(Treize heures une minute)
Le Modérateur
: Alors,
bonjour à tous. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Simplement pour le
déroulement du présent point de presse, on dispose d'environ une vingtaine de
minutes. Donc, pour le déroulement, M. le ministre de l'Éducation et de
l'Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, va prendre la parole
en premier. Il va être suivi d'une allocution de Mme Marie-Eve Proulx, qui
est la ministre responsable du Développement économique régional. Et, par la
suite, il va y avoir une période de questions. Donc, comme à l'habitude, on
vous demanderait, là, d'aller à un des deux micros, à tour de rôle, là, pour
poser des questions. Donc, sans plus tarder, je vais céder la parole à
M. Jean-François Roberge, ministre de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur. Merci.
M. Roberge : Merci bien.
Ah! on me dit qu'il y a un problème de son. Est-ce qu'on commence? Ce temps
d'attente est bien involontaire de notre part. Prière de rester en ligne. Votre
appel est important.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Une voix
: Tout est
beau.
M. Roberge : Savez-vous
qu'à l'Assemblée nationale… Ah! O.K. Je partais, je faisais une infopub. Donc,
bonjour. Merci d'être présentes et présents avec nous aujourd'hui.
C'est une belle journée, une journée de
fête, parce qu'en fait, il y a 50 ans, jour pour jour, on fondait le
réseau des universités du Québec, un réseau présent sur tout le territoire,
qui, depuis 50 ans, dessert très bien la nation québécoise. D'abord, je
veux souligner la présence à mes côtés de ma collègue, Mme Marie-Eve
Proulx, la ministre déléguée au Développement économique et régional.
Vous le savez, pour notre gouvernement, la
priorité, c'est l'éducation et l'enseignement supérieur. C'est la priorité pour
le parti, mais c'est la priorité pour le gouvernement, pour le premier
ministre. Ça a été clairement énoncé lors du discours inaugural. Et
aujourd'hui, bien, on bouge en ce sens-là. Et on en fait une preuve concrète en
mettant l'argent qui vient appuyer le discours. Et on vient corriger une erreur
essentiellement, puisqu'il y a déjà quelques mois le précédent gouvernement
réformait la formule de financement des universités en bonifiant quelques
éléments, il faut le dire, c'est mieux que ce que c'était, mais en créant quand
même quelques problèmes, notamment en coupant le financement dédié au développement
économique des régions parrainées par les universités en région dans le réseau
UQ. Donc, les fonds dédiés au développement et à la concertation régionale ont
été coupés lors de la refonte de la formule de financement par le précédent gouvernement.
Et c'est quelque chose qui a mis à mal notre réseau des Universités du Québec
en région, un réseau qui, depuis le début, a toujours travaillé pour
l'accessibilité aux études en région et ailleurs, à Montréal notamment, qui
fait de la recherche de pointe, de la recherche souvent axée sur les besoins du
milieu et les besoins régionaux, un réseau qui nous assure une main-d'oeuvre
qualifiée et qui est un carrefour de développement social et économique.
Ce réseau, qui a été durement touché,
aujourd'hui reçoit une bouffée d'air frais. Donc, on injecte tout de suite,
pour l'année en cours, 7,5 millions dans les constituantes que sont
l'Université du Québec en Abitibi, l'Université du Québec à Chicoutimi,
l'Université du Québec en Outaouais, l'Université du Québec à Rimouski et
l'Université du Québec à Trois-Rivières, 7,5 millions tout de suite qui
viennent pallier le manque à gagner à cause de la coupure du précédent
gouvernement, qui était une coupure qui affectait directement la mission de
concertation et de développement régional économique.
Donc, les universités auront toute la
latitude pour utiliser ces fonds-là pour terminer l'année en jouant pleinement
leur rôle, en faisant de la concertation régionale. Et nous, bien, ça démontre
pleinement notre sérieux quand on parle d'éducation, d'enseignement supérieur
et de l'importance de nos régions.
Pour la suite des choses et donner encore
davantage d'information, je vais laisser la parole à ma collègue.
