(Huit heures vingt-huit minutes)
M. LeBel : Bonjour, tout le
monde. Les nouvelles vont vite, à chaque jour il y a des choses de nouveau,
puis des fois on oublie ce qui s'est passé les deux ou trois jours d'avant. Moi,
je veux revenir sur ce qu'on a pu voir à l'émission J.E., à TVA, et Enquête,
à Radio-Canada, par rapport au traitement de nos aînés en CHSLD.
Je continue à demander une commission
d'enquête indépendante sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD. Je ne sais
pas si vous vous rappelez, il y a plusieurs années, on s'est battus longtemps,
les partis d'opposition, pour mettre en place la commission Charbonneau. Le
gouvernement, à l'époque, disait : Non, non, non. Mais on a toujours
continué à se battre. Bien, on va continuer aussi là-dessus.
Je vais revenir aujourd'hui, je reviens à
l'interpellation de vendredi, mais on ne lâchera pas le morceau parce que ce
qu'on a entendu à ces deux émissions-là, c'est assez effrayant, là : mise
en place tardive des mesures pour prévenir la propagation, interdiction des
transferts entre centres hospitaliers, mais pas... rien dans les CHSLD, des
employés avec des symptômes, des comités qui n'ont pas été mis en place à
temps. Il s'est passé tellement de choses que ce n'est pas un simple rapport
demandé par le gouvernement, qu'il va déposer à sa façon, gérer à sa façon au
niveau des communications, qui va donner des réponses à la population.
Puis, je le dis, 4 000 morts, à
peu près, dans les CHSLD. Les gens sont inquiets pour ce qui s'en vient. Dans
l'histoire du Québec... On ne peut pas laisser passer ça sans une vraie
commission d'enquête indépendante. Ça ne se peut pas qu'au Québec on laisse
passer ce phénomène-là par un simple rapport demandé par le gouvernement, qui
sera déposé au gouvernement et qu'il va rendre public à sa façon. Ça fait qu'on
va continuer aujourd'hui, vendredi, la semaine prochaine, la semaine d'après,
on va continuer toujours à revendiquer cette commission d'enquête indépendante.
Deux petits mots sur la motion
d'aujourd'hui, la motion de mercredi, qui est sur la nationalisation des CHSLD.
Parce que, quand on a vu ce qui s'est passé au CHSLD Herron, c'est sûr qu'a
priori on est plutôt d'accord avec la nationalisation des CHSLD, qu'il y ait
une vraie gestion puis qu'on prenne bien soin de nos aînés.
Mais à une question là-dessus, en commission
parlementaire tout récemment, à Paul Brunet du Conseil de la protection des
malades, M. Brunet nous répondait : Bien, public, ça ne veut pas dire
non plus très bons services toujours. Il dit : J'ai vu des CHSLD privés
qui avaient des bons services puis du public que c'était tout croche. Ça fait
qu'il dit : O.K., on peut nationaliser, mais il faut donner ce qu'il faut
au CHSLD, il faut donner les investissements, il ne faut pas laisser tomber ce
réseau-là, il faut l'encadrer, l'améliorer, et nationaliser les CHSLD n'égale
pas automatiquement bons services, mais, si on a un gouvernement qui y croit,
on est capables d'y arriver.
Ça fait que, voilà, c'est la motion cet
après-midi. On interviendra. Vendredi, il y aura l'interpellation aussi, sur la
commission d'enquête, ça fait qu'on va continuer. Je voulais vous le dire, puis
j'ai averti le gouvernement, j'ai parlé à Mme Blais hier, on ne lâchera
pas le morceau, on veut vraiment une commission d'enquête indépendante sur ce
qui s'est passé dans les CHSLD au printemps passé. Merci.
Ah! peut-être un petit mot sur la
manifestation à Rimouski des antimasques. C'est chez nous, en plein
centre-ville à Rimouski. Moi, j'ai entendu les gens de chez nous, on ne veut
pas voir ça. On ne veut pas voir ça. Pas parce qu'on est... on veut... Moi, la
liberté d'opinion, de parole, on est d'accord. Mais là le climat est assez
tendu, ce n'est pas le temps de venir parader dans le centre-ville à Rimouski, ce
n'est pas une bonne idée de faire ça. Si vous le faites, il faut respecter les
règles. Puis ce que je m'attends, c'est que les policiers, le gouvernement fera
respecter les règles. Merci.
