(Dix heures trente et une minutes)
Mme
Hivon
:
Bonjour, tout le monde. Merci d'être ici ce matin. Aujourd'hui, je veux
interpeller le gouvernement de la CAQ qui, on se le rappelle, s'est présenté
constamment comme le parti des familles. Or, ce matin, il y a deux enjeux qui
nous préoccupent grandement et qui malheureusement font mentir cette prétention
du gouvernement de la CAQ.
Le premier enjeu, il est relié à une
iniquité qui est créée en ce moment dans le Régime québécois d'assurance
parentale, qui a passé un peu en douce dans une annonce de M. Boulet au
mois de décembre, le 13 décembre, comme quoi il allait emboîter le pas et
s'harmoniser avec une mesure fédérale pour faire en sorte de bonifier la
prestation parentale de congé parental pour les gens qui sont présentement en
congé, à partir du 27 septembre, que cette bonification aurait lieu, ce
qui crée un minimum de 500 $ par semaine pour les parents qui sont en
congé parental.
C'est une bonne mesure, évidemment. Le
hic, c'est qu'imaginez-vous donc que si vous avez commencé votre congé parental
le 20 septembre, le 22 septembre, vous n'aurez pas accès du tout à
cette mesure pour les mois d'octobre, novembre, décembre parce qu'il faut que
vous commenciez votre congé parental après le 27 septembre. Donc, il y a
une grave iniquité entre les gens qui sont en même temps en congé parental. Certains
reçoivent un minimum de 500 $ par semaine alors que d'autres se butent à
des plus petits revenus comme un 200 $, 300 $ par semaine.
Et donc cette iniquité-là se creuse et ça
suscite énormément de commentaires de mécontentement de la part des parents,
des jeunes parents, en ce moment, qui se demandent pourquoi cette iniquité et
qui demandent, bien sûr, comme nous, au ministre Jean Boulet de régler ça très
rapidement parce que ça ne tient tout simplement pas la route.
Deuxième élément, bien sûr, en lien avec
les familles, c'est cette hémorragie de fermetures de garderies en milieu
familial qui se poursuit. Alors, on apprend aujourd'hui que c'est 10 % de
moins de places en une seule année qu'on va avoir au Québec. Donc, une perte
claire et nette de 10 % de places en milieu familial, alors que, d'autre
part, on sait que les besoins explosent. La liste des parents ne cesse
d'augmenter.
Notre chef, M. St-Pierre Plamondon, a
fait d'ailleurs une sortie il y a deux semaines là-dessus, interpellant le
ministre Lacombe, comme je l'ai fait tout l'automne, et il n'y a toujours pas
de moyen vigoureux pour arrêter cette hémorragie et s'assurer que les places
vont être maintenues. Écoutez, ce n'est pas des farces, c'est
1 929 milieux familiaux qui ont fermé au cours de la dernière année
au Québec. Et donc, c'est des milliers de places de moins, alors que sur le
guichet unique 0-5 ans, les places, les demandes sont en explosion et on
est passés de 42 000 à 46 000 parents en attente.
Donc, on demande au ministre Lacombe de
l'action, de la proactivité. On lui demande de répondre présent pour les
parents du Québec parce que je veux lui rappeler qu'en ce moment, c'est le cas
dans ma circonscription, on reçoit beaucoup d'appels notamment d'infirmières et
de préposés qui ne peuvent pas retourner au travail faute de place en garderie.
Et c'est sans compter les plus de 1 000 places vacantes d'éducatrices
dans les CPE, et 13 000 places en milieu familial ne sont même pas
crées en ce moment faute d'éducatrices. Donc, en plus des milliers qu'on a
perdus parce que les services ont fermé, il y en avait déjà 13 000 qui
n'étaient pas comblés parce qu'on n'avait pas d'éducatrices pour les combler,
pour lever la main.