Mme Proulx (Côte-du-Sud) :
Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. À mon tour de vous remercier de votre
présence. Je suis très heureuse de l'annonce que vient de faire mon collègue, ministre
de l'Éducation, Jean-François Roberge. En tant que ministre déléguée au
Développement économique régional, je suis bien placée pour reconnaître
l'immense place qu'occupent les universités en région. Au Bas-Saint-Laurent,
région dont j'ai la responsabilité, l'UQAR est au centre du développement de la
région de Bas-Saint-Laurent, même de tout l'est du Québec.
Ainsi, l'Institut maritime, entre autres,
elle fait office de centre névralgique. Elle est à la fois génératrice
d'emplois, carrefour d'échanges et lieu de diffusion de la culture. Évidemment,
les quatre autres universités qui bénéficieront de ce soutien jouent un rôle
tout aussi important dans leur région respective.
Elles sont essentielles au développement
économique et social de chaque région, mais aussi de toutes les régions
limitrophes. Elles participent à faire évoluer le Québec.
Comme mentionné par mon collègue,
l'enveloppe annoncée aujourd'hui touche cinq établissements régionaux. D'abord,
l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, qui recevra 1,8 million
de dollars, l'Université du Québec à Chicoutimi, qui recevra 2,1 millions
de dollars, l'Université du Québec en… Outaouais, excusez-moi, recevra 1 million
de dollars, l'Université du Québec à Rimouski, 1,6 million, et finalement
l'Université du Québec à Trois-Rivières, 1 million de dollars, pour un
total de 7,5 millions de dollars.
L'enseignement, la recherche, le monde des
affaires, la culture et le sport sont tous des secteurs supportés par les
universités régionales. Les montants supplémentaires que notre gouvernement
accorde aux universités régionales leur permettront d'assurer une présence
forte dans la dynamisation des régions. Cette nouvelle enveloppe a aussi la
particularité de permettre aux universités de choisir elles-mêmes comment elles
vont utiliser ces sommes pour le bien de la région et de l'enseignement et de
la recherche. À notre avis, les universités régionales sont évidemment les
mieux placées pour évaluer leurs besoins. Ce sont elles qui gravitent dans
leurs milieux, elles connaissent leurs clientèles, leurs partenaires et leurs
besoins en matière de recherche et d'innovation.
Je me réjouis donc au plus haut point pour
tous les citoyens des cinq régions concernées. Ils connaissent déjà l'impact
positif des universités bien financées. Les retombées sont immenses pour leurs
régions. Maintenant, ils savent que notre gouvernement fait du financement du
réseau de l'éducation et de l'enseignement supérieur ainsi que de la vitalité
de nos régions une priorité absolue. Des régions fortes, en santé
économiquement et socialement participent à augmenter la prospérité de tous les
Québécois et les Québécoises, peu importe où ils sont sur le territoire. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, Mme la ministre. On dispose d'environ une quinzaine de minutes pour
la période de questions, comme mentionné tout à l'heure, là. On vous demanderait
d'alterner les micros. Merci beaucoup. M. Cormier, vous pouvez y aller.
M. Cormier (François) :
Bonjour. M. Roberge, vous annoncez des montants pour 2018‑2019, mais déjà il y
a des universités qui tirent la sonnette d'alarme pour 2019‑2020. Entre autres,
je pense à l'UQAC, à Chicoutimi, qui dit qu'elle va manquer d'argent;
4,2 millions de dollars pour l'année prochaine.
Vous dites : Bouffée d'air frais,
alors qu'elles sont de plus en plus inquiètes. Est-ce que c'est vraiment une
bouffée d'air frais? Qu'est-ce que vous allez faire pour les rassurer pour l'an
prochain?
M. Roberge : Bien,
certainement que c'est une bouffée d'air frais. D'ajouter de l'argent au milieu
de l'année financière, c'est un geste exceptionnel, c'est assez rare que les
gouvernements font ça, d'aller chercher, grappiller… Ça n'a pas été facile
d'aller chercher cet argent-là au milieu de l'année, donc c'est vraiment une
bouffée d'air frais. Ils l'attendaient, mais ils ne pouvaient pas en présumer,
puisque, comme je dis, c'est une mesure exceptionnelle.