M. Arseneau : Alors, bonjour.
Il y a des choses pas banales qu'on a apprises hier suite à la demande de notre
chef Pascal Bérubé d'avoir accès à l'information concernant la prise de
décisions du gouvernement et des recommandations de la Santé publique. Ce qu'on
a appris, c'est que le gouvernement ne tient aucun procès-verbal sur ses
rencontres en cellule de crise. Ce n'est vraiment pas banal. On a décidé de ne
laisser aucune trace sur l'argumentaire qui précède les décisions qui sont
annoncées et prises par le gouvernement à peu près à chaque jour. Le gouvernement
est devenu l'adepte du «leave no trace», et on pense que ce n'est pas pour des
raisons environnementales.
C'est la plus grande crise sanitaire qu'on
a connue depuis 100 ans. Toutes les grandes crises sont documentées par
les cabinets ministériels, par les gouvernements, par les États. Habituellement,
on rend accessibles ces documents au bout de 50 ans. Là, ce qu'on nous
dit, c'est qu'on n'aura rien appris de cette crise-là, on ne pourra jamais
savoir sur quelles bases ont été prises les décisions. C'est absolument
ahurissant. Et ce n'est pas surprenant que le gouvernement peine à convaincre
les Québécois de la validité de ses décisions si non seulement on ne peut pas
avoir une explication, un argumentaire, mais si on dit qu'on le fait comme ça,
en discussion sur le coin d'une table, sans nécessairement qu'on ait
l'assurance que toutes les possibilités ont été examinées et qu'essentiellement
ces décisions-là reposent sur des données probantes et sur la science pour ce
qui est des questions reliées à la santé.
C'est la raison pour laquelle aujourd'hui
on va revenir avec une motion demandant au gouvernement de séparer les points
de presse de la Santé publique et du gouvernement pour savoir qui dit quoi et
qui prend véritablement les décisions. C'est essentiel que les Québécois et les
Québécoises puissent savoir si les décisions du gouvernement sont conformes aux
avis et recommandations de la Santé publique. Ça fait depuis le mois de mai
qu'on demande ça au gouvernement, et c'est de plus en plus pressant. Le gouvernement
actuellement vit un déficit de crédibilité, un déficit d'adhésion parce qu'il y
a un déficit d'information. Il faut corriger le tir, il n'est pas trop tard, il
faut le faire rapidement, dès aujourd'hui. C'est la demande qu'on va faire.
Aujourd'hui, c'est le 30 septembre,
c'est la date butoir pour la mise en place de toutes les recommandations du
plan d'action pour faire face à la deuxième vague, qui avait été présenté par
le ministre Dubé le 18 août dernier. On voit déjà poindre l'échec de ce
plan, qu'on pense par exemple à certaines mesures phares qui étaient présentées
par le ministre au mois d'août. On parlait, par exemple, du dépistage, qui
devait être efficace, et on voit les ratés. Oui, on a augmenté le nombre de
dépistages effectués à chaque jour, mais les résultats, on peut les attendre
sept jours, 10 jours, et ça, c'est absolument inacceptable, et évidemment
ça donne place à une possibilité de contagion très, très grande pendant la
période d'attente à laquelle les gens sont contraints.
Il y a également le transfert de personnel
d'un établissement à l'autre. Le gouvernement l'avait dit de façon formelle,
s'était engagé à cesser, à interdire tout transfert de personnel d'un établissement
à l'autre, et le gouvernement a commencé à rétropédaler. Hier, le gouvernement
a dit : Pour les préposés aux bénéficiaires, on aura cette règle-là, mais
pour les infirmières on aura une autre règle. Donc, on peut penser que le gouvernement
ne livrera pas la marchandise en ce qui concerne le transfert de personnel. Et
on sait que ça a été, à la base, un problème qu'on a vécu et qui a donné le résultat
catastrophique de la première vague.
L'autre élément étant, bien entendu, là,
la question des CHSLD et des gestionnaires. Pas plus tard que la semaine
dernière, le premier ministre disait que le problème, il est réglé, et aujourd'hui
on apprend par les médias qu'il y a un très grand nombre de CHSLD qui n'ont toujours
pas de direction propre, de gestionnaire attitré pour leurs opérations. Voilà
pour...
M. Laforest (Alain) : ...manifestation
de la fin de semaine. C'est quoi, la limite à ne pas franchir pour le gouvernement?
M. LeBel : La limite à ne pas
franchir pour le gouvernement? Moi, tout ce que je veux, puis on va regarder
ça, mais ce que j'ai dit tantôt, c'est de la bonne foi. Là, il y a une tension
énorme partout, dans toutes les régions du Québec, chez nous aussi. Ce n'est
pas le temps de venir allumer des feux. Ce n'est pas le temps de venir parader.
