(Treize heures deux minutes)
M. Khadir
: Bonjour.
Le premier ministre Philippe Couillard partage une grande part des responsabilités
de la situation désastreuse dans laquelle se trouve le réseau de la santé, notamment
l'engorgement du système, bien sûr, la qualité des soins qui se détériore généralement
partout de l'aveu même des gestionnaires, des médecins, du personnel, mais
surtout les conditions de travail terribles dont plusieurs témoignages vous ont
été rendus au cours des dernières semaines par les infirmières, par les
préposés, par tout un chacun dans le réseau de la santé.
Donc, M. Couillard, étant donné qu'il est
lui-même en grande partie responsable de ce qui se passe, par l'austérité, par
ce qu'il a lui-même décidé et le fait qu'il a avalisé, appuyé toutes les
décisions de Gaétan Barrette, il a un devoir pour réparer les dégâts, pour
faire en sorte qu'on puisse un petit peu retrouver son souffle dans le réseau
puis améliorer les choses.
La seule chose qui lui reste à faire,
c'est démettre Gaétan Barrette de ses fonctions. J'ai demandé déjà la démission
de Gaétan Barrette en juin de l'année dernière. Je l'ai répété également, je
pense, quelque part à l'automne. En fait, je lui ai simplement fait remarquer
que, s'il avait donné sa démission, accepté ma proposition qui n'était pas
vilaine, qui n'était pas mesquine, il se serait épargné tous les troubles et
ennuis qu'il a actuellement.
Il est complètement déconsidéré dans le
réseau. Moi, j'ai rencontré des infirmières, des préposés, techniciens en
radio, responsables des ressources humaines — est-ce que j'en oublie? — travailleurs
sociaux, il y avait de tout ce monde-là dans la réunion avec les infirmières
que j'avais organisée chez moi dimanche dernier. S'il y a quelque chose qui est
unanime, c'est ça, parce que quelqu'un a mentionné cette idée, spontanément, un
infirmer. Ça a tout de suite eu une résonnance parce que les gens ont dit :
Il fait partie du problème, on ne le croit plus, et il n'y a plus personne qui
est capable de travailler avec lui. Et tant et aussi longtemps qu'il va être
là, on n'aura pas les coudées franches pour organiser les choses telles que
nécessaires avec les gestionnaires.
Donc, j'ai demandé à nos collègues libéraux
d'accepter une motion qu'avaient appuyée la CAQ, et le Parti québécois, et les
députés indépendants, qui demandait simplement de reconnaître que la population
rejette les augmentations récentes des revenus des médecins, rejette la
situation d'insatisfaction généralisée causée dans le réseau à cause de ces
décisions de gestion chaotiques. La gestion des effectifs, là, est vraiment
proprement chaotique. C'est une improvisation constante. Les surcharges de
travail, le temps supplémentaire, tout ça fait partie d'un tout organisationnel
que Gaétan Barrette a empiré sans avoir su ou voulu apporter des correctifs.
Et donc de reconnaître ça ensemble, il me
semble que ça aurait été facile de la part des députés libéraux et d'exprimer
aussi une insatisfaction à l'égard des listes d'attente trop longues, de la
détérioration, de la dégradation des services. Et moi, je ne leur demandais pas
ce matin d'appuyer l'idée de remercier Gaétan Barrette de ses services. C'était
juste l'idée ensemble de reconnaître ça et de forcer tout un chacun, y compris
les gestionnaires du réseau, mais aussi le premier ministre, à réfléchir à des
solutions.
Mais aujourd'hui, force est de constater
que la seule solution qui vaille, quelle que soit cette solution, ne peut
s'exécuter si on n'a pas quelqu'un d'autre à la barre du système, parce que
Gaétan Barrette a perdu absolument toute crédibilité dans le réseau.
Une voix
: ...
M. Khadir
: Donc, je
m'excuse, j'ai oublié une chose très importante, pour laquelle vous êtes ici.
Comme cette colère est de plus en plus grande dans la population, alimentée par
vos révélations sur les revenus des médecins, on a pensé que c'était le moment
de lancer une pétition sur le site barrettedehors.org, je crois, .net, .com,
barrettedehors.com. D'accord, je comprends le rire sarcastique. Donc, barrettedehors.com.
Pourquoi?
Une voix
: ...
