(Quatorze heures quatorze minutes)
La Modératrice
: Donc,
bonjour. On va immédiatement commencer avec quelques mots du président du
Conseil du trésor. Ce sera suivi du leader du gouvernement.
M. Dubé : Merci beaucoup,
Myriam. Merci. Alors, rebonjour, tout le monde. Rebonjour. Alors, peut-être quelques
notes de fin de journée pour parler du projet de loi n° 61.
Mon premier point, ce serait pour dire à
quel point je suis fier non seulement de nos équipes, de notre gouvernement,
mais de ce qu'on a fait, dans les deux dernières semaines, par rapport à ce projet
de loi là. J'aimerais que les Québécois sachent aussi tous les efforts qu'on a
faits pour essayer de trouver des solutions au cours des derniers jours. Et je
pense que les gens reconnaîtront tous les efforts qui ont été faits de notre
part à l'intérieur de cet élément-là du plan de relance, qui était les infrastructures.
Je ferais une petite comparaison, c'est mon
deuxième point. Ce qu'on a essayé de faire avec le projet de loi n° 61,
c'est vraiment d'innover dans la façon de faire les choses. Je ferais un
parallèle, à mon avis, qui... Dans notre philosophie, en temps de crise, on ne
peut pas continuer de faire les choses comme on les faisait avant. Puis on l'a
vu, par exemple, en santé, la télémédecine, c'était des choses qui étaient
impensables, que les gens disaient qu'on n'avait pas le droit d'essayer ça. Il
y avait toutes sortes d'objections pour ne pas faire de télémédecine, puis on a
vu, la pandémie nous a forcés, pour des raisons évidentes, à essayer d'autres
méthodes qui se sont avérées excessivement payantes. Puis il n'y a pas personne
qui va vouloir retourner en arrière, la télémédecine est avec nous maintenant.
Un deuxième exemple, le télétravail. On l'a
vu avec non seulement dans les entreprises, mais on l'a vu particulièrement au
gouvernement, avec notre fonction publique. Le télétravail, c'était un sujet
tabou. Avant, on disait : Non, non, les gens ne peuvent pas travailler.
Comment on peut leur faire confiance d'aller chez eux? Vous savez, moi, c'est
une des plus belles nouvelles qu'on a, positives, à l'intérieur de la crise,
comment nos gens ont appris à se débrouiller. Puis maintenant, le télétravail
va être une façon de travailler, donner une meilleure qualité de vie aux gens,
minimiser les transports.
Alors, le parallèle que je vous fais
aujourd'hui avec le p.l. n° 61, on a essayé
d'être innovant. On avait dit que c'était pour une période de deux ans puis
qu'après deux ans on allait voir comment ça allait se dérouler. Puis je dirais,
pour compléter ce point-là, on n'aura malheureusement pas eu la chance de
l'essayer. Et pour moi, ce qui est important, puis c'est ce que je trouve le
plus... vous me connaissez, là, je suis assez positif habituellement, puis je
vais rester positif parce que la situation l'exige, mais quand je vois, ce
matin ou en début d'après-midi, que ce qu'on a demandé, c'était même
d'extensionner le temps... On était supposés finir à 1 heure,
13 heures, puis le non qu'on a reçu, c'est non, on ne veut pas aller plus
loin que 1 heure.
Puis moi, quand je regarde l'innovation,
puis Dieu sait que j'ai été impliqué dans des dossiers d'innovation, ce que les
gens ont habituellement le plus peur en innovation, c'est quoi? C'est le
changement. Les gens ont peur du changement. Bien, moi, ce que j'entends cet
après-midi, là, particulièrement du Parti libéral, ce matin, c'est : On ne
veut même pas en parler. Est-ce que c'est parce qu'on a peur du changement?
