ça
s'inscrit dans notre philosophie gouvernementale de garder les gens le plus longtemps
possible à la maison.
Donc, le soin à domicile, ça inclut, entre
autres, les résidences pour personnes âgées, les RPA. Mais il est un petit peu
trop tôt en ce moment pour vous donner le fruit de ces discussions-là. Mais je
vous rappellerais que notre gouvernement, depuis deux ans, a augmenté de façon
massive les sommes investies dans les soins à domicile. On s'était engagés à
mettre 200 millions, par année, supplémentaires, pour 800 millions
sur quatre ans. On est rendus à 1,4 milliard. On a augmenté l'appui aux
soins à domicile. Et on va avoir des discussions… qu'est-ce qu'on fait pour les
RPA, avec le ministre des Finances, dans les prochaines semaines.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. Dr Arruda, j'aimerais revenir sur la stratégie, là, de
criblage des cas de COVID-19. C'est une stratégie utilisée déjà en Ontario, où,
on l'a vu, il y a énormément de cas de variants qui ont été rapportés. Ici,
c'est 11 comparé à ça. Est-ce que ça veut dire qu'il pourrait y avoir un nombre
beaucoup plus élevé qu'on le croit de variants en circulation actuellement?
M. Arruda (Horacio)
:
Mais c'est le cas partout. Vous comprendrez que le criblage, le séquençage,
c'est toujours fait sur un échantillon, pas sur 100 %, mais c'est souvent
associé à une augmentation de transmission, là. Je pense que le Québec avait
quand même 3 % de séquençage qui était fait. Puis je pense qu'avec
l'arrivée de ces nouveaux variants un peu partout autour, il est probable…
Je tiens à vous dire qu'actuellement il y
a effectivement ce qu'on vous a donné comme chiffres, on est à 11, ce qui a été
publié par l'institut. Mais il y a plusieurs tests qui vont aller en
séquençage, là, qui sont comme en attente. Puis, sur la base du criblage, on a
déjà certaines situations où on pense que ça pourrait être un variant de l'UK,
puis etc. On intervient, de toute façon, en fonction de ça.
Mais, si vous me demandez la question,
c'est vrai qu'il y a toujours plus de cas que ce qu'on prévoit. Les chiffres
actuels au Québec sont quand même relativement bons. Ils sont... On permet de
le dire. Même si on a diminué le dépistage, le taux de positivité est bas, à 3,4 %.
Donc, probablement qu'il y en a, mais qu'ils se sont, je vous dirais, là...
Comme les deux cas, par exemple, d'Abitibi, d'Afrique du Sud, n'ont pas
continué à se transmettre dans l'Abitibi, là, mais c'est à surveiller de très
près. Il faut rester vigilant.
M. Carabin (François) : Et,
M. Legault, j'aimerais rapidement revenir sur la question de mon collègue sur
l'enquête demandée par les oppositions sur la COVID-19. Ce matin, Mme Anglade,
du Parti libéral, nous disait qu'elle considérait que le mandat de Mme
Castonguay est trop restreint dans le sens qu'elle étudie uniquement les CHSLD,
les soins aux aînés. Est-ce que ça serait approprié d'étendre le mandat de Mme
Castonguay?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord, il faudrait voir, là. Quand on compare les résultats,
hospitalisations, décès, si on exclut les CHSLD, est-ce qu'il y a une situation
qui mérite une enquête en dehors des CHSLD? Je ne suis pas certain de ça.
Sinon, bon, c'est la première fois, là, que Dominique Anglade arrive avec... Quel
mandat différent elle veut donner à Mme Castonguay, parce que... Est-ce que
c'est à cause du mandat? Est-ce que c'est parce que Mme Anglade ne fait pas
confiance à Mme Castonguay? Il faudrait qu'elle nous dise exactement pourquoi
elle n'aime pas l'enquête qui est faite par Mme Castonguay.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Marco Bélair-Cirino, du Devoir. M. le premier ministre, comment vous
réagissez aux premières statistiques sur les bulletins pandémiques peu
reluisants, là, pour les élèves du secondaire? Et qu'est-ce qui peut être fait
pour assurer un taux de réussite le plus élevé possible en temps de pandémie?
Certains évoquent la possibilité d'organiser des camps pédagogiques. Êtes-vous
d'accord avec cette proposition-là?
