(Huit heures trente-cinq minutes)
M. Lisée
: Il y a trois
ans, en avril 2014, le Parti libéral du Québec a fait des promesses aux 600 000
citoyens de l'est de Montréal, des promesses assez précises, et les candidats
de l'est de Montréal, David Heurtel, Lise Thériault, Marc Tanguay, Filomena
Rotiroti et Rita de Santis étaient très présents pour dire aux gens de l'est de
Montréal qu'avec les libéraux les choses allaient bouger. On vous les a
représentés en ombres parce que ce sont des ombres depuis trois ans.
Depuis trois ans que le gouvernement libéral
n'applique aucune de ses promesses pour l'est de Montréal, nous n'entendons et
nous ne voyons aucun des députés libéraux de l'est de Montréal faire pression
au nom de leurs propres citoyens et pour l'application de leurs propres
promesses. Alors donc, c'est un abandon de l'est de Montréal par les gens qui
ont été élus pour les représenter et pour faire en sorte que des promesses
électorales soient réalisées.
Alors, d'abord, je vais demander à Nicole
Léger, qui représente une région très mal desservie par les transports en
commun, de nous parler, entre autres, de la ligne bleue. Nicole.
Mme Léger
: Merci.
Alors, évidemment, on est toujours dans les promesses du prolongement de la
ligne bleue. Alors, on ne voit pas, dans ce gouvernement libéral, une volonté
de mettre en oeuvre ce projet, le prolongement de la ligne bleue. Il attend, il
n'a même pas daigné d'en faire une priorité dans le budget fédéral. Ils se
renvoient la balle, ça se chicane, on ne sait pas qui fait quoi, mais le
gouvernement libéral du Québec n'a même pas donné ce projet-là pour qu'il soit
vraiment dans le budget fédéral.
On a deux gouvernements irresponsables qui
négligent l'est de Montréal, qui négligent la population de l'est de Montréal.
On a besoin de transport collectif dans l'est de Montréal, le prolongement de
la ligne bleue, et, jusqu'au bout de l'île aussi, on a une desserte qui est
demandée dans l'est de Montréal. Alors, le seul signal valable pouvant
démontrer que le projet avance serait de le voir enfin apparaître, au moins
dans le PQI, dans le programme québécois d'infrastructures, ce qu'on ne voit
pas. Ce serait déjà tout un pas, mais on ne l'a même pas franchi.
Alors, c'est de l'action maintenant qu'il
nous faut. Même la vice-première ministre, qui est la députée d'Anjou, le
prolongement de la ligne bleue va jusqu'à dans sa circonscription. C'est un
enjeu majeur, particulièrement pour Anjou, mais pour tout l'ensemble de l'est
de Montréal. Alors, on ne veut pas que la population de l'est de Montréal soit
négligée. On demande au gouvernement libéral, le gouvernement de Philippe
Couillard, de pouvoir vraiment s'assurer que la population de l'est de Montréal
soit desservie en transport collectif et que le prolongement de la ligne bleue
soit une chose faite.
M. Lisée
: On n'est pas
surpris d'entente Mélanie Joly et plusieurs autres dire aujourd'hui qu'il n'y
avait pas de demande spécifique du gouvernement du Québec sur la ligne bleue,
ou sur le REM, ou sur le SRB, parce que, pour la ligne bleue, ce sont les échos
que nous avions de nos collègues libéraux fédéraux, au cours des derniers mois,
qu'il n'y avait toujours pas demande formelle du gouvernement du Québec pour le
financement par Ottawa de la ligne bleue.
Alors, on comprend que M. Couillard aurait
voulu une phrase plus forte dans le budget, mais nous, ce qu'on veut, c'est
qu'ils envoient la facture fédérale et ils ne l'ont pas envoyée à ce jour. Le
gouvernement du Québec a failli à faire une demande spécifique pour la ligne
bleue. Le montage financier, nous ne le connaissons pas, il n'est pas public,
mais il n'est même pas privé pour les fédéraux. Nous savons aussi avec
certitude que le gouvernement libéral de M. Couillard a perdu un an dans
l'élaboration du projet parce que le dossier d'opportunité qui doit être déposé
au Conseil des ministres et approuvé pour faire avancer le projet a dormi
pendant un an sur le bureau du ou des ministres des Transports du Québec. Donc,
il y a eu, clairement, ces trois dernières années, une volonté libérale de
perdre du temps sur ce projet. Il y a un moment où il faut juger l'action à ses
résultats et il y a comme une volonté de ne pas avoir de résultat sur la ligne
bleue.
