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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre et Mme Danielle McCann, ministre de la Santé et des Services sociaux

Situation au Québec quant à la COVID-19

Version finale

Wednesday, April 1, 2020, 13 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Treize heures une minute)

Le Modérateur : Alors, bonjour à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, est aujourd'hui accompagné de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Mme Danielle McCann, et du directeur national de santé publique, Dr Horacio Arruda.

M. le premier ministre, à vous.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Avant de faire le bilan de la journée, je veux peut-être en profiter pour faire un court bilan de ce qu'on a fait au cours des dernières semaines puis un peu ce qui s'en vient dans les prochaines semaines.

D'abord, dans ce qu'on a fait durant les dernières semaines, je pense qu'il y a un bon résultat qu'on a. Puis, on le répète souvent, on a libéré 6 000 lits dans les hôpitaux pour recevoir les patients, là, les personnes atteintes de coronavirus qui auront besoin d'être hospitalisées. Donc, on est prêts à recevoir jusqu'à 6 000 personnes. On ne pense pas atteindre ce chiffre-là, là, dans ce qu'on appelle le sommet ou le pic, là, un anglicisme, mais, bon, qui a été francisé.

Je rappelle qu'on a été aussi un des premiers États en Amérique du Nord, sinon le premier, à fermer les entreprises puis tous les commerces qui sont non essentiels. Donc, ça, c'était un geste qui devrait être payant dans les prochaines semaines.

Je rappelle aussi, quand on se compare avec les autres États, les autres pays dans le monde : On est parmi les endroits où on a fait le plus de tests. Donc, on a bien identifié ou, en tout cas, on a commencé à bien identifier les porteurs du virus. Donc, c'est un peu normal qu'on en ait plus, de porteurs du virus d'identifiés, de confirmés. Mais ce qui est très rassurant, c'est de voir qu'on n'a pas beaucoup, toutes proportions gardées, bien sûr, d'hospitalisations. Puis on a beaucoup moins de décès aussi quand on fait le ratio, là, par million d'habitants puis qu'on compare avec ailleurs dans le monde. Donc, ça, c'est encourageant.

Évidemment, je veux revenir sur le matériel de protection individuel. D'abord, je veux vous dire, là, depuis le début de la crise, en particulier au cours des dernières semaines, on a toute une équipe d'approvisionnement qui a tout fait, là, pour confirmer les commandes qu'on a habituellement, en ajouter. Je pense qu'on a fait un très bon travail de ce côté-là. Et hier on a quelques commandes qui sont rentrées, là. Puis aujourd'hui, si on regarde les différents équipements de protection individuelle, on en a actuellement pour une semaine.

Donc, on s'est améliorés par rapport à hier. Puis on continue, d'abord, de travailler fort à essayer de confirmer des commandes, entre autres en Asie, de fournir des transports cargo pour aller chercher les marchandises. En tout cas, on travaille très, très fort. Puis on a des entreprises québécoises, là, plusieurs entreprises québécoises qui vont commencer à nous fournir des blouses, des gants, des masques, là. Donc, de ce côté-là, oui, il y a peut-être une période qui est un peu plus critique, disons, passé la prochaine semaine. Mais, assez rapidement, dans les prochaines semaines, on va commencer à avoir des entreprises québécoises qui vont nous fournir du matériel. Donc, moi, je suis optimiste de ce côté-là.

Quand on parle de ce qui s'en vient… puis je sais qu'il y a, entre autres, beaucoup de journalistes, mais aussi beaucoup de personnes qui aimeraient bien qu'on dévoile les scénarios qu'on a. Bon, évidemment, ce qu'on essaie tous d'avoir comme réponse, c'est quand va arriver le fameux sommet. Le fameux pic, là, est-ce qu'il va arriver dans deux semaines, dans un mois? Honnêtement, là, c'est difficile de répondre à cette question-là. Je vois des gens courageux, dans d'autres juridictions, là, d'autres pays, d'autres États, qui s'essaient là-dessus. Je comprends que beaucoup de gens voudraient avoir nos scénarios.

Ce que j'ai demandé aux gens de la santé publique, c'est de travailler, au cours des prochains jours, peut-être à sortir une espèce de scénario le plus probable, là, pour que les gens se disent : Bon, avec les données, on commence à avoir beaucoup de données, quand est-ce qu'on pense que va arriver le sommet, là, pour le nombre de cas, là? Donc, évidemment, comme le dit souvent le Dr Arruda, ce qu'on a hâte… oui, on veut écraser la courbe, mais on a hâte d'avoir passé le sommet, puis là de commencer à voir réduire le nombre de nouveaux cas et puis le nombre d'hospitalisations, de décès, etc.

Donc, juste vous dire, là, je suis conscient, j'ai bien entendu… À chaque soir, je lis beaucoup les commentaires sur les médias sociaux. Je comprends qu'il y en a beaucoup qui aimeraient ça avoir le fameux sommet, là, la fameuse courbe, puis on va essayer de vous la fournir pour un scénario qui serait le scénario, entre guillemets, le plus probable, selon nous, mais ça reste des probabilités, là. Je pense qu'il n'y a pas personne dans le monde qui est capable de dire avec précision quand va arriver ce sommet.

Donc, maintenant, le bilan de la dernière journée. On a deux nouveaux décès. Donc, on est maintenant à 33 décès. Donc, j'offre mes condoléances aux familles, aux proches de ces deux nouvelles victimes. On a maintenant 4 611 cas confirmés. C'est une augmentation de 449. On a 307 personnes hospitalisées. C'est une augmentation de seulement 21. Puis on a toujours 82 personnes aux soins intensifs, donc aucune augmentation hier sur le nombre de personnes aux soins intensifs. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des personnes qui sont sorties puis d'autres qui sont entrées, là. Mais, au net, on est à 82. Donc, ça, c'est vraiment une bonne nouvelle. Je ne vous dis pas que ça va toujours être comme ça dans les prochains jours. Comme je vous dis, on est dans les probabilités puis on essaie de prévoir le mieux possible, mais ce n'est pas une science exacte.

Ma grande inquiétude actuellement concerne les résidences de personnes âgées. Sur à peu près 2 200 résidences, on en a 519 où on a au moins un cas. Donc, c'est pour ça qu'il y a quelques jours on a annoncé un nouveau budget de 133 millions. Là, on va être encore plus sévères pour les entrées et les sorties dans chaque résidence.

On offre aussi au personnel qui est capable de le faire d'aller habiter à l'hôtel, payé par le gouvernement, bon, évidemment, je comprends que ce n'est pas tout le monde qui peut accepter ça. Il y en a qui ont des familles, des enfants à s'occuper, mais ceux qui sont capables de le faire, d'aller à l'hôtel pour, évidemment, là, réduire les possibilités d'avoir du personnel qui est infecté puis qui vient travailler dans la résidence de personnes âgées.

On devrait être capables d'annoncer dans les prochains jours aussi des bonifications des salaires des préposés, incluant dans le secteur privé. Donc, l'idée, aussi, là, c'est de dire : Bien, il faut mieux payer ces gens-là qui font un travail extraordinaire dans toutes les résidences de personnes âgées. Puis je peux comprendre qu'il y en a certains, certaines qui sont inquiètes, là, à partir du moment où il y en a déjà, malheureusement, 519 où on a au moins un cas de personne infectée.

