(Treize heures cinq minutes)
M. Legault : Bonjour,
tout le monde. D'abord, je veux vous rassurer, la raison pourquoi le Dr Arruda
n'est pas là, c'est parce que je veux vous parler un peu de politique, faire le
bilan de la session, donc, on ne veut pas mélanger la politique et la Santé
publique. Donc, inquiétez-vous pas, le Dr Arruda va très bien.
Donc, bien, c'est ça, avant de vous parler
de la situation de la pandémie, je veux vous faire un court bilan de la session
qui se termine aujourd'hui. Malgré la pandémie, il y a eu beaucoup de travail
qui a été fait par les députés, entre autres en commission parlementaire, puis
je veux les remercier, là, les députés et du gouvernement et les députés de
l'opposition. On a réussi à faire adopter 16 projets de loi. Et, parmi ces
16 projets de loi, il y a le projet de loi n° 66, qui au printemps
s'appelait 61, qui va nous permettre, donc, d'accélérer 180 projets
d'infrastructure. Donc, on va pouvoir démarrer plus rapidement qu'à l'habitude
et, bien, ça va permettre de relancer, entre autres, l'économie puis, bon, être
capable aussi de donner à la population des infrastructures qui sont attendues
depuis longtemps.
Il va peut-être y avoir, tantôt, un
17e projet de loi qui va être adopté. On a travaillé jusqu'à
22 h 30 hier soir. On avait l'accord du Parti québécois, de Québec
solidaire, là, il reste le Parti libéral. C'est pour permettre aux restaurants
qui veulent livrer de la boisson de pouvoir le faire. Donc, on sait que les
restaurants souffrent beaucoup, il y en a qui ont réussi à donner de la
nourriture… je ne dirai pas ça en anglais, mais pour emporter, mais là si, en
plus, on peut ajouter de la boisson, bien, je pense, ça serait souhaité par tout
le monde. Donc, j'espère qu'on va avoir un 17e projet de loi qui va être
adopté tantôt.
Je veux revenir, toujours sur la session.
Un moment très important, c'est l'entente qu'on a eue avec la FIIQ, avec la
Fédération des infirmières, sur toute la partie normative. On en a beaucoup
parlé, depuis neuf mois, les infirmières travaillent très fort. On a
besoin de réorganiser le travail, d'abord pour aider la qualité de vie des
infirmières. Donc, il y a eu toutes sortes d'ajustements qui ont été faits,
entre autres pour qu'il y ait des incitatifs pour que les infirmières qui sont
à temps partiel deviennent à temps plein pour, finalement, alléger la tâche de
celles qui sont déjà à temps plein. Donc, ça, c'est une belle avancée d'abord
pour les employés. Puis on est contents parce que, comme je l'ai souvent dit,
ce sont nos héros de l'année, donc on va pouvoir les aider avec ces nouvelles
conditions de travail, puis ça va aider aussi à donner des meilleurs soins à la
population. Donc, c'est vraiment gagnant-gagnant.
En économie, vous avez vu, on a été très
proactifs, on a été la province qui a le plus aidé ses entreprises, puis quand
on regarde les chiffres, là, entre autres, les chiffres de chômage, bien, on
voit que c'est le Québec qui est la province qui relance le plus rapidement son
économie. On est rendus que, quand on regarde les emplois qu'on avait en
février, on a retrouvé 97,5 % des emplois qu'on avait en février. Donc, il
en reste 2,5 %, évidemment, hôtels, restaurants, compagnies aériennes, des
endroits où c'est plus difficile.
Puis on a lancé, aussi, notre programme
pour une plus grande autonomie, donc de l'aide additionnelle pour les
compagnies manufacturières, pour pouvoir réduire nos importations puis
fabriquer au Québec, programme pour les serres, donc donner des tarifs très
avantageux aux producteurs de serres pour qu'on ait plus de fruits puis de
légumes qui viennent du Québec. Puis j'en profite, d'ailleurs, pour lancer un
message aux Québécois : achetons québécois. Donc, quand vous êtes capables
d'acheter des produits qui sont fabriqués au Québec, bien, vous aidez les
travailleurs qui sont dans ces secteurs-là.
On a déposé aussi notre PEV, le Plan pour
une économie verte, donc, pour atteindre l'objectif, d'ici 2030, de réduire les
GES de 37,5 %. Un gros morceau de ce plan-là, c'est l'électrification des
transports. Donc, il va y avoir des suites en 2021 : plus de trains,
tramways, plus d'autobus, de camions électriques, plus d'aide aux entreprises
qui peuvent passer à l'électricité. Donc, un beau plan, qui a été quand même
assez bien reçu, là, même par les groupes environnementalistes.
En éducation, bien, écoutez, la bataille
puis la grande victoire, c'est d'avoir réussi à garder nos écoles ouvertes.
Pour moi, là, c'était vraiment une priorité, je pense, pour le ministre de
l'Éducation aussi. Oui, il y a 1 200 classes, peut-être l'équivalent
d'un 3 % des élèves, où ils ne vont pas à l'école. Mais il reste que quand
même 97 % des enfants sont à l'école. Puis ça, c'est tellement, tellement
important, oui, pour leur apprentissage, mais aussi pour la rencontre de leurs
amis puis de leur vie sociale de façon générale.
Je veux terminer ce bilan-là en remerciant
les trois chefs de l'opposition. Sincèrement, les Québécois s'attendaient à ce
qu'on travaille ensemble, on a travaillé ensemble, on va continuer de le faire
entre les deux sessions. Donc, comme je le disais ce matin, je vais avoir un
appel à chaque semaine avec les trois chefs de l'opposition, un, pour les
informer des derniers développements, puis deux, bien, comme je l'ai fait avant
qu'on ait les périodes de questions, pendant le printemps, recevoir leurs recommandations,
leurs propositions. Puis je peux vous dire qu'au printemps il y a beaucoup de
leurs propositions qui ont été utilisées, qui ont été mises en place.
Je reviens sur la pandémie. Bon, on a une
situation qui reste difficile. Ça a l'air que j'ai de la misère à dire ce
mot-là, là, «difficile», c'est ça que mon épouse me dit, là. Donc :
difficile. Mais je veux quand même dire aux Québécois : Tous les efforts
qu'on a faits, en particulier depuis le 1er octobre, c'est des efforts qui
ont donné quelque chose. Quand on compare la situation au Québec avec la
situation aux États-Unis, en particulier dans les États du Nord-Est comme
l'Illinois, le Michigan, là, où c'est la catastrophe, si on regarde le nombre
d'hospitalisations, de décès aussi dans la plupart des pays en Europe, même en
Allemagne, qui avait été moins frappée au printemps, bien, on peut se dire, là,
que quand même, le Québec s'en sort beaucoup mieux que la moyenne, puis c'est
grâce aux efforts qu'on a faits. Oui, il y a des gens qui ne sont peut-être pas
contents qu'on ait pris des décisions difficiles — difficiles
encore — incluant dans les restaurants, mais, bien, ça nous a donné
la situation qu'on a actuellement.
