(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Alors,
mesdames messieurs, chers collègues, bienvenue à cette conférence de presse
pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier
ministre du Québec, M. François Legault, est, comme d'habitude, accompagné
de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann,
et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, M. le premier ministre, à vous
la parole.
M. Legault : Merci beaucoup.
Bonjour, tout le monde. Je commence tout de suite avec le bilan de la dernière
journée. On a 75 nouveaux décès, donc un total de 435 depuis le début. Je
veux bien sûr offrir mes condoléances à toutes les familles puis les proches de
ces victimes. On a maintenant 14 248 cas confirmés, c'est une
augmentation de 691. On a 936 personnes hospitalisées, c'est une
augmentation de 57. Et on a 230 personnes aux soins intensifs, c'est une
augmentation de quatre.
Évidemment, notre grande priorité, ça
demeure la situation dans les CHSLD. D'abord, et puis c'est une bien mince
consolation, mais quand vous regardez la situation en Ontario, à New York, en
France, un peu partout dans le monde, on a cette situation-là dans les centres
d'hébergement de soins de longue durée. On a des personnes qui sont plus âgées
puis on a des personnes qui sont malades, donc ce sont effectivement les
personnes qui sont les plus vulnérables.
Par contre, je l'ai déjà dit puis je
continue de le répéter, on avait déjà un problème de personnel avant la crise
dans les CHSLD. On avait un problème d'attraction. Donc, dans les budgets qu'on
a faits, entre autres dans la dernière année, on avait augmenté les budgets
pour les CHSLD, mais malheureusement on n'arrivait pas à combler les postes qui
étaient affichés.
La situation s'est beaucoup détériorée
dans les dernières semaines. On compte aujourd'hui 1 250 employés,
juste dans les CHSLD, qui sont absents. Soit qu'ils sont infectés, soit qu'ils
ont la crainte d'être infectés, ou toute autre raison, mais on a quand même, en
plus, un manque de 1 250 employés.
Je veux commencer tout de suite, peut-être,
par mes remerciements du jour. Si vous n'avez pas pris connaissance de cette
histoire qui a été écrite par Patrick Lagacé, dans le journal LaPresse...
Vous savez, quand il arrive des drames, il y a toujours des personnes qui
ressortent pour des raisons humaines, exceptionnelles. Puis c'est quand même
toute une histoire, là, dans le drame du CHSLD Herron à Dorval, de voir
que la Dre Larente, qui est arrivée le fameux soir où la majorité des
employés avaient quitté le CHSLD, elle a appelé son mari puis ses
trois enfants, 13 ans, 15 ans, 17 ans, pour venir l'aider,
pour, entre autres, distribuer des repas aux 130 résidents qui se
retrouvaient un peu seuls. Évidemment, c'est le genre de situation qu'on ne
peut pas imaginer en 2020 au Québec. Mais quelle bravoure, quel sens
humain, admirable de la part de la Dre Larente puis de ses enfants, son
mari. Évidemment, je veux, au nom de tous les Québécois, la remercier.
Et la raison pourquoi je voulais commencer
par parler de la Dre Larente, c'est parce que je voudrais lancer un peu un
appel à tous. Dans les CHSLD, je viens de le dire, on manque de personnel
médical. On est en train de transférer du personnel médical qui était dans les
hôpitaux vers les CHSLD, du personnel de toutes sortes, là. Puis je veux
peut-être revenir sur une remarque que j'ai faite hier. J'ai dit : Même
les médecins spécialistes ont une formation générale en santé avant d'étudier
dans une spécialité et peuvent venir combler le poste, par exemple, d'une
préposée aux bénéficiaires. Ils sont capables de le faire. Mais je ne voulais
pas, en disant ça, insulter les médecins généralistes, les médecins de famille.
Il y en a certains qui se sont dits choqués parce qu'ils disaient : Bien,
nous aussi, comme les spécialistes, on a une formation additionnelle comme
médecins de famille.
Moi, le message que je voulais tout simplement
passer, c'est qu'on a besoin de bras, on a besoin de gens qui ont toutes sortes
de formations médicales, que ce soient des médecins de famille, que ce soient
des médecins spécialistes, que ce soient des infirmières. Il faut venir combler
cette pénurie, ce manque, entre autres, de préposés aux bénéficiaires dans les
CHSLD, et on a besoin de tout le monde.
Donc, je lance un appel à tous aussi. On
en a eu depuis le début de la crise, des gens qui avaient pris leur retraite ou
qui s'étaient retirés du milieu de la santé, mais qui ont des compétences, des expériences,
Je vous demande... On a besoin de vous dans les CHSLD.
Bon, vous avez vu aussi, on a fait appel à
tous les enseignants qui enseignent en sciences infirmières ou en soins
médicaux, que ce soit dans les centres de formation professionnelle, dans les
cégeps. Ce n'est pas une question, là, de décret, qu'on veut forcer quelqu'un,
là, mais on parle de plus de 2 000 personnes qui enseignent, qui ont
des compétences en santé. Donc, je vous demande, à tous les enseignants, tous
les professeurs en soins infirmiers... On a besoin de vous autres dans les
CHSLD.
On est en train de faire le tour aussi des
entreprises d'économie sociale. Il y en a certaines qui donnent des soins à des
patients, que ce soit à la maison ou ailleurs. Encore là, on fait un appel à
tous pour venir travailler dans les CHSLD.
Ce qu'on a aussi conclu, puis tantôt le Dr
Arruda, je vais lui céder la parole, on a convenu d'une façon de fonctionner
pour que certains proches aidants puissent venir dans les CHSLD. Bon, on veut
que ça soit des personnes qui ont quand même une expérience, qui l'ont déjà
fait, des personnes aussi qui sont connues des établissements.
Évidemment, on va prendre toutes sortes de
précautions : avoir un test négatif, avoir les équipements médicaux, ne
pas se tenir proche des autres patients ou des employés mais aller s'occuper
juste de la personne qu'ils connaissent. Puis, quand ils retournent à la
maison, bien sûr, faire attention de continuer de garder le deux mètres, là,
pour ne pas s'infecter.
Donc, je parlais hier de la balance des
inconvénients. C'est ce qu'on a pesé puis on pense que, compte tenu du manque
de personnel dans les CHSLD, ça vaut la peine de demander à certains proches
aidants de venir nous donner un coup de main.
Mais je veux être clair, par contre, si
vous n'êtes pas un proche aidant qui est identifié par les responsables des établissements,
l'interdiction des visites demeure. Je comprends que beaucoup de personnes
voudraient voir leurs pères, leurs mères, aller les visiter, mais je ne
voudrais pas non plus qu'à répétition on demande aux responsables des CHSLD d'absolument
pouvoir venir voir son père ou sa mère. Là, on parle juste des personnes qui
vont être identifiées par les responsables des établissements, là, quand même
limiter le nombre pour éviter la propagation du virus.
Bon, j'avais demandé aux gens responsables
des établissements de s'assurer d'avoir un responsable qui appelle les
familles. On me dit que ça fonctionne bien. On me dit que 95 % des
établissements ont appelé les familles. Donc, il en reste un 5 %, là, on
va poursuivre de ce côté-là. Je pense, c'est important, étant donné qu'il n'y a
pas de visite, sauf les proches aidants identifiés, de donner des nouvelles aux
familles.
