(Quinze heures trente minutes)
Mme McCann : Alors,
bonjour, tout le monde. Bonjour. Alors, le directeur national de la santé
publique, Dr Arruda, et moi, on vous a convoqués cet après-midi évidemment
pour faire le point sur la situation du COVID-19 au Québec. On vous a dit
qu'évidemment on veut tenir la population à jour sur la situation.
Alors, je vais débuter. La situation
évolue d'heure en heure. Alors, je vais vous préciser tout de suite qu'il y a
un huitième cas qui est confirmé au Québec, une personne qui revient de voyage
et qui a été prise en charge en Mauricie. Alors, évidemment, pour le moment,
les cas que nous avons confirmés au Québec, ce sont des cas de gens qui
reviennent de voyage ou qui ont été en contact avec des gens qui reviennent de
voyage. Donc, il n'y a pas de cas confirmé, là, de circulation dans la
communauté.
Alors, aujourd'hui, moi, je souhaite
aborder les déplacements à l'extérieur du pays des employés de la fonction
publique. La priorité du gouvernement, c'est la santé et la sécurité des
citoyens et de tout son personnel. Ce que je veux vous dire aujourd'hui, c'est
qu'il y a une directive qui a été envoyée aux dirigeants des ministères et des
organismes du gouvernement du Québec pour qu'ils avisent leur personnel que les
déplacements hors Canada dans l'exercice de leurs fonctions ne sont plus
autorisés.
Par ailleurs, pour les employés qui
voyagent à l'extérieur du pays à titre personnel, un rappel leur est fait afin
qu'ils suivent les recommandations émises par Santé Canada relativement
aux destinations et aux types de voyages. Par exemple, les croisières sont à
éviter. Les conditions pouvant changer entre le moment du départ et le retour,
les voyageurs doivent toutefois être prêts à en assumer les risques. Par
conséquent, la décision de voyager est tributaire du seuil de tolérance aux
risques sanitaires et financiers considérés acceptables pour les personnes.
Maintenant, je sais que plusieurs se
questionnent sur la tenue des grands événements internationaux. Suivant la
recommandation qui a été émise, les championnats du monde du patinage artistique,
qui étaient prévus à Montréal la semaine prochaine, sont annulés. Plusieurs
critères sont venus justifier la recommandation de maintenir ou non un
événement ou d'en modifier la présentation.
Alors, ces critères. Certains participants
proviendront de pays où il existe une transmission locale du virus. L'accès aux
tests de laboratoire et aux soins pourrait être limité pour certains voyageurs,
ce qui ne va pas favoriser une prise en charge rapide de leur condition. L'activité
est associée à un potentiel de transmission du virus à un nombre important de
personnes et l'activité peut contribuer à la dissémination géographique du
virus.
Alors, pour les différents événements
internationaux, alors vous allez comprendre que la santé publique va s'ajuster
selon l'évolution de la situation au Québec.
Aussi, comme vous l'avez probablement vu aujourd'hui,
l'Organisation mondiale de la santé a déclaré aujourd'hui que l'épidémie du
COVID-19 était maintenant considérée comme une pandémie. Alors, le directeur
national de la santé publique va vous donner plus de détails à ce sujet. Mais
je veux vous dire que le Québec, depuis le début, est proactif et a pris les
mesures nécessaires pour limiter la propagation dans la communauté sans
attendre cette confirmation-là de l'Organisation mondiale de la santé. Nos
protocoles illustrent un haut niveau de préparation pour faire face à ce type
de situation. Et je rappelle à la population que, si un citoyen est inquiet de
sa santé, qu'il revient de voyage et qu'il a des symptômes qui s'apparentent au
COVID-19, d'appeler le 8-1-1. Pour ce qui est des citoyens qui veulent avoir de
l'information générale sur le coronavirus ou le COVID-19, le numéro est à
Services Québec, 1 877 644-4545. Alors, ces deux numéros ont une vocation très
différente.
Je vais céder la parole au directeur
national de santé publique. Merci.
M. Arruda (Horacio)
:
Merci, Mme la ministre. Bon, la ministre l'a dit et vous l'avez entendu, l'OMS
a déclaré le statut de pandémie pour la situation qu'on vit actuellement au
point de vue international. Je dois vous le dire, ça vient tout simplement un
petit peu confirmer ce qu'on avait planifié depuis le tout début comme tel,
depuis qu'on a une transmission importante, je vous dirais, à l'extérieur de la
Chine. Déjà, dès le départ en Chine, on s'était dit : On va planifier
comme si c'était... ça va devenir une pandémie. Et on continue à planifier,
selon différents scénarios, pour nous permettre de faire une réponse adéquate.
Donc, ça vient réitérer les actions qu'on
a mises en place. On a annoncé, dès le mois de janvier, des mesures qui étaient
nécessaires, prises pour protéger... et c'est ce qu'on a fait. On a aussi
activé nos plans d'intervention, identifié les zones de fragilité qui
pourraient arriver dans le temps, notamment par rapport à des équipements, etc.
Donc, on a travaillé cet élément-là.