Et on va vous parler d'un autre dossier, également
d'absence de résultat programmée, celui de la décontamination des sols dans
l'est de Montréal. Maka Kotto.
M. Kotto
: Merci,
Jean-François. Alors, l'est de Montréal dispose de milliers d'hectares de
terrains contaminés, qui pourraient, si réhabilités, contribuer au développement
économique de cette partie de Montréal. Alors, voici maintenant deux ans que le
ministre des Finances a annoncé la création d'un nouveau programme,
ClimatSol-Plus, pour la décontamination des terrains contaminés, mais, à ce
jour, aucune somme d'argent n'a été allouée à ce programme, zéro dollar en
2015, zéro dollar en 2016. Et, par ailleurs, aucun autre programme n'a été
annoncé du côté du ministre de l'Environnement et du Développement durable,
quoiqu'il en dise, le ministre de tutelle. Et c'est en vain que la Communauté
métropolitaine de Montréal s'époumone à demander des investissements dans le
dessein de décontaminer. Et la procrastination a des limites. On attend de
l'argent et on ne l'attend pas demain ou après-demain, on l'attend aujourd'hui.
M. Lisée
: Merci, Maka.
Décontaminer des sols, c'est permettre le développement économique et le
développement résidentiel. Décontaminer des sols, c'est une condition
essentielle à la croissance économique et démographique de l'est de Montréal.
Donc, ne pas décontaminer les sols, promettre des sous qui ne sont pas
dépensés, vous l'avez vu dans beaucoup d'autres dossiers, ça commence à être la
marque de commerce du gouvernement libéral.
Il y a un autre qui est vraiment tragique.
Il y a trois ans, juste avant l'élection, Philippe Couillard avait dit que le
Stade olympique, qui est une infrastructure essentielle au tourisme dans l'est de
Montréal, a besoin d'un toit et, je le cite, ça va être décidé dans les
premières semaines du gouvernement libéral. Bien là, on est trois fois
52 semaines plus tard et on apprend hier qu'ils ont trouvé une autre façon
de ne pas décider. Le Stade olympique est dans le comté de Carole Poirier, elle
va vous en parler.
Mme Poirier
: Alors, je
vais aussi vous identifier la même personne, David Heurtel. Il était le P.D.G.
de la RIO, il connaît ça, le Stade olympique et il est maintenant aussi le ministre
du Développement durable. Les décontaminations de terrain, c'est aussi lui.
Alors, absent aux appels.
Alors, au niveau du Stade olympique, on le
sait, c'est une infrastructure importante de l'est, une infrastructure
stratégique de l'est. Il y a 1 200 employés de Desjardins qui vont habiter
le stade très bientôt. Avec un toit, le Stade olympique serait ouvert 365 jours
par année. Actuellement, il est ouvert moins de la moitié de l'année. C'est des
emplois dans l'Est, c'est le développement de toute une grappe touristique de
l'Est importante, et, pour nous, dans l'Est, le Stade olympique est un plus.
Alors, il faut s'assurer que le stade
puisse conserver sa fonction qui est une fonction tant d'exposition que
d'événements sportifs. Il est un moteur de développement économique, et, pour
nous, dans l'Est, il faut que le stade puisse avoir un toit le plus rapidement.
Ça, c'est l'urgence pour l'est de Montréal.
M. Lisée
: Alors,
voilà, des dossiers que tout le monde connaît. Tout le monde dans l'Est connaît
ça, les maires d'arrondissement, les... On avait une présentation récemment
d'un centre de développement économique de rue dans des quartiers représentés
par les députés libéraux absents qui dit : Bien, nous, est-ce qu'on doit
planifier pour la ligne bleue ou non? Le fait qu'on n'a pas de nouvelles, on ne
sait pas ce qu'on peut faire pour le développement de nos quartiers
industriels, de nos quartiers commerciaux. Il y a une désertion, dans l'est de
Montréal, des députés qui sont censés travailler pour ces citoyens.
Et aujourd'hui on interpelle le ministre
responsable de la métropole, des régions, de la Sécurité publique et de savoir
s'il y a 30 ou 300 voitures qui sont prises sur la 13. Il semble un peu débordé
par les événements. En tout cas, ce qui est certain, c'est que M. Coiteux ne s'est
pas substitué à ces députés de l'est de Montréal et n'est pas une force de
progrès pour Montréal, certainement pas pour l'Est.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, mesdames, messieurs. On va y aller avec les questions. Merci d'avoir
une question et une sous-question. On débute par le micro de droite, M.