Parlant des restaurants, vous avez vu, je
pense, qu'il y a un communiqué qui a été émis tantôt, puis il y a un point de
presse qui va avoir lieu cet après-midi, pour les Laurentides. Bon, on le sait,
Laurentides, beaucoup de tourisme, Sainte-Adèle, Saint-Sauveur, Tremblant, et
on a vu dans les derniers jours une augmentation importante du nombre de cas,
puis on a vu aussi les hôpitaux du coin, là, entre autres Saint-Jérôme,
Sainte-Agathe qui se retrouvent surchargés. Donc, on a annoncé tantôt que deux
MRC, MRC des Pays-d'en-Haut, puis MRC des Laurentides, vont passer en zone
rouge. Je comprends que c'est dur, bon, mais il faut comprendre, là, que les
prochaines semaines vont être critiques parce qu'à chaque année, c'est toujours
difficile au mois de janvier, ça fait qu'imaginez-vous, cette année, avec la
pandémie en plus, on ne peut pas prendre de chance. Il faut arriver en janvier
avec le moins de cas, le moins d'hospitalisations possible.
Puis là, bien, il y a une belle
opportunité, une belle opportunité qui est un peu naturelle. Pendant le temps
des fêtes, les écoles sont fermées, la construction est fermée pour deux
semaines, il y a beaucoup d'entreprises qui donnent une semaine, 10 jours
de vacances à leurs employés. Donc, c'est une belle occasion pour casser la
vague, mais il ne faut pas que les gens qui sont en vacances commencent à se
rassembler parce qu'à ce moment-là, tout ce potentiel-là va être annulé.
Donc, comme je l'ai dit un peu plus tôt,
je pense, cette semaine, on a demandé aux policiers d'être plus présents, de
donner des contraventions. Puis là, bien, il y a peut-être un point en
particulier que j'aimerais qu'on passe comme message. On me dit que
malheureusement, il y a encore beaucoup de partys de bureau. Donc, je
comprends, c'est le fun, on s'en va en vacances, on aurait le goût de prendre
un verre ensemble, tous les employés des entreprises. Ce n'est pas le temps
cette année, là, de faire des partys de bureau.
Bon, l'autre question que plusieurs se
posent puis qu'on se pose depuis quelques semaines : Est-ce qu'on va
ajouter des restrictions? Je veux vous dire qu'en début de semaine prochaine on
va prendre une décision pour savoir est-ce qu'on ajoute aux restrictions
actuelles.
Je termine en vous disant, puis c'est une
belle image que Christian utilise souvent, le marathon : dans un marathon,
ce qui est le plus difficile, ce sont les derniers kilomètres. Donc, on est
dans les derniers kilomètres, donc ça vaut la peine de continuer de faire des
efforts pour qu'on se retrouve, le maximum possible de personnes, à la ligne
d'arrivée. Et on voit la lumière au bout du tunnel. D'ailleurs, lundi, on va
commencer à vacciner les premières personnes, au Québec, donc, quand même, une
étape très importante. Évidemment, tout le monde ne pourra pas être vacciné,
dans les prochains jours, les prochaines semaines, donc il faut être patient,
il faut être prudent, et je pense que ça vaut la peine de faire des efforts.
Sinon, bien, je sais que pour certains,
certaines d'entre vous, certains des journalistes, que c'est peut-être la
dernière fois que je vous vois cette année, donc je veux en profiter pour vous
remercier pour le travail que vous avez fait. Ça a été prenant pour nous
autres, mais ça a été prenant pour Marco puis pour tous les journalistes. Je le
sais qu'il y a eu des moments qui ont été plus difficiles parce que les Québécois
entendaient vos questions, ce qui était nouveau, il y en a qui trouvaient que
vous étiez durs avec moi. Moi, je veux vous dire que je ne trouve pas que vous
êtes durs avec moi. Il faut dire que je suis habitué. Mais je veux sincèrement
vous dire merci parce qu'au mois de mars… pas au mois de mars, au mois de mai, je
pense, on a eu un sondage ou une étude qui a été faite à partir des téléphones
pour voir, dans les 60 États et provinces, quels États ou provinces
respectent le plus les consignes, puis c'était au Québec. Puis ça, bien, vous
pouvez prendre une bonne partie du mérite, c'est grâce à vous autres si les Québécois
ont respecté les consignes et donc qu'on a minimisé les impacts négatifs.
Good afternoon, everyone.
The pandemic remains our priority, but we've also been able to move forward on
many issues in recent months. We've passed 16 bills, including the Bill 66 on infrastructure projects. I want to thank all
the members of the National Assembly for this.
The virus has been
gaining ground in Québec in recent weeks. This doesn't mean that all our
efforts haven't paid off. We're still doing better than
most places in North America and Europe, but we a have a few very important
weeks ahead of us. If we want to reduce the contagion, we must reduce our
contacts.
We're already closing
schools for the holiday, most construction workers won't work for two weeks and
many businesses will reduce their activities. This will reduce contacts and
give us a chance to change the situation. But if people organise gatherings, it
will ruin all the effects and all our efforts, so we'll punish those who don't
follow the rules.
We're evaluating whether
we need to add restrictions. We'll announce our decision at the beginning of next
week, but one thing is certain, the greater part of the answer is in our hands.
So, thank you.
Le Modérateur
: Merci.
Le premier ministre et le ministre de la Santé vont maintenant répondre aux
questions des journalistes membres de la Tribune de la presse. Tommy Chouinard,
LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Oui, bonjour, M. le premier ministre. D'abord, sur cette réflexion qui est
toujours en cours au sujet de l'opportunité d'ajouter aux restrictions
actuelles. Là, je comprends qu'en ce moment on en a déjà un petit peu parlé,
là, mais que la Santé publique fait un exercice, un exercice pour faire un peu
un confinement à la carte pour déterminer quels secteurs d'activité devraient
être fermés en vue d'avoir vraiment un impact concret sur la réduction des
contacts sociaux et pour limiter la propagation du coronavirus. Est-ce que, de
votre point de vue, il y a déjà… vous avez déjà pas mal déblayé le terrain à ce
sujet-là? Est-ce que, par exemple, des usines… est-ce que c'est nécessaire de
fermer les usines ou est-ce qu'on peut se contenter de boutiques dans les
centres d'achat, par exemple?