Alors, il est grand temps de se
préoccuper, si on ne veut pas foncer dans le mur comme on l'a fait avec les
préposés en CHSLD, il ne faudrait pas que l'hécatombe devienne aussi grave,
qu'on se ramasse avec une réelle pénurie, une hémorragie encore plus sérieuse
dans le milieu des services de garde qui va pénaliser tous les parents et, bien
entendu, l'économie et notre tissu social au Québec.
Alors, sur ce, je vais céder la parole à
notre chef.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Véronique. Je veux revenir sur le point de presse d'hier, de François
Legault, qui était franchement malaisant. Malaisant, premièrement, parce qu'à
nouveau le gouvernement profite d'une tribune exceptionnelle, celle des points
de presse sur la pandémie, pour faire de la politique, faire des annonces
partisanes, faire sa promotion. Et je demande à nouveau formellement au gouvernement
de séparer la Santé publique du politique. Ça fait 10 mois qu'on le demande, au
Parti québécois.
Et hier, c'était une illustration du fait
que ce n'est pas une demande anodine. Il y a des raisons pour lesquelles, dans
d'autres pays dans le monde, on a séparé la science du politique. J'ai demandé
un retour à la démocratie, le plus de démocratie possible, en dénonçant le
monopole du message qu'a le gouvernement en temps de pandémie. Ça, c'était il y
a quelques jours. Je pense qu'on vient d'avoir une illustration très, très
claire du fait que ce serait important qu'on sépare très clairement ce qui
vient de la science et ce qui est de l'électoralisme. Parce que, oui, il y en
a, de l'électoralisme, dans les messages du gouvernement.
Mais le plus malaisant, pour moi, hier,
c'est le message du gouvernement du Québec par rapport à la situation dans nos
aéroports. On est devant un des cas les plus criants d'incompétence de la part
du gouvernement fédéral, jamais vu, là. Ça fait plus d'un mois qu'on sait qu'on
doit gérer nos aéroports avec des tests à l'entrée, des quarantaines, des
suivis. Rien n'est fait. Et on sait qu'on est devant des variantes du virus qui
vont avoir un impact sur le taux d'hospitalisations, comme on le voit en
Grande-Bretagne, mais également sur l'efficacité des vaccins, parce que la
plupart des vaccins sont moins efficaces avec les nouvelles variantes.
Et qu'est-ce qu'on fait, au gouvernement
du Québec? Bien, on continue de supplier Justin Trudeau et on se cache derrière
l'excuse qu'il pourrait y avoir des contestations judiciaires si jamais on
agissait, si jamais on demandait à la Sûreté du Québec et à la Santé publique,
là, de faire des tests et des suivis. Bien, c'est drôle, aujourd'hui, le bon
ami de François Legault, Doug Ford, nous annoncera, à 15 heures, qu'il
utilisera les tests rapides et qu'il fera des suivis aux aéroports.
Alors, comment expliquer que François
Legault, lui, nous dit que c'est impossible, qu'il y aurait des contestations
judiciaires? Comment expliquer que François Legault craint les contestations
judiciaires, alors que, c'est drôle, dans le cas des itinérants, ça, les
contestations judiciaires, ça ne l'énervait pas beaucoup.
D'ailleurs, ça lui est revenu en plein
visage lorsque la cour est venue invalider, là, cette drôle d'idée qu'on
pouvait donner des contraventions aux itinérants parce qu'ils étaient dehors
après le couvre-feu. Ça, ça ne le faisait pas... ça ne le rendait pas nerveux,
mais une contestation judiciaire de la part du fédéral parce qu'il agirait pour
protéger des vies et limiter la propagation du virus, ça, ça semble rendre très
nerveux le gouvernement de la CAQ. Et, au fond, c'est ça, le fédéralisme de la
CAQ.
La CAQ est un parti fédéraliste qui craint
Ottawa au point où il ne va pas au bout de ses compétences et il préfère mettre
en péril le taux d'hospitalisations puis des vies québécoises plutôt que de
maximiser ses compétences et d'agir devant un gouvernement Trudeau qui est franchement
incompréhensible, irresponsable et dangereux pour la santé publique.
