(Quinze heures trente-deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour et bienvenue à cette conférence de presse du ministre de l'Éducation, Jean-François
Roberge, du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, et du Dr Richard Massé de
la Santé publique.
À vous la parole.
M. Roberge : Merci bien.
Bonjour, tout le monde. Je suis content d'être avec vous aujourd'hui. C'est une
belle journée pour l'éducation, parce qu'enfin on va annoncer un retour en
classe, un retour qui est graduel, qui est prudent, qui est volontaire, mais
quand même un retour, et aussi une amélioration des services qui vont être
offerts aux élèves qui ne retourneront pas en classe.
À mes yeux et aux yeux du gouvernement du
Québec, ce retour-là graduel n'est pas seulement possible grâce aux nouvelles recommandations
de la Santé publique, il est nécessaire pour des raisons pédagogiques.
D'ailleurs, l'Association des pédiatres du Québec nous a recommandé de faire ce
retour en classe pour nos jeunes du primaire et du préscolaire pour des questions
de santé mentale, pour des questions de sécurité physique, psychologique,
alimentaire et évidemment aussi pour poursuivre les apprentissages,
particulièrement pour les élèves les plus vulnérables ou qui ont des
difficultés d'apprentissage. Il faut que les élèves puissent recommencer à
vivre le plus normalement possible dans le contexte.
Donc, j'annonce donc que, pour le primaire
et le préscolaire, le 11 mai, il y aura une réouverture de tous les établissements
à l'intérieur de ce qu'on appelle les zones froides, ça veut dire, donc, à
l'extérieur de la CMM, la Communauté métropolitaine de Montréal. Si la situation
le permet, par la suite, le mardi 19 mai, bien, les écoles préscolaires et
primaires pourront réouvrir aussi dans la CMM. Donc, à compter du 19 mai,
on aurait toutes nos écoles préscolaires et primaires qui seraient réouvertes.
Pour le secondaire, bien, les établissements
vont devoir demeurer fermés. Ça ne veut pas dire que les apprentissages ne se
poursuivront pas, mais les locaux vont être fermés pour les élèves.
Pour la formation professionnelle et la
formation générale aux adultes, il y a des nuances. Pour la formation générale
aux adultes, ça demeure fermé, donc on poursuit les apprentissages à distance
et en ligne. Mais pour la formation professionnelle les recommandations de la
Santé publique sont à l'effet de nous permettre d'organiser, à l'occasion, des
demi-groupes, donc des demi-classes pour permettre aux jeunes qui font des
apprentissages techniques, des manipulations... Supposons, en soudure, bien, on
doit, oui, apprendre à le faire d'un point de vue théorique, mais... on doit
aussi l'exercer, mais, donc, en demi-classe et en respectant la distanciation
de deux mètres.
Pour le collégial et les universités,
bien, sans surprise, je vous annonce que nos cégeps, nos universités vont
demeurer fermés en tant que lieux physiques, l'endroit où ça a lieu, mais les
apprentissages en ligne, à distance se poursuivent. Pendant les premières
semaines, ça a été des défis, mais ça a été des défis qui ont été bien relevés.
Ça fonctionne assez bien en ce moment dans le réseau collégial et
universitaire. Ça poursuivra jusqu'à la fin de la session présente et aussi
pour la session d'été.
C'est un retour qui est prudent. Et je
comprends que, malgré, tout, il y a des parents et des membres du personnel qui
ont encore des inquiétudes, c'est normal. C'est pour ça d'ailleurs qu'on fait
une annonce deux semaines à l'avance, hein? C'est bien important de le
mentionner, c'est deux, même, à trois semaines à l'avance. On annonce quelque
chose et on a le temps de voir venir, on a le temps de s'approprier les
recommandations de la Santé publique et, d'un point de vue logistique,
d'organiser la vie scolaire de cette nouvelle manière.
Et les recommandations sont à l'effet
d'avoir une distanciation de deux mètres, évidemment, et d'avoir un maximum
d'élèves par classe, qui sera de 15 dans nos écoles préscolaires et primaires.
Aussi, c'est bien certain que tout le monde qui ont une condition médicale
particulière ou qui ont plus de 60 ans ne pourront pas revenir. En fait,
ils pourraient revenir, mais il est vraiment recommandé, hein, au personnel qui
ont plus de 60 ans ou qui ont une condition médicale, de ne pas revenir
travailler sur les lieux du travail. Ils fourniront une prestation de travail à
partir de chez eux.
Les élèves qui ont une condition médicale
particulière aussi sont priés de ne pas revenir en classe. Et, si jamais quelqu'un
a des symptômes, bien, c'est certain qu'il devra rester à la maison pour un
minimum de 14 jours. Évidemment, aussi, il y aura des mesures sanitaires
très strictes avec davantage de nettoyage de surfaces, etc., de mesures
sanitaires à l'intérieur des écoles.
Le premier ministre le dit souvent, c'est
une mesure qui est volontaire, le retour dans nos écoles préscolaires et
primaires. Mais, je veux quand même insister sur le fait que ce serait vraiment
favorable que les élèves qui ont des difficultés scolaires, les élèves qui peut-être
étaient en échec dans les premières étapes ou qui ont des besoins particuliers,
retournent en classe si c'est possible pour eux de le faire, s'ils n'ont pas de
problème de santé. Et on souhaite que les enseignants, dans les prochains
jours, contactent les familles des élèves qui ont des difficultés scolaires et
ils leur expliquent comment ça va se passer pour inciter ces jeunes à venir en
classe. Ce retour, même pour cinq ou six semaines, peut faire une grande
différence dans la vie scolaire de nos jeunes.
On va leur offrir un encadrement
pédagogique bonifié. Et là, je parle de ceux aussi qui vont rester à la maison,
tant au secondaire, évidemment, parce que c'est fermé, qu'au préscolaire. Bien
sûr, on va garder ecoleouverte.ca, notre portail pédagogique. Bien sûr, les
trousses pédagogiques hebdomadaires qui sont envoyées à chaque semaine
continueront d'être envoyées. Les appels aux élèves vont continuer de se faire.
Le partenariat avec Télé-Québec va continuer de se faire.
Mais, j'ai quatre nouvelles, quatre bonnes
nouvelles pédagogiques à annoncer aujourd'hui. D'abord, dès le 4 mai,
l'ensemble du personnel scolaire va avoir accès à nos services de garde
éducatifs et aux services de garde scolaire, ce qui veut dire que tout le monde
dans le réseau scolaire aura les meilleures conditions pour offrir une pleine
et entière prestation de travail.
Deuxièmement, à compter de cette semaine,
sur invitation, les parents, attention, sur invitation de la part des écoles,
eh bien, on pourra aller récupérer notre matériel pédagogique et on pourra
aussi se faire prêter des outils technologiques, donc des tablettes et des
ordinateurs.
Aussi, nous avons une entente, avec Telus
et avec Apple, qui nous a permis de faire mettre de côté plus de
15 000 tablettes reliées LTE, réseau cellulaire, pour être capables
de prêter, à ceux qui n'ont pas les outils technologiques, les outils, mais
aussi d'envoyer dans les maisons des outils connectés pour les maisons où il
n'y aurait toujours pas d'Internet, toujours pas, comme on dit, de Wi-Fi. Eh
bien, on va briser cet écart qui peut se creuser avec les plus vulnérables en
fournissant des outils, mais aussi, même, en fournissant des connexions
Internet.