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Alain
Laforest, TVA. M. Lisée, je comprends que vous avez vu la nouvelle de TVA hier
à l'effet que le gouvernement lance un appel d'opportunité à l'international
pour essayer de trouver un locateur ou quelqu'un qui aurait un projet pour le
Stade olympique avant de se lancer dans le changement de la toiture qui va
coûter cher, là. On parle entre 200 et 300 millions de dollars. Vous
pensez quoi de cette initiative-là d'essayer d'aller ouvrir à l'international
pour louer le stade?
M. Lisée
: Je pense que,
si ça avait été fait dans les premières semaines du gouvernement libéral, on
aurait pu donner la chance au coureur. Mais là, après trois ans et le bris de
la promesse de doter le stade d'un toit très rapidement, on voit que c'est
seulement une autre façon de ne pas agir. Parce que qu'est-ce que cet opérateur
international, s'il existe, va dire? Bien, soit il va dire, évidemment :
Ça prend un toit pour rentabiliser. C'est ce que David Heurtel disait lorsqu'il
n'était pas député libéral, c'est ce que Philippe Couillard disait avant d'être
premier ministre, ça prend un toit pour rentabiliser.
Alors, on va prendre du temps pour que
quelqu'un dise : Si vous me donnez le stade, ou si je l'achète 1 $,
je ne peux pas le rentabiliser sans un toit. Est-ce que c'est ce qu'ils
attendent pour dire : Vous voyez, même le secteur privé dit que ce n'est
pas rentable? Moi, je ne fais pas confiance au gouvernement libéral sur le toit
du stade. Je ne leur fais pas confiance. D'ailleurs, la ministre précédente,
Dominique Vien, il y a un moment où elle avait dit : Ah! un toit ou
peut-être pas de toit.
Alors, on sent que, pour les libéraux, le Stade
olympique, c'est une patate chaude. Ils trouvent des moyens de ne pas s'en
occuper. Et là c'est clair, là, que, dans une année préélectorale, ils ne vont
pas annoncer un investissement sur le toit du stade. C'est certain. C'est
quelque chose qu'on fait en début de mandat, pas en fin de mandant, parce que c'est
très controversé sur l'ensemble de la population. Nous le savons, ils le savent.
Alors, non, je ne fais pas confiance.
M. Laforest (Alain) : Je me
permets une sous-question là-dessus. On dit quand même que la décision sera
prise au mois d'octobre, qu'on est dans le dernier droit, ce qui avait été
entamé par Pascal Bérubé alors qu'il était au tourisme pour faire toutes les
études. Ça, vous n'y croyez pas qu'en octobre le gouvernement va prendre une
décision.
M. Lisée
: Le
gouvernement a sur la table les recommandations de la RIO pour le toit depuis
l'automne 2015. C'est bien ça, 2015. Alors donc, le dernier droit, c'était
automne 2015, et là il y a un autre dernier droit, puis là il va y avoir un
autre dernier droit. Alors, non, je n'ai pas confiance.
Le Modérateur
: Merci.
Une dernière, M. Laforest, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : M.
Trudeau est à Montréal aujourd'hui. Vous avez un message pour lui?
M. Lisée
: Bien, j'ai
un message pour M. Trudeau. C'est qu'il devrait annoncer aujourd'hui au moins
autant d'argent pour l'industrie forestière et l'industrie agricole qu'il en a
annoncé hier, avant-hier, pour l'industrie automobile. Alors, dans son budget,
100 millions pour l'industrie automobile qui va bien, zéro pour
l'industrie forestière et l'industrie agricole qui sont en crise. Alors, s'il
veut être bien reçu à Montréal, au Québec, là, qu'il dise qu'il va être aussi
généreux pour le Québec qu'il l'est pour l'Ontario. Mes attentes sont très
basses.
Le Modérateur
: Merci.
On va avec M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Lisée, en fait, la ligne bleue, ce que le gouvernement dit, d'abord, dans le
budget, il y aura, effectivement, une confirmation d'aller de l'avant avec ce
projet-là, mais pas de montant associé parce que les projets ne sont pas
suffisamment avancés, à savoir, on est toujours à l'étude d'avant-projet. C'est
la même chose pour le SRB à Québec.
Comment vous réagissez à ça? Est-ce qu'on
devrait y aller de montants, même si on ne connaît pas les coûts finaux des
projets?
