(Onze heures quatre minutes)
Mme Massé : Oui, bonjour,
tout le monde. Bon début de semaine.
D'abord, François Legault nous a
dit qu'il avait gagné la bataille de la COVID dans la population. Ensuite, il
nous a dit : Il va falloir faire des efforts, on va faire un effort de
28 jours. Là, hier, il nous dit : Finalement, on repart pour un autre
28 jours parce que ça ne marche pas, ça fait qu'on s'en reparlera dans
deux semaines, voir comment ça va.
Vous savez, les montagnes russes comme ça,
là, ça finit par donner mal au coeur. Je comprends qu'il y a des gens qui sont
complètement en train de décrocher et qui ne savent plus où donner de la tête.
Nous voulons, bien sûr, tous et toutes, casser la vague, mais le monde se
demande : Pourquoi avoir confiance au plan du gouvernement quand le
gouvernement, lui, ne fait même pas assez confiance pour leur donner un vrai
portrait de la situation?
Ça fait plusieurs semaines qu'on demande
à la CAQ, que je demande au premier ministre de publier les avis de la Santé
publique. Le premier ministre a toujours refusé. Je pense qu'il doit réaliser
que son manque de transparence commence à saper nos efforts collectifs. Nous
voulons que le gouvernement rende publics les avis de la Santé publique,
et surtout ceux qui ont donné à M. Legault, là, les indications qu'il
fallait reconfiner encore puis garder confiné pour les quatre prochaines
semaines. C'est important, pour nous, de savoir ça. C'est important, pour la
population, de savoir ça. Nous voulons avoir les données qui justifient les
mesures annoncées hier et on veut avoir les critères sur lesquels il va se
baser pour mettre fin à ce confinement-là, qui est, je vous le rappelle, un
confinement social.
Donc, où est-ce qu'est le virus? Comment
il évolue? D'où viennent les éclosions? Où sont les éclosions présentement?
Bref, le premier ministre dit tout le temps… On l'entend souvent dire qu'on est
tous et toutes dans le même bateau. Bien là, la moindre des choses, ça serait
de s'assurer que le capitaine nous dise où est-ce qu'il s'en va, ce bateau-là.
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Manon. Bonjour, tout le monde.
Hier, dans sa conférence de presse, François
Legault a décidé de banaliser la crise de santé mentale qui secoue actuellement
le Québec. On lui a posé une question sur son plan. On lui a demandé c'était
quoi, son plan pour mitiger les effets du confinement social sur la santé
mentale des Québécois et des Québécoises. La réponse qu'il a donnée, c'est de
laisser entendre que la détresse psychologique qui est causée par ces mesures
de confinement social, bien, c'était un moindre mal, une espèce de dommage
collatéral auquel il fallait s'habituer.
La CAQ, en ce moment, est insensible,
insensible à la grave crise de santé mentale qui secoue le Québec. Ce matin encore,
il y a des données, révélées cette fois-ci par l'Université de Sherbrooke, qui
parlent de 60 % des jeunes du secondaire qui ont un niveau de détresse
psychologique élevé. 60 %, c'est la majorité de nos jeunes, ça, au Québec.
La crise de santé mentale, il faut que la CAQ finisse par le comprendre, ce
n'est pas une crise secondaire à la crise du coronavirus, c'est une seule et
même crise. Il y a une crise de santé au Québec et la santé mentale en fait
partie à part entière.
Là, on entre dans un nouveau quatre
semaines de confinement social, et il n'y a rien sur la table, aucune mesure
d'urgence en matière de santé mentale. On est en train de se magasiner un
burn-out collectif. Il serait temps que les ministres de la CAQ allument. On ne
peut pas faire… On ne peut pas demander aux Québécois, Québécoises de faire un
autre quatre semaines de sacrifices et d'efforts sans les accompagner pendant
28 jours, sans leur donner de l'aide pour passer au travers de ces 28 jours là.
Où est le plan de la CAQ pour accompagner les Québécois, Québécoises dans cette
nouvelle période de 28 jours? Ça fait trois semaines que Québec solidaire pose cette
question-là. Il serait peut-être temps qu'on commence à avoir un début de
réponse du côté du gouvernement.