M. Khadir
: Comment?
Dehorsbarrette.com, parce qu'il faut capter cette indignation de la population,
et on sait qu'avec ce gouvernement, heureusement, comme avec d'autres parfois,
l'implication de l'opinion publique peut avoir un impact. On l'a vu même à un
moment où Jean Charest était devant une situation un peu similaire, mais pour
d'autres raisons, pour la question de la corruption à l'époque. C'est
finalement la mobilisation alentour d'une pétition, qui avait été lancée par
des citoyens spontanément, qui a réussi à forcer M. Charest, évidemment avec
tout le reste du travail, à accepter l'idée de l'UPAC, à accepter l'idée d'une
commission d'enquête.
Donc, barrettedehors... dehorsbarrette.com,
et on demande aux gens d'aller signer ça, de faire circuler dans le réseau pour
demander à M. Couillard de prendre ses responsabilités.
M. Cormier (François) : Mais
pourquoi il ferait ça à six mois des élections, stratégiquement, non seulement
pour l'apparence, mais aussi pour mettre une nouvelle personne à la tête du
réseau de la santé, qui ne connaît pas nécessairement les dossiers, qui aura
six mois pour ne pas faire grand-chose, parce qu'il y a des élections qui s'en
viennent...
M. Khadir
: Les
infirmières savent ce qui se passe dans le réseau de la santé. Les employés
connaissent ce qui se passe et les problèmes du secteur de la santé. La
responsable des ressources humaines qui était venue nous voir lors ces
rencontres, qui est un cadre intermédiaire, connaissait parfaitement et les
problèmes et les solutions...
M. Cormier (François) : ...ministre
qui ne connaît pas nécessairement tous les dossiers?
M. Khadir
: Écoutez,
on a mis des gens soi-disant pour leurs compétences médicales. On a mis
Couillard, on a mis Bolduc, on a mis Barrette. Regardez ce que ça donne. Alors,
soyez assurés, s'il y a une chose, c'est que Gaétan Barrette et les solutions
libérales du type qu'il a apportées ne sont pas la réponse, et il est
impossible d'arriver à quoi que ce soit.
Alors, M. Couillard ne doit pas réfléchir
en fonction de comment ça paraît mal pour lui ou pas. De toute façon, ça ne
peut pas aller plus mal que ça et ça ne peut pas paraître plus mal que ça. Ça
ne peut pas emmener plus de honte, plus de honte et de colère contre le
gouvernement libéral que ce que c'est maintenant.
Alors, je pense que la seule solution
raisonnable qu'il a pour admettre aussi ses responsabilités et de prendre ses
responsabilités, c'est de le remercier, de mettre quelqu'un, un civil... j'ose
dire un civil, c'est-à-dire un non-médecin, qui soit capable d'être à
l'écoute, qui se mette à table avec les acteurs du réseau, qui décident d'un
commun accord des solutions à apporter. Puis on les connaît, les solutions. L'argent,
le 1 milliard prévu pour l'augmentation de médecins spécialistes, ça doit
aller dans le réseau pour engager du monde, mettre plus d'infirmières par
patient, plus de préposés par patient, s'assurer que les CLSC fonctionnent
bien, faire rouler les machines, faire rouler les scans, faire rouler les
résonnances, ouvrir les salles d'opération suffisamment longtemps pour que les
chirurgiens, qui ne demandent pas mieux que d'opérer, puissent travailler.
Bref, donner de l'oxygène.
M. Bellerose (Patrick) :
Avez-vous l'impression que M. Barrette a agi sans la pleine approbation de M.
Couillard?
M. Khadir
: Bien, il y
a quand même une indépendance, surtout M. Gaétan Barrette. Je peux vous dire,
dans la manière dont moi, je décode, depuis 10 ans, les liens entre divers
ministres et leur premier ministre, s'il y a un ministre, parmi ceux que j'ai
connus, qui avait carte blanche, et totale indépendance et une grande, grande,
grande influence dans les décisions que lui-même prenait, c'est Gaétan Barrette.
Mais c'est sûr que par son approbation
puis par le choix qu'il a fait, qui n'est pas la première erreur de jugement ni
la dernière, malheureusement, de M. Couillard, bien, M. Couillard, par son
erreur de jugement, par son choix inapproprié puis par le fait qu'il a
acquiescé à tous ces choix-là, bien, partage ces responsabilités. C'est pour ça
que maintenant, la responsabilité revient à lui. Il doit prendre ses
responsabilités. C'est lui qui l'a mis là, c'est lui qui doit l'enlever.