M. Legault : D'abord, je
veux vous dire que j'ai une rencontre cet après-midi avec la Santé publique
pour effectivement faire le tour des différents secteurs. Je pense que
Christian a déjà commencé à le faire. Donc, ça veut dire qu'il n'y a pas de
décision de prise au moment où on se parle. Mais, effectivement, c'est ce qu'on
essaie de faire avec la Santé publique, d'identifier quels sont les endroits où
il y a le plus d'éclosions, quels sont les endroits où une action, une
restriction pourrait réduire le nombre de contacts, et donc le nombre de cas.
Je vous rappelle, parce qu'on en a
beaucoup parlé cette semaine, que la Santé publique, son rôle, c'est de nous
faire des recommandations, le rôle du gouvernement, c'est de prendre les
décisions. Donc, on va prendre les décisions puis on va vous les annoncer en
début de semaine prochaine.
M. Chouinard (Tommy) :
Maintenant, est-ce que vous avez vu le refus des compagnies d'assurance
d'offrir des soumissions dans des communautés autochtones, sans même analyser
les dossiers? Je sais que vous ne voulez pas jouer sur les mots, là, mais ça,
est-ce que c'est du racisme systémique? Et qu'est-ce que vous entendez faire pour
combattre ça?
M. Legault : Bon,
d'abord, c'est inacceptable. C'est inacceptable. C'est un problème réel. Même
si ce sont des entreprises privées, c'est un problème réel et on est en train
de regarder différentes solutions, mais c'est inacceptable.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Bonjour. Vous avez parlé récemment des doses de
vaccins que vous attendez, puis j'ai cru comprendre que vous attendez un tiers
en janvier, un tiers en février, un tiers en mars. Je voulais savoir :
Est-ce qu'on peut déconfiner une fois que toutes les personnes vulnérables sont
vaccinées? Puis quel niveau de population doit être vacciné pour qu'on puisse
commencer à déconfiner?
M. Legault : Bon,
d'abord, on n'a aucune confirmation que ça va être un tiers, un tiers, un
tiers. Je l'ai encore demandé à M. Trudeau hier, puis malheureusement, il
ne peut pas nous répondre à cette question-là. Maintenant, il y a beaucoup de
considérations, là, il y a beaucoup de facteurs qui vont jouer dans le
déconfinement graduel. On va suivre, évidemment, la situation dans les
hôpitaux. Donc, ça va se faire graduellement. Et peut-être que Christian peut
en ajouter.
M. Dubé :
Peut-être, rappelez-vous aussi que Dr Arruda a expliqué souvent qu'on
devait s'assurer qu'on a un taux de vaccination assez élevé pour commencer à
avoir un impact pour pouvoir déconfiner. Il a souvent parlé de 60 %,
70 % de la population qui devrait être vaccinée avant de pouvoir être capable
de déconfiner. Alors, c'est sûr que dépendamment à quelle vitesse on va
recevoir les vaccins… Mais une chose qui est sûre, c'est que les premiers
vaccins vont être vraiment mis… à notre population vulnérable et au réseau de
la santé.
Mme Sioui (Marie-Michèle) :
Sur la session en général, la Protectrice du citoyen, hier, vous a contredit
sur deux aspects, dont celui du matériel, qui a bel et bien manqué,
contrairement à ce que vous prétendez depuis le début de la pandémie, puis
c'est aussi par le Dr Arruda qu'on a appris la manière dont la décision
pour les restaurants et les musées s'est prise. Est-ce que les faits des
derniers jours, notamment, ne viennent pas contredire vos propos au sujet de la
transparence de votre gouvernement?
M. Legault :
Bon, d'abord, Mme Sioui, je vous corrige. Selon moi, la Protectrice du
citoyen ne nous a pas contredits. Ce qu'on a dit depuis le début, ce que j'ai
répété pendant tout le printemps, c'est que le Québec, au total, n'a jamais
manqué d'équipement de protection individuelle. Mais j'ai dit à plusieurs
reprises qu'il y avait des problèmes de distribution à certains endroits. Et il
y avait un problème aussi qu'il n'y avait pas de patron dans certains CHSLD.
Et, depuis l'automne, il y a un patron ou une patronne dans chaque CHSLD qui
s'assure, entre autres, d'avoir tout l'équipement de protection puis qui
s'assure aussi que les employés portent correctement l'équipement de protection.
Donc, il y a
aucune contradiction, contrairement à ce que vous dites, entre ce que dit la Protectrice
du citoyen puis ce que j'ai dit durant tout le printemps. Même chose pour les
restaurants. J'ai dit à plusieurs reprises que j'avais respecté toutes les
recommandations du Dr Arruda et que, dans certains cas, j'étais allé plus loin.
Donc, dans le cas des restaurants, on est allés plus loin que ce qui était
proposé par la Santé publique. Donc, c'est complètement conforme, puis il n'y a
pas de contradiction.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Aujourd'hui, malheureusement, 53 décès, qui est, je pense, un sommet
depuis le mois de juin ou, en tout cas, plusieurs mois. Avec la hausse des cas
des dernières semaines, on peut penser que ce chiffre-là aussi, d'ici la fin
décembre, va augmenter, nécessairement?
M. Dubé : Je peux
prendre... Premièrement, comme vous avez vu dans le communiqué, là, il y a quand
même quelques ajustements au nombre de décès. Parce que, malheureusement, on
peut se retrouver des fois où il y a un certain rattrapage, mais ça ne change
pas l'ampleur du nombre de décès, là, des derniers jours, que ça soit 53 ou 48,
là, on parle d'un grand nombre de décès.
Puis malheureusement je vous dirais que ça
suit la progression du nombre de cas, là. Rappelez-vous comment on est rendus, maintenant
que la moyenne est plus dans le 1 700, 1 700 cas. Alors, c'est
sûr que le nombre de décès suit ça. Ce qui fait que c'est pour ça que notre
travail en ce moment est beaucoup plus au niveau, par exemple, des résidences
pour personnes âgées parce que c'est là qu'on a encore un grand nombre de
décès, même si ce n'est pas... même si c'est quand même assez bien contrôlé
dans nos CHSLD.
Alors, pour répondre à votre question, ce
qu'on va faire dans les prochains jours, c'est continuer d'avoir vraiment un
regard très, très actif puis même, probablement, de resserrer certaines mesures
au niveau des RPA pour s'assurer que la contagion communautaire est limitée
dans ces milieux-là.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question était... Vous avez parlé tantôt des Laurentides. Je vous amène
un peu dans Charlevoix, mais ça peut se comparer. On me dit déjà que les
chalets sont tous loués, que c'est bien rempli. Ils sont en zone rouge, ils
n'ont pas beaucoup de cas. Est-ce que c'est le genre d'attention particulière
que les policiers vont porter sur les endroits d'hébergement, pas
nécessairement les hôtels, mais les endroits à louer?