La Modératrice
: On va
prendre les questions, une question et une sous-question. Il y a un autre point
de presse à 11 h 20. Merci.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Massé, est-ce que vous avez toujours confiance dans la gestion… En fait, les
questions de santé publique du Dr Arruda, est-ce que vous faites toujours
confiance au Dr Arruda dans cette gestion de crise?
Mme Massé : Bien, c'est-à-dire
que la Santé publique, c'est le Dr Arruda et ses équipes. Oui, on fait
confiance. Ceci étant dit, il y a des choix politiques qui sont faits, et c'est
là où on demande… Pour nous, ce qui est nécessaire, c'est d'avoir ces
données-là, d'avoir ces avis-là, d'avoir les lieux où ont lieu les éclosions.
Pourquoi? Bien, parce que, derrière les avis de Santé publique, ou devant, il y
a des décisions politiques, et c'est celles-là qui nous intéressent.
M. Larin
(Vincent) : Mais hier, par exemple, on avait encore, là, 800, là, puis
c'est remonté aujourd'hui à 960 quelques cas. Ça fait deux semaines qu'on est à
1 000 cas. On nous dit que le système de santé ne peut pas supporter
ça. Ce n'est pas suffisant, ça, pour vous, pour justifier le reconfinement,
simplement les chiffres, là, qui sont disponibles?
Mme Massé :
Bien, écoutez, non, bien non, parce que ces mêmes chiffres là font que des
entreprises comme Olymel, où il y a 100 et plus cas, où il y a un mort, le gouvernement
les maintient ouvertes, alors que toute l'infrastructure, disons, culturelle,
dans laquelle, à ma connaissance, mais je n'ai pas les données, il n'y a pas de
lieux d'éclosion qui ont été identifiés… C'est quoi, la logique derrière ça?
Moi, je comprends que les gens ne comprennent pas. Je ne comprends pas moi non
plus.
M. Bergeron
(Patrice) : Les gyms disent qu'ils font partie de la solution parce
qu'ils aident les gens, bon, à se tenir en forme puis à dépressuriser, je
présume, là. Est-ce qu'ils devraient, donc, contester puis rouvrir jeudi?
Mme Massé :
Bien, ce que je comprends au niveau du confinement social dont on parle depuis
une semaine, c'est que ce confinement-là doit... Il doit y avoir des espaces où
les gens vont retrouver les éléments qui vont leur permettre d'évacuer le
stress qu'ils portent à cause de la COVID. Mais il y a une chose qui est sûre,
puis là je vous reviens encore une fois… Qu'est-ce qui fait que les gyms sont
identifiés par le gouvernement comme un endroit où ce n'est pas bon d'être? Je
n'ai pas ce data-là. Alors, moi, il y a une chose qui est sûre, tant que la
Santé publique va dire : On n'y va pas, c'est sûr qu'on ne veut pas que le
monde se mette à y aller, là, ce n'est pas ça. Mais ce qu'on dit, ça fait trois
semaines qu'on sonne l'alarme de la santé publique, et le gouvernement semble
banaliser ça, et ça, c'est grave. Ça, c'est grave.
M. Bergeron
(Patrice) : ...que le gouvernement est insensible. Pourquoi il est
insensible, vous dites, à la santé mentale, à la détresse mentale, selon vous?
Mme Massé :
Ah bien, je peux te le laisser, c'est ton dossier.
M.
Nadeau-Dubois : Ça fait trois semaines que je pose une question très
simple. Quelles mesures d'urgence allez-vous mettre en place pour aider la
santé mentale des Québécois, Québécoises? Trois semaines, aucune réponse. Peut-être
que la solution, ce n'est pas les gyms, peut-être. Bien, c'est quoi, la
solution? La semaine dernière, quand j'ai posé la question à Christian Dubé, il
a eu l'audace de me parler du plan que Lionel Carmant va annoncer en 2021 pour
la santé mentale des Québécois, Québécoises. Quand le gouvernement a constaté
que l'économie piquait du nez, qu'est-ce qu'il a fait? Il a sorti le chéquier
et il a dépensé plus de 30 milliards de dollars pour aider l'économie du Québec,
pour mitiger les effets du confinement sur l'économie. Ce qu'on lui demande,
c'est de prendre des mesures d'urgence pour mitiger les effets du confinement
sur la santé mentale.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
Mme Massé, est-ce que vous remettez en question la nécessité de prolonger
d'un mois les mesures sanitaires? En début de conférence de presse, là, vous
disiez : Bien là, les montagnes russes… mais on veut des données qui
justifient la décision d'hier. Est-ce que vous mettez en doute la nécessité de prolonger
d'un mois?