M. Chouinard (Tommy) : M.
Khadir, on est quand même à huit mois du vote. La vraie pétition, ce n'est pas
l'élection?
M. Khadir
: Ça va
mener à l'élection. L'un n'est pas exclusif. Ça participe au fait aussi aux
gens de ne pas désespérer. Il y a vraiment une situation de désarroi et de
démobilisation, de désespoir qui s'est installé, là, chez les acteurs du réseau
parce que, d'abord, il y a une omerta. Beaucoup d'entre elles témoignaient de
la situation de peur qu'elles vivent. C'est un moyen, à travers cette pétition,
qui n'est plus une dénonciation de toutes leurs observations dans l'hôpital,
mais de pointer au gouvernement ses responsabilités, demander, à travers ça, le
gouvernement de changer de fusil d'épaule.
Le départ de Gaétan Barrette, c'est un
symbole. Quand on dit de mettre M. Gaétan Barrette dehors, c'est-à-dire de
rejeter les solutions qu'il a amenées puis de trouver des solutions qui sont déjà
connues, d'appliquer des solutions qui sont déjà connues.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
comprenez-vous que, dans le contexte actuel... Expliquez-moi en quoi, compte
tenu que le mandat se finit quand même bientôt, ce n'est pas autre chose que du
marketing politique, ça?
M. Khadir
: Bien, moi,
je ne l'envisage pas comme ça. Je n'ai jamais envisagé la politique d'un point
de vue marketing. J'ai déjà demandé sa démission en juin dernier. Dans ma question,
j'ai dit : Écoutez, c'est même pour rendre service à Gaétan Barrette. Il
n'a pas apporté ça tout seul et il ne peut pas faire... Humainement, là, il est
complètement dépassé, complètement dépassé par ce qu'il lui arrive. Je regrette
juste qu'il soit dans une situation et, peut-être un peu par fierté mal placée,
il résiste à l'idée généreuse, raisonnable, tout à fait souhaitable qu'il se
retire, pour lui et pour le réseau.
Là, nous, on est devant une urgence. Que ça soit dans huit mois ou dans
trois mois, il y a une chose très certainement qu'il faut dire, c'est que tant
que Gaétan Barrette est là, les solutions que tout le monde connaît ne peuvent
pas être appliquées parce qu'il ne veut pas.
M. Bellerose (Patrick) : En
2011, votre pétition avait été déposée à travers le site de l'Assemblée
nationale. Pourquoi, cette fois-ci, ce n'est pas la même chose?
M. Khadir
: Bien, on
nous a fait comprendre que démettre un ministre de ses fonctions, ce n'est pas
dans les prérogatives de l'Assemblée nationale. Donc, je ne peux pas, moi,
déposer, ou un citoyen déposer... quand on a su pour l'histoire de M.
Charest, là, après coup, les gens, les experts nous ont dit : On ne fera
plus ça parce que demander la démission d'un ministre ou du premier ministre,
ce n'est pas du ressort de l'Assemblée nationale.
Donc, nous, on est partis à partir de ces explications
puis, comme on devait agir dans l'urgence, on n'est pas rentrés dans une
bataille.
M. Bellerose (Patrick) : On
vous interdit maintenant de passer par le site?
M. Khadir
: On a
compris que ça ne serait plus accepté, ce genre de demande.
M. Cormier (François) : Sur
votre site Internet, vous demandez le courriel et le code postal, sur votre
site Internet, alors c'est une façon de faire du pointage aussi pour des enjeux
qui peuvent aller toucher certaines...
M. Khadir
: Pour tout
ce qui est nécessaire pour déloger ce gouvernement et ses politiques, absolument,
et je ne m'en gêne pas, et je dis au monde : Tout ça, là, on le fait parce
qu'on doit se mobiliser. Si quelque chose, au Québec, doit changer, ça ne
viendra pas des chambres de commerce, ça ne viendra pas des grands
propriétaires des empires médiatiques, ça ne viendra pas de Pierre Karl
Péladeau, ça ne viendra surtout pas de Paul Desmarais. Ça va venir des gens
ordinaires qui vont s'organiser à travers un parti comme Québec solidaire. C'est
sûr, on ne se gêne pas.