Maintenant, on continue de dialoguer avec
l'ensemble des acteurs du réseau de toutes les universités pour continuer à
bonifier le financement. Et on verra bien, là, pour le prochain budget.
Évidemment, je ne ferai pas ce matin le budget 2019‑2020, mais je pense que les
constituantes sont très contentes puis très satisfaites d'avoir ces montants-là
pour bien terminer l'année vraiment en jouant leur rôle de moteur économique
régional.
M. Cormier (François) :
Concernant l'article qui a été publié ce matin sur les enseignants qui n'en
sont pas mais qui sont quand même embauchés parce qu'il manque de personnel,
est-ce que vous êtes à l'aise avec ça?
M. Roberge : Bien, en contexte
de rareté ou de pénurie de personnel, dépendamment des régions, c'est
nécessaire de faire des places pour des gens qui ont une formation
universitaire qui n'ont pas encore le brevet d'enseignement, mais qui ont,
supposons, un bac en histoire, un bac en sciences ou un bac en littérature.
Donc, j'ai allégé les procédures bureaucratiques dernièrement pour leur
faciliter l'accès à la profession de manière temporaire, spécifiant qu'ils et
elles devront nécessairement aller chercher leur brevet d'enseignement pour
régulariser leur situation. Mais là la nécessité, c'est d'avoir des gens bien
formés dans les classes en précisant, bien sûr, qu'il n'y aura pas de
nivellement par le bas et qu'ils devront avoir leur brevet d'enseignement. Mais
il faut faire face puis il faut être créatif. Quand il y a des problèmes, il
faut se mettre en mode solution, et c'est ce qu'on fait.
M. Cormier (François) :
Merci.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Tommy Chouinard, LaPresse. M. Roberge, à combien
s'élevait la coupe imposée à ces cinq universités par le gouvernement libéral?
M. Roberge : C'était une
quinzaine de millions. Mais maintenant un peu plus de la moitié de l'année est
passée, donc on rajoute, dans le fond, on comble pour les mois à venir les dépenses
nécessaires pour effacer, en réalité, pour le temps qu'il reste, cette
compression.
M. Chouinard (Tommy) : Est-ce
que je comprends que, pour l'année prochaine, le 15 millions va être de
retour?
M. Roberge : Vous comprenez
qu'on travaille sur ce scénario.
M. Chouinard (Tommy) : On
travaille sur ce scénario, mais vous ne pouvez pas le garantir. Ça demeure une
hypothèse.
M. Roberge : Je ne peux pas
garantir aucune des enveloppes pour le budget à venir étant donné qu'il n'est
pas écrit.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
mais là, écoutez, si je vous demandais : Est-ce que le salaire des
enseignants va être payé l'année prochaine?, vous allez me dire quoi? Que c'est
un scénario, ça aussi, ou...
M. Roberge : C'est une vraie
question?
M. Chouinard (Tommy) : Bien,
qu'est-ce que vous en pensez?
M. Roberge : Bien non. Le
salaire est conventionné.
M. Chouinard (Tommy) :
Évidemment, le salaire va être payé, bon.
M. Roberge : C'est protégé par
des ratios maîtres-élèves.
M. Chouinard (Tommy) :
Voyez-vous, c'est ça : il y a des choses qui sont certaines, d'autres qui
le sont moins.
M. Roberge : Écoutez, notre
gouvernement travaille pour bien financer et mieux financer, ce qui est deux
choses, hein, plus d'argent et mieux d'argent, c'est-à-dire améliorer la
formule de financement et refinancer le réseau dans une perspective de
développement régional. Voyant le geste qu'on pose aujourd'hui, je n'ai pas
l'impression qu'elles sont dans une grande inquiétude pour l'avenir.
M. Chouinard (Tommy) : Très
bien...
Le Modérateur
:
Prochaine question. Merci.
M. Chouinard (Tommy) : J'ai
une question au sujet de... J'aimerais savoir si, pour l'année prochaine, il
est acquis qu'il y aura déréglementation des droits de scolarité, là, totale,
intégrale pour les étudiants étrangers.