M. Lisée
: Bien, le
gouvernement se traîne les pieds, se traîne les pieds sur la ligne bleue, se
traîne les pieds sur le SRB, et là, comme on dit en droit, il plaide sa propre
turpitude. Il dit : On a tellement été lents et incompétents à faire
avancer le projet que le projet n'est pas assez avancé pour le faire avancer.
Ça, c'est la gouvernance libérale.
M. Vigneault (Nicolas) : Du
côté du REM, il y aura confirmation de 1,2 à 1,3 milliard de dollars. Le
fédéral également semble dire ce matin qu'on va aller de l'avant pour une somme
à peu près équivalente. Est-ce que c'est une bonne nouvelle?
M. Lisée
: Bien, on va
attendre les chiffres. D'ailleurs, moi, j'ai lu que le ministre des Finances
nous dit qu'il n'y aura pas le montage financier exact dans son budget de mardi
prochain, ce sera un ordre de grandeur.
M. Vigneault (Nicolas) : 1,2
à 1,3.
M. Lisée
: On va voir
l'ordre de grandeur, parce que, tu sais, on parle de milliards de dollars
puis de centaines de millions. Alors, de 1,2 à 1,3, c'est 100 millions de
dollars, alors... Et on veut savoir comment le montage financier va permettre
de ne pas augmenter les impôts et les taxes des citoyens de la région de
Montréal. Ça, on attend de voir. On attend de voir comment la caisse pourra
avoir un rendement de 9 %, 10 % ou 11 % sur le court, moyen et
long terme sur ce projet, comment ce rendement va être financé. Alors, pour
l'instant...
Et d'ailleurs le fait que le ministre nous
dise qu'on n'aura pas les sommes exactes mardi prochain, alors qu'il dit que
les échéanciers arrivent... bien, comment ça se fait qu'ils ne sont pas
capables de chiffrer avant que les premières soumissions soient envoyées? Alors,
il y a quand même un problème, et je comprends le gouvernement fédéral d'être
heureux de l'incompétence des libéraux provinciaux qui ne peuvent pas leur
envoyer une facture avec un montant exact.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, bonjour. Sur un autre sujet, ce matin, on
trouve des chiffres sur les embauches qui ont été faites par le gouvernement
Couillard. Il y a 3 % des embauches qui sont des personnes issues des
minorités visibles. Qu'est-ce que vous en pensez? Est-ce que c'est
satisfaisant, à votre avis?
M. Lisée
: Bien,
l'ensemble de l'oeuvre du gouvernement libéral, depuis 15 ans, sur
l'intégration à l'emploi des Québécois d'origines diverses dans la société en
général, dans la fonction publique et dans les nominations est un échec
lamentable.
Nous avons, avec Carole et d'autres, il y
a, quoi, un mois, proposé 20 mesures, y compris celle d'une augmentation de la
proportion des Québécois... de la diversité au sein du gouvernement. La réponse
gouvernementale, c'est non. Ils n'ont pas de volonté politique d'agir vraiment
pour l'intégration en emploi et une saine représentation à l'intérieur de leurs
nominations de la fonction publique. Pour donner un ordre de grandeur, là, on
serait à peu près sur la cible si on avait 10 %, 11 %, 12 % de
membres des minorités visibles et invisibles. C'est la cible qui est établie
depuis longtemps.
Les libéraux, c'est le double échec. C'est
l'échec de l'établissement de balises claires sur les accommodements religieux,
d'une part, et c'est l'échec de l'intégration des Québécois d'origines
diverses, d'autre part. Ce double échec est la pire chose à faire pour
stabiliser une situation.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous seriez en faveur de
l'imposition de quotas, par exemple, ou de la discrimination positive?
M. Lisée
: Lorsque le gouvernement
a décidé qu'il aurait la parité hommes-femmes dans les conseils
d'administration de l'ensemble de ses organismes, il s'est donné un délai pour
y arriver et il y est arrivé. Un objectif, il s'est donné un objectif et il l'a
atteint.
Nous, on a dit, dans nos 20 mesures
que, clairement, l'objectif de 12 % n'est pas atteint depuis des années
parce qu'il n'y a pas assez d'incitatifs chez les cadres. Les cadres qui ont la
responsabilité de faire ces embauches ne sont pas récompensés s'ils
l'atteignent, ils ne sont pas sanctionnés s'ils ne l'atteignent pas. Alors, il
n'y a pas de sérieux dans le gouvernement libéral pour l'atteinte de ses
cibles.
