(Onze heures quatre minutes)
M. Khadir
:
Merci, tout le monde. Gaétan Barrette doit être démis de ses fonctions. Gaétan
Barrette ne peut pas demeurer ministre de la Santé. Claude Castonguay a raison,
Gaétan Barrette doit laisser son poste. 50 000 personnes qui ont signé la
pétition que nous avons mise en ligne il y a à peine cinq jours ont raison et
témoignent d'un profond rejet de la population.
Non seulement a-t-il perdu toute la
confiance qu'un ministre, surtout à un poste aussi important, doit disposer
pour s'occuper de notre principal service public, avec toutes ses complications,
avec tous ses problèmes, non seulement a-t-il perdu totalement la confiance des
gens dans le réseau, non seulement il a été écarté, il a perdu la confiance de
son propre parti, de son propre premier ministre, mais il a perdu totalement la
confiance du public. Il doit partir.
Nous allons, samedi prochain, organiser
une manifestation à Montréal, à 3 heures de l'après-midi. On part de la
place Émilie-Gamelin, métro Berri, on s'en va devant le bureau de Philippe
Couillard. Pourquoi? Parce que, dans le fond, Philippe Couillard est le grand
responsable de tout ça.
Quand j'ai demandé sa démission en juin
dernier puis cet automne, je lui ai rappelé qu'il n'a pas apporté tous ces
problèmes-là, là. Les problèmes du réseau de la santé n'ont pas commencé avec
lui, ils ont commencé avec Philippe Couillard. En plus, c'est Philippe
Couillard qui l'a nommé pour appliquer le programme de la CAQ au système de
santé du Québec, puis ça a été un désastre. Là, c'est le temps que Philippe
Couillard prenne l'entière responsabilité de ce qui se passe, apporte les
correctifs urgents que le réseau a besoin dans les six prochains mois.
M. Nadeau-Dubois : Au début
de la session, on vous a parlé de la volonté de Québec solidaire de se
transformer en un réel mouvement citoyen, et c'est ce qui est en train de se
passer. C'est dans ce cadre-là qu'on a lancé d'abord la pétition puis ensuite
la manifestation de samedi prochain. Et on est, je vous le dis, très contents,
très heureux de la réponse du public. 50 000 personnes en cinq jours ont
signé notre pétition. On attend plus... près d'un millier de personnes, en
fait, samedi prochain, à tout le moins, à la place Émilie-Gamelin. Je pense que
ça démontre une réelle volonté de mobilisation au Québec. Et le message que je
veux lancer aujourd'hui, c'est que ce mouvement que Québec solidaire est en
train de mettre sur pied, il n'est pas seulement pour les gens qui sont membres
de Québec solidaire, il n'est pas même seulement pour les gens qui votent
Québec solidaire. Notre système de santé fait face à une crise importante à
l'heure actuelle. Une majorité de Québécois et de Québécoises s'en rendent
compte. Il est temps de s'unir, je dirais, au-delà des bannières partisanes, de
prendre, tout le monde, la parole et de dire : Il faut que
M. Couillard démette M. Barrette de ses fonctions. Et on invite donc
toute la population du Québec, samedi prochain à Montréal, à manifester avec
nous.
Le Modérateur
: On
passe à la période de questions. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que le gouvernement vient de perdre son élection avec ce qui se passe
actuellement avec les médecins spécialistes?
M. Khadir
: Bien,
moi, je... disons que c'est une question qui nous intéresse comme politiciens,
mais ce qui nous intéresse, nous, à Québec solidaire, en premier lieu, c'est
l'urgence d'apporter des correctifs très immédiatement dans le réseau de la
santé. On doit ouvrir des postes d'infirmières, on doit engager des préposés
aux bénéficiaires, on doit réengager et restructurer les équipes terrain dans
les CLSC avec des travailleurs sociaux. On doit faire des choses urgentes.