On a décidé aussi qu'à partir
d'aujourd'hui, par transparence, on va vous donner la liste aussi de toutes les
résidences, là, qui sont, entre guillemets, sous surveillance. Je veux vous
dire d'ailleurs qu'on a terminé la visite des 2 600 résidences. Juste
vous dire, là, parce que je sais que certains ont demandé des rapports
d'inspection, là, on n'est pas en train de faire de la paperasse, là. Ce qu'on
voulait, c'est d'aller de visu voir où il y a des problèmes, voir quelles sont
les résidences qu'on doit surveiller, aider. Donc, l'idée, ce n'est pas de
faire de la paperasse, là, c'est surtout de se donner une liste. Et puis, sur
les 2 600, il y en a 41, résidences, aujourd'hui, qui sont plus critiques,
plus... où on doit suivre la situation d'un peu plus proche. Évidemment, ça va
changer de jour en jour, là, on va republier la liste à chaque jour. Donc,
soyons prudents sur l'utilisation de la liste. La liste qui était bonne hier
soir ne sera peut-être pas bonne ce soir. Donc, il y en a, des résidences qui
vont s'ajouter, d'autres qui vont sortir de la liste.
Donc, je termine en vous disant : Je
comprends que c'est difficile, la situation dans les CHSLD. Peut-être qu'on ne
s'attendait pas à autant de personnes infectées. C'est un virus qui frappe très
fort, puis on a vu que, dans certains cas, du personnel qui n'avait même pas symptômes,
bien, a probablement infecté des résidents. Et donc il faut comprendre qu'on
n'arrivera pas, malheureusement, à sauver tout le monde. Mais le gros problème
est vraiment dans les CHSLD, là. Il faut dire que, quand on regarde la situation
dans les hôpitaux, c'est beaucoup moins pire qu'on pensait. Donc, les beaux
jours s'en viennent quand même, puis on est plus convaincus que jamais, là,
qu'on est en train d'atteindre le fameux pic. Mais le pic, ça le dit, c'est le
moment où il y a la pire situation avant que ça commence à s'améliorer.
Donc, je veux encore une fois lancer un
appel à tous. On a besoin de personnel expérimenté qui ont des compétences en
santé dans nos CHSLD. Oui, on a comblé une bonne partie des postes, mais, à
chaque jour, il y a malheureusement du personnel additionnel qui s'absente et
puis des besoins qui s'amplifient avec le nombre de personnes qui sont
infectées à la COVID-19. Donc, je veux, tout le monde, vous dire, on va tout
faire pour protéger nos aînés, pour les soigner dans la dignité. Mais on a
besoin de l'aide de toutes les personnes qui peuvent venir nous donner un coup
de main dans les CHSLD.
A few words in English
before I let Dr. Arruda talking more about the rules that will be put in place.
Good afternoon. As I said, since a few days now, our top priority remains the
situation in our senior residences. We are deploying more professionals from
the hospitals to the residences, but we're still lacking staff. I'm asking
everybody available, every health worker to come forward and help us. I appeal
to your sense of duty to help us protect the most vulnerable. We need you. We
will also... experienced caregivers to help their loved ones. But, apart from
these identified caregivers, visits will remain forbidden for the other ones.
I also want to make sure
families of the residents are kept informed. That's why
I asked that there be at least one person in each residence in charge of
communicating with the families. We will also start today publishing a list of
residences where the situation is under surveillance. I know that the situation
is tough for everyone but it will get better. It's very important to continue
our efforts, that's how we'll save hundreds of lives. Thank you all.
Le Modérateur
: Merci, M.
le premier ministre.
M. Legault : Je donnerais la
parole au Dr Arruda.
Le Modérateur
: Très
bien.
M. Arruda (Horacio)
:
Bonjour, tout le monde. Depuis le début, toutes nos actions visent à protéger
la santé de la population, et particulièrement de nos plus vulnérables, les
gens d'en haut de 70 ans. On savait d'emblée que ce serait impossible, ici
comme ailleurs dans le monde, d'éviter tous les cas. Et, malheureusement, cette
population-là qui est très fragile est touchée par le virus.
On a voulu aussi maintenir notre capacité
de traiter les cas, c'est-à-dire d'aplatir la courbe et ne pas se trouver dans
une situation comme dans d'autres pays où on aurait eu à choisir entre
certaines personnes pour accéder aux soins intensifs. Donc, ça l'a marché. La
courbe a été aplatie grâce au travail que vous avez fait avec nous, grâce au
respect des consignes.
Vous savez, pour la Santé publique, brimer
les droits de la personne, il faut avoir des bonnes raisons. Ici, on a voulu
sauver des vies, et je demeure convaincu qu'on en a sauvé plusieurs et qu'on
pas eu à faire des choix difficiles comme ont eu lieu ailleurs dans le monde.
Comme mesure, on a interdit aux visiteurs
en CHSLD et en résidences pour personnes âgées... On a interdit les visites
puis ça l'a marché. La situation aurait été beaucoup plus pire si on ne l'avait
pas fait. Nos hôpitaux seraient pleins à craquer probablement, actuellement,
avec beaucoup de gens qui seraient à l'hôpital et aux soins intensifs. Mais, il
faut comprendre que, notamment avec la connaissance qui s'améliore, on se rend
compte aujourd'hui, ce qu'on ne savait pas au début de l'épidémie, que
plusieurs personnes étaient asymptomatiques et pouvaient contaminer les gens
autour d'eux. C'est ce qui est probablement arrivé avec des gens qui revenaient
de voyage ou qui l'auraient attrapé ailleurs, qui sont rentrés dans les CHSLD,
là où il y a une concentration importante de gens très vulnérables. Et, ça l'a
amené les décès qu'on voit actuellement, qui nous dérangent tous, bien entendu,
mais qui sont un phénomène qu'on observe aussi ailleurs dans d'autres
provinces, dans d'autres endroits où il y a une concentration de personnes
âgées.
Beaucoup de gens nous écrivent, je reçois
beaucoup de courriels personnels pour changer les consignes. Aujourd'hui, je
vais vous demander la collaboration de tous pour respecter à la lettre ce qu'on
va faire en CHSLD. Le premier ministre en a déjà énoncé quelques éléments,
mais, je veux vous le dire, c'est très important que vous compreniez que vous
devez respecter ce qu'on vous dit actuellement. Ça s'adresse seulement aux
CHSLD, là où les gens les plus vulnérables ont besoin de soins beaucoup plus
concentrés en nombre d'heures que ce qu'on retrouve dans les autres résidences
pour personnes âgées.
Et cette chose-là va être faite pour ces
patients-là et leurs proches aidants soignants. Il faut comprendre que ce sont
des gens qui sont connus avant la pandémie. C'est des gens qui allaient
régulièrement, avant la pandémie, offrir soit de l'alimentation, de
l'hydratation ou de l'hygiène. Il y en a à peu près 10 %, des gens en CHSLD,
qui ont ce genre d'aidant naturel. C'est triste. Ça va être difficile pour les
enfants qui allaient voir leurs parents la fin de semaine parce qu'ils
travaillaient, puis etc., puis qu'ils n'avaient pas la capacité d'être un
proche aidant. Mais je tiens à vous dire qu'on ne peut pas ouvrir la machine ou
la porte de façon intensive dans le contexte actuel.