Et finalement on a une formidable entente
avec notre université à distance, la TELUQ, qui, à compter du 4 mai,
offrira gratuitement, puisque c'est le ministère qui le paie, mais gratuitement
pour tout le réseau scolaire, préscolaire, primaire, secondaire et collégial,
une formation sur la technopédagogie, sur l'enseignement à distance, donc une
formation de niveau universitaire de 20 heures qui va être offerte à tous
les enseignants du Québec.
Donc, avec ces quatre mesures, c'est clair
qu'on va être capables de faire encore plus et encore mieux pour ceux qui
vivront une fin d'année scolaire à distance.
Ceci dit, c'est clair qu'il y a beaucoup
de défis qui vont se présenter pour une réouverture, même si elle est lente,
graduelle et volontaire. Même si les premiers enfants qui vont revenir à
l'école reviendront dans deux, sinon dans trois semaines, il y a quand même un
défi de logistique pour coordonner tout ça sur le terrain. Et c'est pour ça que
les deux semaines à venir vont nous être très utiles en concertation, en
dialogue pour établir des balises qui vont faciliter le tout puis aussi pour
permettre aux gens très compétents qui sont dans nos écoles, qui sont dans nos
centres de services scolaires de préparer tout ça, de coordonner le transport
scolaire, de préparer l'accueil des élèves.
Et c'est pour ça que j'insiste auprès des familles.
Je demande aux parents d'aviser au moins une semaine d'avance l'école avant
d'envoyer leur enfant à l'école. Dans nos écoles préscolaires et primaires,
quand elles réouvriront dans deux, sinon trois semaines, très important
d'aviser l'école une semaine d'avance pour qu'on puisse se préparer à offrir un
service de qualité aux élèves et qu'on puisse se préparer aussi à les
accueillir dans le respect des recommandations de la Santé publique, avec la
distanciation et le maximum de 15 élèves.
Je termine en disant que j'ai confiance
qu'au fond tout ça va bien se faire. Oui, il y a des défis à relever. On a le
temps pour les relever. Et on a, dans nos équipes, au Québec, toute la
compétence nécessaire pour accueillir les élèves et pour fournir
l'accompagnement pédagogique à tous les élèves qui sont aussi à la maison.
Merci.
Le Modérateur
: M. Lacombe.
M. Lacombe : Oui, merci beaucoup.
Merci beaucoup. Donc, merci, Jean-François, d'avoir mis la table.
Donc, aujourd'hui, en plus des écoles et
de tout ce que vient d'annoncer mon collègue, je vous annonce également que le
réseau des services de garde éducatifs à l'enfance ouvrira progressivement ses
portes au cours des prochaines semaines. Donc, comme l'a mentionné le premier ministre
à de nombreuses reprises, on parle d'une réouverture qui sera graduelle. Donc,
je pense que c'est un mot que vous avez beaucoup entendu de sa part. Je l'ai beaucoup
entendu aussi. Donc, assurément que ce sera bel et bien graduel. C'est une
réouverture qui permettra donc le retour de dizaines de milliers d'enfants dans
leur milieu de garde habituel et le retour au travail aussi d'autant de
parents.
Dans un premier temps, donc pour la
semaine du 4 mai, on va demeurer avec un régime d'exception des services de
garde pour l'ensemble du territoire québécois, tout en l'élargissant,
Jean-François l'a dit, aux parents qui oeuvrent dans le réseau de l'éducation
pour permettre une reprise qui se fasse le mieux possible.
Ensuite, le 11 mai, nous mettrons fin aux
services de garde d'urgence en zone froide, donc c'est-à-dire sensiblement
partout au Québec, sauf dans la région de la Communauté métropolitaine de
Montréal. Les parents dont l'emploi figure, donc, sur la liste des emplois
prioritaires pourront réintégrer leurs enfants dans leur service de garde
habituel.
Si la situation le permet, ensuite, le 19
mai, dans la zone chaude, donc Montréal et ses environs, globalement, Montréal,
l'île et ses banlieues, eh bien, elle s'inscrira aussi dans cette logique, ce
qui veut dire fin des services de garde d'urgence et retour aux établissements
habituels pour les enfants des parents qui figurent sur la liste prioritaire.
Et finalement, par la suite, la liste va
s'élargir progressivement partout au Québec en fonction de la reprise des
secteurs économiques, tout en respectant, bien sûr, les directives de la santé
publique.
Je veux y aller peut-être d'un mot directement
aux parents pour vous dire que le retour, il est assurément volontaire. Donc,
le retour de votre enfant en service de garde éducatif à l'enfance, il est
volontaire. Si vous décidez de ne pas réintégrer votre enfant, bien, votre
place sera maintenue jusqu'au 1er septembre sans que vous ayez de frais à
payer.
Par exemple, habituellement, lors des
vacances, vous devez quand même payer ces frais-là même si vous n'utilisez pas
le service. Mais, dans ce cas-ci, si vous décidez de réintégrer progressivement
votre enfant, bien, vous n'aurez... si vous décidez de ne pas, plutôt,
réintégrer votre enfant à ce moment-ci, vous n'aurez pas ces frais à payer jusqu'au
1er septembre. Pour celles et ceux qui recommenceront à utiliser les services, eh
bien, ce sera la tarification habituelle qui s'appliquera dès le retour de
votre enfant.
Dans les deux cas, j'ai aussi envie de
dire aux parents : Que vous choisissiez de réintégrer votre enfant tout de
suite ou non, faites-vous confiance comme parents. Vous savez ce qui est le
mieux pour vous. Vous savez ce qui est le mieux pour votre enfant. Surtout,
vous connaissez mieux que quiconque votre propre réalité familiale. Donc, votre
décision de parents, ce sera la meilleure décision dans les circonstances.
Par contre, pour les parents dont la santé
est à risque, on vous suggère, on vous invite fortement à ne pas renvoyer votre
enfant dans votre service de garde habituel. Si vous êtes enceinte, si vous
avez un déficit immunitaire ou si vous êtes âgé de plus de 60 ans, on vous
suggère la même chose, de ne pas réintégrer votre enfant. On vous suggère
vraiment de penser à vous et à votre santé.
Je l'ai dit, le taux d'occupation du
réseau va augmenter graduellement au fur et à mesure que les pans de l'économie
vont rouvrir, dans un enjeu de cohérence. Bien entendu, cette augmentation du
taux d'occupation se fera en accord avec les directions et recommandations de
la Direction de la santé publique. Et je veux le répéter, ça, aux éducatrices
qui sont inquiètes : La santé, c'est vraiment notre priorité. Donc on a
déjà des règles qui sont très strictes au niveau de l'hygiène, au niveau de la
prévention. Et on va en ajouter. On vous demandera, par exemple, de porter un
masque au fur et à mesure que les rations vont augmenter ainsi que pour poser
certains gestes. Il y a du matériel de protection supplémentaire qui sera remis
à votre disposition, et c'est le gouvernement qui s'en assurera.
On comprend que vos réalités, par
ailleurs, ne sont pas toutes les mêmes. On peut penser au milieu familial, à la
réalité qui est différente en installation. Et ce qu'on veut, c'est vraiment
vous accompagner, les éducatrices, pendant cette réouverture. Il y aura donc
des outils qui seront mis à leur disposition, à votre disposition en
collaboration, par exemple, avec l'INSPQ, l'Institut national de la santé
publique, et la CNESST.