Nous avons mis en place un système de
détection efficace et fiable. Et je pense que Dr Aylward, qui est le principal
conseiller de l'OMS dans le dossier, le démontrait, que, quand on fait face à
un virus nouveau, pour lequel il n'y a pas de traitement, pas de vaccin, la
meilleure façon, c'est d'appliquer des mesures classiques de santé publique,
notamment celles qui fonctionnent depuis longtemps, qui permettent de diminuer
l'augmentation des cas, de protéger les plus vulnérables... comme étant la
détection rapide des cas, c'est-à-dire détecter les personnes qui sont
positives, s'assurer qu'elles soient isolées et traitées si c'est nécessaire dans
des centres hospitaliers, les garder à la maison, s'occuper de leurs familles
ou leurs contacts étroits, faire des enquêtes autour de chacun des cas.
Et, avec ça, on diminue la probabilité. Et,
s'il y a de la transmission, parce qu'on va en avoir, c'est impensable de
penser qu'on n'en aura pas, il va y avoir moins de cas qui vont être générés
par chacun des cas. Et, à ce moment-là, la courbe, au lieu de monter de cette
façon-là, va être beaucoup plus étendue, ce qui permet à notre système de soins
d'être en mesure d'adresser la situation.
Il faut, d'ores et déjà, comme je l'ai
dit, utiliser différentes méthodes. On l'a toujours dit, la chose la plus
importante, et je vais le répéter, et le répéter, et le répéter, c'est
véritablement ce qu'on appelle l'hygiène respiratoire. Si vous avez des
symptômes compatibles, vous revenez de voyage, ce n'est pas le temps d'aller
montrer vos photos à vos grands-parents, etc., ce n'est pas le temps d'aller
visiter des gens dans les centres d'accueil parce que ces personnes-là sont
vulnérables, et il faut donc les protéger.
Les différents établissements sont prêts à
recevoir les usagers, et quatre centres, vous savez, ont déjà été désignés. Au
besoin, dans le cadre d'une planification, il pourrait y avoir d'autres centres
qui sont faits. Mais actuellement on est en capacité tout à fait adéquate. Comme
disait la ministre, on a un huitième cas, là, on n'a pas une surcharge de cas.
Mais on se prépare, advenant le cas que des situations se détérioreraient,
parce qu'on ne veut pas être pris à dépourvu. Donc, c'est pour ça qu'on a
annoncé des cliniques. L'augmentation des tests se fait actuellement de façon
importante. Et on veut être prêts notamment en fonction des retours et des
voyages internationaux pour les gens qui ont des symptômes.
C'est sûr, comme je l'ai dit, compte tenu
de ce qui se passe dans le monde, on s'attend à une hausse de cas. Je vais vous
le dire bien honnêtement, des gens me demandaient : Est-ce qu'on va rester
avec quelques cas comme ça? Ça serait presque impossible. Je vais vous dire, si
ça arrive, si, mettons, je ne sais pas, pour une raison ou une autre, ça
arrive, je vais me demander quelle a été la recette vraiment pour laquelle ça
se fait. Avec un virus qui rentre dans une population qui est vierge, parce que
c'est ça, une pandémie, les gens n'ont pas été exposés, c'est impensable de
penser que ça ne va pas venir nous atteindre. Il faut aussi comprendre que ça
se peut qu'avec le printemps, comme tous les virus de saison respiratoires, ça
peut se rabaisser, mais ça pourrait réapparaître à l'automne. Donc, il faut
rester très, très vigilant.
On a des concertations, bien entendu, avec
les deux paliers de gouvernement, provincial et fédéral. L'ensemble du pays fait
l'objet d'une surveillance accrue. On va suivre la situation de très près. Les
pays qui sont considérés comme étant plus à risque, les pays dont on
déconseille le voyagement sont mis à jour sur le site de Santé Canada. Et, bien
entendu, tout changement peut être fait au cours des prochains jours. Ça va
être important de se tenir informé. Et probablement, aussi, je tiens à vous le
dire, dans le contexte où l'information va être souvent fluctuante avec
beaucoup d'information, on va probablement aller vers des points de presse plus
fréquents, plus réguliers pour que les gens aient vraiment la véritable
information.
Donc, il faut aussi comprendre que toutes les
personnes... Comme l'a dit la ministre, toute personne qui revient de voyage,
tous pays confondus, je veux dire, actuellement, là, avec la situation, là,
elle devrait surveiller ses symptômes. Donc, ces personnes-là ne doivent pas nécessairement
s'auto-isoler. Il y a certains pays, comme le nord de... comme l'Italie, actuellement,
là, va s'ajouter à l'Iran et à la région de Hubei, en Chine.
Ce qui est important, c'est que, si je
suis allé en voyage à l'extérieur, peut-être que je suis en train d'incuber.
Même, j'ai passé les douanes, je n'avais pas de symptôme, ça se peut que je
sois en train d'incuber. Je commence à présenter de la toux, je commence à
avoir des douleurs respiratoires, de la difficulté à respirer, je commence à
avoir de la fièvre, on appelle le 8-1-1. Les gens vont vous prendre en charge
puis ils vont vous diriger là où le test pourra être fait et vous apporter des
conseils. C'est très important de le faire parce que, si vous ne le faites pas
et que vous restez dans la communauté, vous allez voir vos parents puis etc., vous
allez augmenter le nombre de cas, et c'est une responsabilité de ceux qui
reviennent en voyage.
Pour ceux qui sont ici, bien entendu,
toujours la question de l'hygiène respiratoire et, bien entendu, de prendre
soin de soi. Si on a des symptômes, on consulte. Mais n'oubliez pas aussi
l'étiquette. Essayez d'éviter les rassemblements.
