(Huit heures vingt-six minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bon matin, tout le monde! Bienvenue à ce point de presse. Nous allons laisser
les journalistes ainsi que les caméramans s'installer. M. Caire, lorsque vous
êtes prêt.
M.
Caire
:
Alors, bonjour! Aujourd'hui, on voulait réagir à différentes choses, notamment
ce qui s'est passé avec le CHU de Québec, à savoir le fractionnement de
contrats et le tripotage d'information sur SEAO.
Vous comprendrez qu'on trouve ça absolument
inacceptable qu'une organisation comme le CHU de Québec puisse procéder à du
fractionnement de contrats de façon avérée pour contourner les règles
d'attribution de contrats, c'est inimaginable, et que, pour se rattraper, bien,
on aille se mettre les deux mains dans le système SEAO. C'est la deuxième fois
qu'on va tripoter l'information sur ce système-là qui est supposé informer les
gens et non pas diffuser de la propagande.
Donc, on est, ce matin, en mode de demander
au président du Conseil du trésor ce qu'il entend faire avec cette situation extrêmement
grave. Pierre Moreau ne peut pas, ce matin, regarder ailleurs comme s'il ne
s'était rien passé. C'est extrêmement grave, ce qui s'est passé, et il doit
agir.
Autre sujet, Michaëlle Jean qui dépense 500 000 $
pour rénover un appartement de fonction dont le prédécesseur disait qu'il était
tout à fait correct. Oui, il y avait peut-être des problèmes comme dans
n'importe quelle habitation, on sait qu'il y a de l'entretien à faire, mais,
quand on est rendu à acheter un piano de 20 000 $, là, on est loin de
l'entretien, on s'entendra.
Alors, Mme Jean dit qu'elle n'est pas
une princesse. Ça aurait été bien qu'elle s'en souvienne avant de dépenser
500 000 $ et non pas après. Et là-dessus on espère que Christine
St-Pierre va être un peu plus ferme que ce qu'on a entendu hier, à savoir
défendre l'indéfendable. Le Québec est un bailleur de fonds, et on ne s'attend
pas à ce que ce soit le Maroc qui fasse les vérifications de comment l'argent
est dépensé, l'argent des Québécois est dépensé dans cette organisation-là. On
s'attend à ce que ce soit bel et bien le gouvernement du Québec qui soit
imputable de ces dépenses-là. Et Mme St-Pierre ne peut pas se laver les
mains, là, de ce qui s'est passé avec Mme Jean. Là-dessus, je vais passer
la parole à ma collègue.
Mme D'Amours : Alors, il
y a aussi un dossier auquel on voulait vous parler, c'est au niveau des
garderies. Vous avez vu comme moi, ce matin, les chiffres qui sont sortis. Et
les chiffres, ce ne sont pas les vrais chiffres, là, ça va augmenter du
126 millions parce que ce n'est pas toutes les familles qui ont fini de
faire leur rapport d'impôt. Alors, c'est assez aberrant de voir le ministre
réagir quand il donne des miettes, comme 20 millions, et qu'il est allé
piger 126 millions dans les poches des familles. Alors, c'est tout un
numéro, tout un spectacle qu'on est en train de voir au niveau des garderies. Et
qui paie encore? C'est les familles.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Caire, Mme D'Amours, M. Paradis. Période des questions. Alain
Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) :
J'ai deux questions, une pour M. Caire, je vais commencer, puis après ça une
pour M. Paradis.
M. Caire, quand on voit ça, un organisme
public qui contourne une loi, parce que la loi, elle existe, là, elle a été
adoptée, qu'est-ce que ça envoie comme message à la population du Québec?
M.