Mais ça, pour moi, de ce que je retiens du début d'après-midi, on ne veut même
pas en parler, on a peur d'en parler. Et ça, c'était mon deuxième point. Je
pense qu'on a refusé aux Québécois une façon différente de regarder comment on
peut mieux travailler pour réduire les délais.
Troisième et dernier point, il me semble
très clair qu'il faut le dire aux Québécois, même si plusieurs sont peut-être
déçus de la tournure des événements aujourd'hui, on ne les lâchera pas. Puis,
quand je dis les Québécois, je pense aux citoyens, je pense aux entreprises.
Ces gens-là avaient des attentes. Il y a des gens qui n'étaient pas heureux, je
pense que c'est... On avait besoin de plus de temps peut-être pour les
convaincre. Mais ceux qui croyaient en ce qu'on pouvait faire, je veux juste
dire qu'on ne les lâchera pas, peu importe ce qui est arrivé aujourd'hui, peu
importe ce qui est arrivé aujourd'hui.
On a une bataille à livrer. Vous savez
comment on s'y consacre, comment notre premier ministre fait preuve d'un leadership
dans une situation très difficile. Moi, tout ce que je veux dire aux Québécois aujourd'hui,
malgré ce qui est arrivé, on va continuer à trouver des solutions innovantes
pour se sortir de cette crise-là, puis on va vous revenir avec des solutions.
En attendant, je vais passer la parole à Simon.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, bonjour, tout le monde. Écoutez, vous avez vu, le Parti libéral, ce n'est
plus du tout le parti de l'économie. On pensait que le Parti libéral aurait
compris l'importance de relancer l'économie. On ne se faisait pas d'idées du
côté de Québec solidaire d'être en faveur de la relance de l'économie. Ils sont
idéologiques, donc, dans cette logique-là, on comprend qu'ils avaient certaines
réserves.
Mais il y a une chose qui est claire, c'est
qu'aujourd'hui on aurait pu travailler toute la journée encore, voter sur le
principe et la semaine prochaine aller en commission parlementaire pour aller
en étude détaillée.
Nous, d'ici la semaine prochaine, on est toujours
ouverts. Moi, je suis disponible. Le président du Conseil du trésor est
disponible aussi, il sera à la disposition des oppositions. Si on peut
travailler encore ensemble... Notre message de collaboration, on l'a lancé dès
le départ, hein? Et le président du Conseil du trésor, je vous le rappellerais,
a déposé des amendements. On n'a pas reçu de téléphone. On a proposé des
briefings techniques. On a proposé d'étudier hier, toute la soirée et tout
l'après-midi, on avait de la place au salon bleu, aujourd'hui toute la journée.
Alors, moi, ce que je dis aux oppositions,
c'est qu'on est disponibles, encore une fois, la semaine prochaine pour pouvoir
procéder à l'adoption du projet de loi, pour autant qu'on a un cadre temporel
qui est prédéfini.
M. Laforest (Alain) :
Donc, ce que ça veut dire, M. Dubé, c'est qu'à partir d'aujourd'hui il n'y
aura pas de construction de nouvelles écoles, de CHSLD ni de maisons des aînés.
M. Dubé : Premièrement,
M. Laforest, ce n'est jamais ça qu'on a dit. Ce qu'on a dit, c'est qu'on
voulait accélérer, accélérer la construction d'écoles, accélérer la
construction de routes, particulièrement dans le côté de la santé, rénover des hôpitaux.
Et il y avait des aménagements qu'on demandait pour que ces différents projets
là puissent arriver plus rapidement. Alors...
Puis je vous donne un exemple, je donne un
exemple. On est revenus souvent aux mesures d'expropriation. Ce n'est pas des
décisions faciles, ce n'est pas quelque chose de facile qu'on a mis sur la
table. Quand je dis qu'il faut faire des changements dans une situation
difficile, aujourd'hui, là, avec ce qui vient d'arriver, là, oubliez ça, la
ligne bleue, là. Oubliez ça, là, c'est très clair.