Les gens qui reviennent de voyage aussi,
qui sont dans la période de 14 jours, essayez d'éviter les endroits où il
y a des personnes âgées, où il y a beaucoup de personnes, pour ne pas que l'on
contamine nos plus vulnérables. Avec ça, on va diminuer le risque de maladie
importante, bien entendu, et, en diminuant ce risque-là, surcharger notre
système de santé.
Concernant la tenue des grands événements,
la santé publique suit l'évolution de la situation. Actuellement, il n'y a pas
de circulation au Québec. C'est la place idéale pour tenir un événement comme
tel. Mais on ne veut pas non plus qu'un événement international introduise de
façon importante le virus, augmente le potentiel, puis là on se retrouve dans
une situation qu'on ne peut pas prévoir. Ça va être des recommandations qui
vont être faites actuellement au cas à cas, selon des recommandations de santé
publique.
Les gens qui reviennent de destinations où
l'isolement volontaire est recommandé devraient s'abstenir de participer à des
événements où il y a beaucoup de monde parce qu'ils peuvent être en période
d'incubation. Les personnes qui présentent des symptômes compatibles avec le COVID
ainsi que celles qui ont des conditions sous-jacentes à risque ne devraient pas
participer. Je pense que, si on est un grand malade pulmonaire, un diabète mal
contrôlé, un malade cardiaque, il va peut-être falloir éviter certains
événements. Mais, à mesure que l'épidémiologie va changer, on va vous alerter,
on va vous avertir là-dessus.
On demande aux organisateurs, bien
entendu, de renforcer les pratiques d'hygiène lors d'événements, d'assurer des
moyens pour le faire, c'est-à-dire du savon, de l'eau, du rince-mains
antiseptique, de prévoir un lieu où les personnes qui, pendant l'événement,
développeraient des symptômes de toux, puis etc., puissent être isolées et
prises en charge, d'encourager l'utilisation de pratiques alternatives au
contact direct, c'est-à-dire ce n'est pas nécessaire de donner des poignées de
mains à 3 000 personnes dans un événement, d'éviter le partage de
nourriture, des breuvages ou de dispenser... ou augmenter les points de
services, c'est-à-dire de ne pas mettre tout le monde à la même place pour les
points de service, les bars ou les aliments, favoriser surtout les repas servis
en boîte et non pas nécessairement les buffets, qui amènent beaucoup d'interactions
entre les individus, de choisir un lieu de rencontre qui permet d'éviter
l'entassement, c'est-à-dire un grand espace, ça permet de la distanciation
sociale et des conséquences, puis d'échelonner aussi ce qu'on appelle les
arrivées puis les départs dans les événements, quand tout le monde arrive en
même temps. C'est des conseils qui sont donnés habituellement en lien avec
l'organisation quand il y a des phénomènes de la nature de nouveaux virus.
Je tiens encore à insister sur les
recommandations envers les personnes vulnérables, les gens atteints de cancer,
de chimio, particulièrement les personnes âgées. De façon générale, les
personnes qui contractent le COVID-19 se remettent sur pied rapidement. Mais la
situation peut être très différente pour ces aînés-là et ça pourrait être la
cause qui va entraîner une série de complications et amener la mort. Donc, je
pense qu'on doit doser cet élément-là. Il est important de prendre certaines
précautions. Au niveau des centres pour personnes âgées, au niveau des
résidences pour personnes âgées, il faut accentuer les mesures d'hygiène comme
telles, à la fois les mesures qui sont prises par l'établissement en
fournissant du savon, en s'assurant que des personnes malades ne viennent pas
faire la visite, mais aussi à ce que des gens appliquent une bonne étiquette
respiratoire.
Je pense que c'est très important, je l'ai
répété, si vous revenez d'un voyage à l'étranger, abstenez-vous de rendre des visites
à ces personnes-là. Puis, si vous avez des symptômes d'allure grippale, il est
aussi préférable de leur rendre visite. C'est comme ça aussi qu'on introduit
souvent des virus auprès de nos personnes âgées.
On va continuer à vous tenir informés,
probablement, compte tenu de ce qui va venir, de façon beaucoup plus régulière.
Et on est prêts, maintenant, je pense, à répondre à vos questions.
M. Laforest (Alain) : Les
hôpitaux débordent actuellement, le service... Si vous voulez juste vous
approcher du micro. Le réseau de la santé déborde. Les hôpitaux sont en
surcharge. Votre numéro de téléphone 8-1-1 n'arrive plus à répondre à la
demande. Là, on a des attentes de plus d'une heure. Est-ce qu'il n'y a pas un
problème au niveau de la contingence des effectifs? Est-ce que vous le
craignez, ça?
Mme McCann : Bien, écoutez, le
8-1-1, il y a eu une augmentation exponentielle, là, des appels, là, depuis
deux jours. Alors, on va faire ce qu'il faut pour vraiment rétablir un temps
d'attente qui soit plus raisonnable, bien entendu. Également, dans les hôpitaux,
actuellement, ça va. On a ce qu'il faut, comme le disait notre directeur
national de santé publique, Dr Arruda. Mais effectivement on se prépare. On se
prépare avec différents scénarios modérés et plus élevés. Et on est en train de
préparer des scénarios où on aurait à délester, par exemple, certaines
activités en milieu hospitalier, ce qu'on a fait quand il y a eu le H1N1.