Caire
:
D'abord, ça envoie comme message que l'imputabilité, au niveau des hauts
dirigeants du gouvernement, n'existe pas. C'est un sujet sur lequel je me suis
déjà prononcé. Vous savez, on a promis, à la Coalition avenir Québec, de faire
une proposition sous forme de législation, mais il faut absolument qu'il y ait
une forme d'imputabilité au niveau des hauts dirigeants d'organisme et des
sous-ministres de l'État. On ne peut pas continuer avec une politique du «no
fault» absolu, surtout dans un cas où on a clairement violé la loi, on a
clairement contourné la loi pour aller de l'avant comme si de rien n'était. Je
veux dire, il n'y a personne qui est au-dessus des lois au Québec, nous dit-on.
Bien, aujourd'hui, on va savoir si le président du Conseil du trésor y croit
vraiment et on va savoir si, pour le président du Conseil du trésor, tout le
monde est soumis à la loi ou s'il y a des exceptions.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que vous réclamez des sanctions?
M.
Caire
: Ah!
bien oui, c'est clair.
M. Laforest (Alain) : ...
M.
Caire
: Bien,
premièrement, O.K., la première étape, la première étape, c'est de faire les
vérifications. Vous comprendrez que je pense qu'on a déjà quelques éléments de
preuve qui sont intéressants. Il faut faire les vérifications. Puis après ça,
bien, on verra le président du Conseil du trésor... Compte tenu du fait,
justement, qu'il n'y a pas d'encadrement, compte tenu du fait qu'il n'y a pas
de... vous savez, pour une infraction, il n'y a pas une peine prédéfinie, on
verra ce que le président du Conseil du trésor proposera. Mais c'est clair que
c'est à lui d'agir dans ce dossier-là. C'est clair que quelqu'un qui viole la
loi ne peut pas s'en sortir comme si de rien n'était. Il n'y a pas de
justification à ça.
M. Laforest (Alain) : M. Paradis,
il y a deux personnes, là, qui annoncent qu'elles vont contester la loi qui
permet de mettre fin à ses jours. Est-ce que ce n'est pas justement le début de
l'ouverture qu'on doit faire de cette fameuse législation là, là?
M. Paradis (Lévis) : Et
cette ouverture-là, bien oui, ça fait partie de l'équation, puis ces
précisions-là et cette avancée-là font en sorte qu'on devrait maintenant, puis
ça fait déjà depuis un bout de temps qu'on le réclame, là, commencer cette
discussion-là, une discussion de société sur cette possibilité d'ouvrir la loi,
en tout cas, pour le moins d'étudier cette possibilité et ensuite de s'adresser
aux gens qui vivent des maladies dégénératives.
Alors, vous avez ces cas-là. Il y en aura
d'autres. Il y en a d'autres que l'on reçoit également, des avis de gens qui
disent : Je suis rendu là. Je suis à l'étape où je me demande où je me
retrouve à travers ça. Et on a demandé à de maintes reprises, d'ailleurs,
devant la Commission de santé et services sociaux... une première pétition qui
a été déposée, et qui a été rejetée par le Parti libéral, et qui se voulait
tout simplement dire aux gens : Commençons déjà à discuter. Les gens sont
prêts. Les gens le réclament. Nous sommes là. On peut parler puis, ensuite,
prendre la décision. Et une deuxième pétition présentée par ma collègue
également, Véronique Hivon, a été aussi rejetée par la Commission de la santé
et des services sociaux. C'est-à-dire que les libéraux votent contre cette
consultation qu'on veut voir commencer le plus rapidement possible.
Je ne comprends pas. Je ne comprends pas
qu'au moment où l'on se parle, alors qu'il y a un consensus dans ce domaine-là,
que des gens nous interpellent personnellement et que des cas comme ceux que
vous citez nous arrivent, qu'on n'ait pas déjà commencé à se questionner sur la
possibilité d'aller plus loin sur un dossier aussi important, aussi sensible,
aussi émotif.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. Marc-André Gagnon, Journal de Québec, Journal de Montréal.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour. M. Caire, concernant le CHU de Québec, est-ce que ce qui est rapporté
ce matin ne démontre pas aussi qu'il y a un problème, pour l'AMF, de répondre
aux demandes qui sont soumises, là?
