(Dix heures trois minutes)
M. Lamothe (Sylvain) : Bonjour
à tous. Permettez-moi de saluer, tout d'abord, la ministre responsable de la
Protection des consommateurs et de l'Habitation, ministre responsable de la
région de Lanaudière, Mme Lise Thériault; la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines
habitudes de vie, ministre responsable de la région de la Montérégie, Mme Lucie
Charlebois; et la ministre responsable des Aînés et de la Lutte contre
l'intimidation, ministre responsable de la région de Laval, Mme Francine
Charbonneau. Bonjour.
J'en profite également pour souligner la
présence de M. Michel Beaudoin, président-directeur général de la Régie du
bâtiment, M. Beaudoin; et Mme Anne Hébert, directrice générale de l'Office de
la protection... des personnes handicapées du Québec, pardonnez-moi. Mme
Hébert, bonjour.
Alors, mon nom est Sylvain Lamothe. Je
suis conseiller en communications à la Régie du bâtiment. Nous vous remercions
d'avoir accepté notre invitation pour cette annonce importante concernant le
projet de règlement favorisant l'accessibilité à l'intérieur des logements
d'habitation. Au cours des prochaines minutes, les ministres Lise Thériault,
Lucie Charlebois et Francine Charbonneau prendront la parole afin de vous
présenter les faits saillants de ce projet de règlement. Une période de
questions suivra les allocutions.
Alors, sans plus tarder, j'invite la
ministre responsable de la Protection des consommateurs et de l'Habitation,
ministre responsable de la région de Lanaudière, Mme Lise Thériault, à prendre
la parole.
Mme Thériault
: Merci
beaucoup. Évidemment, je vais me permettre de saluer les partenaires, mais les
gens de la Régie du bâtiment, qui sont avec nous aujourd'hui, ainsi que
l'Office des personnes handicapées, qui ont travaillé très fort, mes collègues
évidemment. Donc, c'est avec fierté que j'annonce aujourd'hui le projet de
règlement concernant l'accessibilité à l'intérieur des logements.
À l'heure actuelle, le Code de
construction prévoit des exigences permettant aux personnes en fauteuil roulant
d'accéder aux parties communes d'un bâtiment. Toutefois, il n'impose aucune
règle d'accessibilité à l'intérieur des logements, et c'est pourquoi les
déplacements des personnes ayant une incapacité motrice se compliquent une fois
à l'intérieur, vous l'aurez deviné. Comme la population est vieillissante et
que le nombre de Québécois et de Québécoises devant faire face à ce type
d'incapacité croît rapidement, il est temps que les logements et que les
pratiques de construction résidentielle s'adaptent.
Notre gouvernement s'est engagé envers les
aînés, dans le cadre de la politique Vieillir et vivre ensemble, et envers les
personnes handicapées, dans le cadre de la politique À part entière, à rendre
les logements adaptés, abordables et sécuritaires. Les travaux menés par la
Régie du bâtiment et l'Office des personnes handicapées ont conduit à des propositions
de modernisation du Code de construction. Les exigences proposées prévoient une
accessibilité minimale à l'intérieur des nouveaux logements. Ainsi, une personne
avec des incapacités pourra facilement accéder à son logement et se déplacer
vers une salle de toilette, une salle de séjour et une salle à manger. Ces
exigences seront applicables à tous les logements des bâtiments de plus de deux
étages et de plus de huit logements qui sont situés à l'étage d'entrée ou
desservis par un ascenseur. Il s'agit là de règles minimales.
Les propositions de modifications au code
vont plus loin en offrant la possibilité au maître d'oeuvre de construire des
logements à la fois accessibles et adaptables. Comme son nom l'indique, le
logement adaptable sera conçu pour être facilement adapté aux besoins d'une personne
ayant des incapacités. Ce type de logement inclura les surfaces et les installations
nécessaires à son adaptation ultérieure comme de la plomberie permettant
d'ajuster la hauteur des lavabos.
