(Treize heures quatre minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à tous et à toutes. La Tribune de la presse du Parlement de Québec accueille aujourd'hui
la vice-première ministre, Geneviève Guilbaut. Elle fera le point sur la situation
du coronavirus au Québec. Elle est accompagnée du directeur national de santé
publique, le Dr Horacio Arruda, ainsi que de la ministre de la Santé
et des Services sociaux, Danielle McCann. Mme la vice-première
ministre.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup. Alors, bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, aujourd'hui,
notre premier ministre est dans une journée de repos bien méritée. Donc, on
espère tous qu'il suivra les consignes du Dr Arruda s'il décide de profiter
de l'arrivée du printemps. On le lui souhaite, d'ailleurs. Il fait un excellent
travail, comme on en conviendra tous.
Donc, on vit une situation difficile, vous
le savez, depuis maintenant deux semaines, un petit peu plus de deux semaines,
mais c'est important de garder le moral. C'est important de se rappeler qu'on
est tous ensemble là-dedans, de rester solidaires, de rester unis et de ne
surtout pas baisser la garde par rapport à l'application des mesures de santé
publique, des directives de la santé publique pour freiner la propagation du
virus.
Le bilan d'aujourd'hui, justement, nous
montre à quel point c'est important plus que jamais de respecter les consignes
de santé publique, puisqu'aujourd'hui on est à 2 498 cas confirmés,
une augmentation de 477. On a 43 589 cas négatifs et
6 757 cas sous investigation. On a 164 personnes hospitalisées,
une augmentation de 23, dont 57 personnes qui sont aux soins
intensifs, une augmentation de sept. Malheureusement, on a
quatre décès de plus qu'hier, ce qui porte le total à 22. Et, bien
sûr, je veux en profiter pour offrir, au nom de tout notre gouvernement, nos
condoléances à toutes les familles et à tous les proches de ces personnes.
Je sais que c'est difficile d'entendre ça au
quotidien. Aujourd'hui ne fait pas exception. Mais il faut interpréter cette
situation comme une raison de plus, si on en avait besoin d'une, de suivre
scrupuleusement les directives de la santé publique puisque chaque geste compte
et que chacun doit faire sa part pour qu'on puisse enfin venir à bout de ce
virus.
Aujourd'hui, donc on met en place des
nouvelles mesures pour toujours renforcer l'application des directives de la
santé publique.
Je vais commencer par revenir sur la
situation à Montréal. Comme vous le savez, hier, il a été annoncé que la ville
de Montréal, la région de Montréal se place en état d'urgence sanitaire à la
suite d'un avis de la direction nationale de la santé publique. Donc, je veux
rassurer tout le monde, là. Malgré l'annonce de cet état d'urgence sanitaire
hier, je veux rassurer la population et tous ceux qui nous écoutent, la
situation est sous contrôle. Le fait de placer Montréal en état d'urgence nous
permet d'agir plus rapidement pour éviter le pire. Ça permet, entre autres
choses, de faire des patrouilles policières accrues dans certains des quartiers
les plus affectés. Et on continue, bien sûr, d'être en étroite collaboration
avec les organismes communautaires locaux qui viennent en aide à nos personnes
vulnérables, notamment nos personnes sans-abri.
La situation, elle est plus difficile à
Montréal et en Estrie, vous le savez, mais, malheureusement, aucune de nos
régions au Québec n'est à l'abri d'une situation qui pourrait s'empirer de jour
en jour. Donc, aujourd'hui, on annonce une directive de la santé publique qui
va nous permettre de contrôler les déplacements dans certaines régions
éloignées du Québec, l'objectif étant de mieux protéger les gens qui demeurent
dans ces régions considérées plus vulnérables. Donc, les territoires touchés
par cette ordonnance sont le Bas-Saint-Laurent, l'Abitibi-Témiscamingue, la
Côte-Nord, le Nord-du-Québec, le Nunavik et les Terres-Cries-de-la-Baie-James.
L'objectif, je le rappelle, de cette
nouvelle ordonnance, c'est de contrôler les déplacements, et donc de mieux
protéger les populations de ces endroits, qui sont considérées plus vulnérables
parce qu'entre autres elles sont souvent plus isolées. On a, entre autres, des
communautés autochtones, des gens âgés qui demeurent dans ces régions-là. Et
donc les autorités de la santé publique sont d'avis qu'en contrôlant les
déplacements, à la fois les gens qui sortent de ces régions-là et les gens qui
veulent y entrer, ça nous permet de mieux protéger les gens qui y résident.
Donc, à partir de 16 heures aujourd'hui,
il y aura des points de contrôle policier qui vont être installés sur les
grands axes routiers et qui vont effectivement permettre le contrôle des allées
et venues dans ces huit secteurs que je viens de vous énumérer. Alors, il ne
faut pas se surprendre si, à partir de 16 heures, on se fait intercepter. Et,
si on ne remplit pas les critères de déplacements essentiels, on va se voir
retourné à notre endroit d'origine. Donc, seulement les déplacements essentiels
seront désormais acceptés dans ces huit secteurs que je vous ai énumérés.
Vous le savez, on fait tout ça pour
protéger nos régions les plus vulnérables. Mais la consigne a été répétée
abondamment dans les derniers jours par le premier ministre, et je la réitère
aujourd'hui. Indépendamment de ces huit régions qu'on ajoute aujourd'hui, dont
les allées et venues vont être contrôlées, tout le monde devrait rester dans la
région où ils se trouvent en ce moment et éviter les déplacements entre régions,
à moins d'avoir une raison absolument essentielle de se déplacer.
Une autre directive qui est critique à ce
moment-ci, c'est celle de l'isolement obligatoire des voyageurs qui rentrent au
pays, les gens qui viennent de l'étranger, des États-Unis ou d'un autre
endroit, l'isolement obligatoire de 14 jours. La santé publique fédérale a
clarifié sa consigne à propos de l'isolement obligatoire, et maintenant c'est
vraiment le confinement obligatoire pour 14 jours de tous ceux qui viennent de
l'étranger, qui doivent rester chez eux, aucune raison pour sortir de chez eux,
même pas prendre une marche, aller à l'épicerie, rien. Les gens doivent rester
14 jours chez eux, à moins de devoir sortir pour un test de dépistage. C'est la
seule raison qui devrait faire en sorte qu'on sorte d'un isolement de 14 jours
quand on revient de voyage. Donc, on demande, bien sûr, à tous les Québécois de
se conformer à cette directive d'isolement obligatoire de 14 jours quand on
revient de voyage.
Et, pour nous assurer que les gens
respectent bel et bien cette directive, depuis 9 heures ce matin, on
installe des points de contrôle policier tout le long de la frontière
américaine. Donc, on a des policiers qui font le contrôle aussi des arrivées
des gens à la fois qui arrivent par les… Il y a déjà des contrôles qui se
faisaient dans les aéroports. Mais maintenant on veut faire ces points de
contrôle là dans les frontières terrestres avec les États-Unis. Donc, les
policiers, l'objectif, c'est, bien sûr, de rappeler les consignes d'isolement
obligatoire, de s'assurer que tout le monde est conscient des consignes qu'ils
doivent suivre en arrivant au pays, de faire un premier contact avec ces
gens-là, d'avoir de l'information sur ces gens-là pour pouvoir éventuellement
faire des suivis et, bien sûr, ultimement, toujours le même objectif, de
protéger la population et d'empêcher la contagion.