M.
Caire
: Oui.
Bien, là-dessus, je suis plus embêté de vous répondre, je vous explique
pourquoi. Je ne connais pas exactement qu'est-ce qui est un délai normal quand
on parle de vérification de cette nature-là sur une multinationale parce qu'on
dit que le niveau de complexité est plus élevé dans le cas de cette
entreprise-là parce qu'elle est une multinationale. Donc, qu'est-ce qui est un
délai raisonnable, honnêtement, je ne pourrais pas répondre à cette
question-là.
Ceci étant dit, très certainement, il y
aurait des questions à poser à l'AMF. Est-ce qu'elle a les ressources
nécessaires pour faire le travail de façon diligente? Est-ce qu'il y a des
délais qui sont indus? Moi, je pense effectivement qu'il y a des questions à
poser, mais de là à dire que c'est le cas, je n'ai pas l'information requise
pour répondre de façon aussi claire à votre question.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce qu'il faudrait interdire le fractionnement de contrats? Parce que, bon,
vous êtes aussi porte-parole de la CAQ pour la Capitale-Nationale. Il y a une
situation similaire qui a été observée à Saint-Augustin. C'est le maire, le
nouveau maire lui-même, là, qui dénonce le fractionnement d'un contrat de plus
de 300 000 $ à une même firme d'architectes. C'est un peu la même
chose qui s'est produite au CHU de Québec. Est-ce que ça devrait être considéré
comme quelque chose d'illégal?
M.
Caire
: Mais
ce n'est pas : Est-ce que ça devrait être considéré quelque chose
d'illégal? C'est illégal. Le fractionnement de contrats, c'est illégal. Souvenez-vous
dans le cas du... puis justement on a le rapport de la Vérificatrice générale
ce matin, là, je ne l'ai pas vu, mais, souvenez-vous, ça a fait partie des
choses qu'on a reprochées au ministère des Transports, de procéder à du
fractionnement de contrats pour effectivement contourner certaines règles
d'attribution. Donc, pour moi c'est déjà illégal. Donc, la question n'est pas
de savoir si ça l'est ou si ça ne l'est pas, ça l'est. Maintenant, qu'est-ce
qu'on fait?
Écoutez, moi, je peux bien, si je me fais
prendre à 160 kilomètres-heure dans une zone de 50, je peux bien dire au
policier : Bien, écoutez, je suis extrêmement en retard pour un
rendez-vous très important. Je ne pense pas que le policier va pleurer sur mon
épaule, là. Il va me dire : Écoutez, là, c'est une zone de 50, tu roules à
50 puis tu avais juste à prévoir tes affaires autrement.
Donc là, ce qu'on nous dit, c'est que, oui,
on a fractionné le contrat puis on s'en vante pratiquement, là. Oui, on a
fractionné le contrat, oui, on l'a fait pour contourner les règles, mais c'est
parce qu'on voulait aller plus vite dans nos opérations. Je m'excuse, il n'y a
pas de raison de violer la loi.
M. Gagnon (Marc-André) :
Sur un autre sujet rapidement, le Commissaire au lobbyisme a tenu un point de
presse la semaine dernière, il a déposé un rapport à l'Assemblée nationale
avant de quitter son poste. Le Commissaire à l'éthique, lui, a déjà quitté. Il
n'a rendu compte à personne. Est-ce qu'il devrait à tout le moins faire, je ne
sais pas, un point de presse, rencontrer les élus, venir s'expliquer sur le
fait, entre autres, qu'il n'ait donné aucune sanction tout au long de son
mandat?
M.
Caire
: Bien,
dans le cas du Commissaire à l'éthique, ce que je comprends, c'est qu'il va
compléter quand même ses dossiers, là. La nouvelle Commissaire à l'éthique a
demandé à ce qu'il puisse compléter les dossiers qui étaient déjà en cours.