C'est une mesure qui est volontaire. Je
tiens à insister ici, on n'oblige pas personne qui le faisait avant de revenir
offrir des soins. C'est pour une personne pour un patient. Ces gens-là venaient
avant la crise puis, comme je l'ai dit, offraient certains types de soins. Ce
n'est pas pour les familles et les visiteurs. Je comprends que c'est difficile,
mais ce n'est pas le cas. Ces personnes seront identifiées par la direction de l'établissement.
C'est eux qui connaissent quelle était la pratique antérieurement. Puis ils
devront répondre à certaines conditions et signer un consentement éclairé pour
qu'ils comprennent à quoi s'exposent ces gens-là quand ils vont aller en milieu...
Puis ils vont avoir des notes, à la fois pour les établissements, pour les
patients et les proches aidants, pour savoir quoi faire dans quelles
situations. Et, si jamais les gens développent des symptômes, on va leur dire
exactement quoi faire.
Cette mesure-là va commencer jeudi matin
pour nous permettre de mieux préparer tous les instruments, le matériel qui va
être nécessaire. Vous savez, nos intervenants et les directions des CHSLD sont
très sollicités actuellement pour offrir des soins de meilleure qualité qui
sont possibles. Si vous êtes une personne qui n'est pas dans cette catégorie,
je vous demande de ne pas mettre de pression ou de porter plainte contre les
choix qui seront faits par les établissements. Ce n'est pas eux qui font cette
prescription, c'est nous. Et je tiens à vous dire qu'on doit y aller par étapes
parce que, si c'est la cohue, on va devoir reculer et nous serons tous
perdants.
Je vous supplie donc d'être patients, et
je le sais que c'est difficile, et de respecter les consignes qu'on va donner,
mais on va permettre à certaines personnes qui sont des aidants antérieurs avec
des gens qui sont dans une situation de très grande vulnérabilité, de ravoir un
certain contact. Plus on va respecter les consignes, plus on va s'en sortir
rapidement, plus on va être en mesure d'élargir les approches puis plus on
pourra revenir, j'espère, à la normale.
Je vous remercie et je vous demande, surtout
à ceux qui ne seront pas visés par cette mesure, parce que ça va être la
majorité des gens, de respecter celle-ci même si c'est difficile ce qu'on vous
demande encore.
Le Modérateur
: Merci à
vous. Donc pour la période de questions en français, nous allons débuter
aujourd'hui avec Patrice Bergeron de LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous, M. le premier ministre, je vous cite. La semaine dernière, en
conférence de presse, vous avez dit que vous rencontrez, donc, les équipes de
la santé tous les matins. Je pose la question à l'équipe : Est-ce que le
patron du CHSLD est compétent? Est-ce qu'on vous a déjà dit, par exemple, qu'il
y en avait des pas compétents? Qu'est-ce qu'on vous répond? Puis qu'est-ce que
vous faites si on vous répond qu'ils ne sont pas compétents?
M. Legault : Bien on va les
aider. C'est ça qu'on regarde, là, puis c'est ça qui est l'objectif, là, c'est
de regarder est-ce que la situation est bien gérée, est-ce qu'il y a des zones
chaudes, des zones froides, est-ce que le personnel sait exactement comment
utiliser les équipements, etc. Donc, je ne sais pas si vous faites référence,
par exemple, au CHSLD Herron, là, mais on savait qu'il y avait un problème de
la direction, mais on ne savait pas l'ampleur du problème.
Là, je vous le dis aujourd'hui, il y a
41 résidences, là, qu'on surveille de très proche, donc, où il y a entre
autres beaucoup de cas. Donc, c'est le rôle, là, des responsables des
résidences de s'assurer... Puis là, on est allé faire plus que ça. Il y a eu
des gens qui sont allés visiter physiquement chacune des 2 600 résidences,
donc qui ont eu le temps de rencontrer la direction, de poser quelques
questions puis de voir qui a la situation sous contrôle puis qui a moins la
situation sous contrôle.
M. Bergeron (Patrice) : Par
ailleurs, j'ai une question ici d'un collègue qui vous demande : On vous
sait préoccupé par la reprise économique. Allez-vous revoir les seuils
d'immigration à la baisse si cette reprise se fait plus lente que prévu?
M. Legault : Bien, on n'est
pas rendus là, mais effectivement, c'est quelque chose qu'on va regarder. Je
pense qu'il faut tout revoir puis entre autres, bien, le nombre d'immigrants
avec le taux de chômage élevé qu'on va avoir dans les prochains mois, bien, on
pourrait effectivement réduire le nombre.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Dans les gens que vous voulez ramener dans les CHSLD, avez-vous... Vous avez
parlé de 1 200 absents. Est-ce que ça veut dire que vous avez besoin
de 1 200, ou vous avez besoin de plus, ou avez-vous un ordre de grandeur?
M. Legault : Bien, oui, comme
je le disais, bon, déjà, on en manquait avant. Par contre, là, de façon temporaire,
on a pris des gens des hôpitaux pour les amener dans les CHSLD. Donc, on a
comblé une bonne partie. Mais ces gens-là vont devoir éventuellement retourner
à l'hôpital parce qu'il va falloir reprendre les opérations, entre autres, qui
ont été retardées.
Bon, un grand espoir qu'on a — c'est
2 600, là, l'éducation — 2 600 profs qui connaissent
les soins de santé, qui pourraient venir travailler dans les CHSLD. Je veux
dire, ça, ça serait extraordinaire. On a adopté effectivement un décret pour
être capables de le faire. Ces gens-là sont déjà payés, là, nos enseignants.
Ils sont toujours payés puis ils vont avoir droit aussi à la prime qui est
donnée dans les CHSLD, donc, mais je fais surtout appel à leur sens du devoir.
On a besoin d'eux autres actuellement.
M. Bossé (Olivier) : Vous
parlez de profs. Vous m'amenez sur mon autre question. Le retour à l'école, je
sais que la date, ce n'est pas tellement ça qui est déterminé, mais est-ce que
les professeurs seront obligés de retourner enseigner? Parce que certains ont
peut-être 60 ans et plus, d'autres ont peut-être des conditions de santé
plus fragile, donc est-ce que ce sera obligation de retourner enseigner?
M. Legault : O.K. Bien, on
n'est pas rendus là. Je l'ai dit : Avant qu'on demande aux profs de
retourner à l'école puis aux enfants de retourner à l'école, on va avoir des
discussions avec le Dr Arruda pour voir les mesures qu'on met en place. Est-ce
que ce sera des classes complètes? Est-ce que ça sera dans toutes les régions?
Qu'est-ce qu'on fera avec les enseignants qui ont plus de 60 ans? C'est le
genre de questions où, là, il y aura des consignes. Mais je veux être bien
clair, là, on n'est pas rendus là, là. Il n'est pas question de réouvrir à
court terme les écoles.