Alors, ce n'est pas juste de dire : Est-ce
qu'on va construire ou pas une école? On va continuer de planifier nos écoles,
on va essayer d'aller le plus rapidement possible. Mais les aménagements qu'on
demandait nous permettaient d'aller plus rapidement. Je l'ai dit tout à
l'heure, M. Laforest, il va falloir trouver des solutions. Mais en ce
moment, ce qu'on vient de nous refuser, c'est une façon innovante de continuer
dans une situation exceptionnelle. Puis on était prêts à essayer, en minimisant
les risques, et je pense que c'est ça qu'on a refusé aux Québécois aujourd'hui.
M. Dion (Mathieu) : Pourquoi
ne pas avoir consenti à ce que demandaient les libéraux, de juste scinder le projet
de loi? Au moins, là, vous pouviez vous entendre, au moins, sur les paiements
accélérés et sur les différentes modalités pour les restaurants. Pourquoi ne pas
avoir consenti à ça, au moins, pour aller de l'avant avec ça puis revenir plus
tard avec...
M. Dubé : Écoutez, je vais
vous dire, je trouve ça intéressant, là, on ne s'est même pas rendus là. Si
c'était vraiment l'intention du Parti libéral, là, on aurait pu, au moins,
discuter ça durant la commission parlementaire. Écoutez, pensons-y comme il
faut, là, on ne s'est même pas rendus à l'acceptation du principe. Même pas. On
leur a demandé, M. Barrette leur a... M. Simon Jolin-Barrette — il
faut que je fasse attention — leur a demandé : Écoutez, là, vous
avez fait toute votre procédure, il est rendu 12 h 55, on peut-u
rallonger la période pour discuter? Même pas.
Alors, moi, je ne suis même pas sûr qu'ils
voulaient faire ça. Je ne suis même pas certain qu'ils voulaient faire ça parce
que la minute qu'on allait en commission parlementaire il aurait fallu qu'il y
ait des réponses. C'est facile de faire des énoncés, mais il faut que vous
acceptiez d'avoir les réponses. Et nous, on était prêts à avoir cette
discussion-là, et malheureusement...
M. Laforest (Alain) : Sans le
principe, ce n'est pas possible?
M. Dubé : Bien non, il faut...
Regardez, là, moi, je me suis fait envoyer des amendements, là, ce matin à
8 heures. Est-ce que je dois les discuter avec l'opposition, Barrette, en
catimini? Les commissions parlementaires, ça sert à ça. Moi, je vous le dis,
là, cette semaine, ça a été une semaine intense, j'ai accepté de rencontrer
ceux qu'on pouvait rencontrer et ceux qui voulaient nous rencontrer. Il y a des
fois que ça a été des discussions difficiles, mais j'ai accepté que le
processus parlementaire, c'était d'être en commission. S'ils voulaient faire
une motion pour scinder, venez avec nous, on va le discuter, mais devant les caméras,
devant les Québécois pour qu'ils puissent nous entendre. C'est ça qui n'est pas
correct.
M. Bellerose (Patrick) :
Pouvez-vous donner un ordre de grandeur des sommes qui ne seront pas investies
plus rapidement, par exemple, cet été dans les chantiers majeurs?
M. Dubé : Bien, je pense qu'on
fera le point à l'automne. Moi, maintenant... Moi, j'avais toujours dans mon
coffre à outils qu'on pouvait commencer des projets beaucoup plus rapidement.
Le plus bel exemple, là, je suis tannant, là, mais je veux être concret, là :
la ligne bleue. Si on était capables de passer ça, qu'est-ce qu'on pouvait
faire? Comment on pouvait régler le fameux dossier d'expropriation qui traîne
depuis longtemps? C'est le genre de projet... Mais là il faut que... Je ne peux
plus, là...
M. Bellerose (Patrick) :
...on parle de la ligne bleue depuis hier. Donc, sur les 201 autres, quels
chantiers majeurs vont être ralentis?