Nous, au pouvoir, à partir d'octobre de
l'an prochain, on va être sérieux dans l'atteinte des cibles.
Le Modérateur
: Merci.
Une dernière, s'il vous plaît.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que... juste une précision. Justement,
est-ce que ce serait des punitions pour ceux qu'ils ne le font pas, ce serait
des incitatifs pour ceux qui le font, ou ce serait des quotas, ou ce serait
quoi exactement, la mécanique?
M. Lisée
: Nous, on
pense que c'est... On n'a pas besoin de quotas. Les ressources sont là, les
compétences sont là. D'ailleurs, la ville de Montréal l'a démontré en
rectifiant une situation de sous-représentation qui était très grave, il y a
quelques années. S'il y a de la volonté politique et si les cadres qui embauchent
savent que le gouvernement est sérieux et que, par exemple, il y a plusieurs
mécanismes possibles, et je n'en choisis pas un maintenant, mais que la
promotion, dans le système, est aussi balisée selon votre capacité à atteindre
cette cible-là, entre autres, ça donne de la motivation puis ça donne des
résultats.
Le Modérateur
: Merci. On
va avec M. Boivin, Cogeco Nouvelles.
M. Boivin (Mathieu) :
Washington semble, ce matin, donner son approbation au pipeline Keystone. Est-ce
que c'est une bonne nouvelle pour le Canada et le Québec?
M. Lisée
: C'est une
mauvaise nouvelle pour la planète. Les écologistes et les climatologues vous
disent : C'est clair, là, si les Albertains réussissent à exporter tout
leur pétrole bitumineux, le réchauffement de la planète sera irréversible, tout
simplement. Alors, tout ce qui aide à exporter un des pétroles les plus
polluants au monde est une mauvaise nouvelle pour la planète. Et c'est une des
raisons pour lesquelles, nous, on s'oppose à Énergie Est. On veut préserver nos
860 cours d'eau qui seraient traversés, mais on veut aussi contribuer à
empêcher le réchauffement planétaire. Alors, c'est raide, mais c'est ça.
M. Boivin (Mathieu) :
Pourtant, Keystone XL soulage la pression sur Énergie Est. Tu as l'argent du
beurre sans avoir la menace environnementale.
M. Lisée
: Ils veulent
tous les pipelines. Ils les veulent tous parce que la capacité d'extraction et
d'exportation, sur les décennies à venir, est très importante. Nous, on veut
sauver la planète.
M. Boivin (Mathieu) : Donc,
c'est vraiment triste pour vous, ce matin, cette annonce-là...
M. Lisée
: Absolument. Tout
ce que fait le gouvernement Trump pour faire reculer le combat international
contre le réchauffement planétaire est triste, et c'est, pour l'instant, ce qu'il
y a de plus catastrophique dans l'administration Trump. Là, ils font ce qu'ils
veulent en politique intérieure, ça, c'est leur affaire, mais, par rapport à ce
que la planète avait réussi à faire à Paris, comme objectif de réduction de gaz
à effet de serre, M. Trump est en train de nous faire reculer de quelques
décennies.
Le Modérateur
: Merci.
Il nous reste une question en anglais. Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Good morning. I just wanted to follow-up on a question asked by my
colleague earlier about representation or under representation, if you will,
when it comes to visible minority persons nominated by cabinet. Do you think,
this is… well, I know the answer to this. You say this is a failure on the part
of the Québec… of the Liberal Government. What would you do differently?
M. Lisée
:
Well, we are striving to have, in our staff here, for the... of the Opposition
about 10% to 12% of people from diversity. We are almost there since I got
here. So we have that in mind. It's a question of will. Clearly, the Liberals
have been there for 15 years, and they failed at bringing the representation to
what it should be about 12%. They failed in the public sector as a whole, they
failed in their cabinet, they failed even in taking strong measures to ensure
integration in the workforce.
We tabled, as you know, a
month ago, 20 measures that could be taken rapidly to change the dynamic of
integration of minorities in the workforce in Québec. The response is lack of
will, lack of will. And so they are failing in both counts. They are failing on
the count of integration into the workforce and they are failing into setting
reasonable rules on accommodations, and those two pillars are needed to stabilize
the situation in Québec. So they are just keeping the situation unhealthy on
all counts.
Mme Johnson (Maya) : Amir Khadir goes so far as to call this systemic racism. How do you
respond to that?
M. Lisée
:
I think, in the part of the Liberals, it's systemic lack of will.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 8 h 56)