Mme Massé : Je ne le mets pas
en doute parce que la Santé publique nous confirme, nous dit qu'il faut
poursuivre. Là où j'ai un doute, c'est la décision politique que ce
quatre semaines là… Il y a un paquet d'entreprises qui vont continuer
d'opérer. Tu sais, par exemple, ils nous disent : Bon, il y a 40 quelques
pour cent des éclosions, qui est un chiffre qu'on a, qui sont dans les milieux
de travail. Ah? O.K., quels milieux de travail, quel type d'éclosion? Olymel,
on parle d'un milieu fermé dans lequel il y a plus de 100 cas, maintenant,
connus. Il y a un mort déjà.
Alors, c'est ça qui sème le doute. Et moi,
je pense que la population, parce qu'elle n'a pas cette transparence du
gouvernement, parce qu'elle n'a pas les confirmations… Ils n'ont pas les
données, comme nous, d'ailleurs, pour comprendre ces choix-là. Bien, c'est sûr
qu'il y a des doutes qui restent dans notre esprit.
M. Nadeau-Dubois : Juste un
ajout là-dessus, un petit ajout, la confiance, ce n'est pas un sens unique.
François Legault dit : Faites-nous confiance, ça va bien aller. Ce
que la population demande en retour, c'est qu'on lui fasse confiance pour
comprendre sur quoi on se base pour prendre des décisions. C'est un contrat
social très simple que les gyms, que les restos puis que le milieu culturel
demandent au gouvernement de respecter. Puis, quand le gouvernement ne respecte
pas sa partie du contrat social, il aura beau faire toutes les opérations de
marketing politique qu'il veut, le message, il va passer plus difficilement.
M. Lacroix (Louis) : …de
croire aveuglément, autrement dit.
M. Nadeau-Dubois : Bien, on
nous dit : Faites… Bien, on demande aux gens, après huit mois de pandémie,
de faire confiance aveuglément. Et je pense qu'il y a bien du monde au Québec
qui commence à se dire : Un instant, on est prêts à vous faire confiance,
mais respectez notre intelligence assez pour justifier vos décisions.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
quelle explication il pourrait y avoir de plus? Par exemple, si on ferme les
gyms, on comprend qu'il y a de la socialisation, il y a des gouttelettes. Si on
parle des salles de spectacle, il y a plusieurs personnes dans une salle. Quand
on lui demande, il nous explique ça, M. Legault. De quelles explications
supplémentaires vous avez besoin?
M. Nadeau-Dubois : Bien, la
Conseillère scientifique en chef du Canada, hier, a été très claire là-dessus,
elle a dit : Il faut qu'on explique aux gens où sont les éclosions et il
faut qu'à partir de ces données-là on fasse des choix politiques de confiner
certaines parties de la société et de ne pas confiner d'autres parties de la
société. Et on n'a pas les données. Alors, on est contraints à faire des
déductions. À notre connaissance, des éclosions dans les cinémas, il n'y en a
eu aucune. Il y a plus de 100 éclosions à Olymel. Pourquoi Olymel est
ouvert puis les cinémas sont fermés?
Mme Lévesque (Fanny) : Il y
en a eu dans les écoles. Est-ce qu'on ferme les écoles?
M. Nadeau-Dubois : Qu'est-ce
qui a causé les éclosions dans les écoles? On n'a pas ces données-là. Puis je
vous donne un exemple. Il y a des éclosions dans les écoles, mais les écoles
sont ouvertes. Il n'y a pas d'éclosion dans les musées, mais les musées sont
fermés. L'adhésion populaire, en temps de crise, ça repose sur la cohérence et
la transparence. En ce moment, il n'y a ni de cohérence ni de transparence.