M. Dubé : Oui. Il faut se
rappeler qu'on a demandé... on n'a jamais interdit aux gens le droit de louer
des chalets, hein? Je pense que c'est ça qui est important. Ce qui est
important, c'est de limiter le nombre de placements puis s'assurer que les gens
respectent leur bulle qu'ils ont dans les zones. À ce jour, puis on laissera
les gens des Laurentides faire leur point de presse à 14 heures cet
après-midi, mais c'est un petit peu ça qui est différent dans la situation, les
Laurentides, c'est qu'il y a beaucoup, beaucoup de mouvements entre la grande
région de Montréal, puis en raison de la proximité, puis on a vu des
augmentations de cas assez importantes, là, dans la dernière semaine, plus
toute la situation dans les hôpitaux qui fait qu'on est obligés de faire du
délestage. Donc, il y a des différences importantes dans les deux régions que
vous venez de mentionner, puis, pour le moment, on ne voit pas de différences,
là, on ne voit pas de mesures additionnelles. Mais on a quand même dit, puis je
termine là-dessus, qu'il va y avoir de la surveillance policière partout.
Le Modérateur
:
Geneviève Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour, messieurs. Il y a peut-être beaucoup de Québécois qui vont, puisqu'ils
ne peuvent pas se rassembler dans les résidences, peut-être opter pour se voir
à l'extérieur, autour d'un petit feu dans la cour, prendre un petit apéro pour
se voir quelques minutes. Est-ce que vous allez inviter les policiers à être
tolérants à l'égard de ces pratiques-là ou justement, au contraire, pas du
tout?
M. Dubé : Bien, le
premier ministre l'a dit tout à l'heure, on est en train de regarder
différentes mesures. Je pense qu'il y a des mesures qui sont des mesures
restrictives, qu'on va analyser, là, au cours des prochains jours, là, d'ici
lundi ou mardi prochain. Mais je pense qu'on a aussi à regarder comment on peut
tenir compte de d'autres facteurs extérieurs que vous mentionnez qui pourraient
permettre de respecter les mesures sanitaires, de donner aux gens la chance
d'être dehors et de pouvoir le faire selon… sans aller à l'encontre de
l'objectif de réduire les contacts. Alors, on est en train de travailler là-dessus.
Puis c'est pour ça que je pense qu'on regarde les deux, on a toujours dit que
c'était une question d'équilibre. Mais c'est sûr qu'on est en train de regarder
toutes les situations d'ici la semaine prochaine.
Mme Lajoie (Geneviève) :
M. Legault, je voudrais vous parler de M. Fitzgibbon. Je voulais
savoir si vous lui avez ordonné de vendre les deux sociétés qu'il lui reste
encore. Et sinon, est-ce qu'on comprend que vous êtes d'accord pour tolérer le
fait qu'il viole le code d'éthique jusqu'à la fin du mandat?
M. Legault : Bon, d'abord,
Pierre a toujours voulu vendre les entreprises, les placements privés qu'il a,
O.K.? Donc, il n'y a pas de marché, là, ce n'est pas comme détenir des actions
à la bourse, puis on peut appeler son courtier pour vendre les actions. Il
avait 13 placements, il en a vendu 11, il lui en reste deux, puis il veut
vendre les deux. Maintenant, est-ce qu'on peut demander à quelqu'un
l'impossible, c'est-à-dire de vendre des actions que personne ne veut acheter à
un prix raisonnable? C'est ça, la question qui se pose.
Moi, je continue à penser qu'il va peut-être
trouver un acheteur, mais est-ce qu'on doit pénaliser… ou se débarrasser d'une
personne parce qu'elle détient des actions dans une entreprise privée, alors
qu'il n'est absolument rien arrivé entre l'entreprise puis le gouvernement?
Donc, il n'y a pas… C'est clair, là, Pierre Fitzgibbon n'a eu aucun avantage,
ces deux entreprises-là n'ont eu aucun avantage.
Donc, ce matin, on parlait d'une rencontre
à Las Vegas, ça fait 10 ans que l'entreprise en question va à cette
foire-là à Vegas, il y a 70 entreprises qui y vont à chaque année.
D'ailleurs, l'entreprise en question était là avec Dominique Anglade il y a
quelques années. Donc, il n'y a rien de changé, là. C'est organisé par le
gouvernement, puis c'est normal. Tous les pays dans le monde font ça, des
foires à l'étranger. Puis, là, on invite des entreprises québécoises pour aller
vendre leurs produits, puis le ministre ou la ministre de l'Économie, dans le
cas de Mme Anglade, est là pour accompagner ces 70 entreprises-là.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, vous êtes prêt à tolérer qu'il contrevienne aux règles jusqu'à la fin du
mandat?
M. Legault : Bien, je ne
peux pas demander quelque chose qui est impossible.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, M. le ministre de la Santé, M. Legault…
M. Legault : Bien, je
veux peut-être juste ajouter une chose par contre, c'est clair que ces entreprises-là,
Pierre Fitzgibbon, n'ont eu aucun avantage depuis le 1er octobre 2018,
puis n'auront aucun avantage d'ici l'automne 2022. C'est bien clair.
Le Modérateur
: Alain
Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Une précision, c'est une tache, là, pour cette session-là, l'affaire Fitzgibbon.
M. Legault : Bien, pour
vous, M. Laforest, parce que, moi, je pense que les gens peuvent comprendre
qu'on ne peut pas forcer quelqu'un à vendre quelque chose que personne ne veut
acheter, là, hein? À l'impossible, nul n'est tenu.
M. Laforest (Alain) :
Revenons au dossier que vous êtes en train de regarder avec la Santé publique.
Bon, aujourd'hui, votre ministre de l'Éducation a dit : Aujourd'hui, il
n'est pas question de fermer les écoles. Si les cas continuent d'augmenter,
comme l'INESSS le laisse entendre, ça veut dire que, dans les régions, on
risque d'atteindre un plateau quand même assez important au niveau des hospitalisations.
Est-ce que, là, ça pourrait être envisagé, comme il y a des enseignants qui ont
demandé à ce que les enfants retournent avec du matériel à la maison?