Mais je veux quand même revenir, là… Vous le voyez, c'est très important, très sérieux, de ne pas faire de visite. Je sais que c'est triste, mais il ne faut pas aller visiter les personnes âgées dans toutes les résidences, là. Je ne parle pas seulement des CHSLD. Toutes les résidences où il y a beaucoup, où il y a plusieurs personnes âgées, très important, là, c'est une question de vie ou de mort, de ne pas prendre le risque d'entrer le virus davantage dans les résidences de personnes âgées.

Donc, vous avez vu, ce matin, on a sorti un communiqué pour ajouter des zones plus au nord pour les protéger. Si vous regardez une carte du Québec, vous allez comprendre qu'il y a des régions qui sont très étendues nord-sud, puis on a ajouté, donc, le nord de l'Outaouais, Laurentides, Lanaudière puis la Mauricie. Vous voyez, là, La Tuque et puis les coins très au nord, Laurentides, Lanaudière, bien, on demande aux personnes, d'abord, qui habitent dans le nord de ces régions-là de ne pas venir dans les grands centres dans le sud. Vous savez, quand je regarde le sud, par exemple, de Lanaudière ou des Laurentides, il y a des grandes villes, là, puis il y a beaucoup de gens qui font des voyages entre Montréal et la banlieue. Donc, c'est certain, là, qu'il y a plus de personnes infectées dans le sud des régions comme Laurentides, Lanaudière puis dans des régions comme Laval. Donc, très, très important, là, les gens du Sud, on ne va pas au Nord, puis les gens du Nord, on ne va pas au Sud.

Un mot sur le respect des consignes. Même si la majorité, la grande majorité des Québécois, Québécoises respecte les consignes, encore, j'ai beaucoup de personnes qui me disent : Il y a des attroupements, des rassemblements, par exemple dans des parcs. Il y a des commerces non essentiels qui sont encore ouverts, qui font des travaux. Donc, je vous le demande encore une fois, là, c'est très important que les consignes soient respectées. C'est, encore là, une question de vie ou de mort.

Mes remerciements du jour, c'est pour les conjoints, conjointes de tous ceux qui donnent des services essentiels, que ça soit dans le réseau de la santé, que ça soit dans les épiceries. Je le sais, que le conjoint, la conjointe, souvent, assure une certaine stabilité, un petit peu de normalité, vient apporter du réconfort. Donc, vous avez un rôle très important à jouer pour être capables de donner de la force puis du courage à tous ceux qui continuent de travailler à donner des services essentiels.

Je termine avec mes trois mêmes priorités. S'il vous plaît, tout le monde, on ne sort pas de la maison à moins que ça soit absolument nécessaire. Si on doit absolument sortir de la maison, on s'assure toujours d'être au moins à deux mètres des autres personnes pour ne pas donner le virus ou recevoir le virus. Et, troisièmement, quand on rentre à la maison, on se lave les mains avec du savon pendant au moins 20 secondes.

Donc, on le dit depuis le début, là, on est en train de mener la plus grande bataille de notre vie collective. On va réussir si tout le monde, absolument tout le monde, respecte les consignes. Donc, je compte sur vous. Merci.

Le Modérateur : Maintenant, quelques mots en anglais?

M. Legault : Oui. I want to say a few words about our preparations for the fight against the virus.

First, we freed 6,000 beds for the next few weeks. We are also one of the first places in North America to close nonessential businesses. We are also one of the places that test the most in the world. And we're working very hard to continue having the medical supplies we need.

So we're prepared for the fight, but we must continue our efforts. We must continue to protect our elderly population. There must be no visits in the residences. It's a question of life or death.

This morning, we've also taken measures to limit traveling in the north of Québec, in regions... namely, Outaouais, Laurentides, and Lanaudière, and Mauricie.

And we must continue to follow our three priorities. Don't go out unless it's necessary. If you do go out, keep your distance. And, when you come back home, wash your hands. That's how we'll save lives. Thank you all.

Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période des questions réservée aux membres de la tribune de la presse, on va débuter aujourd'hui avec Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Oui, bonjour, M. Legault. Vous nous dites, donc, qu'on a pour une semaine d'équipement de protection dans les hôpitaux. Donc, c'est une amélioration depuis hier. Pouvez-vous nous dire, quand même, d'ici une semaine, qu'est-ce, exactement, qu'il pourrait manquer en premier?

M. Legault : Bien là, pour l'instant, les quatre équipements qui sont importants : les masques N95, les masques pour les chirurgies, là, ce qu'on appelle les masques de procédure, les blouses — bon, les blouses pourraient être remplacées par d'autres sortes de tissus — puis les gants. Donc, pas mal égal... Les masques de chirurgie, là, c'est peut-être là où on a un petit peu moins de quantités, là. Mais on est corrects pour une semaine dans ces quatre produits essentiels.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Pour les tests de dépistage de la COVID-19, est-ce qu'à ce stade-ci on pourrait manquer de certains produits chimiques, les fameux réactifs, qui nous permettraient de poursuivre au même rythme le nombre de tests que l'on fait chaque jour?

M. Legault : Ça aussi, on les suit. On suit les écouvillons puis on suit les réactifs pour être capables d'analyser… Là aussi, c'est serré. Évidemment, là, puis le Dr Arruda pourra en dire plus long, on est en train de changer un peu les personnes qu'on veut tester. On veut se concentrer sur le personnel de la santé, sur les gens qui sont hospitalisés. Donc, on est en train de changer. Mais on a toute une avance, là, comparativement à ce qui s'est fait ailleurs dans le monde, déjà, de tests. Donc, on commence à avoir quand même très bien identifié les foyers.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Puis permettez-moi, M. le premier ministre, d'apporter quelques précisions. Puis ça, on vous l'avait dit, hein, qu'on avait établi des priorités de tests en fonction de l'épidémiologie qu'on avait. On a beaucoup mis d'emphase sur les voyages au début, hein, parce que c'était là qu'étaient les cas qu'on risquait d'avoir. Maintenant, on va mettre des priorités différentes, comme l'a dit le premier ministre, notamment les travailleurs de la santé, etc., parce qu'on veut s'assurer qu'ils ne sont pas infectés puis qu'ils aillent infecter des milieux, etc. Et on ajuste ces priorités-là en fonction de l'épidémiologie.

On sait, actuellement… Je vous donne un exemple. Avant, quand il y avait un cas qui était un cas de maladie, il y avait un contact avec lui qui développait les symptômes, mais avant de dire que c'était un cas, on testait cette personne-là parce qu'on était au début. Maintenant, si les gens sont dans la même famille puis c'est un contact étroit, ce qu'on appelle un contact avec un lien épidémiologique, ça devient un cas confirmé pas par laboratoire, mais par lien épidémiologique. Il y a toute une série de cas actuellement qu'on n'aura pas besoin de tester parce que c'est correct, ça se fait continuellement, dans toutes les épidémies, comme tel.

