(Treize heures trente-six minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du ministre de l'Économie, Pierre
Fitzgibbon. M. Fitzgibbon, à vous la parole.
M. Fitzgibbon : Merci.
Alors, bonjour. Bonjour, tout le monde. Il y a trois sujets que j'aimerais
discuter aujourd'hui : le Cirque du Soleil, les centres commerciaux, puis j'aimerais
aussi parler un peu des commerces et des restaurants.
Pour le Cirque du Soleil, j'annonce
aujourd'hui que le Conseil des ministres a accordé une aide financière jusqu'à 200 millions US
pour la relance du cirque. Il y a un accord de principe présentement entre les
actionnaires existants, soient TPG, Fosun, et la Caisse de dépôt et
Investissement Québec sur des modalités de transaction. Les conditions sont
financières et non financières.
Pour les conditions financières, on s'est
entendu sur un niveau de dette qui va être conservateur pour assurer une
pérennité pour le cirque. On se rappelle que les enjeux du cirque, le capital
était déficient en termes du niveau de dette qui excédait 1 milliard de
dollars. On s'est mis d'accord sur un niveau de dette qui va être de beaucoup
inférieur pour justement assurer que l'opération soit pérenne.
Notre support serait sous forme de dette.
La dette va être bien rémunérée considérant le risque que nous prenons. Et
pareillement, nous avons une clause où nous pourrons racheter, à un moment
donné, la position détenue par TPG et par Fosun dans le cirque accordant ainsi
une détention complète québécoise. Les impôts du cirque vont continuer à être
payés au Québec et au Canada ainsi que le salaire des dirigeants va être très
raisonnable comme on fait dans toutes les situations où le gouvernement
s'implique.
En ce qui touche les conditions non
financières, le siège social et le centre de décisions vont être au Québec. Les
brevets, propriété intellectuelle, vont demeurer au Québec, et la haute
direction va être résidente du Québec. C'est un processus qui est très
complexe, et, dans les semaines à venir, nous allons voir les actionnaires
faire une proposition, et, pendant ce temps-là, d'autres acteurs, d'autres
repreneurs pourront aussi prendre position comme on le voit présentement dans
les journaux.
Deuxième annonce, sur les centres
commerciaux. Alors, suite à l'annonce du premier ministre hier, je suis heureux
de confirmer la réouverture des centres commerciaux, à compter du 1er juin,
en dehors de la CMM et en dehors de la MRC de Joliette. Pour ces deux
territoires, nous allons revenir ultérieurement pour une annonce.
Comme vous savez, on surveille
attentivement la situation épidémiologique entre chaque réouverture et nous
attendons les avis favorables de santé publique avant d'aller de l'avant.
D'ailleurs, hier, on a publié, sur le site Web du gouvernement, un tableau très
bien préparé, montrant toutes les phases de réouverture et le respect de notre
échéancier original.
La réouverture des centres commerciaux est
évidemment une bouffée d'air frais pour les commerçants et pour les employés du
commerce de détail. La CNESST a publié un protocole très bien défini, où on
explique comment va s'opérationnaliser le rehaussement sanitaire des centres
commerciaux, qui est disponible sur le site Web. Ils ont aussi publié une liste
des vérifications quotidiennes que chaque commerçant et chaque propriétaire de
centres commerciaux doivent respecter.
Ces consignes ont été élaborées, comme
j'ai mentionné, par la CNESST, en collaboration avec Santé publique. Voici
quelques exemples : le nombre de clients, et dans les commerces, et dans
le centre commercial, sera limité; des cloisons pleines seront installées aux
caisses, aux kiosques d'information et aux comptoirs des restaurants de la
foire alimentaire; les aires de restauration ne pourront toutefois pas recevoir
des clients, seuls les mets pour emporter seront permis; dans la mesure du
possible, il y aura un sens de circulation unique; au besoin, des agents de
sécurité seront là pour rappeler la distanciation, limiter la durée des visites;
et, bien sûr, les clients qui présentent des signes, des symptômes, devront
reporter leurs achats. Et, encore une fois, il faut respecter la distanciation
de deux mètres et le port du couvre-visage est fortement recommandé pour
tous les clients.
Nous comptons, bien sûr, sur la
collaboration de tous pour une étape importante du déconfinement, et ça se
passe dans le respect des consignes sanitaires, parce qu'ultimement,
l'important demeure la santé, la protection des travailleurs et, évidemment,
l'ensemble de la population.