On est dans un contexte de paradigmes
différents. Appelez ça du marketing, appelez ça du je ne sais plus quoi... Qu'est-ce
que vous avez dit? De la partisanerie politique. Ce qui est certain, si Bernie
Sanders devait réussir aux États-Unis, si, en Europe, divers mouvements qui
contestent la corruption des élites politiques au pouvoir... ça ne peut se
faire autrement que si on s'organise. Alors, je dis aux citoyens, c'est une
manière de nous organiser, d'abord pour régler le cas des problèmes dans le
secteur de la santé puis ensuite à l'assaut du pouvoir, à l'assaut des élites.
On ne peut pas compter sur Paul Desmarais, ou Pierre Karl Péladeau, ou les chambres
de commerce, ou l'institution ici. Il faut compter sur le monde. C'est les gens
qui vont aller voter, qui vont aller signer, qui vont se mettre en réseau,
comme des infirmières, le personnel de la santé qui sont venus me voir. C'est
ensemble qu'on pourra changer ça.
Ça fait que, appelez-le comme vous voulez,
moi, ça ne me gêne pas, marketing, partisanerie. Moi, je l'appelle mobilisation
citoyenne; moi, je l'appelle des partis contre le système, comme nous, qui
agissent avec les moyens du bord.
M. Chouinard (Tommy) : Vous
comprenez que c'est une question qu'on vous pose. Quand on lance un site
Internet qui demande la démission d'un ministre à quelques mois des élections,
il n'est pas légitime de vous demander si le véritable moyen pour le mettre
dehors, ce ne serait pas l'élection?
M. Khadir
: Absolument,
sauf que l'élection vient dans huit mois, puis il y a des urgences.
M. Chouinard (Tommy) :
...jugement qui est porté...
M. Khadir
: Le problème,
c'est ça. Il y a une démoralisation, il y a une démobilisation extrême, là. Les
gens tombent dans le réseau. Puis l'un n'exclut pas l'autre. On fait ça puis
après on fait le reste.
Mme Montgomery (Angelica) :
Juste pour être claire, vous allez ramasser les noms et les contacts, avec ce
site Web, des potentiels supporteurs ou militants que, par la suite, vous
pourrez utiliser ces contacts pour des autres mobilisations politiques ou fins politiques?
M. Khadir
: Mme
Montgomery, pour dire la vérité, je viens de l'apprendre à travers la question
qui a était posée par votre collègue, mais je suis content, je trouve que c'est
une superbe idée. Il faut, à chaque fois qu'on pose ce genre d'action là, les
gens restent en contact, qu'on fasse des réseaux, des mouvements. Autrement, on
ne s'en sortira pas. Autrement, là, il n'y a pas de chance. Comme je vous ai
dit, ni les chambres de commerce, ni les affairistes qui supportent le Parti
libéral, mais aussi le parti de la CAQ, le parti de M. Legault, ni les empires
médiatiques qui supportent tout ce monde-là, Paul Desmarais, Pierre Karl
Péladeau et leur empire, ce n'est pas à travers eux que le changement va
arriver.
Ça fait qu'on a besoin de ce monde-là. Oui,
laissez votre adresse, laissez votre numéro de téléphone. Si vous voulez
organiser des réunions de cuisine, moi, je vais venir, d'autres vont venir. On
va faire quelque chose pour que ça bouge.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais, M. Khadir, ces méthodes-là sont les mêmes méthodes que la CAQ.
M. Khadir
: Je ne suis
pas certain, mais tant mieux si la CAQ a ce réflexe parfois sain de dire :
On ne va pas faire les choses avec les élites puis on va renverser l'ordre des
élites, sauf que je vois mal comment un ancien ministre péquiste, qui est là
depuis plus de 20 ans, qui a occupé des fonctions de ministre, qui est en
partie en cause de tout le désastre social, fiscal et dans les services sociaux
qu'on vit aujourd'hui, puis qui est même millionnaire, complètement déconnecté
des gens ordinaires, peut faire ça, honnêtement, entre moi puis vous.
M. Bellerose (Patrick) : C'est
que maintenant vous êtes prêt à étudier les stratégies politiques des vieux
partis, entre guillemets, pour prendre le pouvoir.