Le Modérateur
: Maintenant,
au tour de Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. le
premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. Ma question s'adresse à Mme
McCann. Bon, vous dites, en fait, que vous êtes à la recherche de gens, qu'il
manque du personnel, entre autres, dans les CHSLD. Or, on m'indique que l'Ordre
des hygiénistes dentaires du Québec, qui compte... je pense que c'est
6 500 membres au Québec, vous a proposé, Mme McCann, à votre
ministère les services de ces personnes-là, de certaines personnes qui ont des
capacités, me dit-on, une expertise en hygiène, en salubrité, et qu'il n'y
aurait pas eu de suite donnée à ces gens-là.
Est-ce que, justement, les hygiénistes
dentaires, qui ont une formation aussi, une certaine formation en hygiène,
etc., de même que les dentistes, qui sont aussi des gens qui sont issus du
milieu médical, là, je comprends qu'il y a une spécialité spécifique à eux, là,
mais qui ont quand même une formation médicale, en pharmacologie également, ce
sont des gens qui sont considérés par votre ministère pour venir prêter
main-forte au réseau?
Mme McCann : Bien, écoutez, on
va regarder ça rapidement parce que, vous avez raison, c'est des gens qui ont
des formations de base intéressantes. Alors, j'en prends bien note et j'ajoute,
bon, tout ordre professionnel qui considère, là, qu'il pourrait nous donner un
coup de main, nous, on est ouverts à ça. Alors, on va faire le suivi rapidement
parce que, comme dit le premier ministre, on a besoin de tout le monde.
J'ajoute également qu'on a des gens qui
travaillent dans des entreprises d'économie sociale, là, qui s'occupent des
gens à domicile beaucoup, mais il y en a qui sont disponibles actuellement,
pius on travaille avec eux pour qu'ils viennent nous aider en CHLSD. Ça, c'est
des gens très expérimentés, là, qui peuvent donner beaucoup des soins de base à
nos personnes en CHSLD.
Alors, merci, et, si vous avez d'autres
suggestions, nos suivis se font de façon très, très rapide dans le contexte actuel.
Merci.
M. Lacroix (Louis) : M.
Arruda, quand vous avez fait les projections, la semaine dernière... bien, pas
vous, vous n'étiez pas là, mais le Dr...
M. Arruda (Horacio)
:
Massé.
M. Lacroix (Louis) : Massé,
merci, on parlait d'un pic de pandémie, en fait, qui tournerait autour du
18 avril. Est-ce que cette date-là, dans vos projections, de la façon dont
ça se déroule actuellement, est toujours une date qui est plausible ou si ça a
été devancé? Est-ce que vous croyez que le pic va arriver plus tard? Est-ce
qu'on a... vous vous êtes ajustés par rapport à la projection de la semaine
dernière?
M. Arruda (Horacio)
:
Si on parle du pic du nombre de cas... Là, je veux faire une distinction entre
le pic de nombre de cas versus le pic d'hospitalisations puis le pic de décès
parce qu'ils sont décalés dans le temps. Vous savez qu'on attrape la maladie
mais on ne meurt pas tout de suite.
Donc, moi, je pense que les projections
par rapport au nombre de pic de cas sont adéquates, même, peut-être,
potentiellement devancées. Donc, c'est-à-dire qu'on observe actuellement...
Puis là il faut faire la distinction entre les régions, puis etc., puis il faut
obtenir la stabilité des données, parce que, malgré le fait qu'on vous annonce
des cas à chaque jour, des fois, c'est des cas de la veille qui ne sont pas
encore rendus dans le système. C'est compliqué, là, de l'hôpital jusqu'à la
direction de santé publique, de la direction de santé publique à dans le
système, aux enquêtes. Parce que notre priorité est toujours d'enquêter les...
de faire les interventions plutôt que de compiler des statistiques, mais on
essaie de les avoir en même temps.
Moi, je pense qu'actuellement on est
probablement dans le pic puis en train de commencer à descendre, mais c'est une
descente qui va être lente, hein? Ce n'est pas une descente... Comme on aplatit
la courbe, on l'a aplatie dans les deux sens. Donc, dans les faits, on l'a
aplatie, puis elle va probablement redescendre lentement, comme tel, puis là il
va falloir mesurer l'effet de tout ça. Mais je pense qu'on...
Message très important : Même au pic,
même à la descente, il faut faire attention. Il ne faut penser que, parce qu'on
a atteint le pic, on peut se laisser aller dans la pente, puis envoye, on ouvre
les portes. C'est pour ça qu'on va faire, comme tous les pays du monde, une
approche par étapes, progressive. On va mesurer les effets de notre ouverture
de certains milieux puis etc. On va continuer à enquêter les cas et les
contacts. On va faire une surveillance encore plus importante qu'au début.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, Hugo Pilon-Larose, LaPresse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour. Vous avez fait état, ces dernières semaines, du matériel médical de
protection. À tous les jours, on savait lequel était davantage pratiquement en
pénurie. Est-ce que, dans des CHSLD, qu'ils soient publics ou privés, à un
moment donné, ces dernières semaines, on a manqué de ce matériel-là?
M. Legault : Pas dans la
dernière semaine, en tout cas, puis même, je dirais, les dernières semaines. Au
début, peut-être qu'il y a pu avoir certains CHSLD privés qui n'avaient pas
tout le matériel, mais au total, on n'a jamais manqué de matériel. Donc, peut-être
que des gens ne l'ont pas demandé, mais, même si c'est devenu serré à un moment
donné, il y a toujours eu assez pour couvrir tous les CHSLD, tous les hôpitaux.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Pour
la reprise des travaux parlementaires, on a vu, donc, les leaders des autres
partis faire une... vous interpeler, hier, en demandant à ce que des rencontres
virtuelles soient organisées avec des ministres et des députés de l'opposition.
Hier, on a semblé comprendre, donc, que vous n'étiez pas intéressé par leur
proposition. Qu'est-ce qui va arriver, au-delà du 21 avril, à ce sujet-là?
M. Legault : Non. J'ai eu une
discussion hier, comme je le fais à tous les lundis puis à tous les jeudis,
avec les trois chefs de l'opposition. On discute de comment on pourrait faire
ça après le 21 avril. C'est certain, là, que ça dépend aussi des personnes
qui seraient interrogées. Je pense que je n'ai pas besoin d'expliquer que
Danielle McCann a moins de temps à donner à être capable de faire ça dans
les prochaines semaines.
Mais je comprends, en même temps, entre
autres avec la situation dans les CHSLD, que les oppositions ont des questions
à poser. Donc, on est en train de trouver une solution, et moi, j'ai bon espoir
qu'on va s'entendre.
Le Modérateur
: Merci.
Maintenant, au tour de Patrick Bellerose, Journal de Québec, Journal
de Montréal.
M. Bellerose (Patrick) : Oui,
bonjour à tous. Première question pour Dr Arruda. La semaine dernière, ma
collègue vous a demandé si les personnes âgées suspectées d'être décédées d'une
COVID-19 étaient testées de façon systématique, et votre réponse, c'était :
C'est arrivé. Puis on a aussi des informations sur le terrain qui laissent
croire que ce n'est pas fait de façon systématique. Ça nous porte à croire que
le bilan des décès est forcément sous-évalué.