Mon troisième sujet touche les commerces
et la restauration. Il y a 660 000 travailleurs, au Québec, qui
travaillent dans le commerce de détail et commerce de gros. On parle de
34 000 entreprises qui représentent plus de 11 % du PIB du
Québec. Quant à la restauration, on parle de 218 000 travailleurs, et on
parle de 15 000 entreprises, et on parle d'un PIB de près de 2 %.
Donc, ensemble, commerces, restauration, on parle de 13 % du PIB du
Québec.
J'ai été mis au courant, il y a quelques
semaines, que des locataires auraient reçu des avis d'éviction pour
non-paiement de loyer durant la crise pandémique. Ce n'est pas nécessairement
généralisé, mais je trouve ça inacceptable. Conséquemment, au gouvernement,
nous voulons établir des procédures pour suspendre, durant la période du COVID,
les évictions de locataires dans les cas de non-paiement de loyer. Dans les
semaines qui vont suivre, nous allons mettre en place cette réglementation.
Deuxièmement, j'aimerais profiter de la
tribune pour encourager fortement les propriétaires immobiliers de vouloir
souscrire au programme d'urgence Canada pour les loyers commerciaux. C'est un
programme qui est très important pour nos 50 000 entreprises. Les petites
entreprises se qualifient, celles qui ont des loyers de 50 000 $ et
moins, qui ont moins de 20 millions de ventes consolidées et qui ont des
revenus qui ont chuté de façon importante. Il est important que ce programme-là
fonctionne parce que ça va libérer beaucoup de pression financière sur nos
commerçants et nos restaurateurs. Nous avons, au Québec, présentement, le
programme du FLI, le programme du PACTE, que nous allons, au besoin, modifier,
parce qu'on va vouloir agir pour être sûrs que nous protégions le plus possible
ces commerçants qui ont un rôle important dans l'économie du Québec.
Je vais prendre vos questions.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci. M. le ministre, d'abord, c'est quand même assez incroyable qu'avec
autant d'annonces aussi importantes, on n'ait qu'à peu près juste une dizaine
de minutes pour poser nos questions. Je trouve que c'est inacceptable.
Maintenant, êtes-vous en mesure de nous
confirmer que les campings pourront aussi ouvrir leurs portes le 1er juin?
Parce que, là, c'est déjà sorti dans tous les médias. Le journal Le Devoir
a obtenu copie de courriels internes qui ne devaient pas être rendus publics,
mais maintenant qu'ils le sont, pouvez-vous nous confirmer cette information-là
également aujourd'hui?
M. Fitzgibbon : Écoutez, il
reste 15 minutes, puis on avait trois sujets. Vous amenez un quatrième
sujet, mais je vais essayer de répondre quand même. On a établi hier la fameuse
cédule, là, que j'ai devant moi, qui est la cédule du déconfinement, dans
laquelle on parle de la prochaine étape qui s'en vient. C'est certaines sources
d'hébergement, dont les campings. Alors, dans les...
M. Gagnon (Marc-André) : Le
1er juin, c'est le cas...
M. Fitzgibbon : Je ne peux pas
confirmer aujourd'hui.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
c'est déjà dans les médias, M. le ministre.
M. Fitzgibbon : Peut-être, mais
moi, je ne suis pas au courant, là. Je n'ai pas... Parlez à la Santé publique.
Santé publique va le confirmer. Je ne peux pas vous le confirmer aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : Votre
offre de 200 millions américains pour le Cirque du Soleil, est-ce que
c'est valide pour d'autres repreneurs? Est-ce que le gouvernement va appuyer
d'autres gens qui pourraient être susceptibles de vouloir acheter, des
acheteurs québécois? Est-ce que ce 200 millions là est disponible pour
tout le monde?
M. Fitzgibbon : Écoutez, si
les conditions sont respectées, pourquoi pas? Parce que la raison pourquoi nous
avons supporté les actionnaires existants, c'est que nous voulions ancrer la
reprise du Cirque du Soleil au Québec. Alors, les conditions qui ont été
établies, financières et non financières, nous rendent très heureux de la
relance du cirque. Si, dans le processus, d'autres actionnaires étaient pour
gagner l'acquisition du cirque, ce programme-là pourrait être aussi disponible.
M. Laforest (Alain) : Mais ça
reste une propriété étrangère, là, en majorité.
M. Fitzgibbon : Oui, mais,
écoutez, on a négocié qu'on va racheter, quand on va vouloir, la propriété.