Donc, on ajuste ces priorités-là. Et ce sont les directeurs de santé publique qui, en fonction de leur territoire puis de leur épidémiologie… Elle peut être différente en Estrie, de Montréal, que sur la Côte-Nord. Donc, quelque part, on va avoir ce qu'on appelle maintenant une prescription de test en fonction de l'épidémiologie locale. Ça fait que ça, ça se travaille continuellement, comme tel.

Et avec le temps aussi, là, on n'est pas là, là, mais, avec le temps, quand aura des tests, peut-être, commerciaux, qu'on peut avoir le résultat en 24 heures, on va peut-être même se mettre, tout dépendant où on va être dans la courbe, à tester du monde qui vont être asymptomatiques, mais qui, en somme, sont au début parce que, là, on veut voir s'il reste encore des foyers potentiels.

Donc, c'est tout à fait normal, en fin de compte, que le traitement qu'on donne, ou le dépistage, ou les examens qu'on fait à notre population vont varier en fonction du stade de la maladie. Je pense que c'est un peu dans ce sens. Si vous me permettez, je vais vous faire une analogie avec la médecine, si quelqu'un a une maladie bien localisée, on va faire l'examen qui va faire son examen localisé. Si on pense que la personne a une maladie partout, on va faire des examens, des radiographies, des CAT scans ailleurs. C'est la même approche, mais en termes de tests de laboratoire.

Le Modérateur : Maintenant, au tour d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, bonjour à vous. Vous avez dit tout à l'heure que c'était difficile de faire des prévisions par rapport à la pointe. À Ottawa, on laisse entendre que ça pourrait être le mois de juillet. C'est-à-dire qu'on pourrait étendre la courbe jusqu'au mois de juillet pour protéger le réseau de la santé. Est-ce que c'est dans vos scénarios? Est-ce que ça semble se diriger vers ça?

M. Legault : Bien, d'abord, ce qu'Ottawa parlait, c'est la fin de la courbe. Ce n'était pas le sommet de la courbe, là, c'était la fin de la courbe. Encore là, très difficile de prévoir, là, quand va être le sommet, quand la courbe va se rapprocher de zéro. Il y a plusieurs scénarios. Oui, on a des scénarios qui vont jusqu'au mois de juillet pour ce qui est de la fin de courbe. Bien, comme je le disais, on a plusieurs scénarios, mais j'ai demandé à la santé publique, dans les prochains jours, d'essayer de sortir un scénario, là, qui est peut-être plus probable, quoiqu'il n'y aura jamais rien de confirmé.

M. Arruda (Horacio) : Si vous me permettez, M. le premier ministre, je voudrais spécifier. On aura une rencontre avec nos experts là-dessus parce qu'on regarde… Puis je voudrais juste vous dire une chose si vous me permettez. Plus le temps passe, plus l'estimation de notre scénario va être bonne. Quand on est au début, là… Je ne sais pas si vous comprenez.

Puis, dans le fond, au fédéral, ils peuvent avancer ça. C'est correct, ils peuvent le dire, mais la courbe canadienne va être dépendante de la courbe de chacune des provinces, O.K.? Tout dépendamment de notre capacité d'aplatir la courbe plus ou moins, elle va avoir une influence sur la courbe. Moi, je suis très heureux de vous dire que je ne sais pas encore quand va être le pic, parce qu'imaginez-vous si on avait eu, je vais reprendre mes images, un pic comme ça, là, hein, ou, après quatre, cinq jours, on aurait été dans le pic, on aurait été dans le trouble. Ce qu'on fait, on l'aplatit. On l'aplatit, on l'étend. Et là, je vais vous le dire, c'est quand on va avoir une inflexion de la courbe, quand l'accélération de la courbe va commencer à dire : Ah! on est en train de revenir... Il y a un point, là, où, plutôt que de remonter, ça semble diminuer, la progression, puis là on fait une courbe qu'on dessine comme ça. Quand on va l'atteindre, celle-là, là, on va la regarder.

On rencontre ce soir nos experts. Puis je m'engage, puis ce n'est pas une question de ne pas vouloir vous dire des choses, que, quand on va avoir un estimé qu'on trouve assez précis pour vous dire si ça va être à peu près là, là, on va vous le dire. Puis ça, ça va dépendre du moment où on est en train d'infléchir la courbe puis que, là, on est capables... puis que nos mesures continuent à être... Puis là je ne voudrais pas que les gens interprètent que, parce qu'on est en train d'infléchir, qu'on l'a aplatie, qu'on relâche, parce que, justement, pour ne pas que ça fasse... parce qu'on l'a relâché, il faut qu'on... Vous avez compris, là, le dessin, là?

Ça fait que c'est pour ça qu'à quelque part plus on attend, puis là plus on sait que nos mesures continuent, puis là on les renforcit. Il ne faut pas lâcher. Et, je vous le jure, là, s'il faut qu'au moment où on dit qu'on est en train d'atteindre le pic, que le monde se mette à relâcher, vous nous mettez, tout le monde, dans le trouble. Puis il va falloir même maintenir des activités après ça parce qu'il pourrait y avoir des affaires à l'automne. Ça fait que soyez assurés que, quand on se sentira assez confortables que le test qu'on a fait, les données actuelles et non pas les prédictions, nous disent que c'est à peu près à ce moment-là, on va le dire en toute transparence. Mais je veux consulter mes experts.

Le Modérateur : En sous-question?

M. Laforest (Alain) : Au niveau des... Vous avez ajouté des régions, M. le premier ministre, là, pour, puis vous l'avez dit, éviter le Nord puis le Sud, sauf que, dans certaines régions, c'est des barrages aléatoires. Donc, il n'y aura pas de surveillance 24 heures sur 24 pour contrôler les entrées et ça suscite énormément de crainte dans certaines communautés. Est-ce qu'il n'y a pas un risque, s'il n'y a pas quelqu'un qui est là pour vérifier 24 heures sur 24, qu'il n'y ait pas des gens qui circulent?

M. Legault : À un moment donné, c'est une question de respecter aussi les consignes, là. Il peut y avoir des gens qui peuvent passer à pied dans la forêt pour monter, là. Mais, je veux dire, bon, on essaie, avec les policiers, de contrôler les routes principales qui mènent vers le Nord ou qui partent du Nord pour aller au Sud, mais, bon, je compte aussi sur la bonne foi des Québécois.

Le Modérateur : Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.

M. Bergeron (Patrice) : Boujour à vous. Bonjour, M. le premier ministre. Après quelques semaines de gestion de cette crise-là, quelle leçon tirez-vous pour la suite des choses? À cette étape-ci, qu'est-ce que le gouvernement doit faire différemment pour mieux contrôler la pandémie, selon vous?