Ainsi, l'aménagement permettra d'accéder
aux logements et de circuler aisément de la porte d'entrée jusqu'à la salle de
bain, une salle de séjour, une salle à manger, une cuisine, au moins une chambre
et un balcon, si le logement en est pourvu. Bien qu'il s'agisse d'une option,
nous sommes persuadés que les entrepreneurs et les concepteurs seront nombreux
à faire ce choix puisque le coût supplémentaire sera minime. En effet, les
frais additionnels sont évalués à 250 $ pour la construction d'un logement
accessible et à 550 $ pour un logement adaptable. Les aînés et les
personnes aux prises avec une incapacité pourront ainsi bénéficier d'une offre
de logement élargie. Les propriétaires et les promoteurs de ces bâtiments
pourront, quant à eux, compter sur un bassin plus important d'occupants
potentiels.
Aujourd'hui, nous franchissons une étape
de plus afin de faciliter l'accessibilité aux bâtiments pour les personnes à
mobilité réduite, et cette phase est la première d'une séquence qui nous
permettra de poursuivre nos efforts à travers diverses actions, tout en tenant
compte du vieillissement de la population. D'ailleurs, la Régie du bâtiment
travaille déjà sur trois dossiers différents pour faciliter l'accessibilité, et
j'aurai l'occasion de vous en reparler d'ici le début de l'été.
Avant de céder la parole à ma collègue,
j'aimerais mentionner que ce projet de règlement sera publié à la Gazette
officielle du Québec le 21 février, donc demain, et, à compter de cette
date, le public disposera d'une période de 45 jours pour transmettre ses
commentaires à la régie. Nous sommes certains que ce projet sera accueilli
favorablement et pourra rapidement aller de l'avant. Issue de la collaboration
entre la Régie du bâtiment du Québec, l'Office des personnes handicapées du
Québec, le milieu de la construction et le milieu associatif représentant les
intérêts des personnes handicapées et des aînés, cette solution consensuelle
vise à bâtir le Québec de demain, un Québec où plus de gens pourront demeurer à
la maison sans avoir à débourser d'importantes sommes pour adapter leur
logement. Merci de votre attention.
Le Modérateur
: Merci,
Mme Thériault. Alors, j'invite maintenant la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la jeunesse, à la Santé publique et aux Saines
habitudes de vie, ministre responsable de la région de la Montérégie, Mme
Charlebois, à vous dire quelques mots.
Mme
Charlebois
:
C'est facile de s'enfarger entre Charlebois et Charbonneau, hein?
Le Modérateur
: Oui,
entre les «ch» et les «th».
Mme
Charlebois
:
Oui, c'est ça. Alors, bonjour à tous, et c'est pour moi aussi un grand plaisir
que d'annoncer avec Lise ce projet de règlement. C'est une avancée
significative pour les personnes qui ont besoin de se déplacer. Et, pour la
première fois, le Code de construction du Québec va prévoir des exigences
minimales afin que les logements d'habitation soient conçus dès le départ pour
permettre à toute la population d'y accéder. Et l'adoption, comme l'a dit Lise,
de ces nouvelles exigences dans les pratiques de construction va marquer un
tournant décisif vers le développement d'un parc de logements qui va répondre
aux besoins de tous les citoyens au Québec, peu importe leur âge, mais aussi et
surtout, peu importe leur incapacité.
Alors, avec cette annonce, on franchit une
étape supplémentaire vers une société beaucoup plus inclusive pour un nouveau
Québec. Actuellement, une proportion importante et en croissance de la
population a une incapacité au Québec. Parmi ces personnes, bon nombre a besoin
d'aménagements sans obstacle pour circuler à l'intérieur de leur logement et
d'y réaliser des activités essentielles, aussi essentielles, là, que manger,
cuisiner, recevoir des proches, se reposer, se laver, etc. Alors, actuellement,
l'offre de logements accessibles, qui est en deçà des besoins des personnes
handicapées et aînées… peinent à trouver, ces personnes-là, un logement qui
leur convient.