M. Dubé : Ah! j'ai des enjeux
d'expropriation dans des écoles. J'ai des enjeux d'expropriation dans des
CHSLD. Il va falloir que je trouve des méthodes, avec le ministère des Affaires
municipales, comment je travaille les plans d'aménagement pour des CHSLD ou
pour des maisons des aînés. Je peux vous en nommer, là. Il y en a, il y en a
puis il y en a. Alors, ce que je vous dirai, c'est que — et je le
répète — on ne lâchera pas. On va trouver des solutions. On va
essayer de trouver des solutions. Mais est-ce que c'est certain que ça retarde?
La réponse, c'est oui. Mais, je l'ai dit, on va trouver d'autres solutions.
Puis, quand on reviendra à l'automne, bien, on regardera comment on peut faire
ça.
M. Bovet (Sébastien) :
M. Jolin-Barrette, au sujet du bâillon, les libéraux, en particulier,
disent que votre discours, en fait, c'était de la belle rhétorique et
finalement de la bouillie pour les chats parce que vous n'aviez pas l'option de
faire un bâillon à cause des règles sanitaires adoptées à l'Assemblée nationale
et que les règles de bâillon prévoient que tous les députés peuvent se
prononcer sur un bâillon.
Alors, répondez-moi par oui ou par non et
en expliquant. Est-ce que vous aviez le pouvoir? Est-ce que vous pouviez
imposer un bâillon cette fois-ci? Oui, pourquoi? Non, pourquoi?
M. Jolin-Barrette : Oui, tout
à fait. Le règlement de l'Assemblée nationale est très clair à cet effet-là.
Alors, vous savez, ce n'est pas parce qu'il y a la COVID-19 que le Parlement
arrête de fonctionner. Et, s'il y avait nécessité d'utiliser le recours à la
procédure législative d'exception, c'est possible de le faire. Mais ça a
toujours... On a toujours dit que ce n'était pas notre intention d'utiliser la
procédure législative d'exception.
M. Bovet (Sébastien) : ...à
partir du moment où on limite à 36 le nombre de députés?
M. Jolin-Barrette : Vous
savez, M. Bovet, on s'adapte. Le Parlement, là, c'est la première fois...
Voyez-vous, on est dans une salle de conférence de presse qui n'existait pas.
L'Assemblée peut se constituer, et il y a différents moyens pour le faire.
Alors, si les libéraux refusent le débat démocratique et utilisent des règles
de procédure comme ils l'ont fait... Aujourd'hui, là, on aurait pu aller au-delà
de 13 heures. Hier soir, on pouvait étudier également le projet de loi.
Les libéraux, là, ce qu'ils disent, là, ils disent : Bien, écoutez, nous,
là, on va être stricts sur les règlements de l'Assemblée nationale pour ne pas
relancer l'économie. Je trouve ça déplorable.
Honnêtement, on voit, là, que Dominique
Anglade, déjà là, a une difficulté au niveau de son leadership avec Gaétan
Barrette parce que c'est Gaétan Barrette qui a décidé de quelle façon le Parti
libéral allait s'enligner sur ses orientations économiques. Puis je trouve ça
malheureux parce que c'est les Québécois qui paient en bout de ligne parce
qu'il y a beaucoup de gens qui ont perdu leur travail. Il y a beaucoup de gens
que leurs revenus ont diminué. Il y a des gens qui se questionnent à savoir
comment ils vont payer leur hypothèque dans différents domaines, là. Et le
projet de loi, notamment dans le domaine de la restauration, amenait de
l'oxygène, donnait des outils aux restaurateurs.
Alors, il faut penser à ces gens-là, puis
nous, on va continuer à travailler pour eux.
M. Bovet (Sébastien) :
Comment vous auriez fait avec... Je comprends la rhétorique politique
partisane, là, que vous me servez. Moi, je vous pose une question factuelle sur
la procédure. J'aimerais ça que vous vous en teniez à la procédure.