J'ai aussi envie de vous dire qu'on ne
part pas d'une page blanche, on ne part pas de rien. On parle quand même de
toute une opération qu'on a mise en branle depuis la mise en place des services
de garde d'urgence. Donc, je suis persuadé qu'on peut bâtir sur ce succès-là
des services de garde d'urgence, quand on pense qu'on a accueilli plus de
5 000 enfants par jour dans plus de 1 000 installations et
qu'on a relativement eu très peu de cas.
Je donnais des précisions tantôt sur la
santé des parents. Bien, je dis la même chose aux éducatrices. Si vous avez des
problèmes de santé et que la présence des enfants pourrait vous mettre à
risque, vous ne devriez pas être sur le plancher avec ces enfants. Même chose
si vous êtes enceinte, évidemment, comme c'est toujours le cas, si vous avez un
déficit immunitaire ou si vous êtes âgé de 60 ans et plus. Si c'est le
cas, si vous êtes dans cette situation, parlez-en à votre gestionnaire, à votre
directeur, à votre directrice, ce sont des professionnels, je leur fais confiance.
Comme depuis le début de la crise, ils ont à prendre des décisions qui ne sont
pas toujours évidentes. Mais parlez-leur, ils pourront prendre les meilleures
décisions pour vous avec vous.
Ça m'amène aussi à vous dire que, pour
toute cette opération-là, les risques ont été mesurés par la Direction de la
santé publique. Donc, si on ouvre maintenant, c'est parce que ça nous semble la
meilleure solution et qu'on va aussi réajuster le tire, réajuster le plan si la
situation venait qu'à changer au Québec.
Il y a bien sûr des enjeux financiers à
tout ça, on ne les balaiera pas sous le tapis. On sera au rendez-vous avec les
ressources nécessaires pour permettre aux CPE, oui, aux garderies
subventionnées, mais aussi aux garderies non subventionnées, de rouvrir graduellement,
comme pour les éducatrices en milieu familial, subventionnées ou non.
En terminant, j'en ai glissé un mot tout à
l'heure, mais je veux y revenir, merci, vraiment, et je sais que ça paraît
cliché, là, parce qu'on le dit souvent, mais merci à tous ceux qui ont
travaillé de près ou de loin à la mise sur pied des services de garde
d'urgence. Je parle des éducatrices, dont je parle peut-être un peu plus que
les autres, mais les gestionnaires aussi, qu'on oublie, le personnel de
soutien, c'est vraiment toute une réussite.
Moi, quand je regarde ça avec le recul, on
n'avait jamais fait ça. Donc, c'est toute une réussite, c'est notre réussite,
et je pense sincèrement que quand on fera l'analyse de cette crise à la fin,
quand elle sera terminée, bien, ça restera comme un bel exemple de solidarité.
Donc, merci pour votre travail, vous avez vraiment mon entière reconnaissance.
Et je termine en vous disant que je sais
que nos tout-petits s'ennuient de leurs éducatrices, je sais que les
éducatrices s'ennuient souvent aussi de nos tout-petits, les enfants s'ennuient
de leurs amis. Comme vous, j'ai bien hâte qu'ils puissent les revoir, j'ai bien
hâte qu'ils puissent prendre d'assaut, entre guillemets, nos services de garde
éducatifs pour qu'on puisse recommencer à entendre leurs cris et leurs rires,
mais il faut vraiment y aller graduellement.
Donc, on a des protocoles stricts à
suivre, et si ça a été difficile de fermer les services de garde éducatifs à
l'enfance, dites-vous que c'est encore beaucoup plus difficile de les rouvrir parce
qu'on n'a jamais fait ça. Donc, on va faire de notre mieux, mais il faut
vraiment faire les choses graduellement. J'ai envie de vous dire, c'est un peu
comme la course. C'est comme si on a dernier sprint à faire ou une dernière
côte, peut-être, à monter dans un marathon — parce que c'est
peut-être plus un marathon qu'un sprint —, mais c'est nécessaire de passer
par là si on veut arriver à la ligne d'arrivée, donc, il ne faut pas lâcher, il
faut continuer de se protéger puis on va y arriver. Merci.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Nous allons commencer avec
Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, messieurs. M. Lacombe, si on restreint les groupes à 15 dans les
écoles primaires, qu'en est-il des garderies?
M. Lacombe : Dans les
garderies, la façon dont on va procéder, sous recommandation de la santé
publique, c'est d'y aller d'abord, premier élément important, avec la moitié
des ratios habituels. Donc, si l'éducatrice, habituellement, pouvait avoir
10 enfants avec elle, ce ratio sera diminué à cinq, si c'était huit, ce
sera quatre. C'est le premier élément. Le deuxième, c'est sur le taux
d'occupation global, aussi, de l'installation. Donc, actuellement, théoriquement,
sur papier, les installations peuvent aller jusqu'à 30 %, on leur avait
permis de faire ça, mais dans les faits, on est à moins de 4 % en moyenne,
au Québec, dans les installations. Donc, première phase, on va leur demander de
viser un taux d'occupation global, dans la garderie ou CPE, de 30 %, qui
sera éventuellement appelé à augmenter si la situation le permet.
M. Laforest (Alain) :
M. Roberge, qu'en est-il des chauffeurs d'autobus, qui sont souvent très
âgés?
M. Roberge : Oui, c'est vrai
qu'il y a... on me dit autour d'un chauffeur d'autobus sur deux, qui a
près de 60 ans. Ce qu'on a fait, c'est qu'on a vérifié, avec la Santé
publique et avec les transports, et on va être capable d'aménager, dans les
autobus, une barrière physique, une espèce de... on pourrait mettre un
plexiglas ou quelque chose pour protéger les chauffeurs d'autobus, pour être
certains, là, qu'il n'y ait pas de danger pour leur santé.
Le Modérateur
: Maintenant,
question pour Geneviève Lajoie, Journal de Québec, Journal de
Montréal.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. Pour ce qui est des masques, M. Lacombe, vous avez parlé des
éducatrices qui devront porter un masque, on me dit même une visière. Ce n'est
pas simple, avec les petits enfants, là. Mais qu'en est-il aussi — je
vous dirais, peut-être une réponse des deux, là — qu'en est-il des
professeurs dans les écoles?
M. Roberge : Bien, je peux
dire que, de notre côté, il n'est pas envisagé... on n'a pas de recommandation
à l'effet d'imposer un équipement de protection aux enseignants et aux
enseignantes dans nos écoles.
M. Lacombe : Il faut
comprendre que, la situation, elle n'est pas la même non plus. Donc, on parle,
par exemple, dans le cas de tout-petits de deux ans, d'une clientèle, entre
guillemets, de tout-petits, pour qui c'est bien plus difficile d'écouter les
consignes, par exemple. Donc, ça nous amène à dire que, puisqu'on va augmenter
le taux d'occupation dans nos CPE... Je vous le disais, là, actuellement, on
est à moins de 4 %, en moyenne, et là on va augmenter jusqu'à 30 %
dans cette première phase, sous recommandation de la Santé publique. Bien, elle
nous a aussi recommandé, la Santé publique, de fournir cet élément de
protection, donc, vous avez raison, les masques, les visières et puis les gants.