De plus, ma collègue vous le mentionnera,
avec le vieillissement de la population, la demande pour ces logements ne fera
que croître au cours des années et des décennies prochaines. C'est pourquoi il
faut agit maintenant, et dès maintenant, pour s'assurer que la caractéristique
du parc de logements suive l'évolution démographique de notre population. Par
son approche novatrice, avec deux degrés d'accessibilité, on va s'assurer que
les nouveaux logements concernés aient une accessibilité de base, ce qui va
augmenter considérablement le nombre de logements accessibles.
Alors, en encadrant aussi le concept
d'adaptabilité — les syllabes sont difficiles ce matin — on
va permettre de faire graduellement évoluer les pratiques de construction pour
éventuellement viser l'accessibilité universelle. On agit ainsi directement sur
l'avenir de notre parc immobilier. En effet, offrir davantage de logements
accessibles et adaptables bénéficiera directement aux personnes handicapées et
aînées et, à long terme, à l'ensemble de la population. Cela va permettre aussi
de réduire substantiellement les coûts lorsque les personnes devront faire adapter
leurs logements. Ils vont pouvoir aussi être en mesure de demeurer plus
longtemps à domicile, chez elles, afin d'y réaliser leurs activités courantes
de façon autonome, ce qui est très important. Alors, vous comprenez qu'il va
s'ensuivre une diminution des coûts de services pour le soutien à
domicile, hein, c'est évident, et en hébergement.
Sur ces mots, je veux réitérer ma joie
d'annoncer ce projet avec ma collègue qui a déjà été ministre déléguée aux
Services sociaux, alors qui comprend très bien la réalité de ce que les
personnes handicapées ont à vivre et qui a gardé cette sensibilité et cette
fibre même à travers tous les ministères pour la compréhension de ce que vivent
les gens sur le terrain.
On travaille à faire en sorte qu'on ait un
véritable exercice de droit à l'égalité. Bref, on travaille sur le programme À
part entière. La version proposée est issue d'un large travail de concertation
qui répond aux attentes des différents acteurs concernés. Et ici je veux
remercier tout le monde qui a mis la main à pâte, notamment la Régie du
bâtiment, l'Office des personnes handicapées et les autres collaborateurs tout
autour. Et moi, je suis confiante que l'efficacité et le potentiel vont
améliorer significativement l'offre de logements accessibles pour les personnes
qui ont besoin que leur logement soit adapté.
Alors, merci beaucoup de votre écoute,
mais surtout il va falloir le diffuser, le message, pour que les gens puissent
commenter et faire en sorte qu'on puisse adopter ça le plus rapidement
possible. Merci.
Le Modérateur
: Merci,
Mme Charlebois. J'invite maintenant, en terminant, la ministre responsable
des Aînés et de la Lutte contre l'intimidation, ministre responsable de la
région de Laval, Mme Francine Charbonneau.
Mme
Charbonneau
:
Merci. Je veux vous rassurer, la plupart des gens qui sont devant moi se sont
déjà trompés entre Charlebois et Charbonneau. J'ai donné des entrevues où je
n'ai jamais été là, et ma collègue a fait la même chose. Donc, c'est un plaisir
de se retrouver ici, Mme Thériault, Mme Charlebois, preuve encore que
notre gouvernement est un gouvernement transversal, c'est-à-dire que, quand on
aborde un dossier, on l'aborde du début jusqu'à la fin avec l'ensemble des
partenaires alentour de la table du Conseil des ministres.
Donc, fierté d'être ici, de vous parler
des 96 % des aînés qui habitent chez eux plus souvent qu'autrement dans un
endroit très conventionnel et qui se doit d'être adapté à eux pour pouvoir
vivre le plus longtemps possible chez soi. C'est le voeu de la plupart de nos
aînés. On a l'habitude de se parler des aînés qui ont des difficultés, parlons
de ceux qui veulent habiter chez eux le plus longtemps possible. Les mesures
qui sont mises en place vont faire en sorte qu'un milieu sain et sécuritaire
sera accessible et possible pour tous les aînés du Québec. Chaque geste posé,
que ce soit au niveau de la Régie du bâtiment, que ce soit dans la volonté de faire
en sorte qu'une chaise roulante, une marchette, une canne et, j'ose dire, une
poussette, parce que ce qu'on adapte pour une chaise roulante, on l'adapte
aussi pour une poussette pour enfants, fait en sorte que nos aînés puissent
vivre le plus longtemps possible chez eux. Une situation de vulnérabilité ne
devrait pas m'empêcher de continuer à vivre dans mon logement, dans ma maison,
dans ma ville, dans mon village.
