(Quatorze heures dix-neuf minutes)
Mme Ouellet : Oui, donc,
ça sera une courte déclaration. Juste vous dire que j'arrive de rencontrer les
juristes de l'État qui étaient dans nos tribunes et je peux vous dire que les
juristes sont amers. Ils sont blessés par l'attitude de mépris du gouvernement.
Non seulement ça faisait six ans qu'ils avaient une promesse libérale de
renégocier la façon de faire les conditions de travail, deux ans que la
convention de travail était échue, mais quatre mois de grève. Et là on le voit,
là, avec l'attitude de mépris dans la négociation, c'est un saccage de l'expertise
de l'État qui est en train de s'opérer, saccage à l'expertise des juristes, et
ça, c'est très triste pour l'ensemble de l'État québécois.
Et moi, j'ai été très déçue de la façon
dont les choses ont été menées, parce que, d'un côté, le gouvernement invoquait
certains arguments, invoquait les répercussions de la grève que lui-même a
provoquée en ne faisant pas les négociations comme elles auraient dû se faire
pour après ça justifier la loi spéciale sous bâillon. Donc, il invoquait sa
propre turpitude pour justifier une loi spéciale. Je pense que vraiment cette
loi-là, c'est une loi qui est une loi qui découle du mépris des négociations du
gouvernement libéral.
M. Vigneault (Nicolas) :
Tout à l'heure, vous avez dû retirer vos propos en parlant de corruption, et
tout ça. Dans quelle direction vous vouliez aller?
Mme Ouellet : Bien, j'ai
eu l'occasion de le dire... Et d'ailleurs les mots «corruption» et «collusion»,
à ma connaissance, ne sont pas antiparlementaires, ils ont été dits
régulièrement au salon bleu depuis, malheureusement, quelque temps. Bien, c'est
que, lorsqu'il y a eu mépris des négociations, et qu'il y a eu quatre mois de
grève, et qu'il y a plus de 850 millions de contrats qui ont été réalisés,
dont près de la moitié sans appel d'offres, sans validation de la part des
juristes de l'État, bien, ça, clairement, ça laisse la porte ouverte à la
corruption et à la collusion. C'est ça que j'ai dit. C'est la porte ouverte à
la corruption et à la collusion, et je pense que c'est le cas. Et, dans la
situation actuelle du gouvernement, on sort, il n'y a pas si longtemps, de la
commission Charbonneau, les recommandations ne sont même pas encore toutes
appliquées, moi, j'ai vécu assez directement le scandale du MTQ, les processus
d'intimidation, les problèmes de processus de contrats, et qu'il y a ça en plus
qui se réalise, bien, moi, je trouve ça très inquiétant pour le coût que ça
risque de coûter aux contribuables québécois. Bien, merci beaucoup.
(Fin à 14 h 22)