M. Massé (Richard) : Vous avez
tout à fait raison. Je vais mettre des exceptions. Des fois, on est là pour
mettre des exceptions. S'il y a des classes spéciales avec des enfants pour
lesquels il y a des comportements particuliers, dans ces cas-là, ils pourraient
se protéger. Puis, si on a des connaissances médicales qui évoluent au cours
des prochains mois... il y a beaucoup de choses qu'on apprend avec ce virus-là,
presque à tous les jours. Donc, s'il y a des choses nouvelles qui arriveraient,
bien, soyez sûrs qu'on va ajuster le tir en conséquence.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Merci. Vous vous attendez, dans les écoles, à quel taux de fréquentation? Parce
que, là, vous avez parlé, tout à l'heure, des classes, maximum 15 élèves,
mais vous vous attendez, vous, à quel taux et, si jamais c'est plus que ce que
vous pensez, vous allez faire quoi?
M. Roberge : Bien, écoutez,
c'est difficile, hein, parce qu'on l'annonce aujourd'hui, et aujourd'hui, il y
a peut-être des gens qui ont des craintes, qui n'auront plus ces craintes dans
une semaine, parce qu'on est dans un processus où on se réapproprie notre
espace public graduellement, il y a un déconfinement très lent et graduel. Mais
donc je pense qu'aussi dans l'humeur des gens, dans l'acceptabilité sociale de
sortir un peu, avec toutes les précautions, j'ai comme l'impression que les
gens s'habituent. Si ça ouvrait demain matin, je ne pense pas qu'il y aurait
plus que 50 % de présence dans nos écoles primaires. Mais, écoutez, de
toute façon, le vrai chiffre, ça va être le nombre d'élèves dans les classes,
et c'est pour ça qu'on demande aux parents d'aviser une semaine d'avance avant
d'envoyer leurs enfants.
Donc là, on est le 27 avril. Les
premiers groupes seront là le 11 mai. Donc, on a deux semaines. Au cours
de la prochaine semaine, là, on va se coordonner avec toutes nos équipes puis
on va parler avec tous nos partenaires pour voir, d'un point de vue logistique,
ce qu'on a à faire comme pour coordonner. Mais on va aussi communiquer avec les
familles, envoyer l'information aux familles, puis les gens vont se faire une
tête.
Moi, ce que je demande, c'est qu'à
l'extérieur de la CMM, là où les classes vont ouvrir en premier, dans deux semaines,
le 11 mai, il faut que les gens se fassent une tête parce qu'au plus tard
le 4 mai je veux que les parents avisent l'école : Bien, moi, je vais
l'envoyer la semaine suivante ou pas. Et, à ce moment-là, les administrations
scolaires vont être capables de voir : Ah bon, mais il n'y a aucun
dépassement, on peut respecter la limite de 15. Si on se rend compte que, dans
une école donnée, on n'y arrive pas, s'il y a une école juste à côté, peut-être
qu'on va pouvoir utiliser les locaux de l'école voisine, ou peut-être même que,
si ça déborde vraiment, on va utiliser, supposons, les locaux d'une école
secondaire, qui, elle, sera vide, probablement, pour les élèves les plus âgés,
en sixième année ou peut-être en cinquième année.
Mais là tout ça, on va le savoir, en
réalité, à une semaine de cette première rentrée. Et tout le monde aura
l'occasion et le temps de se préparer.
Le Modérateur
:
Question maintenant pour Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, bonjour, plusieurs questions, en fait.
Comment c'est possible de faire respecter des mesures de distanciation sociale
dans des écoles où les couloirs sont étroits, où certains élèves sont dans des
roulottes, ou dans des garderies où les enfants jouent les uns avec les autres?
En fait, est-ce que vous vous attendez à ce que des élèves contractent la
COVID?
M. Roberge : Je peux y aller
pour les écoles. Ce que je peux vous dire, c'est qu'une grosse partie du
travail se fait par la limite imposée de 15 élèves par classe. Vous savez, dans
une classe, là… Moi, quand j'ai commencé à enseigner, j'enseignais au troisième
cycle du primaire, le maximum était de 29. On était pratiquement à 30. Les
locaux ont la même taille. Aujourd'hui, le maximum est de 26. Et, en milieu
défavorisé, pour la même grosseur de la classe, on accepte seulement
22 élèves en ce moment. Et là on dit qu'on va être à 15. Donc, en réalité,
quand moi, j'enseignais en 1998, 1999, 2001, 2002, on était 30, et là, dans
deux semaines, on aurait un maximum de 15. Donc, avec un maximum aussi bas, ce
n'est pas si difficile de faire respecter la distanciation de deux mètres.
M. Lacombe : Dans le cas des
services de garde éducatifs à l'enfance, c'est sûr que c'est un défi, là. Je ne
vous ferai pas croire ici, là, que les tout-petits de 18 mois ou les
enfants de deux ans et demi, c'est simple de leur demander de rester éloigner
les uns des autres. C'est très difficile, pour ne pas dire impossible. Il y a
des éducatrices qui nous écoutent actuellement, puis, si je vous disais que
c'est faisable, elles riraient de moi, là. Je sais très bien que ce n'est pas
possible. La direction de la Santé publique aussi le sait, que ce n'est pas
possible.
Dans la mesure du possible, on contrôle ce
qu'on peut contrôler, donc, par exemple, pour les repas. On essaie d'insister,
par exemple, le jeu, de faire en sorte que ce qu'on propose aux enfants, bien,
au moins, peut-être, ne les amène pas ou ne les incite pas... ne pas les
encourager à jouer les uns par-dessus les autres. Mais ça fait en sorte qu'on
arrive, vous l'avez vu, parce qu'en même temps on va augmenter le taux
d'occupation, avec des mesures de protection supplémentaires qui sont
justifiées, donc, par le fait qu'il y aura beaucoup plus d'enfants, même si on
le fera graduellement, puis que la distanciation, elle est beaucoup plus
difficile.
M. Massé (Richard) : C'est sûr
que, pour les enfants qui sont en garderie, c'est plus difficile, mais, encore
là, on va mettre les conditions adéquates. Pour les enfants en milieu scolaire,
moi, je ferais confiance aux parents puis aux enfants. Les Québécois ont été
parmi ceux qui ont respecté le mieux les consignes. Moi, j'ai un petit-fils de
sept ans, puis la première fois, il avait de la misère à se retenir, puis quand
je l'ai vu après — sept ans — il se mettait devant moi,
deux mètres, bonjour, puis il nous a embrassés virtuellement. Bien, je pense
que c'est un exemple typique de ce que les enfants sont capables d'apprendre
puis de faire correctement.
Donc, on se fie beaucoup aux parents, aux
enfants, mais on sait que, des fois, ils vont se toucher, puis, des fois, ils
vont tomber un sur l'autre, puis ça fait partie des choses qui sont normales.
Mais on demande, règle générale, que cette protection-là de deux mètres soit
respectée partout, non seulement en milieu de travail, comme en milieu
scolaire, comme en milieu des garderies. C'est la même distanciation partout.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Il y a plusieurs parents, dans le contexte
actuel, qui sont dans des situations financières difficiles puis qui vont donc
faire le choix d'économiser 200 $, 300 $ par semaine en n'envoyant
pas leurs enfants à la garderie d'ici le 1er septembre. Qui va dédommager
les garderies puisque les parents ne paieront plus, puis vous non plus, à
partir du 11 mai, là, à ce que je comprends?