Alors, je pense que ça, c'est en préparation extrêmement active. Et on le sait,
qu'aussi la plupart des cas, ce sont des cas qui ont des symptômes modérés ou
légers.
Et l'importance du dépistage... Donc, on a
notre première clinique à l'Hôtel-Dieu, qui reçoit les personnes qui veulent
avoir le dépistage après avoir appelé le 8-1-1. On a également ouvert hier...
plutôt aujourd'hui, excusez-moi, à Québec, une autre clinique de dépistage et
d'intervention. Et on va en ouvrir une autre en Montérégie dès le début de la
semaine prochaine. L'important, c'est ça, c'est le dépistage, c'est vraiment de
contrôler le plus possible... dépistage des cas également... des contacts,
plutôt. Alors, c'est ça qu'il faut faire maintenant, et se préparer, dans le
secteur hospitalier. C'est ce qu'on fait.
M. Laforest (Alain) : En cas
d'explosion des cas où il y aura hospitalisation, est-ce que vous avez
suffisamment d'équipement pour assurer la ventilation de tout le monde si
jamais, comme certaines personnes le laissent entendre, le virus pourrait
atteindre 40 % de la population?
Mme McCann : On a ce qu'il
faut dans des scénarios qui sont plus que modérés, là, élevés. Mais
effectivement le point qu'il faut faire, c'est que les mesures dont on parle aujourd'hui,
là, c'est ça, c'est le plus important à faire, c'est vraiment les mesures
d'hygiène, une responsabilité collective. Et le dépistage qu'on fait avec les
contacts, c'est ça qui va faire en sorte, comme le disait Dr Arruda, qu'on va
retarder et peut-être assouplir le nombre de cas qui arriveraient au Québec.
Mais, de toute façon, on se prépare pour des scénarios plus élevés.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Pouvez-vous nous en dire davantage sur les huit cas que vous répertoriez? Il y
a huit cas confirmés. Donc, vous dites que les personnes présentent des
symptômes modérés ou légers. Est-ce qu'on doit comprendre qu'elles ne sont pas
hospitalisées, qu'elles sont en quarantaine à la maison?
Mme McCann : Oui. 80 %
des cas, là, de coronavirus qui sont dépistés sont à la maison. Alors,
actuellement, dans les huit cas confirmés, on en a deux qui sont hospitalisés actuellement.
Le huitième, évidemment, là, mais je ne pense pas qu'il est hospitalisé aux
dernières informations. Mais ils ne sont pas hospitalisés, ils sont à la maison
en isolement. Il y a deux personnes qui sont hospitalisées actuellement.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
dernier cas, il arrive d'où?
Mme McCann : Je n'ai pas toute
cette information parce que ça vient de se produire. On sait que la personne
est allée en voyage, mais je ne pourrais pas vous dire d'où elle vient exactement.
M. Lecavalier (Charles) :
Combien de dépistages vous êtes capables de faire à chaque jour? Puis c'est
quoi, votre... J'imagine que vous voulez en faire de plus en plus. C'est quoi,
votre objectif, le nombre de dépistages par jour?
Mme McCann : Oui. On peut en
faire certainement 200 par jour, alors, au laboratoire, puis, si besoin,
on peut augmenter la capacité.
Mme Richer (Jocelyne) :
Est-ce que ça devrait être une maladie à déclaration obligatoire et à
traitement obligatoire?
M. Arruda (Horacio)
: Bon,
il faut comprendre qu'elle est une maladie à déclaration obligatoire parce que,
dès le mois de janvier, je me suis mis en mode d'enquête épidémiologique. Ceci
me donne les pouvoirs d'obtenir l'information nominale au niveau central parce
qu'habituellement, pour des raisons de confidentialité, on n'obtient pas ce
genre d'information là. Souvent, on n'a pas nécessairement les noms des
personnes, mais, au moins, les caractéristiques pour être en mesure de faire le
portrait.
Ça ne peut pas être une maladie à
traitement obligatoire. Il n'y a pas de traitement. Donc, ça ne peut pas être
une maladie à traitement obligatoire. Et donc, actuellement, on fonctionne
comme si c'était une MADO à chacune... Je veux dire, c'est en venant dans le
taxi que j'ai eu un téléphone du directeur de santé publique de la région de
Mauricie—Centre-du-Québec pour me dire qu'il y avait un cas. Donc,
automatiquement, on le reçoit. Mais eux ont reçu le résultat de laboratoire. Ils
sont en train d'enquêter sur le cas. C'est pour ça qu'on ne peut pas vous
donner de détails, là. Mais, on vous l'a dit, techniquement, quand j'ai quitté
le bureau de Québec, on était à sept cas. En arrivant ici, on est dans un
huitième. Ça fait que vous comprendrez que c'est...
M. Lacroix (Louis) : Quelle
est votre projection? Vous devez avoir, là, une façon de calculer comment ce
virus-là peut se répandre dans la population, là. On a vu qu'à l'échelle
mondiale c'est devenu maintenant une pandémie. Quelles sont vos prévisions de
transmission, au Québec, de ce virus-là?
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, je peux vous dire actuellement... Puis je sortais d'une...