J'en profite pour dire un mot sur le rôle
des forces de l'ordre. Évidemment, j'invite la population, les citoyens à
demeurer vigilants et à signaler des situations qui contreviennent de manière
évidente à la sécurité collective, à la sécurité de nos concitoyens. Par
exemple, un rassemblement dans un parc qui n'a évidemment pas lieu d'être, on
peut comprendre que ça fasse l'objet d'un signalement. Mais j'invite aussi les gens
à demeurer prudents ou, du moins, à ne pas tomber dans ce qu'on pourrait
appeler la surveillance abusive ou un climat de suspicion entre voisins, entre
concitoyens. Il ne faut pas devenir paranoïaque non plus.
Donc, si vous voyez, par exemple, que
votre voisin, il y a une voiture de plus dans son entrée qu'à l'habitude, ce
n'est peut-être pas nécessaire d'appeler les policiers. Donc, j'invite les gens
à être quand même pondérés dans leur façon de signaler ou non des situations.
Mais c'est sûr que, dans le doute, je privilégie la vigilance, simplement juste
s'assurer qu'on ne tombe pas dans les chicanes de voisins et tout ça. Ce n'est certainement
pas le temps d'alimenter des frictions avec nos voisins. Bien au contraire, s'il
y a une chose qu'il faut retenir en ce moment, c'est qu'il faut rester unis, il
faut rester solidaires. Il faut tous regarder vers le même objectif, à savoir
lutter contre le virus et s'assurer qu'on met en place toutes les conditions
gagnantes pour y arriver, notamment en respectant, bien sûr, toutes les
consignes de la santé publique.
Je vais terminer avec les traditionnels
remerciements du jour. Et vous me permettrez aujourd'hui, à titre de ministre
de la Sécurité publique, de remercier tous ceux et celles qui assurent notre
sécurité au quotidien, des gens aussi très importants, nos policiers, nos
pompiers, toutes nos équipes de sécurité civile. Mes équipes chez moi, au ministère
de la Sécurité publique, mais un petit peu partout dans les municipalités, les
équipes de sécurité civile, de mesures d'urgence sont extrêmement actives et
essentielles à la mission qu'on est en train d'accomplir tous ensemble,
collectivement, au Québec. Donc, grand merci. Tout le personnel aussi du réseau
des services correctionnels du Québec, qui, eux aussi, sont aux premières
lignes avec une clientèle un petit peu différente, mais qui sont très, très
importants dans le contexte actuel, tous nos agents de sécurité privée aussi,
qui sont de plus en plus nombreux à être déployés un petit peu partout pour eux
aussi mettre la main à la pâte et s'assurer de l'application et du respect
collectif des directives de santé publique.
Donc, je veux que vous sachiez que vous
nous êtes aussi très précieux dans les circonstances. Vous êtes habitués, pour
la plupart, au danger dans vos métiers respectifs. Mais en ce moment on est
tous en train d'affronter une nouvelle forme de danger un petit peu inédit, un
danger qui est invisible, qui peut être partout. Donc, je vous remercie. Sachez
que votre travail est très apprécié et qu'on va faire tout ce qu'on peut pour
vous protéger de ce virus et vous assurer des conditions de travail les plus
sécuritaires et rassurantes possible.
Donc, sur ce, je vais terminer avec le
message habituel de solidarité. On est tous ensemble dans la même bataille et
il faut tous ensemble respecter les directives pour s'en sortir. Tout le monde
doit faire sa part et contribuer à l'effort collectif, mais en étant aussi unis
et solidaires qu'on l'a été jusqu'à maintenant. Et d'ailleurs je remercie
encore une fois les Québécois de se plier aussi docilement, pour la vaste
majorité, aux consignes depuis le début. Et c'est comme ça, tous ensemble, unis
et solidaires, qu'on va passer au travers cette bataille-là. Merci.
Le Modérateur
: Merci,
Mme la vice-première ministre. Nous allons maintenant procéder à la période des
questions avec Alex Boissonneault de Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) : Mme
la vice-première ministre, Mme la ministre, Dr Arruda, bonjour. Ma question a
trait aux restrictions, donc, pour les déplacements. On parle de régions, entre
autres, qui bordent le Nouveau-Brunswick et l'Ontario, par exemple. Est-ce
qu'il va y avoir aussi des restrictions aux déplacements interprovinciaux? Si
ce n'est pas le cas, quelle est l'utilité de ces mesures-là pour les régions
dont vous parlez?
Mme Guilbault :
Pour l'instant, les points de contrôle sont vraiment avec la frontière
américaine, comme je vous le disais. Vous voyez, à date, on a des points de
contrôle à Saint-Bernard-de-Lacolle, à Saint-Armand et à Stanstead. Évidemment,
on le dit souvent, là, quelle que soit la question qu'on nous pose, on a
souvent la même réponse, la situation évolue de jour en jour et d'heure en
heure. Donc, tout ça pourrait être adapté éventuellement. Mais, pour le moment,
notre objectif, c'est vraiment la frontière américaine.
On sait qu'il y a une grande préoccupation
de la part de la population par rapport aux snowbirds, si vous me passez
l'expression, aux gens qui reviennent des États-Unis, de la Floride plus
précisément. Et on s'est aperçus que, peut-être, il y a des gens qui ne sont
pas nécessairement familiers avec les directives précises qu'ils doivent
appliquer. Donc, cet isolement préventif obligatoire de 14 jours, on tient
à faire le maximum pour s'assurer de le dire à chacune des personnes qui
traversent la frontière en ce moment. Il y avait déjà des gens, des employés du
fédéral qui rappelaient ces directives-là. Mais on voulait maximiser notre
force de frappe préventive pour pouvoir s'assurer que tout le monde est au
courant des consignes et qu'il n'y a plus personne qui va avoir de raison de ne
pas les appliquer.
M. Boissonneault (Alex) : Vous
demandez... Dans le contexte, est-ce qu'il y a des mesures qui ont été prises
pour protéger les forces de l'ordre aussi ou un plan de contingence avec des
forces de réserve, par exemple, parce que, là, ils vont se trouver à interagir beaucoup
plus avec le public?
Mme Guilbault :
Oui, tout à fait. Depuis le début, nous, au ministère de la Sécurité publique,
on a une structure de communication, une structure de liaison permanente avec
tous nos corps policiers au Québec, à la fois la Sûreté du Québec, les corps de
police municipaux et les corps de police autochtones. Donc, on s'assure de la
circulation de l'information. Et on s'assure, évidemment, je l'ai dit,
d'ailleurs, dans mon allocution, de la protection de notre monde, du fait
qu'ils puissent exercer leurs métiers respectifs dans les conditions les plus
sécuritaires possible.
Donc, évidemment, ils respectent les
consignes de sécurité dans la mesure du possible, selon le type d'intervention
qu'ils ou elles doivent faire, mais, oui, on s'assure de les protéger. Ils sont
au front, comme je l'ai dit aussi. On en a besoin. Mais ils font partie de la
même société que nous. Donc, forcément, il y aura probablement des gens qui...