Ce n'est pas le temps. Ça va être vu comme une provocation.
Moi, il y a des règles, tout le monde... on
demande à tout le monde de respecter les règles, se distancier, les masques. S'il
y a des manifestations, il faut que les règles soient respectées, c'est ce que
je demande, puis j'espère que c'est ça qu'on va...
M. Laforest (Alain) : ...les
policiers dans les maisons, pour les rassemblements privés, le premier ministre
a été clair, on ne va pas avoir de mandat, là. On ne peut pas entrer dans les
maisons sans mandat. Jusqu'où la police peut aller pour faire arrêter...
M. LeBel : Là, il y a deux
choses. Vous parlez de deux affaires, là. Dans les maisons privées, nous, on
dit : Ça prend un mandat pour y aller, là. C'était assez clair la semaine
passée, là, puis on réitère ça, là. Il n'y a pas... Mais là je parle de manifs,
de manifestations qui peuvent mal tourner, parce que ça peut être vu comme de
la provocation. Les gens ne comprendront pas qu'on ne fait pas appliquer les
règles pour les manifestants comme on fait appliquer pour tout le monde.
Mme Lévesque (Fanny) : ...les
arrête, les gens qui n'ont pas de masque?
M. LeBel : Il faudra voir
comment qu'ils vont gérer ça. Mais j'en ai vu, des manifestations. Devant le
parlement, là, les éducatrices en milieu familial étaient là, ils respectaient
les règles, là. Ils avaient leurs masques, les bulles. C'est faisable. Mais, si
on ne fait pas ça, la population s'attend à ce que le gouvernement, que les
policiers fassent respecter les règles. Ça, c'est ce que la population
s'attend.
Mme Gamache (Valérie) : On
vous sent inquiet. Mais ça ne serait pas plus simple de les annuler, ces
manifestations-là, de les interdire, ces manifestations-là?
M. LeBel : Bien, interdire des
manifestations, interdire le droit de parole, je trouve ça difficile, là, ce
n'est pas dans... Mais, oui, je suis inquiet. Je suis inquiet parce que ce
n'est pas rien, ce qui se passe. Les aînés sont inquiets. Ils ne veulent pas
revivre ce qu'ils ont vécu au printemps. Nous, on est passés zone verte, zone
jaune, là, zone orange. Hier, les maires, les préfets, on était en ligne, on
n'est pas... tu sais, on était inquiets, on n'aime pas ça, cette situation-là.
On veut revenir le plus à la normale. On a notre économie à faire rouler, des
gens à protéger, des vies à protéger. Qu'on commence à faire du covoiturage de Québec
pour venir parader dans les rues de Rimouski, là, non, non, non, ça ne passe
pas.
Mme Gamache (Valérie) :
Parlons de convaincre. Il y a le CIUSSS de l'île de Montréal qui actuellement
donne des cartes-cadeaux à son personnel, médecins, infirmiers, concierges,
pour les inciter à se faire dépister parce qu'on remarquait que les gens
n'avaient pas envie de se faire dépister puis ils n'y allaient peut-être pas. Est-ce
que ce genre de mesures là ont leur place, actuellement, c'est-à-dire d'inciter
les gens à aller se faire tester, de leur donner une carte-cadeau, là, chez
RONA ou Canadian Tire, quoi que ce soit?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
vous me l'apprenez. On pourrait dire, en théorie, que tous les moyens sont bons
pour convaincre les gens d'aller se faire dépister. Ce moyen-là me semble assez
original. Si le CISSS, vous dites, a les moyens de le faire, bon, c'est
discutable. Et c'est assez surprenant que les gens, comme vous l'expliquiez,
qui sont dans le domaine de la santé ont de la difficulté à comprendre l'importance
d'aller se faire dépister alors qu'ils peuvent être des vecteurs de
contamination, là, dans leur milieu. Je pense que ce que ça prouve, surtout,
c'est encore une fois que le message du gouvernement est confus, que ça manque
de cohérence puis qu'on continue d'improviser avec des mesures aussi frivoles
que celle que vous mentionnez à l'instant.
M. Larin (Vincent) : M.
Arseneau, on a eu ce matin un autre exemple d'un contrat de
999 000 $... 1 million moins un, là, qui a été donné à une
membre... à l'entreprise d'une membre d'un C.A. du CHUM. Qu'est-ce que vous
pensez de ça? Est-ce que le gouvernement devrait faire quelque chose? Est-ce
que c'est un...