Dans les circonstances, c'est une très belle transaction.
M. Chouinard (Tommy) : Qu'est-ce
que vous voulez dire : Quand on va racheter, quand on va vouloir, la
propriété?
M. Fitzgibbon : Nous avons une
option d'acheter la propriété détenue par Fosum et par TPG.
M. Lavallée (Hugo) : Quant à
l'insertion...
M. Fitzgibbon : Les
conditions, là, qui vont être étalées... la reprise du marché à ce moment-là,
mais, dans le temps, on va pouvoir acheter... nous avons l'option d'acheter, et,
s'ils décident de vendre avant, on peut acheter aussi, donc...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
ça, c'est la caisse qui peut acheter?
M. Fitzgibbon : Investissement
Québec.
M. Chouinard (Tommy) : C'est Investissement
Québec qui a cette...
M. Fitzgibbon : Nous avons un
instrument, qui s'appelle une dette, et dans lequel nous avons établi toutes
les règles de gouvernance, ce que j'appelle les règles non financières...
bureau-chef, et, en plus, au niveau financier, on a une clause qui dit qu'on
peut racheter les actions détenues par des étrangers.
M. Lavallée (Hugo) : Mais à
un moment précis ou à tout moment?
M. Fitzgibbon : Bien, il y a
un mécanisme... Disons qu'on en a pour deux, trois ans, là. Il faut être
réaliste, le Cirque du Soleil avait une très bonne profitabilité avant la
COVID. On a arrêté complètement, alors on en a probablement pour quelques
années, là. Alors, on a, dans le temps... aussitôt que le TPG... en fait,
aussitôt que TPG ou Fosum voudraient vendre leur participation, on va être
l'acheteur, ou sinon, il y a une date où on va pouvoir acheter.
M. Chouinard (Tommy) : O.K.
Mais est-ce que, là, il est question de s'allier à Guy Laliberté qui s'est
manifesté pour... une forme d'alliance avec vous?
M. Fitzgibbon : Bien, écoutez,
premièrement, nous... Premièrement, il y a une espèce de processus, là, il y a
un concours, entre guillemets. Il y a des gens qui ont levé la main disant qu'ils
étaient intéressés à acheter. On en connaît deux, il y en a plus que deux probablement.
On va voir ce qui va arriver.
Nous, on supporte les actionnaires
existants. Il n'est pas garanti qu'ils vont être les gagnants du processus.
Alors, s'il y a un autre groupe... devient propriétaire, on va voir s'il a
besoin de nous autres ou non. S'ils ont besoin de nous autres, bien, les
conditions qu'on établit avec le groupe existant seront requises pour notre
support futur.
M. Chouinard (Tommy) : Pour
que je comprenne bien, quand vous dites : Avec les groupes existants, ça
veut dire qu'avec les deux fonds d'investissement public, là, américain et
chinois, donc, vous êtes en train de discuter pour faire en sorte que vos
conditions soient respectées puis que vous deveniez vous-même le propriétaire
du Cirque du Soleil?
M. Fitzgibbon : Non, mais il
faut comprendre, là, présentement, les actionnaires... ça appartient à Fosum,
la caisse, TPG. C'est à eux, la société. Ce qui est très important, c'est qu'il
y a des besoins importants de liquidités dans le cirque pour le repartir. Notre
argent qu'on met, ce n'est pas pour aller payer les détenteurs d'obligations,
ça va dans le cirque. Ça, c'est très important. Donc, les propriétaires
existants ont un plan pour relancer le cirque, sont venus nous voir, et on a
dit : Oui, on va vous aider, voici les conditions. Un jour, le cirque va
redevenir détention québécoise.
Alors, pendant ce temps-là, d'autres
acteurs, d'autres repreneurs peuvent faire surface. Québecor l'a dit
ouvertement et M. Laliberté qu'ils veulent faire des offres d'acquisition.
Donc, il y aura un processus, et on va voir qui va être l'acheteur qui va
gagner. Donc, nous, présentement, on supporte les actionnaires existants, mais
ça, on n'est pas assurés qu'ils vont...
M. Chouinard (Tommy) : Quand
vous dites que vous les supportez, là, vous les appuyez de quelle façon?
M. Fitzgibbon : Avec un instrument
de 200 millions de dette.