M. Legault : Bien, je pense qu'on a fait ce qu'il fallait faire. Puis j'ai pu apprécier, en passant beaucoup plus de temps que d'habitude avec les gens, entre autres, du ministère de la Santé… puis moi, je suis impressionné par leur travail. Puis moi, je pense qu'il faut juste, comme le disait le Dr Arruda, ne pas relâcher, et c'est vrai dans nos messages, c'est vrai dans le suivi des consignes par les Québécois. Mais, jusqu'à présent, je pense, ça s'est bien passé. Puis on a agi très tôt puis on n'a pas eu de grogne, en tout cas, pas trop de grogne, dans la population. Encore aujourd'hui, si on se compare avec le reste du Canada, on a, toutes proportions gardées, plus de commerces, plus d'entreprises de fermées, plus de chantiers de construction fermés. Bon, les gens, quand même, jusqu'à présent... Donc, on en a fait plus que moins jusqu'à présent. Il faut continuer comme ça. Je comprends qu'il va y avoir des gens qui vont commencer à être essoufflés. Puis c'est peut-être ça, le défi, là, de s'assurer que tout le monde se repose.

M. Bergeron (Patrice) : Et vous avez annoncé aujourd'hui, votre gouvernement, donc, 10 millions de plus pour soutenir les organismes communautaires. On a eu des échos de beaucoup d'organismes communautaires, que les gens qui les gèrent, dans l'ensemble des régions… C'est donc 10 millions pour des organismes qui sont déjà submergés, qui vont aller dans des enveloppes discrétionnaires de députés. Donc, des élus vont y aller avec leur jugement ou, des fois, leurs préférences, alors qu'il y a des organismes, comme le CIUSSS ou des municipalités, qui connaissent exactement… ont une connaissance plus fine des budgets puis des problèmes de ces organismes-là. Pourquoi avoir choisi cette méthode-là plutôt que d'avoir confié à des CIUSSS ou à des municipalités la gestion de ces enveloppes-là pour les besoins?

M. Legault : O.K. Bien, regardez, là, pour moi, il y a certains gros besoins, là. Il y en a certains qu'on sert avec des programmes spécifiques. Pensons à la santé mentale, là, on s'en parle beaucoup, il y a des services qui doivent être donnés dans les CLSC. Il y a des services qui... Danielle discute avec l'Ordre des psychologues pour voir, bon, est-ce qu'on peut rendre gratuits certains services en santé mentale. Mais il y en a toujours qu'on échappe et qui sont ramassés par des organismes communautaires.

Un autre groupe qui est important, c'est les banques alimentaires. Là, moi, je veux m'assurer qu'il y ait assez d'argent puis assez de nourriture dans toutes les banques alimentaires. On me dit que, dans certaines régions, des fois, bon, il y a plusieurs, comme, succursales de banques alimentaires, puis, des fois, l'argent ne se rend pas tout à fait jusqu'en bas. Donc, ça, je veux... Puis on met un budget spécial. Puis, si c'est nécessaire de mettre plus d'argent dans les banques alimentaires, on va mettre plus d'argent dans les banques alimentaires.

Maintenant, il y a le discrétionnaire des députés. Moi, je pense que nos 125 députés, là, de tous les partis politiques, connaissent bien leurs citoyens. Puis, moi, ce que je dis aux députés, là : Il faut s'occuper de notre monde. Donc, s'il y a un programme en santé mentale, banques alimentaires ou peu importe où le réseau, entre autres, de la santé et des services sociaux, sans mauvaise foi, là, l'échappe, assurez-vous que les organismes soient bien financés. Donc, on vient doubler le budget qui est donné aux députés pour aller agir de façon spécifique. Moi, j'ai très confiance. Je le vois, là, avec les députés, ils sont très au courant de ce qui se passe. Ils connaissent bien leurs organismes. Ils connaissent bien leur monde.

Donc, oui, les CIUSSS sont capables d'en faire une partie. Mais, bon, en regroupant tous les établissements à l'intérieur de CISSS puis de CIUSSS, ça devient quand même des grosses organisations. Donc, d'avoir quelqu'un d'agile, comme nos 125 députés, pour aller aider là où il y a des besoins particuliers… Moi, je compte, là, beaucoup sur les députés. Puis là je parle des quatre partis qui font un travail extraordinaire… et s'assurer que, si on a échappé quelqu'un qui est vulnérable de toutes sortes de façons, bien, que le député va s'assurer d'aller bien financer les organismes qui...

Puis, vous savez, ça se passe régulièrement dans les bureaux de comté. Des fois, on a des individus qui viennent aux bureaux de comté. Il n'y a pas de programme, il n'y a pas d'organisme. Ça fait que, là, on appelle un organisme puis on dit à l'organisme : Regarde, donnez-leur le service, puis vous, on va vous financer avec l'argent discrétionnaire des députés. Donc, évidemment, là, il y a plus de besoins que d'habitude. Donc, c'est pour ça qu'on double le budget des députés.

M. Gagnon (Marc-André) : Maintenant, si je peux me permettre, à mon tour… Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. J'ai une question concernant la situation à la direction de la santé publique en Estrie. On a vu qu'il y a plusieurs cas… que la majorité du personnel affecté aux enquêtes de cas sont malades ou en isolement. La fin de semaine dernière, il a fallu désinfecter un auditorium où ils s'étaient rassemblés, où il y avait eu des échanges de documents papier. Bref, ils se sont infectés. Semble-t-il qu'il y a plusieurs jours de retard pour faire les recherches, détecter d'éventuelles éclosions qui sont non contrôlées. Donc, comme l'Estrie, là, est la deuxième région la plus touchée après Montréal, c'est quand même un risque important. Qu'est-ce que vous comptez faire face à cette situation-là?

M. Arruda (Horacio) : Il faut comprendre qu'il faut faire attention, si vous me permettez, quand on regarde les taux seulement sans avoir des des données fines, O.K.?

Premièrement, effectivement, l'Estrie, quand on regarde son taux par rapport à la population, il est élevé, mais il est associé à ce qu'on appelle des agrégats, des clusters, dont cette histoire de la direction de santé publique, O.K.? On n'est pas dans une transmission communautaire comme on a dans d'autres régions, à Montréal, comme on va observer à Laval sous peu, puis etc. Donc, le directeur de santé publique, qu'on contacte à chaque jour… Heureusement, les gens qui ont été malades vont relativement bien, mais vont passer à travers tout le processus. Puis ce qu'on fait… Ils ont encore une capacité de faire des enquêtes. Ça se peut qu'il y ait des légers retards, mais toutes les actions qui doivent être mises en place quand on signale qu'il y a un phénomène, par exemple il y a un cas à tel endroit, ils vont faire l'enquête. Ça se peut que les contacts, ça prenne un peu plus de temps, mais ils ne mettent pas en péril les gens. Ils leur disent : Isolez-les pour obtenir l'information.

Donc, ce qu'on va faire en Estrie, c'est comme partout ailleurs. On continue, même à Montréal, même s'il y a des zones chaudes à Montréal, à investiguer chacun des cas et des contacts, à prendre des mesures locales pour empêcher que ça se répande. Actuellement, l'Estrie contrôle ses zones chaudes qui sont associées à des agrégats. Si la situation change puis que ça tombe en mode communautaire, là, ils pourraient faire des confinements ou des contrôles comme il a été fait ailleurs, là, mais l'Estrie, actuellement, n'est pas dans cette situation-là.