Donc, je voudrais savoir, est-ce que vous
croyez que le bilan des décès de la COVID-19 est sous-évalué au Québec? Et pour
quelle raison ce n'est pas dépisté de façon systématique?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, il y a différentes raisons. Premièrement, je veux juste vous dire que...
et là je ne veux pas parler... parce que je suis en train de faire vérifier les
définitions de cas des autres provinces. Pour vous donner un exemple... Juste
pour vous donner un exemple comparatif, quand on parle de chaleur accablante au
Québec et qu'on nomme des décès, souvent, on n'attend pas l'enquête du coroner
à la fin pour savoir si c'est la cause principale. Pour des raisons de vigie et
d'intervention, on compte ces cas-là. Alors, au Québec, on a des cas de façon
significative, et l'Ontario n'en a pas beaucoup parce qu'ils attendent la confirmation
du coroner.
C'est vrai qu'il est possible qu'on n'ait
pas testé tous les cas, mais on a une définition de cas maintenant qui implique
ce qu'on appelle des cas en lien épidémiologique. Vous êtes dans un CHSLD, dans
un étage où vous avez un cas ou deux qui ont été confirmés par laboratoire.
Dans l'autre chambre d'à côté, vous avez un cas, il n'y a pas d'autre raison de
décès comme telle ou on est presque sûrs que... presque sûrs... à un bon
pourcentage que c'est du COVID-19, mais il va être un COVID-19 non testé, non
confirmé par laboratoire, mais considéré comme un cas. Donc, ça, on en a. Et
vous allez voir, dans des... on peut voir qu'on en a de plus en plus, comme
tels, parce qu'à ce moment-là, et on fait souvent ça dans des enquêtes, on ne
teste pas tout le monde. On sait que la maladie circule. Actuellement, on n'est
plus dans la saison de la grippe, puis etc. Donc, la probabilité que ce soit un
cas est plus élevée, puis on ne le fait pas en termes de test de laboratoire.
Donc, est-ce que c'est possible que des
gens soient décédés de la COVID-19 puis que, pour une raison x, y, z, ils
n'aient pas été là? C'est vrai. Tous les systèmes ont toujours sous-estimé les
décès. En Italie, on pense qu'il y a peut-être eu trois à 10 fois plus de
cas de décès que ce qui a été rapporté parce que c'est normal, à un moment
donné. Mais, quelque part, je vous dirais que, comparativement à d'autres
provinces, par rapport à la quantité de tests qu'on fait, il y en a
probablement. Ce serait presque impossible de penser qu'on n'en a pas échappé
quelques-uns, mais pas de façon significative, dans le contexte aussi où on
compte les cas qui sont associés mais non confirmés par laboratoire. Il y a des
fois aussi où, en postmortem, on n'est pas capables de le trouver, le prélèvement
n'est pas adéquat, etc.
M. Legault : Je peux
peut-être ajouter, là, comme ancien ministre de la Santé, le Québec a toujours
eu la réputation d'être plus méticuleux que les autres États dans le monde.
C'est vrai pour quand il y a eu des décès, certains étés, avec la chaleur
accablante. On se demandait pourquoi on en avait plus au Québec qu'ailleurs.
Bon, peut-être qu'ailleurs ce n'était pas tout déclaré. Je me rappelle aussi de
toute la question du nombre de suicides au Québec, bien, pourquoi on en avait
plus qu'ailleurs? On s'est rendu compte, c'est parce qu'on faisait un suivi
plus méticuleux qu'ailleurs. Donc, le Québec a toujours eu la réputation, comme
on dit en québécois, d'être plus catholique que le pape. Donc, moi, je ne suis
pas trop inquiet de ce côté-là. Ça se peut qu'on en ait échappé quelques-uns,
mais je serais curieux de savoir, ailleurs, combien ils en ont échappé.
Le Modérateur
: En
sous-question?
M. Bellerose (Patrick) :
Merci. M. Legault, question pour vous. Vous avez publié, comme vous
disiez, la liste des CHSLD en situation critique. C'est vrai que les médias le
demandaient. Par contre, on s'aperçoit ce matin que la liste qui a été publiée
par un média contient une erreur. Est-ce que vous ne craignez pas que d'autres
erreurs comme ça se glissent dans les listes que vous allez mettre en ligne et
qu'on crée de l'inquiétude inutilement, disons, chez les parents des patients?
Et aussi, en complémentaire, disons, est-ce qu'il sera possible de sortir un
résident d'une résidence touchée par la COVID-19 si on voit que le nom est sur
la liste?
M. Legault : Bon, deux
choses. D'abord, j'ai posé la question sur le sujet, là, de combien de décès
dans le centre de gériatrie de Montréal. Il faut comprendre qu'il y a un
certain délai, hein, pour analyser si la personne est vraiment décédée de la
COVID-19. Parfois, ça peut prendre un certain nombre de jours avant que ça soit
ajouté. C'est pour ça, là, que, malheureusement, on sait un peu, là, que, par
exemple, dans les décès aujourd'hui, probablement qu'il y en a qui vont
s'ajouter, qui sont décédés dans les derniers jours, mais où on est en train
d'analyser est-ce qu'ils sont vraiment décédés de la COVID-19.
Donc, dans le cas que vous mentionnez,
c'est exactement ça qui est arrivé, là. C'est que ce n'est pas qu'on a oublié
d'en déclarer. C'est juste parce que le nombre qui est donné puis qui était
dans le rapport est toujours le bon, sur les confirmés, mais il y en a d'autres
qui s'en viennent.
M. Bellerose (Patrick) :
Je faisais référence à...
Le Modérateur
: Merci.
Non, c'est une question, une sous-question. Alain Laforest, TVA Nouvelles.
Merci.
M. Bellerose (Patrick) :
Je faisais référence à une autre résidence, en fait, qui était sur la liste où
il n'y avait pas de cas de COVID-19.
Le Modérateur
:
M. Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Merci. Bonjour, M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda.
Mme McCann, ma question va s'adresser à vous. Concernant les spécialistes,
vous avez lancé un appel il y a plusieurs jours, sauf qu'il semble qu'il n'y a personne
qui a eu d'appel encore pour le transfert dans les CHSLD. Qu'est-ce qui
explique ce délai-là, là? C'est que la machine est trop lourde? Pourquoi les
gens ne sont pas déjà là?
Mme McCann : Bien, je
vais vous dire, d'ailleurs, en ce moment, il y a une rencontre téléphonique
entre la sous-ministre adjointe et les deux associations ou fédérations, je
devrais dire, médicales. Je pense qu'on s'entend, notamment avec la Fédération
des médecins omnipraticiens, sur une partie de réponse téléphonique, là, hein,
au niveau, là, des CHSLD, les RPA, les RI, RTF, et même le maintien à domicile,
ce qui est bon, la garde entre autres. Mais on veut aussi que les médecins
aillent sur place aider dans les CHSLD, surtout dans les CHSLD, mais aussi dans
les RPA, dans les RI, RTF. Alors, c'est ce qui est en train de se discuter
actuellement parce que, comme vous le voyez, là, on a besoin de tout le monde.