M. Roberge : On travaille
encore sur ces scénarios-là parce que le scénario de déréglementation qui a été
mis en place par le précédent gouvernement ne s'appliquait pas pour cette
année. Il devrait s'appliquer l'an prochain. On pense qu'il s'appliquera, mais,
avant de dire qu'il va s'appliquer vraiment, on travaille à s'assurer qu'il ait
une équité pour l'ensemble des universités, s'assurer que les universités
francophones comme anglophones, qui vivent cette déréglementation-là de manière
très différente, on va s'assurer que ça se fasse bien. Et, si on avait appliqué
directement la formule de financement du gouvernement libéral, je pense qu'on
aurait été dans une grande situation d'inéquité. Donc, avant de dire que ça
s'applique, je vais terminer mes consultations, puis on appliquera les choses
quand elles seront prêtes. Mais je vous dirais que je ne suis pas prêt à
l'annoncer tout de suite parce qu'on travaille sur les scénarios...
M. Chouinard (Tommy) : Mais
ça veut dire compensation aux universités francophones, à ce moment-là?
Le Modérateur
: Toutes
mes excuses, Tommy, il va falloir aller à la prochaine question, malheureusement.
M. Chouinard (Tommy) : Oui,
juste une petite précision là-dessus : Est-ce que je dois comprendre que c'est
parce qu'on constate que les universités francophones sont lésées à travers
cette formule-là?
M. Roberge : Elles auraient
été lésées si nous n'avions pas corrigé la situation. On travaille à corriger
la situation, mais je ne suis pas prêt à annoncer ce qui arrivera encore.
Mme Cloutier (Patricia) : Je
vais continuer sur le même sujet. Patricia Cloutier, journal Le Soleil.
Sur les étudiants étrangers, Johanne Jean, la présidente de l'UQ, demande de l'argent,
justement, il y a cet argent-là, mais de l'argent pour aller faire du
recrutement à l'international. Puis d'arriver avec des étudiants étrangers
surtout en région serait une façon de régionaliser l'immigration. Est-ce que
vous êtes dans cette optique-là aussi de se servir un peu du milieu universitaire
pour amener des étudiants étrangers qui, après ça, pourront devenir immigrants,
là, au Québec?
M. Roberge : Tout à fait, oui,
c'est dans les scénarios qu'on veut travailler d'abord, aider l'ensemble des universités
à tirer leur épingle du jeu sur la scène internationale pour attirer des
étudiants étrangers. Donc, financer nos universités et les outiller, en fait,
leur donner les outils pour aller chercher des étudiants, faire connaître notre
réseau, qui est assez exceptionnel, notre réseau d'enseignement supérieur. Mais
il faut bien le faire connaître. Et, oui, évidemment, si on réussit à attirer
des étudiants étrangers, on va souhaiter ensuite qu'ils s'intègrent et qu'ils
s'enracinent chez nous, au Québec, dans les régions. Vous savez, quand les gens
sont diplômés ici, il n'y a pas de problème de reconnaissance des diplômes.
Mme Cloutier (Patricia) : Mais
justement, si vous ne faites pas les ajustements dont vous parlez, il n'y aurait
pas un danger qu'on attire plus d'étudiants anglophones, justement, que les universités
anglophones aient plus de chances d'attirer des étudiants puis que les
francophones, elles, bien, ne puissent pas... soient laissées de côté?
M. Roberge : Bien, c'est...
disons que ça, c'est l'héritage qu'on a reçu du précédent gouvernement, mais on
va le bonifier.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Roberge. Hier, à Paul Arcand, Paul Arcand vous a posé une question
sur l'ouverture de nouvelles classes, et vous avez commencé en parlant de
classes de francisation, mais j'ai l'impression que, par la suite, vous avez un
peu dévié pour parler de classes du primaire, du secondaire. Est-ce que vous
avez dit qu'il y a des classes francophones qui vont être ouvertes dans des
classes du réseau anglophone? Est-ce que j'ai bien compris? Et, si oui, combien
de classes?
