(Treize heures trente minutes)
Mme Maltais : Bonjour, tout le
monde. Alors, aujourd'hui, nous allons déposer une pétition sur les groupes à
dérive sectaire. Vous le savez, c'est un sujet qui m'interpelle beaucoup. Depuis
quelques mois, j'en parle beaucoup parce que j'ai été touchée par le décès de
la jeune Élise... Élise, voyons...
Une voix
: Éloïse.
Mme Maltais : Éloïse Dupuis — je
viens de perdre les mots — Éloïse Dupuis, qui est décédée suite au
refus de transfusion sanguine, puisqu'elle était témoin de Jéhovah. J'ai
ensuite fouillé beaucoup sur les sectes et les groupes à dérive sectaire au Québec
et j'ai découvert que... je crois que, sous couvert de liberté de religion, on
accepte des pratiques qui autrement seraient jugées illégales.
Aujourd'hui, je commence ma dernière
semaine à l'Assemblée nationale, après 20 ans de carrière. Je suis d'autant...
Il y a une symbolique pour moi derrière ce geste que je fais aujourd'hui de
déposer cette pétition. Nous voulons laisser une trace. Pour moi, c'est un
legs. Je considère qu'un des derniers gestes officiels que je vais faire, qui
est de déposer cette pétition, c'est dire à ma société québécoise : S'il
vous plaît, préoccupez-vous de ces personnes, préoccupez-vous des gens qui sont
dans les dérives sectaires, préoccupez-vous des gens qui vivent des drames
incroyables, qui vivent des pressions incroyables, qui vivent des abus
financiers, qui vivent peut-être, et c'est arrivé, c'est prouvé, des agressions
sexuelles, avec des tribunaux sectaires qui les jugent.
Il faut sortir ce débat-là des sectes ou juste
de la liberté de religion. Il faut l'amener sur le fait qu'au Québec on accepte
peut-être des pratiques illégales sous couvert de liberté de religion. C'est ça
qui est important pour moi.
Alors, aujourd'hui, je vais déposer une pétition
qui est signée par plus de 2 500 personnes. En fait, le chiffre, c'est
2 570 personnes. C'est beaucoup, étant donné le contexte dans lequel
vivent les personnes qui sont dans les sectes ou qui sont autour des sectes.
N'oubliez pas qu'il y a des personnes qui nous ont dit qu'elles ne signeraient
pas, pas parce qu'elles n'étaient pas d'accord; parce qu'elles ne voulaient pas
que leur mère, leur belle-mère, leurs enfants qui sont dans des sectes
actuellement le voient et qu'il y ait des ruptures familiales.
Les gens qui sont touchés par cette
pétition, le nombre de personnes touchées par cette pétition est beaucoup plus
grand que le nombre de personnes qui ont signé. Alors, je veux laisser parler
les personnes qui connaissent bien ce secteur depuis longtemps. Et j'ai Manon
Boyer, évidemment, que vous connaissez tous et toutes, qui a vraiment pris à
coeur la cause d'Éloïse Dupuis; j'ai aussi Jonathan Lavoie, dont le frère est
décédé suite à un refus de transfusion de sang, il y a quelques années, qui
vont prendre la parle.
Et ensuite je serai disponible, nous serons
disponibles pour répondre à vos questions. M'accompagnent, derrière, des personnes :
Pierre-Louis Leclerc, Chantal Hains et Robert Beauchemin, qui, eux et elles
aussi, ont vécu ou ont compris ce qui se passe autour du phénomène des dérives
sectaires. Alors, Mme Boyer.
Mme Boyer (Manon) : Merci,
Mme Maltais. Bonjour à tous. Mon nom est Manon Boyer.
Il y a 20 mois de cela, ma nièce Éloïse
est morte au terme d'une agonie d'une semaine dans une chambre de l'Hôtel-Dieu
de Lévis. Éloïse avait 27 ans, elle était en parfaite santé et serait parmi
nous aujourd'hui, si les médecins avaient ce pourquoi ils sont formés :
sauver des vies. Il aurait suffi de simples transfusions sanguines, une
procédure aujourd'hui absolument sans risque, et Éloïse aurait survécu pour
élever l'enfant qu'elle venait de mettre au monde.