M. Lacroix (Louis) : Je suis
convaincu que vous avez des chiffres, M. Arruda.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Je vais vous donner l'information, là, la plus transparente. Je n'ai rien
à cacher, O.K.? Il faut quand même avoir des données valides. Actuellement, il
faut que vous compreniez qu'on est en plein processus d'accumulation
d'information. On obtient de l'information par des points de presse de médias
ailleurs. Il y a des publications scientifiques qui arrivent avec le nombre de
cas, etc., qui sont différentes. Ce qui peut se passer en Chine peut être très
différent de ce qui s'est passé en Italie, versus en France, puis etc., des
fois associé à des types de mesures qui sont mises en place. Mais on n'a pas
encore, dans le contexte, accumulé tout ça. Il y a des scénarios qui parlent
d'un taux d'attaque d'à peu près 30 % de la population, pouvant aller
jusqu'à 70 %. Vous comprenez qu'entre 30 % puis 70 % ça fait des
chiffres qui fluctuent comme ça.
Actuellement, on a des rencontres avec
différents chercheurs qui font de la modélisation à travers le monde. On est en
contact avec des gens d'Italie pour obtenir leur information. C'est sûr qu'on
veut éviter un scénario comme l'Italie comme tel. Je veux juste vous donner un
exemple. Dans le H1N1, au tout début, à Winnipeg, je me rappelle très bien, les
intensivistes de Winnipeg nous disaient : C'est la catastrophe, on ne sera
pas capables d'arriver en termes de soins intensifs. Rendu au Québec, on n'a
pas vécu le même phénomène. Même, on s'est fait dire qu'on avait trop planifié
à l'avance. Bien, nous, on va encore planifier à l'avance. Je vous dirais que
ce qui est important pour nous, là, à mon avis, là, à ce stade-ci... puis on va
les faire, les scénarios. Puis, s'il faut ouvrir des ailes d'hôpital, on va le
faire. S'il faut transformer des unités en soins intensifs, alors qu'elles ne
le sont pas, avec des respirateurs portatifs, on va le faire. On en a une
banque chez nous. Il y en aurait au fédéral aussi si c'est nécessaire de le
faire, là. Cette question de capacité là, on va la faire.
Mais ce que je veux vous dire, ce qui,
actuellement, est très important puis un élément, c'est d'essayer d'étaler le
plus possible l'arrivée chez nous, la retarder, parce que, si on la retarde, la
grippe va baisser, les autres infections vont baisser. Ces personnes-là qui
sont dans les hôpitaux vont libérer les hôpitaux. Donc, ça, c'est important. Puis,
en évitant le pic très haut, bien là le moment où on a une surcharge... Dans
tel jour, si on a 45 personnes puis on a 30 places, ce n'est pas la même
affaire, mais, si on étale, on est en mesure à ce moment-là d'avoir toujours
notre 45 puis notre possibilité.
Ça fait que les scénarios sont multiples,
O.K.? Ils donnent des chiffres très différents en termes de morts puis etc.
Mais on n'est même pas capables, je peux vous le dire, là, je prends des... méthodologiques,
là, actuellement d'avoir un chiffre qui est sûr. Mais ce qu'on va faire, on
va... On planifie actuellement pour un scénario modéré-élevé, O.K., pas pour la
catastrophe, style la pandémie de 14‑18, où ça a éliminé presque une bonne...
de millions sur la planète. On n'a pas vu ça non plus dans les autres pays.
Mais on a cet élément-là.
Au point de vue de l'organisation des
services, ma collègue... on est en lien avec les fédérations médicales. On va
avoir des groupes cliniques qui impliquent les spécialités en lien avec nous
pour justement se préparer et identifier le délestage.
M. Lacroix (Louis) :
Mais ça veut dire que vous vous préparez aussi au fait qu'il va y avoir des
gens qui vont en mourir. Si on considère que le taux, de façon internationale...
entre 1 % et 3 %, là, de décès, là, ça implique que, forcément, il va
y avoir éventuellement des décès au Québec.
M. Arruda (Horacio)
:
Mais j'aimerais vous dire que j'aimerais ça qu'il n'y ait personne qui meure du
coronavirus au Québec. Mais je pense que ça serait un pari excessivement
difficile à tenir parce que, de toute façon, aussi, il faut se le dire, les
personnes qui sont atteintes et qui décèdent ont déjà des conditions, puis,
même avec une grippe ou autres, ils pourraient avoir décédé. Mais ce qu'on veut
éviter aussi, c'est ça. C'est pour ça qu'on demande aux gens d'éviter d'aller
exposer les personnes, parce que, si vous n'êtes pas en contact avec le virus,
vous ne la ferez pas, la maladie. Donc, ça va nécessiter une certaine
distanciation, peut-être moins de visites. Mais c'est pour ça qu'on veut
protéger ce groupe-là, parce que ce groupe-là, il va être très intense en
termes de soins et de traitements, puis on ne voudrait pas se retrouver dans
cette situation-là.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez déjà dit que, je vais reprendre votre expression, là, la peur faisait
faire, en fait, des choses qui n'ont pas de crisse d'allure, pour reprendre une
expression que vous avez déjà utilisée.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, et je le regrette. Je ne voulais pas insulter comme tel...
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'on n'a pas trop attendu, M. Arruda? Est-ce que vous n'avez pas
pris ça un peu à la légère au départ?