M. Roberge : Il y a plusieurs
scénarios sur la table. On travaille avec des commissions scolaires francophones
et anglophones. Il y a en ce moment dans le réseau anglophone plusieurs classes
qui sont libres. Dès janvier 2019, il y aura des classes qui seront
louées. Donc, dans le réseau anglophone, il y aura de la location de classes
qui se fera au réseau francophone, donc des élèves qui auront accès...
M. Bellerose (Patrick) : On
parle de primaire, secondaire?
M. Roberge : Primaire et
secondaire, il me semble, sous toutes réserves. Il faudrait que j'aie le nom
des établissements, certainement, je ne veux pas me...
M. Bellerose (Patrick) : O.K.
On vérifiera avec votre cabinet.
M. Roberge : En tout cas,
c'est sûr que c'est du primaire, secondaire, je ne parle pas d'enseignement
supérieur. Mais honnêtement je ne suis plus certain si c'est primaire,
secondaire. Mais, peu importe, sincèrement ce n'est pas ça, l'objet. Il y aura
de la location de classes, et on travaille sur des scénarios aussi pour qu'il y
ait des cessions d'immeubles, carrément. Mais évidemment on va faire ça
respectueusement avec les deux réseaux.
Mais, en ce moment, ce qui est certain, c'est...
Ce qui n'est pas acceptable, c'est d'avoir des écoles bondées, des écoles où il
n'y a plus de locaux pour des services professionnels, où il n'y a plus de
cafétéria, il n'y a plus de local d'informatique, il n'y a plus de
bibliothèque, et, un kilomètre plus loin, une école avec cinq, six, 15, 20
classes de libres. On travaille avec des solutions, mais ce n'est pas vrai
qu'il y a une pénurie de locaux à la grandeur non plus. Plus on creuse, plus on
trouve des solutions.
M. Bellerose (Patrick) : Vous
avez dit que le réseau anglophone se vide pendant que le réseau francophone
déborde. Est-ce que ça pourrait devenir une solution un peu permanente, ça,
d'envoyer des enfants, comme ça, francophones, dans des écoles anglophones?
M. Roberge : Bien, quand il y
a des classes qui sont libres, on voudra les utiliser. Mais je pense qu'à terme
l'objectif sera davantage de mieux répartir les bâtiments dans le réseau
francophone et le réseau anglophone, plutôt que d'avoir des classes qui sont
louées. Je pense que la location de classes...
M. Bellerose (Patrick) : Par
exemple, fermer une école anglophone pour en fusionner deux, si je comprends
bien?
M. Roberge : La location de
classes, c'est un scénario qui est davantage temporaire, puis le transfert
d'établissement, ça sera sans doute la mesure vers laquelle on se dirigera
éventuellement.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, vous parlez... par exemple, fermer une école anglophone pour en fusionner
deux et accueillir des élèves francophones dans le bâtiment?
M. Roberge : Mais on ne parle
pas de fusion ici, là.
M. Bellerose (Patrick) : Non,
non, mais, en fait, vous dites...
M. Roberge : On parle d'une
école x qui serait cédée d'une commission scolaire à l'autre.
M. Bellerose (Patrick) :
Exactement. Parfait. Et juste une dernière question : Est-ce que ce
scénario-là, en fait, vise à vous aider à libérer de la place pour les
maternelles quatre ans?
M. Roberge : Bien, ça va nous
aider à libérer de la place pour tous les élèves, autant pour les élèves qui,
en ce moment, sont au primaire, au secondaire, d'autres qui arriveront parce
qu'il y a de l'immigration, et d'autres qui arriveront aussi parce qu'il y aura
des ouvertures de classes de prématernelles quatre ans. Mais c'est un dossier
qui touche tous les élèves qui sont en attente d'une place, d'une classe, d'une
chaise, d'un pupitre.
Le Modérateur
: Merci.
On va aller à la prochaine question.
M. Dutrisac (Robert) :
Bonjour, M. Roberge. Bonjour, madame. Concernant les enseignants sans brevet
d'enseignement, est-ce que le fait que des professeurs aient une formation dans
le domaine qu'ils enseignent, c'est-à-dire qu'ils sont diplômés en littérature,
diplômés en mathématique, diplômés en histoire, ça ne peut pas améliorer
l'enseignement, au secondaire en particulier?