Il y a une entente entre les partis pour
siéger à 36. La procédure de bâillon prévoit que chaque député, 125, a le droit
de vote sur un bâillon. Comment vous auriez fait? C'est mathématiquement
impossible.
M. Jolin-Barrette : Bien, M.
Bovet, comment on fait présentement pour siéger à 37 députés? On le fait.
M. Bovet (Sébastien) : Ça
vous prend une entente avec les partis d'opposition.
M. Jolin-Barrette : Non, M.
Bovet. On aurait pu convoquer les 125 députés aussi. Ce n'est pas vrai que
les règles démocratiques puis notre règlement...
M. Bovet (Sébastien) : En
n'appliquant pas les mesures sanitaires?
M. Jolin-Barrette : Il y a
toujours possibilité d'appliquer les mesures sanitaires aussi.
M. Bovet (Sébastien) : Avec
125 députés au salon bleu?
M. Jolin-Barrette : Avec
125... pas nécessairement au salon bleu. Donc, c'est une question qui est
hypothétique, mais ce n'est pas...
M. Bovet (Sébastien) : Vous
allez convoquer l'Assemblée nationale au Centre des congrès?
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas vrai que le Parti libéral peut prendre en otage la démocratie québécoise.
Si l'argument du Parti libéral, c'est de dire : Écoutez, ça prend notre
consentement pour adopter une loi par un gouvernement qui a été légitimement et
démocratiquement élu, on a un problème. Et, si c'est la conception de Dominique
Anglade et de Gaétan Barrette de dire : Nous, on joue le livre des
procédures pour empêcher une loi qui soit votée par les élus du peuple
québécois, on a un problème, là, alors que nous, ce qu'on veut faire, c'est
adopter un projet de loi pour relancer l'économie, pour s'assurer que les
Québécois, bien, on puisse les remettre au travail puis on puisse faire en
sorte que les différentes industries, qui ont dû ralentir ou qui ont dû même
fermer durant la COVID, on puisse donner de l'oxygène puis surtout qu'on puisse
relancer les infrastructures pour donner des services aux Québécois. Maisons des
aînés, les hôpitaux, je pense que ça bénéficiait à l'ensemble des Québécois.
Mme Crête (Mylène) :
À partir de maintenant, quelle est la suite des choses?
M. Jolin-Barrette : Bien,
comme je vous l'ai dit tout à l'heure, nous, on demeure très ouverts à discuter
encore avec les partis d'opposition pour la semaine prochaine, faire en sorte
de faire cheminer encore le projet de loi, de pouvoir en débattre, de pouvoir
en discuter.
Mais, quand vous êtes face à des collègues
des oppositions qui refusent même de poursuivre le débat au salon bleu, je me
questionne profondément sur leurs réelles intentions.
Moi, ce que je souhaite, c'est qu'ils
réfléchissent en fin de semaine. Ils ont mon numéro de cellulaire, ils peuvent
m'appeler n'importe quand, si on peut déterminer un cadre temporel dans lequel
on pourrait adopter le projet de loi. Puis on va étudier leurs amendements dès
le départ. On dit : Écoutez, vous avez des amendements, on va en discuter
en commission parlementaire. Le président du Conseil du trésor s'est rendu
disponible à tous les moments.
Nous, on est là pour travailler. Écoutez,
c'est le 12 juin, là. Les Québécois, ils ne s'en vont pas en vacances tout
de suite, là. Alors, il n'y a pas de raison pourquoi les députés ne devraient
pas travailler au Parlement, sérieusement.
Mme Crête (Mylène) :
Mais, si ça ne fonctionne pas, là, vous souhaitez... c'est reporté à l'automne?
C'est ça, ma compréhension.