M. Legault : Bon, bien, d'abord,
je veux répéter ce que j'ai dit tantôt, c'est-à-dire que je suis très fier que
ça soit au Québec qu'on ait gardé le plus de nombres de jours de présence des
enfants dans nos écoles. Deuxièmement, c'est évident que, partout dans le
monde, il va y avoir du retard pour les enfants qui ont manqué des journées
d'école ou qui ont eu des cours à distance. Maintenant, Jean-François Roberge a
déjà annoncé des mesures de tutorat. Est-ce qu'il faudrait ajouter des mesures
comme des camps de vacances, des camps de rattrapage? À ce moment-ci, il ne
faut rien exclure. Moi, j'ai demandé à Jean-François Roberge qu'il fasse le
maximum pour que les enfants réussissent leur année.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Dr
Arruda ou M. Dubé, plusieurs notent, là, que c'est surtout les personnes qui
ont des emplois précaires, qui n'ont souvent pas d'assurance au travail, qui ne
se feront pas dépister, parfois parce qu'ils craignent de justement se
retrouver sans salaire. Qu'est-ce qui peut être fait pour inciter ces
personnes-là à se faire dépister davantage? Est-ce qu'on devrait assurer...
remonter un peu le filet social pour ne pas qu'elles se sentent démunies si
elles reçoivent un diagnostic positif à la COVID et doivent s'isoler pendant
plusieurs jours?
M. Dubé : …peut-être, parce
qu'on en a parlé encore la semaine dernière, puis j'apprécie beaucoup la
question parce que... Rapidement, là, lorsqu'on a un taux de positivité...
Comme le disait le Dr Arruda aujourd'hui, même à 20 000 tests, à
3,8 %, c'est un très bon taux de positivité, parce qu'habituellement,
quand tu as moins de tests, tu pourrais avoir un taux plus élevé. Donc, ça,
c'est la bonne nouvelle. Mais on aimerait ça avoir 3,8 % sur 40 000
tests et non sur 20 000. Ça, ça nous rassurerait encore plus. Donc, pour
répondre à votre question, c'est pour ça qu'à chaque fois qu'on est ici on
demande aux gens de ne pas avoir peur de se faire tester.
Bon, maintenant, s'il y a des gens qui ont
cru ou qui ont cru comprendre que, parce qu'on les appelait, puis qu'ils nous
donnaient le fait qu'ils avaient contacté quelqu'un ou qu'il y avait eu une
situation où ils n'ont peut-être pas respecté les mesures sanitaires, jamais on
ne va sévir avec des contraventions. Puis on a demandé aux gens de la Santé
publique de s'assurer... Puis j'en ai parlé directement avec le Dr Arruda puis
son équipe. Il faut que l'accompagnement qu'on fait de ces gens-là… C'est de
leur offrir... de dire : Est-ce que vous avez besoin que quelqu'un aille
vous voir pour aller vous porter de la nourriture? Est-ce qu'il y a des
services qu'on pourrait vous rendre? Les accompagnements vont être positifs et
non négatifs. Et ça, je veux juste rassurer, donc, si les gens hésitent.
Puis, pour rassurer ce que le premier
ministre disait, ramener le délai de cinq jours, à quatre jours, à trois jours,
bien, on va tout faire avec toute la population, et surtout ceux qui hésitaient
à venir se faire tester. Il n'y aura personne qui aura des contraventions pour
ça.
Le Modérateur
: Merci.
Nous allons maintenant passer aux questions en anglais avec Raquel Fletcher,
Global News.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. I wanted to hear
your reaction to the decision by Health Canada to relabel the Pfizer vials from
five doses to six doses and whether or not Québec has enough syringes. So is
this possible?
M. Arruda (Horacio)
:
Walready had used six doses because there was extra, I would say, vaccines.
And, using the right needle, we were able to have a dose. You know, as doses
are something we need, we would not want it to be wasting. And actually we are
working to get the exact perfect needle to be able to use it. And there is work
done also with the federal Government to get access to those small needles who
are going to make it more simple. But, even with the other ones, we have not
lost those precious things, because what we need is a
vaccine.
Mme Fletcher (Raquel) : Did you want to add something? No? OK. My next question is about the N95 masks. Was it a mistake not to
make it mandatory a long time ago to wear these masks? Do you regret not making
that decision?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we always recommended what our «institut national» of
public health has reported and also other authorities around the world. As soon
as the «institut» changed his advice recently, in January, I take off my
«ordonnance» on the 8th of February... on the week after, to make sure that we
could respect the new recommendations, because science has evolved. There is not only aerosols which is
the transmission. There is a possibility of it. I think that, in most situations, the medical mask is the right
thing, but, in some conditions, N95 could be added. And, you know, using N95
all day is not without any inconvenience, but we are following the recommendations of our experts.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Well, good afternoon. Following on
the N95 masks, I was wondering, since it's mandatory for all health care
workers in hot zones, do you have enough N95 masks that are fabricated, made
here, in Québec, so we're not
using made in China N95 masks? Is Medicom, in Montréal,
sufficient?