Il y a déjà des gens qui doivent être mis en isolement et il y en aura
éventuellement qui pourraient être contaminés. Mais les corps de police, tous
les corps de police ont des plans de contingence, effectivement, puis ils ont
prévu en conséquence. Il y a même le SPVM qui s'est mis en ce qu'eux appellent
l'état d'urgence organisationnellement, Sherbrooke aussi. Peut-être qu'il y en
aura d'autres. Donc, chacun s'adapte à la situation. Mais, au ministère de la
Sécurité publique, on s'assure de garder le leadership pour à la fois
transmettre les directives, l'application, et tout ça, selon l'évolution des situations
de jour en jour, mais aussi surtout pour les consignes de sécurité pour notre
monde.
Le Modérateur
: Merci.
Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Ma question va s'adresser à Mme McCann et au Dr Arruda. Compte tenu que
vous décidez de fermer huit régions à compter de 16 heures, est-ce que
vous craignez qu'une explosion des cas ferait en sorte que le réseau de la
santé dans ces régions-là ne serait pas capable d'absorber le coup?
Mme McCann : En fait, il faut
dire que, quand on ferme des régions comme ça, s'il y a des services essentiels
nécessaires pour aller prêter main-forte, on les laisse passer. Ça, c'est la
première chose.
La deuxième chose que je veux dire, c'est
que le réseau se prépare depuis trois semaines au moins, et, on l'a dit déjà,
on a libéré 7 000 lits dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Il y a des lits, là, qui sont libérés dans ces régions-là. Nos urgences, d'ailleurs,
sont peu occupées, tant mieux, parce qu'on a éliminé certaines activités
électives dans toutes les régions du Québec. Alors, pour ces régions-là, comme
pour l'ensemble du Québec, on s'est préparés.
Et ce que je veux dire aussi, j'en profite
pour dire quelque chose qui est très, très important à la population, que, oui,
on a la COVID-19, et il faut voir à la situation, mais que, pour toutes les
autres problématiques de santé qui nécessitent une intervention d'urgence, nous
sommes là. Si vous avez des douleurs thoraciques, pensez que vous faites une
crise cardiaque, vous appelez l'ambulance. Si vous avez des symptômes
d'accident cardiovasculaire, vous appelez l'ambulance. Alors, moi, je veux
lancer ce message-là très fortement, que, oui, on a beaucoup, et c'est normal,
mis le focus sur la COVID-19. Mais, comme je l'ai déjà dit, les problématiques,
là, qui nécessitent des interventions maintenant, à court terme, qui sont
pressantes, qui sont urgentes, nous sommes là pour la population. On continue.
Donc, vous appelez l'ambulance, et on va faire les interventions nécessaires.
Moi, j'entends dire qu'il y a des gens qui
sont inquiets, qui ont peur d'aller à l'urgence ou d'aller à l'hôpital parce
qu'ils ont peur d'attraper la COVID-19. Il faut dire à ces gens-là qu'on a les
mesures de protection pour des problèmes de santé autres que la COVID-19, qui
nécessitent une intervention. N'hésitez pas, appelez l'ambulance, rendez-vous à
l'urgence, on va s'occuper de vous. Et, si ce n'est pas urgent, mais vous avez
besoin d'avoir une intervention, vous pouvez appeler votre médecin, si vous en
avez un, dans les cliniques médicales. Les médecins sont vraiment au téléphone
avec leurs équipes maintenant. Vous pouvez appeler une clinique de votre
voisinage, on va vous répondre. Alors, on est là aussi pour les autres problématiques
de santé.
M. Laforest (Alain) : Dr
Arruda, voulez-vous ajouter quelque chose là-dessus?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Je vais ajouter à ce que dit Mme la ministre. Mme la ministre a tout à
fait raison par rapport au fait que la capacité de soins est augmentée aussi
dans les autres régions. Mais, indépendamment de la capacité, je vous dirais,
de soins, il faut considérer que c'est des communautés qui peuvent être plus
isolées. Par exemple, au Grand Nord, au Nunavik, on a déjà eu des épidémies de
tuberculose. Les gens vivent dans des milieux qui favorisent la transmission. Donc,
on protège ces gens-là.
On sait aussi que, dans ces régions-là,
souvent, la population est plus âgée que la moyenne québécoise, donc plus à
risque de complications. Et donc, dans les faits, indépendamment, je vous
dirais, de l'approche de capacité de soins, on applique la stratégie qui a été
faite un peu… Si on regarde en Chine, la région de Hubei, Wuhan, a été très
touchée, et les autres provinces, beaucoup moins. Donc on applique ces
éléments-là. C'est indépendamment de la capacité. Les directeurs de santé
publique font l'analyse et nous recommandent ceci.
Je voudrais aussi en profiter pour dire à
la population que ces genres de mesures là, on les prescrit. Elles entraînent
de l'anxiété, mais il ne faut pas paniquer. Il faut appliquer ce qu'on fait. Il
faut trouver les moyens de se détendre, je l'ai toujours dit, musique, autres
ou ce que vous aimez. La situation qu'on vit actuellement, là, on n'est pas en
perte de contrôle, je tiens à le dire, parce que vous participez avec nous. On
est en train, à mon avis, d'avoir des cas, mais qui sont bien gérés. Et on
verra, dans quelques jours, semaines, qu'est-ce qu'on aura réussi.
Je voudrais aussi revenir sur les décès.
Je veux aussi, moi aussi, offrir mes sympathies. Vous savez, on regarde des
statistiques, mais ce sont des vies humaines, O.K., et toutes les vies humaines
sont importantes. Mais par contre, pour peut-être vous dire ce qu'on vous avait
dit, on vous avait dit que les personnes vulnérables, c'étaient surtout les
personnes âgées. Mais je veux juste vous mentionner, par exemple, que la
majorité des gens, des cas sont autour de la période d'âge de 80 à 89 ans. On
en a deux qui ont 90 ans et plus. Et il n'y a personne en bas de 60 ans. Donc,
ce qu'on voit, c'est qu'à partir de 70 ans le risque va en augmentant. Plus on
va avoir de données, et j'espère qu'on va en avoir moins, pour vous offrir des
statistiques stables, ce n'est pas ça, l'objectif, on pourra vous donner…
Mais donc, dans les faits, peut-être de
voir que le coronavirus, même s'il est fatal pour ces personnes-là, et c'est
pour ça qu'on met des mesures très importantes pour protéger nos personnes
âgées, la majorité des gens qui vont être malades vont en guérir. Une bonne
proportion n'iront même pas à l'hôpital. Puis il y en a certains, même, ça va
passer pour un rhume banal, sauf… On se doit, même si on n'est pas à risque, de
protéger les autres. Et c'est le sens des interventions qu'on fait depuis le
début et c'est le sens des interventions qu'on... Quand le premier ministre
disait qu'il ne fallait pas faire de déplacements indus, c'est pour ne pas
aller parsemer des cas qui vont devenir des bombes pour les personnes les plus
vulnérables. On se doit, par nos actions, de le faire, et c'est ça qu'on fait
actuellement. Et c'est avec ça aussi qu'on va suivre la situation de jour en
jour. Et chacune des mesures sera ajustée à l'épidémiologie.
Le Modérateur
:
Respectueusement, je vous rappelle que le temps file. Alain Laforest, sous-question.