Les gestes posés par ma collègue avec la
vision que donne le gouvernement va faire en sorte que VVE, vivre et vieillir
ensemble, chez soi, va dessiner vraiment le Québec de tous les âges. Je la
remercie de l'attention qu'elle a portée au dossier, de l'écoute qu'elle a eue
envers soit ma collègue Mme Charlebois ou moi-même, pour faire en sorte que les
logements de demain ressembleront à l'avenir du Québec et à la façon qu'on veut
vivre chez soi le plusieurs longtemps possible. Donc, Mme Thériault, merci
infiniment. Lucie, on va continuer à partager nos dossiers, parce que toute
personne en situation de vulnérabilité, bien, c'est nous, ça. Alors, merci de
votre écoute et bonne journée.
M. Lamothe (Sylvain) : Merci,
Mme Charbonneau et merci de votre indulgence. Alors, j'invite maintenant
l'attachée de presse de Mme Thériault, Clémence Beaulieu Gendron, pour la
période de questions.
La Modératrice
: Alors,
nous sommes maintenant rendus à la période de questions réservée aux
journalistes. Je vous demanderais de vous approcher au micro et de vous nommer
en indiquant pour quel média vous travaillez. Puis merci de limiter les
questions à l'annonce d'aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, Mme Thériault. Alain Laforest, TVA. Bon, vous connaissez très bien le
milieu de la construction. Est-ce qu'il va y avoir de la résistance de la part
des entrepreneurs, entre autres, soit pour les logements ou pour les condos, parce
qu'on comprend que ça va s'appliquer aux condos aussi?
Mme Thériault
: Je vous
dirais que non puisque les entrepreneurs ont travaillé en étroite collaboration
à l'élaboration de ce projet de règlement là. Et il faut comprendre
qu'aujourd'hui les gens, lorsqu'ils achètent aussi un condo, bien, pour eux, la
première question, c'est : On achète un condo, on vend notre maison,
pourquoi? Parce qu'on veut moins faire d'entretien, mais on veut rester là
longtemps aussi.
Donc, évidemment, lorsqu'on achète notre
condo, on va le regarder sur une perspective à plus long terme, et le fait que
les logements soient accessibles ou adaptables, au contraire, je pense que ça
va constituer une force de vente ou un atout supplémentaire pour les
promoteurs, pour les immeubles à condo.
M. Laforest (Alain) : Si vous
me permettez, j'aimerais que Mme Hébert vienne répondre à une question, de l'Office
des personnes handicapées. Je sais qu'elle est là.
Mme Thériault
: Mme
Hébert.
M. Laforest (Alain) : Mme
Hébert, est-ce que vous pouvez vous approcher? Vous allez comprendre le sens de
ma question. Mme Hébert, est-ce qu'il y a encore beaucoup — si vous
vous placez juste devant le micro — est-ce qu'il y a encore beaucoup de
plaintes de la part des gens au niveau de l'accessibilité des logements et des
édifices gouvernementaux?
Mme Hébert (Anne) : Je
n'utiliserais pas peut-être le mot «plainte», là, parce que, tu sais, ce n'est
pas nécessairement des processus formels, mais il y a beaucoup de constats qui
fait qu'il y a un manque de logements puis des revendications dans le sens
qu'il y ait un plus grand parc de logements qui soient accessibles, là. Puis
les besoins sont variés, là. C'est autant des jeunes que des personnes... quel
que soit l'âge, là, les besoins sont très variés, d'être capable de disposer
d'un logement où on peut faire ses activités quotidiennes.
M. Laforest (Alain) :
Principalement à Montréal, Québec et... quelle est la proportion de constats
que vous avez, à peu près, par année?