M. Chouinard (Tommy) : Un
instrument de 200 millions de dette, ils vous doivent 200 millions,
parce qu'il y a un prêt qui a été fait par Investissement Québec. Là, vous
dites : Bien là, moi, je suis prêt à dire qu'on oublie ça, si vous
respectez mes conditions, auquel cas, si vous devez revendre, bien là, moi, je
peux...
M. Fitzgibbon : Notre argent
va dans le Cirque du Soleil comme prêteur. Les actionnaires existants sont là.
Donc, si tout va comme ça, si les actionnaires existants continuent à opérer le
cirque, nous sommes un prêteur.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
je veux être certain de bien comprendre, là. Donc, étant donné que c'est un prêt,
O.K., si le Cirque du Soleil, éventuellement, les propriétaires actuels, là,
remboursent au gouvernement le 200 millions de dollars, est-ce qu'à ce
moment-là les conditions que vous nous avez nommées, notamment le fait de
garder le centre de décision au Québec, est-ce que ça, ça reste?
M. Fitzgibbon : Oui, tant que
les actionnaires existants sont là, les conditions vont demeurer.
M. Gagnon (Marc-André) :
C'est ça, donc, tant que les actionnaires existants sont là. Donc, vous
reconnaissez qu'il y a une zone d'incertitude, là.
M. Fitzgibbon : Non, pas du
tout. Au contraire, nous avons le choix d'acheter le cirque aussitôt que les
actionnaires veulent vendre. Mécaniquement, là, si les actionnaires veulent vendre,
on est là, on peut acheter. On est les premiers qu'ils vont venir voir. Sinon,
dans le temps, il y a une date où on va racheter.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que... ça pourrait osciller autour de combien, à ce moment-là, acheter
le cirque?
M. Fitzgibbon : Bien, la
valeur à ce moment-là, la valeur marchande.
M. Chouinard (Tommy) : Le gouvernement
du Québec...
M. Fitzgibbon : Non, on n'est
pas actionnaires. Si on l'achète, oui, mais si on l'achète, on va probablement
avoir un partenaire probablement québécois. C'est la raison pourquoi on n'est
pas actionnaire aujourd'hui, pour cette raison-là. On ne veut pas gérer le
cirque, ce n'est pas notre capacité.
M. Chouinard (Tommy) : Mais
juste, je me mets à la place du monde, là, un peu puis là je me dis : Bon,
là, c'est-u clair qu'on s'en va vers le gouvernement du Québec qui rachète ça
ou c'est une possibilité, c'est une chance sur 10 que ça arrive, cette
histoire-là?
M. Fitzgibbon : Bien, première
chose la plus importante pour le cirque, c'est qu'on relance le cirque avec des
Québécois au pouvoir, avec des Québécois qui vont travailler là, avec la
propriété intellectuelle qui va être là et les impôts qui vont être payés,
comme c'était le cas avant. Ça, c'est le désir du gouvernement. La détention
devient, honnêtement, un peu secondaire. Le Cirque du Soleil est un élément important
dans la... de créativité du Québec.
Alors, l'intention première du gouvernement,
on veut repartir le cirque. Alors, ce que nous avons fait... ce qu'on fait présentement
avec notre structure de support, l'argent s'en va dans le cirque, et là on a
ancré des conditions qui font que nous sommes satisfaits de comment le cirque
va opérer, si les actionnaires existants continuent.
En plus de ça, on a négocié... parce qu'il
faut comprendre, les fonds d'investissement privé comme TPG achètent et vendent
leurs actifs. Donc, on veut être capable de dire, quand ils vont vouloir
vendre, on ne va plus acheter. On verra, à ce moment-là, qui sera la personne
qui pourrait opérer le cirque, d'autres personnes qui peuvent le faire. Donc,
on a cette option-là pour empêcher que le cirque soit revendu à d'autres
intérêts étrangers, ce qui serait, à mon avis, très néfaste pour le Québec.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
même si vous n'opérez pas le cirque, vous êtes à l'aise avec l'idée que l'État
soit propriétaire d'un cirque éventuellement?
M. Fitzgibbon : Non, je pense
que l'État ne veut pas opérer le cirque, mais le cirque est trop important pour
le Québec de laisser des étrangers l'acheter puis qui pourraient vouloir
déménager le siège social ou la direction générale. Donc, je pense que c'est le
rôle du gouvernement de s'assurer qu'on ancre bien... puis d'ailleurs, on va le
voir dans plusieurs compagnies qui ont des difficultés présentement. Je pense
que c'est le rôle du gouvernement de s'assurer qu'on mette des balises pour que
le cirque demeure au Québec.
