(Dix heures quarante-six minutes)
Mme Laforest : Oui.
Alors, bonjour à vous tous. Nous avons appris le tragique incident qui est
arrivé impliquant des motoneigistes dans ma région, le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Alors, mes premières pensées, vous comprendrez, vont tout de suite aux familles
des victimes. Immédiatement, j'offre mes pensées à toutes les familles qui sont
impliquées avec les motoneigistes qui ont pratiqué la motoneige dans ma région.
Alors, on a déployé tout de suite des
équipes de la Sûreté du Québec, des Forces armées canadiennes également, qui
sont toujours mobilisées présentement sur le terrain à la recherche des
motoneigistes qui manquent à l'appel. Alors, il y a des plongeurs également qui
sont dépêchés sur les lieux présentement. Il y a le service d'incendie d'Alma
qui fait des recherches également. Alors,
j'ai communiqué tout de suite avec ma collègue Nadine Girault, qui est
ministre des Affaires internationales, qui a informé le Consulat général de France,
évidemment, pour cette situation.
Évidemment, on attend toujours plus d'informations.
Vous comprendrez qu'il y a plusieurs questions en suspens. Il y a une enquête
qui est présentement en cours. Il appert que le groupe s'était peut-être
aventuré dans des sentiers non balisés, peut-être non sécuritaires également.
Alors, il y a des questions que les gens me posaient. Est-ce qu'ils se sont
perdus? Ça, ça va faire partie de l'enquête.
Malheureusement, ce terrible accident
survient cette semaine. On est dans la Semaine internationale de la sécurité à
motoneige. Il est vraiment important de rappeler principalement de circuler
toujours dans des sentiers balisés, et surtout d'être vigilant, dans des
sentiers sécuritaires. On va continuer de suivre la situation de près. On va
accompagner... Et il y a déjà de l'accompagnement pour les personnes rescapées.
Alors, encore une fois, je veux quand même
rassurer les gens, que la motoneige est une activité qui est très populaire
pour les Québécois, pour les touristes qui sont en visite ici, au Québec. Alors,
il faut pratiquer cette activité de façon très, très sécuritaire. Alors, le gouvernement
est en contact présentement avec les autorités françaises, depuis ce matin,
d'ailleurs, puis les familles vont être avisées. Nadine reste toujours en
contact. On se parle depuis ce matin.
Alors, pour terminer, je réitère mes pensées
aux familles des victimes. Merci à vous tous.
M. Lacroix (Louis) :
Mme Laforest, moi, je connais très bien ce coin-là parce que j'ai un
chalet dans le coin. Puis tout le monde sait là-bas qu'il ne faut pas
s'approcher de l'embouchure de la Grande Décharge. D'abord, il n'y a pas de
glace là. On voit très bien que c'est de l'eau courante. Les glaces sont
minces. Ce groupe-là était accompagné d'un guide. Apparemment, là, le guide... Si
le guide s'est perdu, déjà, ça ne va pas bien, mais qu'un guide fasse passer
des gens à cet endroit-là, ça n'a pas de bon sens. Est-ce qu'il ne doit pas y
avoir, je ne sais pas, moi, une enquête faite sur les qualifications des gens
qui guident des touristes sur des plans d'eau comme ça, là? Parce
qu'apparemment, là, si ce guide-là a décidé d'amener les gens là-bas, c'est un
incompétent.
Mme Laforest : Vous
comprendrez... Puis je peux vous le dire aujourd'hui parce que,
malheureusement, on vit cette situation-là, mais ma collègue ministre, Caroline
Proulx, est sur le point d'annoncer justement un encadrement pour les agences
d'écotourisme. Alors, Caroline est vraiment... D'ici quelques jours, sous peu,
peut-être même demain, en tout cas... L'encadrement était fait pour les agences
d'écotourisme. Là, on parle des agences de motoneige. Vous comprendrez que je
le sais très bien parce que moi, je viens du Saguenay—Lac-Saint-Jean. Vous avez
raison, c'est un secteur qui n'est pas balisé. Alors, Caroline, je vais lui
laisser le soin à ce moment-là de présenter son programme. Mais, oui, un
encadrement va être annoncé bientôt pour les agences qui travaillent avec le
tourisme.
M. Dion (Mathieu) : N'importe
qui peut être un guide, dans le fond...
Mme Laforest : Bien, ce n'est
pas n'importe qui qui peut être un guide. Mais justement, si je peux dire,
Caroline va faire le cadre pour les agences touristiques. Puis vous comprendrez
qu'on ne touche pas juste la motoneige, mais toutes les agences touristiques.
Puis je ne veux pas non plus devancer Caroline parce que, malheureusement, on
vit cette situation-là présentement dans ma région. Et, dans quelques jours...
Caroline avait préparé... Tout est prêt depuis un an.
M. Laforest (Alain) : Mais je
comprends qu'il y avait une préoccupation, Mme la ministre, là. Il y avait une
préoccupation. Ce n'est pas les premiers incidents qui arrivent, là. Au cours
des dernières années, il y en eu plus de 10, là, des touristes qui sont décédés
par motoneige. Est-ce qu'il y avait déjà une préoccupation de la part du gouvernement
pour avoir un meilleur encadrement?