Donc, je pense que ce point de presse là,
hier, nous en dit beaucoup sur la nature véritable de la CAQ, un parti qui est
fédéraliste et un parti qui n'est même pas capable d'aller au bout des
compétences déjà existantes du gouvernement du Québec. Là-dessus, je vais
prendre les questions.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant, justement, le point de presse d'hier où on nous a annoncé des... on
nous a dit : Bon, il y aura des assouplissements, mais calmez-vous, là, ce
ne sera pas des grands assouplissements. C'est comme si, après nous avoir dit
mardi que ça commençait à aller bien, hier on nous a dit : Bien là,
attention, on va conserver la plupart des mesures notamment le couvre-feu.
Comment vous percevez ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est un gouvernement qui fait souvent ça, il nous envoie des signaux à
l'avance, il utilise aussi des ballons d'essai, là. Des fois, on se lève le
matin, puis il y a un chroniqueur, un journaliste qui a eu une exclusivité
comme quoi le gouvernement s'en irait dans une direction, ça crée souvent des
émois, beaucoup d'ambiguïté. Donc là, clairement, on teste la tolérance de la
population par rapport aux mesures actuelles, par rapport au couvre-feu.
On ne se cachera pas que l'approche mur à mur
est beaucoup plus simple à gérer pour le gouvernement. C'est toujours plus
simple d'aller au maximum des mesures. Mais est-ce que c'est équitable pour la
population qui, elle, veut retourner à une vie normale? Est-ce que c'est
équitable pour les régions dans lesquelles on ne retrouve presque aucun cas de
coronavirus? Est-ce que c'est responsable, cette approche-là, dans la mesure où
le gouvernement du Québec procrastine à l'aéroport?
Pendant ce temps-là, il rentre des
centaines de cas. Puis là, on a l'exemple également de la variante britannique.
On sait qu'on a à peu près huit, neuf cas. Aucun suivi n'est fait. Aucune
stratégie n'est en place. Dans ce contexte-là où le gouvernement... les deux
paliers de gouvernement ne prennent pas leurs responsabilités, est-ce que c'est
correct de dire aux Québécois : Par ailleurs, on va garder toutes les
mesures en place même si les statistiques vont dans la bonne direction dans
certaines régions? Ce sera une question qu'on devra se poser au cours des
prochains jours, sans doute.
M. Bossé (Olivier) :
Mme Hivon, qu'est-ce qu'on fait pour les ramener, les responsables de
milieu familial? Comment on les encourage à en ouvrir, des garderies?
Mme
Hivon
: On
valorise la profession, c'est ça qu'on fait. Et puis c'est drôle, hein...
M. Bossé (Olivier) :
...publicitaire, là, justement pour valoriser le métier d'éducatrice.
Mme
Hivon
: Oui,
oui, oui. Je vous encourage à parler aux gens du milieu pour voir s'ils pensent
que ça atteint la cible, cette campagne publicitaire. C'est incroyable qu'on
fasse une petite campagne, encore une fois, de communication plutôt que d'être
sur le fond des choses et de dire : O.K., comment on peut résoudre ce problème-là?
C'est drôle, en santé, quand on s'est
rendu compte de l'hécatombe dans les CHSLD, la pénurie de préposés, on s'est
retourné en deux temps, trois mouvements, on a mis sur pied un programme et on
a formé des milliers de préposés en l'espace de quelques mois. Ça fait des mois
qu'on dit au gouvernement, au ministre Lacombe, à quel point l'heure est grave,
que c'est un enjeu de retour au travail pour des parents, que c'est un enjeu de
conciliation famille-travail, que c'est un enjeu de qualité de vie, mais que
c'est un enjeu aussi économique.