Donc, c'est pour son propre bien que M. Legault doit accepter de rendre
publics les avis de la Santé publique, c'est pour retrouver l'adhésion perdue
dans les dernières semaines.
Mme Côté-Chabot (Claudie) : …que
ça pourrait avoir l'effet complément contraire? Là, il n'y a pas d'éclosion
dans les musées, ça fait qu'on va tous y aller puis, finalement, on va se
retrouver avec un problème?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je
pense qu'après des mois de pandémie il faut respecter l'intelligence des
Québécois, Québécoises. Je pense que les Québécois puis les Québécoises sont
capables de comprendre : Ah! il y a x pour cent des éclosions qui sont
dans ce type d'endroit, c'est normal que le gouvernement ferme ce type
d'endroit. Je pense qu'il faut respecter l'intelligence des gens. Ce dont le Québec
a besoin, là, ce n'est pas d'un motivateur en chef, c'est d'un chef d'État
transparent qui génère l'adhésion en faisant confiance aux citoyens puis aux citoyennes.
M. Carabin (François) :
L'affaire Nathalie Normandeau, M. Nadeau-Dubois, vient de prendre fin officiellement.
Qu'est-ce que ça vous dit sur le système judiciaire québécois et sur l'UPAC?
M. Nadeau-Dubois : D'abord,
les motifs judiciaires derrière la décision du DPCP, on ne les connaît pas. Alors,
je ne peux pas en juger. Mais le bilan de l'histoire, c'est quoi? C'est que,
pendant que l'État du Québec abandonne ses accusations contre Nathalie
Normandeau, Jean Charest, lui, poursuit l'État du Québec. C'est le monde à
l'envers et c'est le genre de situation qui génère le cynisme et la méfiance
envers les institutions. C'est triste de dire ça, mais c'est la vérité.
M. Carabin (François) : Mme
Normandeau considère de peut-être contre-poursuivre...
M. Nadeau-Dubois : Ah! bien, je
présume qu'elle a le droit de le faire. Ce que Mme Normandeau devrait faire, ce
n'est pas poursuivre l'État du Québec, c'est s'excuser aux Québécois et aux Québécoises
au sujet de la culture de corruption que sa formation politique a créée et
alimentée pendant des années au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous la… coupable par association ou quoi?
M. Nadeau-Dubois : La
commission Charbonneau a déjà fait ce travail-là. La commission Charbonneau a
déjà démontré que le Parti libéral du Québec avait contribué à la corruption au
Québec. Mme Normandeau faisait partie de ces gouvernements-là. Tout ça est
déjà démontré.
M. Bergeron (Patrice) :
Vous n'avez pas juste une dent personnelle contre ce gouvernement-là étant
donné, là, vos antécédents, et tout ça?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
qu'une bonne partie du Québec a une dent personnelle contre ce gouvernement-là.
Mme Gamache (Valérie) :
J'aimerais vous entendre concernant la possibilité de changer le calendrier
scolaire, la Fédération autonome de l'enseignement qui a dit qu'on devrait
peut-être prolonger les vacances de Noël. Il y a d'autres voix aussi qui se
sont élevées et qui ont dit : Bien, on est peut-être rendus là. Est-ce que
c'est quelque chose que le gouvernement devrait considérer…
M. Nadeau-Dubois : Je pense
que le gouvernement a avantage à écouter un peu plus les voix des gens sur le
terrain. Et là les enseignants puis les enseignantes sur le terrain, ce qu'ils
disent, c'est : Voici, une proposition qu'on met au jeu. Moi, je pense que,
oui, ça mérite d'être considéré par le gouvernement parce que, depuis le début,
c'est ça qu'on voit, un gouvernement qui prend toutes ses décisions entouré de
la même poignée de conseillers en communications, de quelques P.D.G. de CIUSSS
et de quelques fonctionnaires, et, de toute évidence, ces décisions-là sont
déconnectées de ce qui se passe sur le terrain. Alors, quand les représentants
puis les représentantes des gens sur le terrain font des propositions comme
celles-là, oui, elles doivent être écoutées par le gouvernement.
