(Onze heures quarante-cinq minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour à toutes et à tous. M. Sylvain Gaudreault, porte-parole du Parti
québécois en matière d'environnement, est accompagné aujourd'hui de M. Richard
Lemelin, vice-président de l'Association des véhicules électriques du Québec,
et du député Marc Bourcier, porte-parole en matière d'électrification des
transports. M. Gaudreault, la parole est à vous.
M. Gaudreault : Oui,
merci. Alors, ça me fait extrêmement plaisir d'être ici aujourd'hui, bien sûr,
avec mon collègue de Saint-Jérôme Marc Bourcier, mais surtout avec des représentants
de l'Association des véhicules électriques du Québec : M. le
vice-président, M. Lemelin, des membres, qui sont tous des
électromobilistes. Alors, habituez-vous à ce terme, là, au Québec parce que ça
va augmenter de plus en plus.
Alors, je suis très heureux d'avoir déposé
aujourd'hui une pétition de presque 11 000 noms. 11 000 noms qui ont
signé une pétition à travers le Québec réclamant l'installation de 2 000
bornes de recharge rapide pour les véhicules électriques, les autos
électriques, à travers le Québec. Il faut savoir que, présentement, il y en a
autour de 117, bornes de recharge rapide à travers le Québec. M. Lemelin,
tout à l'heure, va vous expliquer la différence, c'est bien important, entre
les bornes de recharge régulières, on va dire, et les bornes de recharge rapide.
Mais, vous savez, on demande au
gouvernement d'être cohérent parce que, présentement, il ne l'est pas,
cohérent. Il annonce en grande pompe, en se pétant les bretelles, une politique
pour atteindre 100 000 véhicules électriques pour 2020 et une politique
énergétique de 2030 qui cible 1 million de véhicules électriques au Québec
en 2030, sauf que, présentement, il n'y a pas les bornes, les infrastructures,
les bornes de recharge rapide suffisantes pour répondre à cette demande et pour
répondre à cette ambition.
Pourtant, on a mis en place, au Québec, ce
qu'on appelle le Fonds vert, qui est composé de plusieurs milliards de dollars,
comme vous le savez, parce qu'il est alimenté par le marché du carbone avec la
Californie et maintenant avec l'Ontario, mais aussi avec des redevances sur
l'essence. Et le Fonds vert vise justement à faire en sorte qu'on réduise nos
gaz à effet de serre. Présentement, 41 % des émissions de gaz à effet de
serre dépendent du secteur du transport. Donc, il faut absolument être
cohérents et s'assurer que les gens qui ont compris le message de réduire nos
gaz à effet de serre en matière de transport, qui ont fait le geste personnel
de passer à un véhicule électrique, puissent se recharger correctement et
occuper l'ensemble du territoire du Québec, ce qui n'est pas le cas
présentement de façon suffisante.
Alors, aujourd'hui, 11 000 signataires
ont signé cette pétition que j'ai déposée avec plaisir à l'Assemblée nationale.
Et ce n'est pas rien, hein? Pourquoi on la dépose aujourd'hui, ce n'est pas
pour rien. C'est parce que, comme vous le savez, il va y avoir le budget du
Québec le 27 mars. Et là le gouvernement a encore le temps, il est en train de
rédiger son budget, il est en train de fignoler son budget. M. Leitão,
normalement, est à l'écoute. Alors, on lui demande de déposer, dans son budget
du 27 mars, les sommes suffisantes pour le déploiement de 2 000
bornes de recharge rapide au Québec.
Et je termine en vous disant que, déjà, de
toute façon, vous savez, en Chambre l'autre fois, à travers un échange sur un
autre sujet, M. le premier ministre Philippe Couillard a dit qu'on n'était pas
assez ambitieux avec 2 000 bornes de recharge. Alors, on le prend au mot.
On dit : Écoutez, on limite notre ambition, nous, à 2 000. Alors, si
c'est vrai qu'on n'est pas assez ambitieux, répondez au moins à cette
demande-là et établissez sur le territoire de façon rapide, annoncez-le dans le
budget du 27 mars, l'établissement de 2 000 bornes de recharge rapide
à travers le Québec.
Là-dessus, je laisse la parole à M. le
vice-président Lemelin.
M. Lemelin (Richard) :
Merci, M. Gaudreault. Alors, l'Association des véhicules électriques du
Québec souligne aujourd'hui le dépôt de la pétition, comme l'a mentionné M. Gaudreault,
pour déployer 2 000 bornes de recharge rapide. Et là, par rapide, on
entend des bornes de niveau 3, qu'on appelle dans le jargon, c'est-à-dire
des bornes à 400 volts qui permettent une recharge d'une batterie jusqu'à
80 % en 20 à 30 minutes, normalement. Alors, ces bornes doivent être
considérées à titre d'infrastructures routières pour être financées par les
paliers de gouvernement.