M. Jolin-Barrette : Bien, en
raison du choix du Parti libéral, aujourd'hui, de ne pas pouvoir débattre du
projet de loi, effectivement, s'il ne souhaite pas aller de l'avant la semaine
prochaine, bien, on va se retrouver dans une situation où, oui, ça va être à
l'automne. Mais, entre-temps, vous pouvez vous assurer que, nous, on va prendre
tous les autres moyens, cet été, pour relancer l'économie, les moyens qui sont
à notre disposition, mais ça aurait été plus efficace si on avait eu les outils
qu'il y avait dans le projet de loi.
La Modératrice
:
Dernière question en français.
M. Chouinard (Tommy) : ...sur
ce point-là, peut-être, parce que, pour connaître les implications concrètes de
l'absence de nouveaux pouvoirs cet été, là, pour la construction d'infrastructures...
J'essaie de vous dire que la ligne bleue, bien, là, ça, ça va prendre des
années avant qu'on voie ça, là, si je vous suis bien?
M. Dubé : Bien, écoutez,
c'est malheureux. Je prends l'hypothèse que, si on revenait à l'automne puis
qu'on discutait clairement de l'expropriation comme étant une mesure, je le répète,
qui avait été donnée pour le REM, qui avait été donnée pour d'autres projets
d'infrastructures, bien, peut-être qu'on regardera, mais on a quand même perdu
du temps puis dans quelle mesure on va...
Mais il y a une chose que je vous dis,
M. Chouinard, qui, pour moi, est importante, c'est qu'il ne faut pas avoir
peur de prendre des décisions difficiles dans des moments de crise, puis c'est
ça que l'opposition n'a pas été capable de faire.
Je l'ai dit, cette semaine, quand vous
m'avez demandé : Pourquoi vous pensez que vous en avez échappé une couple?
Puis, je vous l'ai dit, quand on parle d'environnement, puis quand on parle
d'expropriation, puis quand on parle de marchés publics, les gens sont nerveux
puis ils sont sensibles, je comprends ça, mais le bénéfice qu'on aurait eu
d'être en commission parlementaire puis de l'expliquer... Ça prendrait deux
semaines, puis on pourrait expliquer, puis le ministre de l'Environnement
pourrait être là pour dire : Voici comment on va faire, comme il a fait ce
matin, il n'est pas question de toucher aux... voyons... non, mais toute la
question... je pense juste à «species» — help me — les
espèces protégées, pardon. Alors, quand j'entends ça... puis, je vous dis, je
pense qu'à chaque fois il faut être capable d'avoir le temps de débattre les
choses puis de les expliquer.
Alors, moi, ce que je trouve malheureux,
c'est que là vous me demandez : Mais qu'est-ce qui va arriver ou qu'est-ce
que ça va impliquer? Bien, moi, j'étais dans mon cadre de référence qu'on
pouvait trouver des solutions parce que, comme je vous ai expliqué, lorsqu'on
compare des solutions innovantes, bien, il ne faut pas avoir peur du
changement. Donc, ce que je vous dis, c'est que moi, je vais continuer à
trouver, avec mes collègues en environnement, avec mes collègues à la faune...
Je pense qu'il va falloir se rasseoir puis dire : Bon, bien, demain matin,
là, on fait quoi?
M. Chouinard (Tommy) :
Quand vous dites : La ligne bleue, oubliez ça, il reste que, cet automne,
là, vous allez pouvoir le faire adopter,votre projet de loi, à la régulière,
là.
M. Dubé : Bien, attendez
une minute, là, mais c'est ça que je suis en train de vous dire,
M. Chouinard : Est-ce qu'il va y avoir plus d'ouverture de la part du
Parti libéral de discuter ces questions de fond là, alors qu'on aurait pu le
faire en commission parlementaire maintenant?
