(Quatorze heures trente et une minutes)
Mme
Maltais
:
Alors, nous venons de voir la présentation officielle du projet de tramway et
de réseau structurant de transport de la ville de Québec. Je reprendrai les
propos du maire Labeaume et je nous y associerai totalement : C'est un
projet audacieux, ambitieux et rassembleur, ce sont les mots qu'il a utilisés,
et nous saluons la ville de Québec pour avoir eu cette vision. Nous sommes
d'autant plus d'accord que ça correspond tout à fait à la vision du Parti
québécois, une vision qui dit qu'il est temps que, dans cette agglomération
urbaine, il y ait du transport en commun et du transport en commun électrique.
Écoutez, depuis 2003 que le Parti
québécois a, dans son programme électoral régional, dans ses plateformes,
d'avoir un tramway à Québec ou d'accompagner la ville de Québec quand ils
avaient décidé de se rapatrier le service rapide par bus. Donc, chez nous,
c'est une vision qui est véritablement intégrée et implantée depuis longtemps.
D'ailleurs, je rappelle qu'en 2011 c'est le Parti libéral qui avait lâché la
ville de Québec, et c'est pour ça que la ville de Québec avait lâché le projet
de tramway pour se rapatrier sur un SRB. Dans notre cas, nous avons toujours
accompagné la ville de Québec.
Une autre chose, évidemment, c'est que
nous sommes très fiers de voir que le gouvernement libéral s'est rallié aussi à
notre vision qui était qu'il faut qu'il y ait une exigence de contenu
québécois. Le premier ministre n'a pas osé dire le chiffre, mais il a dit qu'il
fallait... qu'il irait au maximum permis par les ententes. Or, les maximums
permis par les ententes, d'office, c'est le 25 % de contenu québécois que
nous réclame M. Lisée, depuis... qu'il réclamait sur le projet du REM et
que nous verrons arriver enfin sur le projet de réseau de Québec. C'est donc un
aveu que nous avions raison dans le cas du REM. Dernière chose, il y a
un débat dans la région sur deux types de vision. Il y a des partis politiques
qui disent qu'il faut absolument investir dans les routes et dans le réseau autoroutier
et il y a des partis... un parti politique, surtout, qui dit que ça nous prend
du transport en commun. La CAQ, évidemment, est du côté de ce prolongement des
routes et autoroutiers, le Parti libéral navigue entre les deux, selon le
dernier sondage et le Parti québécois, lui, a toujours été franchement du côté
du transport en commun et particulièrement du transport en commun électrique.
Aujourd'hui, pour nous, de voir les gens se rassembler autour de ça, c'est la
défaite de la vision caquiste et c'est une victoire de la vision du Parti
québécois. Merci.
M. Dion (Mathieu) :
Est-ce que c'est un appui inconditionnel que vous avez à ce projet-là? Ça
serait quoi, vos conditions?
Mme Maltais : Il faut
voir le montage financier final, évidemment, parce que, là, il va y avoir des
études. Mais, sur la vision, sur les lieux où ces tramways, ces métrobus vont
s'implanter, tout ça, on est tout à fait d'accord.
M. Dion (Mathieu) : Donc,
il n'y a pas de condition, par exemple, à ce que ça devrait être un tel, tel
pourcentage...
Mme Maltais :
C'est-à-dire, 25 % de contenu québécois, pour nous, c'est... et je viens
d'entendre le premier ministre dire qu'il va enfin se ranger à notre vision. Il
ne semble pas... Jusqu'ici, nous n'avons pas vu de problèmes. Évidemment, il y
a les études qui vont arriver. Mais, véritablement, ça correspond à notre
vision.
M. Dion (Mathieu) :
Est-ce qu'il devrait y avoir un plafond? Là, c'est 3 milliards, mais
est-ce qu'il devrait y avoir un plafond?
Mme Maltais : On va
attendre de voir le résultat des études d'opportunité. Évidemment, nous avons toujours
dit qu'il fallait que ce soit réaliste, crédible. Dans le cas de la cohérence,
on y est, par rapport à notre vision. Dans le cas du 25 % de contenu
québécois, c'est notre vision. Et, quant au 3 milliards, à première vue,
avec les investissements fédéral, provincial, ça nous semble O.K.
Mme Cloutier (Patricia) :
Donc, le 3 milliards, ce n'est pas trop cher pour le Parti québécois.
Admettons que vous formez le prochain gouvernement, est-ce que vous vous
engagez, comme les libéraux, là, à financer ce projet-là?
Mme Maltais : Tout à
fait. C'est un projet qui va être très intéressant pour le Québec, en plus.
M. Dion (Mathieu) :
Est-ce que le projet aurait dû tenir compte, je ne sais pas, d'un éventuel
troisième lien? Est-ce que ça manque d'intégration par rapport à ça?
Mme Maltais : Écoutez,
quel dommage que la ville de Lévis ait décidé de se retirer de ce projet. Il
aurait dû y avoir une traversée de l'autre bord du fleuve. Ça aurait dû être
depuis le début. C'est le choix du maire de Lévis de se rapatrier sur le
troisième lien. Quel dommage. Il a raté... c'est le cas de le dire, il a raté
le tramway.
M. Dion (Mathieu) :
Aujourd'hui, il dit que Québec est un peu à deux vitesses, c'est-à-dire, bien,
on fait tout pour Québec, puis pour Lévis, bien, on verrait plus tard.