Mme Hébert (Anne) : Bien,
comme je vous disais, ce n'est pas nécessairement... ce sont des
revendications, des constats. Je ne suis pas en mesure de le chiffrer très
précisément, mais je dirais que ça touche toutes les régions du Québec. Ce
n'est pas propre à Montréal, dans toutes les régions, là... puis ça dépend,
bien sûr, du parc de logements dans chacune des régions puis ça dépend aussi du
revenu disponible des personnes.
Bon, c'est des situations extrêmement
variées, mais ce qui est semblable, le constat commun, c'est qu'il y a un
manque de logements accessibles. Puis quand on dit logements accessibles, là, puis
je pense que c'est l'intérêt de ce projet de règlement là, ce n'est pas
juste accéder aux bâtiments, mais c'est pouvoir circuler à l'intérieur et vivre
à l'intérieur.
M. Dion (Mathieu) : Mathieu
Dion, Radio-Canada. Juste pour bien comprendre, une maison ou un logement
adapté, ce sont les seuils qui sont aplanis pour permettre à une chaise
roulante de passer, ce sont les cadres de porte qui sont élargis pour permettre
à une chaise roulante de passer. Dans le fond, vous les rendez soit adaptables
ou soit accessibles.
Une voix
: Accessibles.
M. Dion (Mathieu) :
Accessibles, c'est ça. Donc, concrètement, qu'est-ce que les entrepreneurs
devront faire dorénavant pour les rendre accessibles et adaptables, ces
logements-là? Juste pour qu'on puisse le mettre dans la pratique un peu, là.
Mme Thériault
: Oui.
Lorsqu'on parle d'un logement qui est minimalement accessible, on va parler
d'une salle de toilette qui inclut un fond de clouage très technique pour
pouvoir fixer des barres d'appui, un lavabo dont la hauteur est accessible.
Donc, ça, c'est des exemples concrets. Les gens de la construction comprennent
exactement ce que je veux dire. On va parler aussi de la salle de séjour et de
la salle à manger. Donc, évidemment, ça, c'est le plus petit concept, celui qui
est à moindre coût, à 250 $ par appartement, logement.
Lorsqu'on regarde le logement adaptable,
ce que je viens de vous nommer, c'est vrai, mais là on va ajouter la salle de
bains, la cuisine, au moins une chambre. Donc, ça peut être la largeur de la
porte, ça peut être l'endroit pour que la chaise roulante puisse passer sans
qu'il y ait d'obstacle, ça peut être une poignée de porte à la bonne hauteur,
ça peut être le marchepied pour pouvoir avoir accès au balcon. Donc, c'est tous
des concepts que les constructeurs connaissent très, très bien, sur le principe
de comment on peut adapter un logement ou le rendre accessible pour les
personnes qui sont à mobilité réduite.
M. Dion (Mathieu) : Et donc
ça, ce serait obligatoire pour tout logement de... pour tout bloc de plus de
deux étages.
Mme Thériault
: À
partir du moment où le règlement sera adapté, il y a une période de transition
d'une année seulement, et tout ce qui s'appelle un huit-logements et plus, deux
étages et plus avec ascenseur, ça va faire en sorte que non seulement on peut
circuler dans les corridors, mais qu'on va être obligé de s'assurer que les
appartements soient accessibles ou adaptables selon cette nouvelle norme là,
qui est définie, parce que c'est adopté dans le Code de construction de la Régie
du bâtiment. Donc, les gens n'auront pas le choix d'aller avec ce concept-là.
M. Dion (Mathieu) : Est-ce que
ça représente un changement majeur pour les concepteurs, pour les
constructeurs? Qu'est-ce que ça représente?
Mme Thériault
: Bien,
je vous dirais que, si on compare ailleurs, au Québec, on sera le seul endroit
où on va demander 100 % des nouvelles constructions, ce qui va nous
permettre d'avoir beaucoup plus de logements adaptés ou de condos adaptés,
comparativement à ailleurs au Canada, où c'est 5 %, 10 % ou 15 %
seulement du nouveau parc de constructions, ce qui permet de rendre accessibles
tout de suite, dû au vieillissement de la population, des logements qui sont
accessibles ou adaptables pour les personnes. Il faut comprendre que c'est à
peu près 34 000 unités ou logements, sur une période de cinq ans, qui est
prévu, tout dépendant de la vitesse de croisière des entrepreneurs en
construction.