Maintenant, ce qui arrivera en octobre,
bien sûr, ça nous intéresse, mais là on est dans l'urgence. Quand
Claude Castonguay, un des principaux artisans du système d'assurance
maladie au Québec... aux côtés des syndicats, hein? C'est les syndicats et les
groupes populaires qui ont rendu ça possible, et Claude Castonguay avait
été nommé pour régler ça. Et c'est un homme qui, en dépit de nos différences
d'opinion sur certains sujets, je peux reconnaître et il faut reconnaître qu'il
a toujours été soucieux que le système de santé public conserve son idée
originelle et l'idée généreuse qu'il faut que ça soit un régime de qualité, un
système de qualité au service du public. Quand c'est rendu qu'un ancien
ministre libéral de sa trempe demande la démission de Gaétan Barrette et
implore Philippe Couillard de ne pas prendre les Québécois pour des
imbéciles et de dire des choses que je ne répéterai pas que
Claude Castonguay a dites, je pense que l'heure est grave pour
Philippe Couillard. Il a des responsabilités. Qu'il
cesse — qu'il cesse — de nous prendre pour des imbéciles et
qu'il apporte immédiatement les correctifs. Le programme de la CAQ dans le réseau
de la santé, ça n'a pas marché. Gaétan Barrette, c'étaient les idées de la
CAQ pour le réseau de la santé, ça n'a pas marché puis ça va conduire
Philippe Couillard probablement à une défaite électorale. On a besoin de
correctifs urgents.
Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour,
M. Khadir...
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que je pourrais poser ma deuxième question, Jocelyne, s'il vous plaît?
M. Khadir
: Nous,
on est un parti féministe. Là, c'est alternance homme-femme, mon cher Alain.
M. Laforest (Alain) : On
peut faire ça. Je peux revenir.
Mme Richer (Jocelyne) :
O.K. On dirait qu'au Québec, c'est un tabou, de remettre en question le mode
rémunération des médecins. Est-ce que l'heure est venue de remettre en question
ce tabou-là?
M. Khadir
: Je ne
sais pas pour qui c'est tabou. C'est tabou pour les élites politiques, c'est
tabou pour une minorité de gens. Québec solidaire, on en fait la promotion. Regardez
notre première plateforme électorale, mars 2007 : revoir le mode de rémunération
des médecins.
Mme Richer (Jocelyne) :
Mais pour changer par quoi?
M. Khadir
: Par
un mode mixte, comme il en existe ailleurs. En Colombie-Britannique, ça fait 10 ans
déjà qu'on a mis en place une série de mesures, et la principale mesure qui
vient corriger ces défauts du paiement à l'acte, ce n'est pas nécessairement le
salariat mur à mur, c'est un modèle mixte qui prend en compte chaque réalité de
soins. À l'hôpital, ce n'est pas même chose qu'en santé communautaire; en CLSC,
ce n'est pas la même chose que dans un grand centre universitaire de pointe de
soins de quatrième ligne. Donc, on mélange les modes de rémunération pour
obtenir le meilleur.
Et surtout, en première ligne, la
capitation, les médecins doivent s'occuper d'une population par groupe de
médecins, avec des responsabilités de prévention, avec des pénalités qui
viennent lorsque les gens ne sont pas pris en charge à temps et qu'ils
finissent dans les urgences avec des complications. C'est des modèles déjà
connus depuis 15 ans, depuis 20 ans. Je vous en parle... si je ne
vous en ai pas parlé 10 fois dans les protestations que j'ai faites pour
dénoncer le mode de rémunération actuel, pour dénoncer les augmentations de
rémunération inutiles, si je ne l'ai pas fait 10 fois, je ne l'ai pas fait
une fois. Je suis étonné de dire que c'est un tabou. Non, ce n'est pas un
tabou, c'est juste un tabou pour Couillard, pour Barrette et la gang de
médecins qui contrôlent les corporations, les associations corporatistes qui
nous dirigent.
M. Laforest (Alain) :
Alors, ma deuxième question : Qu'est-ce que ça va changer, d'enlever le
ministre de la Santé?
M. Khadir
: Bien,
de faire comprendre à tout le monde que le vrai responsable de ce gâchis, c'est
Philippe Couillard. Parce que, là, là, on semble rejeter sur Gaétan Barrette
tous les problèmes du système. C'est sûr qu'il a agi en matamore, mais les
coupures dans le réseau de la santé, c'est Philippe Couillard et Carlos Leitão,
c'est le gouvernement de l'austérité. Donc, il faut qu'on parle, et que les
infirmières parlent, et que la population soit en face du vrai responsable du
désastre dans le réseau de la santé du Québec, et ce désastre s'appelle
Philippe Couillard.