Avec moi aujourd'hui, ici présent,
Jonathan Lavoie. Jonathan a vu son frère Jean-Claude agoniser durant un mois et
demi dans un centre hospitalier québécois. On aurait pu aisément le sauver.
Vous aurez compris que le facteur commun à
ces tragédies est l'appartenance des deux victimes à une secte qui a la
prétention de se prendre pour une religion. À l'époque du Moyen Âge, on croyait
que les malheurs dont était affligée l'humanité provenaient de toute la colère
de Dieu. On pensait que la peste était une punition divine; la mort d'un enfant,
la preuve d'un manque de foi. On faisait une équation entre coup de sort et intervention
d'un surnaturel. Et pourquoi? Parce qu'on était au Moyen Âge, parce qu'on ne
connaissait pas mieux.
Mais, en 2018, comment peut-on tolérer,
comment accepter, à notre époque, que nos médecins, nos politiciens et les
acteurs du changement et de l'évolution de notre société se soumettent à une
doctrine moyenâgeuse, absurde et cruelle comme la doctrine du sang des Témoins
de Jéhovah? L'interdit des transfusions de sang est la cause de plus de 900 morts
par année dans le monde. Parmi les 20 000 témoins de Jéhovah du Québec, ce
n'est qu'une question de temps avant que d'autres cas comme Éloïse ou
Jean-Claude Lavoie fassent les manchettes.
D'ici là, que font nos décideurs de la
classe politique? Absolument rien. Vous savez pourquoi? Parce qu'ils ont peur,
parce qu'ils sont terrifiés à la simple idée de questionner les limites de la
sacro-sainte liberté de croyance. Plus navrant encore, ils ont peur des
poursuites devant les tribunaux. C'est pathétique et c'est gênant.
Je sais très bien que le gouvernement
libéral de M. Couillard ne lèvera pas le petit doigt, qu'il n'osera jamais
poser les vraies questions et confronter les doctrines meurtrières comme la
doctrine du sang. Mon espoir est que les élections de l'automne prochain
portent au pouvoir un autre parti. Que ce soit le Parti québécois ou encore la Coalition
avenir Québec, je vois un rayon d'espoir.
Chose certaine, la seule personnalité
politique ayant eu le courage de remettre en cause l'immunité des sectes et
religions s'appelle Agnès Maltais, une battante, une femme de coeur. Mme
Maltais tient à ce que le message soit entendu avant qu'elle ne quitte l'arène
politique. Il est plus que temps de parler de ces enjeux, de faire la lumière
sur les transgressions inadmissibles à nos lois et à nos valeurs fondamentales
que commettent non seulement les Témoins de Jéhovah, mais aussi d'autres
mouvements à dérive sectaire sur notre territoire. Il vaut de mentionner qu'en
quittant la sphère publique Mme Maltais passe le flambeau à sa collègue Carole
Poirier, députée d'Hochelaga-Maisonneuve, qui est elle aussi profondément
engagée dans cette cause noble et nécessaire.
À l'initiative de Mme Maltais, une
pétition a été mise en ligne. Vous en connaissez déjà l'objet et le but. Nous
déposons aujourd'hui les signatures, comme l'a mentionné Mme Maltais. Nous ne
sommes pas assez naïfs pour croire que cette démarche provoquera des
conséquences et des changements immédiats, mais nous savons que ce n'est qu'une
autre étape, une autre petite pierre ajoutée à l'édifice, une autre petite
bataille dans un combat qui peut durer encore longtemps, un combat que je mène
depuis près de deux ans avec des alliés, amis et d'une fidélité sans faille. Je
ne fais pas cette bataille pour perdre la guerre. J'y ai mis tous les efforts
nécessaires et tout mon coeur et, à la mémoire d'Éloïse et pour toutes les
autres victimes de sectes, je ne lâcherai pas la bataille.
Merci à Martin qui est toujours très
disponible. Merci, mes amis qui m'accompagnent. Et, Mme Maltais, je ne pourrai
jamais vous dire assez merci d'avoir à coeur cette cause. Je vous remercie
infiniment.
Mme
Maltais
:
Merci, Mme Boyer. Merci.
La Modératrice
: Merci.
Maintenant, M. Lavoie.