Si vous parlez à mes collègues des
régions, il y a plusieurs personnes qui ne vont pas s'installer dans certains
milieux, faute de place en garderie. Donc, il faut valoriser. Ça veut dire
quoi, ça? Ça veut dire d'être capable de bonifier les conditions de rémunération
de ces gens-là, ça veut dire d'être capable de leur envoyer un signal que leur profession,
elle est fondamentale.
Et c'est sûr que ce n'est certainement pas
avec un premier ministre qui les a qualifiées de techniciennes en début de
mandat et qui n'est jamais en avant sur la partie, de dire : Oui, on se
structure, on crée des places, c'est une priorité pour nous. Écoutez, si ça
continue comme ça, il va avoir moins de places à la fin du mandat de la CAQ, qu'il
y en avait au début. Ils vont avoir fait pire, en laissant aller toutes ces
fermetures, que les libéraux qui ont toujours été vus comme des cancres en
matière de soutien pour le déploiement des places en garderie.
Alors là, il est temps que le gouvernement
se réveille, que le ministre Lacombe agisse très concrètement avec des mesures
pour attirer, pour conserver les gens qui sont là.
Puis ça me permet de vous dire aussi, en
passant, que c'est la même logique pour les enseignants. Ce matin, on voit qu'il
y a un record d'enseignants, d'enseignantes qui ont quitté la profession dans
la dernière année, et l'année n'est même pas terminée, la compilation n'est pas
encore terminée. C'est la même chose. Elles sont où, les belles mesures pour
maintenir les effectifs en place, pour soutenir les enseignants, pour les
valoriser, pour les rémunérer correctement?
Je vous rappelle qu'à la table de
négociation le gouvernement est arrivé en déposant une offre qui ne rencontrait
même pas son propre engagement électoral d'éliminer les premiers échelons pour
faire en sorte que la profession soit plus attrayante. Pendant ce temps-là, le
ministre Roberge nous dit qu'il va tout faire pour s'activer pour qu'il y ait
plus d'inscriptions dans les facultés d'enseignement, mais on laisse partir des
centaines et des centaines d'enseignants déjà formés, expérimentés, en place.
Ça ne tient pas la route.
M. Bergeron (Patrice) : M.
St-Pierre Plamondon, quand vous dites que, dans la conférence de presse hier,
on n'arrivait pas à séparer l'électoralisme de la science, qu'est-ce que vous
avez comme exemple, dans ce qui a été dit hier, qui faisait que le gouvernement
faisait de l'électoralisme, hier, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le point de presse n'est pas censé servir à revaloriser ses engagements
électoraux, dire qu'on va tenir nos promesses, parler des projets qu'on va
faire atterrir, qui n'ont absolument rien à voir avec la pandémie, c'est aussi
simple que ça. Parce que, comme je l'ai dit la semaine dernière, c'est que
c'est facile pour le gouvernement, il n'y a que le gouvernement qui a le micro
à des heures de grande écoute parce que les gens veulent entendre parler de l'évolution
de la pandémie.
Lorsque le gouvernement profite de cette
tribune-là donnée par les médias pour des raisons de santé publique pour passer
ses messages électoraux, faire la promotion de son gouvernement, même chose
lorsque les fonds publics sont utilisés dans des publicités qui font bien
paraître le gouvernement le plus possible… Cette confusion, dans ce gouvernement-là,
entre le marketing politique et la science est vraiment problématique et c'est
notre devoir de souligner ça.
M. Larin (Vincent) : Peut-être,
juste savoir, Mme Hivon, qu'est-ce que vous proposez pour, justement,
assurer la rétention des professeurs qui sont déjà là? Je comprends que
l'amélioration de leurs conditions de travail par le… c'est la seule chose
qu'on peut…
Mme
Hivon
:
Je pense que ça passe vraiment par deux clés. C'est, bien sûr, une négociation
de bonne foi avec des conditions de travail intéressantes en termes de
rémunération, mais aussi du soutien. Si vous parlez aux enseignants sur le
terrain — puis, bon sang, on le vit encore avec le programme du
tutorat, je vous en ai parlé abondamment hier — ils ne se sentent pas
soutenus face à la complexité toujours plus grande dans leurs classes, dans
l'enseignement.