M. Roberge : Bien, je pense
que c'est une formation qui est différente. Je ne présume pas que ce serait de
meilleurs ou de moins bons enseignants. Je pense que tous les enseignants du
Québec doivent avoir un brevet d'enseignant. En attendant, on appelle ça des
tolérances d'enseignement. Puis il y avait pas mal de bureaucratie, c'était
compliqué, donc j'ai essayé de tasser la bureaucratie pour faire place au gros
bon sens. Mais, à terme, il faut... Pour obtenir le brevet d'enseignement,
au-delà d'une maîtrise d'une compétence disciplinaire, il faut aussi avoir des
notions de psychologie et de pédagogie, puis il n'y aura pas de compromis là-dessus.
M. Dutrisac (Robert) :
Mais, justement, le brevet d'enseignement, la formation générale des maîtres,
je parle du secondaire en particulier, est-ce que, justement, d'avoir des
enseignants qui sont passionnés de leur matière, qui la connaissent, cette
matière-là, ce ne serait pas une façon d'améliorer l'enseignement puis l'intérêt
des élèves?
M. Roberge : Je pense que
les enseignants qui font le baccalauréat en enseignement sont passionnés de
leur matière et connaissent leur matière.
M. Dion (Mathieu) :
Bonjour, M. Roberge. Bonjour, Mme Proulx. On parle des établissements
en région aujourd'hui, mais, pour ce qui est de Montréal, est-ce qu'il pourrait
y avoir des sommes supplémentaires d'ajoutées éventuellement pour l'UQAM?
M. Roberge : Il est
possible que d'autres établissements voient leur financement bonifié, mais ce n'est
pas l'annonce d'aujourd'hui. On travaille avec l'ensemble des établissements,
parce qu'il y avait essentiellement, je vous dirais, trois griefs de la part des
universités suite à la formule de financement balisée par le précédent
gouvernement. Il y avait les universités en région, il y avait le financement
des facultés de génie et la déréglementation des frais de scolarité, avec les
disparités de financement que ça occasionne. Chacun de ces trois cas-là est
étudié en ce moment par mon gouvernement pour voir si vraiment ça s'avère.
Est-ce vraiment un problème ou pas? Et, si c'est un problème, quelles mesures
on peut mettre pour corriger? Aujourd'hui, on est arrivé avec une première
solution pour le financement de nos universités en région, parce que c'était,
disons, le plus simple des problèmes à régler. Puis on a réussi à trouver l'argent.
Parce que ce n'est pas si facile que ça, trouver de l'argent au milieu de
l'année, laissez-moi vous dire.
M. Dion (Mathieu) : Mais,
étant donné que ce sont les 50 ans de l'Université du Québec, ça n'aurait
pas été à propos d'offrir quelque chose à l'Université de Montréal… à
l'Université du Québec à Montréal aussi?
M. Roberge : Il ne s'agit
pas de donner des cadeaux à qui que ce soit. Il s'agit de réparer les pots
cassés du présent gouvernement.
M. Dion (Mathieu) : O.K.
Très bien. Question pour vous, parce qu'on est sur les 50 ans : Comment
qualifiez-vous la valeur d'un diplôme de l'Université du Québec aujourd'hui par
rapport aux autres institutions québécoises?
M. Roberge : Ah! je pense
que l'ensemble de notre réseau décerne des diplômes d'excellente qualité qui
sont reconnus à l'international, qui sont reconnus à l'intérieur du Canada. Des
étudiants étrangers, il y en a dans toutes les institutions québécoises :
l'ENAP, l'ETS, McGill, Concordia, Bishop, l'Université de Sherbrooke, l'UQAT.
Il y a des étudiants qui quittent leur pays et qui vont dans chacune de nos
institutions québécoises. Je ne suis absolument aucunement inquiet de la
qualité des diplômes qu'on remet au Québec.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Roberge. Comment êtes-vous arrivé à la somme de
7,5 millions? Et la répartition, là, comment ça s'est fait? Comment ça s'est
décidé?