M. Lavoie (Jonathan) :
Bonjour. Jonathan Lavoie. J'ai commencé ce combat-là après la mort de mon
frère, il y a plus de 12 ans, puis aujourd'hui, c'est enfin quelque chose de
vraiment positif. Puis je tiens à remercier Mme Maltais pour les efforts
qu'elle fait puis le geste qu'elle fait aujourd'hui. Merci.
La Modératrice
: Merci.
On va maintenant passer à la période de questions sur le sujet de la conférence
de presse, s'il vous plaît. Pour commencer, Ian Bussières, Le Soleil,
micro de gauche.
M. Bussières (Ian) : Oui. Mme
Maltais, vous souhaiteriez quoi suite au dépôt de cette pétition-là? Bon, ça ne
se passera peut-être pas immédiatement, mais l'objectif, c'est que...
Mme Maltais : L'objectif,
c'est qu'il y ait une commission, qu'elle soit parlementaire, dans un mandat
d'initiative ou autrement, formée par le gouvernement, qui se penche sur cette
idée que des pratiques illégales sont tolérées au Québec sous couvert de
liberté de religion. C'est tout simplement ça. Il faut qu'il y ait un examen de
cette situation, comme il y en a eu ailleurs, en France, entre autres. Ça,
c'est la deuxième commission qu'ils mettent sur pied là-dessus. Ça s'est fait
ailleurs, alors je pense qu'au Québec... On a tout un passé au Québec en matière
de sectes et de dérives sectaires. Qu'on commence avec...
Une voix
: Lev Tahor.
Mme Maltais : Lev Tahor, il y
a la scientologie, l'Ordre du Temple solaire et, avant ça, il y a eu Moïse.
Alors, on a quand même un lourd passif en cette matière-là. Je pense qu'il
serait temps qu'on se penche là-dessus.
M. Bussières (Ian) : Il
n'était pas supposé y avoir quelque chose à un moment donné? Vous aviez
travaillé sur un dossier puis il devait...
Mme Maltais : Les libéraux ont
systématiquement refusé qu'il y ait un mandat d'initiative là-dessus. C'est
après ça qu'on a décidé de démarrer la pétition, pour qu'il y ait un dépôt
officiel ici, à l'Assemblée nationale, que ça ne se soit pas passé seulement
entre privés, dans une commission parlementaire fermée, parce que c'est
toujours un peu... c'est entre nous, ça, mais qu'il y ait un geste public. Ici,
à l'Assemblée nationale, il y a une députée, puis il y a un parti, puis il y a
d'autre monde, puis il y a des gens qui disent : Il faut que ça se fasse.
C'est ça, cette pétition-là. C'est un appel du peuple, une pétition.
La Modératrice
: Oui,
Caroline Plante, La Presse canadienne.
Mme Plante (Caroline) : Mais,
Mme Maltais, vous parlez d'un legs politique, mais force est de constater que
vous n'avez pas réussi à amener une commission parlementaire à étudier cette
question.
Mme Maltais : Je veux poser...
En déposant cette pétition, je deviens la porte-parole de gens qui croient que
c'est important de faire cela. En déposant cette pétition, je pose un geste
public à l'Assemblée nationale qui dit : Cela est important.
Alors, pour moi, c'est important. Écoutez,
demain... Je vais vous donner un exemple, là. Cette semaine, quand même, il se
passe des choses en politique. Demain, le gouvernement va déposer la politique
culturelle et il dit : Nous allons changer les lois du statut de
l'artiste. Excusez-moi, c'est parce que le Parlement ferme dans quatre jours,
là. Ils ne pourront pas changer la loi du statut de l'artiste.
Donc, il y a comme un... des gens qui se
donnent des mandats pour l'avenir. Moi, ce que je dis, c'est à tous les partis
de l'Assemblée nationale : Ce mandat doit être accompli. C'est important.
Si vous saviez ce que j'ai entendu depuis que je travaille là-dessus, si vous
voyiez... J'en ai vu, des gens, brailler de me raconter leur histoire de vie.
C'est incroyable. Il y a un besoin, il est réel. Sinon, je ne le porterais pas.
Croyez-moi, je ne le porterais pas.
La Modératrice
: Merci.
Est-ce que c'est tout pour les questions sur le sujet?
Une voix
: Sur un autre
sujet...