Puis je veux juste être clair, là, est-ce
que c'est parce qu'ils ont peur d'en parler puis qu'on soit capable de prendre
ces décisions difficiles là? Parce que l'expropriation, je le répète, ils ont
pris cette décision-là il y a quelques années de la donner pour aller dans le
West Island. Je m'excuse, là, mais c'est aussi... Ce n'était pas une décision
difficile parce que c'était pour aller de Brossard jusqu'au West Island. Qui
est le député de Brossard, en passant, là, juste de même? O.K., alors ce que je
veux dire, c'est que ces décisions-là difficiles, difficiles, il ne faut pas
avoir peur de les prendre. Mais est-ce qu'ils vont être capables de les prendre
à l'automne? Pas sûr, moi, avec ce que je viens de voir cette semaine.
M. Chouinard (Tommy) : ...au
moins deux semaines avant ou même plus pour avoir plus de temps pour
l'expliquer?
M. Dubé : Excusez-moi...
M. Chouinard (Tommy) :
Pourquoi ne pas avoir déposé le projet de loi au moins deux semaines plus tôt
ou, sinon, même plus pour avoir plus de temps pour l'expliquer et le vendre à
la population?
M. Dubé : Je vous dirais... Je
suis content de votre question, mais, à la vitesse où vont les choses, là, je
pense que les gens comprennent... Puis j'en ai pris le blâme, il y a des fois
qu'il faut aller rapidement. Puis, je vous dirais, là, si c'était à refaire, est-ce
que je le referais de la même façon? Sûrement pas, mais avec le même objectif,
c'est de faire le mieux possible, ce qu'on pensait qu'on avait fait. Mais, dans
un contexte parlementaire où l'opposition est là pour nous aider, bien, moi, je
suis content. C'est d'ailleurs pour ça que j'ai dit mon premier point
aujourd'hui. Je suis fier de ce qu'on a fait parce qu'on a montré de
l'ouverture. On a montré de l'écoute. Bon, maintenant, est-ce qu'on a eu tout
le temps comme on a en session parlementaire habituellement? Je vous rappelle
qu'on est en situation...
M. Chouinard (Tommy) : ...
M. Dubé : Pardon?
M. Chouinard (Tommy) : Ce
n'était pas possible de le déposer plus tôt?
M. Dubé : Bien, moi, je pense,
c'était difficile. On a des comités de législation. Il faut regarder ça. On
avait, quoi, cinq ministères impliqués. Je pense qu'on a fait le plus vite
qu'on pouvait pour être capables de le passer, mais voilà où on est rendus.
La Modératrice
:
Questions en anglais.
M. Authier (Philip)
: I have a question. You're still in power. You are
still the Government. What's stopping you from building schools and CHSLDs
anyway, even without the bill?
M. Dubé :
Yes, the point is clear. There are some that are... Remember, in the PQI, in
the big plan that we have, we have multiprojects in schools and hospitals, but
some are limited. We cannot start them right now because they are limited with
either expropriations... There are the environment considerations that we need
to clear. So we're looking after the ones that need those changes. That's
exactly... So, instead of working on a certain number, we would like to have,
in our portfolio of opportunities, much more, many more projects. And that's
the big difference.
M. Authier (Philip)
:
Mr. Jolin-Barrette is saying... You seem to be suggesting that you could work
on this next week, but the House has recessed. I do not understand what you
mean by...
M. Dubé :
Well, I think I'll let Simon answer that one, because I
think he is taking many shortcuts to come back to your point. But I will let
Simon explain that.
M. Jolin-Barrette : Well, if it is the will of the Opposition parties, we are open to
call back. We are available, we were available this week, we were available
last night, this afternoon. But, each time, they don't want to work. So what I
say is, if we have the time frame to say : OK, we will study the bill for
x number of days and after that we can vote on that... You know, Opposition
Party can vote no on the bill, but we have to do the debate and we have to need
the possibility to vote on it and that the bill can be adopted.