M. Roberge : Bien, on s'est
dit qu'il y avait grosso modo la moitié de l'année de passée. La coupure était
de 15 millions à peu près. Donc, on est allé chercher le maximum. Si j'avais
pu aller chercher 10 millions, je serais allé le chercher. Mais c'était
raisonnable d'aller chercher la moitié de la somme qui avait subi des
compressions étant donné qu'il restait à peu près la moitié de l'année
financière. Donc, voilà pour le calcul.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que vous allez demander quelque chose en échange de ce financement, donc
peut-être contribuer davantage à créer de la richesse, prospérité économique?
Est-ce que c'est un peu des contrats de performance? On vous donne ça, mais on
exige quelque chose en retour ou…
M. Roberge : Non. C'est que
cette compression-là a fait mal parce qu'elle a attaqué la mission même des
universités de l'UQ en région, parce que c'est un financement qui était dédié à
la concertation économique et régionale. En leur redonnant ces sommes-là, j'ai
pleinement confiance qu'ils vont tout simplement jouer leurs rôles.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que j'entends aussi que vous reconnaissez le sous-financement des
universités, ce que votre chef n'avait pas reconnu en campagne électorale? Et
d'ailleurs la CAQ a très, très peu parlé d'universités, d'enseignement
supérieur en campagne électorale. Alors, là, je comprends que vous reconnaissez
ce sous-financement?
M. Roberge : Bien, il y avait
deux problèmes. Les universités ont subi des compressions, puis le financement
qu'elles recevaient était, disons, selon une formule qui était périmée. Donc,
il y a un problème de sous-financement et de mal-financement. Là, on fait un
refinancement graduel, qui a commencé sous le précédent gouvernement, là. Cette
année, la plupart des universités ont vu leurs budgets monter de, je ne sais
plus si c'est 4 %, 5 %, 6 %, il y a quand même un bon
refinancement cette année, ça va continuer au cours des prochaines années, mais
il ne faut pas faire plus de ce qui ne marche pas. Donc, au-delà de remettre de
l'argent, il faut s'assurer d'ajuster la formule de financement pour qu'il y
ait une équité puis pour que les universités remplissent leurs mandats. C'est
ridicule de mieux financer, par exemple, l'UQAC en lui coupant spécifiquement
l'enveloppe qui lui permet de faire du développement régional, alors que c'est
une de ses missions premières — peut-être pas la seule, mais une de
ses missions premières.
Mme Plante (Caroline) : Puis
est-ce que vous vous engagez à augmenter le budget global de 140 millions
des cégeps?
M. Roberge : Non, je ne
m'engage pas à des chiffres pour le prochain budget. Le prochain budget sera
déposé au printemps prochain.
Mme Plante (Caroline) : Une
augmentation quelconque du budget des cégeps?
M. Roberge : Ah! on a déjà dit
qu'il y aurait un lent refinancement du réseau de l'enseignement supérieur.
Le Modérateur
: Il ne
nous reste que…
Mme Plante (Caroline) : Mais
pour les cégeps précisément?
M. Roberge : Bien,
l'enseignement supérieur, les cégeps en font partie, ils ne seront pas oubliés.
Le Modérateur
: Il ne
nous reste que quelques minutes, donc, si on a des questions en anglais, on les
prendrait avant de terminer l'activité.
M. Authier (Philip)
: Good day, sir. How are you?
M. Roberge :
I'm fine, and you?
M. Authier (Philip)
:
There seemed to be a lot of confusion last week over your plan for school
boards. Mr. Legault said certain things on the radio. You met with the Québec
English School Boards Association on Friday, I believe, Mr. Copeman.
Is your… Your plan seems
kind of fuzzy in the minds of many people. Are you open to negotiating the
structure that you're talking about with your service centers? Is this
something that is take it or leave it or you're open to negotiating how it will
work?
M. Roberge :
I think our plan is pretty clear. We want to transform school boards into
service centers for schools, we want to emphasise all the decisions that are
being taken by the governing board of each school and
we want to abolish the election for the trustees. So it's pretty clear.