M. Lacombe : Bien, c'est le
ministère de la Famille, c'est le gouvernement du Québec, donc, qui va
compenser financièrement les garderies. Donc, on parle des centres de la petite
enfance, des garderies subventionnées, des garderies non subventionnées aussi,
il faut le mentionner, parce que ces garderies-là dépendent exclusivement de ce
que les parents paient, donc de la facture qu'ils donnent aux parents pour la
garde de leur enfant. On fera la même chose pour les responsables de services
de garde en milieu familial, subventionné ou non.
Donc, l'objectif, c'est de les soutenir
financièrement pour qu'une reprise graduelle soit viable. Si on arrivait du
jour au lendemain et on leur disait qu'on ne leur donne pas de support
financier, bien, ils seraient beaucoup plus dépendants des entrées d'argent,
donc des revenus, et nous, on ne veut pas ça. On veut vraiment s'assurer que ça
se passe bien.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...au 1er septembre.
Le Modérateur
: Non, question,
sous-question, s'il vous plaît. Maintenant, nous en sommes à Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
M. Roberge, vous êtes très au fait qu'il y avait déjà une pénurie
d'enseignants, vous en avez parlé à plusieurs reprises. Qu'est-ce que vous
allez faire? Parce que, là, en plus, il va y avoir des absentes, des absents,
tout ça.
M. Roberge : Je ne vous
cacherai pas que c'est un enjeu, et ça va vraiment dépendre de la volonté des
parents d'envoyer leurs enfants à l'école préscolaire, primaire ou de les
garder chez eux. Donc, c'est difficile, en ce moment, de savoir exactement
combien on aura besoin d'enseignants. Comme je l'ai dit, on demande vraiment la
collaboration des parents, d'aviser une semaine d'avance avant d'envoyer leurs enfants.
Par contre, il y a des solutions, il faut
se le dire, là. Il y a aussi le fait que les sessions universitaires sont
terminées. Donc, on a tous les finissants et toutes les finissantes dans nos
facultés des sciences de l'éducation. Le bac pour enseigner, il est de quatre
ans. On embauche très souvent dans le réseau scolaire des gens qui n'ont pas
nécessairement terminé leur baccalauréat. Donc, on a beaucoup de gens qui
étudient en sciences de l'éducation dont la session est terminée, ils sont
disponibles en mai et en juin. Donc, on peut faire appel à ces jeunes-là pour
venir grossir la banque de suppléants. Et, si jamais on a besoin d'encore plus
de personnel, bien, on pourra peut-être réaffecter des enseignants du
secondaire. Mais, on a beaucoup d'autres options avant de se rendre là.
M. Bossé (Olivier) : Merci.
Et mon autre question : S'il y a un cas dans une école — peut-être
plus M. Massé — est-ce qu'on ferme l'école? Évidemment, on retire
l'enfant, mais c'est quoi, le processus?
M. Massé (Richard) : Bien,
c'est sûr, on retire l'enfant, ça, c'est certain. On essaie de voir s'il y a
d'autres cas qui sont associés. S'il y a d'autres cas... puis on fait une
investigation, puis, s'il y a d'autres cas associés, c'est possible qu'on
prenne des mesures plus grandes au niveau de l'école. Mais, avant de fermer
l'école, on va voir qu'est-ce qui se passe au niveau de la transmission. Donc,
ça veut dire une enquête et puis d'essayer de voir ce qui se passe dans
l'école. À date, il y a eu des cas individuels, mais il n'y a pas eu
d'éclosions, de «clusters». Puis, c'est plus difficile aussi de mesurer des
«clusters» chez les enfants ou les regroupements de cas chez les enfants parce
que plusieurs fois les enfants, ils manifestent presque... très peu de symptômes,
là, d'accord?
Le Modérateur
:
Sébastien Bovet, Radio-Canada.
M. Bovet (Sébastien) :
Bonjour messieurs. M. Roberge, quel est le... quelles sont les attentes
d'évaluation? C'est-à-dire que vous allez avoir au primaire des enfants qui
vont rester chez eux avec des outils, je comprends, là, pour pouvoir étudier,
et au secondaire vous allez avoir des étudiants qui... des élèves qui vont être
à la maison avec une obligation de transmettre des travaux ou... Bref,
j'aimerais savoir, comment vous allez évaluer les résultats académiques de ces
élèves-là à la fois au primaire et au secondaire. Est-ce qu'il y aura des
obligations d'évaluation des acquis?
M. Roberge : Bon, d'abord, au
moment où on a fermé nos écoles... Je vais parler plus pour les secondaires au
départ, puisqu'elles vont rester fermées jusqu'à la fin de l'année, là, ça se
pose avec plus d'acuité. On avait terminé 65 %, 66 % de l'année
scolaire quand on a dû fermer nos écoles primaires et secondaires. On avait
déjà deux bulletins, et les enseignants, les équipes-écoles nous on dit qu'ils
avaient suffisamment d'informations, ils étaient capables de porter un jugement
professionnel pour dire que la grande, grande majorité des élèves allaient
passer leur année. Mais, il y avait des élèves qui, malheureusement en grandes
difficultés, n'allaient peut-être pas passer leur année.
Avec ce qu'on met sur la table, là, avec
le prêt d'équipement informatique, même le prêt d'équipement relié Internet,
avec le fait qu'ils vont pouvoir récupérer tout leur matériel scolaire, avec la
pleine prestation de travail de tous les enseignants, notamment grâce à l'accès
aux garderies, je pense qu'on va être capable d'aller plus loin.
Je veux rappeler, moi, à tous les élèves,
là, qui nous écoutent en ce moment et aux parents, que, de six à 16 ans,
au Québec, la fréquentation scolaire est obligatoire. Et fréquentation, ça ne
veut pas nécessairement dire aller sur le lieu. D'ailleurs, il y a des parents
qui font le choix de l'école à la maison. Bien qu'il n'y ait pas de pandémie,
ils font le choix de l'école à la maison, et, quand on fait le choix de l'école
à la maison, surtout avec les normes qu'on a changées depuis quelques mois, il
y a une obligation de faire de la scolarisation à la maison. Donc, l'adolescent
ou l'adolescente de niveau secondaire qui est à la maison doit poursuivre une
scolarisation, et les parents doivent accompagner leurs adolescents et leurs
adolescentes pour qu'ils suivent la scolarisation. Je ne leur demande pas de
devenir les enseignants. Je leur demande d'encadrer leurs adolescents pour
qu'ils suivent les formations, pour qu'ils fassent les travaux et les lectures.
Et j'ai dit tout à l'heure qu'il y a suffisamment
d'évaluations qui ont été faites pour que les enseignants puissent porter un
jugement professionnel, mais, ceci dit, il est possible que des enseignants
fassent des cours, demandent des traces des travaux et veuillent tenir compte
des travaux qui sont remis par les élèves pour porter un jugement, pour moduler
la note. Donc, ce n'est pas vrai de dire que, là, l'année est finie au
secondaire puis que ça ne compte plus. Les enseignants et enseignantes ne sont
pas en congé et les élèves non plus.
M. Bovet (Sébastien) : Donc, il
y aura une évaluation des travaux fournis par les enseignants au secondaire, il
y aura donc une note qui sera rattachée à des travaux obligatoires? Et, au
primaire, comment vous allez faire pour évaluer des gens qui sont en classe
puis d'autres qui ne le sont pas, en classe, à partir du moment où l'école est
volontaire?