M. Laforest (Alain) : Oui. Dr
Arruda, actuellement, là, j'ai raté le chiffre, on est à combien de cas
confirmés?
M. Arruda (Horacio)
:
On est à 2 498.
M. Laforest (Alain) :
2 498, ça, c'est en raison de vos tests. Si on se fie au niveau de propagation,
selon vos estimations, il y aurait environ combien de personnes, dans la population
québécoise, qui pourraient être porteuses du virus et qui ne sont pas encore
testées?
M. Arruda (Horacio)
:
Je n'ai pas ce chiffre-là. Je ne veux pas m'avancer avant de faire faire des
calculs puis…
M. Laforest (Alain) : Mais,
si on parle qu'une personne en contamine huit, on pourrait penser qu'il y a en
plus de 16 000.
M. Arruda (Horacio)
:
Ah! attendez, ça, ça dépend. Une en contamine huit dans une situation où on n'a
pas appliqué des mesures de distanciation sociale et de confinement. Puis là,
je vais vous dire, pour être capable de vous répondre, il faudrait qu'on ait
des données dans quelques semaines pour voir la courbe, puis etc., et calculer
ce qu'on appelle le R0. C'est le nombre de cas que génère chacun des cas. Un à
huit, c'est si on ne fait rien. Donc, je peux vous dire que ce n'est pas ça
qu'on observe actuellement au Québec parce qu'on serait déjà dans une courbe
beaucoup plus ascendante. Mais, si vous me permettez, étant un scientifique, je
ne veux pas avancer quelque chose sur lequel je n'ai pas de scénario valide.
Mais ce que je peux vous dire, actuellement, on n'est pas à un cas qui génère
huit cas parce qu'on serait déjà beaucoup plus de cas que ça puis on aurait
plus de gens dans les hôpitaux puis plus de décès.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme la vice-première ministre, M. Arruda, Mme McCann. Pour le bénéfice de
tout le monde, Mme Guilbault, pourriez-vous renommer les régions parce que ce
n'est pas clair, là, ce que vous avez dit, là? Vous avez parlé de huit régions.
Vous en avez nommé cinq. Je pense, vous en avez oublié quelques-unes. Est-ce
que c'est possible d'avoir la liste précise, s'il vous plaît?
Mme Guilbault :
Est-ce que j'ai dit huit? Parce que c'est peut-être six, en fait. C'est le
Bas-Saint-Laurent, l'Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec, le
Saguenay—Lac-Saint-Jean, Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, le Nunavik et les Terres-Cries-de-la-Baie-James.
Vous avez raison, peut-être que j'en avais sauté deux.
Mais je vais en profiter pour faire une
autre précision, d'ailleurs, que je ne sais pas si elle a été claire pour tout
le monde, aussi, en complément de la question de M. Laforest. Ces régions-là,
on va contrôler les déplacements, les entrées et les sorties de ces huit
régions là, sauf… En fait, tout va être interdit, toutes allées et venues, sauf
considérées essentielles, et, par essentielles, on veut dire tout ce qui se
rapporte aux services essentiels, tel qu'on suit dans la liste qu'on a publiée
il y a quelques jours, tout ce qui touche la santé et tout ce qui touche l'humanitaire.
Donc, on peut penser… Si, par exemple, il devait y avoir des inondations puis
la Croix-Rouge doit se rendre sur place, bien, c'est une évidence qu'on va les
laisser y aller. Donc, tout ce qui se rapporte aux services essentiels, à la
santé et à l'humanitaire va être considéré comme des déplacements essentiels et
va être autorisé.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
n'y a pas une dissonance dans ce que vous avez dit tout à l'heure en réponse à
M. Boissonneault? Parce que, là, entre autres, la Gaspésie a une frontière,
même le Bas-Saint-Laurent, avec le Nouveau-Brunswick, il y a d'autres
territoires avec l'Ontario, etc. Vous n'allez pas contrôler, si je comprends bien,
ces secteurs-là? Il n'y aura pas de contrôle, bien, à la limite entre le Nouveau-Brunswick
et le Québec?
Mme Guilbault :
Pour l'instant, on se concentre sur la frontière américaine. Je l'ai dit tout à
l'heure, depuis 9 heures ce matin, on a des points de contrôle policier. Et
c'est un enjeu puis une préoccupation majeure. Vous l'avez sans doute senti
comme moi dans les derniers jours, là, l'afflux de gens des États-Unis a causé
une certaine inquiétude. Et on veut s'assurer que chaque personne qui entre au Québec,
au pays, mais au Québec plus spécifiquement, est au courant qu'elle doit s'isoler
obligatoirement pendant 14 jours et ne sortir sous aucun prétexte, sinon
un test de dépistage.
Pour ce qui est du Nouveau-Brunswick,
eux-mêmes ont pris la décision récemment de fermer ce qu'on appellera la
frontière, là, avec le Québec, moyennant certains assouplissements, là, pour
les marchandises, les travailleurs et tout ça. Donc, la décision a été prise de
leur côté. Et, pour l'Ontario, on n'envisage pas d'empêcher les allées et
venues, du moins pour l'instant. Je dis toujours pour l'instant parce que, vous
le savez, tout change de jour en jour. Si on avait dit, il y a deux semaines,
qu'on annoncerait ce qu'on annonce aujourd'hui, les gens auraient pensé,
peut-être, qu'on était fous. Mais pourtant les choses évoluent, donc on évolue
en conséquence.
L'objectif, c'est toujours de prévenir au
maximum. Je l'ai dit, on veut augmenter notre force de frappe préventive. Donc,
en instaurant des points de contrôle policier à la frontière américaine, en
faisant en sorte de limiter les déplacements non essentiels dans
huit régions importantes du Québec, on couvre quand même un très gros
territoire, là, avec ces huit secteurs-là que je vous ai mentionnés, et
ajoutant… Avec toutes les règles de santé publique qu'on connaît déjà,
l'isolement obligatoire, strictement obligatoire, 14 jours quand vous
arrivez de l'étranger, tout ça ensemble, on l'estime, va nous aider à freiner
la propagation du virus.
M. Lacroix (Louis) :
Mme McCann, en deuxième question, on a appris hier que la Cité-de-la-Santé
à Laval a, en fait, réquisitionné un hôtel le long de l'autoroute 15 pour
le transformer en hôpital, en fait, pour envoyer 133 patients de la
Cité-de-la-Santé. Est-ce qu'il y a d'autres projets comme celui-là au Québec en
ce moment? Est-ce qu'il y a d'autres régions qui se préparent à faire la même
chose?
Mme McCann : Bien, comme je
vous l'ai mentionné, bon, on a 7 000 lits qu'on a libérés. Mais il y
a aussi 1 500 lits à l'extérieur des hôpitaux, là, à travers le Québec,
qu'on pourrait aller chercher. Et, en plus, il y a 4 000 places dans
les hôtels, et peut-être que ça a même déjà évolué, là, mais au moins
4 000 places dans les hôtels qu'on pourrait aller chercher également.
Alors, Montréal, par exemple, on a l'Hôtel-Dieu qu'on est en train de préparer,
Grace-Dart qu'on prépare également. Et l'Hôpital Notre-Dame, il y a une
certaine section qui était inoccupée, qu'on va utiliser.