M. Arruda (Horacio)
:
Bon, vous pouvez avoir cette perception-là, et je peux la respecter. Dès le
jour, autour du 7 janvier, où j'ai été mis au fait de ça, je savais exactement
où on se retrouverait. Je n'allais pas vous dire qu'on allait faire un point de
presse à tel jour pour dire que la pandémie allait être déclarée, là. Mais tout
le scénario, j'ai eu l'impression de revivre des choses, O.K., que j'ai déjà
vécues avec la pandémie, avec la préparation au SRAS. Je revis les mêmes
choses. Mais en même temps je ne peux pas vous dire l'avenir, c'est quoi, parce
que c'est complètement un autre virus. Mais je peux vous dire que ce qui est
arrivé à l'Italie me fait penser à ce qui est arrivé à Winnipeg, ici, au Canada,
lors du H1N1, de telle sorte que ce n'est pas pris à la légère. Mais je
n'allais pas vous dire au mois de janvier : C'est la catastrophe, comment
sont les éléments. Je veux dire, ce n'est pas parce qu'on cache de
l'information, c'est qu'il faut voir est-ce que la Chine aurait pu contenir la
maladie, puis ça serait resté localisé. Ça aurait pu être un phénomène... La
Chine a très bien réussi, dans les faits, par rapport aux autres provinces, à l'interne,
mais c'est presque impossible avec un virus nouveau qui atteint la population.
Avec les transferts, les voyages qui existent, ouvert ou pas ouvert, le virus,
lui, il va voyager.
M. Lecavalier (Charles) :
Votre scénario modéré, là, à élevé, l'Italie, là-dedans, si on compare avec la situation
en Italie, là-bas, est-ce que c'est très grave ou c'est modéré?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, je vous dirais que c'est modéré, modéré plus, O.K.? Mais ce qui est très
difficile à extrapoler, c'est que l'historique... Je ne sais pas si vous
comprenez, mais, à un moment donné, c'est comme si ce qui est arrivé en Italie,
puis là je n'ai pas l'information précise, mais je regarde les soupçons, il a
dû y avoir des échanges commerciaux ou des voyages en Chine de façon importante.
Ils ne se sont pas doutés de cet élément-là. Nous, on a l'avantage... Puis
honnêtement on a un avantage par rapport à la Colombie-Britannique puis
Toronto, c'est qu'il y a moins de Chinois ou de gens qui viennent ici. C'est un
facteur, là. Quand on a eu l'Ebola, c'étaient des pays de francophones qui
atterrissent à Montréal. C'est nous qui avons été les plus surchargés pour
faire des investigations.
L'Italie, probablement, c'est que c'est
arrivé, il y a plusieurs personnes qui sont arrivées, il y a eu des foyers qui
ont flambé. Puis, comme ils ne s'en sont pas rendu compte... Les interventions
qu'on fait, là, comme on a fait sur la dame qui a pris le métro puis qu'on a
dit, là... etc., puis on essaie de retrouver des personnes, elles n'ont
peut-être pas pu avoir lieu. Et là ils se retrouvent avec un pic comme ça qui
fait que, là, les intensivistes se disent : Bien, ça y est, on va manquer
de monde. Mais, si on n'a pas un pic comme ça, on est capables de «manager»
cette situation-là.
Puis, si on commence déjà à protéger nos
personnes âgées parce qu'on met les mesures en place, on a... Et ça, ce que je
vous dis là, là, ça ne vient pas rien que de moi, c'est la science. C'est la
façon de fonctionner en santé publique. C'est ce qu'on apprend dans ma
spécialité. Et le médecin qui conseille le Dr Tedros, qui est directeur général
de l'OMS, le Dr Aylward, qui est un gars qui vient du Nouveau-Brunswick, mais
qui est à l'OMS depuis longtemps, qui a géré plusieurs épidémies, le dit, l'appel
à la pandémie, ce n'est pas, style : On lâche, c'est fini, c'est : Au
contraire, on se bat puis on essaie... Il y a une possibilité, avec des mesures
de santé publique, avec la participation de tous les partenaires puis avec la
participation de la population par rapport aux mesures d'hygiène, puis etc., de
diminuer l'impact.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce qu'on doit s'attendre à ce qui se passe en Europe, c'est-à-dire des
mesures de fermetures d'écoles, fermetures d'universités, des rassemblements
plus petits, annulations de spectacles? Est-ce que les Québécois, là, doivent
se préparer mentalement à ce type de mesure là?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. Je pense que tout est possible dans ça. Par contre, si vous me demandez
quand est-ce qu'on va le faire puis c'est quoi, le chiffre, ce n'est pas de
même que ça fonctionne. Il n'y a pas un chiffre. Prenons un exemple, 100 cas
qui viennent tous de l'extérieur, c'est une chose, mais 100 cas qui sont situés
dans une ville, une petite ville, par exemple, en Gaspésie, mettons, je donne
cet exemple-là, ça ne veut pas dire que ça va se passer, bien, c'est
complètement différent. On pourrait isoler une zone. Si, par contre, tous les
cas portent partout au Québec, on ne peut pas isoler toutes les villes. Ça fait
que, voyez-vous, là, c'est ça qu'il faut être capable d'anticiper. On pourrait
fermer les écoles si les écoles sont des lieux de transmission. Ça se peut,
mais ça n'a pas l'air être un facteur, actuellement, comme tel. Mais, oui, tout
ça est analysé et tout ça va être analysé, je vous le dirais, de jour en jour.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...à partir de quel moment que vous constatez traditionnellement une baisse du
taux grippal? C'est au printemps, au début de l'été. Puis, quand il y a une
recrudescence des cas à l'automne... Et estimez-vous qu'il y aura des
traitements, voire même un vaccin, à temps pour la recrudescence de l'automne?