Donc, il n'a pas officiellement quitté. Écoutez, est-ce qu'il devrait faire un
point de presse pour faire le bilan de son administration? C'est peut-être
souhaitable, là, mais je vais laisser à lui le soin de décider.
M. Gagnon (Marc-André) :
Mais pas plus que ça?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, dans le fond, là, tu sais, on a ses jugements, puis on a les causes
qui ont été portées devant lui, puis on est capables de se faire aussi notre
propre opinion là-dessus.
Le Modérateur
:
Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) : Sur
la modulation des tarifs dans les garderies subventionnées, alors, c'est
130 millions de plus, finalement, que les contribuables ont dû débourser.
Il y a eu des annonces en début de semaine, 40 millions de dollars supplémentaires.
Est-ce qu'on prend de l'argent d'une main pour redonner à l'autre, finalement?
C'est vraiment ça qu'on a vu cette semaine.
Mme D'Amours : Bien, en
fait c'est propre au Parti libéral. C'est qu'on soutire d'une main puis on
redonne de l'autre avec un grand sourire comme si on aidait les familles, mais
c'est toujours bien dans les poches des familles qu'il a été pris, cet
argent-là. On dit : 130 millions. Ce n'est pas terminé, hein? Les Québécois
n'ont pas tous fait leur rapport d'impôt, ça fait que ça veut dire que ça va
augmenter. Donc, les familles ont subi ce choc-là, un choc tarifaire des
garderies, et le 40 millions, pour moi, n'est qu'un diachylon sur le gros
bobo qu'il a fait aux familles.
M. Dion (Mathieu) :
Considérant ce que les contribuables ont payé en surplus, finalement, est-ce
qu'on aurait dû investir bien davantage, lundi, que les 40 millions promis?
Mme D'Amours : Ce qu'on
aurait dû faire, c'est laisser l'argent dans les poches des contribuables parce
que régler les problèmes du gouvernement, c'est toujours en pigeant dans les
poches des contribuables. C'est ce qu'on aurait dû faire : laisser
l'argent dans les poches des contribuables, les augmenter, comme on avait dit,
nous, en campagne électorale, seulement de les augmenter au coût de
l'inflation. Ce n'est pas ça qu'on a fait. On a pigé dans les poches. On a vidé
les poches des contribuables, des familles du Québec, et c'est...
40 millions, ça n'a aucun rapport avec tout ce qui a été pris dans les
poches des familles.
M. Dion (Mathieu) : Je ne
sais pas si vous êtes en mesure de peut-être commenter sur le REM, l'étude du projet
de loi qui est comme repoussée à plus tard, là.
M.
Caire
: Oui,
je peux, mais...
M. Dion (Mathieu) : Alors
donc, le REM, le projet de loi qui est repoussé, le p.l. n° 137, qui ne
pourra pas être conclu d'ici la fin de la session parlementaire, si bien que ça
pourrait reporter l'échéance du projet. N'y avait-il pas moyen pour les parlementaires
d'accélérer les choses, de faire ça plus rapidement pour justement permettre au
projet de se réaliser à temps?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, de notre côté, on a travaillé de façon diligente, mais, écoutez, là,
il y a des questions qui se posent. Puis on ne peut pas non plus, au nom de
l'urgence du projet, ne pas adresser les sujets qui sont sensibles, aller
chercher des réponses aux questions. Je veux dire, il y a, dans ce projet-là,
des obstacles ou, en tout cas, très certainement des embûches qui amènent les
députés de l'Assemblée nationale à poser des questions. Ça fait partie de notre
travail.
Ceci étant dit, moi, comme je l'ai déjà
dit, la commission parlementaire n'est pas assujettie au calendrier de travail
de l'Assemblée nationale. Si le gouvernement veut aller plus vite, il a juste à
convoquer plus de séances de travail. Vous savez, là, regardez ce qui s'est
passé à cette session-ci et vous allez voir que le nombre d'heures où on aurait
pu siéger, où on n'a pas siégé...