Mme Prince (Véronique) :
Bonjour. Gaétan Barrette, dans une conférence de presse qui a eu lieu il y a
quelques minutes, pense que son entente avec les médecins spécialistes fait
baisser la pression sur le budget de la santé, et donc, dans les négociations
qui ont cours en ce moment, d'ici au budget, bien, il pense être en mesure de
faire en sorte que le budget de la santé va être important malgré l'entente des
médecins spécialistes.
M. Khadir
: Si je
dois payer pour la corde qui doit me pendre et je dois payer une corde de cinq
mètres, c'est sûr que ça va me coûter plus cher qu'une corde de quatre mètres.
Donc, Gaétan Barrette a raison de dire qu'il a réalisé une économie dans la
corde que je dois payer pour me pendre, mais, à la fin de la journée, je suis
pendu pareil.
Le système de la santé, avec des dépenses
engagées par Philippe Couillard, qui a négocié ces ententes, avec Gaétan
Barrette, qui faisait juste sa sale job, sa sale job de médecin corporatiste
intéressé uniquement par l'augmentation de la rémunération à la tête de la FMSQ,
hein... C'est comme ça que ça s'est passé. Une sale job a été faite entre deux
médecins spécialistes au détriment des fonds publics. On a détourné des fonds
qui devaient aller dans nos salles d'opération, dans nos CLSC pour le mettre
dans la poche des spécialistes déjà bien payés. Ça, bien, l'ampleur du dégât,
si on le réduit un peu, oui, c'est un peu mieux, mais c'est un dégât pareil.
Mme Prince (Véronique) :
D'après vous, quelle serait l'augmentation des dépenses acceptable dans le budget
de la santé, le niveau, le pourcentage?
M. Khadir
: Il ne
faut pas le réfléchir comme ça. Il n'y a pas... l'augmentation nécessaire et l'augmentation
acceptable. Si on a réussi à réduire les coûts des médicaments... Grâce à qui?
Grâce aux protestations de Québec solidaire depuis notre mise au monde, en
2006, d'accord? C'est comme ça que l'élite politique et médicale a été forcée
de réduire le coût des médicaments. Moi, je trouve, c'est une conquête
admirable rendue possible grâce à l'intervention constante de Québec solidaire.
Ces argents-là doivent être consacrés à rehausser le niveau des soins, non pas
faire des économies sur le dos des citoyens. Et l'argent qui est allé à la rémunération
des médecins, il faut le revoir, il faut ouvrir les ententes. C'est très
possible de le faire, ça vaut la peine de le faire, ça vaut la peine de le
faire parce que le réseau de la santé, je vous le répète... Si vous voulez, on
va vous chercher les chiffres très précis par rapport à 1992. Jusqu'en 2011, il
y a eu des diminutions de dépenses qui se chiffraient à 25 % du budget en
dollars constants. C'est-à-dire, par tête d'habitant au Québec en 2011, on
dépensait 25 % de moins par tête d'habitant en santé qu'en 1992. Ça a
arrêté pendant quelques années, jusqu'en 2014, puis ensuite ça a continué à
baisser avec les coupures successives qu'il y a eu dans le réseau.
Donc, on est au-dessus de 25 % de
moins de dépenses par habitant au Québec par rapport à il y a 25 ans, puis
on voudrait que ça aille bien, alors que la population vieillit, que les
besoins ont augmenté? Non.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Dans ce contexte-là, est-ce qu'il faut une loi spéciale? Est-ce que vous
appuieriez une loi spéciale qui viendrait renier ce que le gouvernement s'est
engagé à faire en 2003, c'est-à-dire que les médecins québécois aient le même
niveau de rémunération que les médecins dans le reste du pays?