M. Roberge : O.K. Il est
possible que des enseignants et des enseignantes décident d'évaluer les
apprentissages qui sont faits par des travaux, par des traces, par des échanges
en direct avec les élèves. Je n'ai pas dit que ça allait être obligatoire puis
qu'il allait nécessairement y avoir des examens et un bulletin de troisième
étape comme on le connaît. Mais ce sera possible pour les enseignants de tenir
compte de ça, soit par une notation, soit par un commentaire. Parce que, dans
les bulletins, aussi, il y a de la place pour des commentaires pour les
enseignants, qui peuvent commenter l'attitude, la participation et les efforts
que mettent les élèves. C'est une autre façon aussi de tenir compte de ce qui
se fait à la maison.
Et, au primaire, je vous dirais que c'est
la même chose, hein? Il va y avoir des trousses qui vont être fournies, il va y
avoir de l'accompagnement qui va être fourni, il va y avoir un suivi. De ce
côté-là, du primaire, c'est sûr que, du point de vue du parent, il y a une obligation
qui est un peu plus grande, parce qu'un enfant de six, sept, huit ans, bien, on
ne peut pas présumer qu'il a l'autonomie nécessaire, là, pour suivre son
parcours. Donc, on demande aux parents qui feront le choix de garder leurs
enfants à la maison de s'acquitter de l'obligation de fréquentation scolaire
des élèves en accompagnant leurs enfants à la maison dans leurs apprentissages
et en leur faisant suivre les vidéos, faire les lectures, faire des travaux.
Le Modérateur
: Louix
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
messieurs, M. Massé. D'abord, dans les CPE, est-ce que c'est possible de
savoir combien il y a eu de cas soit d'enfants ou d'éducatrices qui ont été
contaminés à la COVID-19? Est-ce que vous avez ces données-là?
M. Lacombe : Oui. À ce jour,
on a 28 cas qui ont été déclarés dans 22 installations au Québec.
Donc, il faut remettre ça en perspective, je pense. On parle de 28 cas
dans 22 établissements, alors qu'on accueille plus de
5 000 enfants par jour dans plus de 1 000 établissements un
peu partout au Québec. Donc, c'est la raison pour laquelle tantôt je disais
que, oui, il y a eu des cas, mais, quand on regarde, là, toutes proportions
gardées, c'est très, très peu, pour ne pas dire marginal.
M. Lacroix (Louis) :
Dr Massé, est-ce que vous avez fait une évaluation, une projection du
nombre d'enfants... Il doit y avoir une méthode statistique, j'imagine,
d'évaluer le nombre d'enfants ou d'enseignants qui pourraient contracter la
COVID-19 dans le cadre de ce retour en classe. Est-ce que ces statistiques-là
existent? Est-ce que vous avez des modèles? Est-ce que vous avez une idée de ce
que pourrait représenter la contamination?
M. Massé (Richard) : On a une
idée approximative parce qu'on n'a pas d'étude...
M. Lacroix (Louis) : C'est-u
possible de l'avoir, s'il vous plaît?
M. Massé (Richard) : Oui, ça
ne sera pas long. On a une idée approximative de maintenant. On a qualifié les
zones chaudes puis les zones froides. Dans la zone chaude, vous avez vu... puis
vous avez déjà vu des courbes dans lesquelles il y a une transmission plus
soutenue et sans qu'on ait d'étude de séroprévalence, ce qui nous donnerait
vraiment le nombre de personnes qui ont été en contact. Ce qu'on a ailleurs,
dans d'autres pays où est-ce qu'ils ont fait cette chose-là, avec des
transmissions qui sont assez comparables, on a moins de 5 %...
certainement moins de 10 %, mais moins de 5 % dans les zones plus
chaudes de personnes... Puis là on n'est pas capable de faire la distinction
entre personnes âgées ou les plus jeunes. Ça devient un peu difficile. Puis,
dans les zones froides, c'est certainement en bas de 1 %, ce qu'on a.
Mais, tant qu'on n'aura pas des études de séroprévalence, on ne pourra pas
donner des chiffres québécois. On va être obligés de se fier à qu'est-ce qu'on
a comme chiffres internationaux.
Combien de personnes peuvent l'acquérir
pendant les prochaines semaines? C'est extrêmement difficile de le savoir,
parce que les tout-petits, ils sont très peu symptomatiques. Donc, on n'a pas
cette donnée-là maintenant. Mais, si on se fie à qu'est-ce qui s'est passé dans
la période où est-ce qu'on donnait des services de garde d'urgence, comme vous
le voyez, c'est très peu de cas qui ont été identifiés. Il a pu y en avoir
d'autres que ça, mais on ne les a pas identifiés parce qu'ils ont très peu ou
pas de symptômes. Donc, c'est très peu puis, quand on regarde au niveau
international, parce qu'évidemment, pour être capables de suivre la situation,
il faut regarder ce qui se passe ailleurs, c'est la même situation ailleurs. Dans
le fond, on voit très peu de cas chez les enfants, très, très peu de
complications chez les enfants non plus, et puis, bien, très peu de «clusters».
Donc, comme vous l'avez vu, les enjeux
qu'on a, qui sont très sérieux, c'est beaucoup chez les populations qui sont
vieillissantes, les gens qui ont des maladies chroniques, les gens qui ont des
troubles immunitaires. Et donc, chez les enfants, on peut rassurer les parents
en disant que, si jamais ils l'attrapaient... et ça serait une petite
proportion, comme vous pouvez le voir, si jamais ils l'attrapaient, les risques
de conséquences pour leurs enfants sont extrêmement faibles.
Mais on insiste sur quelque chose, c'est
que ce n'est pas impossible qu'ils puissent l'acquérir, puis, s'ils
l'acquièrent, ils vont développer une certaine immunité. Je suis prudent sur le
mot «certaine immunité» parce qu'on ne sait pas exactement combien de temps
puis la force de cette immunité-là. Mais on voudrait absolument que les gens
maintiennent la protection des gens les plus vulnérables. Donc, ce n'est pas
tant pour les enfants ou pour les parents que pour les grands-parents ou les
personnes avec lesquelles ils pourraient être en contact.
Et on réitère qu'est-ce qui a été dit mais
qui est vraiment important maintenant : Ce n'est pas parce qu'on rouvre la
possibilité d'avoir accès à des services de garde, avoir accès au milieu
scolaire primaire, qui est essentiel pour la santé psychologique et sociale des
enfants, là, c'est leur tissu social, là... mais on veut maintenir la
protection pour les personnes les plus vulnérables, les personnes âgées. Ça, ça
ne serait pas une bonne chose, par exemple. Et c'est ça qu'il faut vraiment
respecter, faire attention. Dans les prochaines semaines, mais dans les
prochains mois, ça va être une période qui va être assez longue malheureusement.
Le Modérateur
: Maintenant,
question pour Tommy Chouinard, La Presse.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
bonjour. Pour bien mettre les choses au clair, M. Roberge, au début de la
pandémie, lorsqu'il y a eu l'ouverture, vous avez dit : C'est des
vacances, il n'y a pas d'exigences demandées aux élèves. Bon. Lorsqu'il y a eu
les trousses pédagogiques, vous avez dit : C'est facultatif. Vous avez
également dit, au départ : Il n'y a pas d'examen ministériel, puis, par
ailleurs, le résultat scolaire, le passage au niveau suivant sera déterminé
selon le jugement de l'enseignant basé sur les deux premiers bulletins.