Mme Laforest : Oui, il y a toujours
une préoccupation pour le gouvernement. Puis évidemment le tourisme, vous
comprendrez, c'est quand même une activité hyperimportante, au Québec, puis
vraiment florissante. Alors, c'est important de ne pas juste, si je peux dire,
accentuer sur les activités du tourisme puis les mettre en valeur, mais bien
les encadrer, puis c'est ce que Caroline a fait. Puis, je le sais très bien, je
vous le dis, ça fait un an qu'elle travaille là-dessus, et puis cet accident,
malheureusement, est arrivé. Et puis elle va vous parler des mesures qui seront
prises et de son cadre à elle.
M. Larin (Vincent) : Il y
aura des mesures concernant la motoneige parce que, là, vous dites écotourisme...
Mme Laforest : Là, on
parle de la motoneige, mais dans le tourisme. Puis il faut comprendre aussi
qu'il va y avoir une enquête, là. Moi, je ne peux pas présumer qui est en faute
dans cet accident-là parce qu'il va y avoir une enquête. Puis les recherches se
font présentement. Moi, je suis surtout préoccupée de retrouver les personnes
disparues. Il faut vraiment les retrouver le plus tôt possible. Je connais le
secteur. Je ne sais pas pourquoi ils sont passés là, vous avez totalement
raison. Alors, je suis très, très touchée par cet événement-là puis, c'est
vrai, je suis touchée par... Ah! j'ai des collègues aussi... Éric Girard,
c'est à côté de chez lui, hein, le député du Lac-Saint-Jean,
Nancy Guillemette...
Alors, on est vraiment touchés. Mais
maintenant je veux juste rassurer les gens parce que Nadine Girault va
travailler avec notre gouvernement pour travailler avec les familles des
personnes disparues. Dès ce matin, il y a eu énormément de communications qui
se sont faites.
M. Laforest (Alain) :
Vous êtes par intérim actuellement à la Sécurité publique. Le leader
parlementaire du Parti libéral, ce matin, Marc Tanguay, a laissé entendre que
l'UPAC doit cesser l'enquête Mâchurer à la suite de ce qu'a dit
Jean Charest hier. Vous en pensez quoi?
Mme Laforest :
Honnêtement, j'en pense que je ne suis pas prête du tout à prendre des
commentaires du député de LaFontaine, du Parti libéral, sur une enquête. Alors,
moi, je pense qu'on va laisser l'enquête se terminer. Personnellement, je ne
suis pas sûre que c'est une bonne sortie de demander l'arrêt d'une enquête d'un
député libéral, du député de LaFontaine.
M. Dion (Mathieu) : Comprenez-vous
le cri du coeur de Jean Charest hier, de dire : Après six ans,
aboutissez à quelque chose?
Mme Laforest : Mais
l'enquête est indépendante. Le cri du coeur de M. Charest... Je lui laisse
ses réactions à lui. S'il avait un cri du coeur, je vais lui laisser ses
réactions. Puis on va laisser l'enquête suivre son cours. Puis ça, vous le
saviez sûrement, qu'on va attendre les résultats de l'enquête.
M. Lacroix (Louis) : Là, vous
ne mettez pas de pression sur l'UPAC pour dire : Bien là, aboutissez?
Mme Laforest : Bien, je
pense qu'au niveau public et au niveau médiatique ils sont comme nous. Tout le
monde lit les articles et tout le monde s'attend à ce qu'il va y avoir un
résultat d'enquête, évidemment. Ça fait que vous êtes comme moi. Ça va se faire
sûrement dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois. Mais, peu
importe, on ne peut pas dire de nous donner les résultats de l'enquête comme
ça. Puis, juste pour le redire, je ne suis pas sûre que c'est une bonne idée du
député libéral, du député de LaFontaine, de demander d'accélérer les résultats
de l'enquête.
M. Lacroix (Louis) : Ça vous
fait sourire?
Mme Laforest : Ça me fait
sourire, vous le savez très, très bien, parce que... Vous le savez, ça me fait
sourire évidemment parce que je ne suis pas sûre... Comme je le dis, d'un
député libéral, de faire cette demande, moi, je pense que c'est très audacieux.
M. Dion (Mathieu) : Parce que
le Parti libéral a lui aussi hâte que ça se termine, autrement dit, parce que
ça nuit à la marque?
Mme Laforest : Moi, je
pourrais répéter la réponse que je viens de dire. Mais honnêtement, sincèrement,
ce qui s'est passé aujourd'hui avec les décès... Il y a six possibles décès. Il
y a six personnes disparues. Je pense qu'on va se concentrer aujourd'hui...
parce que les familles en France s'attendent plus à ce qu'on donne des
nouvelles de l'accident qu'il y a eu dans ma région, au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Je pense que... En toute honnêteté, j'envoie mes sincères pensées aux familles
des victimes. Alors, pour le reste, ce sera peut-être pour une autre fois. C'est
bon? Merci.
(Fin à 10 h 55)