M. Khadir
: Il
faut faire ce qu'il faut. Lorsque le gouvernement a voulu s'attaquer aux droits
des travailleurs, aux conditions que les travailleurs, de haute lutte, pendant
des années, avaient réussi à obtenir comme fonds de pension, bien, le
gouvernement s'y est attaqué puis a introduit une série de lois pour changer
ça. Je ne vois aucun problème à ce qu'un gouvernement qui est maître de ses
décisions puis souverain décide de dire : Non, il y a eu des erreurs
monumentales, et ces erreurs-là, on ne les assumera pas. Ces erreurs-là, le
public... ce n'est pas vrai que l'argent détourné du réseau de la santé pour
des augmentations inconsidérées, on doit juste continuer à les signer parce
qu'il y a eu un Lucien Bouchard derrière tout ça.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Donc, pour comprendre votre réponse, vous êtes d'accord avec une loi spéciale?
M. Khadir
: Une
loi spéciale ou autre, si c'est ce qu'il faut.
M. Nadeau-Dubois : Il
faut prendre les moyens de... que l'argent du public serve le bien public. Et,
si ça prend une loi spéciale pour ça, bien sûr qu'on va l'appuyer.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Deuxième question. Vous organisez, donc, samedi prochain, une manifestation qui
aura pour point de ralliement la place Émilie-Gamelin, place Émilie-Gamelin
qu'on a bien connue pendant le printemps 2012, hein, vous êtes un ancien
du printemps 2012. On sait que, dans votre organisation, il y a également
de vos anciens collègues du mouvement étudiant qui travaillent aujourd'hui pour
Québec solidaire. Est-ce que vous souhaitez recréer, au printemps 2018, un
mouvement citoyen qui va sortir dans la rue pour déstabiliser le gouvernement
et manifester contre ses politiques?
M. Nadeau-Dubois : Je
pense qu'il faut éviter les parallèles trop faciles. 2012, c'était un mouvement
citoyen exceptionnel, et je pense qu'il ne faut pas avoir comme objectif de le
reproduire. La mobilisation citoyenne, ça ne marche pas comme ça. Mais est-ce
qu'on souhaite un mouvement social au Québec pour s'opposer à la catastrophe
Barrette-Couillard dans le réseau de la santé? Bien sûr. C'est ce qu'on a
entamé la semaine dernière. Le prochain rendez-vous, c'est samedi prochain, et
on verra quelle sera la suite.
Mais bien sûr qu'on croit que les
changements politiques au Québec, là, ils ne vont pas advenir seulement en
faisant des points de presse ici, à l'Assemblée nationale. Les changements
citoyens, les changements sociaux dont on a besoin, ils vont advenir si on se
mobilise collectivement. C'est la leçon de 2012, mais c'est la leçon de la
création des CPE, qui ont été aussi créés suite à une mobilisation citoyenne.
Notre système de santé, lui-même, public a été créé par une mobilisation
citoyenne. Le fait que la société québécoise soit une société plus égalitaire,
ça vient de là. Et, à Québec solidaire, depuis notre fondation, on pense que la
mobilisation citoyenne et l'action politique parlementaire, ça doit aller main
dans la main. La nouveauté, c'est que, maintenant, on a des outils comme la
plateforme Mouvement qu'on a lancée pour appliquer ça, plus que jamais,
concrètement, et c'est ce qu'on va faire samedi.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Puis des manifs comme ça, on va en revoir au cours des prochaines semaines?
M. Nadeau-Dubois : C'est
tout à fait possible. C'est tout à fait possible si l'enthousiasme est là, si
la réponse du public est là. Nous, on va continuer à se mobiliser, et
maintenant on a des outils pour le faire beaucoup mieux qu'avant, et ça nous
rend très enthousiastes.
M. Khadir
: Et je
dis au personnel du réseau de ne pas se laisser décourager, de ne pas
abandonner et surtout de ne pas penser qu'on est impuissants. Justement, ces
manifestations-là, ces pétitions-là, c'est pour qu'ensemble on puisse se mettre
ensemble pour agir.
Le Modérateur
: On va
prendre une dernière question en français.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour. Dans quelle mesure craignez-vous que l'entente avec les spécialistes
vienne pénaliser les infirmières, qui rencontraient le ministre aujourd'hui?