M. Legault : Bien,
écoutez, les deux endroits où il y a le plus d'éclosions, c'est les écoles puis
les entreprises. Bon, nous, on a dit : Ce qu'on veut protéger le plus, c'est
les écoles. Mais là est-ce qu'on veut faire quelque chose avec les entreprises
puis avec les écoles pour plus de semaines que ce qu'on a déjà annoncé? Parce
qu'on déjà annoncé essentiellement, là, un deux semaines pour les écoles; trois
semaines, je pense, au secondaire, étant donné qu'on va jusqu'au 14. Donc,
est-ce qu'on veut en faire plus? C'est ça qu'on est en train de peser
actuellement.
Puis, bien, dans le cas des écoles, moi,
je vous le dis, là, il y a un gros désavantage à ce que les enfants n'aillent
pas à l'école. Mais, en même temps, bien, on voit, on est encore à
1 700 cas aujourd'hui, on est rendus à presque 900 personnes
hospitalisées, donc il faut prendre des mesures.
M. Laforest (Alain) :
Concernant la vaccination, justement, dans le même ordre d'idée, est-ce que
vous pourriez revoir vos priorités et donner accès aux vaccins plus rapidement
au personnel qui travaille dans les écoles pour les immuniser, compte tenu que
c'est là que les éclosions sortent?
M. Legault : Écoutez, l'ordre
de vaccination est établi par la Santé publique, puis on suit l'ordre proposé
par la Santé publique.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) :
Oui. Bonjour. Vous avez parlé tout à l'heure du fait que dans certaines
régions, dans certains hôpitaux, là, ça devient plus serré. Je ne sais pas si
vous pourriez être plus précis, là, nous indiquer dans quels établissements la
situation est plus difficile, d'une part.
Et, d'autre part, on a vu, là, la consigne
qui a été envoyée aux P.D.G. des CISSS et des CIUSSS un peu plus tôt cette
semaine, ça semble être la même consigne pour tous, alors qu'on sait qu'il y a
justement des différences entre les régions, d'un établissement à l'autre, la
vocation n'est pas nécessairement la même. Pourquoi est-ce que c'est la même
consigne pour tous, alors que, dans certains endroits, on nous dit : On
pourrait, nous, vu qu'on est moins affectés par la COVID, rattraper du retard
en chirurgie? Pourquoi pas davantage de flexibilité?
M. Dubé : O.K. Bien,
premièrement, pour clarifier, là, oui, il y a une consigne qui a été envoyée,
mais, je l'ai mentionné puis je vais le répéter parce que je pense que c'est
important de clarifier, avant de finaliser la décision sur le délestage dans un
établissement ou même dans un hôpital, il faut que les différents P.D.G. nous
reviennent avec leurs suggestions de délestage. Puis on a dit qu'on regarderait
ça cas par cas. Donc, ce n'est vraiment pas… Oui, il y a une directive qui a
été envoyée à tout le monde, mais on a clairement dit qu'on allait prendre une
décision appropriée dans chacune des régions. Donc, ce n'est pas du mur-à-mur.
Puis je veux rassurer les gens parce que,
dans une région où il n'y aurait pas de nécessité de délestage, on va en tenir
compte aussi. Donc, ça, c'est très important. Parce que notre objectif, s'il y
a des endroits qu'on est capables d'avoir du délestage à 30 % puis qu'à d'autres
endroits on est obligés de le faire à 50 %, on va en tenir compte. Alors
donc, ce n'est pas tout le monde qui va avoir le même pourcentage de délestage.
L'avantage de faire ça aussi puis d'avoir
averti les gens avant, c'est qu'on pourrait avoir des besoins interrégionaux
aussi. Parce que, là, la journée que les gens nous ont clairement dit quelle
est leur situation propre, le nombre de lits qui sont déjà occupés, ce qu'ils
voient comme visibilité, bien, on pourrait pouvoir se servir de certaines
régions qui sont moins affectées puis avoir du personnel, comme on l'a fait à
la première vague aussi.
Donc, je vous répondrais simplement :
Ce n'est vraiment pas du mur-à-mur, on a demandé à tout le monde de nous
envoyer leurs informations et les décisions vont se faire en fonction de chaque
situation propre.
M. Lavallée (Hugo) : M.
le premier ministre, on vous a vu, évidemment, concentrer toutes vos énergies
sur la lutte contre la pandémie ces derniers mois. On comprend que d'ici la fin
de votre mandat, ça va être votre priorité, la santé, la relance économique. Si
on met ça de côté, s'il y a une seule chose, là, que vous aimeriez réaliser,
outre la santé puis la relance économique d'ici 2022, qu'est-ce que ce serait?
M. Legault : Bien,
d'abord, je le disais tantôt, malgré la pandémie, on a fait beaucoup de choses
en économie, on a fait beaucoup de choses en éducation, on a fait beaucoup de
choses en environnement, donc on a continué à avancer, là. Oui, il y a
certaines personnes qui sont à temps plein sur la pandémie, mais on a des
personnes qui sont sur nos quatre autres priorités : l'éducation,
l'économie, l'environnement, la culture. On va déposer un plan pour la
loi 101, pour la moderniser et s'assurer qu'elle soit davantage respectée.
Donc, nos cinq priorités sont toujours là
puis on va continuer à travailler sur nos cinq priorités. Puis malgré la
pandémie, moi, je suis convaincu qu'on va réaliser toutes nos promesses qui ont
été faites en 2018, puis nos promesses sont essentiellement autour des
cinq priorités.
M. Lavallée (Hugo) :
Donc, c'est la loi 101, là, si je comprends bien.
M. Legault : Bien non, je
vous dis, il y en a cinq, là, O.K.? Donc, il y a l'économie, donc, réduire
notre écart de richesse, comme on l'a fait en 2019. On va continuer à le faire,
réduire notre écart de richesse par rapport… Puis là, on a eu déjà des belles
annonces. D'ailleurs, je ne sais pas si c'est fait, là, mais aujourd'hui, on a
une annonce de 500 emplois à Sept-Îles. La semaine passée, on a annoncé
600 emplois à Verchères. Il y a deux semaines ou trois semaines, on a
annoncé 500 emplois à Rivière-du-Loup. La semaine prochaine, j'ai un autre
beau projet avec 700 emplois.