Mme Gamache (Valérie) :
En même temps, le premier ministre dit : Pour une question de santé
mentale, on ne peut pas prolonger ces vacances-là, les jeunes ont assez… Bien,
hier, c'est un peu ce qu'il disait, les jeunes ont assez manqué d'école, il
faut qu'ils retournent socialiser le plus vite possible après Noël. Est-ce
qu'on achète quand même cette proposition-là?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je m'attends à ce que ces propositions-là soient examinées non pas à la lueur
des préférences personnelles du premier ministre, à la lueur de la science.
Qu'est-ce que les pédiatres disent de ça? Qu'est-ce que les enseignants puis
les enseignantes disent de ça? Qu'est-ce que les experts disent de ça? Je pense
que c'est ces opinions-là qui doivent déterminer les choix de confinement, pas
les préférences politiques ou personnelles de François Legault.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Greig (Kelly) : Do you think Quebeckers are ready to take the next 28 days as
seriously as the first 28 days, as they would at 15?
M. Nadeau-Dubois :
I hope so. I hope Quebeckers will do all that is possible to respect that new
28 days of restrictions. But this is a social contract, and the Government has
to respect his part of the deal, and his part of the deal is to trust the
population enough and give them the data that justifies its choices. Confidence
is not a one-way street. You cannot ask for the confidence of the people
without trusting the people enough and giving them the information that justifies
your political decisions.
Mme Senay (Cathy) : What you would have done different? What you would have done
different considering, as you said, that there are cases in schools, they are
not closed, there are no cases in museums, but they are
closed, there are many cases in slaughterhouses… Olymel… So what would you have
done different?
M. Nadeau-Dubois : We would have, firstly, clearly established a path, an objective
path for Quebeckers to know
what objectives do we need to reach collectively in order to change the
restrictions of Public Health. We would have published on a regular basis a
complete data set of where are the outbreaks and why those outbreaks justify
decisions of closing up one sector or another sector of the economy. That has
been done elsewhere in the world. It should have been done here, in Québec.
Mme Senay (Cathy) : …it produces now, the fact that they extended for another four more
weeks, but then, they will review it in two weeks, it creates a kind of roller-coaster,
it's painful, it's very hard for people. But then, would you say : We're
going to keep those restrictions until Christmas, then we'll be able to flatten
the curve? That would have been too hard. So it's really hard to know what's
the right balance here.
M. Nadeau-Dubois : Those problems were created by the Government itself. Who decided that the first wave of restrictions was of 28
days? Why not 29, why not 35? Those are arbitrary political and marketing
decisions. And now the Government seems surprised that it doesn't work, so he has to find another
communication strategy. If the Government had been transparent from day one, if the Government had released all the data from day one, there would be no such
surprise. People would know since the first day where are we in our path
towards opening up Québec
society as a whole. But we don't know it because we don't have the data. We
don't have the information.
La Modératrice
: Une dernière question.
Mme Fletcher (Raquel) : You mentioned mental health. Did I understand correctly that, when
you're talking about mental health, you're saying that it's not just ancillary,
a spin-off issue, that it's becoming its own crisis that the health care system
is going to have to manage alongside COVID?
M. Nadeau-Dubois :
Yes. Well, the mental health crisis that we're living right now in Québec is a major one, and it is a direct
consequence of the pandemic and of the shutting down of big sectors of Québec society. So it's not a secondary
crisis. It's not a parallel thing. It is the one… And there is… It's one and
the same crisis. When the Government realized that its measures had hard consequences on the economy,
they acted to mitigate those consequences on the economy. We're just asking
that he does the same thing with the mental health of Quebeckers.
If we realize, and we do realize it, that there is an effect on the mental
health, we should have mitigation measures to help Quebeckers go through that
difficult period. It is so simple. And it's unbelievable that, last week, the
Minister, Mr. Dubé, talked to me about a mental health care plan that is
going to be released in 2021. I mean, it's great to have a plan for 2021, but
why is there no emergency plan for the mental health of Quebeckers right now?
We are in the middle of a historic crisis of mental health. Why is there
nothing on the table? It is unacceptable and it's a lack of responsibility from
the whole Government.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 26)