M. Authier (Philip)
: Would you not describe this with a number of groups that were
against this bill, like many, many, many groups, the Barreau... this is a
failure of your Government?
M. Jolin-Barrette : I don't think so. I really don't think so because there are many,
many, many groups that are in favour of the bill. You know, I heard this
morning Suzanne Roy, from the Union des municipalités
du Québec, or la FQM, or a lot of mayors and «préfets
de MRC», and they all say the same... and also Valérie Plante, the mayor of the
biggest city in Québec, they
all say : We need that, because they are really on the ground, and they
know their citizens, and they know there is a lot of people that have lost
their job, and they don't have any income, and they need to go back to work.
And all about what we are
doing with the Bill 61 is about the fact to rebuild our economy. And that is
really important. That is the first time in history that we have «une pandémie»
like that, so we need to take some measures, and our Government is in action.
We were hoping to have
some help from the Opposition
party, but what we learn today it's that we cannot count on the Québec Liberal Party. And I am sad about
that. I think they are doing a big mistake and I think Mr. Barrette is doing a
big mistake.
M. Verville
(Jean-Vincent) : But if you can't count on
them now, what will happen in September then?
M. Jolin-Barrette : Well, this summer, we will still work on the different projects.
And, in September, we will see. But I prefer to say : Hey! just take the
weekend, call me back, and maybe we can find an arrangement. Because until the
time that we table that bill, we always say we are really open. But you cannot
say : This is it, or I don't deal with you, like the Liberal Party did
this morning with Mr. Barrette.
And, in our legislation
system, if you want to table some amendments, you have to do it in the
Parliament, not in a conference... press room. The président du Conseil du
trésor tabled it in the Parliament, in the House. And we have the possibility
to do that. But we have to sit together in a room like that, here, to
exchange...
Une voix
: ...
M. Jolin-Barrette : Yes, it's about democracy, and... party didn't want to do their job
in democracy.
M. Verville
(Jean-Vincent) : But you already said that
they won't sit, they don't want to sit. So what is next? Because you're saying :
Yes, they might call... no, you just said that they won't sit. What are the
solutions?
M. Jolin-Barrette : Well, today, they say... Well, you know, we see a progression
during the week. First of all, on Tuesday, they say : No, no, no. We heard
them and we tabled some amendments. After that, we came back yesterday, they
were saying : No, no, no. We came together here and said : We're
still open.
Oh! surprise, this
morning, Gaétan Barrette made a press conference and said : I have
some suggestions. Why didn't he give us his suggestions before? We were
available. So maybe, after the weekend, maybe there will be a change of their
mind. They can turn their mind, and we are available next week.
Des voix
: ...
M. Dubé : If I can just add a point on... it is very important. I think that
we heard many people in the last 10 days, but I think what we heard,
especially in the last two days, when I hear l'Union
des municipalités and all the people that... you know, we're talking
1,100 mayors of small, medium and large cities, that they said : Wait
a minute, why are you not able to talk together? That's exactly what they told
us last night and this morning.
So, you ask me :
What's next? And that's the reason we keep our door open, because maybe, in the
next few days, they'll say : Wait a minute, we were the one... The Liberal
Party was the one that said : I don't want to
extend the work after 13 :00 o'clock. So, to me, I think the next
step would be for them to think again and hopefully come to their mind.
M. Verville
(Jean-Vincent) : One last question that was
asked in French. There is a consensus on certain aspects of Bill 61. Why
not going with that, and split the bill, and pass it with the consensus,
with...
M. Dubé : I said that very clearly, we are interested in discussing that, but
we need to be in Parliament.
That's very clear, we need to be in Parliament. So, if they are really... and I repeat that, if they are really
interested, say to split or whatever do, let's come, and sit down, and talk
about it. But we said : Can we talk about it? They said : No, it's 13 :00 o'clock,
and we need to stop.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
M. Dubé : Merci beaucoup, tout le monde.
(Fin à 14 h
42)