Alors, les hôtels, oui, certainement, au
moins 4 000 places. Donc, vous allez voir probablement, dans les
jours qui viennent, d'autres régions qui vont annoncer qu'elles vont travailler
avec certains hôtels près de leurs installations.
Le Modérateur
: Merci. Geneviève
Lajoie, Le Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. En France, il y a eu un phénomène assez particulier. Les Parisiens ont
fui la ville pour s'en aller en campagne. Puis, selon certains, ça a contribué
justement à l'étalement du virus partout à travers la France. Donc, hier
encore, le premier ministre nous disait… n'était pas contre le fait que
certains Montréalais puissent aller dans leur chalet, un peu partout au Québec.
Qu'en est-il, là… Qu'est-ce que vous allez faire justement pour ne pas que se
reproduise ce phénomène à la française?
Mme Guilbault :
Bien, peut-être commencer avec un point. Effectivement, on décourage les gens à
faire des mouvements interrégionaux qui seraient superflus. Effectivement,
hier, on disait : Si vous voulez aller dans votre chalet, vous pouvez y
aller, mais, autant que possible, restez dans votre région si ce n'est pas
essentiel. Si vous tenez absolument à aller à votre chalet, bien, restez dans
votre chalet et évitez de vous déplacer par la suite. Et, de toute façon, avec
la nouvelle annonce aujourd'hui, l'ordonnance supplémentaire qui touche les
huit régions en question, plusieurs personnes qui ont des chalets ou qui
comptaient se déplacer dans ces coins-là, de toute façon, ne pourront plus y
aller.
Donc, que les gens concernés le sachent, à
partir de 16 heures, ils ne pourront plus circuler dans ces endroits-là pour
des raisons autres qu'essentielles. Mais, autant que possible, on demande aux
gens de limiter leurs déplacements pour des raisons de loisirs, de vacances ou
autres. Évitez de faire des mouvements d'une région à l'autre, en particulier
si vous êtes à Montréal ou dans l'Estrie. On sait que c'est des régions très,
très touchées. Donc, évitons les déplacements superflus. Peut-être, Dr Arruda
pourrait compléter?
M. Arruda (Horacio)
:
Peut-être aussi vous dire que la consigne est précise aujourd'hui. Déjà, par
contre, le premier ministre nous disait qu'il fallait éviter les déplacements
interrégionaux. Et je pense, à quelque part, aussi, il a ajouté le fait que si
les gens y allaient… Parce que, là, savez-vous, on est en train d'un peu brimer
la liberté des personnes, puis il faut avoir le bon dosage par rapport à ça. Il
disait aussi que les gens qui allaient, par exemple, partir de Montréal pour
aller dans les Laurentides, de ne pas aller se mettre à magasiner au pourtour,
c'est comme véritablement se mettre en isolement volontaire à l'intérieur. Il a
même parlé d'amener la nourriture à l'avance puis se faire magasiner la
nourriture par un voisin qui est de la place. Déjà, il annonçait ce genre de
principe.
Maintenant, on l'opérationnalise parce
qu'avec nos données les secteurs sont plus chauds. Donc, à ce moment-là, il
devient plus adéquat d'avoir une mesure plus forte en fonction de
l'épidémiologie. Et, comme le dit la vice-première ministre, les choses… Et je
l'ai dit depuis toujours, ce qu'on a dit hier, c'est une chose, ce qu'on dit
pour demain, c'est différent parce que la situation change. On n'est pas en
contradiction. On est tout simplement en revalidation puis on prépare les gens.
Le premier ministre l'a dit hier. Il n'a pas dit : À 4 heures, il y
aura des barrages ou ce qu'on appelle, là, des contrôles pour vérifier le
phénomène. Justement, dans la perspective de l'expérience, donc, qu'on peut
voir ailleurs, c'est que les gens partent de leur milieu, ils ne savent pas qu'ils
sont infectés. Ils pensent, de bonne foi, aller quelque part, et puis à ce
moment-là ils deviennent la source qui bombarde un endroit.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Peut-être, ça s'adresse plus à Mme McCann, peut-être, M. Arruda
aussi. Selon des informations qu'on a des professionnels de la santé, il y a
des manoeuvres qui ne sont plus pratiquées sur des patients atteints du
coronavirus en raison des risques de propagation. On parle, par exemple, des
massages cardiaques. Qu'est-ce qu'il en est exactement des patients qui sont
infectés? Est-ce qu'il y a des manoeuvres qu'on ne fait plus sur eux?
Mme McCann : Non. On
continue de traiter l'ensemble de la population, incluant les gens qui sont
atteints de la COVID-19. Non, ça, c'est une désinformation, je vous dirais, une
fausse information. Moi, ce que je veux dire à la population, c'est que vous
avez un problème de santé urgent tel que celui que vous décrivez, nous allons
faire les manœuvres. Nos gens sont équipés par des équipements de protection,
on s'en assure, et les ambulanciers également. Alors, non, on continue. Alors,
cette information est totalement inexacte.
Le Modérateur
: Merci.
Je vais poser une question. Marco Bélair-Cirino, du Devoir. En fait, une
précision, M. Arruda ou Mme Guilbault. Pourquoi, à ce moment-ci, ne pas
installer des points de contrôle routiers tout autour de Montréal, ou encore
des points chauds à l'intérieur de Montréal, ou encore autour de l'Estrie, des
régions que vous avez identifiées comme des points chauds, des «hot spots»? Pourquoi
ne pas le faire à ce moment-ci et le faire pour d'autres régions du Québec?
Mme Guilbault :
Bien c'est des… et le Dr Arruda pourra certainement compléter, mais, déjà, à Montréal,
avec la demande de la santé publique d'hier de déclarer l'état d'urgence
sanitaire, ça fait en sorte qu'il y a déjà des moyens accrus et il y a déjà des
contrôles supplémentaires qui peuvent se faire, entre autres des contrôles
policiers, dans certains quartiers qui sont plus problématiques. Donc, il y a déjà
des mesures supplémentaires qui sont prises à Montréal. Et il y a, bien sûr,
notre message qu'on répète, là : Évitez des déplacements entre les
régions. Le premier ministre l'a dit hier, d'ailleurs, si vous êtes de Montréal
ou de l'Estrie, évitez de vous déplacer, évitez de sortir de ces régions-là,
autant que possible, et d'y entrer.
Mais donc Dr Arruda pourra sans doute
compléter, mais les régions... Juste pour terminer, excusez…
M. Arruda (Horacio)
:
Non, non, allez-y.
Mme Guilbault :
Donc, les régions qu'on annonce aujourd'hui, où on contrôle les déplacements,
les huit régions, c'est parce qu'elles ont été considérées plus vulnérables
pour diverses raisons. Et donc on le fait en prévention, pour protéger les gens
qui y demeurent. Et Dr Arruda pourra compléter.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, tout à fait, Mme la vice-première ministre. Dans les faits, il faut
comprendre que ce qu'on fait à l'est, si vous me permettez, là, vers les
régions de l'est et vers le nord, c'est de la prévention, pour éviter qu'il y
ait une transposition de la concentration des «hot spots» vers — des
points chauds, excusez-moi l'anglicisme — cette région-là.