Puis, curieusement, aussi, une des choses qu'on se pose, c'est que, vers le Nord, on l'a observé, Laurentides, Lanaudière, donc la partie nord du… au nord de Laval puis, je dirais, de Montréal, Laval, en montant, là, la partie qui est proche du fleuve, puis etc., elle, elle est comme touchée. Il y a une certaine transmission communautaire. Mais on veut aussi protéger le Nord. Sur la Rive-Sud, si on regarde la situation, là, actuellement, qu'on analyse, Longueuil, Saint-Lambert, puis etc., il y a des cas, mais il n'y a pas cette transmission-là. Ça fait que ça se peut que, dans deux semaines, on va vous dire : On va séparer l'Estrie parce qu'elle serait peut-être non active, etc., mais on n'en est pas là. Ça fait que ce que je veux vous dire, dans le fond, l'Estrie, situation à haut taux, mais une situation qui est très différente d'une qui peut avoir un plus faible taux, mais être une transmission communautaire.

M. Gagnon (Marc-André) : Maintenant, je veux revenir sur la question des masques. Bon, hier, vous avez évoqué la pénurie. Dr Arruda a fait état de notre dépendance aux situations internationales. On aimerait comprendre qu'est-ce qui a changé. Est-ce que le Québec s'est fait, quoi, voler des cargaisons qui étaient attendues? Il y a des médias internationaux, par exemple, là, qui rapportent qu'il y a des masques qui ont été fabriqués en Chine, qui étaient destinés à l'Europe, qui auraient été rachetés, détournés vers les États-Unis. Est-ce qu'on est dans ce genre de situation là, M. le premier ministre?

M. Legault : Oui. Moi, j'ai l'impression qu'on a plutôt gagné cette bataille-là, même contre des États américains. On a une situation... Quand vous regardez certains États, là, puis je ne les nommerai pas, mais il y a des États aux États-Unis qui sont déjà en manque de matériel. Bon, nous, on a du matériel encore pour une semaine puis on a des commandes, encore là, qui continuent de rentrer à chaque jour. Puis on a posé des gestes aussi, entre autres en Asie, pour être ingénieux, créatifs, pour payer facilement, pour offrir le transport des marchandises nous-mêmes. Donc, je pense que, jusqu'à présent, là, on s'en sort mieux que plusieurs États américains. Donc, je ne sais pas qui a volé des commandes à qui, là, mais je pense qu'au net on s'en est bien sortis.

Le Modérateur : Merci beaucoup. Maintenant, au tour de Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Oui, bonjour. J'aimerais revenir sur les 519 établissements pour aînés où il y a au moins une personne infectée. Est-ce qu'on a une idée du portrait régional de ces établissements? C'est partout? Est-ce qu'il y a des régions qui plus touchées que d'autres? Et, dans la mesure où il y a des établissements, par exemple, où il y a seulement une personne qui est infectée, est-ce qu'on pourrait relocaliser cette personne, essayer de les regrouper dans des endroits pour justement limiter les risques d'infection entre patients ou auprès du personnel? Est-ce que ça pourrait être une option?

M. Arruda (Horacio) : Tout peut être regardé, là. Mais, si vous me permettez, oui, il y a des endroits où il y a un seul cas, plusieurs contacts en investigation, d'autres endroits où il y a eu cinq, six cas. Puis c'est difficile pour moi ici de vous donner toute cette énumération-là, mais il y en a. Puis c'est clair, on va se le dire, on l'a toujours dit, les histoires les plus à risque actuellement, là, c'est dans les maisons où vivent les personnes âgées, puis c'est là qu'on va avoir des cas puis, malheureusement, des mortalités. Donc, il y en a un peu partout.

Mais là la question, à savoir... Puis je pense que la ministre de la Santé l'a dit, à l'intérieur d'un établissement, il y a des zones chaudes et des zones froides, hein? Prendre quelqu'un pour le délocaliser à un certain âge, notamment dans un CHSLD, ça peut avoir des effets psychologiques importants. Il n'y a pas les mêmes soins. Ce qu'on fait, c'est des approches... Et ça, ça dépend de chacun des milieux. Ça peut être… On dédie du personnel à cette zone-là. On les empêche d'aller... On va essayer d'éviter aussi les gens qui se promènent d'un centre à un autre, parce qu'il y a plusieurs préposés ou du personnel qui font deux, trois centres, puis etc. C'est tous des mécanismes qu'on est en train de mettre en place. Et, à chaque fois qu'il y a un centre qui est touché, on fait un diagnostic de ce centre-là. Puis, s'il y a du personnel qui allait ailleurs, ils vont arrêter d'y aller, O.K.?

Puis là il y a toutes sortes… Il y a tout un plan qui s'en vient aussi pour aider, je vous dirais, la participation, puis je vais laisser peut-être la ministre ajouter si elle veut, du personnel pour leur donner des conditions idéales, hein, pour que, s'ils ont des symptômes, ils ne reviennent pas au travail parce qu'ils sont dévoués, etc., qu'on leur donne des conditions pour s'isoler, qu'on continue à les payer, qu'il n'y ait pas de perte de revenus qui va faire qu'ils vont revenir travailler. Ça fait qu'il y a toute une série d'actions. Puis ça, elle est analysée au cas par cas, au milieu par milieu. Si vous faites partie d'une résidence pour personnes âgées qui n'est pas en lien avec une autre, que ce n'est pas le même propriétaire, bien, vous allez gérer votre situation dans votre lieu. Si vous êtes propriétaire de quatre résidences dans la même ville puis que vous partagez du personnel, s'il y en a une qui est touchée, il y a une analyse qui est faite puis les recommandations sont faites.

Je ne sais pas si, Mme la ministre, vous voulez ajouter quelque chose, s'il vous plaît?

Mme McCann : Oui, absolument. Alors, faire une distinction… En CHSLD, comme le dit Dr Arruda, on a des zones froides, des zones chaudes. Les zones chaudes, là, on déplace… Oui, effectivement, ce n'est pas l'idéal. On n'aime pas ça, déplacer des personnes âgées. Mais, dans le contexte actuel, c'est probablement la chose à faire. Alors, on les déplace dans un secteur où on dédie du personnel avec tout le matériel de protection. Alors, ça, c'est ce qui est fait en CHSLD.

En RPA, les résidences pour personnes âgées, c'est différent parce que les gens ont leur propre appartement. Alors, ils sont isolés quand ils sont affectés par le COVID-19, et, là aussi, il y a du personnel dédié. Mais ce qu'il faut dire, là, c'est qu'effectivement c'est notre plus grand défi actuellement, ce sont les résidences pour personnes âgées et les CHSLD. C'est clair. Et il faut à ce moment-ci davantage réorganiser le travail. Ce qu'il faut, c'est minimiser le nombre de personnes qui viennent dans les résidences, par exemple, les résidences pour personnes âgées, des CLSC, alors que ce soient les mêmes personnes, en nombre le plus petit possible, qui viennent dans une résidence. Moi, j'ai eu beaucoup de discussions avec Mme Blais dernièrement là-dessus, encore aujourd'hui, et c'est ce qu'on a demandé au ministère.