Pour les médecins spécialistes,
effectivement, la discussion va porter là-dessus aussi. Qu'est-ce que peuvent
faire les médecins spécialistes étant donné qu'ils sont médecins à la base,
hein, comme tout médecin, et qu'ils peuvent faire des choses, certainement,
dans le contexte, là, des résidences d'hébergement? Alors, eux aussi, ils
offraient, par exemple, d'appeler les familles. Oui, mais il y a d'autres
personnes qui peuvent faire ça, là.
Actuellement, on est en train de
s'organiser. Moi, je pense qu'il y a un rôle pour les médecins spécialistes, en
complémentarité ou en collégialité, je vous dirais, avec les médecins de
famille. Alors, c'est exactement ce qui est en train de se discuter
actuellement, puis on veut vraiment que ça avance rapidement.
M. Arruda (Horacio)
:
J'aimerais, M. le chef de la tribune, si vous permettez, M. le premier ministre,
Mme McCann, revenir sur la question des données parce que je pense que c'est
une question importante. Si vous me permettez, je voudrais vous dire... Vous ne
pouvez pas vous imaginer l'effort qui est mis actuellement par des gens qui
sont dans l'intervention pour collecter les informations. Ça ne vient pas d'un
seul système. Ça ne vient pas d'un dossier patient dans lequel il y a toute
l'information, puis qui est informatisé, puis etc.
Donc, on a des sources qui viennent soit
par des enquêtes, des téléphones qu'on fait aux établissements. Il y a des
sources qui viennent par des saisies de la santé publique à partir des
déclarations que le médecin va avoir faites. Puis c'est sûr que notre énergie,
dans ce temps-là, est toujours associée à faire les bonnes affaires. Les
statistiques, c'est un élément très important. Si vous saviez le nombre...
Toutes les questions que vous voulez, là, si on était en mesure de vous y
répondre parfaitement, ce serait extraordinaire. Il y a les heures de tombée.
Quand on prend les données à six heures du soir, bien, dans la nuit, il se
passe beaucoup de choses. Les directions de santé publique ou les
établissements, par transparence, vont vous donner des chiffres qui vont être
différents.
Et, quand on est transparents, à la
vitesse où ça va... Il faut comprendre que des erreurs, hein, vous savez, là,
même les comptables peuvent en faire des fois quand ils corrigent... ou même
les prévisions, puis etc. Non, mais, je ne sais pas si vous comprenez, vous ne
pouvez pas vous imaginer... Quand on aura un système informatisé parfait
partout, là... Tu sais, on est en train d'en développer un pendant que l'avion
vole. Donc, des erreurs, il va y en avoir. On essaie de les minimiser. Puis,
des fois, il va y avoir des délais. C'est sûr que moi... Quand on se lève le
matin puis on lit dans vos journaux que vous avez tant de décès dans tel centre
parce que l'information a été donnée, mais que ces cas-là, il y en a qui sont
arrivés après, puis etc., les chiffres ne balancent pas... Et ça, c'est très
dérangeant quand on essaie de faire balancer des chiffres.
Donc, je voudrais juste que vous
compreniez que, si on ne le rend pas transparent, on ne le donne pas, les gens
s'inquiètent parce qu'ils ne savent pas, ils sont dans l'inconnu. Si on le met
puis c'est une erreur, mais ça va peut-être entraîner un certain stress pour
certaines personnes, mais ça va être corrigé le plus rapidement possible. Ça
fait que je voulais quand même que vous compreniez ça parce que, sinon, là, on
va avoir des débats sur les chiffres à tous les jours. Et plus ça va aller,
plus il va y avoir de cas, plus il va y avoir de charge dans le système, plus
ce système-là est... Puis je peux vous dire que même dans le monde, même l'OMS ne
mettait pas ses données à jour tous les jours, puis, des fois, c'est avec des
pays qui ont contribué, d'autres qui n'ont pas contribué à la mise à jour.
Mme McCann : J'aimerais
apporter aussi un complément, si vous permettez, sur les médecins spécialistes
parce qu'il faut quand même dire qu'il y a des choses intéressantes, là, qui se
passent en milieu hospitalier, par exemple, je vais vous donner un exemple, un
orthopédiste qui aide son collègue interniste, là. Il y a beaucoup, beaucoup de
collaboration qui se fait en milieu hospitalier.
Je sais aussi... On le sait que les
médecins spécialistes aimeraient rouvrir leurs cliniques externes. On ne pourra
pas le faire de façon complète. Il y aura peut-être une certaine réouverture,
là, on est en train d'étudier ça. Au niveau des chirurgies, on ne peut pas vraiment
beaucoup, beaucoup aller de l'avant, parce qu'on a encore notre enjeu au niveau
des médicaments, mais c'est en train d'être travaillé.
Donc, ce que je disais tout à l'heure,
c'est qu'on veut que les spécialistes, parce qu'il y en a quand même un certain
nombre, là, actuellement qui sont inactifs, qu'ils viennent nous aider dans les
milieux d'hébergement.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : En
sous-question, oui, toujours avec vous, Mme McCann. Vous avez parlé tout à
l'heure, et ça fait plusieurs jours qu'on l'évoque, depuis samedi, là, la
résidence Herron. Dans une lettre que vous avez reçue, Mme la ministre, de la
part de la direction de ce CHSLD, le 9 avril, on vous informait déjà qu'il
y avait 23 décès et 27 employés qui étaient testés positifs COVID.
Est-ce que le CIUSSS vous a dit la vérité
dès le départ? Parce que M. le premier ministre nous a dit que vous l'aviez
appris vendredi, alors que ça date du 9 avril, la lettre où on vous dit
qu'on a 23 décès là-bas, là.
Mme McCann : Oui, bien,
vendredi, c'était le 10 avril, si je ne me trompe pas. Alors, moi, j'ai vu
la lettre plus tard, là, parce qu'une lettre qui m'est envoyée ne m'arrive pas,
là, instantanément, je dois vous dire, là. Ça arrive à une adresse, ministre de
la Santé, et on doit la traiter. On la traite rapidement, mais je ne l'ai pas
dans l'heure, là.
Alors, moi, je pense que j'ai eu
l'information, effectivement, le vendredi soir, samedi matin, là, où qu'on a
tout confirmé ça, où il y avait eu une trentaine de décès dans le dernier mois.
C'est à ce moment-là que j'ai eu l'information.
Le Modérateur
:
Maintenant, au tour d'Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. J'aimerais revenir sur la question concernant l'Institut universitaire
de gériatrie de Montréal, parce que je comprends bien qu'il puisse y avoir des
délais, mais quand même, on apprend qu'il y a 33 personnes qui sont
décédées, alors que le bilan du CIUSSS—Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, le même
jour, faisait état de cinq décès, là. Donc, ils ont quand même un écart très
important. On imagine que ce ne sont pas tous des gens qui sont décédés dans
les heures précédant la mise à jour du bilan. Je veux être certain de bien
comprendre ce qui explique cet écart important là.
Et, d'autre part, vous nous parliez, M. le
premier ministre, de différences entre les cas rapportés, cas soupçonnés.
