(Onze heures seize minutes)
M. Gaudreault : Alors, écoutez,
moi, je suis très heureux aujourd'hui que le gouvernement ait accepté la motion
que nous avons présentée pour créer une commission scientifique et technique
sur la gestion des barrages. Nous comprenons que le gouvernement a fait un amendement
pour évaluer la pertinence de tenir une telle commission. C'est une bonne
nouvelle dans les circonstances.
Maintenant, nous demandons au gouvernement
de prendre une décision rapidement. Je sais que le premier ministre a réagi quelque
temps avant la période des questions. Mais nous demandons au premier ministre
de considérer la motion qui a été adoptée à l'unanimité par l'Assemblée
nationale et de prendre le temps de bien réfléchir.
J'ai ici le rapport de la Commission
scientifique et technique sur la gestion des barrages, donc le rapport de la
commission Nicolet, en 1997, qui a... Et, vous voyez, ça a été fait, ça, en
cinq mois, là, et c'est très, très, très technique, là, c'est le cas de le dire.
Il y a des cartes, il y a des graphiques, il y a des plans de rivières, il y a
des zones de crues, des zones inondables. Regardez-moi ça. Alors, ce n'est pas
une commission parlementaire, comme le propose QS, qui va faire ça et ce n'est
pas non plus un comité interministériel où on va demander à des fonctionnaires
d'évaluer leur propre travail. On a besoin de plus que ça. Ceux et celles qui
sont capables de faire ça, là, c'est des experts indépendants qu'on appelle des
scientifiques.
Alors, c'est ça qu'on demande. Et il n'y a
pas de raison pour que les sinistrés des inondations actuelles soient traités
différemment des sinistrés des inondations de 1996 ou des sinistrés du verglas
de 1998. Donc, regardez, là, ça a pris cinq mois pour obtenir ça entre 1996 et 1997.
Je pense qu'aujourd'hui on est capables de faire la même chose.
Des questions?
M. Cormier (François) : Le
premier ministre disait qu'il n'avait pas de problème avec un mandat
d'initiative en commission parlementaire, mais qu'il ne voyait la pertinence de
refaire une commission style Nicolet. Ça ne vous inquiète pas, ça?
M. Gaudreault : Bien, c'est ce
que je vous dis, moi, c'est plutôt le contraire. La commission parlementaire...
Je trouve que c'est peut-être intéressant qu'on se parle entre députés, là,
mais la réalité plutôt du terrain demande d'aller beaucoup plus en profondeur.
On a eu des inondations importantes en 2017. Deux ans après, on a encore des inondations
aussi importantes, voire plus importantes dans certains secteurs, un caractère
plus étendu aussi dans beaucoup plus de régions. On est rendus à 10 000
personnes évacuées, plus de 10 000. C'est dans plusieurs régions du
Québec. Il y a encore des régions qui vont avoir les résultats de la fonte des
neiges, là, dans les prochaines semaines. Moi, je pense au
Saguenay—Lac-Saint-Jean, je pense à d'autres régions, comme la Côte-Nord,
l'Abitibi, qui sont présentement moins ou pas affectées.
Donc, ça nous prend quelque chose de solide
si on ne veut pas revivre les mêmes expériences à long terme et, pour ça, ça
nous prend des scientifiques et des experts indépendants qui vont nous dire c'est
quoi qu'on doit faire.
M. Cormier (François) : M.
Champagne, le ministre fédéral, dit aujourd'hui : Nous, on en a, de
l'argent pour s'adapter aux changements climatiques. On en a de disponible
maintenant. Il faut faire les travaux rapidement, avant le printemps 2020.
Est-ce que vous pensez qu'il est souhaitable que le Québec s'assoie à la table
avec le gouvernement fédéral pour aller chercher cet argent-là?
M. Gaudreault : Bien, c'est
évident. C'est évident. Maintenant, le problème, c'est que ça n'a pas été fait
avant. Là, on est dans un contexte préélectoral au fédéral. Il ne faudrait
surtout pas qu'on se retrouve dans une campagne électorale fédérale où là le
gouvernement dit : Ah! il faut qu'on suspende nos versements d'argent
parce qu'on est en campagne électorale. Donc là, c'est maintenant qu'il faut le
faire. Je ne comprends pas que ça n'ait pas été fait avant parce que le
programme existe déjà depuis quelques années, 2015, de mémoire. Et il est
valide jusqu'en 2020, le programme fédéral. Alors là, ce n'est pas vrai que c'est
des chicanes fédérales-provinciales qui vont faire en sorte qu'on a des
sinistrés qui n'auront pas droit d'avoir des sommes.
