(Treize heures trente-deux minutes)
Mme Lamarre : Bonjour. On a
appris ce matin que le Centre antipoison du Québec, qui est vraiment une
institution indispensable, qui reçoit plus de 325 appels par jour pour des
intoxications, bien, que ce centre-là est menacé.
Actuellement, il y a des médecins qui
travaillent là, des pharmaciens, des infirmières, et il y a 18 infirmières qui
travaillent. Elles ont appris, le 26 mars, qu'à partir du 1er avril leur
salaire serait diminué de 14 %.
Donc, à cinq jours d'avis, elles ont
appris ça. Ces infirmières recevaient une petite prime de 14 % parce
qu'elles avaient une expertise particulière pour travailler au Centre
antipoison du Québec, donc pour régler ces situations très critiques. Elles
devaient avoir une expérience soit en soins intensifs ou à l'urgence et donc,
historiquement, elles ont toujours eu ce petit avantage de 14 %.
On a évalué, depuis ce matin, pour les
18 infirmières, au maximum, ça représente 194 000 $ par année,
cette petite prime là. Alors, quand on voit l'ensemble des primes qui sont
données, sans nécessairement de reddition de comptes, aux médecins et qu'on
constate que, pour un petit enjeu comme celui-là, on risque, dans le fond, de
faire en sorte que le Centre antipoison soit complètement vidé de ses
ressources... parce que là, vraiment, on peut comprendre que ces 18 infirmières
là se disent : Bien, ça n'a pas de bon sens que je sois privée de cette
rémunération-là à cinq jours de préavis sans avoir de mesure. Les quatre
médecins qui travaillent au Centre antipoison sont prêts à quitter en
solidarité, en soutien avec ces infirmières-là qui font un travail important et
dont ils ont besoin dans la réalisation de leur mission.
La réaction du ministre, ça semble être de
dire : Bien, ça appartient au CIUSSS, c'est une décision du CIUSSS. Alors,
la vocation du Centre antipoison, c'est une vocation nationale. Ce n'est pas
juste les gens de Québec qui peuvent appeler pour avoir une information, c'est
tout le Québec, tous les Québécois. Et on le voit, parce qu'ils répondent à 325
appels par jour, ça répond vraiment à un besoin. Il y a un niveau d'expertise,
de compétence et aussi une maturité, dans l'équipe qui est là, qui doit être
maintenue à tout prix. Alors, c'est une situation d'urgence, c'est vraiment une
situation critique, et c'est le ministre qui doit donner la réponse à cette
situation-là et qui doit revoir cette consigne.
Ces personnes et le Centre antipoison, ces
infirmières-là ne demandent même pas une augmentation. Dans ce cas-ci, elles
demandent tout simplement le maintien des conditions dont elles ont pu avoir
depuis le temps où elles ont été engagées avec ces conditions-là.
Alors, vraiment, c'est une situation
inexplicable, mais ça témoigne quand même de la façon dont les contraintes
budgétaires que le ministre Barrette impose encore aux hôpitaux, aux
établissements, aux CISSS et aux CIUSSS, comment ça amène des décisions
complètement irrationnelles, menaçantes pour des institutions comme le Centre
antipoison du Québec qui est vraiment indispensable pour la sécurité de
l'ensemble des Québécois, pour les enfants qui risquent de s'intoxiquer, pour
les adultes, les adolescents qui sont en intoxication.
Alors, à tous les niveaux, pour la
population, il y a un besoin indiscutable, et le ministre doit vraiment redonner
le 14 %, qui est une petite prime, à ces infirmières qui font partie d'une
équipe essentielle avec une expertise particulière.
Donc, on demande au ministre, réellement,
de donner son avis et de régler cette situation-là. Il y a urgence, 1er avril,
donc l'équipe est déjà en train de se dissoudre. Il y a urgence pour qu'on
maintienne le Centre antipoison du Québec. C'est une situation vraiment
cruciale.
(Fin à 13 h 36)