M. Arseneau : Écoutez, ça
soulève des doutes. Je pense que le gouvernement doit faire enquête, faire la
lumière sur ce contrat-là qui a des apparences douteuses. Mais je n'irai pas
plus loin là-dessus. Est-ce que l'on a respecté les règles? Les apparences peuvent
parfois être trompeuses, mais il appartient au gouvernement de faire la lumière
là-dessus et de rassurer les gens, parce qu'on n'a pas besoin de ce genre de
nouvelle là dans le domaine de la santé alors que la crédibilité du gouvernement
et des mesures qu'il met en place sont mises à mal. Si en plus il faut qu'on
ait un vent de malversation... Il faut rapidement clarifier la situation et
donner toute l'information.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que vous trouvez ça normal qu'il y ait autant de gens comme ça qui aient des entreprises
médicales privées qui siègent sur des C.A. d'hôpitaux? Ce n'est pas des...
M. Arseneau : Bien, je ne sais
pas si vous faites référence à l'exemple qu'on a vu, il y a peu de temps, sur
l'utilisation des données personnelles, justement, et on voyait qu'il y avait
des compagnies privées qui pouvaient bénéficier de cet accès à des données,
avec des ramifications, là, dans le domaine financier qui sont assez
surprenantes. Et encore une fois, on est cohérents là-dedans, ce qu'on demande
au gouvernement, c'est de faire preuve de la plus grande des transparences. Et
on a demandé également à la Protectrice du citoyen, dans le cas des données, de
s'assurer que les données n'ont pas été utilisées à l'encontre des règles,
finalement, de la confidentialité des données. Alors, encore une fois, je pense
que le gouvernement doit faire preuve du plus grand souci, là, de la probité
des gens qui s'occupent du domaine de la santé à l'heure où on vit une crise
sanitaire sans précédent.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Arseneau, une dernière, là, si vous permettez. Hier, le Dr Arruda a dit qu'il
était prêt, lui, à rendre publics les documents qu'il donne au gouvernement,
mais on n'a pas senti la même ouverture du côté du premier ministre. Alors,
c'est le premier ministre qui bloque, finalement, ou le cabinet du premier
ministre?
M. Arseneau : Bien, à
l'évidence, c'est le premier ministre, c'est le cabinet qui a le pouvoir de
divulguer l'information dont il dispose et qui lui a été transmise par la Santé
publique. Alors, que la Santé publique soit prête à offrir l'ensemble de
l'information dont elle dispose, je pense que c'est un premier geste de bonne
volonté. Ce que le gouvernement doit faire, et c'est ce qu'on demande aujourd'hui,
c'est qu'il lui permette de le faire directement devant la population, devant
les journalistes, en conférence de presse à chaque jour, de séparer, finalement,
l'organisme, la Santé publique, des décisions politiques.
Et, oui, tout à fait, je pense qu'à
l'heure actuelle c'est le gouvernement qui ne souhaite pas qu'on ait accès à
cette information-là. Et pourtant c'est l'élément clé qui fait en sorte que les
Québécois ont de la difficulté à adhérer aux décisions, puis aux consignes,
puis au code de couleurs, puis à toutes les décisions qui sont prises sans
qu'on puisse savoir sur quelles bases elles reposent, ces décisions-là.
M. Laforest (Alain) : Le premier
ministre ne veut pas reconnaître le racisme systémique. Et est-ce que vous
trouvez qu'il en a assez fait... événements des dernières heures concernant
l'application du rapport Viens?
M. Arseneau : Je n'ai pas
compris votre question.
M. Laforest (Alain) : Le
racisme systémique, le premier ministre ne veut pas le reconnaître. Et est-ce
qu'il en a assez fait concernant l'application du rapport Viens à la lumière de
ce...
M. Arseneau : Est-ce qu'il en
a assez fait? Définitivement, non. Il avait nommé un comité de parlementaires
caquistes qui travaillent actuellement sur le dossier. On a voulu créer un
comité pour faire probablement diversion. Moi, je pense que le gouvernement
doit faire face à ses responsabilités dans ce dossier-là et je pense que...
Puis c'est une opinion personnelle. Certains refusent d'utiliser l'expression
«racisme systémique», d'autres l'admettent. Moi, personnellement, je n'ai
aucune difficulté à utiliser le terme, mais je veux surtout qu'on trouve des
solutions à la discrimination puis au racisme qui est présent dans la société
québécoise comme ailleurs, ni plus ni moins, et qu'on cesse le débat de
sémantique, et qu'on passe à l'action.