Donc, on continue à faire des annonces en
économie, à avancer. Le ministre de l'Agriculture travaille sur l'autonomie
alimentaire. On a déposé un plan d'environnement, c'est la première fois qu'on
a un plan chiffré avec les mesures qui sont financées et évaluées sur les
retombées, sur les GES. Il y a aura la nouvelle la loi 101. Il y aura des
projets en culture. On va continuer à implanter les maternelles quatre ans. On
va continuer à rénover puis à bâtir des belles nouvelles écoles. On va
continuer à bâtir nos maisons des aînés. Donc, le Québec continue d'avancer,
là.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. le premier ministre, M. le ministre Dubé. Quand on observe les
statistiques, entre autres, d'hospitalisations, et je sais que c'est une des
statistiques que vous observez avec beaucoup… particulièrement, là, parce
qu'elles démontrent quand même un certain niveau de gravité de la pandémie, le
4 décembre, on avait 754 personnes hospitalisées, et ça n'a pas cessé
d'augmenter à chaque jour depuis le 4 décembre, pour avoir le dernier
bilan qu'on a, c'est 871 personnes, c'est 23 personnes de plus que la
veille.
Quand on prend ces statistiques-là, qu'on
observe l'analyse que fait l'INESSS, en disant qu'en zone rouge il y a de
fortes chances qu'on dépasse la capacité des lits qui ont été réservés pour les
patients de COVID, il semble inévitable que la décision que vous allez prendre
lundi, ça va être de contraindre certains secteurs. On ne peut pas continuer,
compte tenu des statistiques qu'on a, de la façon actuelle, n'est-ce pas?
M. Legault : D'abord, au
début de la semaine, pour moi, c'est lundi ou mardi. Début, sur cinq jours,
lundi ou mardi. Écoutez, la situation, actuellement, on ne peut pas tolérer
qu'elle demeure au niveau où elle est là. Donc, vous avez raison que, si la
situation reste comme ça, on va être obligé d'ajouter des restrictions, à moins
que les Québécois se mettent à respecter davantage les mesures qui sont déjà en
place, parce qu'il y a encore une minorité qui ne respecte pas les restrictions
qui sont déjà annoncées. Mais effectivement… Je ne sais pas, Christian, si tu
veux ajouter…
M. Dubé : Non, parce que
je pense que la... Ce que je vous dirais, moi, quand on suit les
hospitalisations, puis j'en ai parlé souvent, ce n'est pas uniquement le
montant net, c'est-à-dire le fait que c'est soit 20 additionnels
aujourd'hui, là... 23, pour être exact, mais aujourd'hui c'est 120 de plus,
puis il y en a une centaine qui sont ressortis. Mais ça, c'est dur pour un
réseau de la santé. Ça veut dire 120 nouvelles personnes qu'on a à
s'occuper dans une journée, là, qui rentrent à l'hôpital, qui n'étaient pas
malades avant, etc. Donc, c'est ça, la grande préoccupation. Puis, encore une
fois, vous avez raison, M. Lacroix, c'est ça qui met beaucoup, beaucoup de
pression sur le système de santé.
Bon, maintenant, il faut penser aussi
qu'on a mis des mesures de resserrement, je pense aux centres d'achat, je pense
aux grandes surfaces, depuis plusieurs semaines. Je pense qu'on devrait avoir
une combinaison de facteurs, et c'est pour ça qu'on voulait prendre encore
quelques jours de plus pour regarder le resserrement qu'on a fait, ce qu'on a
demandé dans les RPA, de s'assurer que les mesures de protection et de contrôle
sont bien suivies. Il y a une foule de choses qu'on a mises en place dans les
dernières semaines. On s'est toujours ajusté, mais il faut voir aussi comment
ces mesures-là prennent effet, et c'est pour ça qu'on a décidé de prendre
quelques jours de plus.
M. Lacroix (Louis) : Il
y a des gens, il y a beaucoup de gens qui m'ont écrit et qui demandent s'il va
y avoir une certaine tolérance pour les personnes seules à Noël. En ce sens
qu'il y a beaucoup de gens qui me disent : Est-ce que le gouvernement va
tolérer qu'une personne seule, par exemple, qui est toute seule à la maison,
là, puisse visiter une cellule familiale pendant le temps des fêtes? Est-ce que
les policiers vont avoir un certain niveau de tolérance, à savoir, si, par
exemple, une personne qui vit totalement isolée, seule dans son appartement,
pourra aller visiter ses enfants, par exemple, dans une seule cellule
familiale?
M. Legault : Bien, écoutez,
la consigne est claire, puis on va faire respecter. L'idéal... je regarde ma
mère qui va avoir 92 ans, bien, je me suis organisé, avec mes soeurs,
qu'on y va à tour de rôle, mais on y va un à la fois. Mais pour le bien...
Souvent, les personnes seules, c'est des personnes plus vulnérables, donc c'est
mieux d'y aller un par un les visiter puis d'être très prudent, plutôt que de
demander à ces personnes-là de venir se joindre à des groupes dans une bulle
familiale.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, M. le premier ministre. Bonjour, M. le ministre. Maintenant qu'on sait
que, dans le cas des restaurants, vous êtes allés plus loin que la Santé
publique, est-ce qu'on peut savoir maintenant ou avoir une liste de tous les
moments ou tous les cas où vous êtes allés plus loin que la Santé publique,
pour clarifier la chose?
M. Legault : Écoutez,
comme on l'a souvent expliqué, c'était parfois des débats, puis une des eux
parties se ralliait à l'autre après discussion, après argumentation. J'avais
déjà dit qu'au début la Santé publique nous avait donné quelques jours pour
fermer les entreprises, les écoles, puis moi, j'avais souhaité que ça soit fait
dès le lendemain. Donc, ça, on était allés plus loin. Quand on a fermé les
restaurants, il y avait aussi les musées, les salles de spectacles. Donc, ce
n'était pas demandé, à cette époque-là, par la Santé publique, là. Il faut
comprendre que c'est... on parlait, je pense, au début octobre ou fin
septembre. Nous, on pensait, on a jugé que c'était le temps de le faire. Puis
l'avenir nous a donné raison parce que, dans les semaines qui ont suivi, à peu
près partout dans le monde, ils ont fermé les restaurants, les salles de
spectacle, les cinémas, les musées. Donc, actuellement, aujourd'hui, à peu près
partout, ces activités-là sont interdites, là. Donc, on a été visionnaires.
M. Dubé : Même si
c'étaient des décisions difficiles.
M. Bergeron (Patrice) :
D'accord. Concernant la vaccination, dont vous avez parlé tout à l'heure, bon,
on sait qu'il reste un noyau de la population qui, selon les sondages, ne veut
pas se faire vacciner et n'a pas l'intention de se faire vacciner. Est-ce qu'il
y a des moyens qui seront mis en place pour sensibiliser ces gens-là ou les
inciter le plus fortement possible à aller se faire vacciner? Comment ça va se
passer pour que vous puissiez obtenir leur adhésion?