M. Khadir
: Quelles
stratégies politiques? Non, excusez-moi, là.
M. Bellerose (Patrick) : De
récolter les noms et les adresses courriel des gens pour mobiliser par la
suite.
M. Khadir
: Voyons
donc! Depuis que j'existe comme militant citoyen, j'ai toujours fait ça. J'ai
rempli des pétitions et, à travers ce que j'ai pu, quand j'en ai eu
l'autorisation, contacté ce même monde pour faire d'autre chose. Ça fait partie
de ce qu'on faisait, moi et vous sans doute, parce que je crois que plusieurs
d'entre nous ont participé à ce genre de chose là. On a déjà ramassé des
pétitions. Ça n'appartient pas à la CAQ, voyons donc.
S'il y a quelque chose, c'est peut-être la
CAQ, des gens à la CAQ, des jeunes à la CAQ qui sont inspirés par ce genre
d'action qui vient des mouvements militants souvent antisystème. Cependant, la
direction de la CAQ n'est pas antisystème. Ce que vous êtes en train de
décrire, c'est des méthodes antisystèmes.
M. Cormier (François) : M.
Khadir, vous avez dit tout à l'heure : il faudrait un civil, pas un
médecin. Vous pensez qu'il ne faut pas un médecin à la tête du ministère de la
Santé?
M. Khadir
: Bien, je
dis ça pour rigoler. Le problème, ce n'est pas le médecin dans la personne de
M. Barrette, le problème, c'est...
M. Cormier (François) :
...d'être ministre de la Santé, vous, là.
M. Khadir
: Non, non,
je refuserais... moi, je veux d'autre chose, là, je l'ai dit souvent. Moi, je
veux m'occuper des mines et des paradis fiscaux d'abord, mais si... ce n'est
pas... Le problème, ce n'est pas le fait qu'il est médecin ou pas. Là où il y a
un problème, c'est que c'est un ancien, disons, représentant corporatiste des
médecins, puis ça explique un peu toutes, je dirais, les ignobles décisions
honteuses de ces rémunérations absolument incroyables. Et d'ailleurs Couillard
en est en partie responsable, mais c'est la vision libérale, c'est la vision
néolibérale, c'est des coupures dans les services publics, c'est l'austérité,
tout ça.
Évidemment, n'importe qui, même un civil
pourrait fait pire, mais c'est une manière de dire que, dans le fond, la
solution ne réside pas dans une solution médicale. C'est une solution de
gestion et de vision de société. On veut-u, oui ou non, améliorer les services
publics? Si on veut les améliorer, comme les deux tiers des Québécois qui
disent qu'ils préfèrent ça à baisser les impôts, bien, il faut donner de
l'oxygène au système. On ne peut pas donner 1 milliard aux médecins puis
donner de l'oxygène au système en même temps, si on est un peu rigoureux.
Alors, c'est pour ça que, par exemple, M.
Legault va avoir de la difficulté tout à l'heure, parce que lui, il veut donner
des congés de taxes, il veut baisser l'impôt des entreprises, l'impôt... même
la TVQ, il voudrait s'en débarrasser puis, en même temps, financer adéquatement
la santé. Ça ne tient pas la route. C'est complètement illogique et non
rigoureux.
Le Modérateur
: Questions
en anglais.
Mme Montgomery
(Angelica) : Mr. Khadir, could you just
explain simply why that you feel that Gaétan Barrette should resign and people should sign your petition?
M. Khadir
: There is really… people are
shocked about the decisions that have been taken over the years and the last
months, notably the way that there is a mismanagement bringing a lot of people
to be overcharged in their work, too little personnel for the people we have to
care of in our hospitals in the long- term facilities, and the last thing is
the billion dollars, OK, more
than a billion dollars in increase in the salary of doctors, which have already
seen their salary almost doubled in 10 years.
So there is a moment
where you lose all credibility, and Gaétan Barrette has lost all credibility, and Gaétan
Barrette, on top of that, is not acknowledging the
problems and doesn't want to change anything. So there is an emergency. We're
asking Prime Minister Couillard
to take his responsibilities. He appointed Gaétan
Barrette, he should remove him because without removing him the urgent
solutions that exist in the system we cannot apply them.
Thank you very much.
(Fin à 13 h 20)