Alors, le sous-ministre, avec son équipe, va réorganiser le travail le plus possible, diminuer le nombre de personnes qui viennent de nos services, et même les services qu'on achète, là, de différents organismes, pour que ce soient les mêmes personnes qui viennent à l'intérieur de ces établissements. On a un effort important à faire de ce côté-là. Et aussi on va voir à ce que des personnes, si elles le veulent, qui donnent ces services dans ces résidences ou en CHSLD, puissent avoir, par exemple, des hôtels où elles peuvent demeurer si elles préfèrent ne pas retourner à domicile pendant qu'elles sont en fonction. Alors, c'est quelque chose qu'on est en train de travailler actuellement activement dans les différentes régions du Québec.

M. Lavallée (Hugo) : Deuxième question, pour Dr Arruda. J'aimerais revenir sur ce que vous disiez hier concernant le port du masque par les gens sur la rue pour être sûr de bien comprendre parce que vous disiez hier ne pas pouvoir recommander le port généralisé du masque. Il y a plusieurs experts qui se sont exprimés dans les médias, qui étaient en désaccord avec vous. Il y a des données aussi du CDC, aux États-Unis, qui tendraient à démontrer qu'il y a beaucoup de gens qui sont porteurs du virus, qui n'ont pas de symptôme, mais qui peuvent le propager quand même. Donc, est-ce que c'est une recommandation qui est basée sur des données scientifiques ou davantage sur le contexte de pénurie actuelle? Et est-ce que c'est une recommandation que vous pourriez revoir?

M. Arruda (Horacio) : Écoutez, je n'ai jamais dit que je ne le reverrais pas. J'ai toujours dit que ce que je dis aujourd'hui pourrait changer demain. Mais je tiens... Je suis allé faire des vérifications plus précises. J'ai demandé à nos experts de regarder ça aussi. Même le CDC ne dit pas que c'est des données probantes qui disent que c'est adéquat. Je ne sais pas si vous comprenez. Le niveau de protection d'un masque fait maison va dépendre de la qualité du tissu, comment il est ajusté, puis etc. Et ce que je dis tout le temps, c'est que ça ne peut pas remplacer les mesures d'hygiène.

Là, ce que je tiens à vous dire aussi, quelque part, c'est que, dans une... Puis ils parlent même pour protéger les «healthcare workers» et non pas dans la population en général, parce qu'il y en a qui ont extensionné, là… Si vous allez voir le texte du CDC, puis j'ai demandé à mes experts de le regarder… Là, dans les faits, même M. Trump a dit tantôt : On n'a qu'à prendre un foulard aussi, quelque part. Mais le foulard, s'il est contaminé, plein de sécrétions, il ne sert plus à rien, là, puis même il devient un concentré potentiel de virus, etc.

Ce que je suis en train de vous dire, c'est... Puis je sais qu'il y a un mouvement d'experts, là, de médecins qui amènent la chose. Mais, si on va regarder la science, O.K., la science, elle dit, là, que ça pourrait être une alternative s'il n'y a plus rien pour les travailleurs de la santé. S'il n'y a plus rien pour les travailleurs de la santé, moi, je tiens à vous dire que je préfère — avec un masque de procédure, ce n'est pas possible, mais avec les N95, par exemple — qu'on les restérilise que de leur dire : Mettez-vous un foulard dans le visage.

Ça fait que moi, je suis très confortable avec ma position que j'ai dite tantôt. Si quelqu'un porte le masque parce qu'il a peur ou, dans la communauté, qu'il veut se mettre un foulard, vous pouvez le mettre. C'est sûr que, si vous toussez, vous allez accumuler vos sécrétions. Mais faites attention à ne pas toucher à vos mains, oublier de les laver puis d'aller contaminer un endroit. Le masque de procédure n'est pas dans notre culture. On n'est pas habitués de porter ça. Puis on voit des photos de personnes, même des agents de police, qui vont porter le N95 ici. C'est très dur à porter, un N95. Un masque de procédure, après un certain temps, c'est dérangeant.

Donc, le CDC a fait cette recommandation, mais lisez bien les notes, là, allez voir le texte, parce que je suis allé le revoir, là, c'est pour les «health care workers», c'est dans un... «Health care workers», ça veut dire les travailleurs de la santé ou les personnes qui travaillent dans la santé. Ça offre une protection dont on ne peut absolument pas garantir… C'est-u 10 %, 20 %, 30 %? Moi, je vous dis juste… C'est un élément qui a probablement plus d'effet, à mon sens, au point de vue perceptuel. Mais, s'il vient remplacer un lavage de mains rigoureux puis une étiquette respiratoire... Moi, je préfère quelqu'un qui tousse dans son coude, qui va se laver les mains, que quelqu'un qui va avoir un masque plein de sécrétions, dont il va mettre les mains… puis qui va toucher à quelque chose. Maintenant, vous faites votre choix.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, au tour de Marie-Michelle Sioui, Le Devoir.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à vous trois. Vos réponses, puis vous me corrigerez, Mme la ministre, si je me trompe, laissent entendre que la contamination est arrivée par des employés dans les résidences et dans les CHSLD. Il y a des employés qui sont potentiellement contagieux, qui sont obligés de sortir de leur isolement. Est-ce qu'il n'aurait pas lieu de modifier la directive de l'INSPQ pour rassurer leurs proches pour qu'ils ne craignent pas que les personnes hébergées soient contaminées par le personnel? Puis j'aimerais, au passage, que vous précisiez est-ce que vous demandez aux résidents de rester dans leurs chambres, de rester dans leurs appartements.

Mme McCann : Moi, je vais vous dire, et Dr Arruda pourra valider, que ce qui arrive dans les résidences… Là, il y a toutes sortes de transmissions, hein? Ce n'est pas nécessairement un employé, là, qui a transmis. Mais effectivement la pratique, la meilleure pratique, c'est de minimiser, diminuer le nombre de personnes qui sont en contact avec nos personnes âgées. Ça, c'est une première chose. Quand quelqu'un est symptomatique, un travailleur de la santé est symptomatique, il ne vient pas au travail. On ne rappelle pas au travail un travailleur de la santé qui est symptomatique.

Ce à quoi vous faites peut-être allusion, c'est une directive qu'on a reçue il y a deux semaines de l'INSPQ, l'Institut national de santé publique, parce qu'on a un contexte où on a besoin vraiment d'avoir notre personnel sur place, sinon, dans certaines circonstances, qu'on appelle des secteurs critiques, on pourrait avoir des bris de services. Alors, ce qu'on a fait, avec l'avis de l'INSPQ, c'est qu'il y a des gens qui ont eu... Par exemple, du personnel de la santé qui a eu des contacts avec des gens symptomatiques, alors on les a isolés. Mais, après sept jours, on leur demande de revenir au travail avec des mesures de protection : le masque, se laver les mains, la prise de température deux fois par jour. Alors, toutes ces mesures sont mises en place si la personne n'a pas de symptôme parce que la période de sept jours, elle est critique, là, en termes de contact qu'on a eu.

Donc, c'est la directive qu'on a de l'INSPQ. Et je veux vous dire qu'on fait ça dans certains secteurs critiques parce qu'à certains endroits, notamment dans certains centres d'hébergement, nous avons eu à vraiment mettre du nouveau personnel, parce que, dans cette résidence privée, dans quelques résidences privées, il y a eu des contacts. Effectivement, les gens se sont isolés, mais il n'y avait plus personne. Alors, il a fallu que le CISSS ou le CIUSSS vienne à la rescousse et amène du nouveau personnel pour s'occuper des personnes âgées.