M. Dubé : Bien, je pense qu'il
y a quand même eu des sondages qui ont été faits, là, puis je ne suis pas au
courant des derniers sondages, il faudrait regarder, puis si on a d'autres informations,
on vous la communiquera, mais je pense qu'il y a quand même une adhésion assez importante
des Québécois au processus de vaccination. Puis je vous le dis, là, pour quelque
chose qui est comme l'influenza, là, je ne peux pas comparer l'influenza ou la situation
de la grippe avec la COVID, là, je n'entrerai pas dans ce débat-là, mais on a quand
même réussi, puis je vous l'annonce, là, en date d'aujourd'hui, il y a déjà 1,5 million
de personnes qui sont vaccinées pour l'influenza dans un petit peu plus qu'un
mois et demi. Alors donc, c'est pour vous donner quand même un niveau
d'adhésion de la population au processus de vaccination.
Il y aura sûrement des campagnes de
communication importantes pour inciter les gens. Parce que ce n'est pas une
question qu'on manquera de vaccin, on ne manquera pas de vaccin. Puis je prends
juste, à titre d'exemple, parce qu'on en a parlé beaucoup, il y aurait eu un
taux de vaccination beaucoup plus élevé dans le H1N1 si la vague ne s'était pas
arrêtée, parce que la progression, à ce moment-là, avait été quand même très
importante.
Donc, pour moi, en ce moment, c'est bien
d'expliquer, de s'assurer qu'on va voir comment se déroulent les premières
semaines, mais, moi, je suis très, très encouragé de ce que je vois et des
discussions qu'on a avec la population en ce moment. Mais l'important, je vous
dirais, c'est de l'avoir le plus rapidement possible. Parce que la meilleure
preuve, c'est lorsqu'on aura pu vacciner nos personnes vulnérables puis qu'on
va voir comment ça change la situation, je pense que ça va encourager beaucoup de
personnes à se faire vacciner.
M. Legault : Je fais
juste ajouter. Hier, à la rencontre des premiers ministres des provinces avec
le premier ministre du Canada, il y a des premiers ministres des provinces qui
ont demandé à M. Trudeau de mettre en place une campagne de publicité pour
expliquer l'importance de se faire vacciner. Donc, M. Trudeau a dit qu'il
va regarder ça. Donc, ça peut être aussi une façon, nous autres, de voir,
dépendamment ce que va faire le gouvernement fédéral, est-ce qu'on veut mettre
de l'argent, dans de la publicité, pour expliquer les bienfaits de la
vaccination puis les risques inexistants ou à peu près.
Le Modérateur
:
François Carabin, Métro.
M. Carabin (François) :
Bonjour, messieurs. M. Dubé, j'aimerais revenir sur les hospitalisations.
À Montréal, ce qu'on dit, à l'INESSS, c'est que le nombre d'hospitalisations
projeté demeure élevé. J'aimerais avoir votre lecture du niveau de risque pour
les fêtes dans le Grand Montréal, et, s'il y en a, quel est votre plan de
contingence.
M. Dubé : Bien, les
statistiques que j'ai vues ce matin, là, de l'INESSS, montrent quand même une
bande, là, qui est assez large, hein? Vous voyez, là, lorsqu'on est à 800, il y
a quand même, pour la grande région de Montréal… J'étais même un peu surpris de
voir que ça pouvait être montré comme stable, là. Vous savez comment…
J'explique, là : il y a une ligne stable qui dit que c'est à peu près
75 % de probabilités, puis là ça peut baisser, ce qu'on souhaiterait, là,
mais… ou ça peut monter, avec des niveaux de probabilités.
La réponse simple à ça, c'est qu'en ce
moment il y a encore un facteur important de personnes qui sont jeunes, qui
sont dans les cas. Et, si, ça, ça continue, c'est peut-être ça qui pourrait
nous aider à minimiser le nombre d'hospitalisations. Parce que, vous le savez,
les jeunes résistent beaucoup mieux au virus.
Alors, c'est pour ça qu'en ce moment c'est
très difficile de vous donner un chiffre précis, puis c'est d'ailleurs pour ça
que l'INESSS s'est toujours protégé en mettant une fourchette, là, qui est
quand même assez large. Moi, je le souhaite, qu'elle soit le plus stable
possible, là, c'est… Mais, quand je vous dis, comme tout à l'heure, avec les
1 700 ou 1 800 cas qu'on a depuis quelques jours, c'est là…
Quand je vois 110, 120 personnes rentrer à tous les jours à l'hôpital, je
suis plus inquiet que content de cette situation-là. Ça fait qu'on va suivre ça
de très, très proche, puis c'est pour ça que, dans les prochains jours, on
verra s'il y a des mesures additionnelles.
M. Carabin (François) :
M. Legault, votre gouvernement a fait plusieurs annonces dans les
dernières semaines. Il y a une annonce qu'on attendait, qui n'est toujours pas
venue, c'est celle du rapport du groupe d'action sur le racisme. Il était
attendu à l'automne 2020. Là, c'est l'hiver 2020, si on veut. Est-ce
qu'on devrait l'attendre après la session parlementaire, mais avant les fêtes?
M. Legault : Ça va
arriver à l'automne 2020. L'automne va jusqu'au 20 décembre, si je me
souviens bien.
M. Carabin (François) :
Vous avez raison, je pense. Donc, avant le 20 décembre?
M. Legault : Ça va être à
l'automne, oui. Non, non, mais il y a un rapport, là, on l'a même… en tout cas
moi, j'ai eu des rencontres, on l'a adopté au Conseil des ministres, puis
c'est… début de la semaine prochaine.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Lundi?
M. Legault : Au début de
la semaine prochaine.
Des voix
: …
M. Legault : Ça va
dépendre de l'annonce sur…
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Les 700 emplois. Très bien.
M. Legault : Non, ça,
c'est plus tard.
M. Laforest (Alain) : Le
début de la semaine, c'est lundi, mardi ou mercredi.
M. Legault : Non,
mercredi, on est rendus au milieu, là.
M. Laforest (Alain) :
Donc, c'est lundi ou mardi.
Le Modérateur
: Très
bien. Alors, merci. On passe maintenant aux questions en anglais, avec
Kelly Greig, CTV.
Mme Greig
(Kelly) : Good afternoon. My first question is
for Mr. Dubé. For the health authority in the West Island of Montréal, it has ordered all nurses to
cancel any vacations. Vacations or time off is canceled until the 31st of
January, starting this weekend. Are we going to be seeing this in other parts of the province? And is this
necessary for this board to do this?
M. Dubé : I respect the decision that they have taken, because effectively,
in the West Island, the situation, especially when you look at the Lakeshore,
and some of those hospitals, the situation is… This is not what we like, but I
think this was prudent to prevent that. And that's the reason we appreciate the
collaboration that we had with nurses over the last nine months, because this
is very difficult right now.