M. Arruda (Horacio)
:
Personnellement, je dois vous dire... Puis j'ai eu aussi quelques discussions.
Bon, premièrement, il faut comprendre que les nouveaux virus ne se comportent
pas comme les anciens. Mais ce virus-là va probablement ralentir un peu avec
l'automne, mais il pourrait réapparaître très tôt, avec le printemps...
Une voix
: ...
M. Arruda (Horacio)
:
Excusez-moi, Mme le ministre.
M. Laforest (Alain) : Le
printemps, pour vous, c'est avril, c'est mai, c'est juin?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, les saisons de grippe, là, disons que ça... on va dire, là, avril-mai, O.K.,
parce que mars, c'est encore... c'est un peu long, puis notre hiver, des fois,
il continue. Mais juste vous dire que les grippes... les saisons sont comme ça,
elles ralentissent et, en novembre, ça recommence puis etc. Les nouveaux virus
ont tendance à avoir des comportements un peu bizarres. On avait eu, en
pandémie... le premier pic, c'était avril-mai, c'était au printemps, au début
de l'été, et c'est là que Winnipeg est... Nous, on n'avait pas encore de cas.
Ça a commencé par l'Ouest. Winnipeg capotait. Ça a ralenti avec l'été. Nous, on
a eu le temps de se préparer puis etc. Puis, à l'automne, ça a repris plus tôt
que la grippe qui reprend au mois de novembre. Ça fait que, là, ce que je veux
vous dire, c'est que ça va probablement ralentir. Donc, si on ralentit, tant
mieux, mais ça ne veut pas dire que ça va ralentir... que cet été, on va se
croiser les bras puis on dit : Ça y est, c'est fini.
M. Laforest (Alain) : Le
vaccin, c'est pour quand?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, le vaccin, très honnêtement, tout le monde fait de la recherche, là, mais
je ne pense pas qu'on va avoir un vaccin pour l'automne. Je veux dire, si on a
un vaccin pour l'automne, bravo à ceux qui vont avoir trouvé la nouvelle technologie.
Mais même des discussions récentes avec des chercheurs que j'ai eu comme telles,
ce n'est pas pour l'automne. Ça va peut-être être pour d'autres saisons si le
virus continue à le faire. Il y aurait peut-être un potentiel de médications
qui sont actuellement en étude, notamment la chloroquine. Il y a des
médicaments actuellement qui sont en train d'être étudiés, qui ont été utilisés
notamment avec des gens canadiens qui sont allés en Chine pour faire certains
traitements. Ça, il y aurait peut-être certains médicaments qui pourraient
aider. Mais la vaccination, je ne pense pas que ça va être là dans le cadre de
ce cycle pandémique ci.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Lévesque (Fanny) : Il y a
une coupe du monde de ski de fond en fin de semaine à Québec. Pourquoi ce n'est
pas annulé?
M. Arruda (Horacio)
:
En français?
Le Modérateur
: Une dernière
en français.
M. Arruda (Horacio)
: O.K.
Excusez-moi. C'est parce que vous avez dit «en anglais», puis moi, mon cerveau
switche.
Il faut comprendre qu'il y a toute une
série de critères qui vont faire qu'on va analyser une situation : d'où
viennent les gens, O.K., quel genre de sport ils font? En ski de fond, on n'est
pas en train de faire du hockey. On n'est pas dans, comment on appelle ça, la
chambre des joueurs, là, où tout le monde est collé, prend sa douche puis etc.
C'est un sport qui se pratique à l'extérieur, O.K., ce qui n'est vraiment pas
la même affaire que de se retrouver dans une salle où on fait de la compétition
de ping-pong, etc.
Ça fait que c'est toute cette analyse de
critères là qui vont faire qu'à un moment donné on va décider qu'on peut le maintenir
ou pas le maintenir, par contre, puis aussi où on est aujourd'hui à cette
heure-ci. Dans trois semaines ou dans un mois, si la situation est complètement
différente, on pourrait décider : Même un rassemblement autour d'une
montagne de ski, ce n'est pas nécessaire, mais c'est très important.
Il faut que je me replace ici? Oui, c'est
vrai.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
M. Authier (Philip)
: A couple of questions in English for
Ms. McCann and I'll have a couple for you too.
Mrs. McCann, first
of all, you say that the eighth case has been announced today and that, at this
point, you recommended the cancellation of the World Championships of Figure
Skating. What led you to that decision?
Mme McCann :
Well, I think that we analyzed the situation with different criteria and the
risk of exposure to the virus to our population. And we came to that conclusion
discussing with the public health also. People at that event are coming from
different countries. It's an indoor space. There's a lot of people, thousands
of people. And, you know, we've just been declared a «pandémie» in the world.
So we think that it's the best scenario to protect the population at this
point.
M. Authier (Philip)
:
It could be extended to other major events?
Mme McCann :
It could be extended. But, you know, today, we made this decision for that
event and we're going to make decisions for each event from now on. So we'll
see how the situation evolves, but we're going to analyze, evaluate every event
from now on.
M. Authier
(Philip)
: In the directives that you've adopted for public
sector workers, health care workers, we're hearing that the health care workers
connected with McGill have been told that travel is suspended until
August 31st 2020. So is that part of the directive? Do you expect it
to last that long? And could that even go further? Is there a limit on your ban
on travel?