Et, en parallèle, il y aura des décisions
qui seront prises localement par les directeurs de santé publique, sur la base
d'une ordonnance que j'ai donnée. C'est-à-dire que, là, actuellement, dans
Montréal, la ville de Montréal, accompagnée de la directrice de santé publique,
les policiers et les partenaires vont contrôler et avoir des activités plus
intenses aux pourtours des zones chaudes. Il est possible que ça se passe en
Estrie aussi, autour de... Est-ce que c'est Granby ou la ville de Sherbrooke?
Tout ça va continuer à se faire à la fois. Ce qu'on fait, c'est qu'on empêche,
vers l'est, l'importation ou le déplacement. Puis on va contrôler le plus
possible à la source les choses. Et, à ce moment-là, c'est une analyse qui est
faite au jour le jour, selon l'épidémiologie, selon les comportements des
individus et selon l'application des consignes. Mais elles sont renforcées aux
deux endroits.
Le Modérateur
: Merci.
Je cède la parole à Tommy Chouinard, de LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
D'abord, une précision là-dessus, peut-être, Mme la vice-première ministre, là,
pour bien comprendre, parce que jusqu'ici, à Montréal, ce qui a été dit... Je
comprends qu'il y a des pouvoirs étendus avec l'état d'urgence, mais ce qui a
été dit jusqu'ici, là, ça concerne seulement les personnes itinérantes,
d'accord? Et là vous dites : Bien oui, il va y avoir des contrôles
policiers dans certains quartiers, puis tout ça. Mais tout ça n'a pas été dit
publiquement, à ma connaissance, à ce jour, précisément. Quelles sont les mesures
qui sont prises à Montréal? Quelles sont-elles? Pourquoi sont-elles prises et à
quels endroits?
Mme Guilbault :
Ce qu'on a su, nous, c'est qu'il y a, entre autres choses, davantage de
patrouilles policières dans certains quartiers plus problématiques. Mais, bien
sûr, c'est la ville qui prend ces décisions-là, en collaboration avec le
Service de police de la ville de Montréal, qui est le corps de police municipal
qui dessert Montréal. Et effectivement je pense que Mme Plante annoncera
des mesures supplémentaires éventuellement, pour ce qu'on en sait, mais nous,
on s'est assurés, avec la ville de Montréal, de leur donner tous les moyens
nécessaires pour pouvoir agir promptement pour la situation. C'est la raison
pour laquelle, d'ailleurs, Dr Arruda a demandé à ce qu'on accorde l'état
d'urgence hier à Montréal. Et d'ailleurs peut-être qu'il voudrait compléter ma
réponse?
M. Arruda (Horacio)
:
Effectivement, il faut comprendre qu'il y avait un enjeu, avec le phénomène des
personnes itinérantes, pour être capable de les localiser. Il y a un plan
d'action qui a été travaillé entre le ministère de la Santé, la ville de
Montréal, puis etc. Et, pour être en mesure d'avoir accès à des espaces, à
réquisitionner des endroits, à mobiliser certaines personnes, la mairesse de
Montréal avait besoin de cet état d'urgence. Donc, on le lui a donné. Mais, en
lui donnant ça, aussi, il faut comprendre qu'on a déjà émis, notamment pour les
directeurs, ce qu'on appelle des ordonnances d'intervenir auprès des groupes
qui pourraient avoir certains problèmes.
Donnons un exemple. Un individu dont on
sait qu'il est infecté et qu'il, volontairement, là, va aller contaminer
d'autres personnes, on peut, sur la base de la Loi de santé publique, émettre
une ordonnance individuelle. Et il pourrait y avoir aussi le directeur de santé
publique… Et c'est pour ça qu'il y a une décentralisation de ces pouvoirs-là,
parce que c'est eux qui ont l'information la plus proche du terrain. C'est eux
qui travaillent avec leurs partenaires pour le faire. Bon, c'est sûr que là où
il y a des zones plus chaudes, il peut y avoir plus de gens qui circulent pour
vérifier quel est l'état des lieux. Il pourrait y avoir, à la limite...
Puis là je ne suis pas en train de vous
dire ce que c'est parce que c'est Montréal qui va nous informer de leur plan
d'action quand ils prendront des décisions. S'ils identifient des problématiques
particulières, ils vont avoir les pouvoirs, à travers cette ordonnance-là du
directeur de santé publique, ordonnée par moi, de mettre des gens en
confinement, même, à la limite, éventuellement, de donner des amendes si les
gens ne la respecte pas, avec une approche où on avertit les gens. On leur a déjà
dit l'information. S'ils ne l'appliquent pas, on intervient avec un peu plus de
contraintes. Puis, si jamais il y a des enjeux où ça nécessite même des
amendes, ça pourrait être fait. C'est tous les pouvoirs qui sont faits, mais
toujours attachés avec nous et mieux adaptés.
Là, c'est Montréal hier. Ça se peut que…
On est en train de discuter certains enjeux ailleurs, et on va me faire un
portrait, et, à ce moment-là, arrimer, notamment avec la ville, les services de
police, les organisations communautaires, les acteurs clés du milieu… Ces
décisions-là sont prises, et elles sont prises conjointement, je vous dirais,
là, souvent, là, ordonnées par le directeur, si nécessaire, pour que, justement,
l'application de tout ça se fasse en cohésion et en harmonie. Et tout ça, comme
je vous le dis, est fait pour des questions de santé publique, je tiens à le
dire. Ce n'est pas des «power trips», de dire qu'on brime les volontés des
individus. Mais, quand on voit l'impact que ça a, on est chanceux encore au
Québec. Je pense que, grâce à vous tous, on va vivre des scénarios qui vont
être moins catastrophiques que d'autres. C'est ce que je nous souhaite. Mais on
doit prendre ces mesures à un moment donné parce que sinon on va avoir un
impact plus important, et puis ça va s'étaler plus longtemps. On est mieux de
donner des coups intenses maintenant que de payer le prix dans quelques
semaines.
M. Chouinard (Tommy) : Maintenant,
Dr Arruda, j'ai fait un petit calcul rapide, mais je pense qu'on est encore toujours,
depuis quatre, cinq jours, à des augmentations de nouveaux cas de l'ordre de
25 %. D'accord? Hier, la…
M. Arruda (Horacio)
:
...
M. Chouinard (Tommy) : Je
vais juste terminer. Ce ne sera pas très long. La Colombie-Britannique a sorti beaucoup
de chiffres hier, des tableaux très détaillés, entre les projections et les
résultats réels. Les projections disaient : On va avoir une augmentation
de cas de 24 % par jour. Mais là ils nous disent depuis quelques jours :
On est à 12 % d'augmentation. Et c'est ce qui fait dire à votre homologue
en Colombie-Britannique : On est en train de l'aplatir, la courbe, en
fonction des mesures qui ont été prises entre le 12 et le 16 mars. Au Québec,
au même moment, on prenait également des mesures. Vous nous disiez : Ça va
prendre 10 à 12 jours pour voir l'effet de ces mesures-là. On est encore à des augmentations
de l'ordre de 24 % par jour. Est-ce qu'on l'aplatit, la courbe, ou on
n'est pas capables de l'aplatir?