Mme Greig (Kelly) : And for Mr. Legault, I asked you the same question last week,
but now that we're in a «période de réflexion», I'd like to ask it again, about
your handling of the pandemic. Because we've had that L'Actualité interview, but whatever. And
so…
M. Legault : Right. I'm not perfect.
Mme Greig (Kelly) : I know. Considering your answer, last week, that you only had the
two regrets, now that you've had a little bit of time to adjust that a little
bit, is there anything else that you might've wanted to change throughout this
session about how you've handled the pandemic, whether it's messaging or
timing?
M. Legault : Yes, of course, when I see the situation today, I would have done a
different announcement regarding Christmas, because at the time, we thought
that the number of cases were quite stable. It was, I think, November the 19th,
but for the next two weeks, we saw important increases, so we had to announce
that unfortunately, we won't be able to have gatherings for Christmas. So, of
course, it's like the Monday morning quarter back, it's easy after to say :
I should've done something else, but of course, if I had to redo the session, I
wouldn't have proposed the two days on Christmas.
Une voix
: Anything else…
M. Legault : Not for now.
Le Modérateur
: Philippe Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. To follow up on that question, it is the end of the year.
How have you found being a leader in the pandemic? How have you found the
experience?
M. Legault : Yes. Well, of course, it was a lot of uncertainty, hein? We are
both chartered accountants, we like to know where we go. And I can tell you
that during the year, especially the first few months, we didn't know where it
would go. And, of course, to follow up on what I said, at the end of November,
we thought that we were controlling the increase, the number of cases, but it
wasn't the reality for the next few weeks.
So, of course, my year
was very different than what I expected at the beginning of the year. I didn't
expect to spend more time with Dr. Arruda than with my wife. So, of course, it
wasn't what was planned. And I like to have plans and know where I go. We have
our five priorities, we have all our promises. So, I like to have a plan, but,
of course, this wasn't planned.
M. Authier (Philip)
: And on that same theme, then, you're still very popular in the
poles, you took a little bit of a dip. Some of the other premiers have not done
as well in public opinion. How do you explain that? Mr. Kenney, for example, he
took a big…
M. Legault : Yes, it can change very fast. Mr. Kenney took the gamble that he
would be able to keep on controlling without having much restrictions. Unfortunately, it didn't happen. I think
that what I've tried to do is to be very prudent, even if I have some owners of
restaurants that are unhappy.
Le Modérateur
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. I have a few questions about the vaccine rollout. There
seems to be a little bit of confusion. You mentioned that the first people to
get the vaccine will be on Monday. TheCIUSSS in
charge of the Maimonides residence said that they will be receiving the vaccine
on Saturday. Can you explain how that's going to work? So, they'll receive the
vaccine this weekend and then they will distribute it on Monday?
M. Dubé : Well, we're following that very closely. I think we… One thing I'll
tell you is we'll be able to vaccinate the minute we get them. But we're still
dependant on the day it will happen. We follow that. As you know, the logistic,
it's very important to respect
that. So, I still have the same date, which is Monday for now.
Mme Fletcher
(Raquel) : The Ste. Anne's Hospital, the
veteran hospital, the Liberal Party is calling for that to be a priority because, you know, these are
people who fought in World War II. In your rollout plan, where does Ste. Anne's
fall in the order of who gets the vaccine?
M. Dubé :
Well, we don't have a plan for hospital versus… one versus the other. I think
we're more looking at the population that have the characteristic that have
been mentioned by the CIQ, which is le Comité sur l'immunisation du Québec. Et…
those are the rules that we follow. So, we're more looking at the people within
the hospital than the hospital itself.
M. Legault : Yes. But I would say… and the reason I know Ste. Anne is because
I'm from Sainte-Anne. The situation is maybe a bit different in St Anne,
because it's…
M. Dubé : Les vétérans?
M. Legault : Vétérans.
M. Dubé :C'est ça, O.K.
M. Legault : How do you say that, veterans?
Des voix
: Veterans.
M. Legault : Veterans. So, it's a bit like CHSLD. So, I think we'll have to look
at the situation because what I've heard is that there are many cases at the
Ste. Anne's Hospital, a bit like in CHSLD. So, we'll look at that.
M. Dubé : And that's a reason. If this is considered as CHSLD patients, they
will be in first order.
Mme Fletcher
(Raquel) : Merci.
Le Modérateur
: Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good Afternoon. I would like to go back to the question Kelly asked
you, the CIUSSS—Ouest-de-Montréal canceling vacations over the holidays, and
the period is December 13 to January 30th, which is a long period,
and this is for orderlies and nurses. There are some nurses that are so tired
they are considering quitting. So, how important… Do you have the impression
that the CIUSSS must go back, and look at its' decision, and maybe should back
up, because it… those people are tired.
M. Dubé : Well, I'll tell you… OK, but in simple, very simple… First, we're asking for nurses to… If
they can cancel their holiday, we ask them on a voluntary basis. That's the
first thing, OK? Because we
would prefer that. If we need additional… Because we have a lack of personnel.
This is not news to anybody, this is what we have right now. So, the first
demand is really on a voluntary basis.
If we can't, we still
have this «arrêté», this famous «arrêté» 007, that we can use. But we don't
want to use it as much as was used before. But, if we have to use it, you know,
instead of having a lack of… how we say, «un bris de service», you know, a
break in services, then, we will have to use 007. But this is not what we try
to do. So, that's reason… I'm being clear, if we need to do it, we'll do it,
but we'd rather function with nurses on a voluntary basis.
Mme Senay (Cathy) :OK. My second
question is for you, Mr. Legault. Police officers give a fine yesterday of
more than 1,500 if you include all the costs to one visitor visiting a couple
in Saguenay, in La Baie. So, they are cracking down, but is too rough for
you? Because it gives impression that they are not fooling around. This is
exactly what you wanted, but do you want people to have this anger? Because
now, like, police officers are more than serious.
M. Legault : When we look at the situation in Saguenay—Lac-Saint-Jean, I think that if there's a place where we have to pass a message,
it's in Saguenay—Lac-Saint-Jean.
So, I'm happy to see that police people, they make sure that all the measures
are respected.
Mme Senay (Cathy) : …one visitor visiting a couple?
M. Legault : Yes. But you can visit somebody, one visiting one, not two.
Mme Senay
(Cathy) : It's rough.
Le Modérateur
: Merci.
C'est ce qui met fin au point de presse. Bonne fin de journée.
M. Legault : Joyeux Noël!
(Fin à 14 h 1)