M. Dion (Mathieu) : Je peux
m'en permettre une? Je veux juste, Louis.... Comment on fait pour distinguer
accessible d'adaptable? Qu'est-ce qui va trancher entre les deux?
Mme Thériault
: C'est
dans les principes que je vous ai nommés, donc c'est soit accessible... c'est
la salle de toilettes qui inclut un fond de clouage pour pouvoir fixer les
barres d'appui...
M. Dion (Mathieu) : Quand
est-ce qu'on va décider : Ah! ça, c'est accessible; ah non, ici, on va
faire adaptable.
Mme Thériault
: C'est
les normes. Bien, c'est les constructeurs qui vont le faire, mais c'est sûr
que, si moi, je regarde, exemple, les AccèsLogis, les organismes qui font tes
AccèsLogis qui sont subventionnés par la Société d'habitation du Québec,
souvent, on va avoir des AccèsLogis qui sont que pour les personnes âgées.
Donc, ceux-là, il faut les rendre adaptables tout de suite. C'est un choix qui
va être fait, tout dépendant du type de construction. Mais les AccèsLogis, il y
en a comme 3 000 par année dans les engagements qu'on a pris. Donc, c'est
sûr que ça fait des appartements qui seront soit adaptés tout de suite ou
facilement adaptables, un des deux.
Mme
Charlebois
:
Mais est-ce que je peux ajouter à la réponse qu'elle vient de donner? Juste
vous dire...
Une voix
: C'est vous
la ministre.
Mme
Charlebois
:
Bien, c'est moi la ministre, mais oui, mais c'est son dossier. Mais juste vous
dire que de toute façon, c'est une évidence, là, pour les entrepreneurs que, s'ils
veulent avoir des clients... de plus en plus, la population est vieillissante et,
de plus en plus, ils auront besoin d'avoir de l'adaptabilité complète parce que
ça va faire partie de leurs besoins de base, là, pour les personnes qui vont
aller soit louer ou acheter des condos, soit louer des appartements ou acheter
des condos. Alors, c'est dans leur mentalité déjà, là, de dire : Bien, on
va rendre ça plus accessible pour les personnes qui vont devoir y être.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour.
J'ai une question bien simple. Pourquoi vous limitez aux édifices de plus de
deux étages et huit logements? Pourquoi ne pas l'étendre à la grandeur des
nouvelles constructions? Par exemple, même dans le résidentiel, les maisons,
etc., il y a beaucoup de personnes âgées qui vont choisir d'aller dans des
maisons plain-pied, justement, pour éviter les escaliers ou des trucs du genre.
Pourquoi ne pas l'imposer à toute l'industrie au complet et limiter justement à
certains immeubles?
Mme Thériault
: Parce
qu'il faut commencer quelque part puis parce qu'il est évident que, lorsque tu
adaptes une maison, quand tu construis une maison, tu vas avoir des coûts supplémentaires
quand tu rends toute ta maison qui est adaptable. Ici, il faut se rappeler que,
quand tu as huit appartements ou plus ou plusieurs étages, bien, il est évident
que ton accessibilité, au niveau de la bâtisse, elle est déjà faite avec une
rampe d'accès la plupart du temps, ce qui n'est pas le cas pour les maisons, normalement.
Souvent, les propriétaires vont décider d'avoir quelques marches, puis c'est
correct aussi. Je pense qu'on a une offre de construction qu'il faut tenir
compte aussi des familles, des enfants.
Bien là, ici, ce qu'on fait, c'est qu'on vient
changer le code carrément. On vient changer le code parce que c'est un concept
qui n'avait pas été prévu à l'époque, quand on a fait le Code de construction.
Donc, étant donné qu'il y a un vieillissement de la population, bien, il faut
être en mesure de ne pas juste régler les problèmes un coup qu'on arrive puis
qu'on a une incapacité. Ici, on vient en prévention.