La Modératrice
: Oui,
on va juste laisser une petite minute à nos invités, juste de quitter...
Mme Maltais : Merci beaucoup. Je
veux vraiment les remercier, parce que s'en venir devant les caméras, sortir de
l'anonymat quand on travaille avec les sectes, c'est extrêmement difficile. Ils
sont très généreux, très généreuses d'être ici. Oui, d'autres questions?
Mme Plante (Caroline) : Oui,
sur le G7. Donc, est-ce que vous croyez qu'il y a eu trop de sécurité? Est-ce
qu'il y a eu exagération lors du G7?
Mme Maltais : Écoutez, la
sécurité a coûté 650 millions. Je sais que dans... à La Malbaie et Charlevoix,
ça s'est très bien passé et c'est très bien que les grands de ce monde aient
été sécurisés.
La difficulté que j'ai, c'est... Je ne
suis pas... je n'ai pas l'information qu'ont les ministères et tout. Je sais
que d'un côté les policiers de Québec, que j'aime beaucoup, hein... moi, je les
connais, je les apprécie, ils sont en général extrêmement serviables. On se
sent protégés par le Service de police de la ville de Québec. Ils ont très bien
empêché la casse. Tout le monde leur en est reconnaissant. J'ai circulé
beaucoup, moi, j'ai passé la fin de semaine ici. Tout le monde est
reconnaissant que les services de police de la ville de Québec, les antiémeutes
et tout aient empêché la casse. C'est merveilleux.
Ceci dit, j'ai quand même vu quelques
gestes qui ont été posés, dont je questionne la nécessité. Ces
hélicoptères... Vous avez vu sur Twitter, j'étais un peu... je m'en venais
stressée, ces hélicoptères qui roulaient, minimum... minimalement, ça,
j'en suis sûre, de 5 heures du matin à minuit le soir étaient-ils nécessaires
dans des rues désertes? Les policiers qui ont circulé dans les rues vides de
manifestants en tapant sur leurs boucliers ou en levant la matraque, était-ce nécessaire?
J'ai une amie de 60 ans, à peu près 110 livres mouillée — vous
voyez quelle menace elle peut représenter — à qui on a empêché
d'aller s'acheter une bouteille d'eau au début de la manif, parce qu'il était interdit
de sortir de la manif, avec des matraques sorties.
Je ne peux pas savoir la hauteur de la
menace. Ça appartient aux services policiers. Ce que je demande, puis je le
demande vraiment officiellement, c'est que ce soit pris en compte dans le bilan
puis que, de la même façon qu'on remercie les policiers de ne pas avoir utilisé
des gaz — on n'a pas été dérangés par ça, c'est magnifique, ce
bout-là — que là maintenant on se demande : Est-ce que cela
était nécessaire?
Je ne veux pas que ça devienne la pratique
usuelle en matière de manif d'empêcher les gens d'aller s'acheter une bouteille
d'eau parce qu'ils ont soif.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'on a mal évalué le risque?
Mme Maltais : Je ne le sais
pas. Je n'étais pas... Je ne suis pas au courant. Je n'ai pas ça. Je sais qu'il
y a des comportements qui n'auraient pas dû avoir lieu, puis ça, je pense qu'il
ne faut pas que ça se reproduise. Je ne pense pas que manifester avec la
matraque en l'air dans une rue vide soit nécessaire. Je ne le pense pas.
La Modératrice
: Micro
de droite, Mathieu Dion, oui.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour, Mme
Maltais. Est-ce qu'avec une aussi forte présence on a empêché les gens de
s'exprimer? Policière, dans une certaine mesure, intimidante.
Mme Maltais : Je ne pense pas
que... O.K. On ne les a pas empêchés. Est-ce que ça a pu dissuader? Peut-être, probablement,
peut-être.
Maintenant, je n'ai pas senti, très honnêtement,
je n'ai pas senti un appétit de manifestation dans la ville. Vraiment, je n'ai
pas senti cet appétit-là. Maintenant, les gens qui étaient sur place m'ont
transmis leur malaise de se sentir encadrés à ce point. Deuxième... puis je ne
parle pas de casseurs, là. Les casseurs, je suis bien contente, tout le monde
est content puis tout le monde applaudit qu'ils n'aient pas réussi à casser.
