(Onze heures trente minutes)
Mme Ouellet : Oui, bonjour.
Bien, aujourd'hui, très, très, très déçue de voir que la ministre de la Culture
et le gouvernement libéral de Philippe Couillard ne se soient pas positionnés
pour s'assurer que, du côté de Télé-Québec, la programmation pourrait continuer
à être complètement en français.
Parce qu'on a appris hier par les médias
qu'il y avait une demande qui avait été faite au CRTC pour faire en sorte que
10 % de la programmation de Télé-Québec soit maintenant des producteurs
anglophones. Et c'est complètement disproportionné, ce genre de demande là,
alors qu'on sait qu'au Québec il y a trois télévisions d'État, donc
Radio-Canada anglais, Radio-Canada français et Télé-Québec. Donc, déjà
30 % de télévision en anglais pour une population, au Québec, de
9,6 %. Ça fait que des demandes complètement disproportionnées,
complètement exagérées.
Il aurait été vraiment important que le
gouvernement libéral de Philippe Couillard puisse se positionner clairement
pour avoir une télévision, Télé-Québec, complètement en français. Et, en ce
sens, nous avons travaillé en collaboration, moi et Pascal Bérubé... Pascal
Bérubé, lors de la période de questions, et on a vu que la ministre de la
Culture n'arrêtait pas de se défiler. Elle ne répondait pas à la question. Elle
référait toujours à d'autres objets, et avec la motion qui était très claire,
qui demandait «qu'en conséquent, l'Assemblée nationale demande au CRTC de
renouveler la demande de licence de Télé-Québec en maintenant sa programmation
complètement en français», c'est assez clair.
Télé-Québec est une société financée par
l'État du Québec. L'État du Québec a une seule langue officielle : le
français. Il est tout à fait normal que 100 % de la programmation de
Télé-Québec soit en français considérant, de plus, que nous avons deux autres
télés d'État au Québec avec Radio-Canada anglais et Radio-Canada français.
Donc, je crois qu'on se rend compte qu'il
y a un glissement du Parti libéral vers l'anglicisation. Le Parti libéral n'est
plus là pour protéger le français. Décision après décision, c'est un recul
important pour le français, alors que nous aurions besoin d'un gouvernement qui
travaille pour faire avancer le français au Québec.
Mme Dufour (Nathaly)
:
Bonjour, Mme Ouellet. J'aurais une question pour vous. Est-ce que vous croyez
que le fait que le gouvernement de Philippe Couillard refuse d'appliquer
l'article 11 de la loi n° 104 qui a été adoptée il y a 16 ans, qui, en
fait, fait du Québec un bilinguisme institutionnel, incite les anglophones à en
demander toujours plus? Est-ce que c'est un facteur?
Mme Ouellet : Bien, en fait, on
voit que c'est dans la même foulée, le gouvernement qui refuse, le gouvernement
libéral, puis d'ailleurs qui renie sa parole sur l'article 1 pour faire en
sorte que l'État du Québec communique uniquement en français avec les personnes
morales. Les personnes morales sont des entreprises, sont des organisations.
Donc, le refus en reniant sa parole, le refus de se positionner pour le français,
ici, pour Télé-Québec, et, lorsqu'on voit la façon dont ils ont réagi sur le
sondage concernant, là, les jeunes anglophones, on le voit qu'ils semblent être
beaucoup à genoux devant les anglophones du Québec. Et pourtant, les
anglophones au Québec sont la minorité linguistique la mieux traitée sur la
planète.
(Fin à 11 h 34)