M. Chouinard (Tommy) : Juste
peut-être une dernière chose parce que je veux comprendre. Les deux fonds en
question, là... D'habitude, les fonds, ça veut faire de l'argent. Bon, là,
nous, là, on décide de vendre ça à n'importe qui. Est-ce que je comprends que,
même s'il y a une dette puis une dette avec laquelle vous pouvez jouer pour...
dès qu'ils font ça, dès que je sais qu'ils veulent aller au plus offrant puis
que c'est des étrangers, moi, je peux faire en sorte d'acheter moi-même... au
prix du marché, à la date que je décide.
M. Fitzgibbon : On a établi
une formule que je ne veux pas divulguer pour l'instant parce qu'elle n'est pas
encore publique. On a une formule où, si les actionnaires disent : Nous
voulons vendre le cirque; parfait, on l'achète. C'est ça, la formule. Mieux que
ça, dans le temps, il y a une période où on va dire : Indépendamment de ce
qui se passe, on va acheter le cirque. Donc, le Cirque du Soleil va
vraisemblablement être une détention québécoise ultimement.
M. Gagnon (Marc-André) :
Juste revenir sur la question des centres d'achats, parce que, là, une des
questions qu'il reste, c'est à savoir, bien, à quel moment ceux du Grand
Montréal pourront ouvrir. Si je reprends, là, votre planification qui a été
mise en ligne sur les réseaux sociaux hier après-midi, je constate que, dans la
phase 6, il y a les camps de jour qui pourront, donc, entreprendre leurs
activités à compter du 22 juin.
Donc, les gens à la maison, est-ce qu'ils
peuvent s'imaginer que, selon la planification actuelle du gouvernement, puis
je comprends que c'est conditionnel au bon déroulement du déconfinement puis à
l'évolution de la pandémie, mais est-ce qu'on peut s'imaginer que, comme c'est
dans la même phase, numéro 6, que, donc, les centres commerciaux pourraient
rouvrir autour du 22 juin, de la fin juin, comme les camps de jour?
M. Fitzgibbon : Bien, premier
commentaire, ce n'est pas clair que tous les éléments de la phase 6 vont
arriver en même temps.
M. Gagnon (Marc-André) : En
même temps, je comprends bien, mais disons autour.
M. Fitzgibbon : Mais c'est
clair que, si on a mis une phase 6 puis autres phases, bien, la phase 6 devrait
être d'ici, on espère, un mois. Mais encore, vous comprenez très bien autant
que moi que la décision n'est pas la nôtre. Mais c'est sûr qu'il y a des pressions
pour qu'on ouvre le plus...
Ce qu'on va voir dans les centres d'achats
dans les régions va affecter aussi comment est-ce qu'on va voir Montréal.
M. Gagnon (Marc-André) : ...les
piscines extérieures, là — il va faire chaud, là — c'est
dans la même phase aussi. Donc, la même logique s'appliquerait. Puis les
restaurants, phase 1, ça veut dire quoi, phase 1? C'est dans les régions,
encore une fois?
M. Fitzgibbon : Possiblement
ou ça peut être un déconfinement partiel. Écoute, on regarde ce qui se passe en
Europe, partout ailleurs, des restaurants 50 %, des terrasses, régions, il
y a beaucoup de... Mais honnêtement, les restaurateurs ont fait un travail
extraordinaire de proposer des protocoles qui sont maintenant évalués par Santé
publique, et moi, je trouve que le processus est très, très sain. Évidemment,
il y a une pression très forte pour qu'on réouvre, il n'y a pas de doute, mais,
en même temps, vous comprenez autant que moi qu'il y a un enjeu important au
niveau social.
M. Bergeron (Patrice) : Si
vous me permettez une dernière petite question, M. Fitzgibbon — Patrice
Bergeron, LaPresse canadienne — dans le cas d'un
centre commercial, s'il y a éclosion, est-ce qu'on ferme le commerce ou est-ce
qu'on ferme le centre commercial? Ce sera quoi, la procédure, si on détecte
qu'à un moment donné il y a eu un foyer de transmission dans le centre
commercial?
M. Fitzgibbon : Bien, je pense
que ça va dépendre d'où vient... Puis je ne suis pas Santé publique, là, mais
ça va dépendre d'où vient la propagation. C'est-u les employés du commerce? Si
tout le monde est contaminé, probablement qu'on va fermer le magasin. Fort
probablement que c'est plus le regroupement de personnes dans ce centre
d'achats. Les deux sont possibles.