Bon, là, vous utilisez les termes
«doivent», vous dites : Les élèves doivent faire ce qui va leur être
demandé maintenant, les parents doivent veiller à ce que ça se fasse. Est-ce
qu'on doit comprendre... Puis là, bon, sur les évaluations, il peut y avoir des
indications. Bon. Est-ce que je dois comprendre que, là, le passage au niveau
suivant va dépendre de la participation soutenue, prouvée de l'élève, là, au
secondaire ou que ce soit au primaire également? Quelle est l'exigence exactement
et quelle incidence ça a sur le passage au niveau suivant pour l'année
prochaine?
M. Roberge : Vous avez raison
de souligner qu'il y a une gradation entre ce qui a été annoncé puis, après ça,
ce qu'on a fait pour ajouter des outils, du soutien aux élèves et aux parents
qui s'occupent des élèves, hein, les enfants à la maison deviennent un peu des
élèves puis on ne voulait pas transformer les parents en enseignants. Puis ça,
c'est une préoccupation qu'on avait puis qu'on a encore. On ne veut pas forcer
les parents à devenir nécessairement les enseignants de leurs enfants. Ce n'est
pas l'école à la maison qu'on veut faire, c'est l'enseignement à distance, et
c'est important, c'est une nuance très importante. Il appartient à l'école et
aux professionnels de l'éducation de faire de l'enseignement à distance, les
parents sont des facilitateurs. On n'avait pas tous les outils pour mettre ça
en place au départ. On n'était pas capables d'organiser des opérations de
récupération de cahiers ou des opérations de prêt de matériel informatique,
encore moins du matériel relié au réseau cellulaire.
Maintenant qu'on est capables de faire
tout ça, bien, on est capables d'aller au bout de notre idée puis de dire :
Non, les parents, vous n'êtes pas des enseignants, vous êtes des
accompagnateurs. J'espère que vous valorisez l'éducation, c'est important, vous
incitez vos enfants à faire les choses, vous les accompagnez. Donc, ça, c'est
une nuance importante puis il faut se dire, là, on prépare un retour graduel et
raisonnable ce printemps, juste au primaire, on ne le fait pas au secondaire
puis, à un moment donné, on pense aussi qu'à un moment donné, à la rentrée de
septembre prochain, on ne sait pas exactement ce qui nous attend. Donc, il ne
faut pas envoyer un message que parce qu'on fait de l'éducation à distance, ce
n'est pas important puis rien ne compte parce qu'imaginez qu'on doive faire ça
encore pendant un an ou encore plus; ça ne serait pas viable.
Donc, vous avez raison de dire qu'il y a
une espèce de gradation parce qu'on se projette en avant, on s'outille, puis on
se permet d'être un peu plus exigeants puis un peu plus directifs, vous avez
raison. Pour ce qui est de l'évaluation, je répète quelque chose, cependant. Un
élève du secondaire, là, qui aurait bien réussi ses deux premières étapes n'est
pas en danger d'échouer son année, d'accord? Un élève qui était vulnérable, qui
avait des difficultés et qui s'alignait pour peut-être échouer son année
pourrait la sauver, en ce moment, en mettant tous les efforts nécessaires et en
étant bien accompagné, et avec les outils qu'on lui donne, peut-être qu'il va
faire les apprentissages nécessaires et démontrer à son enseignant qu'il s'est
rattrapé et peut-être qu'il va réussir son année grâce à ce qu'on va faire à
l'avenir.
Donc, c'est pour ça que, quand je dis :
Ça compte, ce qu'on va faire, ce n'est pas une menace que je veux faire. Je
réitère l'importance que l'éducation, c'est important. Même si on ferme le
bâtiment, là, physique, là, ce n'est pas moins important. Puis, oui, ça peut
compter, puis, oui, on peut sauver des années scolaires, pas en donnant des
diplômes gratuits, mais en reconnaissant les efforts et les apprentissages.
Voilà.
M. Chouinard (Tommy) : Très
bien. Ma prochaine question, ça va être pour le Dr Massé parce que, moi,
je veux bien comprendre la position de la direction de la santé publique au
sujet de ce qui est annoncé, parce qu'on regardait les études de l'INSPQ, qui
parlent quand même d'une mince marge de manœuvre, là, pour ouvrir un peu le…
desserrer un petit peu l'étau, donc annoncer ce qu'on annonce là. Moi, je veux
comprendre, là. Est-ce que la Santé publique dit : Moi, j'adhère à 100 %
au plan qui a été annoncé, et ça va être une réussite, ou vous dites : Je
me garde une petite réserve parce qu'il y a des décisions politiques qui
n'étaient peut-être pas nécessairement en lien avec la position de l'INSPQ?
M. Massé (Richard) : Non. On
adhère aux recommandations qui sont faites avec des protections, avec des
mesures de surveillance qui sont mises dessus. On a collaboré étroitement avec
les deux ministères pour développer les recommandations qui sont là. On a suivi
aussi beaucoup qu'est-ce qui s'est fait à l'extérieur, notamment dans les pays
d'Europe qui nous ressemblent beaucoup, puis qui ont vécu la pandémie avant
nous, et puis donc qui sont en train maintenant de rouvrir progressivement, ça
dépend des pays, les activités. Mais on met des précautions.
La première précaution, c'est la
distinction entre la zone plus chaude… Donc, la zone de la Communauté
métropolitaine de Montréal, c'est Montréal, Laval, le nord de la Montérégie, le
sud des Laurentides et de Lanaudière. Donc, cette zone-là, on veut la protéger
plus parce qu'il y a eu plus de transmission dans cette zone-là. C'est pour ça
qu'on attend un peu plus pour l'introduire. Sur les zones où est-ce qu'il y a
eu moins de transmission ou pas de transmission soutenue, à ce moment-là, pour
nous, c'est clair que cette zone-là, elle est prête à commencer ses activités
tranquillement en les suivant… en étant prudente, en respectant toutes les
règles de distanciation dont on a parlé.
Et on a dit, et ça a été répété de façon
extrêmement claire : Ça rouvre le 19 si et seulement si la situation reste
relativement contrôlée. Donc, on va suivre, pendant les prochaines semaines,
activement, régulièrement, l'évolution de la situation épidémiologique. Et l'entente
est très claire. S'il y avait une situation qui arrivait puis qui faisait qu'il
y avait une transmission qui augmentait dans la région plus chaude, ça pourrait
très bien nous amener à dire : Non, on n'ouvrira pas le 19 puis on va
attendre que la situation soit mieux. Et, s'il y avait une situation où est-ce
qu'à la suite de ça on voyait une transmission qui était importante, qui
augmentait de façon significative, là aussi, on pourrait être amenés à
intervenir.
Donc, il y a un mécanisme, d'abord, de travail
conjoint qui a été vraiment bien fait, puis, deuxièmement, un mécanisme de
rétroaction qui est important, pour tout le monde, pour les parents, de
comprendre pour être capable de voir, de monitorer et puis, au besoin,
d'arrêter et puis de dire : Non, il faut faire attention, puis on va
prendre des mesures. Mais c'est bien entendu entre tout le monde.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, si vous permettez, deux dernières questions en français de ma part,
Patrice Bergeron, LaPresse canadienne. Comment ça va
fonctionner dans les cours d'école? Est-ce que le deux mètres est réaliste pour
les enfants qui sortent?
M. Roberge : Bonne question.
C'est une question qu'on s'est posée et sur laquelle on a discuté aussi, des
fois, avec nos partenaires parce que, depuis plusieurs semaines, là, que je
discute avec les porte-parole, puis on a des comités de travail.