Mais là, quand on parle de ça, on parle de
mesures immédiates. On parle de mesures plus à court terme. Moi, ce que je vous
propose avec cette commission scientifique et technique, c'est d'être capable
d'identifier des solutions à long terme pour bien comprendre ce qui s'est
passé, mais surtout trouver des solutions que les gouvernements devront mettre
en place pour ne pas répéter les erreurs du passé.
Mme Lajoie (Geneviève) : Selon
vous, pourquoi M. Legault dit non à ça?
M. Gaudreault : Bien, en tout
cas, je lui donne une deuxième chance. Je ne le sais pas. Je présume de la
bonne foi. Je présume que les gens ont tous bien compris. Mais je ne sais pas
s'il s'est exprimé plus sur la suggestion de QS, qui était de faire une
commission parlementaire. Nous, on va beaucoup plus loin. Puis je veux juste
vous dire que, quand ce rapport-là a été... pas celui-ci, le même rapport mais
sur le verglas, quand le rapport a été rendu public sur le verglas, sur la
tempête de verglas, M. Legault était ministre. Donc, il sait à quel point ça a
été une commission scientifique et technique importante parce qu'il est arrivé
en politique en 1998, le rapport de la commission Nicolet sur le verglas a été
rendu public en 1999. Donc, il était ministre. Et est-ce que toutes les mesures
ont été mises en place après les rapports des commissions Nicolet? La réponse,
c'est non, malheureusement. M. Nicolet est le premier à le reconnaître.
Cependant, plusieurs ont été mises en place, plusieurs recommandations.
Ce rapport-là, là, sur le déluge du
Saguenay, on en parle encore dans ma région. Ça fait 23 ans qu'on a eu des
inondations. On en parle encore parce qu'on veut mettre en place des choses. Il
y a des données là-dedans, il y a des chiffres qui sont absolument importants
comme résidents, par exemple, sur le bord des rivières. Donc, il faut refaire
la même chose. Moi, je pense que, si le déluge de 1996, si le verglas de 1998
ont été suffisamment importants pour avoir ce type de commission, les
inondations de cette année, c'est au moins aussi important, donc ça prend le
même type d'analyse.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
les IPS, est-ce que je peux poser des questions là-dessus?
M. Gaudreault : Bien sûr.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Qu'est ce que vous en pensez? Est-ce que vous accueillez favorablement ce qu'a
annoncé ce matin Mme McCann?
M. Gaudreault : Oui, j'accueille
favorablement... C'est sûr qu'on va attendre de voir le dépôt du projet de loi,
hein? Ça, ça arrive souvent, là, que les gouvernements disent : On va
déposer un projet de loi, mais là on ne sait pas quand, puis, après ça, ils
nous demandent tout de suite de se positionner. Nous, on est responsables. On
va attendre de voir le dépôt comme tel du projet de loi pour aller sur le fond
des choses.
Je trouve quand même qu'il y a un pas
important qui a été annoncé aujourd'hui. Moi, j'aime voir le président du
Collège des médecins, M. Gaudreault, avec le président de l'Ordre des
infirmières, avec la ministre de la Santé. C'est un bon signal. Mais il va y
avoir des choses à... On a encore des questions. Donc, ça va être quoi, le
délai? À quel moment on va avoir à adopter ce projet de loi? Et surtout le
respect de l'autonomie professionnelle des infirmières, des infirmiers, des IPS
en particulier et des médecins, d'autre part...
Vous savez qu'on a adopté une motion à
l'Assemblée nationale pour mettre fin aux primes de supervision, le fameux
30 000 $, là, les primes de supervision des infirmières spécialisées.
Alors, ça, vous comprenez qu'on ne lâchera pas le morceau là-dessus. On espère
que, dans le projet de loi, il y aura des dispositions permettant de mettre fin
à ces primes-là, parce que la question, c'est quoi? La question c'est :
Nous devons respecter l'autonomie professionnelle des IPS comme on respecte
l'autonomie professionnelle des médecins.
Merci.
(Fin à 11 h 23)