M. Khadir
: Bien,
c'est sûr que, regardez, c'est des vases communicants. Vous avez vu, comme moi,
que, si en croit les journaux, le ministre Barrette est incapable, sinon
incompétent d'avoir les augmentations qu'il aurait souhaité avoir pour ouvrir 3 000 postes
d'infirmières, des postes à temps plein, hein? Il nous avait promis que ces
postes soient là... Je souligne, en passant, là, qu'on est en train de voir des
admissions sur le mensonge d'il y a deux semaines, ce que je ne pouvais pas
dire en Chambre légalement, étant donné les réalités parlementaires.
Maintenant, est-ce que c'est pour nous
berner, c'est un tango à deux où on fait semblant que M. Barrette demande
quelque chose que M. Leitão ne peut pas donner? Ça, ça serait encore pire.
Ça serait vraiment déloyal pour la transparence des décisions publiques. Moi,
j'aime croire que Gaétan Barrette, quand même, essaie quelque chose, essaie
d'au moins réaliser ses promesses par rapport aux infirmières et créer des
postes, mais, vous voyez, à cause de tout l'argent mis dans la poche des médecins
spécialistes, bien, il n'y a plus la marge de manoeuvre au gouvernement pour
octroyer des 500 millions.
Le Modérateur
: On va passer
aux questions en anglais.
Mme Montgomery
(Angelica) : Yes. The Health Minister is going
to be meeting with nurses later today. What are you hoping will come out of
that meeting?
M. Khadir
: Well, I don't know what he can really say, he has
lost any credibility. That's why we are asking for his dismissal by the actual
Prime Minister, who is the real responsible of the disaster in the health care
system.
Now, he has pledged, two
years ago, that he will open up positions for nurses in hospitals. He told us,
two weeks ago, that they are there, we have jobs — comment on dit ça,
«postes affichés»? — there are open positions that are not taken by
nurses. Today, we learn that that was a lie. In fact, he doesn't have the
money, he didn't have the money. He's fighting for the money, still fighting
for the money to open up those nurse positions.
Now, is it just a... Are
they framing us? Are they trying to let us believe that there is a real fight
between one Minister and the other? Because, at the end of the day, what we
know is the hikes in the salaries of the doctors mean that there is little
manoeuver... margin of manoeuver for the Government to realize what is
necessary for the health care.
Mme Montgomery
(Angelica) : On another subject, the Court of
Appeal has decided to maintain a decision by the National Assembly to not allow
Sikh people to enter the National Assembly with a kirpan. I know that you were
here when that happened, that decision originally happened. Is this something
that you think should be revised or do you feel that the status quo has led to
some sort of peace?
M. Khadir
: You asked me… we asked ourselves this question a year
and a half ago, I think. I think it has to be regarded within the framework of
what is necessary really for the security. If there are
administrative and security issues, I would like to
hear them. If not, I think it's an unnecessary ban.
Le Modérateur
:
Merci.
M. Khadir
: Merci beaucoup.
Des voix
:
…
M. Khadir
: I love so much to practice my English.
Mme Johnson (Maya) : Great! All the better for us, then. On another issue related to
questions of identity, there's a discussion right now about candidates and
whether they should be able to run if they have some kind of head covering in a
campaign poster. Where do you stand on that?
M. Nadeau-Dubois :
We think, you know, and I think there's a consensus in Québec, that the right
to vote and the right to be a candidate in an election is a fundamental
democratic right. And we think that our laws should be adapted to make sure
that every citizen in Québec can exercise that fundamental democratic right,
which is to be a candidate in the election. And I think it's a total separate
issue from the debate about whether we like or not some religious symbols, it's
really a matter of respecting a fundamental democratic right, which is :
if you're a citizen of a country, you should be able, a, to vote and, b, to be
a candidate in a democratic election.
Mme Johnson
(Maya) : So, the regulation, as it's written
currently, is discriminatory, then?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's an old rule that blocks certain people from exercising
that fundamental right, so we think it should be changed to make sure that
everyone can exercise that right. And I'm confident that we will reach a
consensus today on that issue.
Mme
Johnson (Maya) : O.K. Merci.
M. Khadir
: Merci
beaucoup.
(Fin à 11 h 23)