Donc, ce qu'ils ont besoin, c'est de
sentir qu'ils peuvent être soutenus, en ayant, par exemple, des gens qui
peuvent intervenir avec les élèves qui ont plus de difficulté, en ayant assez
de professionnels dans les écoles, en ayant de l'autonomie pour savoir comment
on peut utiliser et maximiser les ressources qui peuvent arriver, les
techniciennes en éducation spécialisée, des aides pour les élèves en
difficulté. C'est ça qu'ils nous disent. Donc, c'est ça… et c'est incroyable,
je ne sais pas si vous vous rappelez, il y a un an, au début de la pandémie, à
un moment donné, on nous a dit : O.K., on met le pied sur l'accélérateur,
là, pour les négociations de conventions collectives, là, on va essayer de
régler ça, là, dans les semaines qui viennent. Or, on est près d'un an plus
tard, les choses n'avancent pas.
Et pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'on
voit? On voit une hécatombe dans le milieu de l'enseignement, avec des
enseignants qui sont complètement à bout de souffle, dans une année de
pandémie, où il n'y a eu absolument pas de moyens supplémentaires. La pression
sur leurs épaules, elle a augmenté en termes de réussite, en termes de toutes
sortes de tâches qu'on leur demande de faire de désinfection, de circulation,
de donner les masques, et on ne se préoccupe pas de l'avenir. Et donc, c'est extrêmement
grave, ce qui se passe. Puis encore une fois, bien, il semble que le ministre
est deux coups en arrière, toujours.
M. Larin (Vincent) :
M. Legault, hier, a comme réitéré sa confiance envers M. Roberge…
qu'on lui a demandé, là, s'il était l'homme de la situation. Pensez-vous que
M. Legault lui-même est déconnecté de ce qui se passe dans le réseau de
l'éducation?
Mme
Hivon
:
Je pense que M. Legault a une part de responsabilité aussi. Comme je le
disais hier, M. Legault ne prête pas tout le concours qu'il devrait prêter
pour quelqu'un qui prétend que l'éducation est sa grande priorité et qu'il est
arrivé en nous disant ça comme premier ministre du Québec. Dans les faits,
regardez, qu'est-ce qui va bien en ce moment en éducation?
La gestion de la pandémie est complètement
chaotique. Il n'y a pas de prévisibilité. C'est des ballons d'essai. Les gens
du réseau tentent d'avoir l'information, ils ne l'ont pas. On fait des
annonces, ce n'est pas attaché. Trois semaines plus tard, on donne une autre
information, mais il y a un bout qui n'est pas encore attaché. C'est comme ça
depuis le début. Donc, la gestion est extrêmement difficile.
Et, globalement, quand vous regardez les
réformes, regardez ce qui s'est passé. Maternelles quatre ans, ça devait être
pour des nouveaux enfants qui n'avaient pas de services éducatifs. Le fait est
que 70 % viennent d'enfants qui étaient déjà dans des places. Ensuite,
commissions scolaires, même chose. Regardez les résultats aujourd'hui. Il n'y a
rien qui s'est amélioré. Et les enseignants, qui devaient être la grande
priorité de... la rétention, la valorisation des enseignants, bien, c'est le
contraire qu'on voit. On va être dans une année record pour la perte des
effectifs.
Le Modérateur
:
Allez-y, Mme Gamache.
Mme Gamache (Valérie) : ...M. St-Pierre
Plamondon, peut-être vous entendre sur les tests de dépistage. Il y a quand
même tantôt... des nouveaux variants. Puis, en même temps, on apprend que,
selon l'INSPQ, il y a 41 % des gens qui ont eu des symptômes grippaux, des
symptômes de la COVID ou qui ont été en contact avec des gens qui ont la COVID,
puis qui... ils n'ont pas cru bon d'aller passer un test de dépistage.
