(Seize heures quinze minutes)
M. Zanetti : Alors, on a
vu aujourd'hui la nomination du Conseil des ministres du nouveau gouvernement
de la CAQ. On a plusieurs constats à faire. Un de ces constats-là, c'est que,
bon, on est vraiment dans la continuité du point de vue de la gestion des
finances publiques, on a encore une fois nommé un banquier à la tête des
Finances. Et puis ce que M. Legault présente comme une équipe économique
de rêve, ce qu'on se demande : Mais c'est le rêve pour qui? Est-ce que c'est
le rêve pour les banques, le rêve pour les multinationales étrangères, le rêve
pour les millionnaires ou est-ce que c'est le rêve pour le monde ordinaire, le
monde qui vont encore peut-être voir leurs services publics réduits? Alors,
c'est la question et l'interrogation qu'on pose.
Du côté de l'environnement, qui est pour
nous, évidemment, un ministère extrêmement important, ce qu'on réalise, c'est
que, bon, c'est une nouvelle députée, on va laisser la chance au coureur. Maintenant,
ce qu'on veut voir, c'est : Est-ce qu'on peut anticiper des tensions entre
le ministère de l'Environnement et le ministère des Transports? Parce qu'il y
aura des gros projets qui ont été promis par la CAQ du point de vue des
transports qui vont complètement à l'encontre de la lutte aux changements
climatiques. Je pense aux élargissements d'autoroutes, je pense au troisième
lien à Québec. Alors, on espère que le ministère de l'Environnement ne va pas
plier devant ça et qu'il y aura quelque chose comme une espèce d'opposition
là-dedans. Mais, bon, nous, en tout cas, à défaut, on va l'être, dans l'opposition,
c'est certain.
On veut souligner aussi quelque chose
qu'on n'a pas vu passer là, mais vous me corrigerez, on n'a pas vu passer
personne à la responsabilité des institutions démocratiques. Alors, est-ce que
le ministère disparaît? J'espère que non. C'est ce que nous allons voir,
peut-être. Peut-être que ça nous a échappé. Mais c'est un bien mauvais signal,
si jamais c'était le cas, de voir ça parce que la réforme du mode de scrutin a
été promise, elle doit se faire rapidement dans le mandat, et là on veut voir
qui va hériter de ce dossier-là. J'espère qu'on aura des réponses rapidement
là-dessus parce que beaucoup de gens, beaucoup de gens sont préoccupés et
beaucoup de gens ont subi la grande déception de Trudeau du point de vue des
changements et de la réforme démocratique. J'espère qu'on ne vivra pas ça au
Québec en plus parce que c'est un bien mauvais film.
Autre chose aussi du point de vue de la
santé, on veut dire quand même, pour dire des choses qui sont positives, on
trouve ça intéressant que ce ne soit pas encore un médecin qui soit à la tête
du ministère de la Santé, qu'on ait, là, quelqu'un, bon, qui a un parcours de
gestion mais aussi un parcours en travail social. Alors, espérons que ça
amènera une perspective différente. C'est ce que nous allons voir.
Et aussi, on voulait en fait, bien, poser la
question parce que M. Legault, à un moment donné, a dit qu'il était hors
de question pour lui qu'il soit à l'écoute des groupes de pression. Alors, on
se demande de quels groupes de pression M. Legault parle-t-il. Est-ce
qu'il sera hors d'atteinte et pas du tout à l'écoute des groupes de pression
comme, par exemple, les lobbys du pétrole — dans quel cas on se
réjouirait — ou est-ce que les lobbys qu'il va ignorer ou les groupes
de pression qu'il va ignorer, c'est les environnementalistes? Est-ce que c'est
les syndicats? Est-ce que c'est les syndicats? Est-ce que c'est les gens qui
veulent préserver, au Québec, les services publics? J'espère que non. C'est ce
qu'on va demander à M. Legault de clarifier là-dessus. Merci.
Le Modérateur
: Des questions?
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Est-ce que vous auriez aimé avoir un ministre responsable de la réforme du
scrutin ou quelque chose comme ça?
M. Zanetti : Bien, ça
aurait été intéressant. Minimalement, un ministre des Institutions démocratiques,
comme c'était la tradition ou comme il y avait précédemment, ou au moins un
ministre délégué. Je ne sais pas si c'est quelque chose qui va pouvoir venir,
mais c'est un gros dossier. Alors, est-ce que c'est M. Legault qui va
prendre lui-même en charge ce dossier-là? Qui va s'occuper de ça? Ça ne peut
pas tomber comme ça en entre les craques, là, du divan.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Est-ce que ça fait mal à cette possible promesse? Est-ce que vous croyez que, déjà,
on a l'impression qu'il recule? Est-ce que vous iriez jusque-là?
M. Zanetti : Bien, en
tout cas, c'est un drôle de symbole par rapport à la priorité réelle qui est
accordée à ce dossier-là. On espère qu'on se trompe, là. Encore une fois,
peut-être qu'on ne l'a pas vu passer. Ça n'a pas été souligné, je ne l'ai pas
vu encore, là, dans les informations. Mais on souhaite vraiment que quelqu'un
soit assigné à ce dossier-là parce que c'est vraiment important.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
O.K. Pour ce qui est des signes religieux chez les personnes en situation
d'autorité, votre caucus, là, finalement, en est où? Est-ce qu'on est sur le
point de voir Québec solidaire changer de position? Où on en est?
M. Zanetti : Non, c'est
le statu quo dans notre caucus. On est toujours derrière le compromis Bouchard-Taylor
et on estime que c'est le compromis qui est, au Québec, le plus rassembleur par
rapport à ça.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
O.K. Donc, lorsqu'on entend qu'il y a de la division dans votre caucus, c'est
faux?
M. Zanetti : Bien, on n'a
pas eu de discussions, à l'heure actuelle, dans aucun caucus, portant sur ce
sujet. Alors, c'est vraiment juste la continuité de notre position préalable.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Merci.
M. Zanetti : Merci.
(Fin à 16 h 20)