Mme McCann :
Well, we haven't put a definite limit. We said that, from now on, the
professional travels, for professional reasons, are prohibited, are canceled. But
we know it's going to be for a few months at least. So we didn't put a date,
but we know it's going to be for a few months at least.
M. Authier (Philip)
:
What about personal travel of a nurse working at a hospital?
Mme McCann :
Well, that's what we're saying, that if the… Of course, we'd prefer that the
nurse doesn't travel. But, if she does, then she has to be careful where she's
going, to follow also the recommendations of Santé Canada, and to avoid as much
as possible, especially a nurse, the zones that are at risk. That could change
during her trip. So that's why we prefer that people don't travel even on a
personal level, but, of course, we cannot go further than that.
Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing of multiple cases where, you know, someone working in
a health care center has gone on a trip and then has
refused to self-isolate, or, you know, students who've gone on trips somewhere
and then are not being told to self-isolate. In the case where someone refuses
to stay at home for 14 days, should there be sanctions?
Mme McCann : I haven't been aware of this myself. I think people have been quite
collaborative to self-isolate for obvious reasons. So I will ask the question
if there have been situations
like that in terms of adults. We'll say it like that. But, for school trips,
the same orientation that we sent to the employees in the «fonction publique»
prevails, that we're going to ask that those trips be canceled, the school
trips, for different countries, obviously.
M. Giroux (Stéphane) : Dr. Arruda, you mentioned earlier, you know, the routine things to
avoid, spaces and everything. But the fact that the World Health Organization
today calls it a global pandemic, what does it change in your job?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we were already in that perspective, so I'm not... Since
the beginning, we were thinking some dates because it's a new virus, because
the population is virgin again.
There's no antibodies to that virus in the world. That virus will go from place
to place and, sooner or later, it's going to arrive. We have the chance to
delay that, making us more time to prepare. But we are on that planning since January,
I can tell you. But I cannot predict what is going to happen. But I can say to
you that we're going to have some cases here. And my aim, and the aim of public
health, and the aim of the Ministry is to lower the impact. It is possible if
we do intensive public health measures at the beginning, take care of people,
diagnose them, make inquiries about all the contacts, make them isolated, make
sure that we don't mix people who have symptoms or are symptomatic or coming
back from trips in contact with elderly persons or vulnerable persons. Those
are all measures that will lower the curve of the epidemic and make us more
able to take care of everybody.
M. Giroux (Stéphane) : Yesterday, you were trying to trace somebody who used the metro. At
this point, should people even worry about traveling by public transport?
M. Arruda (Horacio)
: I don't think that's the case actually. First of all, I want to
tell you something, there is no active transmission in Québec. It's because of this that we contacted this person, made all her
story. And, because we cannot identify the contacts of the bus by herself, she
doesn't know who were there, we decided to inform the people that probably went
in this bus to check if they get symptoms. Imagine one person was very close to
her and, even if the risk is low, she gets the disease, but she is not aware,
she waits, she goes to see her mother and everything, now that she's aware, she
can say : Oh! I was in this bus, there was a person, she would call 8-1-1.
And we're going to be able to take her in charge before she gets more
contagious and contaminate other persons. At the beginning of an epidemic,
that's the way to do... When it's completely circulating everywhere, that's
other measures.
Mme Fletcher (Raquel) : We're also hearing reports of some people at the National Assembly who are choosing to
self-quarantine for the... Can you confirm those reports and maybe speak to the
fact that the National Assembly
might be at risk as well? I mean, there's a lot of people coming here all the
time, there's a lot of tourists. Maybe this is more a question for the Minister.
Mme McCann : Well, I'm very confident. I think there might be a couple of people
who have traveled and are self-isolating. But, at this point, everything is
under control at the National Assembly.
M. Giroux (Stéphane) : Are you worried now that...
Le Modérateur
: Dernière question.
M. Giroux (Stéphane) : I got a few phone calls myself from viewers who say : I
thought maybe I had symptoms, I called 8-1-1, people telling me that, after an
hour, an hour and a half on hold, they just hung up. Are you concerned about
this, that the hotline put in place is unreachable for many people?
Mme McCann : Well, we're going to make some improvements quickly for the 8-1-1
line. It's a very important
line. But what happened is that the number of calls skyrocketed in the last one
or two days. So we're going to make also improvements for 8-1-1. But I want to
say that, if people want just general information, they should call the other
number, 1 877 644-4545. All the information on the coronavirus is there.
But, if it's a question of your own health, you're concerned, it's the 8-1-1,
and we're going to take measures quickly to improve the service.
Le Modérateur
: Dernière question.
Mme Richer (Jocelyne) : Est-ce
que c'est vrai qu'il y a deux personnes dans le politique... qui sont en
isolement présentement? Avez-vous entendu ça?
Mme McCann : Il y a deux
personnes, oui, et on n'ira pas plus loin dans le spécifique, mais ça se passe très
bien.
Mme Richer (Jocelyne) : Mais
c'est parce que c'est des cas suspects...
Mme McCann : Non, c'est des
gens qui reviennent de voyage.
Mme Richer (Jocelyne) : O.K.
Pour l'instant, ils ne sont pas...
Mme McCann : Il n'y a pas de
problème.
Le Modérateur
: Merci,
tout le monde.
Mme McCann : Merci.
(Fin à 16 h 9)