Est-ce qu'à ce moment-ci le gouvernement
ne doit pas, je dirais, redoubler d'efforts pour convaincre les gens de la
nécessité de se faire dépister? Est-ce qu'il n'y a pas un relâchement, là?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Mais oui, mais c'est parce que, normalement, la science
devrait être la même partout dans le monde, là. Bizarrement, l'Ontario
considère que les tests rapides sont utiles. Plein d'autres pays utilisent les
tests rapides. Mais, au Québec, nous, on considère que les tests rapides n'ont
pas d'utilité scientifique. Même chose pour, dans les classes, sur la qualité
de l'air, les purificateurs, c'est bon pour les autres, mais, au Québec, nous,
notre science est différente. Puis je vais vous dire c'est quoi, la vraie
raison. C'est que, justement, on confond la science et le politique puis on
n'est pas capables de les départir, au Québec, de les démêler.
Mais, pour répondre à votre question, je
ne comprends pas dans quel univers on peut avoir autant de tests rapides et
choisir de ne pas les utiliser, alors qu'on est devant de nouvelles variantes,
on est devant des défis de convaincre les gens de faire ces tests-là pour
détecter les foyers le plus rapidement possible, et devant autant de pays, de
provinces et d'endroits dans le monde qui considèrent que ces tests rapides là
sont utiles. Je suis abasourdi de voir que la science n'est pas la même au Québec
que partout dans le monde.
M. Bossé (Olivier) : Je
sais que vous n'êtes pas leader, là, mais est-ce qu'il a été question ici
d'avoir des tests rapides pour la rentrée, pour la semaine prochaine?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien oui, bien oui, bien oui! Nous, on a dit qu'on était
ouverts aux tests rapides. Tant qu'à en avoir des millions qui dorment, donnez
moi-z-en un chaque jour, ça va me faire plaisir. On va avoir l'assurance qu'à
l'Assemblée nationale il n'y a pas de foyer. Mais...
Mme Gamache (Valérie) :
...que mercredi vous ne direz plus ça quand on va passer un test, là.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Non, mais... Mais je suis ouvert à ce qu'on prenne toutes les
mesures, mais moi...
M. Bossé (Olivier) :
Vous avez fait la demande à M. Simon Jolin-Barrette ou, là, vous le dites,
vous le dites?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, j'en ai parlé. Il faudrait juste que je comprenne que Martin a bel et
bien porté le message. Mais on a mis de l'avant, à plusieurs reprises, que
toutes les mesures de tests possibles et imaginables, on était ouverts, à
l'Assemblée nationale.
Mais prenons le cas des écoles, ou prenons
le cas des aéroports, là. Les risques sont beaucoup plus élevés dans ces
lieux-là qu'ici à l'Assemblée nationale. On voit d'autres juridictions prendre
les tests rapides et s'assurer de les utiliser pour maximiser la prévention, la
détection. Bizarrement, au Québec, nous, on est dans un autre univers, et je
pense que ça relève tout simplement de la confusion entre le politique et la
santé publique. Si la santé publique pouvait s'exprimer distinctement de la
politique, on arriverait avec la même science, bien évidemment.
Et je suis très curieux de voir comment le
gouvernement Legault va réagir à l'annonce de Doug Ford parce que Doug Ford
fait exactement ce qu'on demande depuis des semaines. Et on nous répond que la
science ne veut pas ou que la compétence du Québec ne le permet pas. Drôle de
voir qu'en Ontario la science le permet, puis les compétences provinciales de
l'Ontario le permettent. Incompréhensible.
Mme
Hivon
: ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Vas-y, vas-y, vas-y.