Donc, en même temps, le leader du
gouvernement, bien, il a juste à les appeler, les commissions parlementaires,
là, il a juste à les appeler. Le salon bleu qui ferme en milieu de la période
de travail, là, pourquoi on ne convoque pas les commissions parlementaires? Tu
sais, il faut aussi voir ça sous cet angle-là, là.
M. Dion (Mathieu) : Vous
n'avez pas d'explication...
M.
Caire
: Bien,
c'est ce que je vous dis. Nous autres, on pose les questions qui nous semblent nécessaires.
On est dans la dynamique, oui, de voir ce projet-là avancer, mais ce n'est pas parce
qu'on veut voir un projet avancé qu'on va saboter notre travail, là.
Le Modérateur
: Mathieu
Boivin.
M. Boivin (Mathieu) :
J'ai entendu ce que vous avez dit à mon collègue à propos de M. Saint-Laurent,
le Commissaire à l'éthique, qui s'en va. Il est quand même surprenant, compte
tenu de la nature des dossiers qui lui ont été soumis au fil des années, que
jamais, jamais aucun blâme n'a été appliqué ni, encore moins, la moindre
sanction. Est-ce qu'il faudrait profiter de l'intérim pour revoir son mandat,
pour qu'on ait l'impression à toute le moins qu'il finisse par y avoir un prix
à payer pour des manquements?
M.
Caire
: Oui.
Bien, d'une part, vous comprendrez que c'est très embêtant pour moi de
commenter le travail du Commissaire à l'éthique, compte tenu, là, de ce qu'il
fait comme travail puis de qui je suis par rapport à lui. Donc, je vais me
garder une certaine prudence. Mais, d'autre part, il faut comprendre que Me
Saint-Laurent, il a un peu défriché dans ce domaine-là, là. Hein, il a été le
premier Commissaire à l'éthique. La loi venait d'être adoptée, il l'a mise en
application, il l'a mise en vigueur. Je pense qu'il avait toujours en tête que
chacune de ses décisions faisait jurisprudence.
Maintenant, il y a un changement de garde.
Si la nouvelle Commissaire à l'éthique, comme l'a fait le Commissaire au
lobbying d'ailleurs, juge qu'on peut apporter des améliorations à la loi, de
notre côté, on va être effectivement très ouverts à ça. On pense que cette institution-là,
oui, effectivement, ce serait souhaitable qu'elle ait des dents. Maintenant,
est-ce que, dans la loi, il y a trop de limitations ou est-ce que c'est l'interprétation
qui est faite par le Commissaire à l'éthique? Je pense que le changement de garde
va être effectivement un bon moment pour avoir cette réflexion-là. Puis je
pense que la nouvelle Commissaire à l'éthique pourra nous guider, pourra guider
la réflexion les parlementaires, si tant est qu'elle pense que la loi doit
évoluer. Puis j'ai confiance que Mme Mignolet va nous guider là-dedans.
M. Boivin (Mathieu) :
Dans un autre dossier, ça fait plusieurs jours, plusieurs périodes de questions
que la CAQ revient sur l'enjeu du contenu local, précisément dans les dossiers
de transport collectif, mais plus globalement dans tous les octrois d'appels
d'offres. M. Couillard a dit qu'il n'était pas question d'interférer avec
les décisions de la Caisse de dépôt dans le dossier particulier du REM. Par
contre, quelques minutes plus tard, Mme Anglade, ministre de l'Économie, a
semblé montrer de l'ouverture en disant : Bien, on va regarder ce qu'on
peut faire. Est-ce que vous voyez là une ouverture du gouvernement réelle ou
juste acheter du temps?
M.