M. Dubé : The answer is yes.
Mme Senay (Cathy) : So it's going to be N95 masks made in Québec.
M. Dubé : It will be N95. And we have also other suppliers, as you know, that
are Québec made. I'm thinking
about two of them that have been listed very recently. So we have plenty of
masks to be able to, can I say, submit that to our employees when they need
them.
Mme Senay (Cathy) : On variants, you said that it's scary, the impact that variants
might have on the health care system and the pressure it may add. Are you
thinking about even cranking up the strategy of sequencing and screening tests?
If you look at France, Ontario, they are more aggressive on this front. Would
you consider, basically, all positive COVID-19 cases should be screened in Québec, so you have a better picture of the spread of variants here?
M. Arruda (Horacio)
: I would say that depends… I don't think that any province is doing
it for a long term. Sometimes it could be, I would say, «un échantillon», a
sample during a certain time. We think that with our augmentation of capacity
of sequencing until 15% in the next weeks and the
«criblage» which is going to be done actually on any cases that will be
suspected possibly as this, we will be able to be informed and we'll apply the
recommendations.
What I want to say also
is that, even if we are not happy of having those variants, and anybody is
happy in the world, the same measures are the ones that work against it. So I
think it's important to remember people that the best way for not having… even
if it appears here, in Québec, for not transmitting it a lot is to respect, I
would say, the Public Health measures of distanciation, masks and hygiene and
also respect that at workplace and everywhere.
Le Modérateur
:
Philip Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Just to go back on the variants issue, with the
numbers that you've given us today, Montréal is now up to eight. And, in
Toronto, the Public Health director there has said it's too soon to reopen
because of the mystery of the variants, said that it's still... So is it still
safe to open hair salons, and stores, and everything in Montréal, given this
situation?
M. Arruda (Horacio)
:
I think that, based on the epidemiology we're observing actually, even in
Montréal, I could say that outbreaks in commercial sites have got down. I think
the best answer to that is to look at the epidemiology and adjust that in
relation, so, because... It's not because we're going to find it necessarily
that we're going to have big, big outbreaks. It's why we must be very careful
on identifying it. But I think it's a risk management that seems to be
acceptable. But, at the same time, we have been cautious. Some would say we
have been opening too much, others are saying we are not opening enough. So
that's a balance actually of equilibrium, and we follow up that every day and
every week.
M. Authier (Philip)
:
I will be very brief. I see the clock too. The Opposition parties, again, this
morning, called upon you, Premier. Mme Anglade said you had a moral duty
to have an independent, vast investigation of the pandemic. Do you plan to
expand Mme Castonguay's mandate at all?
M. Legault :
But we already have an independent commission. And Ms. Castonguay has been
chosen by all parties. So I think she started her job already. And we plan to
receive a final report by next September. So I think it's efficient. She's got all the possibility of extending whatever she wants.
Le Modérateur
:
Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson
(Maya) : Good afternoon. I know you need to
head to the blue room shortly. I'll try to keep this quick. First question. We
learned just before this press conference that the Public Security Minister is
launching an investigation into the Camara case. So what kind of a message do
you hope that sends to Quebeckers that your government is launching an investigation into what happened?
M. Legault : I think it's very important to know exactly what happened, if rules
were followed, if we have to change some rules. And I think that judge Dionne
has all the experience and authority to make sure we have all answers to our
questions, because we all have answers about what happened, and it doesn't look
good.
Mme Johnson (Maya) : This weekend, Richard Janda, an associate professor in the Law
Faculty at McGill University, published an opinion piece in LaPresse, and I'm going to quote it directly in French because I don't want
to paraphrase. He said : «Nous sommes devant un autre cas qui
révèle le racisme systémique du Service de police de la ville de Montréal. Je
pèse mes mots. Je n'accuse pas tel policier ou tel enquêteur. J'accuse
le fonctionnement et l'administration du SPVM.» How do you
respond to this law professor and to others who say that what happened to Mr.
Camara is a clear example of systemic racism?
M. Legault : I think we don't have enough information to know if it's a case of
racism. I think that Mr. Dionne will be able to answer this question about the
motivation, about why it happened this way. Would it have been the same if it
was a white person? So we need to have these answers. And I can understand that
people want to have these answers.
Mme Johnson (Maya) : ...question that's on the table now, even though, previously,
you've refused to acknowledge the existence of systemic racism.
M. Legault : No, I'm talking about racism. I'm not talking about systematic...
systemic racism. I'm talking about racism.
Le Modérateur
: On doit
mettre fin au point de presse. Merci.
(Fin à 13 h 59)