(Quinze heures quarante-six minutes)
Mme Labrie : On a un projet de
loi très important qui vient d'être déposé aujourd'hui. On vient d'en faire
l'analyse préliminaire.
Ce qu'on a entre les mains, c'est un
projet de loi qui a été rédigé derrière les portes closes du bureau du ministre
puis qui va jeter à terre en quelques mois tout un palier de démocratie. On
parle de 83 lois qui sont modifiées par ce projet de loi là. C'est majeur. Puis
on est déjà capable de voir la tendance à la centralisation, qui est très
inquiétante pour les régions.
Les Québécois en ont vu une, réforme de
gouvernance, dans les dernières années en santé. Ils n'en veulent pas, d'une
réforme Roberge en éducation qui va ressembler à la réforme Barrette en santé.
Oui, ça prend une réforme dans le réseau
de l'éducation, mais ça prend une réforme qui est faite en consultant tous les
partenaires du réseau, en impliquant les citoyens et les citoyennes, pas une
réforme à la pièce comme celle-ci, encore une fois.
Il faut que le ministre arrête de
travailler tout seul, de son côté, comme il l'a fait avec les maternelles
quatre ans, comme il le fait encore avec ce nouveau projet de loi là. Et nous,
on va tout faire, dans les prochains mois, pour qu'il comprenne qu'il a tout
avantage à impliquer tout le réseau de l'éducation, tous les partenaires dans
ses projets de réforme.
M. Lavallée (Hugo) :
Qu'est-ce qui vous fait dire qu'on va assister à une centralisation comme en
santé?
Mme Labrie : Le projet de loi
ouvre déjà la porte à la fusion de territoires, comme on l'a...
M. Lavallée (Hugo) : Mais le
ministre avait dit qu'il allait y avoir le même nombre de territoires de
commissions scolaires que de centres de services ou... Vous ne croyez pas ça?
Mme Labrie : Bien, dans le
projet de loi, ce qu'on voit pour le moment c'est qu'il prévoit toutes les
modalités pour fusionner des territoires, comme on l'a vu, là, dans les
dernières années en santé.
M. Lavallée (Hugo) : Et puis,
quand vous disiez, donc, qu'il faut une réforme de la gouvernance scolaire,
est-ce que l'abolition des élections, pour vous, c'est quelque chose qui ne
devrait pas avoir lieu?
Mme Labrie : Moi, je pense,
effectivement, que ça prend une réforme de la gouvernance, mais pas en
abolissant un palier de démocratie. Oui, on peut revoir la façon... le rôle que
jouent les commissaires scolaires, mais le vote universel, là, pour moi, doit
rester là.
M. Lavallée (Hugo) : Même si
le taux de participation est très bas?
Mme Labrie : Tout à fait.
Quand le taux de participation est bas, on doit se questionner sur comment
faire pour améliorer le taux de participation, pas abolir la démocratie.
M. Lavallée (Hugo) : Merci.
(Fin à 15 h 48)