Alors, c'est à la marge. C'est arrivé pas souvent. Mais ce que je veux dire, c'est qu'il y a des secteurs critiques, notamment dans l'hébergement, mais aussi au niveau des soins intensifs et en milieu hospitalier, où il se pourrait qu'à des moments donnés on doive faire un retour au travail après sept jours, mais avec des mesures de protection.

Le Modérateur : Je vous signale que le temps file. Je crois que Dr Arruda voulait compléter.

M. Arruda (Horacio) : Oui. Je ne voulais pas compléter là-dessus. Je voulais juste revenir sur le libellé du CDC, là, parce que je trouve ça très important. C'est marqué, là, que, quand les masques de procédure ne sont pas disponibles, le travailleur de la santé peut utiliser des masques fait maison pour le soin des patients en dernier recours. Cependant, ces masques faits à la maison ne sont pas considérés des équipements de protection personnelle parce qu'on ne sait pas s'ils vont protéger le travailleur de la santé. C'est ça qui est marqué dans le CDC. Donc, si on fait ça, en plus, on doit l'utiliser avec des visières qui vont couvrir le front en entier, qui vont partir du menton à plus bas. Donc, vous voyez, là, que c'est ça, là, qui est marqué au CDC. C'est ça, les données probantes. Juste pour vous dire que, donc, quand des gens scientifiques m'interpellent par rapport à ça et que je lis ça, je me pose des questions sur leur interprétation de la recommandation.

Le Modérateur : Merci. Rapidement, en sous-question, Mme Sioui.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Oui. À propos des régions qui sont fermées, il y a des parents qui ont des enfants en garde partagée dans deux régions différentes, est-ce que ces parents-là peuvent voyager d'une région à l'autre?

M. Arruda (Horacio) : Ça fait partie des exceptions qu'on donne. C'est sûr que, si les parents sont malades ou que les enfants ont des symptômes, on ne le recommandera pas, mais on doit respecter les ordres de cour. C'est-à-dire que ce sont les ordres de cour, et puis, si les parents veulent prendre une entente différente, ça leur appartient. Mais on va laisser passer les parents et des enfants non symptomatiques sans problème parce qu'il faut respecter les ordres de cour.

Le Modérateur : Merci. On poursuit avec Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour, d'abord. L'employeur Metro a commencé à distribuer des attestations de déplacement pour prouver que vous êtes travailleur, que vous allez pouvoir vous déplacer, entre autres, dans une région comme Québec, où, en principe, il n'y a pas de contrôle routier. Est-ce que ça s'en vient dans les autres régions aussi, donc?

M. Legault : Bien, si jamais un employé est obligé de travailler et puis de changer de région, oui, il pourrait avoir ce genre d'attestation là de l'employeur. Mais, bon, ça n'existe pas seulement à Québec, là. On me dit que ça existe à d'autres endroits. Ça peut arriver que les policiers exigent une attestation de l'employeur pour laisser passer des gens d'une région à l'autre.

M. Bossé (Olivier) : Mais non pas se déplacer de son domicile, là, à son lieu de travail, là, ce n'est pas quelque chose qui est dans vos...

M. Legault : Bien, si on a besoin d'aller dans des services essentiels dans une autre région, on peut le faire.

Le Modérateur : Merci. Maintenant, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.

M. Lacroix (Louis) : M. le premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. On nous dit, Mme McCann, que les chirurgies au CHUM, à Montréal, ont été annulées, incluant les chirurgies pour des cancers par exemple, ça inquiète beaucoup de gens, entre autres certains traitements qui peuvent être donnés aussi aux soins intensifs pour des personnes qui sont en oncologie. Je pense à des traitements d'immunothérapie, etc. Quelle est la consigne? Il n'y a plus de chirurgies au CHUM en ce moment?

Mme McCann : Ah, non, non, il y a encore de la chirurgie au CHUM. Mais il se faisait probablement encore certaines chirurgies qu'on appelle électives, qui peuvent attendre, qui ne sont pas prioritaires, parce que j'emploie le mot «urgent», mais j'emploie aussi le mot «prioritaire». Alors, moi, ce que je veux dire, surtout en oncologie, c'est que toutes ces situations-là sont bien examinées par un comité clinique. Et, au niveau de l'oncologie, entre autres, il faut absolument continuer les traitements quand c'est prioritaire. Quand il n'y a pas d'impact au niveau de la santé de la personne, on peut attendre. Mais, s'il y a un impact, il faut continuer. Et ce sont les orientations cliniques qui sont prises à travers le Québec, qui sont suivies par le ministère, et notamment par la direction de la cancérologie du ministère. Alors, ça, c'est clair qu'il faut que ces traitements soient donnés et ces chirurgies soient faites quand elles sont prioritaires et quand il peut il y avoir un impact sur la santé de la personne.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, la mairesse Plante commence à présenter des signes d'impatience pour les gens qui se rendent dans les parcs, et, je pense, avec une certaine lucidité, là. Le parc La Fontaine, par exemple, était plein de gens dans le… je pense, c'est hier, où il faisait quand même un temps assez clément. Vous en êtes où dans votre réflexion sur le confinement de, peut-être, certains quartiers à Montréal, peut-être même de l'île de Montréal? Parce que ça avait été évoqué il y a quelques jours, la semaine dernière également, qu'on pourrait aller jusqu'à un confinement de l'île de Montréal. Est-ce que vous progressez dans cette évaluation-là?

M. Legault : Bien là, il y a deux sujets, là. Il y a le confinement d'une région puis il y a les rassemblements dans les parcs. Je pense, c'est deux choses différentes.

Non, on ne regarde pas pour confiner l'île de Montréal actuellement. Pourquoi? Parce que, bien honnêtement, il faudrait le faire pour ce qu'on appelle la CMM, là, incluant le 450, parce qu'il y a tellement de voyagement. Puis honnêtement il n'y a pas une si grande différence que ça dans les chiffres, là, entre le 514 puis le 450. Donc, il n'est pas question de fermer juste l'île de Montréal.

Par contre, là où je suis totalement d'accord avec Valérie Plante, c'est que ça n'a pas de bon sens de voir, par exemple, hier, là, autant de personnes au parc La Fontaine à être regroupées, près les unes des autres. Ça choque les citoyens. Puis, bon, le message est de plus en plus clair pour les policiers. Si c'est nécessaire de commencer à donner des contraventions, on va donner des contraventions. Mais, s'il vous plaît, là, ça n'a pas de bon sens de voir ça dans des parcs à Montréal. Je sais que Valérie Plante songe à fermer certains parcs. Ce n'est peut-être pas une mauvaise idée, mais il faut éviter absolument les rassemblements dans les parcs.

Le Modérateur : Merci. Nous allons donc passer aux questions en anglais. We'll switch in English with Samuel Pouliot, à l'arrière.

M. Pouliot (Samuel) : You just said it in French. Maybe you could repeat it in English. There's no plan to close the island of Montréal or put control for people who go to Montréal or come from...