M. Lacroix (Louis) : Mais là
vous dites : Il faut commencer quelque part, c'est-à-dire que l'objectif,
c'est de l'étendre à l'ensemble de l'industrie, en fait à l'ensemble des types
de constructions résidentielles. C'est ce que je comprends.
Mme Thériault
: Bien
là, présentement, la question se pose par rapport aux personnes qui sont à
mobilité réduite et celles qui pourraient développer une incapacité dans les
édifices à condominiums, les tours à étages, les blocs-appartements, parce que
c'est là qu'on va les retrouver, on va retrouver une concentration.
Il y aura toujours des programmes pour
pouvoir adapter quand même une maison s'il y a un accident. C'est des
programmes qui existent au gouvernement, qui sont normés puis qui ne nous
empêchent pas non plus d'avoir ça, sauf que là on commence à cette étape-là.
Puis je veux juste rappeler que n'importe qui qui veut faire construire une
maison peut demander en tout temps ces spécifications dans son plan, avec les
concepts que la personne va juger bons.
M. Lacroix (Louis) : Mais je
veux juste être sûr de bien comprendre, parce que vous avez dit tout à l'heure :
Parce qu'il faut commencer quelque part. Est-ce que votre but, c'est qu'éventuellement,
à court ou moyen terme, ce soit imposé, que ce soit une norme pour toute
nouvelle construction, quel que soit le type de construction? Est-ce que c'est
le but?
Mme Thériault
: Bien
non, ce n'est pas le but. Le but, c'est vraiment de rendre une offre de
logements où les personnes n'auront pas de choix à faire de déménager parce
qu'on ne peut pas transformer le logement rapidement, le logement ou le condo.
Présentement, il y a beaucoup de personnes qui ont 50 ans, 60 ans qui vont vendre
les maisons, s'acheter un condo. Mais, quand tu te rembarques avec une
hypothèque, tu te rachètes quelque chose, ce n'est pas pour la vendre dans cinq
ans ou dans 10 ans, si jamais tu as une incapacité.
Donc, c'est un choix éclairé que les gens
vont pouvoir faire en disant : Bien, moi, j'achète un condo où on peut
adapter déjà si jamais il m'arrivait quelque chose ou que j'avais une
incapacité. Présentement, on n'a pas ça. Là, on vient l'obliger pour tout le
monde.
M. Lacroix (Louis) : Merci.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Bonjour. Pascal Dugas, de l'Agence QMI. Votre règlement, c'est seulement
pour les nouveaux logements. Est-ce qu'on compte encourager l'adaptabilité des
anciens logements aussi?
Mme Thériault
: Bien
là, c'est le Code de la construction qu'on vient changer. Donc, on vient
l'obliger, mais par contre, comme je mentionnais, il y a déjà des programmes
qui existent au gouvernement du Québec pour pouvoir adapter les logements, les
maisons lorsque les gens ont des pertes d'autonomie, des accidents, qu'ils sont
handicapés.
Donc, ça va permettre en même temps
d'enlever de la pression sur ce programme-là qui existe pour pouvoir faire en
sorte que les logements vont être beaucoup plus facilement adaptables, à
moindre coût, que si on doit tout refaire.
M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K.
Et pourquoi ne pas obliger les entrepreneurs à opter directement pour ce que
vous appelez le adaptable, là? Pourquoi est-ce qu'on a deux mesures, un qui est
moins facile pour les personnes à mobilité réduite puis un qui semble être
complet comme solution?
Mme Thériault
: Bien, je
pense que c'est des discussions qui ont eu lieu avec les entrepreneurs, avec l'Office
des personnes handicapées, avec les différents groupes qui se sont penchés,
puis ils ont dit : Bien, au moins, on pourrait avoir les deux options. Mais
quand on regarde la différence de coût entre 250 $ puis 550 $, moi,
je pense qu'il va y avoir beaucoup plus de personnes qui vont dire : On va
aller directement sur le 550 $, parce que ça permet aussi de garder nos
gens plus longtemps à la maison.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Est-ce que ce n'est pas que vous craignez de la résistance si vous forcez une
façon de faire?