Est-ce à dire, donc, que, dans plusieurs autres établissements, les chiffres seraient
beaucoup plus élevés, si on tenait compte des cas soupçonnés? Parce que, là,
c'est ce qui semble expliquer l'écart à l'institut...
M. Legault : Mais là vous
parlez de deux choses, des décès...
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
c'est deux questions.
M. Legault : Bon, O.K. Les
décès, j'ai posé la question ce matin, puis on me dit : L'écart s'explique
par le fait que les décès n'ont pas tous été analysés au moment où le rapport a
été fait.
Pour ce qui est des cas confirmés ou
suspectés, bien, ça, effectivement, c'est une différence. Confirmé, ça veut
dire qu'il y a eu un test positif. Suspecté, bien, il y a peut-être... la
personne a des symptômes, là, donc... Pas sûr si ça répond à votre question.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
donc, est-ce... bien, on sous-estime ou...
M. Legault : Pardon?
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
qu'on sous-estime, donc... parce qu'en fait, si je comprends bien, il y a
des...
M. Legault : Bien, moi, je
pense qu'actuellement, dans les CHSLD, là, il y a sûrement plus de cas que le
nombre qui est rapporté confirmé. Il y a du travail qui est en train d'être
fait, actuellement, pour faire des tests puis il y a des personnes qui sont
suspectées, qui vont, en partie, devenir confirmées.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce qu'il
y a plus de décès?
Le Modérateur
:
Rapidement.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
qu'on sous-estime le nombre de décès?
M. Legault : Je ne pense pas.
Moi, je ne pense pas. Je pense que les décès de la COVID-19 sont rapportés. Ça
peut prendre quelques jours, parfois, avant que ça soit rapporté, mais ils ne
sont pas sous-estimés. Les décès, c'est des décès.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, ma question est pour M. Legault et Mme McCann. J'aimerais
savoir ce que vous pensez de la gestion des CISSS et des CIUSSS par rapport aux
CHSLD. Est-ce qu'il y a des choses que vous aimeriez voir changer?
M. Legault : Bien, écoutez, ça
fait longtemps qu'on parle des CHSLD, qu'on dit : Il y a une pénurie de
personnel, il y a des postes d'affichés qui ne sont pas comblés. Dans les CHSLD
privés, peut-être que les ratios devraient être augmentés. Bon, c'est des
discussions qu'il y a eu depuis plusieurs années.
C'est sûr qu'il y avait un manque de
personnel dans les CHSLD. Donc, on connaissait le problème. C'est d'ailleurs
pour ça qu'au centre de la négociation avec les syndicats, on a toujours dit
qu'il faut une augmentation, en pourcentage, plus élevée pour les préposés aux
bénéficiaires que pour les autres groupes d'employés. Mais, comme je le disais,
ce n'est pas nécessairement facile de négocier, avec les syndicats, des
augmentations de salaire qui ne sont pas les mêmes pour tous les groupes
d'employés.
Par contre, assez rapidement, on a mis des
primes, là. Par exemple, dans les CHSLD privés, on a mis des primes de
quatre dollars de l'heure. Ce n'est quand même pas rien, là, quelqu'un qui
gagne 13 $ de l'heure, qu'on lui donne, du gouvernement,
quatre dollars de l'heure de plus. Donc, il y a des primes, effectivement,
qui ont été mises de façon temporaire. Est-ce qu'il y a deux, trois,
cinq ans, on aurait dû penser à mettre des primes permanentes? Je pense
que oui. Aujourd'hui, on se dit : Ces gens-là ont un travail important,
puis on le voit quand il arrive une crise comme on vit actuellement, puis il
faut le regarder.
Parce que je me suis rendu compte, moi,
que, quand on a augmenté les budgets des CHSLD depuis qu'on est au gouvernement,
bien, malheureusement, on n'arrivait pas à dépenser tout l'argent qui était mis
dans les CHSLD parce qu'il y avait beaucoup, beaucoup de postes qui étaient
affichés, mais pas comblés. Donc, il y a un problème d'attractivité, il y a un
problème de salaire, mais, plus que ça, il y a un problème qu'il n'y a pas
assez de préposés aux bénéficiaires de formés au Québec. Donc, il va falloir, à
l'avenir, que ça soit un métier, une profession qui est beaucoup plus
valorisée, pas juste le salaire, mais de façon générale, là. On le voit
aujourd'hui comment, plus que jamais, les préposés aux bénéficiaires sont
importants. Je ne dis pas qu'on ne le savait pas avant, là. La preuve, c'est
qu'on le dit depuis qu'on est au pouvoir, il faut augmenter le salaire des préposés
aux bénéficiaires.
Mme Crête (Mylène) :
Ma deuxième question porte... Vous avez reconnu, en début de conférence de
presse, qu'il y a probablement eu une transmission asymptomatique du
coronavirus par des employés en CHSLD. Dans ce cas-là, est-ce que vous
maintenez toujours la directive de la santé publique de rappeler au travail des
employés qui ont été en contact avec une personne infectée et qui ne présentent
pas de symptômes après sept jours?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, l'enjeu de cette démarche-là est associé à, je vous dirais, le
maintien des services. Parce que la personne qui revient, elle va porter, par
exemple, un masque puis elle va être dans une situation... D'ailleurs, elle le
sait, c'est encore peut-être... Les gens sont encore plus prudents dans ce
contexte-là.
Autant que faire se peut, vous comprendrez
qu'on ne veut pas que quelqu'un meure parce qu'on n'a pas donné de soins. Il ne
meurt pas du COVID-19, mais... C'est véritablement, j'appellerais, des
situations qu'on essaie de faire en termes d'exceptions. Je ne peux pas vous...
C'est pour ça que cette consigne-là a été mise en place, et donc, souvent
aussi, ces personnes-là, elles vont des fois aussi travailler dans des milieux
où il y a déjà du COVID-19.
Donc, comme je vous le dis, c'est une
situation qu'on essaie... qu'on espère, exceptionnelle, mais pour... dans la
balance des risques, hein... puis ce qu'on regarde aussi, le 14 jours,
c'est la période maximale d'incubation, alors qu'on sait que la majorité, ça va
être un peu moins que ça. Mais le personnel qui rentre avec pas de symptômes,
et il va utiliser du matériel de protection pour éviter de contaminer les
autres personnes.
Mme McCann : C'est pour ça
qu'on a tellement besoin de renforts. On a 6000 travailleurs actuellement
qui sont absents, là, du réseau pour toutes sortes de raisons. Alors, puis on
veut donner du répit aussi aux équipes qui sont sur place. Alors, c'est pour ça
qu'on fait tous les efforts, c'est notre priorité actuellement d'aller chercher
le personnel.
Le Modérateur
: Merci.
Donc... Oui, M. Legault.
M. Legault : Juste pour
préciser, là, il y a 6000 personnes dans tout le réseau de la santé, dont
1250 dans les CHSLD, qui sont absents. Juste pour que les chiffres soient
clairs.
Le Modérateur
: Donc
c'est tout le temps que nous avions pour les questions en français.
So, we will switch in
English and we'll start today with Cathy Senay from CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Hi, good afternoon. You repeated, Mr. Arruda, how many weeks
you haven't seen your family. And Mr. Legault, you said many times :
I haven't seen my two sons, and I cannot go to the birthday of one of my sons.