Mme
Hivon
: Non,
mais je voulais juste terminer en disant quelque chose. Ce qui est aussi plutôt
abracadabrant, ce qui est aussi plutôt abracadabrant, c'est le fait que, si on
prend le cas des purificateurs d'air... il y a encore une nouvelle sur ça
aujourd'hui... Imaginez-vous donc qu'on permet leur maintien dans le réseau
scolaire anglophone à Montréal, comme dans les écoles privées, alors qu'on
demande, à Montréal, dans une classe du réseau francophone, de carrément
débrancher deux purificateurs d'air. C'est rendu complètement kafkaïen, la
gestion de la question de la qualité de l'air et des purificateurs d'air dans
le réseau scolaire.
De deux choses l'une. Ou bien le ministre
Roberge et la santé publique savaient ce qu'ils disaient quand ils
disaient : On ne peut pas en installer, il y a des risques trop
importants. Ou bien ils savent que ça peut être là, si c'est bien fait, si
c'est bien installé, comme ça va de soi. Il n'y a personne qui va dire :
On va prendre les mauvais purificateurs d'air puis on va mal les installer.
C'est normal que ça va de soi de bien installer l'équipement. Et donc de
simplement tirer vos propres conclusions sur pourquoi on refuse d'en installer,
si on accepte le maintien de ceux qui sont déjà installés, mais bizarrement,
dans le réseau anglophone puis dans les écoles privées.
Et je vous rappelle que le premier
ministre nous a dit, la semaine dernière, que l'ouverture des écoles, c'était
un risque calculé. Le problème, c'est que la part du contrat qui revient au
gouvernement pour s'assurer que tout est mis en place pour que ce risque
calculé produise le moins d'effets indésirables possible n'est pas faite.
Qualité de l'air et tests rapides, on attend toujours. Et pourquoi le Québec
est une île par rapport au reste du monde sur ces questions-là? Je pense que
Paul l'a très bien fait ressortir, c'est comme si la science ne s'appliquait
pas de la même manière au Québec qu'ailleurs, et, curieusement, pas de la même
manière dans le réseau anglophone que francophone puis entre les écoles privées
que les écoles publiques.
M. Larin (Vincent) : ...pour
M. St-Pierre Plamondon. Le National Post rapporte qu'Ottawa imposera une
quarantaine obligatoire à l'hôtel pour les voyageurs de retour...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah mon Dieu! Donc, c'était faisable?
M. Larin (Vincent) :
Paraît-il.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
O.K. parce que... C'est intéressant parce que c'est une demande qui a été faite
à la mi-décembre, avant que les voyageurs des fêtes reviennent. Ça semblait
impossible, c'était le message qu'on a entendu pendant un mois et demi, et là,
vous m'annoncez que c'est possible de demander une quarantaine. Donc, les
autres pays dans le monde avaient raison.
M. Larin (Vincent) : Satisfait
donc ou trop peu trop tard?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais aller voir l'annonce. Mais j'espère que les nouveaux variants ne
viendront pas augmenter le nombre d'hospitalisations. J'espère qu'on ne sera
pas... par négligence du gouvernement fédéral, mais aussi l'inaction du gouvernement
du Québec, j'espère qu'on ne sera pas comme dans la première vague où, vous
vous souviendrez, l'entêtement du gouvernement Trudeau de ne pas agir au début,
alors qu'on avait seulement 50 cas, ça a été déterminant dans l'ampleur de la première
vague. Et là, on nous annonce aujourd'hui que la quarantaine est possible.
Je vais aller trouver l'information. Si jamais
c'est le cas, qu'on va mettre d'autres choses que des appels automatisés, j'en
suis fort heureux. Mais la question va demeurer : Qu'est-ce qui s'est
passé entre aujourd'hui et le 15 décembre dernier pour une mesure aussi simple,
aussi fondamentale et aussi répandue partout dans le monde?
M. Bossé (Olivier) : ...Oscar,
là, pour le rôle du gars surpris, là... le rôle du gars surpris, vous étiez
très bon, là, oui, oui.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! Bien...
(Fin à 10 h 56)