Mme Thériault
: Non, non,
non.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Si ça coûte aussi peu cher, pourquoi ne pas justement obliger les gens à aller
tout de suite vers ce qui est plus...
Mme Thériault
: Bien,
non, mais je pense qu'il faut comprendre aussi que ce n'est pas tout le monde
qui a besoin d'un logement qui est accessible aussi. Il faut le comprendre. Ça
fait que c'est pour ça que je me dis...
M. Dugas Bourdon (Pascal) : Mais
à moitié accessible, ça ne me semble pas très pratique.
Mme Thériault
: Non,
non, non. Bien, ça dépend du type d'habitation. Je pense que là, on est avec
les entrepreneurs. Ce qu'on vient faire aujourd'hui, c'est quand même
34 000 logements sur cinq ans qui seront adaptés ou accessibles, et
c'est une excellente nouvelle qui est applaudie par tous les acteurs de
l'industrie.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Merci.
Mme Fletcher (Raquel) :
Bonjour. Pouvez-vous juste résumer l'annonce en anglais?
Mme Thériault
: Oh! Ça,
c'est... That's a good question. Are
you able to do that?
Mme
Charbonneau
: I could do it if you want to.
Mme Thériault
: You could, yes. Thank you.
Mme
Charbonneau
: I'll do it if you want to. So, in the name of my colleague, because
it's not my news, it's her news, we're putting a new measure in the law of
construction to make sure that the apartments and condos are accessible to
persons who has a handicap or an elderly person. So making sure that they are
available but they are adaptable in two kinds of way : a smaller way where
you see the bathroom, the kitchen and the living area is adapted and then there
is the bigger way that I would say they adapt «le logement»…
Une voix
: The building.
Mme
Charbonneau
: The building, but it's more than the building, it's the living
area. So the living area where the person will be will be completely adapted to
either a person with a handicap or somebody that is elderly. So let's say you
have a wheelchair, you have a stroller, you will be able to stay where you live
and make sure that the owner can adapt the living area for the person.
Mme Fletcher (Raquel) :OK. I heard Mme Charlebois mention universal accessibility as an
overarching goal, I guess, for you, guys. Can you explain how far we are from a
universal accessibility?
Mme
Charlebois
:
Well, it's already in the plan À part entière, in the politic that we've got at
my ministry, and there's one politic that is called…
Mme
Charbonneau
:
VVE, vivre et vieillir chez soi, live and to continue living where you are.
Mme
Charlebois
:
Yes. So we intend to go… And it's excellent news today because those people
were asking for a year for that, and now we have been able to put all the
people together and to make a measure. Mrs. Thériault made a measure and she
was sensitive about it, because she was in my ministry before, so she
remembered all the people were asking for that. And when she came in with the
new function that she had, she took the place at the beginning and said :
Hey, Lucie, we can do something together and with Francine, so that we're going
to have a larger space for people that need some adaptability and
accessibility.
And you know what?
There's a big difference for those people that don't have already those… It's
going to be 34,000…
Mme
Charbonneau
:
In five years. Units.
Mme
Charlebois
:
…in five years, units for… that's going to be adaptable or accessible. But you
know what? To answer a question that we had a few minutes before, because there
were some people that were asking : Why you don't ask people to do it all
over adaptable? Because there's some space that are very… tiny, smaller?
Mme
Charbonneau
:
Tiny, smaller, yes.
Mme
Charlebois
:
And you cannot ask them to put it adaptable because the place is too small. So
we're going to make sure that it's going to be accessible.
But it's very good news
for all the people that have some handicap or are getting elder, and they have
some needs that they didn't have before. When you sell your house to go in a
condo or in an apartment, and you don't want to have some problems at the
future, you know… so you're there for maybe the rest of your life, maybe not,
but you have to don't care about those things because you are going to have to
live… And it's going to be… We're going to make some savings, as a government,
because we're paying to adapt all those units, you know. So there's going to be
a rule for all the new units, and we still keep the program for the oldest
units. Is it OK with you?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes. Thank you so much.
Mme
Charbonneau
:
Thank you.
Mme Thériault
: Merci.
(Fin à 10 h 33)