Caire
: Non,
je vois juste du monde qui se contredisent à chaque fois qu'ils ouvrent la
bouche, puis le premier ministre lui-même, hein, d'ailleurs, parce que, dans
une même réponse, il vous dit : Je ne peux pas intervenir parce que c'est
la Caisse de dépôt qui est le maître d'oeuvre, puis c'est le projet de la
Caisse de dépôt. Puis après ça il vous dit : Le REM, c'est la nouvelle
Baie-James qui aura été réalisée par un gouvernement libéral. Ça fait que ou
c'est réalisé par le gouvernement libéral, puis il en prend le crédit, et là il
peut intervenir, ou il ne peut pas intervenir, puis le gouvernement libéral, il
n'a rien à voir là-dedans, puis à ce moment-là, bien, qu'il ne prenne pas le
crédit pour quelque chose qui n'est pas de son ressort.
Ça fait que déjà, là, il y a un double
discours dans une seule et même réponse du premier ministre. Je pense que Mme Anglade
était juste dans cette lignée-là de grande contradiction libérale.
M. Boivin (Mathieu) : ...
M.
Caire
: Il
n'y a rien à attendre. Écoutez, des gens qui ne comprennent pas qu'on est en
train de dire à des entreprises : Allez-vous-en, allez vous installer
ailleurs, vous aurez l'occasion de soumissionner chez nous quand même et vous
aurez l'occasion de soumissionner là où on demande du contenu local, que ce
soit aux États-Unis, que ce soit en Ontario. Mon collègue Éric Lefebvre l'a
bien dit, c'est une belle politique d'exportation de nos emplois... Non, c'est
André, c'est André qui a dit ça, c'est André Lamontagne. C'est une politique
d'exportation de nos emplois. Bien, c'est ça que le gouvernement libéral fait,
il exporte les bons emplois puis, pendant ce temps-là, bien, il se vante
d'avoir créé un paquet d'emplois dans le public, là, puis ils sont bien
contents de ça.
Le Modérateur
: Simon
Boivin...
M. Boivin (Simon) : Oui,
bonjour, M. Caire.
M.
Caire
:
Bonjour, M. Boivin. D'un Boivin à un autre.
M. Boivin (Simon) :
Voilà. La tournure du dossier des ingénieurs de l'État, comment vous
l'analysez? Est-ce qu'on peut faire une loi spéciale pour suspendre une grève
qui est arrêtée?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, je pense que vous posez une question qui est pertinente. Pourquoi
fait-on une loi spéciale pour forcer le retour au travail de gens qui
retournent au travail? Mais on est dans la grande logique libérale. Pierre
Moreau, qui accumule les échecs depuis qu'il est président du Conseil du
trésor, notamment avec les juristes de l'État, au niveau de la construction, on
l'a vu, même si c'est une grève qui est privée, là, on s'entendait, c'est un
conflit privé, avec les ingénieurs de l'État, sous de mauvaises informations,
je dirai sous de mauvaises informations, il a été incapable d'en arriver à une
entente. Pierre Moreau se vante de dire : Nous avons conclu des ententes.
Ce qu'il oublie de dire, c'est que ce n'est pas lui qui était là. C'est
peut-être pour ça qu'il y a eu des ententes. C'est peut-être parce que Martin
Coiteux avait un meilleur sens de la négociation. Peut-être qu'il devrait se
faire coacher, Pierre Moreau, par Martin Coiteux parce que, visiblement, lui,
quand c'est lui qui est là, ça ne marche pas pantoute.
Alors, une loi spéciale pour forcer des
gens qui sont au travail à rentrer au travail, c'est ça, c'est du grand Pierre
Moreau.
M. Boivin (Simon) :
Hôpital Chauveau, qui est obligé de réduire ses heures la fin de semaine en
raison du manque d'effectif médical après avoir épuisé toutes les options,
est-ce que c'est acceptable?