Donc, ce qu'on va suggérer aux directions
d'école et aux organisations scolaires... Parce que ce n'est pas le ministre
qui fait l'horaire de chaque école, là. Moi, je crois beaucoup à la
subsidiarité dans tous les contextes. Mais ça va être probablement des horaires
différents pour que tous les élèves ne se rendent pas sur la cour d'école en
même temps. C'est possible pour une école de moduler ça et/ou de faire des
zones, aussi, à l'intérieur d'une cour d'école. C'est assez fréquent qu'il y ait
des zones entre les grands et les petits. Bien, on pourrait subdiviser la cour
d'école.
Donc, c'est des outils que les enseignants
et les directions d'école ont entre les mains. C'est assez facile, là,
d'ajuster. Ça pose toujours un défi, changer l'horaire par rapport à ce qu'on
est habitué de faire, mais ils sont bien capables de faire ça, c'est sûr.
Le Modérateur
: Enfin,
une dernière question en français. C'est une interrogation que beaucoup de
parents ont, pour ceux qui sont... qui envoient leurs enfants au primaire :
Qu'est-ce qui va être enseigné? Est-ce que ça va être sérieux comme
enseignement, puisqu'il n'y aura pas tout le monde qui sera là?
M. Roberge : Bien, comme je
l'ai dit, oui, ça va être sérieux, ce qui va se faire là. Si on réouvre les
écoles, c'est parce qu'on est certains que, d'un point de vue pédagogique, d'un
point de vue santé psychologique, d'un point de vue social, c'est la bonne
décision. Donc, c'est important, ce qui va se faire là. Ce qu'on peut faire à
la maison, bien, c'est essayer, comme je vous dis, d'accoter ce qui se fait en
classe avec tout le soutien que l'école offrira aux parents qui font le choix
de garder leurs enfants à la maison ou qui gardent leurs enfants à la maison
pour une raison de santé. Mais, oui, c'est important, ce qu'on fait dans nos
écoles, bien sûr.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, nous allons passer en anglais. Nous commençons avec Cathy Senay,
CBC.
Mme Senay (Cathy) : Hi, good afternoon. I'm thinking about physical distancing, the two
meters, for primary schools. If you look at school buses, you'll have pressure.
If you look at teachers, classes, you'll have enormous pressure because you'll
have teachers that will say that they are scared to be infected, so maybe
they'll refuse to come back. So, how are you going to cope with this, with all
the challenges that you have in front of you?
M. Roberge :
Well, you're right to say that we have a lot of challenges, but we have two
weeks to face them one by one and to discuss them with our principals and our
administrators in the school system and, of course, our teachers. Well, it
won't be easy to have a physical distancing at elementary school, of course,
but we can do it. And, because we have a maximum of 15 kids per class, I think
it would be possible to have most of the time two meters away.
M. Massé (Richard) : Well, in the buses, the decision was to have just one student per
bench rather than two. So there's distancing that is going to be taken place
there. So, usually, there's 48 students per bus, into the large ones, and
now it's going to be only 24. So, it will need some discipline, you're quite right,
it's not something which is always easy.
And, some of the video
from in Europe, in Germany, for example, they did send a video of organizing
the classes. It's for a bit older students, but then you see exactly how they
are organized and taking steps for the two meters that we're always talking
about and distancing for the teacher. And, you know, it's something that, to
start with, will need to be explained, but I'm sure that, you know, very
rapidly students will get it, and they will be supportive of the teacher. And
as we are seeing in the communities, it's really impressive to see people, most
of the people that are distancing themselves and behave so well.
Mme Senay (Cathy) : But we have the buses? Do we have enough buses, school buses, with
the fact that you have one student per bench?
M. Roberge : Well, I think it will be a challenge, because some time, maybe, we
will have to make two runs, but you have to keep in mind that we won't have to
transport any kids in high school, because high schools stay close, so I think
we will be able to manage it.
Le Modérateur
:Maintenant, une
question de Phil Authier, The Gazette. Parents across Québec have been
trying to help their children keep up with the optional online learning your
Ministry has provided, but many parents are also working from home and find it
impossible to do both, work and educate. They are exhausted. How can you expect
parents to continue doing both jobs?
M. Roberge : Well, for elementary schools, now on... starting at 11th of May,
parents will be able to send their kids to the elementary school, and for
teenagers, for high school, we will provide higher, better help and better
support to the kids and the teenagers by providing them some laptops, some
iPads, and some of them will have Internet on, so they will be connected, and
really important too is to say that parents will be able to have a meeting with
their school and so they will, within a few days, and so they will be able to
go to the school and get their manuals and get their books, and this will be
very helpful.
Le Modérateur
: And now, question for Mr. Massé. With the schools reopening,
will the government be hiring more health employees to do contact tracing? How
many are currently doing that job? Will there be more surveillance tests to
monitor cases in the schools?
M. Massé (Richard) : Yes. Well, we are already hiring more people for investigations. We
have increased the number of persons kind of exponentially. So there are
hundreds of people that are working right now across the province to make the
surveillance system functioning, to have the case… and contact tracing and
follow-up. And we think that we'll need to increase even more as we are going
to open and because there's going to be transmission of the coronavirus for
kind of a long period. We also did develop, it's still in development, an
electronic device so we can have those investigations and contact tracings done
electronically. So it's going to be a bit easier, but it doesn't replace
people. So it's a real challenge.
In terms of tests, we're
going to have more tests avalaible in the next few weeks. We are going to
increase progressively. From now, the capacity, in theory, is from 12,000 to 14,000. It's
going to increase to 19,000, 20,000. And then we want to increase it more than
that, so that we are going to make follow-ups. But it's not only for the school
system or daycare. It's mostly for the work environment, where, you know, it's
going to be a bit of a challenge to follow what's going to happen in the
future. So we'll have more tests available and we are developing protocols to
see how transmission happens throughout the province.
Le Modérateur
:
Now, the two last question from Raquel Fletcher, Global. What will you do if
teachers refuse to go back to work out of fear for their health?
M. Roberge :
OK. I can say that that teachers and support staff, in schools, over 60 years
old, won't be asked to come and work, of course. And, if teachers or support
staff are not in good health, they will be able to stay at home, of course.
But, if they are afraid or they don't think it's good for them to go back to
school and to teach, maybe they would ask to have the permission to do so.
Maybe the principal will allow them because some of the kids will have to get
some help at home. So it's not important for the teachers, for all the
teachers, to… at school if they are simply helping kids at home. But, for other
problems, we will have to wait to the CNESST, who will provide us the rules
this week.
Le Modérateur
:
Thank you. And the last, last question. Sending your
kids back to school won't be mandatory. Do you have any projections of how many
kids will go back to school or day care?
M. Roberge : Well, as you say so, it's not mandatory. And we already know that
some parents think it's better for them and for their kids to stay at home and
they will do continue their learning at home program. But, to help us to
prepare for the kids to come back to schools, we ask the parents to call the
school and tell them that they will send their kid back to school one week before
that they go to school. So it's really important, it's an important message to
all the parents.
Think about it, read
about it, I think it's safe to send your kid at school. But, if you prefer to
keep your kids at home, tell your school one week in advance. If you decide to
keep them or if you decide to send them at school, tell your school with an
advice of one week. It's really important to help the school to provide a good
and healthy space for the kids.
Le Modérateur
: Merci beaucoup, messieurs. Bonne soirée.
M. Roberge : Thank you.
(Fin à 16 h 29)