M. Legault : Right. There's no plan to close the island of Montréal because, if we decide one day to do that, we would need to close also the suburbs because, north and south of the island of Montréal, there's a lot of traveling, Longueuil-Montréal, or Repentigny, or Terrebonne-Montréal. So it's all together. But today we announced that, for the north of Lanaudière and Laurentides, for example, we want to eliminate travels between the north and the south of Laurentides, same thing with Lanaudière.

Regarding parks in Montréal, unfortunately, we've seen yesterday, for example, at the La Fontaine Park, many people all sticking together against the law. So, first, it's not legal, and, second, it's not responsible to do that. So we are telling the police, SPVM, in Montréal to give some infraction tickets if it's needed. And I know that the mayor of Montréal, Valérie Plante, she's thinking about maybe closing some parks. I think it would be a good idea if we keep on seeing groups in those parks.

M. Pouliot (Samuel) : And, Ms. McCann, there's more and more COVID cases coming from seniors' homes right now. How do you reassure some of these that their loved ones in seniors' homes are safe? Do you have a plan to help them better communicate with their family?

Mme McCann : Well, we have put already $133 million in those private residences to help them to put together the measures to protect the seniors and also to add staff when it's required. What we also want to do is really to organize the work inside the long-term facilities. So, of course, as I said, there are cold zones and hot zones. The hot zones are where people who have the COVID-19 are put together and have a staff that is dedicated and protected to take care of them. In the private residences, we also ask people who have COVID-19 to stay in their apartment.

But what we want to do… because we need to make an extra effort to organize the work so that less and less, not as much a variety of people go into those residences, that, for one residence, there's the same staff going all the time and they don't go from one residence to another, because, you know, this is home care from the CLSCs that go inside those residences. So we minimize the numerous contacts that these people can have. So we're in the midst of reorganizing in that way. So I want to tell the families that we're doing everything we can.

The other thing is that we're going to equip the residences with «téléconsultation», with virtual technology. And we want to move as fast as possible so it can provide contact with the families, but also with physicians and with people who can take care of their medical needs. So we're in the midst of doing this. And I know that some seniors have iPads and they communicate with FaceTime, which is a great thing. But, for the others, we want to organize those tools also.

Le Modérateur : We're a little short on time. Cathy Senay, CBC.

Mme Senay (Cathy) : A follow-up on seniors' homes. There is a labour shortage already in these facilities for seniors. In Ontario, for example, because of the shortage of workers, they are relaxing the hiring conditions, asking volunteers to drop in to help out. And then, in Québec, in Gaspé, there is some staff members that were replaced by workers who were not on site or had an interest to work with seniors. So, basically, what is the plan there by the Government of Québec to make sure that all seniors' institutions are fully staffed in the context of COVID-19?

Mme McCann : Well, we have already volunteers that are taking care of the elderly and we will continue to support them. And we've added $133 million in budget to help those residences to hire more staff if they need, and they probably will need to hire more staff. So that's the budget that we gave them to really go forward and hire more people.

Le Modérateur : Another question?

Mme Senay (Cathy) : One of my colleagues told me that all testing sites across Québec are being shut down for 48 hours to deal with the backlog in tests waiting to be processed. So when is this happening and why is this backlog happening?

M. Arruda (Horacio) : First of all, the backlog is related to the expansion, rapid expansion that we put for testing, testing and testing. We did test a lot, but, as we did test a lot and we tested at different places in Québec, coming from one site to over 12 or 19 now, I think, that makes a big quantity. And those labs were also under surveillance of the first one to make sure they get good quality. So there was a backlog coming. And we did test, and test, and test. Actually, it's true that, for the last 24 hours and… I'm sorry, we are the first of April. I even don't know the day, but… yes, and we are on a…

M. Legault :Wednesday.

M. Arruda (Horacio) : …Wednesday, I'm sorry. OK. No, I'm sorry, because… and then because the weeks are getting around and around, and I don't know…

So I'm just telling that, because of this backlog, because we want to get not only good data, but making sure that people who are waiting for three, four days get their results, we keep the ones who had an appointment and we concentrate the work to the emergencies and the cases that must be made right now because there is an impact on case control, there is an impact on nursery rooms, because… workers. But now this backlog is going down and down, and the activities are going to begin to… perhaps even with new priorities based on the epidemiology, and that will stabilize the situation. And, at least, we will have tests for the ones who need… with the right time for analyzing and having the answer as soon as possible.

Mme McCann : Sorry. I want to stress this because this is very important, that we are prioritizing the patients in the hospitals, but also the people in the residences and the CHSLD, the long-term facilities. So this is very important that we test them as soon as possible, and also the health workers. So this is very helpful for the people, obviously, but also for the health workers and for our system, because, if you don't have to wait for four days for a result, as a patient, you have to wait much less than that because you're prioritized. You can imagine how it's helpful for the patient, but also for the organization of everything in the hospital and in the long-term facility as well. So this is very good for the system.

Le Modérateur : Thank you. Again, we're short on time, so, real quickly, a question sent by e-mail from Philip Authier, Montreal Gazette. I know, Mr. Legault, you've said that you have no plan to close Montréal, but, still, Montréal has the most cases of any city in Canada. People are very concerned about the continuing spread of the virus and are asking for stricter measures. Are you considering implementing stricter rules for Montréal?

M. Legault : OK. I think, when you talk about Montréal, what I was trying to say is that we cannot talk only about the island of Montréal. You have to talk about the suburbs of Montréal also. Will we close the metropolitan area? It's not excluded at this time. But, indirectly, what we're doing is close all the north regions, make sure that people of Montréal, they don't go up North, and, when I say up North, I include north of Laurentides and north of Lanaudière.

Le Modérateur : Thank you. Grocery stores are not able to keep up with online orders. With stores closing Sunday, people are worried about getting groceries. Are there more steps to be taken to make sure people can get food? Will police be posted at stores?

M. Legault : OK. First, we permitted groceries to deliver and take deliveries on Sunday. So stores are closed, but they can deliver food to the people even if they come with their car. But, of course, the grocers are now hiring some additional staff to deliver food. We're asking some organisms, community organisms, to help for the delivery of food. But I can understand that now many people are asking for delivery and groceries. They cannot keep up.

Le Modérateur : OK. Thank you. Last question is from Raquel Fletcher, Global News. Local homeless shelters in Montréal say they are not receiving enough financial support from the province to properly support the most vulnerable. This has caused them to cut services. Is more funding on the way, and when can they expect it?

M. Legault : We already injected more money. And I know that the city of Montréal did so also. So I think that, right now, Valérie Plante, she's got a very good plan and she's putting this plan in place for those shelters. And I think it's under control.

Le Modérateur : And very last question from Raquel for Dr. Arruda. The employees' union at the McGill University Health Center has written an open letter to you asking that each worker be tested once a week to reduce the risk of infected employees infecting patients. Will you do this?

M. Arruda (Horacio) : We will look with our scientific teams to look at it. And, if it's recommended and if we get the availability to do the tests, I think that will be the answer, it will be yes. But we need to make this evaluation and put that into a global strategy about health care workers, actually.

Le Modérateur : That's it. It's all the time we have. Merci, tout le monde. Merci pour votre patience, votre disponibilité.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 14 h 1)

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