Donc, les recommandations du comité Viens,
elles doivent être mises en place, puis le comité qui a été mis en place par le
gouvernement, il doit accoucher d'un certain nombre de recommandations puis
qu'on le fasse rapidement. Parce qu'à chaque fois qu'il y a un événement qui se
passe comme ça, bien, on s'aperçoit que le dossier stagne, le dossier n'est pas
prioritaire. Et pour les gens qui sont touchés, pour le drame qui est vécu dans
une famille autochtone de Manawan, et de l'ensemble de la région, et du Québec,
je pense que ces traumatismes-là doivent cesser.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question.
Mme Gamache (Valérie) :
Concernant l'application de COVID, on sent que M. Dubé est prêt à aller de
l'avant. Est-ce que vous réitérez que ce n'est pas une bonne idée puis qu'il y
a des dangers?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
l'application COVID, c'est un virage à 180 degrés qui est pour le moins
surprenant. Parce qu'on a étudié la question en commission parlementaire, il y
a de ça à peine un mois, et, de l'avis unanime de tous les membres de la
commission y compris les membres du gouvernement, c'est une technologie qui
n'est pas recommandée parce qu'elle est jugée inefficace, qu'elle n'a pas
démontré qu'elle donnerait de bons résultats, et, dans le pire des cas, elle
peut mettre à mal, là, la confidentialité des données personnelles. Alors, ce
virage-là démontre encore une fois que le gouvernement improvise. Il cherche
une solution technologique à la situation qu'il a peine à gérer parce qu'il
n'est pas prêt à faire face à la deuxième vague, contrairement à ce qu'il nous
a dit depuis un mois.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : ...press conference at 5:00 o'clock,
it's just a few hours before several regions becoming red zones, and Premier Legault
will get the facts straight and… enforcement. What kind of signal does that
send to the population?
M. Arseneau :
The first signal it sends is that the Government is not ready. Sunday, in a
talk show, they say: Well, it's going to change, we're going to turn a certain
number of regions to red. The following day: This is what it means, you know,
we'll close down the restaurants, bars and basically the sector of culture. And
then the next day: Well here is how the police is going to intervene, here is
how we are going to go about, you know, making sure that people don't go from
region to region. So, the only constant fact in this whole series is that the
Government doesn't know where it's going.
So, what to expect today?
Anything. We can expect anything because the Government seems to improvise day,
after day, after day. So, we'll wait and see, you know? Unfortunately, the
Government is not ready, and he's proving it every single day. Will the
Government give the police the right tools to make sure that the COVID-19
propagation is contained? This is what we need. This is what we want. And we'll
wait and see.
Mme Senay
(Cathy) : As he will hold this press
conference, there will be an antimask protest here, in front of the National
Assembly, and one in Montréal. What are your expectations for antimask
protesters? Premier Legault said that they will have to wear masks. But,
how do you do that?
M. Arseneau :
Well, that's the question. But, whether or not we should allow protests, we've
already said that all protests have the right to be. People have the right to
express themselves, but people have to abide by the same rules. So, whether you
protest for better wages, when you're a nurse, or whether you protest because
you're against the Government's policies when it comes to the pandemic, you
have to abide by the same rules. So, the Government has to apply the same...
the law to everyone. And what the Government will give the police as of tools
to intervene, I don't know. And, you know, they will
announce it, and we will judge from there. I have no specific recommendations to give the Government at this point in time. All we
want is the police to have, you know, the right of intervention, and the Government has to treat everyone the same
way.
Mme Greig
(Kelly) : What do you expect this weekend in Rimouski? Because it seems like it's going
to be one of the larger antimask protests, and this announcement today could
feed a lot of anger going into that.
M. Arseneau : What to expect? We… Hein?
M. LeBel : …
M. Arseneau : Yes. My colleague Harold said that he's anxious about this protest.
They're not welcome in Rimouski.
I think the population doesn't
want it to happen. Well, if they come and protest, if it's done in respect of
the rules, you know, I guess things will go fine. But pressure is already high
enough, in our communities, we don't need that kind of a protest. If they want
to insist and go ahead, as long as they respect the rules, you know, they can
do it.
Mme Greig
(Kelly) : Thank you.
M. Arseneau : Thank you very much.
Le Modérateur
: Merci.
(Fin à 8 h 50)