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, premièrement, je veux faire très attention aux
comparaisons parce que les timings... La Colombie-Britannique a eu beaucoup
plus de cas que nous. La Colombie-Britannique n'a peut-être pas eu le même type
d'entrée que nous, qui est arrivé de la Chine, alors que nous, on vit ce qui
vient d'Europe. Ce sont tous des facteurs. Ce que je peux vous dire, entre ce
que nous, on a projeté puis ce qu'on est en train de vivre, on est en plein
dessus, O.K.?
Juste vous dire un élément. C'est normal
qu'au début, puis ça dépend aussi de quoi on parle, on puisse voir des augmentations,
puis l'aplatissement va arriver par après. On a déjà des effets… Puis là il
faut faire attention aussi, parmi nos cas, on a plus de cas… Et je ne connais
pas la stratégie de testing en Colombie-Britannique, là. Puis, moi, ce qui me
rassure, c'est vrai qu'on a beaucoup plus de cas, c'est vrai qu'on a des décès,
malheureusement trop, à mon avis, mais on n'est pas dans une courbe où on a
l'impression qu'on est en contrôle puis qu'il y a de la transmission
communautaire. Je vous dirais que la dynamique au Québec, elle est différente.
On a eu la semaine de relâche qui a créé des éléments. On avait les frontières
qui n'étaient pas fermées à l'Italie, puis à la France, puis… qui n'allaient
pas nécessairement en Colombie-Britannique, ce qui a fait qu'on a peut-être eu plus
de bombardement de l'extérieur. J'utilise un terme fort, mais c'est ce que je
pense. Et je pense qu'il est encore trop tôt, même si ça serait agréable, pour
faire des comparaisons qui sont valides au point de vue scientifique.
Puis je tiens à vous dire qu'on suit ça de
très, très près avec les autres. On va avoir des meilleures caractéristiques. Mais
une série d'indicateurs me dit… Puis je pose la question à mes experts à tous
les matins : Est-ce qu'on est dans ce qu'on pensait être? La réponse,
c'est oui. Puis je parle des experts épidémiologistes de l'institut et
d'ailleurs. Mais je vous dis juste : Les comparaisons, là, d'augmentation
de 25 % par rapport à ça, puis nous, on en a plus, là, je voudrais savoir
quelle est la stratégie de test qu'ils ont. Puis là vous pouvez me dire :
Ils testent plus que nous, là, mais on teste plus maintenant que la
Colombie-Britannique, c'est clair, moins que l'Alberta, mais c'est des
populations beaucoup plus petites. Il y a beaucoup de considérants pour avoir
une réponse scientifique. Si on y va seulement avec des taux ou des
proportions, là, ça ne devient pas des comparaisons faciles.
Le Modérateur
: Les
deux dernières questions seront posées par Patrice Bergeron, de LaPresse
canadienne, en français. Ensuite, on passera en anglais.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. Vous avez donc ciblé huit régions où on constatait des
augmentations générales à tous les jours. Mais est-ce que vous aviez remarqué
une augmentation plus marquée dans ces huit régions-là que vous avez ciblées
pour confiner?
Mme Guilbault :
Non, pas nécessairement. C'est préventif.
M. Arruda (Horacio)
:
Si vous me permettez, le facteur principal, je l'ai dit, c'est… Ils avaient des
augmentations. Ils sont encore en mesure de contrôler leur situation. C'est
souvent des cas qui sont revenus de voyage, puis etc. Ils n'ont pas
nécessairement d'indice de transmission communautaire comme on a à Montréal ou
qu'on peut avoir notamment à Granby. C'est plus vraiment préventif. Je ne sais
pas si vous comprenez, c'est de dire… C'est comme si, dans le fond…
Je vais vous faire une comparaison qui n'a
absolument aucune allure en termes de nombres, là, c'est comme si Montréal puis
peut-être une partie de l'Estrie, c'est le «hot spot», comme il y a eu en Chine,
puis ce qu'on fait, c'est qu'on ferme ça, là, on diminue. On ne fait pas une
barrière totale, on laisse… On n'est pas en train d'empêcher les services
essentiels de se rendre dans les régions puis… pour des raisons… mais on met un
filtre pour retarder l'importation vers ces régions-là. Ce n'est pas associé. Puis
c'est aussi des régions qui ont des personnes plus vulnérables, plus vieilles,
plus de problèmes de diabète et d'autres, donc plus à risque qu'une population
en général.
M. Bergeron (Patrice) : Et,
en sous-question, donc vous avez donné des raisons pour lesquelles il serait
permis de circuler, notamment les services essentiels, santé, etc. Mais il va y
avoir plein de cas d'espèce pour lesquels les policiers devront dire, donc, à
des citoyens de faire demi-tour, si je comprends bien. Mais, par exemple, là,
il y a des jeunes adultes qui ont des parents, par exemple, dans d'autres
régions, qui peuvent aller faire un supermarché pour eux parce qu'ils ne
peuvent plus sortir. Est-ce que ça, c'est un genre de cas, par exemple, que les
policiers devront trancher, permettront ou ne permettront pas?
Mme Guilbault :
Il y a toujours le gros bon sens. Quelle que soit la situation dans laquelle
les policiers ou toute autre force de l'ordre doit intervenir, il y a toujours
le gros bon sens qui s'applique. Effectivement, il y a toujours des cas
d'exception. Il y a toujours une analyse qui doit être faite. Mais on demande
aux gens d'éviter de se déplacer dans ces régions-là, à moins d'être vraiment
dans les services essentiels, donc la chaîne agroalimentaire, les services
médicaux et tout ça, éventuellement de l'aide humanitaire. Si les parents en
question, dans l'exemple que vous donnez, peuvent se débrouiller autrement avec
un voisin, avec un ami ou un autre membre de la famille qui demeure dans la
même région pour aller faire son épicerie...
Parce qu'effectivement on passe le message :
Aidez nos parents, nos grands-parents. On veut qu'ils restent chez eux, mais
encore faut-il qu'ils se nourrissent et tout ça. Mais, s'il y a d'autres
personnes qui peuvent les accommoder dans la même région, il faut absolument
prioriser cette solution-là pour éviter les déplacements entre régions. Il en
va de notre force de frappe préventive. Je reviens avec ça souvent aujourd'hui,
là, mais c'est ça, l'idée, la force de frappe préventive à l'échelle
provinciale. Et cette mesure-là en fait partie, comme bien d'autres, d'ailleurs,
qu'on a annoncées graduellement depuis deux semaines, puis on y va en gradation
depuis deux semaines. Aujourd'hui, on est rendus à limiter les allées et venues
dans ces huit secteurs-là. On ne sait pas ce qui nous attend pour la suite. Mais
il faut absolument que les gens comprennent qu'on doit appliquer des strictes
mesures de santé publique pour limiter la contagion. C'est la seule façon dont on
va pouvoir passer à travers.
M. Bergeron (Patrice) : Merci.
Le Modérateur : Merci.
Quelques questions en anglais maintenant. Josh Grant, CBC News.
M. Grant (Josh) : Bonjour à
vous. Mme Guilbault, we're seeing these checkpoints going up
in certain regions that you're saying are more vulnerable and we're seeing sort
of an increase in the involvement of police, security limiting travel between
regions. Is there a plan in place to step things up even further? And what
might that look like if you need to restrict movement in these hot spots like
in Montréal, in the Eastern Townships. Is there a plan in place or are you
still taking it day by day? What could the next step look like as we start to
see more police checkpoints and more surveillance?