Saying that, we are open
minded to improve our program, but even after hearing
all those concerns, still we will transform school boards into service centers
for schools and abolish elections of school board's trustees.
M. Authier (Philip)
:
Yes but there are people that are saying it's unclear who's going to be naming
who, who is going to sit there. Mr. Legault talked about parent's committees
out of the blue last week, nobody had ever heard about that and you had to
«corriger le tir» on that one. It seems that the plan is very, very vague.
M. Roberge :
The plan is pretty, pretty clear. Yes. I deposited it in January 2018. It's
still on the Web, so you just have to download it.
M. Authier (Philip)
:
No, but the people in the community do not understand your plan. You have not
sold it very well. That's what they are saying. What are you going to do about
that?
M. Roberge :
We will continue talking about it, explain it, you know, we have until November
1st, 2020 to implant that program. So I think everything is going to be all
right. Just like the song.
Le Modérateur
:
Next question.
Mme Johnson (Maya) : So there is no room for interpretation then, because after the
meeting with both French and English school boards last week, Mr. Alain Fortier
came out saying : Oh! It seems there was some openness and you said :
No, no, no, we are very clear that we are going to abolish school boards. So
there is no room to maneuver there?
M. Roberge :
There's no room to maneuver there and I was really surprised to read Mr.
Fortier's comment. I asked… Maybe he wasn't at the meeting, or I don't know. It
was pretty, pretty clear, pretty clear.
Mme Johnson (Maya) : OK. And Mr. Legault said in an interview with the Montreal
Gazette that Anglophones would realize once it's done that they're not
loosing anything.
M. Roberge :
Of course.
Mme Johnson (Maya) : And it's a battle not worth fighting. You stand by that, even
though there's strong opposition to it?
M. Roberge :
Yes I stand by that, of course. I'm sure about that, really sure. Thank you.
M. Authier (Philip)
:
Do you share this view that…
M. Roberge :
Maybe you want that last one?
Mme Johnson (Maya) : Oh! yes, I have one more actually.
M. Roberge :
Last one. So it's yours.
Mme Johnson (Maya) : Maybe we can, you know, we can work together on this.
Des voix
:
Ha, ha, ha!
M. Roberge :
You want to share one question?
Mme Johnson (Maya) : Well, there is only two of us, so… I just want to address the tweet
that you sent too, which was, you know, essentially repeating something that
you'd said in your interview with Mr. Arcand about these empty classrooms.
M. Roberge :
Yes.
Mme Johnson (Maya) : Where? Because Mr. Copeman, with the Quebec English School Boards
Association, says that tweet is misleading because… in fact, because of low enrollment, a lot of English schools have already consolidated
their space. And some schools, for example, in the western part of Montréal and NDG, are overcrowded in the English school system. So, where
are these empty classrooms?
M. Roberge : I had two discussions on the phone with... «conférence
téléphonique», I don't know...
Mme Johnson
(Maya) : Yes, conference call.
M. Roberge : Merci, thank you, conference
calls with Lester B. Pearson and Marguerite-Bourgeoys School Boards, and it
goes pretty clear, and they were really open minded, and free to discuss and
negotiate about those empty classes. So, there's no room for interpretation.
There are empty classes, and we will use them for the benefit of our children.
Mme Johnson (Maya) : Can you tell us where they are? What regions they're in?
M. Roberge : We will tell all the name of the schools and all that in maybe the
first weeks of January.
Le Modérateur
:Thank you.
M. Authier (Philip)
: And do you share Mr. Legault's view when he says to the English
School Boards : Don't even bother going to court, don't bother
challenging, you will lose? Do you think that is a good language to use to
negotiate with the School Boards, which is what he said to us at The Gazette last week, he said :
You will… school boards, they will lose?
M. Roberge : Because it's not a negotiation, it's a discussion. And, of course, we will write the law in a way
that it will respect the Constitution. So, if they go for a battle on the
court, of course, they will lose. But I think it would be a loss of time and
money. And I expect them just to discuss with us and to find the best issues
for everybody. Thank you.
(Fin à 13 h 29)