Voilà.
Puis l'autre chose, c'était le sentiment un
peu de... ces hélicoptères qui créaient une tension dans la ville.
M. Dion (Mathieu) : Puis un
policier avec une mitraillette non loin des manifestations, ça, vous en pensez
quoi?
Mme Maltais : Je veux
comprendre la nécessité de ça. Je veux comprendre la nécessité de ça, mais ça,
pour ça... il y a des observateurs qui l'ont déjà souligné. Moi, je vous
rappelle, ça, ça a été souligné. Je veux le comprendre. Je veux que, dans le
bilan, on nous parle de ça. Je veux qu'on nous dise qu'il y a des choses qui
sont peut-être allées au-delà de ce qu'on devrait accepter dans une société
démocratique pour des manifestions paisibles. Je pense, entre autres, à taper
sur les... à créer un sentiment de... c'est un drôle... je fais attention au
mot parce que, je vous dis...
M. Dion (Mathieu) : Pourquoi
vous ne voulez pas l'employer, le mot «oppression»?
Mme Maltais : Parce que les
policiers, ils ont fait une partie du travail qu'on leur a demandé puis qu'on
en est contents, d'empêcher la casse.
Ce que je ne sais pas... parce que je ne
suis pas au commandement, je n'ai pas vu la hauteur de la menace. En 2001, je
l'avais vue, mais je n'ai pas vu la hauteur de la menace, je ne sais pas
jusqu'où elle allait. Mais c'est clair que, pour moi, il y a eu des manifestations
de dissuasion qui peut-être... qui étaient inutiles, pas peut-être qu'elles
étaient inutiles.
La Modératrice
: Micro
de gauche, Louis Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
justement, à ce niveau-là, est-ce qu'on n'aurait pas pu essayer de doser? Parce
qu'on a vu des manifestations, là, il y avait 50 personnes puis 300 policiers
habillés en habit d'antiémeute, alors que visiblement il n'y avait pas de
danger, là. Alors, est-ce qu'on n'aurait pas pu essayer de doser, justement,
selon l'évaluation du risque, de dire : Bien, oui, O.K., le nombre de
policiers... mais est-ce qu'on peut en retirer quelques-uns puis mettre des
policiers qui soient moins... comment dire, dont l'armement ou l'attirail soit
moins visible, peut-être?
Mme Maltais : Je vois passer
mon collègue Stéphane Bergeron qui, lui, est notre porte-parole en matière de
sécurité publique. Je ne suis pas une spécialiste de ces questions puis, je
vous dis, j'ai supplié qu'on arrête les casseurs et qu'il n'y ait pas de
dérive, de gaz et tout, mais là je veux qu'on nous dise si ce qui s'est passé
va devenir le modèle, parce que les manifestations étaient encadrées par des
gens à la matraque sortie. Je ne suis pas habituée à voir les policiers de
Québec avec la matraque sortie, qui t'attendent. Ce n'est pas la façon dont ils
ont travaillé jusqu'ici.
Alors, je veux vraiment comprendre puis je
veux que ça fasse partie du bilan. Ce qui s'est passé, ces types de
comportements là, est-ce que c'est devenu la norme ou bien s'il y avait une
menace telle qu'on croyait qu'il fallait le faire? Il faut qu'on comprenne ça.
Moi, ce que je veux comprendre, là, c'est, pour l'avenir, là, quelle est la
norme? Est-ce qu'il va toujours y avoir des soldats avec des mitraillettes qui
sont là, avec des balles réelles? Je veux le savoir parce que je ne pense pas
que ce soit nécessaire. Je veux savoir si on encadre les manifestations avec
des matraques, maintenant, sorties d'avance. Je ne pense pas que ce soit la
norme au Québec. Ça fait que je veux savoir ça. Ceci dit...
M. Lacroix (Louis) : Mais la
sous-question, c'est de savoir : Est-ce que ça, ça a dissuadé des gens de
manifester?
Mme Maltais : C'est ça, mais
ça, je ne peux pas vous répondre, mais je sais que, je vous le dis, une amie de
60 ans, 110 livres mouillée, voulait aller se chercher de l'eau, puis
elle n'a pas pu. Ça, je pense que, là, il y a des petites choses.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Merci à tous.
(Fin à 13 h 49)