Mme Guilbault :
We have to take it day by day and hour by hour because the situation evolves
every day, as you know. And, if we put in place those measures today, we might
have to put more in the next few days, but we cannot answer that today. We have
to look at the situation every day and make the right decisions regarding the situation, the day… But the important thing for us is
to be more offensive, as offensive as possible, in a prevention way. That's why
we put those checkpoints by police at the border with America and in the… to
control all going and moving from and in those eight regions.
M. Arruda (Horacio)
: I may add: Even if we are looking it day by day, that's the case
and that's what is needed because things can change, and we cannot say if it's
going to be Estrie or which region… It's not an improvisation. I just want to
make you sure that we are going step by step, but we
don't know exactly when the next step is going to be. It's why we have to need
an evaluation. But don't think we wake up in the morning and say : Today,
it's going to be that, and have not thinking, I would say, days and weeks
before. We've got plans, but, at the same time, there is so much scenarios that
we have to adjust the plans to the reality of the day. And we always are
thinking what is going to be the next step. So it's not improvisation, but it's
a revaluation with all the information, because I want to make sure that people
don't think that we decide it in the morning, we decided… somebody did it, and
we did that. We know exactly what are going to be the steps and we must adjust
to the reality.
M. Grant (Josh) : Yesterday, Montréal declared a public health emergency. We saw some
measures, as you mentioned in French, to put up tents for the homeless. Have
the thoughts changed on how to isolate the city, how to protect everyone? Has
the number of cases continued to go up? And is there more plans to restrict
people's movements in these sorts of hot spots?
M. Arruda (Horacio)
:
I think that's why we order Montréal to take into control the situation,
because they are the ones who know what is going on in their hot spots, what
are the problems, what are the different communities who are not observing how
to intensify… And they will decide if they have to do control, get in, get out
of the hot spots, what are going to be the conditions, because we cannot also
close everybody from the world, but, if needed, if there is… It will depend on
what is going to happen in the other parts of Montréal, you know, because there
are also cases in those places. Even if there are hot spots in some regions,
there are cases elsewhere.
So all that is going to
be taken into account. They will decide it based on their epidemiology, based
on what the public health director decides there, but they will attach that
with us. If there is going to be a big step, I can imagine, we are not there,
that they want to control everybody from Montréal to get out or get in, that
will be discussed with us. But they are the ones who can make the diagnosis,
who get the data, who get the partners, because you don't decide it without
having the partnership that we have needed with communities, with the mayors, with the «organismes communautaires», I would say, the ones who know the specifics, and the leaders in
the community.
Le Modérateur
:
Thank you. J'ai reçu quelques questions de collègues qui sont en télétravail. Alors, une question
de CTV News. What powers does the city, Montréal, now have with this local state of emergency? Can they detain
people, arrest people? Can they block off certain areas of the city?
M. Arruda (Horacio)
: Yes, they have this power. Their «ordonnance» is good for five
days. It's re-evaluated. They have all the power if it's done under, I would
say, a public health authority. If there is a risk for the others by the
«comportement» of one person, they can act, and even can put somebody in
isolation, and do that, yes.
Le Modérateur
:
Question de Raquel Fletcher, de Global News. You're
restricting access to eight regions. Why not ban interregional travel in
general? Why not ban travel to and from Montréal?
M. Arruda (Horacio)
:Our Prime Minister
already said that it's not a good idea at all to go from one region to another
one. Actually, we are banning... we are not banning, we are making control to
make sure that the only people who travel is for essential services,
humanitarian emergencies and health issues. That's done especially to protect
those communities with all older people at higher risk, and we don't want them
to go. And there is also some, I would say, restrictions that are going to be
made by the mayors and the public health of those regions with hot spots, that
will try to minimize the risk of getting in and getting out.
Le Modérateur
:
Question de Philip Authier, de The Gazette. Can
you tell us more about the recent deaths? Can you tell us what regions they
were in? Can you give us an age range?
M. Arruda (Horacio)
: Yes. I want to say my condoleances to the families of those 22
deaths. As we knew, as we projected, they are older people. They are from, I
would say, different regions. There is in Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, there is in Chaudière-Appalaches, Estrie, Montréal,
Laval, Lanaudière, Laurentides and Montérégie. All the cases are over 60 years old, most of them are in the 80-89
category. There is two 90 years or more and three of 70-79. So, in fact, it's
older people over 70. Most of them had medical conditions, or cancers, or everything.
And, hopefully, we don't have any youth persons actually, but this could always
happen. But most of the cases are, as we told, older people who have chronic
diseases.
Le Modérateur
: One last question from Philippe Authier. At what point will you
consider screening all people entering Québec, especially from other provinces?
M. Arruda (Horacio)
: Screening everybody in Québec?
Le Modérateur
:
Entering Québec, yes.
M. Arruda (Horacio)
:OK. In fact, what we do is that people entering Québec, I would say,
from United States, where there is, I would say, a risk higher than inside,
they must be in quarantine for 14 days obligatorily. They don't have to go
outside, even not take a walk, it's under the federal law, and they will stay
home. As soon as they have symptoms, they will get away for getting tested. Now,
for people from other provinces and, perhaps, the ones entering in his own…
it's not a «service essentiel». They could be at home for 14 days, and, if
needed, if they get symptoms, they will be tested, because, you must remember,
if you have no symptoms, you cannot test people because the test will be
negative, and it doesn't mean that you are not sick if you have no symptoms.
Le Modérateur
:
Merci. Mme la vice-première ministre, je vous laisse le mot de la fin. Je ne
sais pas si vous vouliez prononcer quelques mots en anglais de votre allocution
en français? Est-ce que vous vouliez revenir sur certains points?
Mme Guilbault :
Oui. On a le temps?
Le Modérateur
: Oui, vous
pouvez y aller.
Mme Guilbault :
Bon, parfait.
So, as you know, the Prime
Minister is taking a well deserved break today. We are in a difficult situation,
but it's important to keep your spirits up. We are all in this together. It's
important to encourage each other to stay united and to keep going.
Today, we are announcing
a public health order to control movement to our more remote and vulnerable
regions. Starting at 4:00 p.m. today, we are only going to allow essential
travel to these areas. There will be police checkpoints on major routes to
return people who do not meet these criteria.
This morning, we also
started setting up police checkpoints along the American border. It will allow
us to inform citizens returning from their trips on the directives they need to
follow. People coming back from a trip must stay home for 14 days.
To win this battle, we
must remain united. Everyone must contribute in their own way to the collective
effort. This is how Québec will get through, all together.
Le Modérateur
: Merci à
tous. Bonne fin de journée.
M. Grant
(Josh) : ...police checkpoints are going to
look like. Are they on the highway? Like, it's going to be stopping every
vehicule that comes through?
Mme Guilbault : There are checkpoints on main provicial routes, «les axes
routiers», on important
provincial routes, to make sure that anyone who is coming to or coming from
those eight areas are verified, are asked why they want to go there or they
want to go out from there. And, if they are not an essential service, if they
are not going for health reasons or for humanitarian reasons, they will be sent
home.
(Fin à 13 h 58)