How do you react about the fact that Prime Minister Justin Trudeau crossed the
border this weekend to spend the long weekend with his family at his cottage
when you have such a reaction of Quebeckers and other citizens in social media,
saying : Well... I mean, they... The success of these measures,
restriction measures, are based on the discipline of Quebeckers. What do you
say to Quebeckers today that say : Well, if Prime Minister Justin Trudeau
did that, I'll do the same thing?
M. Legault : Moi, je n'ai pas de commentaire.
M. Arruda (Horacio)
: And I think you know I'm not following everybody here. There are probably other persons
doing that kind of thing. I just hope that they are maintaining, I would say,
some distancing aspects of this, but I think it's really... The answer of the
Prime Minister is the best one, is... He has no comment on this. And I would
say, it's not because somebody did something you must do it, hein? And, in
fact, try to respect the things. But so I cannot comment about the
«comportement» of the Premier actually.
M.
Gagnon (Marc-André) : On vous demande de répéter en français. C'est
possible? M. Legault, d'abord, M. Arruda.
M. Legault : Bien, je n'ai pas
de commentaire.
M. Arruda (Horacio)
:
La réponse du premier ministre est la bonne. Par contre, moi, je vais vous
dire, des gens qui ne respectent pas nécessairement les consignes, il y en a.
Il pourrait y en avoir d'autres aussi. Donc, sans commenter sur ce cas-là en
particulier, j'espère que, par contre, quand ils font ce genre de mouvement là,
qu'ils vont respecter les consignes de... si on a des symptômes, on n'y va pas,
on garde une certaine distanciation sociale, puis etc. Dans le fond, en
appliquant certaines mesures, là, j'espère, un petit peu... sa négativité par
rapport au fait qu'on dit aux gens de ne pas se transférer. Et on le fait aussi
pour les travailleurs essentiels, hein, pour les gens comme tels.
Donc, c'était une situation à évaluer au
cas par cas. Moi, je ne peux pas commenter sur le détail, mais la meilleure
réponse, c'est celle du premier ministre, c'est-à-dire : sans commentaire.
Le Modérateur
: Cathy.
Mme Senay (Cathy) : Since last week, you've been announcing mitigation measures to help
CHSLDs, for example, being really hit hard by the outbreak. Now, you sent...
Yesterday, you sent a message to people that would be interested to become
orderlies. Today, anyone in the health system that would like to help, please
come.
What's the importance of
your messages, Mr. Legault, about the severity of what's happening, the
situation that... You're asking people to come forward, but it's not an
obligation, but they want them to get the message that the crisis is really
high in CHSLDs.
M. Legault :
Yes, I think the crisis is important. We follow very closely 41 residences
where there are many cases and it's not easy to get all the personal. And we
can understand that some people from the staff are infected and some are scared
about getting infected. So we have a situation where you need courage to go
there, but we need to get people. For example, the teachers teaching medical
sciences, for example, in our colleges, we're asking
them to come and help us. We're asking specialists, even if we won't use their
science about their speciality, to come and help as a normal worker because we
need them, we need all the staff possible. We need nurses, we need doctors, we
need all the personnel having the expertise to help us in CHSLDs because, even
before the crisis, the jobs that were posted weren't filled. On top of that, we
have all the people that are not coming to work, so we really need to have some
people with expertise in medical science to come and help us in CHSLDs.
Le Modérateur
: Thank you. Next question, Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. Yesterday, while you were doing this press conference, we are
hearing that there was only two employees for the entire Herron senior home. Do
you know what's the situation right now? Is the care adequate and are the
families getting all the information they need?
M. Legault : They told me that it's under control now, so they must have the
right number of staff.
M. Pouliot (Samuel) : And the federal Government says that the Canadian Armed Forces Medical Corps could be called
to help in senior homes, if the provinces need it. Did you get in contact with
them?
M. Legault : Yes, we're asking them how many people with the expertise in
healthcare can be sent to us, but we're still in discussion with them.
M. Pouliot (Samuel) : So you're asking them to help?
M. Legault : We are asking about the number of people they have.
Le Modérateur
: Thank you. So the next question has been sent by e-mail from Raquel
Fletcher, Global News. Can you give us more details on the plan to ask teachers
to work in healthcare? Will they have the choice? What will they be doing and
what impact will that have on reopening schools?
M. Legault : First, I'm asking them... I asked them for their help, so I would
like that they come, even if they are not forced to do so. So, we need them.
It's a question of duty.
Now, as you can imagine,
the number of teachers teaching medical sciences are a limited number of
teachers for all the different sectors. So, yes, we may cause a small problem
eventually if we reopen these sectors, but I think, right now, the situation is
urgent.
Mme McCann : And I just want to say that the exercise is being done by region.
So the CIUSSS, the CISSS are being in contact with the school boards or the
colleges and they're organizing the teams. And it could be nurses or teachers
in nursing, but also different... like, social workers in social work, in
occupational therapy, even administrative staff also.
Le Modérateur
: Thank you. And, as a second and very last question, what could the
federal Government do to better
protect residents of retirement and long-term care homes?
M. Legault : Like we said, we are asking them questions about the number of
people with expertise in the army about medical sciences. So maybe that's a
place where they can send us some workers, but I don't see anywhere else.
Le Modérateur
: And I just received also a question from Phil Authier, Montreal Gazette, for Mr. Legault and
Minister McCann. On a daily basis, there are sad stories about seniors sick and
dying in residences. What will the Government do to better protect our seniors? The Parti
québécois says we need an ombudsman for seniors.
Mme McCann : Well, I think the priority is, right now, to get more staff, that's going to be key to give the care
and to relieve some of the staff that has been there since the beginning, and to take all the measures that have
been recommended by different experts, but also to put them in place. That's
what we're doing. They're already in place. We've talked about it to you, to
have those zones, the hot zones and the cold zones, and that also, if we have
more staff, we're going to be able to have people devoted to some units, and
they won't go from one unit to another or from one establishment to another.
And I want to say this is
really tragic. It's a human tragedy, what's happening right now. It's very
difficult for the families and it's very difficult for the staff. We're losing
some people that are very dear to us and we won't stop at anything to really,
really protect them. We know that there are people that are very sick, who are
in long-term facilities and are very fragile. So we will do anything we can to
protect them.
Le Modérateur
:
And the second and last question is also for you, Mme McCann. We are hearing
stories that the promised help for CHSLDs is not arriving fast enough.
Mme Marguerite Blais was on the radio today, asking for «des bras». Why is
the bureaucracy so slow to act?
Mme McCann : Well, we're getting there because I think we've organized the
incoming of people who come from the education sector. And, as I mentioned
before in French, we have «les entreprises d'économie sociale», we have hundreds and hundreds of people that will come
and help us. And this is in short-term.
So, we're organizing very
fast. We're doing everything in a very fast way in this crisis. And I think
we're going to get those added people that will relieve the staff that is there
right now.
Le Modérateur
: So, thank you all. It's all the time we have.
M. Legault :
Merci beaucoup.
Le Modérateur
: Merci, tout
le monde, et à demain.
(Fin à 14 h 4)