Mme Maltais : Ce que je
comprends des propos que lui-même a tenus et des propos tenus par le maire de
Québec, c'est que c'est le maire de Lévis qui s'est retiré des projets
précédents. Alors, je ne peux pas blâmer le maire de Québec de s'occuper de sa
ville, mais je regarde le maire de Lévis et je me dis : Mon Dieu! Pourquoi
n'avez-vous pas embarqué là-dedans?
Mme Cloutier (Patricia) : En fait,
pour poursuivre là-dessus, lui disait : Bien, nous, on n'a pas voulu
embarquer là-dedans, bon, parce que ça ne desservait pas juste... c'était
impossible que ça desserve toute notre ville, donc on a présenté un autre
projet. Depuis juin dernier, il y a un autre projet que la ville de Lévis a
présenté au gouvernement et dit : Le gouvernement libéral est à deux vitesses,
il donne tout à Québec, et nous, on n'a pas de réponse pour notre projet.
Mme Maltais : Ce que je
peux vous dire, c'est qu'à Longueuil ça a commencé par une station de métro à Longueuil
et ensuite s'est développé un réseau de transport en commun à partir de là.
Pourquoi est-ce que ce n'est pas ça qui s'est fait dans la région? Bien, je
regarde le maire de Lévis puis je le lui demande. Je vous dis ceci aussi, le
maire de Lévis a fait, d'ailleurs, embarquer la CAQ, dans la vision... il a vraiment
insisté, depuis des années, sur le troisième lien. C'est un choix qu'ils ont
fait, c'est son choix, mais moi, je pense qu'il fallait qu'il embarque dans ce
projet de transport en commun.
Mme Cloutier (Patricia) :
Donc, il n'a pas à chialer, excusez-moi, aujourd'hui, il a seulement à se
mordre les doigts, là, dans votre vision, de ne pas avoir embarqué?
Mme
Maltais
:
Tout à fait. Je vais le dire clairement, c'est dommage, mais je pense que les
gens de Lévis auraient mérité d'avoir cet accès, et j'espère qu'il trouvera une
solution et qu'il embarquera pour sa part. Je souhaite ardemment que les gens
de Lévis aient accès à un système de transport en commun efficace, eux aussi,
ardemment.
Mme Cloutier (Patricia) :
Sur le contenu québécois, il me semble avoir bien entendu le premier ministre tantôt
dire 25 % de contenu canadien. Est-ce que c'est ça? Est-ce qu'on est sur
les mêmes choses?
Mme
Maltais
:
De fait, on est sur les mêmes choses.
Mme Cloutier (Patricia) :
O.K. Ce serait du contenu canadien, mais...
Mme
Maltais
:
En fait... Mais nous autres, on dit «québécois» parce que les principaux... les
grandes compagnies sont ici, au Québec. Alstom, Bombardier ont des usines au Québec.
M. Dion (Mathieu) : Vous
n'avez pas été invitée à l'annonce. Auriez-vous aimé ça être là? Est-ce que
vous êtes déçue?
Mme
Maltais
:
J'aurais beaucoup apprécié être à l'annonce, mais je n'ai pas été invitée. Je
remarque que le Parti libéral a invité tous les députés du Parti libéral de la
région. Pourquoi m'ont-ils discriminée, alors que je porte ce projet depuis des
années, alors que les grands travaux qui vont se faire — entrer dans
le parc Saint-Roch, boulevard Charest, Saint-Sacrement, voulez-vous que je vous
en nomme? — c'est tout dans Taschereau. Alors, pourquoi ai-je été
écartée? Parce qu'on approche d'une élection et qu'ils sont à courte vue là-dessus.
J'aurais bien aimé les applaudir.
Mme Cloutier (Patricia) :
Mais justement il y a eu des propos électoraux, peut-être, dans ce point de
presse tout à l'heure...
Mme
Maltais
:
Tout à fait.
Mme Cloutier (Patricia) :
...et est-ce que vous avez l'impression qu'on ne vous coupe pas l'herbe sous le
pied, au Parti québécois, pour la région de Québec, en annonçant ce projet-là? Parce
que le premier ministre a même dit : Écoutez, c'est une des raisons pour
voter pour le Parti libéral.
Mme
Maltais
:
Écoutez, le Parti québécois est le seul parti qui est absolument cohérent et
crédible quand on parle de ce dossier-là. Ce n'est pas la vision de la semaine
passée, là, nous, c'est depuis 2003 qu'on sait qu'il faut aller par là et qu'on
dit sans arrêt qu'il faut accompagner la ville de Québec. Et, si j'embarque
dans la façon de parler du premier ministre qui est très électoraliste, à mon
avis, en écartant l'annonce, en disant ce propos-là, je dirais : Ceux et
celles qui ont deux rêves, avoir un régime de transport structurant, à Québec,
électrique, moderne, dans la modernité et de se débarrasser du Parti libéral,
votez Parti québécois.
Mme Cloutier (Patricia) :
...
La Modératrice
:
Dernière question.
Mme Cloutier (Patricia) :
Voyons, je l'ai perdue.
Mme
Maltais
:
Je viens de vous souffler.
Mme Cloutier (Patricia) :
Oui, c'est ça exactement, je suis soufflée.
Mme Maltais : C'est extraordinaire.
Merci.
(Fin à 14 h 39)