Nous avons lancé cette pétition-ci le
5 février dernier. Donc, c'est tout récent. Donc, elle a été parrainée par
M. Gaudreault, et nous avons récolté près de 11 000 signatures, et
ce, en seulement 25 jours.
Avec l'entrée en vigueur de la norme
véhicules zéro émission, la loi VZE, elle aura pour effet d'augmenter la
disponibilité des nouveaux véhicules électriques. Et le ralentissement du
rythme de déploiement des bornes qu'on vit actuellement, aujourd'hui, de la
part du circuit électrique en 2017, ça fait en sorte que c'est clair que
l'offre de recharge rapide sera nettement insuffisante, considérant qu'il y a
déjà aujourd'hui des files d'attente aux bornes actuelles.
Donc, le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles, M. Moreau, a déclaré récemment que notre réseau de
recharge n'est pas optimal, en effet, et ces mesures favorisant l'expansion
seront annoncées prochainement. Alors, nous attendons impatiemment ces
annonces.
Notre recommandation de 2 000 bornes
de recharge rapide est alignée sur celle du Conseil consultatif sur l'économie
et l'innovation. Cela permettrait de rétablir un équilibre entre le nombre de
véhicules électriques, qui sera croissant, et les infrastructures de recharge
rapide, en décélération. Cet équilibre est nécessaire pour atteindre l'objectif
de 100 000 véhicules électriques au Québec.
L'Association recommande que le
financement de ces bornes rapides soit pris en charge par le Fonds vert, qui
cumule aujourd'hui plus de 2,2 milliards de recettes avec la plus récente
vente aux enchères du marché du carbone. L'association a fait part de ses
recommandations au ministre des Finances afin que des mesures nécessaires
soient prévues au prochain budget provincial. Merci.
La Modératrice
: Merci.
Maintenant, M. Marc Bourcier.
M. Bourcier : Oui, merci
beaucoup. Merci à vous tous d'être ici présents aujourd'hui. Écoutez, il y a
deux choses qui me passent par la tête. Premièrement, c'est le malaise fédéral.
Le gouvernement fédéral, même si le Québec a 50 % des véhicules
électriques dans tout le Canada, ne subventionne que pour 3 %, justement,
du budget aux véhicules électriques. Alors, moi, je trouve ça inconcevable,
premièrement. Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose qui... je considère qui
est une hérésie, c'est de se tourner aussi vers les véhicules à l'hydrogène. Et
là où le projet pilote du gouvernement aurait été annoncé, à Québec, on prévoit
construire deux stations-service à 4 millions de dollars chacune, des
stations-service à l'hydrogène. Alors, tout ça fait qu'on retarde
l'électrification des transports. Je considère que, du point de vue
technologique, scientifique ou économique, ça ne tient pas la route.
Alors, j'aimerais beaucoup que, dans la
préparation de son futur budget... et évidemment les responsables de ce fameux
projet pilote là décident de l'abandonner et de consacrer ces
8 millions-là à l'installation de 160 bornes de recharge rapide au Québec,
ce qui ferait plus que doubler, donc, nos bornes de recharge pour le plus grand
plaisir des Québécois. Et on a de l'électricité à satiété. Donc, ça
contribuerait évidemment à avoir encore plus de véhicules. Les gens se
sentiraient en sécurité de voyager sur les routes du Québec et de pouvoir avoir
des recharges rapides un peu partout sur les grands axes routiers. Alors,
voilà. Merci beaucoup.
La Modératrice
: Merci.
Pour terminer, M. Sylvain Gaudreault.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, écoutez, c'est sûr qu'on va suivre ça de très, très près. Je veux
remercier encore une fois les représentants de l'Association des véhicules
électriques du Québec. D'ailleurs, il faudrait que je prenne ma carte de membre.
On réglera ça tantôt. Et je veux également vous dire que, là, la prochaine
étape — parce qu'une pétition, ça ne tombe pas à l'eau,
hein? — la prochaine étape, c'est qu'on va demander une séance de
travail sur la pétition. Ça, ça veut dire très clairement que la commission
parlementaire compétente va se réunir pour s'en saisir, pour demander
nécessairement une réponse de la part du gouvernement et du ministre sur la
demande de la pétition. Et évidemment on va suivre le dépôt du budget, le 27
mars, pour le dépôt de cette pétition, voir si le gouvernement va répondre
présent à cette demande de 11 000 signataires. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer à la période de questions. Pas de question? Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 54)