M. Paradis (Lévis) :
Bien, assurément, puis je regarde votre mimique, hein, c'est pour le moins un
manque de vision. C'est un manque de coordination, c'est un manque de
planification, puis on l'avait toujours craint. On avait dit : Déshabiller
Paul pour habiller Jean, pour le patient, ça ne fait pas solution. Et ça ne
fait pas solution. Alors, de dire aux gens : Dorénavant, on va fermer à
une certaine heure, et les gens se déplaceront plus loin, dans les situations
d'urgence où la proximité est extrêmement importante... Et, au surplus, ça ne
rassure pas personne nulle part parce qu'on a questionné le ministre en
demandant : Est-ce que ces problèmes de découverture, de bris de service,
vous pouvez au moins quantifier, nous donner la liste des urgences qui sont
menacées, parce que le problème semble vouloir aussi s'étendre en d'autres
endroits; on ne l'a pas.
Alors, il y a un manque, là, de vision, il
y a un manque de planification, il y a un manque de solutions, et, au centre de
tout ça, bien, c'est le patient qui se retrouve à devoir se déplacer dans des situations
qui, manifestement, sont urgentes.
M. Boivin (Mathieu) :
Une petite dernière, M. Caire, si vous le permettez, concernant l'Université
Laval et le régime d'après-mandat de l'ancienne garde. Est-ce que vous trouvez
acceptable que la précédente administration conserve le régime d'après-mandat
bonifié qui a été changé pour les nouveaux venus?
M.
Caire
: Bien,
en fait, non seulement je ne trouve pas ça acceptable, je trouve ça proprement
indécent, scandaleux, honteux. Le recteur Brière, je ne sais pas comment il va
faire pour se promener dans les rues de Québec, l'ex-recteur Brière, avec une
telle situation. Ceci étant dit, je pense que Mme David soit se sentir
interpellée par cette situation-là, qui est inacceptable. À plusieurs reprises,
nous avons demandé qu'il y ait un encadrement pour les conditions de travail
des dirigeants d'université parce que ce n'est pas le premier parachute doré,
là, qu'on voit, mais là six ans à son plein salaire de recteur, ça n'a aucun
sens. C'est indécent, c'est honteux, c'est scandaleux puis, en plus, c'est que
ça discrédite le discours des universités, qui disent : Écoutez, on manque
d'argent, on manque de ressources. Je veux dire, dans la population, ça ne
passe pas.
Le Modérateur
:
Question in English, Maya Johnson, CTV
Mme Johnson
(Maya) : Good morning. Later on this morning,
Mr. Lisée and Mr. Kotto will be presenting a bill in-depth modifying the
French-language charter. Does the CAQ think that changes are required to the
French-language charter?
M.
Caire
:
Well, no. What we ask is to apply the charter the way it is right now, just
apply the law as it… right, and we will be fine with that.
Mme Johnson (Maya) : So, do you feel that it's not being applied as it should be?
M.
Caire
:
Well, in certain circumstances, yes, the bill is not applied. So, we must just make
sure that we respect the law. We don't think that we have to modify the law,
change the law, just apply the law exactly as it… right now.
Mme Johnson (Maya) : Can you give us some examples of how the law is not being applied?
M.
Caire
:
Well, I haven't example right now for you because I didn't expect the question,
but we will provide you a response later.
Mme Johnson (Maya) : O.K., merci.
Le Modérateur
:
Raquel Fletcher...
Mme Fletcher (Raquel) : I'm just wondering if you could comment about the REM, the electric
train project, and your thoughts about how that is going in commission. There
are reports today that it's not going to be passed by the end of the week.
M.
Caire
:
Well, our deputies will continue doing their job. We are willing to adopt the
bill, yes, but we have some questions to ask and we will do that job. Yes, it's
an important project, a major project for Montréal region, obviously, but we
have a job to do and we will do our job.
Mme Fletcher (Raquel) : Is it important to adopt that legislation before the end of the
session?
M.
Caire
:
I think we will do our best to make it move as quick as possible. But, as I
said, we have a job to do, we have questions to ask and we have questions we
want to have rather than just, you know, moving fast. And so, that's the reason
why we will work as hard as necessary. But, as I said, we have a question to
ask and we want an answer for that question.
Mme
Fletcher (Raquel) : Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 49)