Le Modérateur
: O.K. On
va passer à l'anglais maintenant, il nous reste un peu de temps. Cathy Senay.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Fitzgibbon, you put in $200 million U.S., up to, in that. What do
you say to Quebeckers that...
They listen to you right now. It's very hard for a lot of Quebeckers who lost their job, and some of
them lost their businesses, if they tell me that you're picking up losers and
you're choosing winners.
M. Fitzgibbon : First of all, I think to say the cirque is losers is a bit harsh,
because...
Mme Senay (Cathy) : No, no, that you're picking up a business that will become winners
in this pandemic, and others, they will just leave.
M. Fitzgibbon : You have to understand that the cirque has been an important part
of the creativity cluster for Québec. This is something that has emerged. A lot of companies around the
cirque are also kind of evolving, so there's probably thousands of people that
are dependent upon the cirque's health.
The current shareholders
have a plan to reduce the debt substantially and to reinvest in the business.
So we are becoming a lender, to a large part, of the relaunch of the cirque, in
an instrument that is fairly secure, although there is always a risk, and we
are also are anchoring or... yes, anchoring conditions that will respect the
fact that the cirque will remain a property of Québec. We're going to employ Quebeckers, it's going to be managed by Quebeckers, and we're going to have eventually an option to buy back.
So I think it's a... the
conditions precedents are there to justify the Government to be involved. We will do that for other companies as well. We are
in a pandemic situation where there is a financial crisis, so a lot of
companies will require assistance. The program I've announced seven weeks ago,
PACTE, of $2.5 billion, that's part of the program. So there are others
that will come like that.
Mme Senay (Cathy) : And just clarifying, Quebeckers might become one day owners of le
Cirque du Soleil.
M. Fitzgibbon : Yes. Well, the arrangement is that, when the foreign shareholders,
mainly Fosun the Chinese partner, and TPG want to sell, we want the option to
buy. Of course, at that point, we'll figure out if someone else wants to manage
it. It's not the intent of the Minister of Economy to manage the Cirque du
Soleil, I can assure you of that. At the same time, I want the control on who
is going to buy, because, if we don't have that clause, TPG or somebody else could
sell to whomever. And then we could lose the importance of the cirque for
Québec, and that's a... I didn't want of.
Mme Senay (Cathy) : And shopping malls, when it's going to reopen on June 1st, not for
the Greater Montréal region, but Quebeckers should expect a different
experience, shopping experience.
M. Fitzgibbon : Yes, and frankly... Well, first of all, in the regions, they tend
to be smaller shopping centers, easier to manage to the increase of the
sanitary kind of standards. We'll learn from that. It'll be different, there
will be guards, we'll limit the number of people that will walk in. Well, a
little bit like the grocery stores or the drugstores. We've been accustomed to
that in Montréal for a while now.
So we are going to be
launching the regions and, hopefully, we will learn from that and be able to
launch the CMM... Montréal and Joliette, the shopping centers, thereafter.
M. Verville
(Jean-Vincent) : ...how important is it in
your reflexion? The summer is coming... some people, it's the only place where
there is air conditioning. Is it something that you thought about in the
balance?
M. Fitzgibbon :
To be honest with you, I don't know the answer. I suspect, yes, because Santé
publique... Public Health is very concern about mental health, really concerned
about, you know, the well-being of the community. So, of course, it could be...
At the same time, you want to be careful that it doesn't become a place where
people go in group as well, right? If we don't respect the original objective
to have a limited number of people in the shopping malls, then we defeat the
purpose. So it's a balance.
M. Verville
(Jean-Vincent) : Quickly, how important was it
for the Cirque du Soleil, this announcement today...
M. Fitzgibbon :
To me, Cirque du Soleil is a very important cluster, very important piece of a
cluster of creativity in the cultural side. So, 1,300 employees from Québec,
lots of international properties, lots of profits before financial expenses. So,
to me, to have the cirque anchored in Montréal, to be
surrounded by rules that will maintain it in Montréal was very important, and I
think the instrument we put together, to me, I feel very good. Actually, if I
could, personally, I would invest in that instrument but I can't. So I think
it's a good investment for Québec.
Le Modérateur : Merci
beaucoup, M. Fitzgibbon. Bonne journée.
M. Fitzgibbon : Merci.
(Fin à 14 heures)